ARCHIVÉ – Évaluation sommative de la phase II du projet Metropolis

4. Résultats

Les résultats sont organisés en trois sections principales qui correspondent aux trois dimensions essentielles du TC – processus de recherche, produits de la recherche et application de la recherche (incidence). La liste des questions de recherche présentée à la section 2.1 encadre les résultats.

À la section 4.1, plusieurs aspects des processus de recherche de Metropolis sont examinés. Premièrement, les résultats sont présentés en fonction des perceptions et de la satisfaction des participants à l’égard des processus utilisés par les centres et les partenaires financiers fédéraux en vue d’intégrer les priorités de recherche aux programmes de recherche des centres. Deuxièmement, les processus utilisés par les centres pour faire connaître ces priorités aux chercheurs sont examinés et évalués. Troisièmement, la satisfaction des partenaires financiers fédéraux à l’égard de ces processus est exposée. Cette étape est suivie dans une quatrième sous-section d’un résumé de la satisfaction exprimée par les partenaires financiers fédéraux à l’égard des résultats de ces processus. Cinquièmement, il est question de la transmission du savoir, notamment de la mesure dans laquelle les centres Metropolis, les partenaires financiers fédéraux et le Secrétariat de Metropolis ont été jugés comme ayant joué leur rôle de courtiers du savoir durant la phase II. Enfin, la mesure dans laquelle les partenaires financiers fédéraux appuient, consultent et utilisent les produits de la recherche est résumée.

La section 4.2 présente le degré de satisfaction générale des utilisateurs de recherche chez les partenaires financiers fédéraux à l’égard des produits de recherche de Metropolis et d’autres activités connexes telles que les conférences et les ateliers. Cette section présente également des renseignements plus précis concernant la satisfaction des utilisateurs à l’égard des recherches longitudinales, comparatives et pancanadiennes produites par les centres, conformément au PE de la phase II.

La section 4.3 présente les résultats de l’enquête visant à déterminer si les produits de la recherche de Metropolis ont servi à orienter et à influencer l’élaboration des politiques et des programmes gouvernementaux.

4.1 Processus de transfert des connaissances faisant intervenir les chercheurs de Metropolis et les utilisateurs de recherche du gouvernement fédéral

La documentation montre que la collaboration entre chercheurs et utilisateurs de recherche est importante si l’on veut que le TC soit efficace. La communication claire des besoins et des priorités des utilisateurs de recherche aux chercheurs est une étape préliminaire au transfert et à l’utilisation des connaissances issues de la recherche par les décideurs. Dans cette section, nous examinons dans quelle mesure, de manière générale, les centres Metropolis ont intégré avec succès à leurs plans de recherche les grandes priorités stratégiques cernées par leurs partenaires financiers fédéraux (voir la question 1, section 2.1). Nous présentons également le rôle de Metropolis en tant que courtier du savoir dans le cadre du processus de TC (voir la question 2, section 2.1). Suit un examen de la mesure dans laquelle les décideurs du gouvernement fédéral consultent la recherche effectuée par Metropolis (voir la question 3, section 2.1). Enfin, nous examinons la mesure dans laquelle les utilisateurs de recherche au service des partenaires financiers fédéraux consultent et utilisent la recherche et bénéficient du soutien de leur employeur à cet égard (voir la question 4, section 2.1).

Dans cette section, on insiste sur la nature et l’efficacité des relations entre chercheurs et utilisateurs de recherche dans le contexte de Metropolis. Leur caractère essentiel, en tant que déterminant d’un TC efficace, est un message dominant de la documentation sur le sujet.

4.1.1 Quels sont les processus utilisés par les centres pour s’enquérir des priorités de recherche auprès de leurs partenaires fédéraux et quel est le processus utilisé par les partenaires fédéraux pour communiquer aux centres leurs besoins en matière de recherche?

La présente section porte sur ces deux questions interreliées et cherche à établir si les centres ont intégré avec succès les priorités de recherche de leurs partenaires financiers fédéraux dans leurs plans de recherche.

Conclusion : En ce qui a trait à ces questions, les réponses étaient partagées. Même si tous les centres ont décrit des processus utilisés pour s’enquérir des besoins en matière de politiques des ministères et pour faire connaître ces priorités aux chercheurs, il reste que l’on a décelé très peu de sollicitation régulière et officielle des besoins en matière de recherche stratégique auprès des partenaires financiers fédéraux. La majorité des personnes interrogées ont mentionné que leurs interventions dans le programme de recherche résultaient de conversations informelles et de leurs relations personnelles avec les chercheurs.

Contexte : L’évaluation de Metropolis effectuée en 2000 a mentionné que des « améliorations sont nécessaires pour rendre les activités des centres plus arrimées aux intérêts des partenaires fédéraux. Les centres, avec l’aide du Secrétariat, doivent davantage intégrer à leur programme de recherche les enjeux de politique clés identifiés par les partenaires fédéraux [ note 11 ] ».

Les centres et les partenaires financiers fédéraux partagent la responsabilité de veiller à ce que les besoins en matière de recherche stratégique soient efficacement communiqués et pris en considération. En vue d’évaluer dans quelle mesure les centres Metropolis ont intégré avec succès dans leurs plans de recherche les enjeux clés cernés par leurs partenaires financiers fédéraux, l’évaluation s’est arrêtée à trois processus interreliés essentiels : primo, les processus utilisés par les centres pour s’enquérir des commentaires de leurs partenaires financiers fédéraux sur les enjeux clés, deuzio, les processus utilisés par les partenaires financiers fédéraux afin d’informer les centres de leurs besoins à cet égard et, tertio, les processus utilisés par les centres pour communiquer ces besoins stratégiques au groupe de chercheurs.

Le moyen le plus formel peut-être de communiquer les priorités de recherche stratégique aux centres était leur inclusion dans le protocole d’entente (PE) signé avant le début de la phase II. Les partenaires financiers fédéraux ont travaillé fort à dresser la liste des priorités de recherche dans le PE de la phase II. Ils ont ainsi cerné onze questions qu’ils jugeaient être des priorités stratégiques [ note 12 ]. D’après le PE, les centres devaient « consacrer la moitié de leur subvention de base à des recherches sur ces questions [ note 13 ] ». Toutefois, la totalité du budget devrait être consacrée à l’exécution de travaux relevant des volets établis par les ministères fédéraux dès le début du projet. L’exigence précisant que la moitié du budget devait être consacrée à des questions plus précises à l’intérieur de ces volets était un moyen de mieux définir les priorités du gouvernement fédéral, comme le mentionnait l’évaluation précédente.

Constatations : Le processus utilisé pour recevoir les commentaires des partenaires financiers fédéraux concernant leurs priorités de recherche en matière de politiques variait d’un centre à l’autre, et ce, même si certains éléments leur étaient communs. Parmi ces processus communs, on note l’inclusion de représentants du gouvernement fédéral au sein des comités de gouvernance, lors des journées de réflexion annuelles entourant la recherche, au cours des discussions informelles ainsi que des discussions tenues lors des événements organisés par Metropolis.

On a demandé aux répondants de déterminer, à partir d’une liste de processus possibles, ceux qui avaient été utilisés pour transmettre les priorités de recherche à Metropolis. Le tableau 4 montre le pourcentage de répondants à l’enquête (n=274) qui ont déclaré avoir eu recours à tout un éventail de processus pour communiquer leurs priorités de recherche aux centres Metropolis.

Les deux processus cités le plus fréquemment sont les discussions directes avec des chercheurs (31 %) et les ateliers tenus par les centres (22 %). Le tableau 4 montre clairement que la majorité des répondants à l’enquête n’ont pas participé à tous ces processus. On pouvait s’y attendre, toutefois, parce que la majorité de ceux qui sont susceptibles d’utiliser les produits de la recherche de Metropolis ou de participer à des activités liées à la recherche ne sont pas partie prenante lorsqu’il s’agit de communiquer les priorités de recherche à Metropolis. En effet, seulement un nombre limité de personnes dans chaque ministère est susceptible de communiquer des priorités de recherche à Metropolis.

Tableau 4 : Pourcentage des utilisateurs potentiels chez les partenaires financiers fédéraux ayant participé à divers processus visant à communiquer les priorités de recherche aux centres Metropolis

Processus % ayant participé % n’ayant pas participé
Journées de réflexion annuelles des centres 14, 2 % 85, 8 %
Comité de travail interministériel Metropolis 19, 0 % 81, 0 %
Ateliers des centres 22, 3 % 77, 7 %
Discussion directe avec des chercheurs 31, 0 % 69, 0 %
Commentaires fournis par écrit 16, 4 % 83, 6 %
Commentaires fournis par l’entremise du conseil d’administration 11, 3 % 88, 7 %
L’une ou l’autre de ces activités 42, 0 % 58, 0 %

4.1.2 Quels sont les processus utilisés par les centres pour communiquer les priorités de recherche des partenaires financiers fédéraux aux chercheurs?

Conclusion : Plusieurs processus utilisés pour communiquer les priorités de recherche des partenaires financiers fédéraux aux chercheurs ont été relevés.

Constatations : Les entrevues avec les directeurs des centres et les coordonnateurs de volets de recherche ont révélé que plusieurs processus étaient utilisés pour communiquer les besoins et les priorités de recherche au groupe de chercheurs, notamment :

  • les appels de propositions (AP),
  • les réseaux créés ou les réunions de domaine ou de volet de recherche,
  • les journées de réflexion annuelles sur la recherche,
  • les sites Web des centres;
  • les autres activités ou événements de Metropolis, comme les conférences et les ateliers.

Processus d’appel de propositions (AP) : Les thèmes de recherche prioritaires, indiqués dans le PE de la phase II ou déterminés lors des journées de réflexion annuelles des centres sur la recherche, ont été inclus dans les appels de propositions lancés aux chercheurs par les centres. En outre, l’un des critères d’évaluation des propositions de recherche était la mesure dans laquelle elles englobaient un ou plusieurs des volets de recherche prioritaires. Dans certains centres, on exigeait que les propositions précisent que la recherche comprendrait des consultations auprès des organismes de décision et la manière dont la recherche était susceptible d’influencer les politiques. Dans plusieurs centres, mais pas tous, des représentants du gouvernement fédéral ont participé aux comités d’examen des subventions ou encore aux comités qui approuvaient la recherche financée par le centre. La majorité des centres exigeaient que la moitié des projets subventionnés soient arrimés aux priorités de recherche. Un centre toutefois exigeait que tous les projets de recherche le soient. À cet égard, il convient de mentionner également que les répondants ont mentionné que les onze volets prioritaires indiqués dans le PE avaient une portée assez large et qu’ils pouvaient inclure « pratiquement n’importe quoi ».

Réseaux ou réunions de domaine ou de volet : Les coordonnateurs des domaines de recherche communiquaient les priorités de recherche aux chercheurs dans le cadre des réunions de domaine et d’autres modes de communication. Il semble toutefois que certains domaines étaient plus efficaces à cet égard que d’autres. De plus, dans certains cas, les coordonnateurs de domaine donnaient des conseils aux chercheurs sur la manière de préparer leur proposition en réponse aux AP. Ces conseils comprenaient notamment des encouragements et des suggestions sur la manière de prendre en compte les priorités de recherche.

Participation des chercheurs aux événements de Metropolis : Au cours de leur participation aux journées de réflexion annuelles des centres, les chercheurs étaient exposés à des discussions entourant les priorités de recherche et ils pouvaient entendre la façon dont elle étaient formulées par les partenaires financiers fédéraux présents. De plus, lorsqu’ils assistaient à d’autres événements comme les conférences et les ateliers, des discussions informelles avaient lieu entre chercheurs et représentants de ministères. D’après les directeurs de centre et les coordonnateurs de domaine, les chercheurs pouvaient être mis au courant des priorités de recherche des ministères au cours de ces discussions informelles.

Par l’intermédiaire des sites Web des centres : Les centres inscrivent leurs priorités de recherche sur leurs sites Web respectifs, principalement en fonction de leur processus d’AP. De ce fait, les chercheurs qui visitent le site Web, et en particulier ceux qui sont intéressés à répondre aux AP, auraient pris connaissance des priorités de recherche.

4.1.3 Est-ce que les partenaires financiers fédéraux sont satisfaits du processus?

Conclusion : Plus les utilisateurs de recherche participent, plus ils sont satisfaits du processus utilisé pour communiquer les besoins et les priorités stratégiques aux chercheurs de Metropolis.

Constatations : Parmi les 161 répondants à l’enquête ayant fourni une réponse valide [ note 14 ], 43 % étaient satisfaits du processus utilisé pour déterminer et communiquer les besoins et les priorités en matière de politiques à Metropolis, tandis que 27 % étaient neutres, 10 % étaient insatisfaits et 20 % ne savaient pas. Si l’on ne retenait que les réponses de ceux qui avaient indiqué avoir participé à l’un des processus déjà mentionnés pour cerner et communiquer les besoins et les priorités de recherche (n=105), le taux de satisfaction grimpait à 61 %. Le pourcentage de personnes qui se disaient insatisfaites était de 11 %, tandis que 22 % ont fourni une réponse neutre et 6 % ont indiqué ne pas savoir.

Pour ce qui est des processus en particulier, la majorité des répondants à l’enquête les ont trouvés utiles, mais le plus utile, selon eux, était la discussion directe des priorités avec les chercheurs, et le moins utile, le conseil d’administration (voir le tableau 5).

Tableau 5 : Évaluation par les partenaires financiers fédéraux de l’utilité des processus existants pour communiquer les priorités de recherche aux chercheurs de Metropolis*

Processus Utile Pas utile
Discuter directement avec les chercheurs (n=85) 81 % 19 %
Fournir des commentaires par écrit (n=45) 78 % 22 %
Ateliers des centres (n=61) 72 % 28 %
Journées annuelles de réflexion des centres (n=39) 67 % 33 %
Comité interministériel (n=52) 67 % 33 %
Par l’entremise du CA (n=31) 61 % 39 %

* La colonne Utile regroupe les réponses « assez utile » et « très utile », et la colonne Pas utile, les réponses « pas utile du tout » et « pas très utile ».

4.1.4 Les partenaires financiers fédéraux sont-ils satisfaits des résultats?

Dans la section précédente, nous avons examiné la satisfaction des utilisateurs de recherche à l’égard des processus visant à inclure les priorités de recherche des partenaires financiers fédéraux dans le programme de recherche du centre Metropolis. Dans cette section, nous nous penchons plutôt sur la satisfaction des utilisateurs de recherche du gouvernement fédéral en ce qui concerne l’intégration de leurs priorités de recherche en matière de politiques dans les plans et les programmes de recherche du centre.

Conclusion : Les réponses des partenaires financiers fédéraux étaient partagées à cet égard, certains ayant une opinion favorable de la mesure dans laquelle leurs besoins et priorités avaient été intégrés, tandis que d’autres étaient d’avis contraire.

Constatations : Parmi les 214 réponses valides, le quart des répondants ont indiqué que leurs besoins et priorités étaient « souvent » ou « toujours » intégrés dans les plans de recherche des centres, tandis qu’une autre tranche de 24 % répondait « parfois », que 7 % répondaient « jamais » ou « rarement » et que 44 % disaient ne pas savoir.

Les opinions des participants au groupe de discussion étaient tout aussi partagées. En effet, la majorité des participants ont mentionné que la mesure dans laquelle ils étaient capables de fournir des commentaires en ce qui concerne l’élaboration du programme de recherche de Metropolis dépendait de conversations informelles, ou encore de relations qu’ils avaient développées avec leurs contacts au Secrétariat ou dans les centres. On a également déclaré, toutefois, qu’il était impossible de savoir si les commentaires fournis lors des journées de réflexion ou d’autres événements avaient été intégrés à la recherche effectuée étant donné l’absence d’une boucle de rétroaction. Quelques participants au groupe de discussion ont déclaré qu’il y avait très peu de sollicitation réelle à l’égard des priorités de recherche, tandis que d’autres ont mentionné que leurs fréquentes interactions avec le Secrétariat leur fournissaient des occasions propices de faire valoir certaines priorités de recherche. Ils ont également fait savoir qu’il n’existait aucune initiative de la part de Metropolis visant à évaluer dans quelle mesure la recherche effectuée était arrimée aux priorités énoncées par les partenaires financiers fédéraux [ note 15 ].

Tant les partenaires financiers fédéraux que les utilisateurs de recherche ayant participé à l’étude de cas qui ont été interrogés étaient partagés quant à l’efficacité des processus utilisés durant la phase II pour s’enquérir des besoins clés en matière de politique et pour les intégrer aux plans de recherche de Metropolis. Un peu plus de la moitié des répondants (11 sur 21), par exemple, a indiqué que les processus existants étaient « efficaces » ou « assez efficaces ». Six sur 21 ont répondu qu’ils n’étaient « pas très efficaces » et 4 sur 21 n’ont pas répondu à la question.

En dépit de l’insatisfaction à l’égard du peu d’occasions régulières et officielles offertes par Metropolis aux partenaires financiers fédéraux pour communiquer leurs priorités de recherche, on a constaté un large consensus sur le fait que les possibilités de réseautage offertes par les activités de Metropolis, ainsi que l’accès à un vaste bassin de chercheurs possédant de l’expertise en matière d’immigration et de diversité, constituaient des atouts de taille du Projet Metropolis. Sur les 268 réponses valides, plus des quatre cinquièmes des répondants à l’enquête (82,5 %) ont indiqué qu’il était « assez important » (41,4 %) ou « très important » (41,0 %) d’avoir accès à un réseau de personnes qui travaillent dans le domaine de la migration des populations, de l’établissement et de l’intégration des immigrants ou encore de la diversité culturelle. Cette opinion était partagée par les partenaires financiers fédéraux interrogés qui, pour la plupart, ont affirmé que Metropolis était important pour leur ministère (12 sur 13), et dont près de la moitié ont signalé les possibilités de réseautage facilitées par Metropolis (6 sur 13).

C’est exactement le résultat auquel on pourrait s’attendre à la lumière de la documentation sur le TC. On a constaté que l’établissement de ces relations et de ces réseaux comptait parmi les meilleurs moyens d’assurer un TC efficace. Malheureusement, les possibilités à cet égard durant la phase II semblent avoir été surtout informelles, ce qui signifie que, durant la phase II, ni les chercheurs de Metropolis ni les partenaires financiers fédéraux n’ont su tirer pleinement parti du potentiel de TC inhérent aux relations de collaboration entre tout le groupe de chercheurs et d’utilisateurs de recherche. D’après le personnel du Secrétariat, ces occasions manquées ont également souffert du fait que l’engagement des ministères fédéraux a varié et s’est modifié au fil du temps, pour un éventail de raisons, incluant la mobilité professionnelle.

La tension, souvent palpable entre le camp de ceux selon lesquels on devrait subventionner toutes les recherches et celui de ceux qui estiment qu’il faut en décider en fonction des besoins des utilisateurs, s’est fait sentir durant les entrevues, groupes de discussion et études de cas. Certains universitaires associés à Metropolis, en réaction aux expressions d’insatisfaction par rapport à l’arrimage entre les priorités des utilisateurs de recherche et les recherches réelles qui ont été subventionnées, ont fait valoir que les propositions de recherche et, par conséquent, la pertinence des produits de la recherche qui en sont issus, dépendaient des intérêts personnels des chercheurs. Qu’il y ait eu ou non de la recherche sur un sujet en particulier (c.-à-d. de la recherche pertinente pour l’élaboration de politiques) dépendait entièrement de la qualité des propositions reçues par les centres en réponse à leurs AP. Les centres peuvent financer uniquement les recherches pour lesquelles ils reçoivent des propositions. Par conséquent, si les chercheurs ne présentent pas de propositions visant à réaliser des recherches qui correspondent aux priorités des partenaires financiers fédéraux, les centres n’y peuvent rien ou très peu.

Bien entendu, cette affirmation est contestable. Les organismes qui financent la recherche disposent de nombreuses procédures visant à s’assurer que les recherches subventionnées correspondent aux priorités stratégiques des utilisateurs de recherche. Le fait est bien connu des chercheurs universitaires, entre autres, mais pas forcément accepté. Il existe dans le contexte canadien de bons exemples d’organismes de recherche ayant élaboré des procédures visant à faire en sorte que la recherche subventionnée est en harmonie avec les priorités et les besoins des utilisateurs de recherche. La Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS) et certains programmes des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) figurent parmi les chefs de file à l’échelle nationale à cet égard.

Certains programmes de recherche du CRSH ont adopté cette façon de faire. Les Alliances de recherche universités-communautés (ARUC) en sont un excellent exemple. Les résultats de la présente évaluation confirment que Metropolis présente un bilan mitigé pour ce qui est d’harmoniser sa recherche avec les priorités des utilisateurs de recherche. Il est également clair, toutefois, qu’au moins quelques partenaires financiers fédéraux sont d’avis que dans le contexte de Metropolis, un nouvel équilibre est souhaitable entre la recherche effectuée à l’instigation des chercheurs et celle qui est effectuée à l’instigation des utilisateurs.

Comme nous l’avons vu, le PE de la phase II stipulait qu’il devait y avoir équilibre entre ces deux types de recherche. Comme nous l’avons déjà mentionné, un des centres a déclaré avoir fait pencher la balance entièrement du côté de la recherche qui correspond aux priorités des partenaires financiers fédéraux. Des représentants des autres centres ont laissé entendre que l’équilibre penchait davantage en faveur de la recherche effectuée sous l’impulsion des chercheurs en raison de la dépendance complète des centres à l’égard des chercheurs qui présentent des propositions subventionnables, susceptibles ou non de correspondre aux priorités des utilisateurs de recherche. Il semble important d’obtenir au moins sur ce principe le consensus général de tous les intervenants de Metropolis pour la phase III et au-delà.

4.1.5 Le courtage du savoir – créer et entretenir des liens de collaboration entre chercheurs et utilisateurs de recherche

L’importance des relations interpersonnelles et des possibilités de réseautage comme déterminant d’un transfert efficace des connaissances est bien connue. Compte tenu de la nature de Metropolis, on pouvait s’attendre à ce que ce genre de relations se développe de manière à faciliter la production de recherches pertinentes sur le plan des politiques et le transfert de divers produits de la recherche aux utilisateurs. Comme nous l’avons vu, ce fut le cas, jusqu’à un certain point.

On peut fort bien s’attendre à ce que des relations de travail collaboratives et coopératives se développent entre chercheurs et décideurs. Par contre, il est plus difficile de faire de l’établissement de ces relations une priorité. De fait, sans un plan explicite de TC, l’établissement et l’entretien systématiques de telles relations demeureront sous-développés.

Comme nous l’avons vu, l’établissement de liens de collaboration entre les chercheurs de Metropolis et les utilisateurs de recherche du gouvernement fédéral a été laissé aux bons soins de chercheurs et de décideurs motivés, ce qui a donné des résultats, certes souvent heureux, mais tout de même peu fiables et variables. La méconnaissance des milieux de travail et des priorités professionnelles des uns et des autres, par exemple, entraîne souvent des suppositions erronées et des malentendus au sujet de ce qui sera produit et du moment où cela le sera. Pareille situation peut, à son tour, créer des tensions et de l’insatisfaction à l’égard de la relation.

Le manque de temps et d’encouragement institutionnalisé pour se renseigner au sujet des besoins, des intérêts et des schémas de travail des uns et des autres, tant de la part des chercheurs que des utilisateurs de recherche, contribue à nuire à la capacité individuelle de nouer et d’entretenir des liens de collaboration efficaces. Par exemple, les produits de la recherche pertinente pour les politiques et des activités de transfert des connaissances ne sont généralement pas reconnus ou récompensés dans les universités par des titularisations ou des promotions. Il est fréquent que les résultats de la recherche universitaire ne soient pas immédiatement pertinents pour les décideurs parce qu’ils visent les discussions entre spécialistes, et non des problèmes stratégiques. Cette situation nuit au processus de TC et exacerbe l’apparente incapacité des chercheurs universitaires et des décideurs de coordonner efficacement leurs actions.

Pour combler cet écart, des efforts ont été faits en vue de créer des postes et de définir des rôles, et les titulaires de ces fonctions sont chargés d’assurer la liaison entre les personnes et les activités des chercheurs et des utilisateurs de recherche. Le titre donné à ce genre d’agent de liaison varie, mais parmi les plus répandus, on trouve l’intermédiaire de recherche, l’agent d’interface, et, le plus répandu au Canada à l’heure actuelle, le courtier du savoir.

Qui sont ces courtiers du savoir et que font-ils? Comme toutes les questions que l’on se pose dans ce domaine, la réponse n’est pas simple. De fait, les courtiers du savoir peuvent s’acquitter d’au moins huit fonctions ou rôles [ note 16 ]. Parmi ceux-ci, deux ont trait plus ou moins directement à l’application du savoir dans le contexte de la prestation de services. Trois consistent à donner accès aux produits de la recherche. Trois autres visent directement à assurer la liaison entre chercheurs et utilisateurs de recherche aux fins de l’échange de connaissances. La question du courtage du savoir est traitée de façon plus détaillée dans l’analyse bibliographique commandée dans le cadre de la présente évaluation.

Conclusion : Pour ce qui est de savoir si les centres, le Secrétariat et le groupe d’organismes fédéraux ont agi efficacement comme courtiers du savoir au cours du processus de TC, le courtage du savoir a été effectué de manière informelle par les centres, le Secrétariat, ainsi que par les représentants ministériels des partenaires financiers fédéraux. À noter cependant que la phase II de Metropolis ne prévoyait pas officiellement de rôle pour les courtiers du savoir dans le transfert des connaissances. De fait, on n’y trouve pas de mention explicite du TC dans le PE de la phase II, et ce, même si l’intention de favoriser le TC était claire. Si l’on se fie aux entrevues et aux études de cas, toutefois, les parties ignoraient manifestement à qui revenait le rôle de courtier du savoir pour Metropolis (c.-à-d. aux centres, au Secrétariat, ou encore aux représentants des partenaires financiers fédéraux).

Contexte : Étant donné l’importance de l’engagement pris par les producteurs (centres Metropolis et Secrétariat de Metropolis) et les utilisateurs (membres du groupe d’organismes fédéraux), il n’était pas prévu, dans la présente étude, d’évaluer l’engagement des partenaires financiers pendant toute la durée de la phase de production des connaissances (planification de la recherche, discussion sur la méthodologie, participation aux discussions sur les résultats préliminaires, etc.). Toutefois, il se pourrait que leur niveau d’engagement ait eu une incidence sur l’utilisation et l’utilité perçue des produits.

Constatations : Le PE de la phase II décrit bien les rôles et responsabilités des coordonnateurs de domaine qui comprennent notamment des points tels que « servir de point de contact entre les autres centres ou intervenants et les chercheurs du domaine » et « répondre aux demandes de renseignements émanant des partenaires fédéraux et autres intervenants au sujet du domaine ». Dans la même veine, certains éléments des rôles et responsabilités du Secrétariat de Metropolis et des membres du groupe d’organismes fédéraux touchaient le courtage du savoir.

Par contraste, le PE de la phase III contient des références beaucoup plus explicites aux fonctions de courtage du savoir. Par exemple, les directeurs de centres sont décrits comme étant « les principaux agents de liaison entre les centres, les partenaires fédéraux, les autres ordres de gouvernement et les intervenants locaux », et l’on s’attend à ce qu’ils « assurent le rôle de coordination en matière de communications et de transfert des connaissances ou de mobilisation des connaissances dans leur centre ». On y affirme aussi que les partenaires fédéraux doivent être « conjointement responsables (avec le Secrétariat) du transfert ou de la mobilisation des connaissances au sein de leur organisme ». Enfin, la phase III comporte aussi la création du poste de coordonnateur des priorités. Les coordonnateurs des priorités sont « chargés de veiller au transfert des connaissances ou à la mobilisation des connaissances relatives aux priorités stratégiques au profit des partenaires fédéraux », ce qui consiste également à rendre « les résultats de la recherche accessibles aux décideurs du gouvernement fédéral de la manière la plus susceptible de favoriser leur utilisation ». Au cours de la phase III, chacun des partenaires fédéraux produit un plan de transfert des connaissances, tout comme le Secrétariat et les coordonnateurs des priorités le font pour les priorités de recherche.

Comme l’ont révélé les études de cas et les entrevues, ni les centres, ni le Secrétariat, ni les partenaires financiers fédéraux n’avaient mis en place de stratégies visant le transfert des connaissances durant la phase II. Dans ce contexte, les personnes interrogées et les répondants à l’enquête ont déclaré que le personnel du gouvernement n’était pas toujours informé des recherches de Metropolis. Le personnel des centres a déclaré ne pas toujours savoir à quel décideur s’adresser. À noter que ces commentaires sont revenus souvent et qu’ils n’étaient pas faits en réponse à une question en particulier.

Malgré l’absence d’une définition du rôle des courtiers du savoir au cours de la phase II, les répondants à l’enquête qui ont émis une opinion à ce sujet se disaient plutôt satisfaits de l’efficacité du courtage au sein de Metropolis. Le tableau 6 montre que 32 % des répondants à l’enquête étaient d’avis que les centres Metropolis agissaient « souvent » ou « toujours » efficacement en tant que courtiers du savoir, et une autre tranche de 15 % a déclaré qu’ils le faisaient « parfois » efficacement. Douze pour cent (12 %) ont répondu « jamais » ou « rarement » (il est important de mentionner qu’un pourcentage élevé de répondants – 41 % – ne savaient pas). Dans le même ordre d’idées, 37 % des répondants à l’enquête étaient d’avis que le Secrétariat agissait « souvent » ou « toujours » efficacement en tant que courtier du savoir, tandis que 9 % répondaient « parfois ». Dans ce cas, 12 % ont répondu « jamais » ou « rarement », et 42 % ont déclaré ne pas savoir.

Tableau 6 : Mesure dans laquelle les centres Metropolis et le Secrétariat agissaient efficacement en tant que courtiers du savoir au cours du processus de transfert des connaissances

Metropolis Toujours ou souvent Parfois Jamais ou rarement Ne sais pas
Centres (n=215) 32 % 15 % 12 % 41 %
Secrétariat (n=221) 37 % 9 % 12 % 42 %

À ces deux questions, le personnel de recherche (n=37) a réagi en règle générale plus favorablement. Quarante-six pourcent (46 %) étaient d’avis que les centres Metropolis agissaient « souvent » ou « toujours » efficacement en tant que courtiers du savoir, et 43 % ont donné la même réponse au sujet du Secrétariat. Seulement 3 % ont affirmé que le Secrétariat le faisait « rarement » ou ne le faisait « jamais », et le taux est passé à 8 % en ce qui concerne les centres. Il convient de le préciser parce que, tout au long de l’évaluation, il était évident que les groupes de recherche ministériels étaient ceux qui étaient le plus souvent amenés à participer au processus de transfert des connaissances, plus particulièrement au processus visant à transmettre les priorités de recherche aux centres Metropolis ainsi qu’à voir à la diffusion des recherches de Metropolis au sein de leurs ministères respectifs.

De plus, les réponses aux deux questions données par la haute direction (n=21) étaient légèrement plus polarisées. Autrement dit, 43 % des cadres supérieurs étaient d’avis que les centres Metropolis agissaient « souvent » ou « toujours » efficacement en tant que courtiers du savoir, alors que 24 % ont répondu « jamais » ou « rarement ». Quarante-huit pour cent (48 %) des cadres supérieurs étaient d’avis que le Secrétariat agissait « souvent » ou « toujours » efficacement en tant que courtier du savoir, et 24 % ont répondu « jamais » ou « rarement ».

Globalement, l’évaluation a montré que, durant la phase II, les centres, le Secrétariat et les représentants ministériels des partenaires financiers fédéraux ont fait le courtage du savoir de manière informelle, plutôt que par l’entremise d’un processus en bonne et due forme. D’après les entrevues et les études de cas, la réussite du courtage et du processus de transfert des connaissances en général dépendait de conversations informelles ou de relations et de réseaux qui s’étaient développés entre chercheurs et utilisateurs de recherche. Il était aussi fonction, dans une large mesure, du degré d’engagement des partenaires financiers fédéraux, engagement qui était variable et pouvait changer au fil du temps.

Les partenaires financiers et les participants aux études de cas ont souligné, toutefois, un certain nombre d’améliorations dans la phase III :

  • des mécanismes plus concrets et plus rigoureux, davantage de formalité dans l’établissement de l’orientation des recherches et des questions de politique;
  • la création des postes de coordonnateur des priorités;
  • une amélioration de la communication et plus de possibilités pour les partenaires de fournir davantage de rétroaction ou de commentaires au sujet des plans de recherche; des échanges plus directs entre les gouvernements et les universitaires.

Très peu de nouvelles suggestions ont été faites en vue d’améliorer le processus, et ce, même si la documentation fournit d’abondants renseignements concernant un éventail de fonctions de courtage susceptibles d’être pertinentes pour Metropolis.

4.1.6 Est-ce que les partenaires financiers fédéraux consultent et utilisent les produits de la recherche lors de l’élaboration des politiques?

Conclusion : Il semble que les décideurs du gouvernement fédéral consultent les recherches de Metropolis.

Résultats : Les résultats de l’enquête menée auprès des fonctionnaires fédéraux sélectionnés parce qu’ils étaient considérés comme des utilisateurs potentiels de la recherche de Metropolis indiquent que les décideurs fédéraux consultent effectivement la recherche de Metropolis.

Diverses activités de Metropolis, telles que les congrès nationaux et internationaux, les journées de réflexion ou les ateliers organisés par les centres, les Conversations Metropolis ou Metropolis Présente, de même que divers produits de la recherche, qui comprennent, par exemple, les rapports de recherche ou les publications (y compris les documents de travail), les synthèses, les magazines, les revues ou les sites Web, ont été mentionnés. Ces deux catégories sont désignées comme étant des produits de Metropolis dans la section suivante.

Interrogés plus particulièrement au sujet de la série d’activités et de produits de la recherche de Metropolis cités en exemples ci-haut, 75 % des 273 répondants ont déclaré avoir utilisé au moins un produit de Metropolis, 48 % ont répondu avoir participé à au moins une activité et 67 % ont dit avoir utilisé au moins un des produits de recherche.

Ce pourcentage était encore plus élevé lorsqu’on limitait la population des répondants à ceux qui travaillent dans le domaine de l’élaboration des politiques et de la recherche ou comme conseiller en politiques. Sur un total de 79 répondants travaillant à l’élaboration des politiques ou comme conseiller en politiques, 87 % ont répondu avoir utilisé au moins un produit de Metropolis (66 % d’entre eux ont participé à au moins une activité de Metropolis et 82 % ont utilisé au moins un produit de recherche de Metropolis). Parmi les 66 répondants qui travaillaient dans le domaine de la recherche, 83 % ont répondu avoir utilisé au moins un produit de Metropolis (53 % ont participé à au moins une activité et 77 % ont utilisé au moins un produit de recherche). Par contraste, les 68 répondants qui effectuent un autre genre de travail, comme la conception et la prestation de programmes (69 % ont utilisé au moins un produit de Metropolis, 40 % ont participé à au moins une activité et 59 % ont utilisé au moins un produit de recherche) ont signalé une moins grande participation et une utilisation plus faible des produits de Metropolis.

Les résultats ont été plus élevés pour les répondants qui travaillent dans la RCN, puisque 71 % d’entre eux ont utilisé au moins un produit de Metropolis (51 % ont participé à au moins une activité et 70 % ont utilisé au moins un produit de recherche, sur un total de 182 répondants), contre 71 % dans les autres régions (42 % ont participé à au moins une activité et 62 % ont utilisé au moins un produit de recherche, sur un total de 91 répondants).

4.1.7 Est-ce que les partenaires financiers fédéraux appuient la consultation et l’utilisation des produits de la recherche dans le cadre de l’élaboration des politiques?

Pour être efficaces, il faut que le transfert et l’utilisation des connaissances issues de la recherche s’appuient, bien entendu, sur des cultures professionnelles et des processus favorables au sein des organisations utilisatrices.

Conclusion : Indépendamment des résultats présentés dans la section précédente, l’évaluation a révélé qu’il se pourrait que la consultation et l’utilisation des recherches de Metropolis soient limitées par la capacité des utilisateurs potentiels et par le soutien institutionnalisé.

Constatations : En règle générale, les répondants à l’enquête ne consacrent pas beaucoup de temps à lire ou à consulter des documents de recherche, ou encore à assister à des activités de diffusion de la recherche. De fait, 72 % des 185 répondants à l’enquête ayant fourni une réponse valide ont consacré 10 heures ou moins par mois à ce genre d’activités. Il est important de mentionner, toutefois, que les répondants dont le travail consistait à effectuer de la recherche, à élaborer des politiques ou encore à fournir des conseils en matière de politiques consacraient généralement plus de temps à ce genre d’activités, tandis que c’était l’inverse chez ceux dont le travail consiste à concevoir des programmes (voir la figure 2).

Figure 2 : Temps consacré chaque mois par les répondants à lire des produits de la recherche ou à participer à des activités de diffusion de la recherche en matière d’immigration, d’établissement ou de diversité

Temps consacré chaque mois par les répondants à lire des produits de la recherche ou à participer à des activités de diffusion de la recherche en matière d’immigration, d’établissement ou de diversité

Les répondants à l’enquête ont consacré relativement beaucoup du temps consacré aux produits, documents de recherche et activités de diffusion en matière d’immigration, d’établissement ou de diversité à lire des documents et à prendre part à des activités réalisés par Metropolis. En moyenne, selon les 167 personnes qui ont répondu à la question, 46 % du temps consacré à la lecture ou à l’examen de documents de recherche ou à la participation à des activités de diffusion de la recherche ont porté sur des documents et des activités produits par Metropolis (la médiane était de 40 % du temps). De fait, 17 % des répondants à l’enquête ont déclaré que tout le temps qu’ils consacraient à la lecture ou à l’examen de documents de recherche ou à la participation à des activités de diffusion de la recherche était réservé aux produits et activités de Metropolis, tandis que 15 autres % ont répondu y passer la moitié du temps.

Parmi les 276 réponses valides, près du tiers (30 %) des répondants à l’enquête, toutefois, étaient d’avis que la quantité globale de temps qu’ils consacraient à la lecture de documents de recherche ou à la participation à des activités de diffusion de la recherche était insuffisante, et une autre tranche de 20 % a répondu ne pas savoir. Interrogés sur la raison de cette insuffisance, la majorité (68 %) des 137 répondants ayant fourni une réponse ont invoqué le manque de temps (il est important de souligner que cette réponse n’était pas attribuable à un ministère ou à un genre de travail particulier). De plus, une autre tranche de 23 % des répondants a indiqué qu’elle ne consacrait pas plus de temps à ces activités parce que l’utilisation de la recherche et la participation aux activités de recherche ne faisaient pas partie des priorités de leur gestionnaire ou ministère (encore une fois, cette réponse n’était pas le fait d’un ministère ou d’un genre de travail particulier).

Si les représentants des ministères fédéraux financiers qui ont été interrogés ont indiqué généralement que leur ministère considérait en fait la consultation et l’utilisation de la recherche lors de l’élaboration des politiques comme une priorité (11 des 13 personnes interrogées, alors que les deux autres déclaraient « passablement »), un peu plus de la moitié seulement (7 interviewés sur 13) ont affirmé que leur ministère leur allouait du temps pour repérer, lire et intégrer la recherche dans le cadre de leurs activités d’élaboration des politiques. Trois autres interviewés (qui, soit dit en passant, représentaient tous des ministères fédéraux différents) étaient d’avis que leur ministère ne leur allouait pas de temps pour mener ces activités, et un quatrième a déclaré qu’il ne le faisait « pas officiellement ». Les deux derniers interviewés étaient moins sûrs de la réponse ou n’ont pas répondu.

4.2 Satisfaction des décideurs à l’égard des produits et des résultats de la recherche de Metropolis

La présente section concerne, plutôt que la participation des utilisateurs de recherche aux processus de Metropolis, la qualité et l’utilité des produits de la recherche de Metropolis pour les décideurs fédéraux. Nous présentons les résultats concernant la perception de la pertinence des produits de la recherche de Metropolis pour les décideurs du gouvernement fédéral (voir la question 5, section 2.1). Nous passerons ensuite à la mesure dans laquelle les chercheurs de Metropolis sont perçus par les utilisateurs de recherche comme ayant réussi à respecter les priorités cernées pour la recherche longitudinale, comparative et pancanadienne (voir la question 6, section 2.1).

4.2.1 Est-ce que les produits de la recherche de Metropolis sont utiles aux décideurs du gouvernement?

Conclusion : Les réponses à l’enquête sont variables. Les répondants ont déclaré notamment ce qui suit :

  • ils ont utilisé les produits de la recherche de Metropolis (jusqu’à 61 % selon le produit), ou ils ont participé aux activités entourant la recherche de Metropolis (jusqu’à 43 % selon l’activité);
  • ils ont trouvé ces produits utiles (entre 53 % et 90 % selon le produit);
  • ils étaient satisfaits de la rapidité d’exécution (58 %) et de la qualité (70 %) des produits;
  • ils étaient satisfaits de l’utilité des produits de Metropolis (70 %).

La majorité des répondants et des participants aux études de cas estimait également que la recherche de Metropolis était utile aux décideurs du gouvernement. Toutefois, les opinions étaient partagées lorsqu’ils étaient priés de comparer l’utilité des produits de Metropolis à celle de la recherche produite par d’autres sources, comme Statistique Canada, des chercheurs universitaires ou d’autres chercheurs de leur propre ministère.

Constatations : On trouvera au tableau 7 les taux d’utilisation et de participation des 275 répondants qui ont précisé avoir utilisé les produits ou avoir participé aux activités de Metropolis. Les produits les plus utilisés sont :

  • Les rapports de recherche ou les publications (61 %);
  • Les sites Web (58 %);
  • Les synthèses de politiques (46 %);
  • La revue Nos Diverses cités (46 %);
  • La revue Diversité canadienne (45 %);
  • Les conférences (43 %).

Les « chercheurs » et ceux qui participaient à l’« élaboration de politiques ou à la prestation de conseils » étaient les groupes qui les utilisaient le plus. Dans ces groupes (n=145), les rapports et les publications étaient les plus utilisés et les journées de réflexion, les moins utilisées. Il convient de mentionner cependant que la participation aux journées de réflexion se faisait sur invitation seulement, de sorte qu’il ne faut pas s’étonner qu’une grande partie des personnes interrogées n’y aient pas participé.

Tableau 7 : Utilisation des produits de Metropolis

Produits de Metropolis Recherche
(n=66)
Élaboration de politiques ou conseil (n=79) Conception ou prestation de programmes (n=68) Services opérationnels ou à la clientèle (n=45) Autre
(n=16)
Population sondée totale
(n=274)
Conférences nationales ou internationales 50,0 % 57,0 % 35,3 % 24,4 % 25,0 % 42,7 %
Journées de réflexion des centres 13,6 % 13,9 % 7,4 % 11,1 % 12,5 % 11,7 %
Ateliers des centres 27,3 % 32,9 % 20,6 % 20,0 % 12,5 % 25,2 %
Rapports de recherche ou publications des centres (incluant les documents de travail) 69,7 % 78,5 % 52,9 % 33,3 % 43,8 % 60,6 %
Synthèses des politiques (p. ex. Policy Matters, Capsules recherche) 53,0 % 64,6 % 30,9 % 24,4 % 50,0 % 46,0 %
Série de Conversations Metropolis 34,8 % 45,6 % 16,2 % 15,6 % 18,8 % 29,2 %
Metropolis présente 30,3 % 36,7 % 14,7 % 17,8 % 25,0 % 25,9 %
Revue Nos diverses cités 59,1 % 57,0 % 27,9 % 31,1 % 43,8 % 45,3 %
Revue Thèmes canadiens 53,0 % 51,9 % 29,4 % 26,7 % 43,8 % 42,0 %
Revue Diversité canadienne 48,5 % 57,0 % 30,9 % 35,6 % 50,0 % 44,5 %
Revue de l’intégration et de la migration internationale (RIMI) 50,0 % 43,0 % 25,0 % 22,2 % 25,0 % 35,8 %
Numéros spéciaux d’autres revues 37,9 % 32,9 % 11,8 % 17,8 % 6,3 % 24,8 %
Site Web de Metropolis ou des centres 69,7 % 74,7 % 45,6 % 35,6 % 37,5 % 57,7 %
Autre 9,1 % 6,3 % 8,8 % 13,3 % 0,0 % 8,4 %

En règle générale, les répondants à l’enquête qui ont utilisé les produits de Metropolis les trouvaient utiles. La majorité des répondants ont coté l’ensemble des produits soit « très utiles » ou « assez utiles ». Les produits les plus utiles étaient les rapports et les publications. En effet, 90 % des personnes ayant déclaré les avoir utilisés ont affirmé qu’ils les trouvaient utiles. Les journées de réflexion ont été jugées les moins utiles, puisque 47 % des répondants ont déclaré ne pas les trouver utiles (voir le tableau 8).

Tableau 8 : Utilité des produits de Metropolis*

Produits de Metropolis Utile Pas utile
Rapports de recherche et publications des centres (incluant les documents de travail) (n=166) 90,4 % 9,6 %
Conférences nationales ou internationales (n=117) 84,6 % 15,4 %
Synthèses des politiques (p. ex. Policy Matters, Capsules recherche) (n=126) 84,1% 15,9%
Revue Thèmes canadiens (n=115) 82,6% 17,4%
Revue Nos diverses cités (n=125) 81,6% 18,4%
Site Web de Metropolis ou des centres (n=158) 79,7% 20,3%
Revue de l’intégration et de la migration internationale (RIMI) (n=98) 79,6% 20,4%
Revue Diversité canadienne (n=122) 78,7% 21,3%
Série de Conversations Metropolis (n=80) 76,2% 23,8%
Metropolis présente (n=71) 76,1% 23,9%
Ateliers des centres (n=69) 75,4% 24,6%
Numéros spéciaux d’autres revues (n=68) 69,1% 30,9%
Journées de réflexion des centres (n=32) 53,1% 46,9%

* La colonne Pas utile regroupe les réponses « pas utile du tout » et « pas très utile » et la colonne Utile, les réponses « assez utile » et « très utile ».

La majorité des répondants à l’enquête étaient satisfaits de la rapidité d’exécution des travaux (58 %) et de la qualité globale (70 %) des produits de Metropolis [ note 17 ]. Deux pour cent des répondants à l’enquête ont déclaré être satisfaits de la rapidité d’exécution des travaux associée aux produits de Metropolis, 21 % sont demeurés neutres et 19 % ont répondu ne pas savoir. Cinq pour cent ont déclaré être insatisfaits de la qualité globale des produits, 12 % ont donné des réponses neutres et 13 % ont répondu ne pas savoir. Les répondants de RHDCC se sont déclarés légèrement plus satisfaits que les autres répondants. Soixante-et-onze pour cent des répondants de RHDCC ont déclaré être satisfaits de la rapidité d’exécution des travaux et 74 % ont déclaré être satisfaits de la qualité globale. On a remarqué la même tendance chez les répondants dont le travail comporte de la recherche, l’élaboration de politiques ou la prestation de conseils en matière de politiques. Soixante-huit pour cent de cette population ont déclaré être satisfaits de la rapidité d’exécution des travaux et 79 %, de la qualité globale (voir le tableau 9).

Tableau 9 : Satisfaction à l’égard de la rapidité d’exécution et de la qualité globale des produits de Metropolis*

Ministère/Type d’activités Rapidité d’exécution Qualité globale
Satisfaits Insatisfaits Satisfaits Insatisfaits
RHDCC 70,5 % 1,6 % 73,9 % 4,3 %
Autres ministères 51,2 % 2,5 % 68,4 % 4,5 %
 
Recherche 64,0 % 6,0 % 74,1 % 5,6 %
Élaboration de politiques/conseils 67,8 % 0,0 % 78,8 % 4,5 %
Tous les autres type d’activités 44,9 % 1,4 % 60,9 % 3,6 %

* Les résultats pour « Satisfaits » incluent les réponses « Satisfaits » et « Très satisfaits » et les résultats pour « Insatisfaits » incluent les réponses « Insatisfaits » et « Très insatisfaits ».

Les personnes interrogées, les répondants à l’enquête et les participants aux études de cas ont indiqué que, durant la phase II de Metropolis, la recherche était utile aux décideurs du gouvernement. Ils ont reconnu en règle générale que la recherche de Metropolis étaient pertinente pour l’élaboration des politiques, surtout parce qu’elle contribuait à enrichir le bassin de connaissances issues de la recherche de plus en plus vaste que les décideurs pouvaient utiliser à titre de référence et de source. Ce résultat est conforme à ce que révèle la documentation sur le TC, selon laquelle les études uniques ne sont généralement pas une base fiable sur laquelle fonder une politique, contrairement à un riche bassin de connaissances issues de la recherche qui constitue une base beaucoup plus solide.

Parmi les 207 répondants à l’enquête qui ont émis une opinion, 70 % ont indiqué qu’ils étaient « satisfaits » ou « très satisfaits » de l’utilité des produits de Metropolis (14 % ont donné une réponse neutre et 5 % ont déclaré être « insatisfaits » ou « très insatisfaits »). Ceux qui travaillaient dans le domaine de la recherche (n=53) et ceux qui travaillaient dans la RCN (n=141) étaient plus satisfaits, puisque 77 % et 73 % respectivement ont indiqué qu’ils étaient « satisfaits » ou « très satisfaits » (voir le tableau 10).

Tableau 10 : Satisfaction à l’égard de l’utilité de la recherche de Metropolis*

Type d’activités/Localisation Satisfaits Insatisfaits
Recherche 77,4 % 3,8 %
Tous les autres type d’activités 67,5 % 5,8 %
 
RCN 73,0 % 6,4 %
Régions 63,6 % 3,0 %

* La colonne « Satisfaits » incluent les réponses « satisfaits » et « très satisfaits » et la colonne « Insatisfaits », les réponses « insatisfaits » et « très insatisfaits ».

Les partenaires financiers fédéraux interrogés ont également reconnu que les produits de la recherche de Metropolis étaient utiles au gouvernement (10 sur 13). Une personne a indiqué que les produits de Metropolis ne l’étaient pas. Lorsqu’on leur a demandé à quel usage ils destinaient la recherche de Metropolis, les utilisateurs visés dans les études de cas ont le plus souvent indiqué qu’ils s’en servaient pour construire ou enrichir leur base de connaissances.

Toutefois, plus du tiers des personnes interrogées (5 sur 13) et des utilisateurs visés dans les études de cas (3 sur 8) ont émis des réserves quant au lien avec les politiques de la recherche de Metropolis. Certains de ceux-ci ont laissé entendre qu’il fallait l’établir plus clairement dans les documents de diffusion. La faiblesse du lien avec les priorités stratégiques est le motif le plus communément cité (5 sur 21) pour expliquer la moins grande utilité de la recherche de Metropolis par rapport à celle d’autres sources.

Les opinions des partenaires financiers étaient partagées quant à l’utilité des produits de Metropolis par rapport à celle d’autres sources. Tous les partenaires financiers fédéraux et les utilisateurs visés dans les études de cas interrogés ont déclaré que l’élaboration de politiques au sein de leur ministère était orientée par la recherche en provenance d’autres sources (p. ex. Statistique Canada, chercheurs universitaires [ note 18 ], autres chercheurs dans leur propre ministère). Lorsqu’on leur a demandé de comparer l’utilité des produits de la recherche de Metropolis avec ceux en provenance d’autres sources, les opinions ont été partagées. Quatre personnes sur 13 ont déclaré que la recherche de Metropolis était « à peu près la même » que la recherche en provenance d’autres sources; quatre ont répondu qu’elle était « pire », trois ont été incapables de répondre, une personne a répondu qu’elle était « meilleure » et une autre a déclaré « ça dépend ».

Les personnes interrogées ont fait remarquer que les chercheurs et les décideurs évoluent dans des univers très différents. D’après les répondants, les chercheurs souhaitent se pencher sur des questions très précises et ils ne veulent pas vraiment de l’intervention du gouvernement. Ces répondants ont toutefois également déclaré que les chercheurs ne comprennent pas nécessairement en quoi consistent l’élaboration des politiques et les besoins dans ce contexte.

4.2.2 Les centres Metropolis ont-ils effectué des analyses comparatives, longitudinales et macro (notamment pancanadiennes) à l’appui de l’élaboration des politiques?

Durant la phase II, les partenaires financiers fédéraux ont établi comme une priorité les analyses comparatives, longitudinales et macro (notamment pancanadiennes) utiles pour l’élaboration de politiques. La présente section cherche à déterminer si Metropolis a mené ce genre d’analyses.

Conclusion : Les centres ont effectivement mené des analyses macro, comparatives et longitudinales, et ce, malgré le fait que, selon eux, le financement additionnel pour la phase II, qui devait (en partie) servir à financer ce genre d’études, ne s’est jamais pleinement matérialisé. Les personnes interrogées dans le cadre des études de cas et les participants aux groupes de discussion ont mentionné quelques obstacles éventuels à ce genre d’études. Toutefois, la majorité des répondants à l’enquête ont indiqué qu’ils étaient satisfaits de la mesure dans laquelle les centres en effectuaient.

Contexte : Dans l’évaluation précédente de Metropolis (2000), on reconnaissait la nécessité de réaliser « davantage de projets de nature macro, comparative et pancanadienne de même que des analyses longitudinales afin de contribuer à l’élaboration des politiques du gouvernement fédéral » [ note 19 ]. Le CGRR de Metropolis produit en juillet 2005 inclut une liste d’enjeux et de questions jugées par les partenaires et responsables du programme comme étant les plus grandes priorités en vue de l’évaluation sommative du projet Metropolis [ note 20 ]. Le CGRR contient notamment la question suivante : « Dans quelle mesure les centres Metropolis ont-ils effectué des analyses macro, comparatives et longitudinales en vue d’alimenter stratégiquement l’élaboration des politiques ? » De plus, l’examen de mi-parcours de Metropolis, produit par le CRSH en avril 2006, comprenait notamment la recommandation que « les centres devraient renforcer les liens et la collaboration en ce qui concerne les recherches comparatives et les recherches transnationales [ note 21 ] ».

Le financement du projet Metropolis était censé augmenter de 25 % pour la phase II, entre autres choses, pour permettre d’effectuer davantage d’analyses de ce genre. Toutefois, cette augmentation du financement ne s’est jamais entièrement concrétisée. De manière générale, le financement pour Metropolis a diminué d’environ 4 %, passant de 8 230 900$ pour la phase I à 7 881 059$ pour la phase II. Il est difficile de comparer le total des investissements pour les deux phases puisque la phase I s’est étalée sur six ans, soit un an de plus que la phase II qui était d’une durée de cinq and. De plus, certains partenaires financiers fédéraux ont quitté le projet Metropolis entre les deux pahses, ce qui s’est traduit par une perte au niveau du financement.

Certains organismes partenaires, mais pas tous, ont reçu des fonds supplémentaires. En outre, deux organismes qui avaient fourni du financement au cours de la phase un se sont retirés de Metropolis pour la phase II. Par conséquent, la hausse de 25 % du financement, essentielle pour mettre en œuvre de nombreuses parties du protocole d’entente de la phase II (incluant l’augmentation du nombre d’analyses pancanadiennes, comparatives et longitudinales), ne s’est pas concrétisée.

Constatations : Les centres ont bien mené des analyses macro, comparatives et longitudinales, et ce, en dépit du manque à gagner sur le plan du financement accru escompté. Les personnes interrogées dans tous les centres ont indiqué qu’elles avaient produit des analyses macro, comparatives et longitudinales – particulièrement dans le domaine économique – durant la phase II. Seulement deux centres (IM et RIIM), toutefois, ont fourni des renseignements quantitatifs au sujet de ce genre d’analyses. Au total, ces deux centres ont produit 114 études de recherche subventionnées par Metropolis sous la forme de Capsules de recherche à IM et de Working Papers à RIIMnote 22 ]. De ce nombre, 34 % représentaient des recherches pancanadiennes, 29 %, des analyses comparatives et 11 %, des études longitudinales. À noter que ces catégories ne sont pas mutuellement exclusives et que certaines études étaient, par exemple, à la fois comparatives et longitudinales.

En parallèle, on a demandé aux répondants à l’enquête de préciser quelle quantité des recherches de Metropolis utilisées était des analyses macro (incluant des analyses pancanadiennes), comparatives ou longitudinales. Parmi les 272 répondants ayant fourni une réponse valide, seulement un peu moins de la moitié (47 %) ont répondu que « quelques » recherches de Metropolis étaient fondées sur des analyses de ce genre. Presque un autre quart des répondants a répondu « la majorité » (21 %) ou « la totalité » (2 %). Dix pour cent ont répondu « aucune ». Le reste des répondants (20 %) a déclaré ne pas savoir.

Les personnes interrogées dans le cadre des études de cas et les participants aux groupes de discussion ont signalé quelques obstacles éventuels à l’exécution de ce genre d’analyses, dont le manque de financement pour les études d’envergure. Les analyses macro, comparatives et longitudinales ont tendance à coûter plutôt cher. Or, le niveau de financement accordé aux chercheurs par l’entremise de Metropolis est habituellement relativement faible et, en règle générale, insuffisant pour mener ce genre d’études. Les personnes interrogées ont mentionné également des obstacles structurels. Par exemple, le financement mis à la disposition des chercheurs par l’entremise de Metropolis porte sur une année seulement. Les analyses longitudinales s’étendent sur plus d’une année, à moins que l’on utilise des ensembles de données existantes. De plus, le projet Metropolis est administré par l’entremise de centres qui ont tendance à préférer financer leurs « propres » chercheurs plutôt que des chercheurs disséminés un peu partout au pays, alors même que cela pourrait se révéler nécessaire pour mener des analyses pancanadiennes. Enfin, les centres Metropolis ne peuvent financer que les recherches pour lesquelles ils ont reçu des propositions. Au cours de la phase II, il n’existait aucune mesure d’ordre financier ou autre pour inciter les chercheurs à proposer et à entreprendre ce genre d’analyses plus complexes et de plus grande envergure.

Un peu plus de la moitié des répondants à l’enquête ont indiqué être satisfaits de la mesure dans laquelle les centres effectuaient ce genre d’analyses. Selon eux, ce genre d’analyses était « assez important » ou « très important » pour leur travail. Les analyses comparatives ont été jugées légèrement plus importantes (79 % ont indiqué « assez importantes » ou « très importantes ») que les analyses pancanadiennes (73 %) et longitudinales (74 %). Seulement 10 % des répondants à l’enquête ont indiqué que les analyses comparatives étaient « pas très importantes » ou « pas importantes du tout ». Quatorze pour cent ont donné cette réponse en ce qui concerne les analyses pancanadiennes et 12 %, les analyses longitudinales [ note 23 ]. Ceux qui travaillent dans le domaine de la recherche ou de l’élaboration des politiques ou comme conseiller en politiques et ceux qui travaillent dans la RCN étaient plus enclins que ceux des autres groupes à considérer ces études comme « assez importantes » ou « très importantes ».

Tableau 11 : Importance des analyses pancanadiennes, comparatives et longitudinales*

Type
d’activités/
Localisation
Pancanadiennes Comparatives Longitudinales
Importantes Pas importantes Importantes Pas importantes Importantes Pas importantes
Chercheurs 91 % 2 % 92 % 3 % 79 % 12 %
n = 58 n = 59 n = 58
Élaboration de politiques/conseils 80 % 14 % 86 % 7 % 81 % 14 %
n = 70 n = 69 n = 67
Tous les autres type d’activités 57 % 22 % 66 % 15 % 66 % 13 %
n = 92 n = 91 n = 92
 
Situés dans la RCN 83 % 9 % 86 % 5 % 79 % 9 %
n = 152 n = 150 n =149
Situés dans les régions 52 % 25 % 63 % 21 % 64 % 18 %
n = 67 n = 68 n = 67

* Les colonnes Importantes incluent les réponses « assez importantes » ou « très importantes » et les colonnes « Pas importantes », les réponses « pas du tout importantes » ou « pas très importantes ». La somme des pourcentages ne donne pas 100 % parce que certains répondants ont dit ne pas savoir.

Parmi les 206 répondants à l’enquête ayant exprimé une opinion, un peu plus de la moitié (53 %) se sont dits satisfaits de la mesure dans laquelle les centres effectuaient ce genre d’analyses. Six pour cent se sont dits insatisfaits, 22 % ont donné une réponse neutre et 19 % ont dit ne pas savoir. Ceux qui étaient situés dans la RCN avaient tendance à être légèrement plus satisfaits que ceux des régions (59,4 % c. 41,2 %).

4.3 Incidence de la recherche de Metropolis sur l’élaboration des politiques

Le but ultime de cette évaluation sommative de Metropolis est de contribuer à faire progresser la compréhension de la manière dont, et de la mesure dans laquelle, ses processus et produits de recherche ont exercé une incidence positive sur l’élaboration des politiques et la prestation des programmes durant la phase II. Les connaissances ainsi acquises doivent par ailleurs servir à améliorer l’incidence de la recherche de Metropolis sur l’élaboration des politiques au cours de la phase III.

Les politiques et programmes gouvernementaux comptent parmi les principaux moyens par lesquels les connaissances issues de la recherche trouvent des applications bénéfiques sur le plan social, économique, environnemental ou culturel. Assurer la communication aux bonnes personnes, en temps opportun, des connaissances pertinentes issues de la recherche, dans la forme la plus appropriée, en vue d’éclairer ou d’influencer l’élaboration des politiques gouvernementales est le but du transfert des connaissances en général et de Metropolis en particulier. Ainsi, dans la présente section, on fait état des réponses à la question : est-ce que le transfert des connaissances de Metropolis a éclairé et influencé l’élaboration des politiques gouvernementales? (voir la question 7, section 2.1).

Conclusion : On a des preuves que le transfert des connaissances issues de la recherche de Metropolis a dans une certaine mesure éclairé l’élaboration des politiques gouvernementales, mais il est plus difficile de déterminer dans quelle mesure.

Résultats : On a des preuves que le transfert des connaissances issues de la recherche de Metropolis a dans une certaine mesure éclairé l’élaboration des politiques gouvernementales. Par exemple, 43 % des 278 répondants à l’enquête ont indiqué avoir utilisé la recherche de Metropolis pour éclairer des discussions sur les politiques, tandis que 57 % ne l’ont pas fait. Toutefois, le groupe le plus susceptible d’utiliser les produits de Metropolis pour éclairer les discussions entourant les politiques est celui qui est chargé de l’élaboration des politiques ou de la prestation de conseils en matière de politiques. Aussi, lorsqu’on a limité l’analyse aux 79 répondants de ce groupe, le pourcentage de ceux ayant utilisé la recherche de Metropolis en vue d’éclairer les discussions entourant les politiques est passé à 79 %.

Pour leur part, les représentants des partenaires financiers fédéraux et autres utilisateurs des recherches de Metropolis interrogés dans le cadre des études de cas avaient des opinions partagées sur la question de savoir si la recherche de Metropolis avait éclairé l’élaboration des politiques, puisque près de la moitié ont répondu par l’affirmative, et l’autre moitié, par la négative.

S’il n’a pas toujours été facile d’établir un lien direct entre la recherche et les politiques, il reste que certains intervenants ont fourni des exemples de recherches de Metropolis ayant servi à éclairer l’élaboration des politiques. Un des répondants a mentionné qu’une seule recherche est insuffisante pour changer le monde, mais que si toutes les recherches en arrivent aux mêmes conclusions, cela peut avoir un impact majeur. Malgré la difficulté d’attribuer l’incidence de la recherche à des résultats précis en matière de politiques, un certain nombre d’exemples ont été donnés. Ces exemples, recueillis principalement au cours des entrevues, des groupes de discussion et des études de cas, comprennent les suivants (mais pas exclusivement) :

  • La création d’un bureau d’orientation relatif aux titres de compétence étrangers à CIC (la recherche de Metropolis a fait connaître au gouvernement les besoins ainsi que les données probantes éclairant la politique publique).
  • La recherche de Metropolis a aidé PCH à obtenir l’approbation du Ministère au sujet d’une aide financière de 56 M$ pour le Plan d’action contre le racisme
  • L’Initiative en matière de logement abordable de la SCHL a bénéficié de l’orientation d’une recherche de Metropolis. Cette recherche a inspiré des idées de politiques et a conduit à la création de programmes.
  • À RHDCC, la recherche de Metropolis a éclairé la politique sur l’Équité en matière d’emploi (RHDCC envisageait de modifier la Loi sur l’équité en matière d’emploi, et à la suite de consultations et des recherches effectuées par Metropolis, le Ministère a décidé de n’en rien faire).

Lorsqu’on leur demandait quels genres de produits et d’activités de recherche de Metropolis avaient été le plus utiles pour appuyer l’élaboration des politiques et des programmes, les partenaires fédéraux et les utilisateurs de recherches ayant participé aux études de cas interrogés ont nommé un large éventail de produits. Parmi ceux ayant été le plus souvent mentionnés, il y avait les conférences et les symposiums (mentionnés par 8 interviewés sur 21), les ateliers (mentionnés par 6 répondants sur 21), les revues (mentionnées par 5 interviewés sur 21), les sites Web (mentionnés par 4 interviewés sur 21), la série des Conversations de Metropolis (mentionnée par 3 interviewés sur 21), les documents de travail (mentionnés par 3 interviewés sur 21), les Capsules de recherche (mentionnées par 2 interviewés sur 21), les documents et les rapports de recherche (mentionnés par 2 interviewés sur 21), ainsi que les publications (mentionnées par 2 interviewés sur 21). Au chapitre de l’utilité des produits de recherche, les évaluations des répondants se sont révélées quelque peu différentes (voir le tableau 8).

Si le transfert des connaissances issues de Metropolis semble avoir éclairé l’élaboration des politiques gouvernementales, il reste que la mesure dans laquelle il a directement influencé l’élaboration de ces politiques est plus difficile à déterminer. Il a souvent été assez difficile pour les répondants et les participants aux études de cas de désigner des documents de politique ayant été influencés par la recherche de Metropolis. Toutefois, certains répondants et participants aux études de cas ont bien tenté d’expliquer pourquoi il était si difficile de mentionner des documents de politique précis. Les principales raisons ayant été fournies ont été que les documents de politique gouvernementaux ne citent généralement pas les sources des renseignements, et qu’il y a une limite à l’influence qu’un produit de recherche peut avoir sur une politique (ou plutôt, que la politique est éclairée par de nombreuses sources, sur une période s’étendant sur de nombreuses années).

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11. Évaluation du programme Metropolis – Initiative conjointe de CIC et du CRSH, automne 2000, CIC et CRSH, p. 10.

12. Pour consulter la liste des 11 priorités stratégiques, voir l’Appendice G.

13. Protocole d’entente entre le Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) et le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration (CIC), Annexes, pp. 9-24, Annexe H.

14. Lors de l’analyse des résultats de l’enquête, les réponses « sans objet » ont été éliminées de l’analyse avant le calcul des pourcentages pour chacune des questions. Les personnes ayant répondu « sans objet » peuvent l’avoir fait pour un éventail de raisons, y compris parce qu’elles ne connaissaient pas suffisamment le projet Metropolis ou encore l’aspect précis visé par la question. En revanche, les réponses « ne sait pas » ont été retenues et incluses dans l’analyse. Pour cette question en particulier (c.-à-d. dans quelle mesure les répondants à l’enquête étaient satisfaits du processus utilisé pour cerner et communiquer les renseignements relatifs aux besoins et aux priorités à Metropolis), 273 personnes ont répondu à la question, dont 112 ont répondu « sans objet ». Les pourcentages sont par conséquent fondés sur n=161.

15. Le rapport de l’examen de mi-parcours réalisé par le CRSH incluait bien quelques renseignements concernant la pertinence de la recherche effectuée par les centres par rapport aux politiques, même s’il n’abordait pas particulièrement le lien existant entre la recherche effectuée par les centres et les questions prioritaires cernées par les partenaires financiers.

16. R. G. Havelock, 1986. “Linkage: Key to Understanding the Knowledge System.” In Knowledge Generation, Exchange and Utilization, edited by G.M. Beal, W. Dissanayake and S. Konoshima, 211-43. Boulder, CO: Westview Press.

17. Il y a eu 178 réponses valides à la question sur l’opportunité et 202 sur la qualité globale.

18. Il est possible que les recherches universitaires auxquelles faisaient allusion les personnes interrogées aient aussi été des recherches produites par des chercheurs de Metropolis, par exemple par l’entremise de publications qui n’ont pas cité le projet Metropolis.

19. Évaluation du programme Metropolis – Initiative conjointe de CIC et du CRSH, automne 2000, CIC et CRSH, p. 10.

20. Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats (CGRR), Version 4 : 26 juillet 2005, CRSH, pp. 25-26.

21. Rapport de l’examen de mi-parcours de la Phase II (2002-2007) du Projet Metropolis Canada, avril 2006, CRSH, p. 4.

22. Certaines recherches longitudinales, comparatives ou pancanadiennes réalisées par IM peuvent avoir débouché sur d’autres genres de produits que les Capsules de recherche, mais seules les données quantitatives relatives à celles-ci ont été fournies dans le rapport d’activité.

23. Le nombre de réponses valides aux questions portant sur la perception de l’importance des analyses comparatives, pancanadiennes et longitudinales a été de 219, de 200 et de 217 respectivement.

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