Manœuvrer pour l’obtention d’une eau plus propre dans les collectivités éloignées

25 juillet 2019

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Cercle communautaire avec des membres de la Première Nation de Lytton. Crédit photo : RES’EAU

Les avis concernant la qualité de l’eau potable sont communs aux collectivités éloignées et autochtones du Canada depuis des décennies. Les raisons vont des ruptures de conduite d’eau à la défaillance de l’équipement, en passant par une filtration ou une désinfection médiocre. Parfois, des réparations d’urgence sont nécessaires, ou il y a trop peu de personnel pour soutenir l’exploitation d’une usine.

En novembre 2015, plus de 100 avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme (émis depuis plus d’un an) étaient en vigueur dans les collectivités autochtones du Canada. En juillet 2019, il en restait 58.

Une partie de ces progrès, surtout en Colombie-Britannique, est attribuable à Madjid Mohseni, Ph. D., professeur de génie à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), qui a collaboré avec les collectivités autochtones. Madjid est le fondateur et le moteur de RES’EAU-WaterNET, une initiative de recherche qui réunit des ingénieurs en technologie de l’eau, des chimistes, des économistes, des experts en politiques scientifiques et des partenaires de l’industrie et vise l’élaboration de solutions personnalisées de traitement de l’eau en collaboration avec des collectivités petites, éloignées et autochtones.

Originaire d’Iran, Madjid est arrivé au Canada en tant qu’étudiant étranger dans les années 1990, pendant lesquelles il a obtenu son doctorat et s’est joint à l’UBC comme professeur. Vers 2005, la question de la persistance des problèmes d’eau potable dans les collectivités éloignées est apparue sur son radar, et il a commencé à réfléchir à des solutions possibles. En 2008, ses efforts ont mené à une demande de financement auprès du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

M. Mohseni est un chef de file dans l’intégration des efforts de vérité et de réconciliation aux études en génie. Il déploie beaucoup d’efforts pour apprendre sur la culture [des Premières Nations]. Il fait preuve de respect à leur égard et écoute leurs préoccupations.

Danny Higashitani, ingénieur principal, Services aux Autochtones Canada

RES’EAU a été lancé en 2009 en tant que partenariat public-privé. Son financement initial s’élevait à 14 millions de dollars, dont 70 % provenaient du CRSNG et le reste d’organismes. Madjid explique que la mise sur pied et le bon fonctionnement du programme ont exigé de l’engagement, un travail acharné, du réseautage et des séances de remue-méninges. En tout, il a fallu 3 ans pour obtenir l’adhésion de tous.

Plutôt que d’imposer partout une solution universelle, RES’EAU se concentre sur ce qu’elle appelle le modèle de cercle communautaire. Ce modèle réunit des résidents locaux et des experts qui, ensemble, choisissent des solutions qui reflètent les besoins, les ressources et les capacités des collectivités individuelles.

La collectivité Nickeyeah de la Première Nation de Lytton, dans le district régional de Thompson-Nicola, en est un exemple. Elle a été visée par un avis concernant la qualité de l’eau potable pendant des années, jusqu’à ce qu’une usine permanente de traitement de l’eau soit installée, en 2016, avec l’appui de RES’EAU. L’usine a été fabriquée hors site et livrée par camion pour moins de la moitié du coût indiqué par les autres fournisseurs.

Madjid encourage ses étudiants diplômés à envisager d’intégrer les efforts de réconciliation dans leurs projets. Au cours des 10 dernières années, plus de 180 étudiants en génie, du premier cycle au doctorat, ont participé à des projets de RES’EAU.

Irfan Gehlen, spécialiste principal en approvisionnement et traitement de l’eau chez Kerr Wood Leidal Engineering, partenaire de RES’EAU, affirme que travailler avec RES’EAU a un impact énorme sur les étudiants. « L’acquisition d’une expérience pratique auprès des collectivités autochtones les aide à développer une plus grande conscience et des compétences culturelles », dit-il, 2 éléments essentiels pour les ingénieurs qui travaillent sur des projets de ressources naturelles.

Pour sa part, Madjid apprécie les diverses perspectives auxquelles son travail l’expose. « J’aime beaucoup travailler avec des membres des Premières Nations; ils sont fantastiques et si accueillants », dit-il. « J’apprends beaucoup sur la valeur de la vie en voyant les choses de leur point de vue. »

Profil d’immigration : District régional de Thompson-Nicola, Colombie-Britannique

Faits en bref

  • Les immigrants représentent plus de 9 % de la population de Thompson-Nicola.
  • Entre 1980 et 2016, plus de la moitié (52 %) de tous les immigrants qui se sont établis à Thompson-Nicola étaient des immigrants économiques, tandis que 42 % étaient parrainés par des membres de leur famille et que près de 6 % étaient des réfugiés.
  • Les immigrants représentent 24 % de la population active nationale, mais ils comptent pour 39 % des programmeurs informatiques, 41 % des ingénieurs et plus de 50 % des chimistes.

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