Maladies chroniques au Canada

Volume 31, no. 2, mars 2011

Demandes de radiographies en cas de blessures aiguës à la cheville à Kingston (Ontario) : une évaluation du respect des règles d’Ottawa par les médecins

Dowdall H. (1); Nichol M. (1); Brison R. (1,2); Pickett W. (1,2)

Contexte/But/Objectifs : Les règles d’Ottawa concernant les blessures à la cheville (Ottawa Ankle Rules) ont été formulées en 1992; il s’agit de règles décisionnelles cliniques fondées sur des données probantes permettant de déterminer la nécessité de prendre des radiographies au cours d’une consultation au service d’urgence. Nous avons évalué le respect de ces règles au fil du temps dans deux services d’urgence hospitaliers de Kingston, à l’aide d’une étude par couplage d’enregistrements.

Plan d’étude/Méthodologie : Dans cette étude de population rétrospective, nous avons associé les cas de blessures à la cheville survenues à Kingston consignées dans le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (2001-2007) aux dossiers de congé d’hôpital contenant les codes d’interventions. Nous avons analysé l’évolution de la proportion de blessures à la cheville ayant fait l’objet d’une demande de radiographie et nous avons comparé ces proportions au taux de référence de 1993, soit l’année ayant suivi l’implantation des règles d’Ottawa.

Résultats : Comparativement au taux de référence initial de 57,6 % (IC à 95 % : 55,3 à 59,9) noté à la suite de l’implantation des règles d’Ottawa, l’analyse de 7 706 blessures aiguës à la cheville a montré que la proportion de blessures à la cheville faisant l’objet d’une demande de radiographie avait augmenté (p. ex., en 2007, 70,3 % [IC à 95 % : 67,3 à 72,9]). La proportion de cas diagnostiqués comme étant des fractures reste similaire au cours de la période (18,3 % à 21,9 %).

Conclusions : Les médecins doivent respecter les règles d’Ottawa pour diminuer les coûts au sein des services d’urgence et pour réduire l’exposition des patients aux radiographies.

Relation entre l’adiposité et le score de Gleason chez les hommes atteints de cancer de la prostate localisé

Hack E.E. (3); Siemens D.R. (4); Groome P.A. (3)

Contexte/But/Objectifs : L’association entre l’adiposité et l’agressivité du cancer de la prostate (CAP) est controversée. Nous avons examiné la relation entre l’indice de masse corporel (IMC) au moment du diagnostic de CAP et le phénotype malin mesuré par le score de Gleason.

Plan d’étude/Méthodologie : Dans cette étude transversale menée en Ontario chez 1 096 patients atteints de CAP recevant un traitement curatif, les données d’une base électronique ont été complétées par un examen rétrospectif des dossiers médicaux. L’IMC a été classé en trois catégories : poids normal (≤ 25,0 kg/m2), embonpoint (25,0 à 29,9 kg/m2) et obésité (≥ 30 kg/m2). Nous avons aussi étudié l’influence de la présence ou non de diabète. Nous avons classé les scores de Gleason en catégories ayant une signification clinique : 2 à 4, 5 à 6, 7 et 8 à 10.

Résultats : L’IMC n’était pas associé au score de Gleason : 9,7 % des sujets ayant un IMC normal avaient un score de Gleason supérieur ou égal à 8; inversement, 9,4 % des sujets classés dans cette catégorie de score de Gleason présentaient un embonpoint ou étaient obèses (p = 0,73). Parmi les sujets diabétiques, 11,7 % avaient un score de Gleason supérieur ou égal à 8, comparativement à 9,3 % des sujets non diabétiques (p = 0,79). Après stratification selon l’âge, la distribution du score de Gleason dans la plus jeune cohorte de sujets obèses se rapprochait des scores de Gleason les plus élevés (p = 0,13).

Conclusions : Ni un IMC élevé, ni le fait d’être atteint de diabète au moment du diagnostic ne semblaient être associés au score de Gleason. L’influence de l’adiposité sur le CAP devrait faire l’objet d’autres études, une attention particulière devant être portée à la durée de l’exposition à un IMC élevé.

Rattachement :

  1. Département de santé communautaire et d’épidémiologie, Université Queen’s, Kingston (Ontario), Canada
  2. Département de médecine d’urgence, Université Queen’s, Kingston (Ontario), Canada
  3. Division des soins contre le cancer et d’épidémiologie, Institut de recherche sur le cancer de l’Université Queen’s, Kingston (Ontario), Canada
  4. Département d’urologie, Université Queen’s, Kingston (Ontario), Canada

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