3. Constatations à l'échelle de la loi

Cette partie du rapport s'appuie sur l'analyse par parties de la loi qui a été présentée à la partie 2 du présent document. Elle présente le sommaire des constatations pour l'ensemble de la loi en fonction des critères d'évaluation définis (voir l'annexe VI).

Dans la présente sous-section, les résultats de l'évaluation sont décrits en fonction des critères suivants d'évaluation appliqués à la mesure des progrès accomplis :

L'évaluation a montré que toutes les obligations du ministre déclenchées à ce jour ont été respectées.

On dit de la LCPE 1999 que c'est une loi « habilitante » au sens où elle confère des pouvoirs pour une vaste gamme de mesures axées sur la prévention de la pollution. Cependant, elle s'accompagne, pour le ministère de l'Environnement, d'un nombre élevé de nouvelles obligations sans retirer beaucoup aux nombreuses obligations de la LCPE 1988. Dans ses constatations, la présente évaluation montre que le ministère est bien au courant de toutes les obligations formelles du ministre découlant de la loi et qu'il a établi de nouveaux mécanismes et modifié des mécanismes existants pour faire en sorte de s'acquitter de toutes les obligations.

Même si la loi ne prévoit aucune échéance, le ministre n'a pas encore fait paraître une liste de quasi-élimination comme stipulé au paragraphe 65(2). Une telle liste a été proposée officiellement sous forme d'un avis paru le 16 août 2003 dans la Partie I de la Gazette du Canada99. L'établissement définitif d'une liste de quasi-élimination avait été retardé par des contestations émanant du secteur industriel, mais qui sont maintenant réglées. Environnement Canada prévoit établir la liste de quasi-élimination en juin 2005.

Le ministère a mis en place des mécanismes prescrits et non prescrits de gouvernance pour faciliter la mise en oeuvre de la LCPE 1999. Ces mécanismes et ces activités nécessitent une certaine coordination entre des ministères fédéraux, avec d'autres gouvernements et avec d'autres instances.

Pour faire en sorte que la LCPE 1999 soit appliquée et gérée le mieux possible, Environnement Canada a procédé en 2001-2002 à un examen opérationnel de ses programmes connexes. Les objectifs visés étaient :

Cet examen opérationnel a conduit le gouvernement du Canada à accorder au ministère, en financement accru, progressif et permanent, une somme additionnelle qui atteindra sur une base annuelle, en 2007-2008, 76,3 millions de dollars, pour la mise en oeuvre de la LCPE 1999.

Des 90 millions de dollars attribués à la mise en application de la Stratégie sur la qualité de l'air transfrontalier en vertu de l'Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l'air, le ministère a obtenu une somme additionnelle de 59,9 millions de dollars sur quatre ans. Cette initiative visait à amener l'administration des États-Unis à collaborer avec le Canada sur la question de la qualité de l'air transfrontalier tout en avançant les objectifs du Programme canadien de l'air pur.

Les principales réalisations du ministère pour la période 2000-2004 sont étudiées en détail dans la section 2. En voici un aperçu.

Une part importante des résultats associés à la LCPE 1999 a été obtenue au cours de la période d'évaluation. L'évaluation a permis de constater particulièrement les faits suivants :

Voici d'autres importants résultats associés à la LCPE 1999, obtenus au cours de la période d'évaluation :

Le ministère a aussi renforcé sa coopération avec l'industrie et les autres instances en matière de protection environnementale au moyen d'initiatives extérieures à la LCPE 1999. Ces initiatives comprenaient :

La mise en place par le ministère de mesures prioritaires mentionnées en vue de l'application plus efficace de la LCPE 1999 est examinée en détail à la section 2. L'application de la majeure partie de ces mesures a été entreprise. Cependant, la plupart des programmes appliqués dans le cadre de cette loi ne se sont pas donné les indicateurs définis de rendement et les résultats prévus à titre de base officielle de la planification stratégique et des processus de déclaration. Voici certaines des mesures prioritaires qui n'ont pas eu de suite :

Le ministère continue de promouvoir l'harmonisation des normes de protection de l'environnement entre les diverses instances gouvernementales canadiennes, par l'entremise du Conseil canadien des ministres de l'environnement et au niveau des programmes.

Le ministre de l'Environnement a invoqué les pouvoirs qui lui sont conférés dans la partie 9 de la loi pour passer plusieurs accords relatifs à des standards pancanadiens sous les auspices du Conseil canadien des ministres de l'environnement. On pense notamment aux suivants :

En juin 2004, par ailleurs, le ministre de l'Environnement, de concert avec les autres membres du Conseil canadien des ministres de l'environnement, a officiellement adopté un plan de travail en vue de la promotion de la gestion écologique des déchets dangereux.

Environnement Canada a en outre intensifié l'harmonisation par des initiatives au niveau des programmes, comme :

Malgré les progrès susmentionnés, les représentants des gouvernements provinciaux qui ont été interrogés dans le cadre de cette évaluation ont fait valoir qu'Environnement Canada copiait de plus en plus les mesures de contrôle provinciales.

La coopération internationale demeure une importante orientation stratégique au sein d'Environnement Canada. On peut regrouper les activités internationales du ministère selon les grands domaines que sont la science, les ententes et les normes internationales ainsi que le renforcement international des moyens d'intervention. Bon nombre des activités internationales du ministère portent aussi sur une meilleure harmonisation entre les enjeux commerciaux et économiques et les normes environnementales.

Au cours de la période d'évaluation, les principales activités internationales d'Environnement Canada liées à la LCPE 1999 ont compris :

Environnement Canada a en outre maintenu sa longue et intense coopération avec l'Environmental Protection Agency des États-Unis. Les grands domaines de coopération au cours de cette période d'évaluation ont été notamment :

Des enjeux et des défis ont été définis en ce qui concerne l'application par le ministère de pratiquement tous les aspects de la mise en oeuvre de la LCPE 1999. Ils sont examinés en détail dans la partie 2 du rapport d'évaluation. Voici quelques points d'intérêt particulier :

Voici d'autres importants enjeux et défis de portée générale :

Enfin, le ministère aura à relever de grands défis sur le plan de la planification et de la mise en oeuvre, attribuables au besoin d'établir un ordre de priorités, de réaliser des évaluations préalables et d'appliquer des mesures et des instruments stipulés de gestion des risques en réponse à la catégorisation des substances figurant sur la Liste intérieure des substances. Le volume et la cadence de travail prévus devraient considérablement dépasser ceux observés au cours des cinq premières années d'application de la LCPE 1999.

La présente sous-section énumère les constatations au regard des critères suivants d'évaluation, qui servent à déterminer si le ministère a élaboré et mis en oeuvre les processus et les systèmes qui seront nécessaires à l'obtention des résultats prévus :

Environnement Canada n'a pas élaboré d'ensemble précis de résultats prévus en fonction de l'application de la LCPE 1999. Les résultats prévus aux échelons élevés pour orienter les efforts du ministère au cours de la période d'évaluation ont été formulés dans le plan du secteur d'activité Environnement sain. Ce plan contient deux domaines de résultats clés qui concernent la LCPE 1999 :

Avec la collaboration de hauts fonctionnaires du ministère, l'équipe d'évaluation a élaboré un ensemble de résultats prévus pour l'aider dans la conduite de l'évaluation (annexe IV). Ces résultats prévus ont été examinés et approuvés par des dirigeants responsables au sein du ministère (annexe II) aux fins de la présente évaluation. Cependant, ces résultats prévus ne sont pas acceptés par tous et ne correspondent pas parfaitement aux stratégies et aux objectifs pertinents du programme, et il se peut qu'ils ne soient pas représentatifs de la politique du ministère.

L'évaluation a permis de constater que le ministère utilise son planNote de bas de page xxxii du secteur d'activité Environnement sain à titre de plan général pour la LCPE 1999 (il n'y a pas de plan stratégique distinct particulier à la LCPE). Des travaux portant sur un cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats pour la LCPE 1999 ont été amorcés et ensuite modifiés en fonction des deux secteurs de résultats clés du secteur d'activité (Air et Substances toxiques). Les travaux du cadre pour le résultat Air sont terminés et en voie d'application, mais ceux du cadre pour le résultat Substances toxiques sont toujours en cours.

Le cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats pour l'Air, le programme connexe sur l'Air pur et le programme d'accompagnement, Programme fédéral pour des véhicules, des moteurs et des carburants moins polluants, sont des exemples de cas de « meilleure pratique » en matière de stratégies ministérielles de mise en oeuvre. Ces documents comportent :

Plusieurs exemples de « stratégies » ministérielles ont été trouvés au regard de domaines essentiels de programmes (p. ex., la Politique de gestion des substances toxiques, le processus de gestion des substances toxiques et la Stratégie nationale pour la prévention de la pollution), mais aucun autre exemple de stratégie de mise en oeuvre aussi détaillée n'a été trouvé au cours de l'évaluation. Toutefois, des plans et des stratégies moins complets, au niveau des programmes, ont été présentés en vue de l'évaluation. Mais dans la plupart des cas, ils étaient sous forme d'ébauche et l'équipe d'évaluation ne voyait pas très bien si ces stratégies reflétaient la politique et les intentions formelles du ministère ou si elles faisaient seulement présenter différentes options à considérer éventuellement.

Les rôles et les responsabilités découlant de la mise en application de la plupart des aspects de la LCPE 1999 sont distribués dans le cadre des mécanismes d'attribution des responsabilités du secteur d'activité Environnement sain et des sphères de responsabilisation. Voici des aspects de la LCPE 1999 où il a été impossible de déterminer le partage des responsabilités dans le cadre de cette évaluation :

L'examen opérationnel de la LCPE 1999 de 2001-2002 a estimé les besoins de ressources pour la mise en oeuvre intégrale de la LCPE 1999. Le gouvernement du Canada a subséquemment accordé au ministère une somme additionnelle de 76,3 millions de dollars par année pour l'application de la LCPE 1999. Ces sommes étaient destinées à répondre à des obligations incontournables et à remplacer des ressources dont le renouvellement n'était pas prévu.

Les hypothèses majeures qui ont été déterminées au moment de l'examen de l'application de la LCPE 1999 demeuraient valides au moment de l'évaluation, et elles ont été appliquées aussi aux exercices de planification à l'échelle des programmes comme à l'échelle ministérielle. Ce sont :

Le ministère a estimé qu'il lui manque une somme additionnelle de 40 millions de dollars par année sur une base permanente afin de :

Des besoins additionnels de ressources ont été déterminés. Les combler permettrait de progresser davantage dans un nombre restreint d'autres domaines de programmes, notamment :

À l'échelle ministérielle, l'établissement de rapports se fait dans le cadre de l'établissement du Rapport annuel sur le rendement d'Environnement Canada ainsi que du rapport annuel stipulé pour la LCPE 1999. Ordinairement, ces rapports n'ont pas recours aux indicateurs de rendement que le ministère s'est engagé à appliquer dans sa présentation de 2003 au Conseil du Trésor pour la mise en oeuvre de la LCPE 1999.

L'équipe d'évaluation a trouvé peu d'exemples de présentation de résultats au niveau des programmes. La majeure partie des rapports présentés à ce niveau portait sur le recensement des activités et des résultats qui sont repris dans le rapport sur le rendement du ministère et dans le rapport annuel de la LCPE 1999. Les rapports présentés sur les activités du programme de l'Air pur et du programme fédéral pour des véhicules, des moteurs et des carburants moins polluants sont des exemples de pratiques exemplaires. Les systèmes de mesure et d'établissement de rapports de ces programmes portent sur des activités et des résultats ainsi que sur des progrès au regard de certains aspects du rendement environnemental et des résultats environnementaux.

Au niveau des mesures individuelles de gestion des risques et d'utilisation des instruments, on observe des variations sur le plan des pratiques de mesure et d'établissement de rapports. La plupart des mesures réglementaires comportent certaines exigences relatives à la surveillance et à l'établissement de rapports. Toutefois, certains instruments et mesures de la gestion des risques, comme les directives et certains codes de pratiques, ne tiennent pas compte de l'établissement de rapports. Bien qu'un bon nombre des gestionnaires de risques évaluent l'efficacité des mesures relevant d'eux, il n'existe pas d'exigence officielle de procéder à cette étape de façon systématique. Les évaluateurs ont trouvé assez peu de rapports formels d'évaluation dans le cadre de leur examen.

Le ministère est au courant des lacunes dans l'estimation de l'efficacité des mesures et des instruments de gestion des risques. Un programme de suivi de l'évaluation du rendement de la conformité et de l'application de la loi a été lancé afin de corriger ces lacunes. Néanmoins, l'équipe d'évaluation a observé des cas où des gestionnaires des risques avaient modifié leurs mesures et leurs instruments de gestion des risques (p. ex., modifications apportées à la réglementation des biphényles polychlorés ou BPC) de manière à refléter les résultats de l'évaluation. Voici des exemples de meilleures pratiques en matière de mesure de la gestion des risques et d'établissement de rapports au niveau individuel :

Environnement Canada a procédé à des opérations à grande échelle d'apprentissage organisationnel pendant la période de formation qui a suivi l'adoption de la LCPE 1999. L'examen opérationnel de 2001-2002 a constitué la principale initiative d'apprentissage organisationnel et de planification. Des activités officielles d'apprentissage organisationnel se sont tenues dans la plupart des domaines de programmes. Ce sont entre autres :

Cette sous-section présente les constatations de l'équipe d'évaluation relatives aux critères suivants d'évaluation, qui devraient permettre d'estimer le potentiel, au ministère, d'obtention des résultats prévus en ce qui regarde la LCPE 1999 :

Dans la plupart des domaines, il est trop tôt pour déterminer si des progrès démontrables ont été obtenus, ou pour présenter des rapports à cet égard, du fait que :

Quoi qu'il en soit, Environnement Canada a obtenu des résultats démontrables dans les domaines suivants qui sont bien documentés (pour plus de détails, consulter la section 2) :

Malgré ce qui précède, l'évaluation a permis de constater que dans la plupart des domaines de programmes, des objectifs environnementaux à long terme n'ont pas été arrêtés, mais plutôt qu'on a mis l'accent sur la mesure de l'état d'avancement d'activités prévues ou du degré d'obtention de résultats projetés, et sur l'établissement de rapports. Tant qu'il n'aura pas comblé les lacunes sur le plan de la définition et de la mesure d'objectifs, ainsi que sur celui de la rédaction de rapports, le ministère devra surmonter de grands défis pour établir l'existence de progrès démontrables au regard des résultats prévus par la loi.

Les résultats prévus seront sans doute obtenus dans les domaines auxquels le comité exécutif du Service de la protection de l'environnement, responsable de la gestion du secteur d'activité Environnement sain, a accordé la plus haute priorité. Il s'agit notamment de :

Il est peu probable que les résultats prévus soient obtenus sans que des changements soient apportés aux plans en vigueur ou sans modification des ressources octroyées dans les domaines concernant :

L'équipe d'évaluation n'a pas été en mesure de déterminer si le ministère est en bonne voie de parvenir aux résultats prévus en ce qui concerne la gestion en général des risques, la promotion de la conformité et l'application de la loi :

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