Guide sur l’Herpès génital: Facteurs de risque et manifestations cliniques

Facteurs de risque et manifestations cliniques de l'herpès génital.

Remarque : Ce guide fournit très peu d'informations sur l'herpès néonatal. Pour de plus amples informations, consulter le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie sur la prévention et la prise en charge des infections néonatales au virus herpès simplex (VHS).

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Facteurs de risque

Les facteurs de risque courants de l'herpès génital comprennent les suivants Note de bas de page 1Note de bas de page 2 :

Les femmes sont plus à risque de contracter l'herpès génital d'un partenaire de sexe masculin que l'inverse. Selon des études sur des couples hétérosexuels dont l'un des partenaires avait une infection génitale au VHS-2 symptomatique récurrente (« partenaire source »), les taux de transmission annuels variaient entre 11 et 17 % chez les couples où l'homme avait initialement contracté l'infection et entre 3 et 4 % chez les couples où la femme avait initialement contracté l'infection Note de bas de page 3Note de bas de page 4.

Transmission

La transmission du VHS se fait par contact de peau à peau lors des périodes d'excrétion virale symptomatique et asymptomatique. L'excrétion asymptomatique est plus fréquente peu de temps après l'acquisition de l'infection Note de bas de page 5 et en présence d'une infection génitale au VHS-2 Note de bas de page 6Note de bas de page 7. Dans le cadre d'une étude, 70 % des cas de transmission étaient attribuables à un contact sexuel durant des périodes d'excrétion virale asymptomatique Note de bas de page 4.

On sait que le VHS-1 cause l'herpès orolabial et qu'il est généralement acquis par contact non sexuel (y compris les baisers) pendant l'enfance Note de bas de page 8. L'infection génitale au VHS-1 s'acquiert généralement par contact oro-génital et peut également résulter d'un contact génito-génital Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.

Le VHS-2 se transmet habituellement par contact génito-génital, mais rarement par contact oro-génital Note de bas de page 12.

Le fait d'être atteint par un type de VHS ne protège pas complètement contre l'acquisition d'une infection par le même type de VHS à un autre site anatomique ou par un autre type de VHS, cependant les signes et les symptômes de la seconde infection peuvent être moins sévères Note de bas de page 13.

Le VHS-1 et le VHS-2 peuvent tous deux être transmis verticalement et causer une infection néonatale. En l'absence d'intervention, le taux de transmission verticale du VHS-1 ou du VHS-2 acquis pendant la seconde moitié de la grossesse est de 30 à 50 % Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16.

Manifestations cliniques

La période d'incubation d'une infection nouvellement acquise (primaire) varie de 1 à 26 jours, la médiane étant de 6 à 8 jours Note de bas de page 17. Après l'exposition initiale, le VHS pénètre dans les tissus muqueux et cutanés et se réplique. Après la réplication initiale, le VHS entre dans une phase de latence dans les ganglions sensitifs où il peut rester inactif pendant des années Note de bas de page 17. La réactivation épisodique peut provoquer des épisodes asymptomatiques ou symptomatiques d'excrétion virale Note de bas de page 18.

Un épisode initial primaire d'infection génitale survient lorsque des personnes ne possédant pas d'anticorps anti-VHS-1 ou anti-VHS-2 acquièrent l'un ou l'autre type de virus dans les voies génitales. Un épisode initial non primaire est le premier épisode clinique manifeste d'herpès génital chez une personne possédant des anticorps anti-VHS (en raison d'une infection antérieure). Les anticorps peuvent être homologues (même type que lors d'une infection antérieure) ou hétérologues (épisode causé par une infection d'un autre type de VHS) Note de bas de page 11. Une récurrence est un épisode clinique manifeste attribuable à une réactivation virale dans les ganglions sensitifs Note de bas de page 17Note de bas de page 19 et peut être le premier épisode détecté.

Signes, symptômes et syndromes

Un ensemble de vésicules ou de pustules sur un fond érythémateux évoque l'herpès. Les manifestations cliniques de l'herpès génital varient considérablement, et il peut être difficile de distinguer les épisodes primaires, non primaires et récurrents en raison du chevauchement des manifestations. En général, les épisodes primaires se caractérisent par un plus grand nombre de symptômes généraux et les lésions se situent à différents stades de cicatrisation Note de bas de page 20. Les épisodes récurrents sont généralement unilatéraux tandis que les épisodes primaires sont souvent bilatéraux Note de bas de page 20.

Le VHS peut provoquer une grave infection disséminée chez les nouveau-nés et les personnes immunodéprimées Note de bas de page 21.

Premiers épisodes symptomatiques

Infection primaire

Une infection primaire (nouvellement acquise) peut être asymptomatique Note de bas de page 19 et peut ne pas être diagnostiquée. Environ 60 % des nouveaux cas d'infection au VHS-2 diagnostiqués par séroconversion sont asymptomatiques et, 20 % des cas qui sont asymptomatiques ont une présentation atypique. Note de bas de page 11.

Les signes et symptômes courants d'une infection génitale primaire comprennent les suivants Note de bas de page 11 :

Les présentations atypiques d'une infection au VHS-2 peuvent inclure une douleur génitale, une urétrite, une cervicite ou une méningite à liquide clair Note de bas de page 11.

En l'absence d'un traitement, la durée moyenne des symptômes d'une infection primaire est de 17 à 20 jours Note de bas de page 11.

Les complications d'une infection primaire comprennent les suivantes Note de bas de page 11 :

Infection non primaire

Par rapport à un épisode primaire, les signes et symptômes associés à un épisode non primaire ne durent pas aussi longtemps et sont moins graves et les lésions sont moins répandues. Des symptômes généraux apparaissent dans 16 % des cas Note de bas de page 11.

En l'absence d'un traitement, la durée moyenne des symptômes d'un épisode non primaire est de 16 jours Note de bas de page 11.

Les complications d'un épisode non primaire comprennent les suivantes Note de bas de page 11 :

Récurrences

Les récurrences sont des épisodes cliniques manifestes attribuables à une réactivation virale dans les ganglions sensitifs sacrés Note de bas de page 17Note de bas de page 19. Une récurrence peut être associée à des facteurs tels que les menstruations, le stress émotionnel, la maladie (surtout avec fièvre), les relations sexuelles, une intervention chirurgicale et la prise de certains médicaments Note de bas de page 22.

Environ 70 à 90 % des personnes atteintes du VHS-2 et 20 à 50 % de celles atteintes du VHS-1 présenteront des épisodes récurrents au cours de la première année suivant l'infection primaire Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25. L'infection génitale au VHS-2 est également associée à une excrétion virale subclinique plus fréquente.

Caractéristiques des récurrences Note de bas de page 11 :

En l'absence d'un traitement, la durée moyenne des symptômes d'une récurrence est de 9 à 11 jours Note de bas de page 11.

Herpès néonatal

La plupart des cas d'infection néonatale au VHS surviennent après le congé de l'hôpital d'un nouveau-né apparemment en bonne santé. Les symptômes initiaux se manifestent généralement à l'âge de quatre semaines, mais il arrive qu'ils ne se manifestent pas avant 4 à 6 semaines Note de bas de page 28Note de bas de page 29.

Le tableau typique comprend l'éruption vésiculaire, les manifestations évocatrices d'une septicémie et les convulsions Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33. L'infection peut être localisée à la peau, aux yeux ou à la bouche (60 % des nourrissons) Note de bas de page 34; peut toucher le système nerveux central avec ou sans infection cutanée (23 % des nourrissons) Note de bas de page 34 ou plusieurs organes et systèmes à la suite d'une infection disséminée (17 % des nourrissons) Note de bas de page 34.

En l'absence d'un traitement, près de 60 % des nourrissons ayant une infection par le VHS en mourront Note de bas de page 35. Environ 70 % des nourrissons non traités, ayant une encéphalite herpétique auront des complications graves ou fatales Note de bas de page 29Note de bas de page 36Note de bas de page 37. Dans une étude canadienne, près de 40 % des nourrissons ayant reçu un traitement présentaient des lésions neurologiques Note de bas de page 34.

Références

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