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Voler au secours du Nunavik

17 novembre 2023

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Nour Utayim

Nour Utayim a grandi en Syrie et rêvait de devenir pilote, comme son père et son grand père. Mais la guerre a l’habitude d’entraver les rêves et elle a donc décidé de faire des études en ingénierie.

Mais le destin lui a réservé une surprise. Après son arrivée au Canada en 2017 et son installation à Saint Bruno, en banlieue de Montréal, elle a découvert qu’elle vivait à quelques minutes d’une école de pilotage. En 2019, à l’âge de 24 ans, elle était non seulement titulaire d’une licence de pilote, mais aussi instructrice de vol.

Elle a joint les rangs d’Air Inuit à titre de copilote à la fin de l’année 2021. La compagnie aérienne propose des vols de passagers au Nunavik, au Nunavut et dans le sud du Québec, mais effectue également des vols d’évacuation médicale et livre de la nourriture et des biens essentiels, tels que des fournitures médicales, aux collectivités accessibles par voie aérienne. Au cours de ses premiers vols, Nour a piloté des avions cargo.

Un sentiment très gratifiant nous remplit à la fin de l’évacuation médicale, lorsque nous emmenons le patient à l’ambulance, que la porte de celle ci se ferme et qu’elle s’éloigne. On a un sentiment de mission accomplie, et pas n’importe quelle mission, une mission humanitaire.

Nour Utayim, pilote d’Air Inuit

Très vite, elle a été appelée à transporter des patients gravement malades vers des salles d’urgence lors de vols d’évacuation sanitaire à bord du King Air 350, un petit avion qui peut être configuré pour accueillir 11 passagers, transporter du fret ou servir d’ambulance aérienne. Masquée et vêtue d’un équipement de protection pour réduire au maximum le risque d’exposition à la COVID 19, elle n’est jamais sûre de l’état du patient ni de la nature exacte de son problème. Tout ce qu’elle sait, c’est que si la destination est Montréal (plutôt qu’une ville voisine plus grande), c’est que le problème est grave.

« C’est difficile de recevoir un appel à deux heures du matin pour un vol d’évacuation sanitaire », dit Nour. « Mais vous voulez aider. Vous savez qu’une personne ayant de graves problèmes médicaux attend que vous prépariez l’avion et que vous le fassiez décoller ».

Au début de l’année, Nour a eu une promotion : elle est passée de copilote à commandante de bord sur le King Air. Elle doit composer avec des conditions de vol difficiles à bord de certains de ses vols. Dans le Nord, les vents violents, la neige abondante et les blizzards peuvent compliquer les choses, en particulier pour les petits avions utilisés lors des évacuations sanitaires, qui sont plus difficiles à maîtriser en cas de turbulences et à poser lorsqu’ils sont exposés à des vents traversiers.

Les collectivités éloignées desservies par Air Inuit ont la chance d’avoir Nour : la compagnie aérienne est confrontée à une pénurie constante de pilotes. Dans le monde, seulement 5 % des pilotes de l’aviation commerciale et moins de 1,5 % des commandants de bord sont des femmesNote de bas de page* :

Nour Utayim, enfant

Melissa Haney, la première femme inuite commandante de bord d’Air Inuit, connaît Nour depuis 2019 et la décrit comme un excellent modèle à suivre. « Elle montre aux jeunes Inuits du Nunavik qu’on peut tout accomplir. »

Nour est dynamique et sérieuse, ce qui laisse supposer que ce qu’elle a réalisé jusqu’à présent n’est qu’un début. Son instructeur à l’école de pilotage, Jaime Andrés Arango Restrepo, l’a tout de suite remarqué.

Jaime dit qu’il a su que Nour réussirait dès qu’il l’a rencontrée; elle a ce trait de personnalité qui anime les aviateurs : celui de dépasser les attentes.

Il pense également qu’elle ouvre les yeux de certains et, qu’en tant que jeune femme pilote qui a été réfugiée syrienne, elle remet en question les préjugés et élargit les horizons.

Nour s’est rapidement intégrée à sa collectivité; elle s’est installée au Québec et maîtrise maintenant la langue française. Aujourd’hui, elle est parfaitement trilingue, car elle parle aussi l’anglais et l’arabe. En fait, elle dit qu’elle et sa famille aiment vivre à Saint-Bruno parce qu’elles sont immergées dans la culture francophone. « Cela nous permet de parler davantage français », dit elle.

Ce qu’elle préfère dans son travail, c’est servir les collectivités canadiennes éloignées. Elle dit qu’elle a vraiment l’impression de contribuer à changer les choses.

Elle ne sait pas ce que lui réserve l’avenir, mais elle n’est pas pressée de le découvrir : les conditions hivernales dans lesquelles elle vole aiguisent ses compétences de pilotage, et elle profite de chaque instant.

Profil d’immigration : Montréal et Nunavik, Québec

Faits en bref

  • Les immigrants représentent 24,3 % de la population de Montréal.
  • Montréal affiche le pourcentage le plus élevé de personnes d’origine syrienne (40 %) au Canada.
  • 75,8 % des immigrants permanents récents au Québec parlaient français en 2021.
  • Selon le recensement de 2021, plus de 3,1 millions de ménages au Canada (21 %) étaient multilingues, c’est à dire qu’au moins deux langues y étaient parlées.
  • Le Nunavik est la région la plus septentrionale du Québec, avec une population totale de 14 050 habitants, selon le recensement de 2021
  • Les femmes représentent 7 % des pilotes au Canada.

Le saviez-vous?

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