Le gouvernement du Canada présente les mesures de 2024 pour protéger les épaulards résidents du Sud

Document d'information

Le gouvernement du Canada reconnaît que l’épaulard résident du Sud est confronté à des dangers imminents qui menacent sa survie, et que la protection de ce mammifère marin symbolique nécessite la prise de mesures complètes et immédiates. Nos mesures visent à lutter contre les trois principales menaces qui pèsent sur les épaulards résidents du Sud : les perturbations acoustiques et physiques, la disponibilité et l’accessibilité des proies et les contaminants.

Perturbations acoustiques et physiques produites par les navires

Tous les navires, y compris les navires commerciaux, les embarcations de plaisance et les navires d’observation des baleines, ont un rôle important à jouer dans la réduction des perturbations acoustiques et physiques. Pour la sixième année consécutive, Transports Canada met en œuvre des mesures élargies visant les exploitants de navires.

Les navires doivent rester à une distance d’au moins 400 mètres et ne doivent pas entraver la route des épaulards résidents du Sud tout au long de l’année dans les eaux côtières du sud de la Colombie-Britannique, entre la rivière Campbell et la partie tout juste au nord d’Ucluelet. Étant donné leur expertise dans l’identification des différents types d’épaulards, les entreprises commerciales d’observation des baleines et d’écotourisme qui obtiennent une autorisation du ministre des Transports pourront observer les épaulards qui ne sont pas des épaulards résidents du Sud (comme l’épaulard migrateur, aussi appelé épaulard de Biggs) à une distance de 200 mètres. Cette disposition ne s’applique pas à la population des épaulards résidents du Sud.

Si un navire se retrouve à moins de 400 mètres d’un épaulard, il est invité à éteindre ses échosondeurs et détecteurs de poissons, et à mettre le moteur au point mort lorsqu’il est possible de le faire en toute sécurité, pour permettre à l’épaulard de passer.

Si un navire se trouve à moins de 1 000 mètres d’un épaulard, il est invité à réduire sa vitesse à moins de sept nœuds lorsqu’il peut le faire en toute sécurité pour diminuer le bruit des moteurs et le sillage du navire.

Les mesures pour 2024 maintiennent les zones de limitation de vitesse obligatoires près du banc Swiftsure, élaborées en collaboration avec la Première nation des Pacheedaht. Tous les navires doivent ralentir jusqu’à un maximum de 10 nœuds lorsqu’ils se trouvent dans ces zones.

  • Du 1er juin au 30 novembre 2024, tous les navires doivent ralentir jusqu’à un maximum de 10 nœuds dans deux zones de limitation de vitesse près du banc Swiftsure. La première se trouve dans la zone de gestion des pêches protégées 121-1, et la deuxième zone de limitation de vitesse est située près de l’embouchure de la rivière Nitinat, de la pointe Carmanah à la longitude 125 degrés ouest.
  • Des exemptions sont en place pour ce qui suit :
    • les navires en détresse ou qui prêtent main-forte à un navire ou à une personne en détresse;
    • les navires qui évitent un danger immédiat ou imprévu;
    • un fonctionnaire ou un agent d’application de la loi dans le cadre de ses activités officielles;
    • de la recherche autorisée, si la recherche exige une vitesse plus élevée;
    • un voilier qui navigue à voile et qui n’est pas propulsé par un moteur.
  • Bien que les zones de limitation de vitesse obligatoires et les ralentissements volontaires coordonnés par le programme ECHO couvrent tous deux des zones d’alimentation connues sur le banc Swiftsure ou à proximité de celui-ci, il s’agit de mesures distinctes qui sont mises en œuvre à des endroits différents. Le ralentissement prévu dans le programme ECHO au banc Swiftsure est un ralentissement volontaire des navires qui est appliqué sur les voies de navigation d’entrée et de sortie du banc Swiftsure, soit une distance totale de 23 milles nautiques.

Zones de refuge provisoires

Les zones de refuge provisoires créent des refuges temporaires pour les baleines, en attendant des recherches plus approfondies sur une approche à plus long terme. L’emplacement de ces zones s’appuie sur les connaissances scientifiques au sujet des zones d’alimentation qui ont eu par le passé de l’importance pour l’épaulard résident du Sud.

  • Du 1er juin au 30 novembre 2024, aucune circulation de navires ni activité de pêche ne sera permise dans les zones de refuge provisoires au large de la côte sud-ouest de l’île Pender Sud et à l’extrémité sud-est de l’île Saturna. Des exceptions seront autorisées pour les situations d’urgence et les bateaux de pêche autochtones lorsque la pêche est pratiquée à des fins alimentaires, sociales et cérémonielles.
  • Pour assurer la sécurité des personnes qui utilisent des embarcations à propulsion humaine, un couloir de 20 mètres près de la rive permettra aux kayakistes et autres pagayeurs de passer par ces zones. Si un épaulard se trouve dans le refuge à ce moment-là, les pagayeurs doivent rester à 400 mètres de l’épaulard.

Zone de réduction de vitesse volontaire

  • Comme nouveauté pour la saison 2024, Transports Canada met en place une zone de réduction de vitesse volontaire dans le canal Tumbo, en vigueur du 1er juin au 30 novembre 2024. Quand les navires circulent dans cette zone, il est recommandé qu’ils réduisent leur vitesse à 10 nœuds, lorsqu’il est possible de le faire en toute sécurité.

Disponibilité des proies

  • Le saumon quinnat, le saumon kéta et le saumon coho forment une partie essentielle du régime alimentaire des épaulards résidents du Sud. Pour remédier à la disponibilité limitée de cette proie, Pêches et Océans Canada assure une combinaison de restrictions de pêche dans les principales zones d’alimentation de leur habitat essentiel, ainsi que des mesures volontaires à l’échelle de la côte. Ces mesures réduiront les perturbations et la concurrence pour le saumon entre les pêcheurs et les épaulards. Des possibilités seront offertes pour la pêche récréative et commerciale d’autres espèces que le saumon, pour la récolte cérémonielle, sociale et alimentaire autochtone, ainsi que pour l’accès à la pêche définie par traités.
  • Les mesures suivantes aideront à protéger l’accès des épaulards au saumon et à réduire au minimum la perturbation dans les principales zones d’alimentation :
    • Prolongation des périodes de fermeture par secteur dans les principales zones d’alimentation des épaulards résidents du Sud pour la pêche récréative et commerciale du saumon autour du détroit de Juan de Fuca (révision de la fermeture dans une partie de la sous-zone 20-5 et nouvelle fermeture dans une partie de la sous-zone 20-4). Ces périodes de fermeture seront en place du 1er août au 31 octobre pour les années 2024 et 2025.
    • Comme en 2023, des périodes de fermeture par secteur pour la pêche récréative et commerciale du saumon seront mises en place dans les principales zones d’alimentation de I'épaulard résident du Sud sur le banc Swiftsure (parties des sous-zones 20-1, 21-0, 121-1 et 121-2) du 15 juillet au 31 octobre pour 2024 et 2025, et autour de l’embouchure du fleuve Fraser (une partie de la sous-zone 29-3) du 1er août au 30 septembre pour 2024 et 2025.
    • Les périodes de fermeture par secteur dans le secteur sud des îles Gulf (sous-zones 18 à 9 et parties 18-2, 18-4 et 18-5) pour les pêches commerciale et récréative du saumon sont en vigueur du 8 mai au 30 novembre 2024 pour les pêches commerciales et récréatives du saumon après la première présence confirmée d’épaulards résidents du Sud dans le secteur en 2024. Pour 2025, le sud des îles Gulf sera surveillé pour les épaulards résidents du Sud à partir du 1er mai, et lorsque leur présence des sera confirmée pour la première fois dans le secteur, les fermetures de la pêche entreront en vigueur et resteront en place jusqu’au 30 novembre 2025.
    • Tous les pêcheurs sont invités à cesser temporairement leurs activités de pêche (p. ex., ne pas remonter leurs filets) lorsque les épaulards se trouvent à moins de 1 000 mètres. Cette mesure volontaire est en vigueur toute l’année dans les eaux canadiennes du Pacifique.
  • Pour la cinquième et dernière année, Pêches et Océans Canada prévoit de faire passer d’un million à deux millions le nombre de saumons quinnat mis à l’eau dans la rivière Chilliwack pendant la montaison d’automne de cette espèce, pour soutenir la disponibilité des proies dans l’habitat de l’épaulard résident du Sud. Des travaux seront menés en permanence pour évaluer l’efficacité de l’augmentation de la production de saumons quinnat en écloserie dans le cadre du rétablissement des épaulards résidents du Sud.

Programme Amélioration de l’observation et de l’habitat des cétacés (programme ECHO)

Pour la huitième année consécutive, le programme ECHO, dirigé par I'Administration portuaire Vancouver Fraser, coordonnera les mesures de réduction du bruit sous-marin à grande échelle, en encourageant les exploitants de navires à ralentir ou à rester à distance lorsqu’ils traversent les principales zones de l’habitat essentiel des épaulards résidents du Sud dans le détroit de Haro, le passage Boundary, le banc Swiftsure et le détroit de Juan de Fuca. En mai 2024, le gouvernement du Canada a renouvelé pour cinq ans l’Accord de conservation en vertu de l’article 11 de la Loi sur les espèces en péril pour appuyer le rétablissement de l’épaulard résident du Sud conclu avec l’Administration portuaire Vancouver Fraser et des partenaires de l’industrie. Cela permet d’officialiser le rôle du programme ECHO et de ses partenaires dans l’élaboration et la mise en œuvre de mesures volontaires de réduction des menaces afin d’atténuer les impacts des grands navires commerciaux sur les épaulards résidents du Sud. Tous les détails des mesures volontaires dans le cadre du programme ECHO, y compris les dates, les vitesses de ralentissement cibles et les coordonnées des emplacements, sont disponibles sur le site Web du programme ECHO (www.portvancouver.com/echo).

Contaminants

Le gouvernement du Canada dirige un groupe de travail technique axé sur les contaminants dans l’environnement, qui est composé de partenaires clés provenant de tous les ordres de gouvernement, du milieu universitaire et d’organisations non gouvernementales. Au cours des quatre dernières années, ce groupe a :

  • identifié les contaminants prioritaires préoccupants;
  • formulé des recommandations pour des mesures à long terme;
  • mené d’importantes activités de surveillance et de recherche, qui se poursuivent encore aujourd’hui.

Les progrès récents comprennent également des modifications proposées au Règlement sur certaines substances toxiques interdites (2012) et l’élaboration de lignes directrices sur la qualité de l’environnement.

De plus, le groupe continue de recommander et d’élaborer des lignes directrices en matière de qualité de l’environnement et les compare aux données de surveillance afin de recenser les zones présentant un risque éventuel nécessitant des mesures supplémentaires.

Le gouvernement du Canada a également élaboré et mis à jour l’Outil d’inventaire des polluants affectant les baleines et leurs proies qui se trouve en ligne, lequel permet de cartographier les estimations des rejets de polluants dans les habitats des épaulards résidents du Sud et de leur proie principale, le saumon quinnat. Cet outil aidera à modéliser les répercussions des mesures d’atténuation et des contrôles supplémentaires.

En examinant la persistance de nombreux contaminants dans l’environnement, le gouvernement du Canada et ses partenaires sont déterminés à poursuivre leurs efforts en vue de mettre en œuvre des mesures à long terme visant à soutenir le rétablissement de l’épaulard résident du Sud dans les domaines suivants :

  • préparer et mettre en place des mesures de contrôle supplémentaires, telles que des règlements ou des lignes directrices, afin de réduire la menace que posent les contaminants;
  • effectuer des travaux de recherche et des opérations de surveillance pour mieux comprendre l’évolution des contaminants dans l’environnement et leurs répercussions;
  • échanger des données, des renseignements et des connaissances entre partenaires afin d’éclairer la prise de décisions;
  • mener des activités de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation pour informer la population et la faire participer aux solutions.

Le respect des mesures de gestion dépend des connaissances du public. Le gouvernement du Canada continue de collaborer avec des organisations éducatives, des groupes environnementaux et des organismes gouvernementaux situés au Canada et aux États-Unis pour sensibiliser les gens aux mesures de protection de l’épaulard résident du Sud au moyen d’activités d’éducation et de sensibilisation.

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