Comparution de la Présidente du Conseil du Trésor (LANG / OLLO) Mandat et Rapport annuel sur les langues officielles 2021-2022
Sur cette page
Contexte
Thèmes principaux d'importance
- La Loi sur les langues officielles modernisée
- Exigences linguistiques pour employés autochtones
- Langue de travail et prime au bilinguisme en matière de langues officielles
- Rapport annuel 2021-2022 du SCT et Rapport annuel du commissaire aux langues officielles 2022-2023
- Clauses linguistiques dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales
Contexte supplémentaire
A. Note de scénario
Comparution de l’honorable Anita Anand, C.P., députée, présidente du Conseil du Trésor, et un représentant du SCT devant le Comité sénatorial des langues officielles (OLLO) et le Comité permanent des langues officielles (LANG) de la Chambre des communes au sujet du mandat de la ministre et du rapport annuel du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT) sur les langues officielles 2021‑2022
Contexte
- LANG et OLLO ont tous deux invité le ministre des Langues officielles et la présidente du Conseil du Trésor à comparaître, compte tenu de leurs nouvelles fonctions. Les comités ont manifesté leur intérêt concernant le mandat de la présidente, le rapport annuel sur les langues officielles 2021‑2022 du SCT et la modernisation de la Loi sur les langues officielles découlant de l’adoption du projet de loi C-13.
- La présidente comparaît en personne devant les deux comités, appuyée par Carsten Quell, directeur exécutif, Centre d’excellence en langues officielles, Personnes et culture, Bureau du dirigeant principal des ressources humaines.
- La comparution à OLLO du 30 octobre 2023 se fera conjointement avec le ministre des Langues officielles et des représentants du SCT et de Patrimoine canadien (PCH).
- La comparution à LANG du 8 novembre 2023 se fera séparément du ministre des Langues officielles.
- La comparution du ministre des Langues officielles est prévue pour le 25 octobre 2023.
- Les sénateurs et les députés participeront dans un format hybride.
Jour de la comparution – scénario (OLLO)
- La présidente et le ministre des Langues officielles comparaîtront conjointement, avec des représentants du SCT et de PCH, de 17 h 30 à 19 h. La comparution devrait durer 90 minutes.
- Le contenu du reste de la réunion reste à déterminer.
- Les créneaux d’intervention dans les comités du Sénat sont fluides et la liste des orateurs est gérée par le greffier de la présidence. La présidence est moins stricte en ce qui concerne le temps de parole et permet, le cas échéant, des questions et réponses complémentaires.
Jour de la comparution – scénario (LANG)
- La présidente et des représentants du SCT se présenteront en personne le 8 novembre de 16 h 30 à 17 h 30. La comparution devrait durer 60 minutes.
- La réunion se déroulera de 16 h 30 à 18 h 30. Le contenu de la deuxième heure de la réunion reste à déterminer.
Hauts fonctionnaires participant
- Carsten Quell, directeur exécutif, Centre d’excellence en langues officielles, Personnes et culture, Bureau du dirigeant principal des ressources humaines
Cahier d’information
- Un cahier a été préparé en prévision de la comparution, que le bureau de la présidente et les officiels à l’appui ont reçu le 13 octobre. Le cahier donne un aperçu du mandat de la présidente en ce qui a trait aux langues officielles, à la modernisation de la Loi sur les langues officielles, aux rapports annuels sur les langues officielles (SCT et commissaire aux langues officielles) et à la réglementation sur les langues officielles.
- Messages clés : un aperçu du rôle et des responsabilités du SCT en matière de langues officielles
- Modernisation de la Loi sur les langues officielles : information sur la modernisation de la Loi (y compris les responsabilités du SCT, le renforcement et l’élargissement des pouvoirs du Conseil du Trésor et la partie VII de la Loi sur les langues officielles).
- Exigences linguistiques pour les employés autochtones : un aperçu des exemptions potentielles aux exigences en matière de langue pour les locuteurs de langues autochtones, y compris des informations sur la formation linguistique et les primes au bilinguisme pour les employés autochtones.
- Langue de travail et prime au bilinguisme pour les langues officielles : information sur les modifications dans le projet de loi C-13 qui affectent la langue de travail, les engagements pris par le gouvernement dans le cadre de la réforme des langues officielles, ainsi que des détails supplémentaires sur la directive relative à la prime au bilinguisme.
- Rapports annuels sur les langues officielles : un aperçu et les prochaines étapes concernant les règlements et les préoccupations de la partie IV du point de vue du SCT, les langues officielles dans les situations d’urgence, les clauses linguistiques dans les accords fédéraux-provinciaux-territoriaux et les dirigeants institutionnels
Autres renseignements pertinents
- Le commissaire aux langues officielles a déposé son rapport annuel 2022‑2023 au Parlement le 30 mai 2023. Il a comparu à OLLO le 23 octobre 2023 pour discuter de son rapport. Il a également comparu devant LANG pour discuter de son rapport en juin dernier et a critiqué le SCT pour ce qui est d’assurer la conformité des institutions fédérales aux exigences en matière de langues officielles.
- Le 5 juin 2023, Mona Fortier, alors présidente du Conseil du Trésor, s’est présentée à OLLO aux côtés du ministre des Langues officielles au sujet du projet de loi C-13. Elle avait également comparu peu avant, le 27 mars 2023, pour discuter du rapport annuel du SCT sur les langues officielles pour l’exercice 2020‑2021.
- Le 12 juin 2023, l’OLLO a terminé son étude sur le projet de loi C-13, adoptant le projet de loi tel quel sans aucun amendement
- La dernière comparution du président du Conseil du Trésor à LANG a eu lieu le 6 décembre 2022, au sujet du projet de loi C-13.
- LANG a terminé son étude article par article du projet de loi C-13 le 31 mars 2023, les fonctionnaires du SCT étant présents tout au long de l’étude pour répondre aux questions des députés. Le projet de loi a été amendé de façon significative en comité avant de suivre son processus législatif à la Chambre et au Sénat.
- Le comité OLLO s’est penché sur d’autres études d’intérêt limité pour le SCT depuis le début de la 44e législature, soit l’immigration francophone en milieu minoritaire (incluant l’étude de la réponse du gouvernement), l’application de la Loi sur les langues officielles ainsi que des règlements et instructions en découlant, au sein des institutions assujetties à la loi et les services de santé dans la langue de la minorité.
- Le comité LANG a également examiné d’autres études d’intérêt limité pour le SCT depuis le début de la 44e législature, notamment l’accroissement de l’immigration francophone au Canada, les mesures gouvernementales de protection et de promotion du français au Québec et au Canada, l’importance des langues officielles au Canadien National et l’importance des langues officielles à Air Canada.
B. Messages clés principaux
- Nos deux langues officielles contribuent aux valeurs de diversité et d'inclusion qui caractérisent la société canadienne, et le bilinguisme demeure une priorité pour le gouvernement du Canada.
- Recevoir des services du gouvernement du Canada dans l'une ou l'autre des langues officielles est un droit fondamental de chaque Canadien et le gouvernement du Canada s'engage à veiller à ce que ce droit soit respecté.
- Un service public plus bilingue est ce qui peut le mieux répondre aux besoins des Canadiens.
- Nous sommes déterminés à favoriser un environnement de travail propice à l'utilisation du français et de l'anglais.
- Le Conseil du Trésor est responsable de l'orientation générale et de la coordination des politiques et des programmes relatifs à la mise en œuvre des parties IV, V et VI de la Loi sur les langues officielles dans les institutions fédérales.
- La Loi modernisée renforce et élargit les responsabilités de surveillance du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, améliorant ainsi la prestation de services aux Canadiens dans la langue officielle de leur choix.
1. La Loi sur les langues officielles modernisée
Objet
Le projet de loi C-13 a reçu la sanction royale le 20 juin 2023. La Loi sur les langues officielles (LLO) modernisée apporte plusieurs changements qui ont des incidences sur le Conseil du Trésor, sa présidente et son secrétariat.
Réponse
- Le Conseil du Trésor a des responsabilités depuis longtemps pour la Loi sur les langues officielles,notamment en matière de:
- Communications avec le public et la prestation de services;
- Langue de travail dans les institutions fédérales;
- Participation des Canadiens d’expression française et d’expression anglaise à la fonction publique fédérale.
- En tant que présidente du Conseil du Trésor, j’ai maintenant la responsabilité de coordonner la mise en œuvre de la Loi à l’échelle du gouvernement, en consultation avec d’autres ministres, et d’en assurer la bonne gouvernance.
- De plus, la Loi modernisée accorde davantage des pouvoirs au Conseil du Trésor en matière de contrôle de surveillance, la vérification d'audit et l'évaluation de la conformité des institutions fédérales, afin de garantir, par exemple, que les Canadiens reçoivent des services dans la langue officielle de leur choix.
- Ces nouvelles responsabilités sont désormais en vigueur et j’ai hâte de travailler avec mes collègues pour la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles modernisée.
Contexte
Responsabilités du Secrétariat du Conseil du Trésor
- Orienter et coordonner les politiques et les programmes du gouvernement du Canada qui sont liés aux communications avec le public et à la prestation de services (partie IV); à la langue de travail (partie V); et à la participation équitable des Canadiens d’expression française et d’expression anglaise dans les institutions fédérales (partie VI).
- Faire rapport au Parlement sur l’exécution des programmes de langues officielles dans les institutions fédérales. Le dernier rapport a été déposé au Parlement le 5 octobre 2023.
Changements à la Loi sur les langues officielles
Rôle de la présidente du Conseil du Trésor
Depuis sa sanction royale, la Loi sur les langues officielles (LLO) modernisée attribue à la présidente du Conseil du Trésor (plutôt qu’au ministre du Patrimoine canadien) les responsabilités suivantes :
- D’assumer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles;
- De coordonner la mise en œuvre de la Loi en consultation avec les autres ministres fédéraux et d’assurer la bonne gouvernance de la Loi;
- De coordonner notamment la mise en œuvre des engagements énoncés aux paragraphes 41(1) à (3) à l’égard de l’épanouissement des minorités et promotion du français et de l’anglais, de la protection et de la promotion du français, et des apprentissages dans la langue de la minorité de langue officielle.
La ministre du Patrimoine canadien conserve le rôle d’élaborer une stratégie pangouvernementale en langues officielles, en consultation avec la présidente du Conseil du Trésor. Elle conserve par ailleurs ses responsabilités existantes en matière de collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi qu’avec les organismes non gouvernementaux. Ces responsabilités ont été confiées au ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, qui assume ses fonctions avec l’appui du ministère du Patrimoine canadien.
Pouvoirs renforcés et élargis du Conseil du Trésor
Les autorités existantes du Conseil du Trésor en matière de langue de service et de communication avec le public (Partie IV), de langue de travail (Partie V) et de participation équitable des francophones et des anglophones à la fonction publique fédérale (Partie VI) sont renforcées puisque la plupart des dispositions sont passées de discrétionnaires à obligatoires. Le Conseil du Trésor est désormais tenu d’établir des principes d’application, de surveiller la conformité des institutions fédérales, d’évaluer et de vérifier les politiques et les programmes des institutions fédérales en matière de langues officielles. Il doit aussi informer les employés des institutions fédérales des principes et programmes d’application ainsi que les directives établies.
Ces autorités sont aussi élargies pour s’appliquer également à l’obligation des institutions fédérales de prendre des mesures positives pour atteindre l’égalité réelle entre le français et l’anglais et de considérer l’inclusion de clauses linguistiques dans certaines ententes négociées avec les provinces et les territoires.
Les mesures positives peuvent prendre de nombreuses formes, par exemple un appui financier à un projet de développement communautaire, un prêt de service auprès d’un organisme non gouvernemental dans le but de transmettre des savoirs ou mettre à profit une expertise particulière, ou encore des mesures incitatives pour appuyer les organismes privés d’envergure nationale à refléter et à promouvoir le caractère bilingue du Canada au pays et à l’étranger.
Partie VII de la Loi sur les langues officielles
La partie VII de la Loi sur les langues officielles (Loi) engage les institutions fédérales à prendre des mesures positives pour :
- favoriser le développement et l’épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire;
- protéger la langue française;
- promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne.
Les institutions doivent veiller à prendre des mesures positives qui sont concrètes et prises intentionnellement, qui respectent la nécessité de protéger et promouvoir le français, qui prennent en considération les besoins propres aux collectivités francophones et anglophones, et qui sont fondées sur des analyses d’impacts et des consultations lorsqu’approprié.
Divers intervenants, y compris le commissaire, s’attendent également à ce que le gouvernement prenne un règlement pour fixer les modalités d’exécution liées à la prise de mesures positives. La Loi modernisée attribue désormais au Conseil du Trésor des responsabilités suivantes relativement à la partie VII de la Loi :
- Prise d’un règlement sur la partie VII : En consultation avec le ministre du Patrimoine canadien, le Conseil du Trésor est responsable d’établir des principes d’application pour la prise des mesures positives et la considération d’inclure des clauses linguistiques dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales. Le Conseil du Trésor entamera maintenant le processus de développer un tel règlement; et
- Surveillance et vérification de la conformité des institutions fédérales : Le Conseil du Trésor est désormais tenu d’exercer pleinement les fonctions de surveillance de la conformité des institutions fédérales à l’obligation de prendre des mesures positives et de considérer l’inclusion de clauses linguistiques dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales.
2. Exemption des exigences linguistiques pour employés autochtones
Objet
Dans le contexte de la réconciliation, la question soulevée consistait à savoir si les employés autochtones devraient être exemptés de l’obligation de satisfaire aux exigences en matière de langues officielles. Il a été également suggéré qu’une prime au bilinguisme soit offerte aux employés utilisant une langue autochtone dans le cadre de leur travail.
Réponse
- Nous reconnaissons que le fait de parler une langue autochtone est un atout pour le gouvernement du Canada. En fait, le 10 juillet 2023, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a publié les résultats de la première enquête sur l'étendue et la portée de l'utilisation des langues autochtones dans la fonction publique. Cette enquête a été effectuée en collaboration avec l'Alliance de la fonction publique du Canada.
- Les données présentées dans ce sondage nous aideront à développer des options pour soutenir les capacités linguistiques autochtones pour les services dans la fonction publique fédérale et refléter l’engagement du gouvernement en faveur de la réconciliation avec les peuples autochtones.
- Parallèlement, dans le cadre de notre engagement à créer une fonction publique inclusive, nous évaluons la manière de relever les défis spécifiques auxquels les employés autochtones peuvent être confrontés pour satisfaire les exigences en matière de langues officielles dans la fonction publique.
- Nous élaborons un cadre de formation linguistique inclusif pour une formation efficace, flexible, et accessible afin de soutenir tous les apprenants d'une langue seconde, y compris les employés autochtones, qui tiendra compte des rétroactions obtenues lors de nos consultations avec les groupes visés par l'équité.
Si l’on insiste sur la question de la prime au bilinguisme et la formation sur les langues autochtones :
- Présentement, le gouvernement du Canada accorde une prime au bilinguisme à tous les employés non-cadres qui satisfont aux exigences linguistiques associées à leur poste, tel qu’il est stipulé dans la Directive sur la prime au bilinguisme.
- Bien que nous cherchions des moyens d’appuyer les langues autochtones, il n’est pas prévu d’offrir des primes pour l’utilisation d’autres langues que le français et l’anglais.
- Le ministère du Patrimoine canadien est responsable de la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones, qui inclut la question de la capacité des langues autochtones dans la fonction publique.
Contexte
En 2017, le rapport Unis dans la diversité : une voie vers la réconciliation - Canada.ca indiquait que les exigences linguistiques peuvent être une barrière pour l’avancement des employés autochtones. Par la suite, une exemption permanente a été réclamée par certains employés autochtones.
Un groupe de travail interministériel dirigé par le Cercle du savoir sur l’inclusion autochtone (CSIA) explore les options de politique dans le but d’éliminer les obstacles linguistiques pour les employés autochtones. L’accent est mis sur la formation linguistique et les assouplissements temporaires, comme l’approche actuelle de dotation non impérative.
La situation des employés autochtones est unique en raison des impacts de la colonisation et des traumatismes intergénérationnels liés aux pensionnats, notamment la perte de la langue, qui peut poser des difficultés pour l’apprentissage d’une deuxième langue officielle.
À la suite des questions des médias concernant l'exemption des employés autochtones de rencontrer les exigences en matière de langues officielles, le gouvernement a déclaré publiquement le 17 août 2022 qu'une exemption générale n'était pas envisagée.
Un comité syndical-patronal a été formé pour examiner l’utilisation des langues autochtones par les fonctionnaires dans la prestation des services aux Canadiennes et Canadiens. Le Rapport sur l’utilisation des langues autochtones dans la fonction publique du Canada - Canada.ca a été publié en juillet 2023 et il est disponible sur le site Web du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada.
Ce rapport conjoint présente les résultats de la première enquête sur l'ampleur et la portée de l'utilisation des langues autochtones dans 24 organisations de la fonction publique fédérale pour les groupes professionnels Services des programmes et de l'administration (PA) et Services d'enseignement et de bibliothèque (EB) et les membres de l'unité de négociation de Parcs Canada (PC). Deux questionnaires, l'un au niveau de l'organisation et l'autre au niveau de l'équipe, ont été élaborés pour recueillir des données entre le 21 octobre 2021 et le 10 janvier 2022. Vingt-cinq organisations ont été sélectionnées pour participer en fonction de leur mandat et de leur interaction et engagement avec les communautés autochtones ou de leur impact sur celles-ci. Bien que les conclusions du rapport conjoint ne puissent être considérées comme représentatives, elles donnent un aperçu inédit de l'utilisation des langues autochtones dans la fonction publique fédérale.
La prime au bilinguisme a été introduite en 1977. Il s’agissait d’une mesure temporaire visant à améliorer le bilinguisme de l’effectif de la fonction publique et les services bilingues offerts à la population canadienne.
Position du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT)
Exemption concernant les exigences en matière de langues officielles pour les employés autochtones
- Le SCT soutient les employés autochtones, dont certains considèrent les langues officielles comme un obstacle à leur avancement professionnel, tout en renforçant le bilinguisme sur les lieux de travail.
- En se basant sur le document de réforme Français et anglais : Vers une égalité réelle des langues officielles au Canada - Canada.ca, le gouvernement s’est engagé à améliorer l’accès à la formation linguistique pour les employés autochtones en vertu d’un nouveau cadre de formation en langue seconde.
Prime au bilinguisme
- La prime au bilinguisme est destinée aux employés qui occupent un poste nécessitant l’utilisation des deux langues officielles et qui satisfont aux exigences linguistiques de ce poste.
- La Directive sur la prime au bilinguisme (njc-cnm.gc.ca) actuelle ne s’étend pas aux locuteurs des langues autochtones et le gouvernement n’envisage pas de s’engager en ce sens.
3. Langue de travail et prime au bilinguisme pour les langues officielles
Objet
La Loi sur les langues officielles modernisée répond aux inquiétudes concernant la langue de travail dans la fonction publique fédérale soulevées par certains intervenants et par des parlementaires.
Réponse
- Le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) veille au respect des droits en matière de langue de travail dans la fonction publique fédérale.
- La fonction publique fédérale devient de plus en plus bilingue :
- Il y a plus de postes bilingues (42 % en 2022 comparé à 35 % en 2000);
- Il y a plus d'employés bilingues qui satisfont aux exigences linguistiques de leur poste (96 % en 2022 comparé à 83 % en 2000);
- Il y a plus de postes qui requièrent un niveau supérieur de bilinguisme (presque 38 % en 2022 comparé à 25 % en 2000).
- Une fonction publique plus bilingue en est une qui peut mieux répondre aux besoins des Canadiens, et nous sommes déterminés à favoriser un environnement de travail propice à l'utilisation de l'anglais et du français.
- À compter de 2025, tous les employés qui occupent un poste dans une région bilingue auront le droit d’être supervisés dans la langue officielle de leur choix, peu importe les exigences linguistiques de leur poste. La Loi protège les droits des superviseurs qui occupaient leurs postes avant l’adoption de la nouvelle loi.
Sur la prime au bilinguisme
- Les employés qui occupent un poste bilingue et qui satisfont aux exigences linguistiques de leur poste peuvent bénéficier de la prime au bilinguisme.
- Dans l'entente signée avec l'Alliance de la fonction publique du Canada en juin dernier, le gouvernement s'est engagé à recommander la révision de la Directive sur la prime au bilinguisme du Conseil national mixte en 2023-2024.
Contexte
À l’origine, le projet de loi C-13 ne comprenait pas de modifications à la partie V de la Loi sur les langues officielles (LLO). Au cours de son étude, le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes (LANG) a sanctionné plusieurs motions visant à modifier le projet de loi, dont une à l’égard des droits des employés d’être supervisés dans la langue officielle de leur choix.
À partir de juin 2025, la Loi sur les langues officielles modernisée (adoptée en juin 2023) accordera à tout employé occupant un poste dans la région de la capitale nationale ou dans une région désignée bilingue aux fins de la langue de travail le droit d’être supervisé dans la langue officielle de son choix, peu importe les exigences linguistiques de son poste. La Loi prévoit cependant la protection des droits des titulaires actuels des postes de supervision concernés.
Avant ce changement, seuls les employés en régions bilingues qui occupaient des postes bilingues ou dont les superviseurs occupaient des postes bilingues avaient le droit d’être supervisés dans la langue officielle de leur choix.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor examine actuellement toutes les répercussions de ce changement.
Projet de loi C-13 – Modifications dans d’autres parties de la LLO qui touchent la langue de travail :
- Renforcer les responsabilités du Conseil du Trésor pour exercer pleinement les fonctions de surveillance de la conformité des institutions fédérales à toutes les dispositions législatives, règlementaires et de politiques qui touchent, entre autres, la langue de travail (partie V) de la Loi, et rendre des comptes au Parlement;
- Des pouvoirs supplémentaires pour le commissaire aux langues officielles, tels que la possibilité de conclure des ententes exécutoires avec les institutions fédérales et les entités assujetties à la Loi pour encadrer la mise en œuvre des changements recommandés.
Les engagements du gouvernement dans le document de réforme des langues officielles Français et anglais : Vers une égalité réelle des langues officielles au Canada incluent les propositions administratives suivantes qui visent à renforcer le bilinguisme au sein de la fonction publique :
Sous la responsabilité du SCT :
- l’élaboration d’un nouveau cadre de formation en langue seconde pour la fonction publique pour améliorer l’appui offert aux fonctionnaires fédéraux dans l’apprentissage de leur langue seconde;
- la révision des exigences minimales en matière de langue seconde dans le cas des postes de supervision bilingues dans les régions désignées bilingues afin de soutenir un milieu de travail bilingue; et,
- la révision des normes de qualification relatives aux langues officielle pour s'assurer qu'elles restent pertinentes et répondent aux besoins de la fonction publique d'aujourd'hui.
Prime au bilinguisme
La prime au bilinguisme a été mise en place en 1977 avec l’objectif de servir d’incitatif temporaire pour encourager les employés à devenir bilingues. Les critères d’admissibilité et les conditions sont énoncés dans la Directive sur la prime au bilinguisme du Conseil national mixte (CNM) qui a été conjointement élaborée par les agents négociateurs participants et l’employeur. Tout changement à la Directive doit être codéveloppé dans le cadre du processus de révision cyclique du CNM.
La prime au bilinguisme prévoit que 800 $ soient versés annuellement aux employés admissibles qui occupent un poste bilingue et qui satisfont aux exigences linguistiques de leur poste.
Au fil des ans, l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) ont plaidé en faveur de l’indexation de la prime.
La pertinence de la prime pour accroître le bilinguisme dans la fonction publique a été remise en question dans le passé par plusieurs intervenants :
- Dans son rapport annuel 2002, la commissaire aux langues officielles, Dyane Adam, écrivait que la connaissance du français et de l'anglais devrait être considérée comme une compétence de base au même titre que les autres compétences professionnelles requises et elle proposait d'éliminer la prime au bilinguisme.
- En 2005, le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes recommandait que la prime soit abolie et que la connaissance des deux langues officielles soit une compétence professionnelle reflétée dans le traitement salarial des employés fédéraux.
- Le 27 juin 2023, le Secrétariat du Conseil du Trésor et l’AFPC ont signé une entente dans le cadre de laquelle le gouvernement s’est engagé à recommander la révision de la Directive sur la prime au bilinguisme du Conseil national mixte (CNM).
4. Rapports annuels sur les langues officielles
Objet
Le Rapport annuel de la Présidente du Conseil du Trésor sur les langues officielles 2021-2022 a été déposé le 5 octobre 2023. Le rapport fournit une mise à jour sur l’application des parties IV, V et VI de la Loi sur les langues officielles, en mettant l’accent sur l’état général des programmes de langues officielles au sein du gouvernement du Canada.
Le commissaire aux langues officielles a publié son Rapport annuel sur les langues officielles 2022-2023 le 30 mai 2023. Trois de ses recommandations visent le Conseil du Trésor.
Réponse
Rapport annuel sur langues officielles 2021-2022 du SCT
- Le Rapport annuel sur les langues officielles fournit aux parlementaires et aux Canadiens une mise à jour régulière des résultats du gouvernement en matière de langues officielles.
- Le rapport fait état d'une solide performance en matière de langues officielles dans la fonction publique fédérale, particulièrement en ce qui a trait à la représentation des francophones et des anglophones au sein de la fonction publique. À 30%, le rapport fait état d'un taux de participation élevé des francophones dans l'administration publique centrale.
- Le rapport met également en évidence une forte capacité à offrir des services dans les deux langues officielles, compte tenu de la capacité bilingue de la fonction publique. En date du 31 mars 2022, le rapport indique que 96 % des employés occupant des postes bilingues satisfont aux exigences linguistiques de leur poste.
- Bien que des progrès aient été réalisés pour promouvoir le bilinguisme dans l'ensemble de la fonction publique, certains défis demeurent, comme la création d'un milieu de travail propice à l'utilisation du français et de l'anglais. Par exemple, moins de 60 % des institutions fédérales indiquent qu'elles ont mis en place des pratiques exemplaires, telles que :
- garantir un environnement de travail positif après la formation linguistique afin de maintenir les compétences linguistiques ; et
- prendre en compte les langues officielles dans les accords de performance.
- Le SCT aide les institutions fédérales à résoudre ces problèmes en élaborant un nouveau cadre de formation en langue seconde.
Rapport du commissaire aux langues officielles 2022-2023
- Le 30 mai 2023, le commissaire aux langues officielles a publié son Rapport annuel 2022-2023.
- Tout comme le commissaire, je vise une bonne gouvernance et la conformité des institutions fédérales à leurs obligations en matière de langues officielles. Le rôle de surveillance du SCT est essentiel, et nous continuons de fournir un soutien solide aux institutions fédérales.
- Le Rapport annuel 2022-2023 compte trois recommandations qui visent le Conseil du Trésor. Ceux-ci concernent les obligations linguistiques des administrations aéroportuaires, la promotion des langues officielles dans la fonction publique et la mise en œuvre d’un plan d’action pour la dotation bilingue dans les institutions fédérales.
- Le SCT a entamé le travail et les discussions avec les partenaires concernés afin de donner suite aux recommandations du commissaire.
Contexte
Le rapport 2021-2022 a été déposé le 5 octobre 2023. Il fait état des résultats des auto-évaluations les plus récentes de l’ensemble des institutions assujetties à la Loi sur les langues officielles avant sa modernisation, en matière de communications avec le public et de prestation des services, de langue de travail, de représentation des francophones et des anglophones au sein de la fonction publique fédérale, de gouvernance des langues officielles, de surveillance et gestion des ressources humaines. Il rend compte des données fournies par les institutions sur leurs ressources relativement aux langues officielles. Le rapport décrit également comment les institutions ont réagi à la pandémie et présente certaines des mesures que le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) a prises en 2021-2022 pour assurer le respect global de la Loi. Il traite notamment des efforts menés pour renforcer la coordination et la responsabilisation en matière de langues officielles.
Depuis 2020-2021, le rapport innove en rendant compte dorénavant des résultats les plus récents de toutes les institutions assujetties à la Loi sur les langues officielles et les compare avec les résultats du cycle triennal précédent, lorsque c’est possible. Le présent rapport expose de façon générale les résultats des bilans que les institutions fédérales lui ont remis pour les exercices du cycle triennal 2019-2022 en les comparant, lorsque cela est possible, à ceux obtenus lors du cycle triennal 2016-2019.
En tout et partout, on peut constater une stabilité et un rendement solide en matière de langues officielles au sein de la fonction publique fédérale pour l’exercice 2021-2022 :
- Plus de 90 % des institutions appliquent certaines des pratiques de gestion des ressources humaines, de gouvernance et de surveillance exemplaires qui favorisent l’avancement du français et de l’anglais. Par exemple, presque toutes disent mener l’exercice de désignation linguistique des postes avec objectivité ou veiller à ce que l’administration générale soit informée des résultats d’activités de surveillance. Cependant, certaines pratiques de gestion du dossier des langues officielles ne sont pas assez généralisées, ce qui contribue aux manquements notés dans les différentes sections du présent rapport.
- Les francophones et les anglophones sont représentés de façon équitable au sein de l’effectif des institutions assujetties à la Loi à l’échelle du pays. L’enjeu consistera, ces prochaines années, à prendre les mesures requises pour assurer que cette situation se maintienne.
- L’administration publique centrale de la fonction publique maintient sa capacité d’offrir des services dans les deux langues officielles au public et à ses employés.
- Des lacunes importantes subsistent dans le cadre de l’application de la partie V de la Loi (Langue de travail) en 2019-2022. Beaucoup trop d’institutions, en particulier, n’accordent toujours pas à leur personnel le droit de rédiger dans la langue officielle de leur choix ou de participer à des réunions en utilisant le français ou l’anglais. Comme rapporté dans le rapport de l’an dernier, le SCT multiplie ses interventions pour améliorer la situation en matière de langue de travail. Le SCT a traité à maintes occasions de l’insécurité linguistique des fonctionnaires et des cadres – et de la façon de la surmonter afin de créer un milieu de travail véritablement propice à l’usage des deux langues officielles, ainsi que des droits linguistiques des employés, par l’entremise de séances de formation pour les champions et les personnes responsables des langues officielles. De plus, plusieurs institutions ont distribué le message de rappel du SCT visant à garantir la dualité linguistique dans un contexte de travail à distance.
- Au sein de l'administration publique centrale (données du 31 mars 2022) :
- 41,7 % des postes sont bilingues (98 550 postes);
- 95,9 % des titulaires de postes bilingues satisfont aux exigences linguistiques de leur poste (94 476 des 98 550 postes bilingues).
- 37,7 % des postes bilingues exigent le plus haut niveau de compétence en interaction orale (37 152 postes);
- Les proportions des fonctionnaires d'expression française (25,4, %) et d'expression anglaise (74,6 %) au sein de l’ensemble des institutions assujetties à la Loi demeurent représentatives de la population canadienne (respectivement 21,4 % et 75,5 %, et 1,3 % des Canadiens qui affirment que le français et l’anglais sont tous deux leurs premières langues officielles selon le Recensement de 2021).
Le SCT joue un rôle central dans la mise en œuvre des différentes parties de la Loi. Ce rôle inclut, par exemple, en 2021-2022, l’analyse de plus de 400 présentations au Conseil du Trésor sous la lentille des « parties IV, V et VI de la Loi ».
Rapport du commissaire aux langues officielles 2022-2023
Les rapports annuels du commissaire ont pour objectif d’informer le public et le Parlement de la façon dont le gouvernement fédéral s’acquitte de ses responsabilités en vertu de la Loi sur les langues officielles (Loi) et présenter un rapport sur les activités du Commissariat aux langues officielles.
Le Rapport annuel 2022-2023 présente trois thèmes : Langues officielles et public voyageur; Relancer le bilinguisme dans la fonction publique; Le Plan d’action sur les langues officielles : un outil puissant… mais perfectible ! Dans le rapport, le Commissariat aux langues officielles indique qu'il a reçu un total de 1 788 plaintes recevables en vertu de la Loi sur les langues officielles en 2022-2023. De ces plaintes, 810 sont liées à la partie IV de la Loi, Communications avec le public et prestation des services dont 497 touchent le public voyageur. La majorité des autres plaintes concernent des exigences linguistiques liées aux postes, soit l’article 91, partie XI de la Loi (714 plaintes), suivi de l’application de la partie V de la Loi, Langue de travail (207 plaintes).
Le rapport compte les trois recommandations suivantes, qui visent explicitement le Conseil du Trésor :
- Le commissaire recommande à la présidente du Conseil du Trésor et au ministre des Transports d’élaborer des outils et des lignes directrices concernant les obligations linguistiques des administrations aéroportuaires et de les communiquer aux administrations aéroportuaires d’ici le 31 mars 2024;
- Il recommande que d’ici la fin de juin 2025, la présidente du Conseil du Trésor, la ministre des Langues officielles et la greffière du Conseil privé travaillent de concert pour :
- Développer un plan d’action avec des moyens concrets de mettre en évidence la place des langues officielles au sein de la fonction publique fédérale;
- Mesurer la capacité réelle des fonctionnaires fédéraux à travailler dans la langue officielle de leur choix dans les régions désignées bilingues aux fins de la langue de travail;
- Le commissaire recommande à la présidente du Conseil du Trésor de mettre en œuvre son plan d’action triennal visant à assurer la conformité des institutions fédérales à l’article 91 de la Loi sur les langues officielles au plus tard d’ici juin 2025.
La recommandation suivante ne vise pas explicitement le Conseil du Trésor, mais elle est reliée à la première recommandation citée ci-dessus :
- Le commissaire recommande au ministre des Transports d’exiger des administrations aéroportuaires qu’elles soumettent un plan sur la façon dont elles s’acquitteront de leurs obligations linguistiques envers le public d’ici le 30 juin 2025.
État de mise en œuvre des recommandations
Obligations linguistiques des administrations aéroportuaires
Des discussions entre le SCT et Transports Canada ont été entamées afin de donner suite aux deux recommandations portant sur les obligations linguistiques des administrations aéroportuaires.
Plan d'action et mesure des langues officielles dans la fonction publique
Les trois institutions fédérales collaborent en permanence par l'intermédiaire du Comité des sous-ministres adjoints sur les langues officielles (CSMALO) pour traiter les questions horizontales liées aux langues officielles.
Le mécanisme utilisé pour déterminer si les fonctionnaires peuvent travailler dans la langue officielle de leur choix est le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux (SAFF). En outre, le Rapport annuel sur les langues officielles du Conseil du Trésor fournit des données sur la capacité bilingue de la fonction publique.
Plan d'action relatif à l'article 91 de la Loi sur les langues officielles
Le 12 novembre 2020, le commissaire aux langues officielles a publié son rapport spécial intitulé : La mise en œuvre de l’article 91 de la Loi sur les langues officielles (Loi) : un problème systémique. En réponse au rapport du commissaire, un plan d’action triennal (2022-2025) a été développé et approuvé pour mieux habiliter les gestionnaires subdélégués à appliquer conformément l’article 91 en identifiant objectivement les exigences linguistiques des postes à doter. Entre autres, le plan d'action renforcera les mécanismes politiques, consolidera les capacités en matière d'exigences linguistiques parmi les divers intervenants clés, fournira des outils et augmentera la surveillance de la conformité à l’égard de l'article 91.
La mise en œuvre du plan d'action triennal 2022-2025 a déjà commencé et plusieurs initiatives sont en cours, y compris :
- La sensibilisation des différents intervenants à l’importance des exigences linguistiques des postes par l’entremise de sessions d’information et de publication d’articles ou de bulletins informatifs sur le sujet.
- Le renforcement de la surveillance la de conformité à l’article 91 par le biais de l’intégration d’une question concernant les exigences linguistiques des postes dans le questionnaire servant à l’exercice annuel des bilans sur les langues officielles.
- L’analyse du rehaussement des exigences linguistiques minimales pour les nouvelles nominations à des postes de supervision dans les régions désignées bilingues.
- La révision de la formation offerte aux intervenants clés par l’École de la fonction publique et le Conseil des ressources humaines.
- L’établissement d’une liste exhaustive d’outils, références et formation existants afin d’outiller efficacement les intervenants clés dans l’établissement des exigences linguistiques.
5. Clauses linguistiques dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales
Objet
TLa Loi sur les langues officielles (LLO) modernisée contient désormais une obligation relative aux clauses linguistiques dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales.
Réponse
- Les provinces et les territoires ont un rôle important à jouer dans le soutien aux communautés de langue officielle en situation minoritaire et le succès de la Loi sur les langues officielles moderniséedépend en partie de leur engagement envers nos deux langues officielles.
- La loi modernisée exige désormais aux institutions fédérales de travailler à l’inclusion des clauses linguistiques lorsqu’elles négocient avec les gouvernements provinciaux et territoriaux.
- Le gouvernement du Canada continuera de travailler en partenariat avec les provinces et territoires afin de supporter les langues officielles et les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Contexte
Présentement, les exigences en matière d’ententes de paiements de transferts sont énoncées dans la Politique sur les paiements de transfert et la Directive sur les paiements de transfert du Conseil du Trésor. La Politique énonce que les administrateurs généraux sont responsables de s’assurer que tous les « programmes de paiements de transfert soutiennent des activités au profit des membres des communautés des deux langues officielles, que leur conception et leur mise en œuvre respectent les obligations du gouvernement du Canada selon la partie VII de la Loi sur les langues officielles et que les services et les avantages soient accessibles dans les deux langues officielles conformément à la Loi sur les langues officielles. »
Dans le cas où la province ou le territoire agit pour le compte du gouvernement fédéral au sens de la LLO, une ou des clauses linguistiques qui reprennent les obligations fédérales aux termes de la Partie IV doivent être insérées dans l’entente.
Dans le cas où les programmes de paiements de transfert soutiennent des activités au profit des membres des communautés des deux langues officielles, leur conception et leur mise en œuvre doivent respecter les obligations du gouvernement du Canada en vertu de la partie VII de la LLO.
La LLO modernisée ayant reçu la sanction royale le 20 juin 2023 renforce les obligations de la partie VII, notamment en ce qui concerne les obligations des institutions à prendre des mesures positives. Aussi, la LLO modernisée exige désormais aux institutions fédérales de favoriser l’inclusion des clauses linguistiques lorsqu’elles négocient avec les gouvernements provinciaux et territoriaux des accords de financement ou autres qui peuvent contribuer à la mise en œuvre d’engagements énoncés aux paragraphes 41(1) à (3) de la LLO, qui sont sous la responsabilité de la présidente du Conseil du Trésor. Cette exigence reconnaît que les accords intergouvernementaux sont négociés, non pas imposés, et doivent respecter la répartition des compétences sous la constitution.
De plus, la LLO modernisée oblige le Conseil du Trésor de vérifier la conformité des institutions fédérales avec ses politiques, directives et règlements, dont ceux ayant trait à la prise de mesures positives. Il est important de noter que les institutions fédérales qui négocient des ententes avec les provinces et les territoires doivent le faire dans le respect du cadre juridique et des champs de compétence.
6. Les langues officielles lors de situations d’urgence
Contexte
Le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) travaille en étroite collaboration avec les ministères qui jouent un rôle clé en ce qui concerne la santé et la sécurité des Canadiens pour s'assurer que les communications dans les situations d'urgence et de crise sont de qualité égale dans les deux langues officielles en tout temps.
La plupart des situations d’urgence au Canada sont de nature locale et gérées par les municipalités, les provinces ou les territoires. Le gouvernement fédéral contribue à répondre aux situations d’urgence par le biais de certains de ses programmes et politiques, notamment en matière de santé publique, et travaille en consultation et en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux.
Le travail que le SCT entreprend avec ces ministères est antérieur mais parfaitement aligné avec la nouvelle législation et répond aux recommandations du commissaire aux langues officielles dans son rapport intitulé Une question de respect et de sécurité : l’incidence des situations d’urgences sur les langues officielles. Le rapport suggère des pistes en vue d’assurer un meilleur respect des obligations en matière de langues officielles dans les situations d’urgence, notamment en ce qui concerne les communications avec le public.
En collaboration avec d’autres ministères clés (Sécurité publique, Bureau du Conseil privé, Bureau de la traduction), le SCT a développé une stratégie concertée qui vise à améliorer la gouvernance, les outils ainsi que la reddition de comptes en la matière et à renforcer le rôle du Bureau de la traduction. Un plan d’action comportant des initiatives concrètes et des échéances a été développé pour atteindre les objectifs identifiés dans cette stratégie. Le SCT travaille en collaboration avec les autres institutions fédérales pour coordonner la mise en œuvre de ce plan.
Aucune disposition de l’ancienne Loi sur les langues officielles ne concernait directement les obligations linguistiques lors de situations d’urgence. La Loi sur les langues officielles modernisée reconnaît explicitement l'importance des communications bilingues dans les situations d'urgence par l’ajout d’un paragraphe au préambule, rappelant que les droits et les dispositions en langues officielles s’appliquent même en situation d’urgence.
7. Les dirigeants institutionnels
Contexte
Loi sur les langues officielles – Nomination des gouverneurs en conseil
La Loi sur les langues officielles stipule désormais que les titulaires de postes de sous-ministre, sous-ministre délégué ou de de niveau équivalent soient tenus de suivre des formations linguistiques afin d’assurer une capacité de parler et de comprendre clairement les deux langues officielles lors de leur nomination par le gouverneur en conseil dans les institutions fédérales. Ce dossier est du ressort du Bureau du Conseil privé; les instruments de politique du Conseil du Trésor ne s’applique pas aux postes en question.
Discours publics des dirigeants institutionnels
En 2022, le commissaire aux langues officielles a reçu un nombre important de plaintes en lien avec les discours unilingues (anglais) du PDG d’Air Canada et du Ministre d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). En 2021, la nomination de Mary Simon comme gouverneure générale, bilingue mais sans maitrise du français, avait aussi généré plusieurs critiques, surtout au sujet des compétences linguistiques des dirigeants institutionnels.
Les nominations par le gouverneur en conseil ne sont pas soumises à l'obligation de bilinguisme. Toutefois, les sous-ministres, les sous-ministres délégués et les postes de rang équivalent dans certaines institutions sont tenus d'apprendre la deuxième langue officielle.
Les ministres et leurs bureaux ne sont pas assujettis aux exigences de bilinguisme des institutions fédérales.
Décision de la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick
La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick a déposé une requête à la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick, dans laquelle elle sollicitait une ordonnance concernant la recommandation du premier ministre du Canada visant la nomination de la lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, qui est unilingue anglophone.
Le 14 avril 2022, la juge en chef DeWare de la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick a indiqué que le processus ayant mené à la nomination d’une lieutenante-gouverneure unilingue au Nouveau-Brunswick est inconstitutionnel et a ordonné qu’ « en application des paragraphes 16(2), 16.1(2) et 20(2) de la Charte canadienne des droits et libertés, le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick doit être bilingue et capable de s’acquitter de toutes les tâches requises de son rôle en anglais et en français ».
Le 13 mai 2022, le procureur général du Canada a déposé un avis d’appel de cette décision à la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick. La Cour d’appel du Nouveau-Brunswick a entendu l’appel le 15 juin 2023. Nous sommes en attente d’une décision de la Cour.
Demande en jugement déclaratoire visant la nomination de son Excellence la très honorable Mary Simon
Le 29 juin 2022, une demande en jugement déclaratoire visant la nomination de son Excellence la très honorable Mary Simon a été signifiée au procureur général du Canada (PGC). S’appuyant sur la décision de la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick, les demanderesses allèguent que la nomination de l’actuelle gouverneure générale contrevient aux paragraphes 16(1) et 20(1) de la Charte puisqu’au moment de sa nomination, celle-ci ne maitrisait pas l’une des deux langues officielles du Canada, le français. Les demanderesses soulignent également que l’inuktitut, l’une des deux langues maitrisées par la gouverneure générale, ne fait pas partie des langues canadiennes officielles et que l’article 27 de la Charte (préservation du patrimoine multiculturel) ne permet pas de déroger au statut privilégié de l’anglais et du français, prévu aux paragraphes 16(1) et 20(1) de la Charte.
Le Procureur général du Canada a déposé une Demande en exception déclinatoire, demandant à la Cour supérieure du Québec de rejeter la demande, car elle relève de la compétence exclusive de la Cour fédérale. Dans un jugement rendu le 13 juin 2023, la Cour supérieure a refusé la requête, estimant qu’elle a la compétence nécessaire pour traiter de cette affaire.
8. Le Règlement Partie IV – Aperçu et prochaines étapes
Contexte
Le Règlement sur les langues officielles — communications avec le public et prestation des services (le Règlement) établit les circonstances selon lesquelles les bureaux fédéraux sont tenus d’offrir leurs services dans une ou les deux langues officielles, notamment les critères qui déterminent s’il y a ou non une demande importante dans la langue officielle minoritaire.
Entre 2016 et 2019, le Règlement a été revu en profondeur pour la première fois depuis son adoption (1991). Dans le cadre de cette révision, le SCT a effectué de vastes consultations à la grandeur du pays, notamment avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire, des représentants des gouvernements provinciaux et territoriaux et le Commissariat aux langues officielles.
Le Règlement révisé a été pris le 25 juin 2019 et comprend des changements importants, notamment :
- Une nouvelle méthode de calcul plus inclusive pour estimer la demande importante dans la langue officielle minoritaire qui tient compte des immigrants et familles bilingues qui parlent la langue officielle minoritaire à la maison;
- Un critère qualitatif de vitalité qui reconnaît que l’existence d’une école de langue officielle minoritaire constitue un indicateur stable de vitalité communautaire et fait en sorte que des services fédéraux bilingues soient fournis à proximité de ces écoles (par exemple, un bureau de poste); et
- Une protection démographique qui reconnaît que la population de langue officielle minoritaire ne croît pas nécessairement aussi rapidement que la population majoritaire et fait en sorte qu’un bureau demeurera bilingue si la population de langue officielle minoritaire desservie s’est maintenue, même si sa proportion par rapport à la population générale a diminué.
Suite à la publication des dernières données linguistiques du recensement, le 17 août 2022, les modifications réglementaires seront appliquées sur les bureaux des institutions graduellement à l’aide de la Directive modifiée et de l'Exercice de révision de l’application du Règlement sur les langues officielles (ERAR), qui est coordonné par le SCT. Lancé le 21 septembre dernier, l’exercice se déroulera par étapes avec une mise en œuvre complète des nouvelles obligations linguistiques prévues en 2027.
En août 2022, la présidente du Conseil du Trésor a approuvé la Directive sur l’application du Règlement sur les langues officielles – communications avec le public et prestation des services (la Directive) révisée. La Directive révisée permettra aux institutions de mettre en œuvre les modifications réglementaires apportées en 2019 et sert à donner des précisions aux institutions sur certains points d’application. Par exemple :
- Définir certains termes – aires de services, écoles de la minorité; et
- Identifier les délais prévus – pour faire des consultations, établir des aires de services, mesurer la demande pour des services dans la langue de la minorité.
L’Exercice de révision de l’application du Règlement (ERAR) vise à actualiser la désignation linguistique de quelque 10 000 bureaux fédéraux, en utilisant les données du plus récent recensement décennal. Cet exercice d’envergure confirmera lesquels des bureaux doivent communiquer avec le public et lui offrir leurs services en français, en anglais ou dans les deux langues officielles.