Guide sur la Chlamydia et LGV : Dépistage et test diagnostiques
Dépistage et test diagnostiques des infections à Chlamydia trachomatis (comprenant la lymphogranulomatose vénérienne (LGV)).
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Dépistage
C. trachomatis
Le dépistage de l'infection à C. trachomatis est recommandé pour toute personne ayant des facteurs de risque. Le dépistage est efficace pour détecter et traiter les infections asymptomatiques ainsi que de prévenir les complications, la transmission et la réinfection.
Bien que les femmes comptent pour la majorité des cas d'infection à C. trachomatisNote de bas de page 1, les hommes asymptomatiques âgés de moins de 25 ans peuvent constituer un réservoir pour les infections et les réinfections de leurs partenaires sexuels.Note de bas de page 2 De plus amples données sont nécessaires afin d'établir si le dépistage systématique chez les jeunes hommes asymptomatiques réduit l'incidence de l'infection anogénitale à Chlamydia chez les femmes.Note de bas de page 3Note de bas de page 4
L'utilisation de méthodes de prélèvement non invasives (échantillons d'urine ou auto-prélèvement vaginal) peut accroître l'acceptation du dépistage pour l'infection à C. trachomatis. Selon le type d'activité sexuelle, il pourrait être nécessaire d'effectuer des prélèvements de plusieurs sites anatomiques.
Recommandations de dépistage pour la détection de C. trachomatisNote de bas de page 5Note de bas de page 6 :
Dépistage annuel | Dépistage ciblé |
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LGV
Le génotypage systématique de la LGV pour les infections asymptomatiques à C. trachomatis n'est pas recommandé. Considérer le génotypage de la LGV pour toutes infections rectales asymptomatiques à C. trachomatis diagnostiqués chez les hommes gais, bisexuelles et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (gbHARSAH) qui ont des facteurs de risque pour la LGV.
Autres ITSS
Le dépistage des ITSS varie selon l'âge, le genre, le sexe ainsi que les antécédents médicaux et sexuels. Toute personne présentant des facteurs de risque d'ITSS devrait être dépistée pour les ITSS et traitée de façon appropriée pour prévenir la transmission et la réinfection.
Les personnes ayant une infection à Neisseria gonorrhoeae ont souvent une co-infection à C. trachomatis.Note de bas de page 18Note de bas de page 19
L'infection à C. trachomatis peut accroître le risque d'acquisition et de transmission du VIH.Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22
Les personnes évaluées ou traitées pour une infection à Chlamydia devraient être dépistées pour:
- la gonorrhée
- la syphilis
- le VIH, conformément aux recommandations du Guide pour le dépistage et le diagnostic de l'infection par le VIH
En raison des taux élevés de co-infection, les personnes évaluées ou traitées pour la LGV devraient être dépistées pour :
- la gonorrhée
- la syphilis
- le virus de l'herpès simplex (VHS)
- le VIH
- le VHB
- le VHCNote de bas de page 23
Tests diagnostiques
C. trachomatis
Le tableau clinique et les antécédents sexuels déterminent quels échantillons devraient être prélevés et le type de tests requis.
Les TAAN sont les tests les plus sensibles pour C. trachomatis.Note de bas de page 24Note de bas de page 25 La culture pour C. trachomatis n'est plus systématiquement disponible au Canada. Les résultats dépendent fortement du type de test effectué, du prélèvement et des conditions de transport des échantillons, ainsi que de l'expertise du laboratoire. Consulter le laboratoire local pour les tests disponibles, leur performance et les prélèvements requis.
Les TAAN ne distinguent pas les génotypes LGV et non-LGV.
Utiliser les TAAN autant que possible pour les échantillons d'urine et les échantillons prélevés par écouvillonnage urétral, cervical ou vaginal.
Vérifier auprès du laboratoire local au sujet de la disponibilité de TAAN pour le dépistage des sites extragénitaux. Les TAAN validés pour l'analyse de spécimens rectaux sont disponibles dans la majorité des provinces et territoires, s'ils ne sont pas disponibles, vérifier si la culture est encore disponible.
Consulter les lignes directrices provinciales ou territoriales ou le laboratoire local en ce qui a trait à l'utilisation de TAAN à des fins médicolégales.
Les TAAN peuvent être effectués sans attendre 48 heures post-exposition. Ceci est fondé sur une opinion d'expert que les TAAN peuvent détecter de petites quantités d'ADN ou d'ARN (inoculum).
Pour les personnes chez qui on soupçonne la LGV : s'ils ont voyagé dans des régions où le chancre mou (Haemophilus ducreyi) et la donovanose (ou granulome inguinal) (Klebsiella granulomatis) sont endémiques, ces conditions devraient être considérées comme diagnostic différentiel.
Prélèvements et tests recommandés pour C. trachomatis
Asymptomatique
Test | Prélèvements chez les hommes asymptomatiques | Prélèvements chez les femmes asymptomatiques |
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TAAN | Urine du premier jet | Écouvillonnage vaginal, auto-prélevé ou prélevé par un clinicien ou Urine du premier jet ou Écouvillonnage cervical |
Selon les antécédents: écouvillonnage conjonctival, pharyngé et (ou) rectal |
Remarque : Les échantillons d'urine devraient provenir du premier jet (les 10 à 20 premiers ml d'urine). Idéalement, la personne ne devrait pas avoir uriné au cours des deux heures précédant le prélèvement d'urine ou l'écouvillonnage urétral. Le fait d'avoir uriné plus récemment n'empêche pas la réalisation du test.Note de bas de page 5
Symptomatique
L'examen physique est essentiel lorsqu'une ITS est soupçonnée. Prélever des échantillons selon le tableau clinique et les antécédents, avant le traitement.
Test | Prélèvements chez les hommes symptomatiquesNote de bas de page 5 | Prélèvements chez les femmes symptomatiquesNote de bas de page 5 |
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TAAN |
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En raison des taux élevés d'infection concomitante, prélever également des échantillons pour le diagnostic d'infections gonococciques au moyen de TAAN et de culture.Note de bas de page 18 Les TAAN peuvent détecter à la fois C. trachomatis et Neisseria gonorrhoeae dans un seul échantillon.
LGV
Le diagnostic de la LGV n'est pas simple. Il est souvent fondé sur les antécédents et le tableau clinique, confirmé par des analyses de laboratoire. Les cliniciens devraient maintenir un indice de suspicion élevée de LGV chez les personnes qui présentent des signes et symptômes évocateurs (p. ex. rectite et(ou) lymphadénopathie inguinale ou fémorale marquée ou bubons) et(ou) dont les antécédents suggèrent une exposition.
La détection de C. trachomatis dans le liquide des bubons est fortement évocatrice de la LGV, même avant ou sans l'identification des génotypes de la LGV. Les bubons causés par la LGV contiennent habituellement une petite quantité de liquide d'apparence laiteuse. Aspirer le liquide des bubons à travers une peau saine; une injection de 2 à 5 ml de sérum physiologique stérile pourrait être requise.
Génotypage
Le génotypage d'échantillons positifs de C. trachomatis est nécessaire pour le diagnostic définitif d'une LGV.
Les échantillons positifs de C. trachomatis provenant de personnes présentant des symptômes évoquant une LGV et de partenaires sexuels de personnes atteintes de LGV devraient être acheminés à un laboratoire provincial ou territorial ou au Laboratoire national de microbiologie (LNM) pour un test de génotypage de LGV.
Des données publiées sur la LGV chez les gbHARSAH ont révélé que peu d'échantillons urétraux ou d'urine produisent des résultats positifs de LGV lorsque C. trachomatis est détecté.Note de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29Note de bas de page 30.
Chez les gbHARSAH ayant des facteurs de risque pour la LGV, considérer le génotypage de la LGV sur les échantillons rectaux positifs pour C. trachomatis. Bien que des études antérieures ont détecté la LGV rectale principalement chez des personnes symptomatiquesNote de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 31; une étude menée en 2017 aux Pays-Bas a révélé qu'une proportion élevée d'échantillons rectaux positifs pour C. trachomatis étaient aussi positifs pour la LGV chez les gbHARSAH asymptomatiques.Note de bas de page 28
Anuscopie, sigmoïdoscopie et rectoscopie
Une anuscopie, une sigmoïdoscopie ou une rectoscopie peut produire des résultats semblables à ceux observés en présence d'une colite ulcéreuse et(ou) d'une rectite ulcéreuse ou granulomateuse chez les personnes atteintes de LGV.Note de bas de page 32
Sérologie
La sérologie n'est pas recommandée pour le diagnostic d'une LGV, en raison des réactions croisées avec d'autres espèces de C. trachomatis et des difficultés d'interprétation des variations des titres. En raison de la nature invasive de la LGV, les titres sérologiques sont généralement significativement plus élevés en présence d'une infection à C. trachomatis de génotype LGV que de génotype non-LGV. Bien qu'un titre sérologique élevé puisse évoquer une LGV, il ne permet pas d'établir un diagnostic définitif. Inversement, un titre sérologique faible n'élimine pas la possibilité d'une LGV actuelle ou antérieure. Puisque la durée de la réponse des anticorps n'a pas été établie, la sérologie ne devrait pas servir à évaluer la réponse au traitement.
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