Guide technique des pâtes et papiers : critères et directives pour l’eutrophisation prononcée, chapitre 1
Survol historique
Dans le passé, au Canada, les effluents des fabriques de pâtes et papiers renfermaient de nombreuses substances pouvant avoir des effets néfastes dans les eaux réceptrices. Les effets observés aux différents sites variaient selon la quantité de rejets et la capacité de dilution des eaux réceptrices, et les problèmes signalés à certains sites comprenaient la présence de vastes zones de couches de fibres en décomposition associée à de grandes étendues d’eau dont la concentration en oxygène dissous était très faible, voire nulle, et la présence de substances dans les effluents à des concentrations toxiques pour les poissons, même après dilution.
Le Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers (REFPP), adopté en 1992, fixe des limites strictes pour la DBO (demande biochimique en oxygène) et les matières en suspension (MES), fondées sur la performance des fabriques canadiennes utilisant un traitement secondaire, et interdit le rejet d’effluents présentant une toxicité létale aiguë. Le REFPP est fondé sur la qualité des effluents, de sorte qu’il vise à ce que chaque fabrique satisfasse à la norme nationale minimale en ce qui concerne la qualité de ses effluents. Cependant, il a été établi que le niveau de protection requis peut varier selon le type d’écosystème dans lequel la fabrique réglementée rejette ses effluents. C’est pourquoi le programme des ESEE a été mis sur pied. Ce programme vise à évaluer les impacts des effluents sur le milieu récepteur et aide à établir si le règlement, fondé sur la qualité des effluents, assure une protection adéquate.
Au cours des trente dernières années, la qualité des effluents des fabriques de pâtes et papiers s’est considérablement améliorée, grâce à l’adoption de mesures de prévention de la pollution et, dans la plupart des cas, la mise en œuvre d’ un système de traitement secondaire pour satisfaire aux exigences fédérales et provinciales. L’industrie des pâtes et papiers a posé les gestes qui s’imposaient et a fortement investi dans les équipements et les ressources humaines pour parvenir aux améliorations constatées. De 1970 à 2003, les rejets de matières exerçant une DBO par tonne de produit ont chuté de 98 %, les rejets de MES, de 92 %, et les rejets d’effluents par tonne de produit, de 59 %. La toxicité des effluents a également été réduite, passant d’une toxicité létale aiguë pour les poissons aux faibles concentrations à l’absence de toxicité létale aiguë pour les effluents non dilués. En 2003, plus de 96 % des échantillons d’effluents analysés ont satisfait aux exigences de non létalité de la toxicité aiguë.
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