Allocution annuelle du directeur du Service canadien du renseignement de sécurité

Discours

Introduction

Invités d’honneur, membres de la presse, concitoyennes et concitoyens canadiens. Merci d’être ici aujourd’hui et de me donner l’occasion de parler des défis auxquels fait face le Canada en matière de sécurité.

C’est la première fois que je m’adresse à la population canadienne en tant que directeur du SCRS. Et je fais cette allocution à un moment où le contexte de la sécurité nationale du Canada est plus complexe et changeant que jamais. La polarisation et la radicalisation sont en hausse, et la cohésion sociale s’affaiblit. Les événements mondiaux sont imprévisibles, et la concurrence entre les États s’intensifie. Le contexte international encourage les tentatives d’ingérence et d’espionnage de nos concurrents. Et les progrès technologiques facilitent la tâche de nos adversaires et obligent le Canada à s’adapter. Tous les aspects de la sécurité nationale sont devenus urgents et prioritaires. Les demandes à l’égard de nos services augmentent sans cesse. Et il ne semble pas que les choses deviendront plus simples dans l’avenir.

Malgré les défis, le SCRS est resté fort et en pleine possession de ses moyens. Nous pouvons compter sur des partenaires fiables au Canada et à l’étranger. En collaboration avec eux, nous avons agi avec détermination pour assurer la sécurité de la population canadienne. Nos professionnels du renseignement travaillent à assurer la protection des droits, des libertés et de la sécurité de toute la population du Canada. Et même sans le savoir, les Canadiens et les Canadiennes bénéficient grandement de leurs efforts.

En parlant aujourd’hui de ce que nous avons constaté et de ce que nous avons fait, j’espère aider les Canadiens et les Canadiennes à mieux comprendre le contexte de la sécurité nationale. J’espère les aider à renforcer leur résilience face aux menaces, à prendre des décisions plus éclairées et à se joindre à nous pour protéger la sécurité et la prospérité de notre pays.

Je vais commencer par aborder le sujet de la menace liée à l’extrémisme violent.

Extrémisme violent

Cette année marque le 40e anniversaire du pire acte terroriste de l’histoire du Canada : l’attentat à la bombe contre le vol 182 d’Air India. Trois cent vingt-neuf personnes, en majorité canadiennes, ont trouvé la mort dans cet événement tragique. Ce moment terrible sert à rappeler les conséquences de l’extrémisme violent. 

La menace de violence extrême à caractère religieux, idéologique ou politique a beaucoup changé depuis 40 ans. Elle demeure toutefois l’une des préoccupations les plus importantes pour la sécurité nationale.

De nos jours, les extrémistes violents sont animés par des convictions extrêmes de plus en plus diversifiées et personnelles. On peut penser notamment à la xénophobie, à l’accélérationnisme, au nihilisme, à l’antisémitisme, à la misogynie ou à l’interprétation extrême des religions. De plus en plus, les adeptes de l’extrémisme violent qui se réclament de différentes idéologies font cause commune à partir des leurs cibles communes. Ce sont les événements et les tendances qui polarisent la société ou qui leur font perdre espoir en l’avenir qui les inspirent et les poussent à agir. Ils accèdent facilement au contenu en ligne qui favorise leur radicalisation et renforce leur opinion selon laquelle il est justifié d’utiliser la violence et ils en augmentent la portée pour atteindre leurs objectifs extrémistes.

Il est préoccupant de constater qu’au SCRS, une enquête sur dix liée au terrorisme comporte au moins une cible de moins de 18 ans.

En août 2025, une personne d’âge mineure a été arrêtée à Montréal parce qu’elle aurait planifié un attentat au nom de DAECH. 

En mai 2025, une personne mineure âgée de 15 ans de la région d’Edmonton a été arrêtée pour des infractions liées au terrorisme. Les enquêteurs de la GRC ont craint qu’elle commette des actes de violence grave en lien avec COM/764, un réseau transnational en ligne qui prône la violence et qui manipule les enfants et les jeunes sur des plateformes très accessibles.

Aussi, à Ottawa, à seulement quelques kilomètres d’ici, deux jeunes de 15 ans ont été arrêtés, fin 2023 et début 2024, pour avoir planifié de commettre un attentat meurtrier contre la communauté juive de la capitale du Canada.

De toute évidence, les jeunes radicalisés peuvent faire autant de tort que les adultes radicalisés. Le soutien offert aux jeunes par la société peut toutefois nous aider à déceler les premiers indicateurs de radicalisation et à en faire la prévention. C’est pourquoi, en décembre 2024, le SCRS a publié un rapport public conjoint avec la GRC et nos partenaires du renseignement des États-Unis, du Royaume Uni, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ce rapport décrit le problème des jeunes et de l’extrémisme violent, un problème qui évolue. Il fournit aux parents et aux tuteurs des conseils et des informations pour les aider à déceler les premiers signes de radicalisation chez les jeunes et à intervenir avant qu’il soit trop tard. 

Heureusement, seulement un petit nombre de jeunes ou d’adultes qui adoptent des opinions extrêmes sont prêts à utiliser la violence. Mais les conséquences de leurs actes sont dévastatrices. Depuis 2014, 20 attentats extrémistes violents ont été commis au Canada, faisant 29 morts et au moins 60 blessés. 

Ces résultats tragiques auraient été plus élevés si le SCRS et nos partenaires chargés de l’application de la loi n’avaient pas pris de mesures de perturbation. 

Depuis 2022, le SCRS a aidé à déjouer pas moins de 24 actes de violence extrémiste qui ont tous donné lieu à des arrestations ou à des accusations de non-respect de l’engagement de ne pas troubler l’ordre public se rapportant au terrorisme.

Par exemple, en 2024, le SCRS a assumé un rôle essentiel pour déjouer deux projets d’attentats inspirés par DAECH. Dans un cas, un père et son fils en auraient été aux derniers préparatifs d’un d’attentat dans la région de Toronto. Dans un autre, un individu a été arrêté alors qu’il se serait apprêté à tenter d’entrer illégalement aux États-Unis pour commettre un attentat contre la communauté juive à New York.

Dans ces exemples, et dans plusieurs autres dont je ne peux pas parler publiquement, nos équipes de l’antiterrorisme ont collaboré avec des organismes d’application de la loi et ont sauvé des vies. Nos équipes travaillent fort, jour et nuit. Je suis très fier de leur dévouement, et j’espère que les Canadiens et les Canadiennes se sentent plus en sécurité en raison de leurs efforts inlassables et de leurs succès.

Cela dit, l’érosion de la cohésion sociale, l’augmentation de la polarisation et les événements importants qui se déroulent dans le monde constituent un terreau fertile pour la radicalisation, et de nombreuses personnes qui choisissent la violence se radicalisent exclusivement en ligne, par elles mêmes. Ces personnes utilisent la technologie pour agir en toute confidentialité et en tout anonymat, ce qui nuit à la capacité de nos enquêteurs de suivre la cadence et de déceler et prévenir les actes de violence. 

C’est notamment pour cette raison que la lutte contre l’extrémisme violent demeurera une partie importante de notre travail, bien qu’elle représente maintenant moins de la moitié de nos efforts.

Ingérence étrangère

L’année dernière, l’Enquête publique sur l’ingérence étrangère et le travail de la juge Hogue ont aidé la population canadienne à mieux comprendre comment des États étrangers ont tenté de s’ingérer en secret dans les processus et les institutions démocratiques du Canada.

Au printemps dernier, le Canada a tenu sa quarante-cinquième élection générale. Pendant cette élection, le SCRS s’est employé à détecter les activités d’ingérence étrangère et à prendre des mesures pour les contrer. En tant que président du Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignement visant les élections, le SCRS a coordonné les interventions du Canada liées à la sécurité et au renseignement et appuyé un groupe indépendant de hauts fonctionnaires chargé de surveiller les menaces visant l’élection. Nous nous sommes servis, entre autres, de leçons du passé, du rapport de la juge Hogue et du travail des organismes de surveillance pour remplir notre rôle en nous montrant plus efficaces et plus transparents que jamais auparavant.

Nous avons communiqué les résultats de notre travail dans le cadre de séances d’information destinées aux médias offertes par des hauts fonctionnaires de façon hebdomadaire durant la période électorale et en octobre.

Essentiellement, bien que nous ayons observé certaines activités d’ingérence étrangère préoccupantes, la population canadienne peut avoir la certitude que nous n’avons rien observé qui a compromis la capacité du Canada de tenir des élections libres et équitables. 

Le SCRS restera vigilant de façon à détecter les tentatives d’ingérence étrangère dans les processus et les institutions démocratiques du Canada. Nous prendrons les mesures qui s’imposent et continuerons de fournir des informations à la population canadienne pour qu’elle demeure résiliente et bien informée. Bien entendu, l’ingérence étrangère n’a pas seulement une incidence sur les processus et les institutions démocratiques du pays.

Le Canada est un pays qui s’épanouit dans sa diversité et qui garantit des droits et libertés individuels à toutes les personnes sur son territoire. Lorsque des États étrangers ne sont pas d’accord avec ces droits et se sentent menacés ou embarrassés par des activités que des personnes mènent en toute légalité au Canada, ils se livrent parfois directement à des actes d’intimidation, d’ingérence ou de représailles. C’est ce que nous appelons la répression transnationale.

Les actes de répression transnationale visent de manière disproportionnée les défenseurs des droits de la personne, les activistes politiques, les journalistes et d’autres groupes culturels, ethniques et religieux. Nous avons observé ce phénomène au Canada sous différentes formes : activités de surveillance, propagation de fausses informations et d’informations visant à discréditer des parties, extorsion et menaces contre des proches à l’étranger. Nous avons aussi observé la forme la plus extrême de répression transnationale, soit les menaces pour la sécurité et les menaces de mort.

Ces actes ont des conséquences néfastes graves sur les personnes visées. Ils ont aussi pour effet d’intimider d’autres personnes, les dissuadant par exemple d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Ils peuvent en outre dissuader des personnes de prendre part à des activités licites de défense d’une cause ou de participer pleinement à la vie communautaire ou à la démocratie. 

Le SCRS est une institution canadienne qui défend fièrement les droits de toutes les personnes au Canada. Il recueille des renseignements sur la répression transnationale et prend des mesures pour défendre le pays contre cette menace. Le SCRS a déjà discuté publiquement des activités de répression transnationale menées par la République populaire de Chine, l’Inde et d’autres pays. Dans des cas particulièrement inquiétants survenus au cours de la dernière année, le SCRS a dû revoir ses priorités en matière d’opérations afin de contrer les activités des services de renseignement iraniens et de leurs intermédiaires qui ont pris pour cible des personnes qu’ils considéraient comme des menaces pour leur régime. Dans plus d’un cas, le SCRS a réussi à détecter d’éventuelles menaces de mort contre des personnes au Canada, à enquêter sur ces menaces et à les contrecarrer.

Bien que le SCRS puisse prendre des mesures pour contrer la répression transnationale, il agit rarement seul. Sa collaboration avec les forces de l’ordre constitue souvent la meilleure défense. De plus, le SCRS déploie des efforts aux côtés du coordonnateur national de la lutte contre l’ingérence étrangère à Sécurité publique Canada afin de collaborer avec des communautés ethniques, religieuses et culturelles. Grâce au dialogue qu’il entretient avec ces communautés, le SCRS peut communiquer à leurs membres des informations sur la répression transnationale tout en améliorant sa propre compréhension de ce qu’ils vivent.

Malheureusement, la répression transnationale et les autres formes d’ingérence étrangère ne sont pas les seules menaces que font peser les autres États sur le Canada.

Espionnage

Le contexte géopolitique d’aujourd’hui est plus changeant et imprévisible que jamais. Les relations internationales évoluent. Les États se livrent une concurrence intense pour saisir les possibilités économiques et accroître leur influence internationale. Les adversaires du Canada sont à l’affût de toutes ses faiblesses et ses divisions, et ils cherchent des façons de les exploiter. Dans ce contexte, les renseignements revêtent une importance cruciale. Les adversaires du Canada ne reculeront devant rien pour tenter de les obtenir.

Pendant longtemps, les services de renseignement ont concentré leurs activités d’espionnage sur les personnes qui avaient accès à de l’information sensible ou classifiée. Leurs principales cibles étaient les secrets gouvernementaux et militaires, en particulier les informations sur la technologie et les stratégies économiques. De nos jours, même si les objectifs n’ont pas beaucoup changé, les cibles sont plus variées. Certaines des technologies de pointe les plus innovantes appartiennent maintenant au secteur privé et à des établissements universitaires. Les gouvernements nationaux sont encore visés en raison de leurs renseignements sensibles et de leurs secrets militaires et économiques, mais les entreprises et les gouvernements infranationaux font eux aussi partie des cibles, parce que leurs données, leurs innovations technologiques, leur influence et leurs accès à des ressources peuvent conférer un avantage déterminant.

Le Canada jouit d’une économie avancée. Il regorge de ressources naturelles. Il occupe aussi une position enviable et influente au sein de tribunes multilatérales comme l’OTAN, le G7 et le Groupe des cinq, une alliance de services de renseignement. Les réussites du Canada font de lui un pays prospère. Elles font aussi de lui une cible, et le SCRS est régulièrement témoin des efforts déployés par des services de renseignements étrangers pour recueillir des renseignements dans tous les secteurs de la société canadienne.

Les informations classifiées et sensibles du gouvernement du Canada continuent d’être la cible de services de renseignement étrangers, notamment les services de renseignement civils et militaires de la Chine. Par l’entremise de médias sociaux et de plateformes de recherche d’emploi en ligne, des espions chinois ont tenté de recruter des personnes canadiennes qui avaient accès aux plans, aux intentions et aux informations du gouvernement ainsi qu’à de l’expertise militaire. En collaboration avec ses partenaires, le SCRS a trouvé des façons de repérer et de contrer ces tentatives au cours de la dernière année.

Nous travaillons aussi régulièrement avec Affaires mondiales Canada, le Centre de la sécurité des télécommunications et d’autres partenaires pour contrer les menaces d’espionnage provenant de la Russie. Cette collaboration nous permet, par exemple, d’utiliser des renseignements pour repérer des officiers de renseignement russes et empêcher leur venue au Canada. Notre collaboration avec des partenaires canadiens et alliés nous permet aussi d’affaiblir les services de renseignements russes à l’échelle mondiale, par exemple en contrant des tentatives de sabotage par l’entremise des entreprises de messagerie commerciales et de l’industrie du transport.

Nos efforts en matière de contre-espionnage ne contribuent pas seulement à assurer la sécurité du Canada : ils ont aussi d’autres effets positifs.

Comme l’ont récemment souligné les médias, des réseaux d’approvisionnement russes illégaux cherchent à acquérir illégalement des technologies et des biens canadiens. Ils les envoient en Russie en les faisant passer par une série complexe de sociétés de couverture situées partout dans le monde. Une fois les produits canadiens arrivés en sol russe, la Russie les utilise pour soutenir ses efforts militaires en Ukraine et ailleurs. 

Cette année, le SCRS a pris des mesures pour contrer ce problème. Il a informé plusieurs entreprises canadiennes que des sociétés de couverture basées en Europe qui cherchaient à se procurer leurs produits étaient en fait liées à des intermédiaires russes. Non seulement ces entreprises ont immédiatement pris des mesures pour empêcher les Russes de profiter de leurs produits, elles ont aussi exprimé leur gratitude et leur volonté de collaborer avec le SCRS pour contrer d’autres activités de la Russie dans l’avenir.

Le Canada est fier d’être un pays arctique. Or, en ce moment, l’Arctique tout entier suscite un intérêt accru en raison de son potentiel économique et stratégique. Des pays non arctiques, comme la République populaire de Chine, cherchent à s’implanter dans la région à des fins stratégiques et économiques. La Russie, un pays arctique qui dispose d’une importante présence militaire dans la région, demeure imprévisible et agressive. Ces deux pays, ainsi que bien d’autres, s’intéressent beaucoup à notre territoire arctique et aux entités qui cherchent à influencer cette région ou à en développer le potentiel économique et stratégique. Il n’est donc pas surprenant que le SCRS ait constaté que des cyberactivités et des activités traditionnelles de renseignement étaient dirigées contre des gouvernements et des entreprises du secteur privé en Arctique. 

Alors, en quoi consiste notre travail? Nous recueillons des renseignements afin de repérer toutes les activités étatiques qui vont à l’encontre des intérêts du Canada dans la région. Nous échangeons beaucoup avec nos partenaires autochtones, de l’Arctique et du Nord afin de les sensibiliser à ce que nous avons observé, mais aussi d’apprendre de leurs observations. En somme, nous nous tenons prêts à intervenir en collaboration avec nos partenaires et à défendre les intérêts du Canada chaque fois que ce sera nécessaire. Par exemple, nous avons fourni aux gouvernements inuits et territoriaux des informations qui les aident à prendre des décisions éclairées. Lorsque des entreprises et des investisseurs de l’étranger leur offrent des occasions de développement économique et de recherche, ils sont maintenant mieux outillés pour tenir compte des intérêts du Canada en matière de sécurité nationale. 

Les modifications apportées à la Loi sur le SCRS l’an dernier ont facilité ces démarches et nous avons l’intention de poursuivre sur cette lancée au cours des années à venir. De plus, nous ne nous sommes pas limités au Nord. Partout au Canada, nous sommes efforcés de renforcer nos relations avec le secteur privé, le monde universitaire et les autres paliers de gouvernement pour les sensibiliser à l’espionnage et les aider à se protéger. Par exemple, nous avons collaboré avec le Conseil canadien des affaires, la Chambre de commerce du Canada et d’autres organisations et nous avons l’intention de miser sur ces partenariats pour aider à garantir la sécurité économique du Canada.

Conclusion

J’ai fait un survol des menaces actuelles en matière d’extrémisme violent, d’ingérence étrangère et d’espionnage, mais j’aurais pu vous en présenter bien d’autres.

Les gouvernements étrangers continueront de manipuler et de diffuser des informations pour promouvoir leurs propres intérêts. Les opérations hybrides et les cyberopérations hostiles représentent une menace croissante. De plus, les liens entre les groupes criminels et les acteurs étatiques remettent en question les modèles traditionnels et viennent compliquer nos interventions. Il sera important pour le SCRS et ses partenaires de l’appareil de la sécurité nationale de travailler en étroite collaboration pour comprendre les intentions et les activités des États étrangers lorsqu’ils agissent de manière contraire aux intérêts du Canada. Ainsi, le gouvernement du Canada pourra intervenir en tirant pleinement parti de toutes les options qui s’offrent à lui.

En raison des avancées technologiques, notamment l’intelligence artificielle, les méthodes employées par les États et les acteurs étrangers hostiles sont beaucoup plus sophistiquées.

En outre, les données de la population canadienne se retrouvent de plus en plus entre les mains d’entreprises et de gouvernements étrangers. Ces données et ces informations permettent aux États qui souhaitent peut-être s’en prendre aux intérêts du Canada de trouver de nouvelles façons de les instrumentaliser au détriment de la population canadienne. Le SCRS doit donc, en retour, trouver des façons novatrices d’exploiter à la fois les nouvelles technologies et les données, aussi bien pour protéger le Canada que pour servir ses propres intérêts.

Je comprends que les questions que j’ai abordées aujourd’hui sont préoccupantes, mais mon but n’est pas d’alarmer qui que ce soit. Je tiens à vous rassurer : le SCRS et ses partenaires de l’appareil canadien de la sécurité et du renseignement sont là pour vous et veillent sans relâche aux intérêts de la population canadienne. Au fur et à mesure que les menaces évolueront et se transformeront, le SCRS continuera de choisir ses priorités de façon rigoureuse et délibérée et de s’adapter au rythme effréné des changements.

Le gouvernement devra relever les défis qui s’offrent à lui et s’efforcer d’obtenir des avantages dans le cadre de ses relations internationales, qui deviennent chaque jour plus complexes. À cet égard, le SCRS jouera un rôle de soutien important et indispensable, car ses renseignements serviront les intérêts nationaux du Canada et aideront à garantir sa souveraineté.

Les nombreuses relations de confiance que nous avons établies avec des services de renseignement partenaires de partout dans le monde nous permettront de collaborer à la défense de nos intérêts communs. Le fait que le SCRS soit capable de prendre des mesures pour contrer les concurrents et les adversaires du Canada, mais aussi de discuter avec eux, permettra au gouvernement du Canada de disposer de multiples solutions pour gérer les enjeux de sécurité en cas de besoin.

Comme vous avez pu le constater aujourd’hui, le contexte actuel impose des défis réels et importants au SCRS. Toutefois, pendant ma première année comme directeur, j’ai eu l’occasion de constater chaque jour l’une des plus grandes forces du SCRS : son personnel est passionné et compétent. Toutes ces personnes sont profondément fières de servir le Canada et se consacrent sans relâche à la défense des droits, des libertés et du mode de vie qui définissent notre pays.  

En tant que directeur, je suis fier de leur dévouement sans faille envers la population canadienne, d’autant plus qu’une bonne part de leur travail reste dans l’ombre et n’est pas reconnu à l’extérieur de l’organisation.

J’espère que, tout comme moi, la population canadienne sera elle aussi fière du travail accompli par toutes ces personnes et qu’elle sera rassurée de constater les efforts sérieux et assidus que déploie le SCRS pour veiller à la sécurité et à la prospérité du Canada.

Merci.

Dan Rogers

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2025-11-13