Guide sur la Chlamydia et LGV: Facteurs de risque et manifestations cliniques
Facteurs de risque et manifestations cliniques des infections à Chlamydia trachomatis (comprenant la lymphogranulomatose vénérienne (LGV)).
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Facteurs de risque
Facteurs de risque associés à la chlamydiose :
- Relations sexuelles avec une personne ayant une infection à Chlamydia, sans méthode de barrière
- Relations sexuelles sans méthode de barrière avec un nouveau partenaire
- Plus de deux partenaires sexuels au cours des 12 mois précédents
- Antécédents d'ITSS
- Personne sexuellement active âgée de moins de 25 ans
- Nourrissons nés de personnes atteintes d'une chlamydiose
- Membre d'une population vulnérable
Au Canada, aux États-Unis et en Europe, la sous-population présentant le risque le plus élevé de LGV est celle des gbHARSAH, particulièrementNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6 :
- ceux ayant le virus de l'hépatite C (VHC), le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), ou une autre ITSSNote de bas de page 7
- ceux qui ont des relations sexuelles anales ou orales en groupe sans protection de barrière
- ceux qui ont plusieurs partenaires sexuelsNote de bas de page 7
- ceux qui s'adonnent à des activités à risque élevé, comme la pénétration anale du poing (fisting), qui peut endommager la muqueuseNote de bas de page 8
D'autres activités, tels que les contacts sexuels anonymes, l'itinérance et la consommation de substances peuvent augmenter le risque d'exposition aux ITSS.
Transmission
C. trachomatis est transmis par activité sexuelle vaginale, anale ou orale lorsqu'il y a un contact avec des exsudats de muqueuses de personnes ayant une chlamydiose.Note de bas de page 1Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12
La transmission verticale peut survenir si la personne enceinte atteinte d'une chlamydiose n'a été dépistée et traitée durant la période périnataleNote de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15
Une auto inoculation peut survenir d'un site d'infection génital à la conjonctive ou le rectum.Note de bas de page 16
Manifestations cliniques
Chlamydiose
Approximativement 50 % des hommes et 70 % des femmes ayant une infection à C. trachomatis sont asymptomatiques.Note de bas de page 17 La période d'incubation dure habituellement de deux à trois semaines, mais peut s'étendre sur six semaines. Une infection à C. trachomatis non traitée peut persister pendant de nombreux mois.
Signes et symptômes de la chlamydiose
Chez les personnes symptomatiques, le tableau clinique est souvent associé au site anatomique d'infection.
Signes et symptômes les plus courants (s'ils sont présents) :
- Dysurie
- Inflammation de la paroi du rectum (rectite)
- Larmoiement excessive, sécrétion, inflammation, œdème ou rougeur de la conjonctive (conjonctivite)
Femmes :
- Présence d'un exsudat purulent ou mucopurulent dans le canal endocervical ou saignements facilement déclenchés et persistants ou friabilité intéressant l'orifice interne du col (cervicite)
- Changement des pertes vaginales
- Douleurs abdominales basses
- Saignement vaginal anormal
- Dyspareunie
Hommes :
- Écoulement urétral
- Inflammation de l'urètre, accompagnée ou non d'un écoulement urétral (urétrite)
- Picotement urétral
- Douleur testiculaire
Nouveau-nés et nourrissons :
- Larmoiement excessive, sécrétion, inflammation, œdème ou rougeur de la conjonctive (conjonctivite) (chez les nouveau-nés)
- Pneumonie (nourrissons de moins de six mois)Note de bas de page 17
Complications des infections à Chlamydia
Si elle n'est pas convenablement traitée, l'infection à Chlamydia peut se propager du site local d'inoculation et entraîner de complications graves et(ou) des séquelles.
Femmes :
- Atteinte inflammatoire pelvienne (AIP)
- Grossesse ectopique
- Infertilité
- Douleur pelvienne chronique
- L'arthrite réactionnelleNote de bas de page 17
Hommes :
- Orchiépididymite
- L'arthrite réactionnelleNote de bas de page 17
LGV
Les génotypes LGV de C. trachomatis sont plus invasifs que les génotypes non-LGV et touchent principalement le tissu lymphoïde.Note de bas de page 1 L'infection peut s'accompagner de symptômes systémiques, d'adénopathie douloureuse, d'inflammation et, si elle n'est pas traitée, de la cicatrisation anogénitale. Les signes et symptômes de la LGV s'apparentent beaucoup à d'autres ITSS, à d'autres infections, à des maladies non infectieuses (p. ex. maladies inflammatoires de l'intestin), à des réactions aux médicaments et à des tumeurs malignes.
La LGV est habituellement divisée en trois stades, soit primaire, secondaire et tertiaire.Note de bas de page 12
À la lumière de données limitées, l'infection par le VIH semble avoir peu d'effet sur le tableau clinique, des présentations atypiques ont été rarement signalées.Note de bas de page 18 Cependant, l'infection peut être de plus longue durée chez les personnes vivant avec le VIH.
Signes et symptômes de la LGV
LGV primaire
La période d'incubation de la LGV primaire est de trois à 30 jours. L'infection se résout habituellement spontanément et peut passer inaperçue chez 50 % des personnes atteintes.Note de bas de page 12 La LGV primaire est caractérisée par la présence de petite(s) papule(s) (1 à 6 mm) non douloureuse(s) au foyer d'inoculation (vulve, vagin, pénis, rectum, cavité buccale, parfois col utérin) pouvant s'ulcérer.
LGV secondaire
La LGV secondaire commence dans les deux à six semaines suivant l'apparition de lésion(s) primaire(s) et touche les ganglions lymphatiques et(ou) l'anus et le rectum.Note de bas de page 19 Elle est souvent accompagnée de symptômes systémiques importants comme une faible fièvre, des frissons, un malaise, des myalgies, des arthralgies. Elle est occasionnellement accompagnée d'une arthrite, d'une pneumonite ou d'une hépatite ou périhépatite, et rarement accompagnée d'une atteinte cardiaque, d'une méningite aseptique et d'une maladie inflammatoire oculaire.Note de bas de page 19
Approximativement le tiers des femmes et la majorité des hommes atteints d'une LGV secondaire manifestent des signes et symptômes caractéristiques du deuxième stade.Note de bas de page 19 Moins d'un tiers des personnes présentent des abcès et un écoulement d'une fistule.Note de bas de page 12
LGV secondaire causant une lymphadénopathie
Le site le plus courant de lymphadénopathie est inguinale/fémorale; elle se caractérise par une lymphadénopathie inguinale et(ou) fémorale douloureuse, et les ganglions deviennent ce qu'on appelle des « bubons ». La lymphadénopathie est unilatérale chez la moitié aux deux tiers des cas.
Le « signe du sillon » (ganglions durs, fixes et extrêmement sensibles de part et d'autre du ligament inguinal avec un sillon le long du ligament) est pathognomonique de la LGV secondaire.Note de bas de page 12
D'autres lymphadénopathies peuvent se manifester autour du foyer d'inoculation (p. ex. lymphadénopathie cervicale suite à une inoculation lors de sexe oral).
LGV secondaire causant des symptômes anorectaux
La LGV secondaire peut causer des symptômes anorectaux caractérisés par une rectite hémorragique aiguë et(ou) une rectocolite. Les écoulements sanguins, purulents ou muqueux de l'anus et la constipation en sont des manifestations fréquentes.Note de bas de page 1Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22
LGV tertiaire (LGV chronique)
La LGV tertiaire est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Des lésions inflammatoires chroniques, une obstruction lymphatique causant un éléphantiasis génitalNote de bas de page 12Note de bas de page 23, ainsi que des sténoses et des fistules génitales et rectales peuvent entraîner la cicatrisation et une destruction importante des organes génitaux (esthiomène).Note de bas de page 12Note de bas de page 19 Une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour réparer les lésions génitales et (ou) rectales de la LGV tertiaire.
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