Service de référence sur la listériose au Canada

Co-directeur/Chercheur scientifique : Dr. Franco Pagotto, Bureau des dangers microbiens, Santé Canada

Co-directeur/Chercheur scientifique : Dr. Matt Gilmour, Laboratoire national de microbiologie, Agence de la santé publique du Canada

Support technique en recherche : Karine Hébert, Kevin Tyler

Les principaux objectifs du Service de référence sur la listériose (SRL) comprennent l'étude des cas de listériose et la tenue d'une collection nationale d'isolats. Le SRL héberge une base de données épidémiologiques moléculaires détaillées sur tous les isolats au Canada qui sert de ressource pour des enquêtes sur les éclosions, la recherche et d'autres études microbiologiques. L'électrophorèse en champ pulsé (ECP), le ribotypage et les profils sérologiques (empreintes moléculaires génotypiques et phénotypiques) sont établis et gardés pour les souches cliniques, alimentaires, environnementales et, animales de L. monocytogenes. Des activités de recherche du SRL portent sur l'étude et l'application d'autres méthodes moléculaires de caractérisation d'isolats de L. monocytogenes. D'autres méthodes moléculaires, comme une analyse du nombre variable de répétitions en tandem multilocus (MLVA) et les systèmes de typage basé sur la séquence de l'ADN font l'objet d'études portant sur des ensembles de diversités choisies.

LE SRL participe aux activités de  PulseNet Canada qui portent sur la surveillance moléculaire en temps réel de la listériose et utilise le typage par ECP dans les enquêtes sur les éclosions. Les données épidémiologiques moléculaires, la coordination opportune et l'échange d'information visent à aider à réduire l'incidence de la listériose au Canada.

Information particulière

1. Nom de l'organisme : Listeria monocytogenes

  • organisme Gram positif non sporulé en forme de bâtonnet qui a une motilité culbutante,
  • catalase positif, hémolytique sur les géloses de sang de cheval ou de mouton et positif pour les réaction à l'épreuve de CAMP,
  • L. monocytogenes est le seul agent pathogène humain vraiment reconnu du genre, même si l'on a isolé L. ivanovii et L. seeligeri chez des patients malades.
    1. Caractéristiques principales du microorganisme et de la maladie
      • Listeria est un psychrotrophe et peut donc se multiplier aux températures de réfrigération.
      • Listeria est très répandu dans l'environnement.
      • Le microorganisme semble légèrement plus thermotolérant que beaucoup de microbes végétatifs.
      • Listeria entraîne un taux élevé de mortalité.
    2. Source du microorganisme
      • On trouve des Listeria dans les sols, les eaux usées, la végétation, les eaux de courant et l'ensilage.
      • Les Listeria peuvent aussi être extrêmement prévalents dans la population animale et en particulier le bétail, les moutons et les poulets.
      • Les porteurs humains représentent jusqu'à 5 % de la population générale, mais ils sont beaucoup plus nombreux dans certains groupes comme les travailleurs des abattoirs.

2. Caractéristiques de la maladie :

Nom de la maladie : Le microorganisme cause la listériose. Il y en a deux formes, envahissante et non envahissante. La listériose envahissante entraîne un taux de mortalité clinique d'environ 20 à 30 % et un taux d'hospitalisation qui atteint presque 90 %. La listériose non envahissante a été appelée « gastroentérite fébrile ». Listeria ne produit pas de toxine létale.

  1. Symptômes (listériose envahissante)
    • symptômes ressemblant à ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, diarrhée, vomissements, méningite, septicémie, avortement spontané chez les femmes enceintes.
    Symptômes (listériose non envahissante)
    • diarrhée, fièvre, douleurs musculaires, maux de tête et, moins souvent, crampes abdominales et vomissements;
    • les symptômes gastro-intestinaux comme des nausées, des vomissements et la diarrhée peuvent précéder les formes plus graves de listériose ou peuvent être les seuls symptômes.
  2. Période d'incubation
    • Envahissante : 1 à 90 jours, moyenne de 30 jours,
    • Non envahissante : 11 heures à sept jours, moyenne de 18 heures.
  3. Cause de la listériose
    • Dans le cas des infections envahissantes, les microorganismes pénètrent par voie orale et l'on croit qu'ils sont absorbés par des cellules épithéliales spécialisées (cellules M) dans le petit intestin et transportés dans les tissus lymphoïdes sous-jacents où ils sont absorbés par les macrophages,
    • L. monocytogenes envahit ces cellules et peut se propager de façon intracellulaire, évitant ainsi l'exposition aux anticorps.
  4. Populations à risque
    • Les femmes enceintes et leur foetus, les nouveau-nés, les personnes qui suivent une thérapie aux immunosuppresseurs ou aux corticostéroïdes, et en particulier les receveurs d'une greffe, les patients qui ont le cancer et le SIDA, les patients qui ont une maladie comme l'hépatite, le diabète et l'alcoolisme et les personnes qui suivent une hémodialyse de longue durée;
    • La plupart des personnes en bonne santé présentent rarement des signes cliniques et ne deviennent pas malades à la suite d'une listériose d'origine alimentaire. La gastroentérite fébrile est habituellement résolutive et disparaît dans un à trois jours.
  5. Mortalité clinique
    • Listeria est plus susceptible de causer la mort que d'autres bactéries à l'origine de toxi-infections alimentaires : de 20 à 30 % des listérioses alimentaires peuvent être mortelles chez les personnes à risque élevé.
  6. Examens diagnostiques
    • Un examen définitif consiste notamment à isoler Listeria du sang, du liquide céphalo-rachidien (LCR), du placenta ou du foetus avorté, ou d'un autre site normalement stérile. Les cultures de matières fécales ne sont pas très sensibles.
  7. Traitement
    • La listériose peut être traitée avec des antibiotiques.

Activités courantes

  1. Aider les médecins et les ministères provinciaux de la Santé lorsque l'on soupçonne une listériose alimentaire;
  2. examiner des aliments et des spécimens cliniques soupçonnés soumis pour analyse;
  3. prévenir rapidement les agences responsables lorsque des aliments commerciaux sont en cause;
  4. maintenir des cultures de référence de Listeria;
  5. assurer la liaison avec des centres qui ont des intérêts et des responsabilités semblables au Canada et à l'étranger.

Liens universitaires et collaboration

Professeur adjoint
Département de biochimie, de microbiologie et d'immunologie
Université d'Ottawa

Publications

Pagotto, F., Ng, L.-K., Clark, C. et Farber, J. 2006. Canadian Listeriosis Reference Service Foodborne Pathogens and Disease 3: 132-137.

Lyautey, E., Lapen, D.R., Wilkes, G., McCleary, K., Pagotto, F., Tyler, K., Hartmann, A., Piveteau, P., Rieul, A., Robertson, W.J., Medeiros, D.T., Edge, T.A., Gannon, V., et Topp, E. 2007. Distribution and characteristics of Listeria monocytogenes isolated from surface waters of the South Nation River Watershed. Applied and Environmental Microbiology 73:5401-5410.

Lyautey, E., Hartmann, A., Pagotto, F., Tyler, K., Lapen, D.R., Wilkes, G., Piveteau, P., Rieu, A., Robertson, W.J., Medeiros, D.T., Edge, T.A., Gannon, V., et Topp, E. 2007. Characteristics and frequency of detection of fecal Listeria monocytogenes shed by livestock, wildlife, and humans. Revue canadienne de microbiologie 53:1158-1167.

Blais, B.W., Martinez-Perez, A., Gauthier, M., Allain, R., Pagotto, F., et Tyler, K. 2008. Development of unique bacterial strains for use as positive controls in the food microbiology testing laboratory. Journal of Food Protection 71: 2301-2306.

Clark, C.G., Farber, J., Pagotto, F., Ciampa, N., Doré, K., Nadon, C., Bernard, K., Ng, L.-K., et CPHLN. 2009. Surveillance for Listeria monocytogenes and listeriosis, 1995-2004. Epidemiology and Infection 138: 559-572.

Chapitres de livres

F. Pagotto, N. Corneau, et J.M. Farber. 2006. Listeria monocytogenes. Dans H. Riemann et D.O. Cliver (dir.), Foodborne infections and intoxications, third edition. Academic Press, pp. 313-340.

J.M. Farber, F. Pagotto et C. Scherf. Incidence and behaviour of Listeria monocytogenes in meat products. Listeria, Listeriosis, and Food Safety, Third Edition, 2007. CRC Press, pp. 503-570.

Liens Internet

Avis, mises en garde et retraits

Autres ressources

Méthodes officielles

Pagotto, F., Daley, E., Farber, J., et Warburton, D. 2001. MFHBB-30 : Isolement de Listeria monocytogenes dans tous les types d'aliments et les échantillons environnementaux. Méthodes officielles d'analyses microbiologiques des aliments. Compendium de méthodes, volume 2, Direction générale de la protection de la santé.

Pagotto, F., Corneau, N., Blais, B. et Phillippe L.M. 2002. MFLP-78 : Identification des Listeria monocytogenes présumés positifs dans les aliments et les échantillons environnementaux au moyen de l'amplification en chaîne par polymérase. Méthodes officielles d'analyse microbiologique des aliments. Compendium de méthodes, volume 3. Direction générale de la protection de la santé.

Warburton, D. Boville, A., Pagotto, F., Daley, E. et Chow, C. 2003. MFHPB-07 : Détection des Listeria spp. dans les aliments et les échantillons environnementaux à l'aide du bouillon Palcam. Méthodes officielles d'analyse microbiologique des aliments. Compendium de méthodes, volume 2. Direction générale de la protection de la santé.

Pagotto, F., Daley, E. Farber, J.M. 2002. MFLP-74 : Dénombrement de Listeria monocytogenes dans les aliments. Méthodes officielles d'analyse microbiologique des aliments. Compendium de méthodes, volume 3. Direction générale de la protection de la santé.

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