Conseils pratiques : comment obtenir un emploi étudiant au gouvernement du Canada

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Anteia Organ souhaitait travailler pour le gouvernement depuis ses études secondaires. « Je voulais changer les choses de l’intérieur », dit Anteia, une femme Kaska et Tahltan de 23 ans, originaire de la Première Nation Liard au Yukon. Ainsi, lorsqu’elle commençait à étudier en sciences politiques à l’Université de la Saskatchewan, elle a suivi le conseil d’un ami et présenté une demande au programme d’emploi pour les étudiants au gouvernement du Canada.

Connu sous le nom de Programme fédéral d’expérience de travail étudiant, ce programme permet d’embaucher chaque année environ 10 000 étudiants du niveau postsecondaire de l’Île de la Tortue, pour des emplois d’été et à temps partiel durant l’année scolaire. Pour y participer, les étudiants doivent présenter une demande au répertoire de recrutement continu d’étudiants.

Anteia a eu besoin d’une trentaine de minutes pour remplir sa demande. Elle a créé un compte dans Emplois GC (le site Web d’emplois du gouvernement du Canada), avant de remplir une demande en ligne sur la page du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant. Elle a répondu à des questions sur ses études et sur les endroits où elle accepterait de travailler, et a choisi 5 types d’emplois généraux qui l’intéressent. Elle a aussi décidé de s’autodéclarer comme membre des Premières Nations. Elle a joint son CV et soumis sa candidature. On l’a rapidement informée que sa demande a été ajoutée au répertoire de candidats étudiants, et que si son profil était sélectionné, un gestionnaire communiquerait avec elle par courriel.

Comme personne n’a communiqué avec elle cette année-là, Anteia a soumis une nouvelle demande chaque année pendant 4 ans. Mais année après année, sa candidature n’était pas retenue.

Utilisez notre affiche PDF pour partager ces témoignages et ces occasions d’emploi : Emplois au gouvernement du Canada pour les étudiants autochtones

Publié : 2023-06-01

Refonte du CV

« Puis, en janvier 2020, j’ai participé à un programme de préparation à la carrière pour Autochtones à mon université. Après, mon CV était complètement différent », dit Anteia. Cette fois-ci, son CV est remarqué par 3 gestionnaires, et elle obtient une entrevue à Emploi et Développement social Canada.

Le plus grand changement apporté à son CV était l’ajout d’un résumé de ses compétences. « N’ayez pas peur d’ajouter de l’expérience non liée au travail, dit Anteia. Par exemple, si vous réparez des voitures ou montez des ordinateurs dans vos temps libres, si vous aidez à planifier des activités communautaires ou si vous donnez des cours particuliers à vos cousins, ces compétences peuvent ajouter beaucoup de valeur à votre candidature. »

Lorsque vous décrivez vos compétences, utilisez des mots-clés correspondant aux qualités que les gestionnaires recherchent chez un candidat, dit Camille Forbes, une étudiante métisse de l’Université du Manitoba. Camille a occupé 6 emplois pour étudiants au gouvernement du Canada.

La difficulté pour les demandeurs d’emploi consiste à choisir les mots-clés à inclure dans leur demande d’emploi, surtout en raison du fait qu’ils postulent à un répertoire général et non à un emploi précis.

« Je conseille d’aller sur la page Web Emplois GC et de lire les descriptions de postes au niveau d’entrée dans les domaines qui vous intéressent », dit Camille, qui étudie en sciences de l’environnement. Lorsque vous trouvez des mots-clés populaires qui décrivent vos compétences, ajoutez-les à votre CV. « Mon CV a été remarqué pour des emplois liés à l’environnement et aux changements climatiques parce que j’avais ajouté des mots-clés comme « préparation au travail sur le terrain » et « analyse des politiques environnementales », explique-t-elle.

S’autodéclarer ou pas?

Vous avez la possibilité de vous autodéclarer au moment de soumettre votre candidature en ligne pour un emploi à la fonction publique. Les candidats peuvent s’autodéclarer comme autochtones ou comme membres de 3 autres groupes visés par l’équité en matière d’emploi. Certains emplois sont ouverts uniquement aux candidats autochtones. Donc, en vous déclarant, vous vous assurez d’être pris en considération pour ces occasions.

Anteia et Camille se sont autodéclarées parce qu’elles sont fières de leur identité. Elles savaient aussi que l’autodéclaration augmenterait les chances que leur CV se démarque parmi un grand nombre de candidats. « De plus, les endroits où l’on souhaite embaucher un candidat autochtone ont tendance à être plus adaptés aux valeurs autochtones », explique Camille.

Réussir l’entrevue haut la main

Selon Richard Loeppky (un gestionnaire principal métis à Santé Canada qui embauche de nouveaux talents), les gestionnaires du gouvernement sont formés pour rechercher des candidats qui utilisent la méthode STAR pour répondre aux questions. « Je recommande d’avoir 7 ou 8 histoires que vous pouvez utiliser et modifier pour diverses questions. Par exemple, si vous avez une bonne histoire sur la façon dont vous avez géré un conflit avec un collègue, entraînez-vous à la raconter à l’aide de la méthode STAR. »

Lors de son entrevue d’emploi étudiant à l’Agence des services frontaliers du Canada, Corey Mills, de la Première Nation Alexander (située sur le territoire visé par le Traité no 6), a puisé dans son expérience de travail comme étudiant au bureau de probation de Wetaskiwin et comme travailleur social à la Société John Howard. Corey était invité à répondre par écrit à 4 questions basées sur des scénarios, par exemple : « Comment géreriez-vous un client mécontent? » Il apprendra l’existence de la méthode STAR seulement après avoir été embauché au gouvernement, mais il l’utilisera plus tard lors d’une entrevue lui ayant permis d’obtenir un poste permanent.

Les entrevues peuvent se dérouler en ligne ou en personne. Dans les 2 cas, explique Camille, portez des vêtements qui vous donnent de l’assurance : « Et habillez-vous un cran au-dessus du poste pour lequel vous postulez, afin de faire bonne impression. » Arbitre de hockey dans ses temps libres, Camille aime porter la chemise à boutons et le pantalon officiels lorsqu’elle arbitre des matchs de haut niveau.

Tirez le meilleur parti de votre expérience professionnelle

Pour les emplois où une perspective autochtone est essentielle au poste, on pourrait vous demander de remplir un formulaire pour affirmer votre identité autochtone. L’affirmation est un outil utilisé par le gouvernement du Canada pour reconnaître le caractère unique de l’identité autochtone et dissuader toute personne à s’autodéclarer faussement dans le but d’être prise en considération pour un emploi. Ce processus pourrait néanmoins vous mettre mal à l’aise.

Corey, qui est sur le point d’obtenir son diplôme, a récemment commencé un emploi à temps plein à Transports Canada. « Lors des dernières étapes du processus d’embauche, on m’a demandé de remplir un formulaire affirmant que j’étais autochtone. On m’a dit que cette affirmation augmenterait mon statut prioritaire pour l’offre d’emploi. Cela m’amène à me demander si mon embauche est fondée sur les critères de mérite, les compétences et les capacités, ou si elle est due à mon ascendance. »

Natasha Agnew, consultante principale en ressources humaines au Centre d’expertise autochtone, dit qu’un candidat doit toujours remplir les critères de mérite pour être nommé. « Parfois, être autochtone fait partie des critères de mérite, dit-elle. L’expérience et les connaissances, comme la compréhension de la culture et des systèmes familiaux autochtones, ou le fait d’avoir été élevé dans une communauté autochtone ou d’être capable d’offrir une perspective autochtone dans le cadre d’un projet, font partie des éléments qui rendent certaines personnes plus qualifiées que d’autres. »

Lorsque le travail commence, les gestionnaires sont invités à inscrire les étudiants inuits, métis et des Premières Nations à l’initiative Occasion d’emploi pour étudiants autochtones (accessible uniquement sur le réseau du gouvernement du Canada). Cette initiative offre un espace sûr aux étudiants autochtones de la fonction publique. Elle organise des séances de mentorat pour les étudiants embauchés pour des emplois d’été, aide les étudiants à faire face aux difficultés rencontrées au travail et collabore pour favoriser leur intégration dans des emplois à temps plein à la fonction publique après l’obtention de leur diplôme. Au-delà de ces avantages, de nombreux ministères disposent de leurs propres réseaux d’employés autochtones pour favoriser les contacts.

Selon Camille, tous les emplois étudiants ne sont pas forcément passionnants ou liés à nos études. À propos de son premier emploi dans le cadre du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant, elle dit : « J’ai passé le premier mois et demi à faire des copies électroniques de dossiers papier, mais le gestionnaire de mon groupe s’en est aperçu et a modifié mes tâches afin de m’intégrer davantage à l’équipe. Ce poste a fini par être une occasion d’emploi incroyable. »

Samantha Prosper, une étudiante qui aide à gérer l’initiative Occasion d’emploi pour étudiants autochtones, explique que les étudiants qui se sentent dans une impasse ne devraient pas attendre qu’un gestionnaire remarque leur situation. « Demandez plutôt de l’aide dans le cadre de l’initiative Occasion d’emploi pour étudiants autochtones. Le programme est là pour vous soutenir à chaque étape du processus. »

« Votre expérience de travail étudiant est en grande partie déterminée par ce que vous en faites, alors soyez confiant, faites part de vos intérêts à votre gestionnaire et demandez à participer à des projets afin de rencontrer plus de gens », dit-elle. Et si jamais ce premier emploi n’est pas particulièrement génial? Alors concentrez-vous sur l’acquisition de compétences pour votre prochain emploi étudiant, comme la rédaction de notes d’information ou la gestion d’une boîte de réception.

Autochtoniser l’avenir

Avant de travailler comme étudiante dans le cadre du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant, Camille s’imaginait que son diplôme lui permettrait uniquement de travailler dans une société d’experts-conseils. « Désormais, je vois qu’il y a beaucoup d’occasions différentes; je pourrais être agente en hygiène de l’environnement, analyste de politiques ou gestionnaire de projet, et ce, dans différents ministères », dit-elle.

Corey a un grand objectif de carrière : devenir agent de renseignement pour le Service canadien du renseignement de sécurité. Selon lui, son expérience de travail étudiant à l’Agence des services frontaliers du Canada a contribué à renforcer ce désir. « Il est important de posséder de l’expérience professionnelle avant de poursuivre une carrière dans ce domaine », dit Corey.

Quant à Anteia, elle a décroché un emploi à la suite de cette première entrevue, et elle adore son poste. Elle s’est jointe à une petite équipe au Bureau des initiatives autochtones à Emploi et Développement social Canada. Après l’obtention de son diplôme, elle a intégré son équipe à temps plein, où elle aide à recruter et à soutenir les talents autochtones tout au long du processus d’embauche.

« Il est important que les Autochtones travaillent au gouvernement. Nous sommes les premiers fondateurs de l’Île de la Tortue, alors pourquoi ne pourrions-nous pas constituer une bonne partie du gouvernement qui contrôle tout? Ensemble, nous pouvons l’autochtoniser lentement et avoir davantage notre mot à dire sur la façon dont il est géré. »

Décrochez votre emploi! Conseils pour obtenir votre premier emploi étudiant au gouvernement

La Commission de la fonction publique du Canada a collaboré avec des fonctionnaires autochtones et a entrepris ce projet de témoignages qui mettent en lumière le point de vue de ces personnes. La mise en œuvre du plan d’action Unis dans la diversité : une voie vers la réconciliation nous permet de :

  • mieux comprendre l’expérience des fonctionnaires autochtones;
  • soutenir ces fonctionnaires dans leurs démarches professionnelles;
  • trouver des moyens d’améliorer les pratiques actuelles et ainsi permettre la pleine participation et la pleine inclusion de ces fonctionnaires en milieu de travail.

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