Rapport annuel de 2018 sur la Loi sur les espèces en péril : chapitre 4

4. Planification du rétablissement des espèces inscrites

Une fois qu’une espèce est inscrite à l’annexe 1, la LEP prévoit des obligations liées à la planification du rétablissement. Les programmes de rétablissement, les plans d’action et les plans de gestion proposés sont publiés dans le Registre public des espèces en péril pour une période de consultation publique de 60 jours. Les ministres compétents étudient les commentaires qui leur ont été présentés et apportent les modifications qu’ils estiment indiquées. Les textes définitifs des programmes de rétablissement, des plans d’action et des plans de gestion sont publiés dans le registre dans les 30 jours suivant l’expiration de la période de consultation publique. Cinq ans après l’entrée en vigueur d’un programme de rétablissement, d’un plan d’action ou d’un plan de gestion, le ministre compétent doit produire des rapports sur les progrès effectués dans l’atteinte des objectifs fixés.

Voici les étapes d’un programme de rétablissement :

  1. déterminer les menaces qui pèsent sur l’espèce et son habitat;
  2. désigner, dans la mesure du possible, l’habitat essentiel;
  3. établir des objectifs en matière de population et de répartition pour l’espèce.

Les plans d’action décrivent les projets ou les activités nécessaires pour atteindre les objectifs énoncés dans le programme de rétablissement. Cela inclut l’information sur l’habitat de l’espèce et sur les mesures envisagées pour le protéger, et une évaluation des coûts et des avantages socioéconomiques. Les plans de gestion exposent les mesures de conservation nécessaires pour empêcher qu’une espèce inscrite comme préoccupante ne devienne menacée ou en voie de disparition, mais ils ne désignent pas l’habitat essentiel.

4.1 Activités de planification du rétablissement en 2018

Aux termes de la LEP, les ministres compétents sont tenus de préparer des programmes de rétablissement et des plans d’action pour les espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées, ainsi que des plans de gestion pour les espèces préoccupantes.

4.1.1 Programmes de rétablissement

En 2018, ECCC a publié des programmes de rétablissement proposés pour huit espèces et des programmes de rétablissement définitifs pour 17 espèces. L’APC a publié un programme de rétablissement définitif pour une espèce, et le MPO a publié un programme de rétablissement proposé pour une espèce et des programmes de rétablissement définitifs pour cinq espèces.

Le tableau 4 énumère les programmes de rétablissement publiés dans le Registre public des espèces en péril en 2018.

Tableau 4. Espèces dont le programme de rétablissement a été publié en 2018, par ministère compétent
Ministère compétent Programmes de rétablissement définitifs : espèces Programmes de rétablissement proposés : espèces
Environnement et Changement climatique Canada
  • Ginseng à cinq foliolesa
  • Tortue mouchetée (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent)a
  • Limace-prophyse bleu-gris
  • Couleuvre à petite tête
  • Engoulevent bois-pourria
  • Renard gris
  • Petite chauve-souris brunea
  • Colin de Virginie
  • Chauve-souris nordique a
  • Liparis à feuilles de lis
  • Lespédèze de Virginie
  • Lipocarphe à petites fleurs
  • Tortue-molle à épinesa
  • Tortue ponctuéea
  • Pipistrelle de l’Est a
  • Aster à rameaux étalésa
  • Bison des boisa
  • Leptoge à grosses spores
  • Éléocharide géniculée (population des montagnes du Sud)
  • Hydraste du Canada
  • Céphalanthère d’Austin
  • Gomphe ventru
  • Tortue peinte de l'ouest (population de la côte du Pacifique)
  • Aster à rameaux étalés
  • Paruline polyglotte de la sous espèce virens
Parcs Canada
  • Autour des palombes de la sous-espèce laingi
  • aucun
Pêches et Océans Canada
  • Phoque commun de la sous-espèce des Lacs des Loups Marins
  • Épaulard (population océanique du Pacifique Nord-Est)a
  • Épinoche à trois épines de type lentique du lac Misty
  • Épinoche à trois épines de type lotique du lac Misty
  • Naseux moucheté
  • Épaulard (population océanique du Pacifique Nord‑Est)

a Parcs Canada est également un ministère compétent pour cette espèce, puisque celle ci est présente sur les terres ou dans les eaux que l’Agence gère.

4.1.2 Plans d’action

Un plan d’action expose les mesures de conservation à prendre pour traiter les menaces qui pèsent sur l’espèce et atteindre les objectifs en matière de population et de répartition définis dans le programme de rétablissement. Un plan d’action peut comprendre une désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible, selon la meilleure information accessible et conformément au programme de rétablissement.

En 2018, ECCC a publié un plan d’action proposé visant deux espèces et des plans d’action définitifs pour dix espèces, dont 5 sont incluses dans un plan d'action multi-espèces. L’APC a publié un plan d’action plurispécifique définitif pour 16 espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées inscrites à la liste de la LEP qui se trouvent sur des terres et des eaux gérées par l’APC. Le MPO a publié des plans d’action proposés pour 21 espèces et des plans d’action définitifs pour 15 espèces.

Le tableau 5 énumère les espèces pour lesquelles un plan d’action a été publié en 2018.

Tableau 5. Espèces pour lesquelles un plan d’action a été publié en 2018
Ministère compétent Plans d’action définitifs Plans d’action proposés
Environnement et Changement climatique Canada
  • Saule des landes
  • Benoîte de Peck
  • Braya de Fernaldb
  • Braya de Long
  • Caribou des bois (population boréale)
  • Plan d’action plurispécifique pour la flore de la plaine côtière de l’Atlantique au Canada :
    • Coréopsis rose
    • Droséra filiforme
    • Hydrocotyle à ombelleb
    • Lophiolie dorée
    • Sabatie de Kennedy
  • Plan d’action pour l’érioderme boréal (population de l’Atlantique) et l’érioderme mou au Canada
    • Érioderme boréal Felt Lichen (population de l’Atlantique)b
    • Érioderme moub
Parcs Canada

  • Plan d’action plurispécifiques - Réserve de parc national des Îles-Gulf (16 espèces)
  • Aucun
Pêches et Océans Canada
  • Corégone de l’Atlantique
  • Tête carminée
  • Dard de sable (populations de l’Ontario)
  • Physe d’eau chaude
  • Ptychobranche réniforme
  • Chat-fou du Nord
  • Épioblasme ventrue
  • Villeuse haricot
  • Chabot des montagnes Rocheuses (population du versant est)
  • Obovarie ronde
  • Pleurobème écarlate
  • Mulette du Necturus
  • Épioblasme tricorne
  • Lamproie de l’ouest (population du ruisseau Morrison)
  • Méné d’argent de l’Ouest
  • Rorqual bleu (population de l’Atlantique)b
  • Dard de sable (populations de l’Ontario)
  • Ptychobranche réniforme
  • Sucet de lacb
  • Tortue luth (population de l’Atlantique)b
  • Mulette feuille d’érable (population des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent)
  • Épinoche à trois épines de type lentique du lac Misty
  • Épinoche à trois épines de type lotique du lac Misty
  • Épioblasme ventrue
  • Loup à tête large
  • Épinoche à trois épines benthique du lac Paxton
  • Épinoche à trois épines limnétique du lac Paxton
  • Méné camusb
  • Éperlan arc-en-ciel (population d’individus de petite taille du lac Utopia)
  • Épioblasme tricorne
  • Naseux moucheté
  • Loup tacheté
  • Épinoche limnétique à trois épines du ruisseau Vananda
  • Lamproie de Vancouver

b Parcs Canada est également un ministère compétent pour cette espèce, puisque celle ci est présente sur les terres ou dans les eaux que l’Agence gère.

Remarque : Une espèce peut être visée par plus d’un plan d’action plurispécifique.

4.1.3 Désignation de l’habitat essentiel

La LEP définit « l’habitat essentiel » comme étant « l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ». Les ministres compétents doivent désigner l’habitat essentiel des espèces d’après la meilleure information disponible.

En 2018, ECCC a publié des programmes de rétablissement définitifs dans lesquels l’habitat essentiel de 15 espèces était désigné et des programmes de rétablissement proposés dans lesquels l’habitat essentiel de sept espèces était désigné.

L’APC a désigné l’habitat essentiel d’une espèce (autour des palombes de la sous espèce laingi) dans un programme de rétablissement définitif, ainsi que de l’habitat essentiel supplémentaire pour une espèce (onagre à fruits tordus) dans le plan d’action définitif visant des espèces multiples dans la réserve de parc national du Canada des Îles-Gulf.

Le MPO a publié cinq programmes de rétablissement définitifs et deux plans d’action définitifs dans lesquels l’habitat essentiel de neuf espèces était désigné. Le MPO a également publié trois programmes de rétablissement proposés, un plan d’action proposé et trois programmes de rétablissement et plans d’action (combinés) proposés dans lesquels l’habitat essentiel de 15 espèces était désigné.

4.1.4 Plans de gestion

Une espèce préoccupante est une espèce qui peut devenir une espèce menacée ou une espèce en voie de disparition par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard. En vertu de la LEP, les ministres compétents doivent élaborer des plans de gestion pour les espèces préoccupantes. Un plan de gestion se distingue d’un programme de rétablissement et d’un plan d’action par le fait qu’il fixe des mesures de conservation visant à empêcher qu’une espèce préoccupante ne devienne menacée ou en voie de disparition, et ne désigne pas d’habitat essentiel. Au besoin, ces plans de gestion peuvent être préparés pour de multiples espèces à l’échelle d’un écosystème ou d’un paysage.

Le tableau 6 énumère les espèces pour lesquelles un plan de gestion a été publié en 2018.

Tableau 6. Espèces pour lesquelles un plan de gestion a été publié en 2018
Ministère compétent Plans de gestion définitifs : espèces Plans de gestion proposés : espèces
Environnement et Changement climatique Canada
  • Guillemot à cou blancc
  • Caribou de la toundra (population Dolphin-et-Union)c
  • Grenouille-à-queue côtièrec
  • Psilocarphe nain (population des Prairies)
  • Calochorte de Lyall
  • Hibou des maraisc
  • Tortue peinte de l'Ouest (population intramontagnarde - des Rocheuses)
  • Aster fausse‑prenanthe
Parcs Canada
  • Aucun
  • Aucun
Pêches et Océans Canada
  • Alasmidone renflée
  • Lamproie du Nord (populations des Grands Lacs et du haut Saint‑Laurent)c
  • Chevalier de rivièrec
  • Lampsile fasciolée
  • Meunier des montagnes (populations du Pacifique)
  • Chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant ouest)
  • Chabot à tête courte
  • Sébaste aux yeux jaunes (population des eaux intérieures de l’océan Pacifique)d
  • Sébaste aux yeux jaunes (population des eaux extérieures de l’océan Pacifique)d

c Parcs Canada est également un ministère compétent pour cette espèce, puisque celle-ci est présente sur les terres ou dans les eaux que l’Agence gère.

d Parcs Canada pourrait aussi être un ministère compétent pour cette espèce, sous réserve de confirmation des données d’occurrence.

4.2 Protection de l’habitat essentiel

En 2018, ECCC a protégé l’habitat essentiel du renard véloce, du pipit de Sprague et du plectrophane à ventre noir dans l’unité 11 de la réserve nationale de faune des Prairies.

En 2018, le ministre, à titre de ministre responsable de Parcs Canada, a pris un arrêté pour protéger l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien) sur le territoire domanial fédéral. Le ministre a aussi proposé un arrêté visant à protéger l’habitat essentiel du caribou des bois (population boréale) sur le territoire géré par le gouvernement fédéral, en vertu de l’article 58 de la LEP.

ECCC a publié deux rapports d’étape en vertu de l’article 63 de la LEP qui présentent les mesures prises pour protéger l’habitat essentiel du caribou des bois (population boréale).

L’APC a protégé l’habitat essentiel de 11 espèces dans sept parcs nationaux, réserves de parc national et autres terres et eaux gérées par l’Agence :

Le MPO a publié 14 arrêtés de protection de l’habitat essentiel pour les espèces aquatiques en péril suivantes :

Le MPO a également publié un arrêté proposé pour protéger l’habitat essentiel du saumon atlantique, population de l’intérieur de la baie de Fundy.

Afin d’assurer une meilleure protection des espèces aquatiques en péril, le MPO encourage les personnes qui envisagent de réaliser un projet de construction à consulter le site Web Carte des espèces aquatiques en péril pour voir où se trouvent ces espèces et planifier leur projet en conséquence.

Les provinces et les territoires ont la responsabilité première de la gestion des terres hors du territoire domanial fédéral ainsi que des ressources naturelles et des espèces qui s’y trouvent. Cette responsabilité comprend la protection de l’habitat des espèces non aquatiques en péril sur ces terres et la mise en œuvre de mesures de protection en vertu de leur législation et de leurs programmes.

4.3 Évaluation des menaces imminentes

En 2018, ECCC a entrepris des travaux pour évaluer les menaces pesant sur la survie ou le rétablissement des espèces en péril en réponse aux pétitions reçues de diverses parties prenantes. Ce travail a consisté à consulter les gouvernements provinciaux et municipaux concernés, des groupes autochtones, ainsi que des représentants de l'industrie et du milieu universitaire, et à analyser les informations reçues au cours de ce processus. Les résultats de ces évaluations, une fois terminés, serviront à guider le ministre compétent pour se faire une opinion sur la question de savoir si une espèce est confrontée ou non à une menace imminente pour sa survie ou son rétablissement.

En 2018, deux espèces se sont trouvées confrontées à des menaces imminentes.

4.4 Activités de rétablissement

Pour soutenir le rétablissement des espèces en péril, les biologistes du gouvernement du Canada à l’échelle du pays ont dirigé ou appuyé des dizaines d’activités, notamment des projets de recherche, d’éducation et de sensibilisation, de remise en état ou d’amélioration de l’habitat, de surveillance, d’évaluation, etc.

4.4.1 Activités de rétablissement des ministères compétents

En 2018, ECCC a dirigé ou appuyé de nombreuses activités visant le rétablissement d’espèces en péril. ECCC a progressé dans l’élaboration d’accords de conservation en vertu de l’article 11, lesquels constituent des outils permettant de rassembler des partenaires qui s’engagent à prendre des mesures de conservation au profit d’espèces en péril. En 2018, 42 accords de conservation ont été conclus avec des propriétaires fonciers de l’Ontario dans le cadre du programme Partenariat relatif aux espèces en péril présentes sur les terres agricoles. ECCC a également progressé dans la négociation d’accords de conservation du caribou des bois (population boréale) et a investi environ 13 millions de dollars dans la conservation du caribou boréal et du caribou des montagnes du Sud durant l’exercice 2018‑2019, dans le cadre du Fonds de la nature du Canada. Un accord de conservation final a été signé avec le Québec (l'accord de partage des coûts pour la mise en œuvre de l'accord de collaboration pour la protection et le rétablissement des espèces en péril au Québec s'applique au caribou boréal et à son habitat), et deux accords de principe ont été conclus avec la Saskatchewan et les Territoires du Nord-Ouest, pour faire progresser les mesures de conservation telles que la planification au niveau du paysage et la gestion de l'habitat et de la population, entre autres. Des négociations ont commencé sur d'éventuels accords de conservation avec trois Premières nations.

En 2018, l’APC a mis en oeuvre des activités de rétablissement dans des lieux patrimoniaux protégés et à proximité, y compris des activités de recherche, des activités de remise en état de l’habitat et des activités de sensibilisation et d’éducation du public. L’APC a réalisé plusieurs projets en partenariat avec des organisations non gouvernementales, des établissements d’enseignement, des citoyens et des collectivités autochtones. Les projets visent à remettre en état et à améliorer des écosystèmes ainsi qu’à rétablir des espèces en péril, notamment :

En 2018, le MPO a mis en oeuvre des activités de rétablissement, notamment de la recherche, l’installation d’affiches sur la réglementation à des endroits stratégiques, l’établissement de partenariats avec des responsables provinciaux de la conservation de la faune afin d’échanger des connaissances et d’établir des relations pour la protection des espèces, d’éventuels projets de remise en état de l’environnement et des visites de sites ciblées.

Le personnel du Programme d’intervention auprès des mammifères marins du MPO et des organisations partenaires externes a mené 287 interventions auprès d’espèces en péril à l’échelle nationale, notamment :

Les renseignements obtenus grâce à ces interventions aident le MPO à surveiller et à évaluer l’ampleur des menaces posées par ces formes de nuisance, et à trouver des moyens de réduire le nombre d’enchevêtrements et de collisions avec des navires. Les activités de sensibilisation renseignent le public sur les façons de protéger les mammifères marins et d’éviter de leur nuire.

4.4.2 Programme d’intendance de l’habitat

Le Programme d’intendance de l’habitat (PIH) du gouvernement du Canada a été créé en 2000 dans le cadre de la Stratégie nationale pour la protection des espèces en péril du gouvernement du Canada. Les objectifs généraux du PIH consistent à contribuer au rétablissement des espèces en péril et à empêcher que d’autres espèces deviennent préoccupantes sur le plan de la conservation, en faisant participer les Canadiens et les Canadiennes de toutes les sphères de la société à des mesures de conservation des espèces sauvages.

Les données disponibles les plus exhaustives sur le PIH sont celles de l’exercice 2017-2018. Le PIH, cogéré par ECCC, le MPO et l’APC, est administré par ECCC à l’échelle régionale. Les conseils régionaux de mise en oeuvre regroupent des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi que divers autres intervenants. Ces conseils donnent leurs avis sur les priorités et sur la sélection des projets pour leur région respective. Le financement dans le cadre du PIH est divisé en deux volets distincts :

  1. Le volet des espèces en péril
  2. Le volet de la prévention

Le volet des espèces en péril du PIH est axé sur des projets de rétablissement des espèces en péril inscrites à l’annexe 1 de la LEP. Voici ses objectifs :

Durant l’exercice 2017-2018, 137 nouveaux projets et 86 projets pluriannuels déjà approuvés pour lesquels 176 personnes ou organisations ont reçu du financement, ont contribué au rétablissement de plus de 242 espèces inscrites à la LEP partout au Canada. Un total de 13 millions de dollars en financement du volet des espèces en péril du PIH a été accordé à ces projets, et des investissements additionnels de 32,2 millions de dollars (en espèces et en nature) ont été obtenus des partenaires, pour un investissement total de 45 millions de dollars.

Ces contributions ont permis de soutenir les efforts d'intendance dans tout le Canada, qui ont abouti à la protection d'un peu plus de 3 160 ha de terres, dont 6 ha par des moyens juridiquement contraignants, tels que l'acquisition ou les servitudes de conservation, et un peu plus de 3 100 ha de terres par des moyens non juridiquement contraignants, tels que les accords de conservation. Le programme a également soutenu l'amélioration ou la restauration de plus de 115 ha de terres et de 5 km de littoral. Les projets financés ont directement touché 31 espèces inscrites sur la liste de la LEP, principalement grâce à une sensibilisation accrue des autochtones aux espèces en péril et à l'élaboration de stratégies, de lignes directrices et de pratiques ou à la réalisation d'études de surveillance, d'enquêtes et d'inventaires.

Le volet de la prévention du PIH est axé sur des projets visant des espèces qui ne sont pas inscrites à l’annexe 1 de la LEP afin d’empêcher qu’elles ne deviennent préoccupantes sur le plan de la conservation. Il a les mêmes objectifs que le volet des espèces en péril.

Durant l’exercice 2017-2018, le volet de la prévention du PIH a financé 41 nouveaux projets et 29 projets pluriannuels déjà approuvés visant à empêcher que des espèces deviennent préoccupantes sur le plan de la conservation. Un total de plus de 2,7 millions de dollars en financement du volet de la prévention du PIH a été accordé à ces projets, et des investissements additionnels de 7,6 millions de dollars (en espèces et en nature) ont été obtenus des partenaires, pour un investissement total de 10,3 millions de dollars.

Ces contributions ont permis de soutenir des activités d’intendance dans tout le pays et de protéger plus de 1 800 ha de terres, dont plus de 640 ha par des mécanismes juridiquement contraignants, comme l’acquisition de terres ou des servitudes de conservation. Des mesures de protection non contraignantes sur le plan juridique ont été mises en place dans le cadre d’accords de conservation écrits conclus avec des propriétaires fonciers, ce qui représente plus de 1 200 ha, soit plus de 140 ha visés par des accords de conservation renouvelés et plus de 1 000 ha visés par de nouveaux accords de conservation. Le programme a aussi permis d’améliorer ou de remettre en état plus de 2 600 ha de terres et 18 km de littoral. On peut en savoir plus sur le programme en consultant le site Web du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril ou, pour le MPO, le site Web du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces aquatiques en péril.

4.4.3 Fonds autochtone pour les espèces en péril

Le Fonds autochtone pour les espèces en péril (FAEP), établi en 2004, permet aux organisations et aux collectivités autochtones du Canada de participer aux efforts de conservation et de rétablissement des espèces en péril. Le programme contribue également à la protection et au rétablissement de l’habitat essentiel ou des habitats d’importance pour des espèces en péril dans les réserves des Premières Nations ou près de celles-ci, ou encore sur les terres et dans les eaux utilisées traditionnellement par les peuples autochtones.

Le FAEP est cogéré par ECCC, le MPO et l’APC, avec l’aide de Relations Couronne‑Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) et d’organisations autochtones nationales. Il est administré par ECCC et le MPO à l’échelle régionale. Les équipes de gestion régionales sont composées de représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, de représentants autochtones et de divers autres intervenants. Ces équipes donnent leurs avis sur les priorités et la sélection des projets pour leur région respective.

Les données disponibles les plus exhaustives sur le FAEP sont celles de l’exercice 2017‑2018. Comme pour le PIH, le financement dans le cadre du FAEP est divisé en deux volets distincts :

Le volet des espèces en péril du FAEP est axé sur des projets de rétablissement des espèces en péril inscrites à l’annexe 1 de la LEP et a les objectifs suivants :

Durant l’exercice 2017-2018, le volet des espèces en péril du FAEP :

Exemple de réussite – Renforcement de la gouvernance du saumon grâce à la collaboration et à la recherche, une réalisation du FAEP

Espèce importante sur le plan culturel pour les Mi’kmaqs de la Nouvelle-Écosse, le saumon atlantique de l’est du Cap Breton a été évalué par le COSEPAC comme étant en voie de disparition.

Le programme FAEP a versé 92 894 $ à l’Unama’ki Institute of Natural Resources (UINR) pour renforcer la gouvernance de la population de saumons atlantiques de l’est du Cap Breton. Des activités ont été menées près des zones de pêche traditionnelles des Mi'kmaqs dans plusieurs rivières, notamment les rivières Middle, Baddeck et North, que l’on croit abriter une grande proportion de la population actuelle.

Les activités de surveillance comprenaient l’utilisation de méthodes de marquage recapture pour déterminer l’abondance des saumoneaux dans la rivière Middle, ce qui aidera à estimer la mortalité en mer et comblera ainsi une lacune reconnue dans les données sur l’espèce. Des relevés de pêche électrique dans cinq autres rivières ont permis de déterminer la présence ou l’absence de juvéniles, ce qui a fourni des indications sur l’activité de fraie dans ces réseaux fluviaux. En outre, l’UINR a mené des activités de sensibilisation du public (Mi’kmaqs et non Mi’kmaqs) à la situation et à la conservation du saumon atlantique dans le contexte des droits des Autochtones en concevant un napperon et en distribuant une carte postale résumant le plan de pêche axé sur la conservation aux ménages mi’kmaqs du Cap Breton.

Grâce à ces activités, l’UINR a fourni des données essentielles pour soutenir la conservation et le rétablissement du saumon atlantique de l’est du Cap Breton, tout en faisant la promotion des objectifs de conservation et de la sensibilisation des collectivités aux espèces en péril par des activités ciblées de sensibilisation et d’éducation.

Étude de cas : Utilisation des connaissances autochtones et scientifiques pour le rétablissement des espèces en péril au NunatuKavut – ours blancs et chauves-souris

Ours blanc, Photo : Lewis Campbell

Ours blanc
Photo : Lewis Campbell

En 2017-2018, le Conseil communautaire de NunatuKavut (CCN) a reçu 75 250 $ du volet des espèces en péril du FAEP pour documenter et utiliser les connaissances traditionnelles autochtones (CTA), recenser et surveiller trois espèces en péril et accroître les connaissances et la sensibilisation dans les collectivités du NunatuKavut, dans le sud du Labrador. Les espèces ciblées dans ce projet étaient l’ours blanc (Ursus maritimus), la petite chauve souris brune (Myotis lucifugus) et la chauve souris nordique (Myotis septentrinalis).

L’ours blanc, ou Nanuk en inuktitut, est l’une des espèces les plus emblématiques du Canada et revêt une importance culturelle, spirituelle et économique pour les Inuits. Il est inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en tant qu’espèce préoccupante depuis 2014. En raison de plusieurs observations signalées d’ours blancs dans les collectivités du NunatuKavut et les environs au cours des dernières années, le CCN, dans le cadre de ce projet, a sensibilisé et formé les membres de ces collectivités au sujet du comportement des ours blancs et de la façon de réagir en leur présence, ainsi que de la façon de les escorter hors des collectivités en toute sécurité. Ces activités ont contribué à éliminer le stigmate de la peur dans les collectivités et à prévenir les abattages pour protection de la vie humaine inutiles qui résultent des rencontres entre humains et ours lorsque les ours blancs se trouvent à proximité immédiate des collectivités. De plus, des CTA ont été recueillies au cours des entrevues axées sur la compréhension de l’ours blanc au NunatuKavut avec 11 aînés ou détenteurs de connaissances provenant de quatre collectivités différentes afin de promouvoir la conservation de l’espèce au Labrador et son rétablissement au Canada.

La petite chauve souris brune et la chauve souris nordique sont inscrites à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril depuis 2014. Ces espèces de chauves-souris sont en déclin principalement en raison du syndrome du museau blanc (SMB),une maladie causée par un champignon blanc qui pousse sur les ailes, le museau et les oreilles des chauves souris infectées. Le taux de mortalité des chauves-souris en raison du SMB est parfois supérieur à 90 % dans les sites d’hibernation infectés. Les populations des sites du projet au Labrador sont considérées comme étant en santé, mais quelques cas de SMB ont été signalés à Terre Neuve. Dans le cadre de ce projet financé par le FAEP, le CCN a sensibilisé les Inuits du NunatuKavut à la prévention de la propagation de la maladie par l’empiétement humain, à la réduction du taux de mortalité des chauves-souris et à la prévention de la présence de chauves-souris dans les habitations saisonnières.

Le CCN a tenu des séances d’information publiques au cours desquelles il a distribué 500 exemplaires de documents sur la biologie des chauves-souris, leur habitat et les menaces qui pèsent sur leur état. On a également distribué ces documents dans les salles de classe, où l’on a montré à 30 élèves des exemples de boîtes à chauves-souris faites maison pouvant contribuer à la conservation des chauves-souris. On a également distribué de petites brochures sur les mesures pouvant être prises en cas de présence de chauves-souris dans les greniers ou d’observation des chauves souris en général.

Le volet de la prévention du FAEP met l’accent sur les projets visant d’autres espèces, en plus de celles qui figurent à l’annexe 1 de la LEP, afin d’éviter qu’elles ne suscitent des préoccupations en matière de conservation. Il vise les mêmes résultats que le volet des espèces en péril.

Au cours de l’exercice 2017‑2018 : le volet de la prévention du FAEP a fourni plus de 1,5 million de dollars à 30 nouveaux projets pluriannuels et à 4 projets pluriannuels déjà approuvés pour empêcher que des espèces autres que les espèces en péril inscrites à la liste ne deviennent une préoccupation en matière de conservation; le volet de la prévention du FAEP a obtenu des fonds supplémentaires d’une valeur supérieure à 1,1 million de dollars (en espèces et en nature).

Les bénéficiaires de ces projets comptaient 32 organisations et collectivités autochtones. Les contributions ont également favorisé l’amélioration ou la remise en état de terres totalisant une superficie de plus de 305 ha.

Des renseignements supplémentaires sur le programme se trouvent sur le site Web du Fonds autochtone pour les espèces en péril et sur le site Web du MPO consacré au Fonds autochtone pour les espèces en péril.

Étude de cas : Groupe de mise en œuvre du rétablissement de l’ormeau nordique (GMORON)

En 2005, des représentants du MPO, des collectivités autochtones, du milieu universitaire et d’autres organismes gouvernementaux ont formé le Groupe de mise en œuvre du rétablissement de l’ormeau nordique (GMORON), un groupe de travail technique collaboratif qui participe au rétablissement de l’ormeau nordique (Haliotis kamtschatkana). Le GMORON a été créé pour superviser les activités propres au rétablissement de l’ormeau nordique, notamment l’élaboration et la mise en œuvre de campagnes de communication, la réalisation de recherches et la surveillance de l’état de la population.

Depuis l’élaboration du Programme de rétablissement de l’ormeau nordique au Canada en 2007 et du Plan d’action pour l’ormeau nordique au Canada en 2012, le GMORON s’est concentré sur la coordination et la mise en œuvre des mesures de rétablissement précises indiquées dans ces documents de rétablissement.

Bon nombre des groupes autochtones qui participent au GMORON reçoivent des fonds du Programme d’intendance de l’habitat ou du Fonds autochtone pour les espèces en péril (FAEP) pour mener des activités de rétablissement.

Les projets sur l’ormeau nordique, menés par les membres du GMORON, ont contribué à accroître la capacité des collectivités côtières, à sensibiliser le public à la situation de l’espèce en voie de disparition, à élaborer et à offrir des programmes éducatifs et à atténuer les deux principales menaces qui pèsent sur l’espèce, soit la récolte illégale et le faible taux de recrutement.

À l’avenir, le GMORON continuera de se réunir deux fois par année pour discuter d’une vaste gamme de mesures de rétablissement de l’ormeau nordique et échanger des connaissances, de l’expertise et de nouvelles recherches qui se déroulent dans l’ensemble de la côte de la Colombie-Britannique.

4.4.4 Fonds interministériel pour le rétablissement

Créé en 2002 et géré par ECCC, le Fonds interministériel pour le rétablissement (FIR) appuie les projets relatifs aux espèces en péril entrepris par les ministères, organismes et sociétés d’État du gouvernement fédéral (autres qu’ECCC, le MPO et l’APC). Les projets financés se déroulent principalement sur des terres appartenant à des organismes fédéraux ou administrées par ceux ci, et sont directement liés à la mise en œuvre d’activités définies dans les programmes de rétablissement ou les plans d’action ou à des relevés d’espèces en péril.

Entre sa création en 2002 et la fin de mars 2018, chaque année, le FIR a investi plus de 23,2 millions de dollars dans plus de 720 projets qui appuyaient les efforts de rétablissement, en moyenne, de 50 espèces en péril uniques. Au cours de l’exercice 2017 2018, le FIR a appuyé quatorze projets de cinq ministères fédéraux et d’une société d’État. Collectivement, 670 000 $ en financement de programme et 688 569 $ en fonds obtenus (en espèces et en nature) de responsables de projet et d’autres partenaires ont appuyé les efforts de rétablissement de 68 espèces inscrites à la LEP. En 2017 2018, 72 % des fonds du programme ont servi à financer des mesures de rétablissement et 28 %, à financer des relevés.

4.5 Sensibilisation et éducation

En 2018, ECCC a produit et diffusé de l’information sous diverses formes afin de sensibiliser les Canadiens au rôle qu’ils peuvent jouer dans la protection des espèces en péril et de leur habitat. L’accent a également été mis sur la mobilisation d’autres ministères pour offrir de la formation sur la LEP aux employés qui travaillent directement avec la Loi.

ECCC continue d’informer les Canadiens au sujet des espèces en péril par l’entremise de son partenariat de longue date avec la Fédération canadienne de la faune dans la prestation du programme d’éducation sur les espèces sauvages « Faune et flore du pays », et il élabore et publie des profils d’espèces dans le Registre public des espèces en péril.

L’APC continue de promouvoir la protection des espèces en péril et a élaboré un nouveau processus de planification intégrée de la conformité et de l’application de la loi. Le processus demeurera axé sur la communication proactive avec les visiteurs afin de souligner le lien qui existe entre leurs actions et l’effet qu’elles peuvent avoir sur la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leur habitat.

Les activités de mobilisation du public liées aux espèces en péril se déroulent dans les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation partout au pays. Ces activités comprennent des programmes d’interprétation, des visites sur le terrain, des campagnes dans les réseaux sociaux, des événements spéciaux et des activités de bénévolat, y compris la participation à des projets de remise en état et de surveillance (c.-à-d. la science citoyenne).

De plus, l’APC offre certains programmes de sensibilisation qui visent à rejoindre les jeunes, les familles et les Néo-Canadiens dans les régions urbaines afin d’accroître la sensibilisation, la compréhension et le soutien concernant la protection et le rétablissement des espèces en péril. En 2018, ces programmes englobaient des programmes de sensibilisation lors d’événements spéciaux et de festivals ainsi que dans les installations de plusieurs partenaires (p. ex. zoos et aquariums) dans de grandes villes comme Toronto, Montréal, Vancouver, Winnipeg, Edmonton, Calgary, Halifax et Ottawa. De l’information sur les espèces en péril a également été diffusée par l’entremise du site Web de l’APC, des réseaux sociaux, des médias traditionnels et des organismes qui communiquent avec le public au moyen de divers programmes, articles et sites Web.

Le MPO a poursuivi ses activités d’éducation et de sensibilisation (comme des visites dans les écoles, des foires commerciales, des ateliers et des rencontres avec l’industrie et les collectivités) avec ses partenaires afin d’informer le public au sujet des menaces qui pèsent sur les espèces aquatiques en péril et des moyens de protéger ces espèces. En voici quelques exemples :

Exemple de réussite – Travaux de rétablissement de la truite fardée versant de l’Ouest : une expérience éducative « pratique » à l’Aquarium Ripley

Pour aider à faire passer d’importants messages de conservation sur les espèces envahissantes et la restauration des habitats et des populations, le parc national Banff a élaboré un programme de sensibilisation offert à l’Aquarium Ripley de Toronto, qui s’inspire des travaux de Parcs Canada visant à rétablir la truite fardée versant de l’Ouest génétiquement pure dans son habitat indigène dans le parc.

Le programme consiste en une simple trousse d’exercices sur table qui comprend une réplique de truite fardée versant de l’Ouest, un jeu d’identification du poisson et une activité d’étiquetage du poisson. Il utilise une approche amusante et pratique qui permet aux participants de reproduire le travail effectué par les biologistes de Parcs Canada à l’aide d’outils (étiquettes d’identification, étiqueteuses et outils permettant de simuler la coupe d’ailerons) et de ressources (résultats d’ADN simulés, défi d’identification par photo) semblables pour rétablir cette espèce menacée. Les participants au programme sont en mesure de mettre en pratique et d’apprendre les aspects scientifiques du projet de rétablissement, ce qui leur permet de mieux comprendre les travaux effectués, la façon dont Parcs Canada effectue les travaux à l’appui du rétablissement de la truite fardée versant de l’Ouest et, surtout, les raisons pour lesquelles nous faisons ce travail.

Étude de cas : Affiche d’identification du loup de mer

Dans la région du golfe, le MPO a mené une campagne d’information auprès de l’industrie de la pêche pour aider les pêcheurs à identifier les trois espèces de loups de mer (le loup à tête large et le loup tacheté, tous deux inscrits comme étant des espèces menacées, et le loup atlantique, comme étant une espèce préoccupante). Une affiche d’identification a été présentée aux pêcheurs à toutes les réunions de comités consultatifs des pêches en 2018 et des exemplaires ont été distribués par voie électronique et en version imprimée dans toute la communauté des pêcheurs. Cette affiche visait à clarifier les différences entre les trois espèces et d’autres espèces de poissons qui pourraient prêter à confusion ainsi qu’à améliorer la collecte de renseignements consignés dans le registre de la LEP.

Affiche d’identification du loup de mer. Description longue ci-dessous
Description longue

L'image montre une affiche présentant comment identifier trois espèces de loups de mer, et ce qui les distingue de la loquette d’Amérique, pour laquelle ils sont souvent mal identifiés. L'affiche indique les différences entre les nageoires, les dents et les marques sur le corps.

Étude de cas : Atelier sur les moules d’eau douce

Atelier sur les moules d’eau douce, Photo : MPO

Atelier sur les moules d’eau douce
Photos : MPO

Le MPO, en collaboration avec le Musée du Nouveau Brunswick, a tenu un atelier de deux jours sur les moules d’eau douce à Eel Ground, à l’intention de plusieurs collectivités autochtones du Nouveau Brunswick. L’atelier, qui portait sur l’alasmidonte renflée et la lampsile jaune, toutes deux inscrites à la LEP, a permis aux participants d’en apprendre davantage sur les espèces et le rôle important qu’elles jouent dans les écosystèmes d’eau douce.

4.6 Tendances démographiques des espèces en péril

Pour de nombreuses espèces sauvages en péril, les objectifs en matière de population sont établis dans un programme de rétablissement ou un plan de gestion et sont réévalués périodiquement. L’examen des tendances des populations et des changements dans la catégorie de statut des espèces en péril peut fournir une évaluation préliminaire de l’efficacité des activités de rétablissement, si l’on tient compte du fait qu’il peut falloir plusieurs années pour parvenir au rétablissement. Le résumé suivants est tiré du programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement (ICDE) et les résultats actuels se trouvent sur le site Web des indicateurs environnementaux.

4.6.1 Indicateur du changement de statut des espèces sauvages

L’identification des espèces sauvages en péril est la première étape vers la protection de ces espèces. Les espèces sauvages précédemment désignées comme étant en péril sont réévaluées, habituellement après 10 ans, pour déterminer si leur statut a changé. L’indicateur du changement de statut des espèces sauvages en péril permet de rendre compte des changements dans la désignation des espèces sauvages évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

En avril 2018, des 479 espèces sauvages qui ont été réévaluées et pour lesquelles suffisamment de données étaient accessibles afin de déterminer s’il y a eu un changement de situation : 312 (65 %) ne présentaient aucun changement de situation, 86 (18 %) faisaient partie d’une catégorie à faible risque et 81 (17 %) faisaient partie d’une catégorie à risque élevé (Figure 5). Des 15 espèces sauvages classées comme étant en voie de disparition (une espèce sauvage menacée de disparition imminente du pays ou de la planète) dans l’évaluation précédente qui ont été récemment réévaluées (novembre 2017 et avril 2018), la majorité (12 espèces sauvages ou 80 %) est demeurée dans la catégorie des espèces en voie de disparition et les trois autres espèces sauvages ont été classées dans une catégorie de risque plus faible et ne sont plus considérées comme étant en voie de disparition. De plus, quatre espèces sauvages qui faisaient partie d’une catégorie à plus faible risque lors de l’évaluation précédente ont été désignées comme étant en voie de disparition dans le cadre de la réévaluation.

Changements de statut des espèces sauvages en péril au Canada, avril 2018. Description longue ci-dessous

Remarque : Dans cette analyse, les espèces sauvages désignent une espèce, une sous espèce ou une population génétiquement ou géographiquement distincte. La disparition d’espèces sauvages peut désigner la disparition de la planète ou du pays (une espèce disparue du pays n’existe plus dans la nature au Canada).

Source : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, avril 2018.

Description longue de la figure 5

Le graphique présente des barres horizontales qui indiquent le nombre d'espèces sauvages en péril au Canada dans chacune des trois catégories (risque élevé, risque faible ou aucun changement) en avril 2018. Pour les 479 espèces qui ont été réévaluées :

  • 81 espèces (17 %) sont dans la catégorie de risque plus élevé;
  • 86 espèces (18%) sont dans la catégorie de risque inférieure;
  • 312 espèces (65%) dans la catégorie "Pas de changement".

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2021-05-11