Plan de gestion du requin griset (Hexanchus griseus) et du milandre (Galeorhinus galeus) au Canada [proposition] 2012

- Préface
- Autorités responsables
- Auteurs
- Remerciements
- Évaluation environmentale stratégique
- Sommaire
- 1. Renseignements sur l'espèce
- 2.0 Gestion
- 3. Calendrier de mise en oeuvre proposé
- 4. Plans connexes
- 5. Références
- 6. Personnes-ressources
- Annexe 1 : Participants à l’atelier technique sur le plan de gestion du requin griset et du milandre
- Annexe 2 : Dossier sur la collaboration et la consultation
- Annexe 3 : Terminologie des caractéristiques des menaces
- Annexe 4 : Zones établies par la Commission des pêches maritimes du Pacifique (CPMP)
La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. La Loi est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à « favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées ».
Selon la LEP, une espèce préoccupante est une espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou une espèce en voie de disparition par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard. Les espèces préoccupantes sont inscrites à la Liste des espèces en péril de la LEP.
Selon la LEP, un plan de gestion est un document de planification axé sur l’action qui désigne les activités de conservation et les mesures relatives à l’utilisation des terres qu’il faut prendre pour éviter, à tout le moins, que l’espèce préoccupante ne devienne menacée ou en voie de disparition. Pour de nombreuses espèces, le but ultime d’un plan de gestion est d’atténuer les menaces d’origine anthropique et de retirer l’espèce de la Liste des espèces en péril. Le plan fixe des buts et des objectifs, recense les menaces et décrit les principales activités à entreprendre pour les atténuer.
L’élaboration de plans de gestion est obligatoire en vertu des articles 65 à 72 de la LEP.
Le plan de gestion doit être préparé au plus tard trois ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril. Dans le cas des espèces qui ont été inscrites au moment de l’entrée en vigueur de la LEP, le délai est de cinq ans.
Les orientations contenues dans le plan de gestion permettront aux entités responsables, aux collectivités, aux utilisateurs des terres et aux conservationnistes de mettre en œuvre des mesures de conservation qui auront des effets préventifs ou réparateurs. Le manque de certitude scientifique ne doit pas servir de prétexte pour retarder la prise de mesures efficaces susceptibles d’empêcher que la situation d’une espèce en péril ne s’aggrave; la mise en œuvre de telles mesures pourrait même éviter des dépenses ultérieures importantes.
Cette série présente les plans de gestion élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites et que les plans de gestion actuels seront mis à jour.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de conservation, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.
Citation recommandée :
Pêches et Océans Canada. 2012. Plan de gestion du requin griset (Hexanchus griseus) et du milandre (Galeorhinus galeus) au Canada [proposition]. Série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. vii + 47 p.
Exemplaires supplémentaires
Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public des espèces en péril.
Illustration de la couverture : Pêches et Océans Canada, 2012.
Also available in English under the title:
Management Plan for the Bluntnose Sixgill Shark (Hexanchus griseus) and Tope Shark (Galeorhinus galeus) in Canada [Proposed]
©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2012. Tous droits réservés.
ISBN En3-5/29-2012F-PDF
Catalogue no. 978-1-100-98434-6
Le contenu du présent document (sauf les illustrations) peut être utilisé sans permission, à condition que la source soit adéquatement citée.
Le requin griset et le milandre sont des poissons marins qui relèvent de la responsabilité du gouvernement fédéral. La Loi sur les espèces en péril (LEP, article 65) exige que les ministres compétents préparent des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes. Le requin griset et le milandre ont été inscrits comme étant des espèces préoccupantes en vertu de la LEP en 2009. L’élaboration du présent plan de gestion a été dirigée par Pêches et Océans Canada – Région du Pacifique, en collaboration et en consultation avec un grand nombre de personnes, d’organismes et d’agences gouvernementales, comme on l’indique ci-après. Le plan de gestion respecte les exigences de la LEP pour ce qui est du contenu et du processus (LEP, articles 65-68).
La réussite de la conservation de ces espèces dépend de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties qui s’associeront à la mise en œuvre des orientations formulées dans le présent plan et ne pourra reposer sur Pêches et Océans Canada, sur l’Agence Parcs Canada ou sur une autre instance uniquement. Le présent plan conseille les entités et les organismes qui peuvent participer ou qui souhaitent participer aux activités de conservation de ces espèces. Dans l’esprit de l’Accord national pour la protection des espèces en péril, le ministre des Pêches et des Océans et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada invitent toutes les entités responsables ainsi que tous les Canadiens à se joindre à Pêches et Océans Canada et à l’Agence Parcs Canada pour appuyer le présent plan et le mettre en œuvre au profit du requin griset, du milandre et de l’ensemble de la société canadienne. Les ministres rendront compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.
Pêches et Océans Canada
Agence Parcs Canada
L’équipe technique de 2010-2011 responsable du requin griset et du milandre a élaboré le présent plan de gestion pour Pêches et Océans Canada. La section 5 présente la liste des membres de l’équipe technique.
Pêches et Océans Canada (MPO) tient à remercier Gordon (Sandy) McFarlane pour sa contribution à l’élaboration du présent plan de gestion. Heather Brekke, de la Direction de la gestion des écosystèmes, Adam Keizer, de l’Unité de gestion des poissons de fond du MPO, Jackie King et Romney McPhie, du secteur des Sciences du MPO, et Jennifer Yakimishyn, de l’Agence Parcs Canada, ont fourni de précieux conseils et ont examiné le document. Le MPO tient également à remercier tous les participants à l’atelier technique sur le plan de gestion du requin griset et du milandre (la liste des participants se trouve à l’annexe I). Le compte rendu de l’atelier a fourni de précieux avis scientifiques et techniques qui ont permis de finaliser le présent plan de gestion.
Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une évaluation environnementale stratégique (EES) est menée pour tous les documents de planification du rétablissement de la LEP. Une telle évaluation vise à assurer la prise en compte de considérations environnementales lors de l’élaboration de projets de politiques, de plans et de programmes publics afin de favoriser une prise de décisions éclairée sur le plan environnemental.
La planification du rétablissement profitera aux espèces en péril et à la biodiversité en général. Il est toutefois reconnu que des programmes peuvent produire, sans que cela soit voulu, des effets environnementaux négatifs qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales prend expressément en compte tous les effets environnementaux, notamment les impacts possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont intégrés directement au plan proprement dit et sont également résumés ci-après.
Le présent plan de gestion sera manifestement bénéfique pour l’environnement en favorisant la conservation du requin griset et du milandre. La possibilité que ce plan ait des effets négatifs non voulus sur d’autres espèces a été prise en considération. L’EES permet de conclure que le présent plan profitera manifestement à l’environnement et qu’il n’entraînera aucun effet négatif important. Les mesures prises pour protéger le requin griset et le milandre des effets découlant des menaces pesant sur ces espèces seront vraisemblablement bénéfiques pour la conservation des autres espèces marines. En outre, les efforts consentis pour favoriser la conservation de ces espèces permettront probablement d’ajouter aux données sur les autres requins et espèces marines ainsi que sur les processus océanographiques. Le lecteur est invité à se reporter aux sections suivantes du document : Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques; Rôle écologique; Facteurs limitatifs; Mesures à prendre.
Le requin griset (Hexanchus griseus) et le milandre (Galeorhinus galeus) sont deux poissons marins qui ont été inscrits en tant qu’« espèces préoccupantes » à la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en mars 2009. Cette inscription faisait suite à la désignation des deux espèces comme étant « préoccupantes » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2007.
Le requin griset est un prédateur opportuniste largement réparti dans les mers tempérées et tropicales autour du globe. Il fréquente vraisemblablement une vaste fourchette de profondeurs (de la surface à 2500 m) dans l’ensemble des eaux canadiennes du Pacifique, y compris les bras de mer, les eaux du plateau et du talus continentaux ainsi que le détroit de Georgia. On estime que l’âge à la maturité se situe entre 11 et 14 ans chez le mâle et entre 18 et 35 ans chez la femelle, et que la longévité peut atteindre 80 ans. La longueur maximale est de 350 cm chez le mâle et de 480 cm chez la femelle. On ignore quelle est l’abondance actuelle de l’espèce dans les eaux canadiennes du Pacifique.
Le milandre, aussi appelé requin-hâ ou et requin à grands ailerons, est un prédateur opportuniste présent dans l’ensemble des mers tempérées et subtropicales, entre les latitudes 68° N et 55° S. Dans les eaux canadiennes du Pacifique, il est principalement présent dans les eaux du plateau continental, à une profondeur variant de la surface à 471 m, le long de l’île de Vancouver, du détroit de la Reine-Charlotte et du détroit d’Hécate. Selon les signalements, les milandres observés dans ces eaux sont surtout des mâles adultes. On estime que l’âge à la maturité se situe entre 12 et 17 ans chez le mâle et entre 13 et 15 ans chez la femelle, avec une longévité d’au moins 45 ans. La longueur maximale est de 175 cm chez le mâle et de 195 cm chez la femelle. On ignore quelle est l’abondance actuelle de l’espèce dans les eaux canadiennes du Pacifique.
Les facteurs limitatifs sont des processus naturels qui limitent la taille ou la croissance de la population, tandis que les menaces (d’origine naturelle et anthropique) ont causé, causent ou peuvent causer des dommages, la mort ou des changements comportementaux chez une espèce en péril, ou encore la destruction ou la dégradation de son habitat à un degré qui a une incidence sur l’ensemble de la population. Le requin griset et le milandre sont limités par les processus ascendants et descendants qui ont un impact sur le taux intrinsèque d’accroissement de leur population, la disponibilité des proies, le succès du recrutement ainsi que les taux de mortalité.
Les principales menaces signalées à l’égard de ces espèces sont l’emmêlement dans des engins de pêche et les prises accessoires. Parmi les autres menaces relevées, mentionnons la pollution, la perte ou la dégradation de l’habitat, les changements climatiques et océanographiques ainsi que le harcèlement. Les menaces historiques comprennent la pêche dirigée et l’emmêlement/les prises accessoires. Comme ces populations migrent dans l’ensemble du Pacifique Nord-Est, on ignore si les menaces présentes à l’extérieur des eaux canadiennes du Pacifique ont un impact sur ces populations.
Le but de la gestion du requin griset et du milandre est de maintenir l’abondance de ces espèces dans les eaux canadiennes du Pacifique à un niveau égal ou supérieur aux effectifs actuels. Les objectifs de gestion et les mesures qui en découlent ont été relevés dans le présent plan afin de soutenir le but de la gestion. Le tableau 6 résume les mesures recommandées à l’appui du but et des objectifs de gestion. Les activités mises en œuvre par Pêches et Océans Canada seront fonction de la disponibilité du financement et des autres ressources nécessaires.
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