ARCHIVÉ – Le revenu des immigrants et la famille

III. La population de la DAL

La figure 1 illustre la taille de la population de la DAL et la répartition des populations immigrantes et non immigrantes qui la composent [note 11]. En 1982, environ 3,22 millions de Canadiens ayant produit une déclaration de revenus figuraient dans la DAL. Ce nombre ayant augmenté chaque année, la banque contenait des renseignements sur environ 4,78 millions de personnes en 2003. Comme la DAL signale les immigrants qui ont acquis le statut de résident permanent en 1980 ou après, le nombre d’immigrants est très faible pendant les premières années d’observation. Cependant, plus le temps passe, plus le nombre d’immigrants saisis dans la DAL augmente, puisque les nouveaux immigrants s’ajoutent à ceux qui y figuraient déjà. La proportion des immigrants s’accroît ainsi graduellement chaque année et représente près de 11 % en 2003 [note 12].

Figure 1 : Taille des populations non immigrantes et immigrantes pour les années d’imposition 1982 à 2003

Source: DAL, Statistique Canada

Figure 1 : Taille des populations non immigrantes et immigrantes pour les années d’imposition 1982 à 2003

La figure 2 présente la composition de la population immigrante par catégorie d’immigrants. La composition par catégorie observée dans la DAL correspond à celle de la BDIM l’ensemble des années d’imposition [note 13]. Les immigrants de la catégorie du regroupement familial forment la part la plus importante de la population pour l’ensemble de la période. En effet, ils représentent en moyenne plus du tiers des immigrants au cours de la période, un sommet étant atteint dans la deuxième moitié des années 80, ce qui correspond à la tendance observée quant au nombre d’immigrants admis. La proportion de demandeurs principaux de la catégorie économique diminue au cours de cette période. Au début, elle est d’environ 30 %, puis elle tombe à 21 % en 2003. Par contre, la proportion des conjoints et personnes à charge de la catégorie économique augmente de neuf pour cent au cours de la période si bien que, en 2003, elle rattrape celle des demandeurs principaux. La part des réfugiés demeure relativement constante au cours de la période : elle ne baisse que de deux pour cent entre 1982 (17 %) et 2003 (15 %).

Figure 2 : Répartition par catégories de la population immigrante de la DAL, 1982-2003

Source: DAL, Statistique Canada

Figure 2 : Répartition par catégories de la population immigrante de la DAL, 1982-2003

La figure 3 indique comment les immigrants se répartissaient selon l’âge pendant chaque année d’imposition. La composition de ce groupe est remarquablement différente de celle de la population non immigrante [note 14]. Même si les deux populations montrent des signes de vieillissement au cours de la période, la population immigrante demeure plus jeune, en moyenne, que la population non immigrante. Une proportion de moins en moins grande de ces deux populations a moins de 25 ans. Dans les deux cas, la proportion passe d’environ 20 % en 1982 à 10 % en 2003. La proportion des 25-34 ans diminue au sein des deux populations, et celle des 35-44 ans est constante ou augmente. Dans le cas des immigrants, la proportion des 25-34 ans, de 40 % qu’elle était en 1982, chute à 20 % en 2003, tandis que la proportion des 35-44 ans, passe de 20 % à 30 %. Chez les non-immigrants, la proportion des 25-34 ans chute de 25 % à 15 %, tandis que celle des 35-44 ans demeure constante : 20 %. La proportion des 45 à 59 ans est au départ moins élevée chez les immigrants que chez les non-immigrants (10 % contre 20 %), mais, en 2003, un quart des deux populations a entre 45 et 59 ans. Enfin, il y a beaucoup moins de 60 ans ou plus chez les immigrants. La proportion augmente au cours de la période, mais, en 2003, elle est de 10 % seulement, comparativement à 20 % chez les non-immigrants.

Figure 3 : Composition de la population immigrante de la DAL selon l’âge, 1982-2003

Source: DAL, Statistique Canada

Figure 3 : Composition de la population immigrante de la DAL selon l’âge, 1982-2003

Autre différence frappante entre les deux populations : leur répartition entre les provinces [note 15]. Comme des recherches antérieures l’ont montré, la majeure partie des immigrants choisissent d’habiter l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec, ce dont témoigne clairement la population de la DAL. Près de 55 % des immigrants vivent en Ontario contre 35 % des non-immigrants. Une autre tranche de 20 % des immigrants résident en Colombie-Britannique, soit deux fois plus que les non-immigrants. Enfin, environ 15 % des immigrants vivent au Québec, soit 10 pour cent de moins que dans le cas des non-immigrants [note 16]. La proportion des immigrants est également plus faible que celle des non-immigrants dans toutes les autres provinces [note 17].

Figure 4 : Composition de la population immigrante de la DAL selon le type de famille, 1982 – 2003

Source: DAL, Statistique Canada

Composition de la population immigrante de la DAL selon le type de famille, 1982 – 2003

La figure 4 répartit la population immigrante par type de famille [note 18]. De manière générale, la population immigrante est semblable à la population non immigrante à ce point de vue. Environ 20 % des deux populations sont constituées de personnes vivant seules; les chefs de famille monoparentale représentent une autre tranche de 5 %, mais la majeure partie est constituée de gens mariés. Il y a tout de même certaines différences entre les deux. La proportion d’ immigrants répondant à la définition d’« enfant » est passée de 5 % à 10 %, mais demeure inférieure à celle des non-immigrants, qui est passée de 10 % à 15 %. La population immigrante présente par ailleurs une proportion plus élevée de personnes mariées. Cette proportion a toutefois diminué, passant de 70 % à 65 % au cours de la période, mais elle a continué de se répartir également entre les femmes et les hommes. Chez les non-immigrants, la proportion de personnes mariées est demeurée à 60 % au cours de la période, et la répartition entre les sexes est aussi demeurée égale.

La figure 5 présente la composition de la population immigrante selon le nombre d’enfants par famille [note 19]. La majorité des immigrants ont au moins un enfant, la plupart en ayant un ou deux. Il n’est pas étonnant que les immigrants aient plus souvent un enfant, puisqu’ils sont plus nombreux en proportion à être en âge de procréer et d’être mariés. Les figures 5 et A6 le confirment : la proportion de non-immigrants sans enfant augmente au cours de la période, passant de 40 % à 50 %, tandis que la part des immigrants sans enfant diminue, passant de 45 % à 35 %. Par rapport aux non-immigrants, les immigrants présentent une plus forte proportion de familles comptant un enfant (25 % contre 20 %), deux enfants (25 % contre 20 %) et trois enfants ou plus (15 % contre 10 %).

Figure 5 : Composition de la population immigrante de la DAL selon le nombre d’enfants par famille, 1982-2003

Source: DAL, Statistique Canada

Figure 5 : Composition de la population immigrante de la DAL selon le nombre d’enfants par famille, 1982-2003

À noter que la DAL ne tient pas compte de l’âge des enfants. Est considérée comme un enfant toute personne célibataire vivant avec ses deux parents ou l’un des deux. Ainsi, la personne de 50 ans vivant avec un parent de 70 ans formerait avec lui une famille monoparentale. C’est pourquoi il est important d’examiner plus à fond la population des enfants [note 20]. Les figures A7 et A8 divisent les populations immigrantes et non immigrantes des enfants en deux catégories : les enfants (moins de 25 ans) et les enfants d’âge adulte (25 ans ou plus) [note 21]. En 2003, pour la majorité (87 %) des familles non immigrantes avec enfants de la DAL, l’âge de l’enfant le plus jeune était inférieur à 25 ans. Cette proportion est encore plus élevée chez les familles immigrantes (93 %). Puisque, pour la vaste majorité des familles de la DAL, l’enfant le plus jeune a moins de 25 ans, on ne croit pas que le fait de ne pas tenir compte de l’âge des enfants ait des conséquences importantes pour l’analyse du revenu familial.

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11  Voir le tableau A2 de l’annexe sur la répartition des populations immigrantes et non immigrantes pour chacune des années d’imposition.

12  La proportion d’immigrants dans la DAL est légèrement supérieure à la population correspondante du Recensement de 2001. Les immigrants représentent 18,4 % de la population canadienne d’après le Recensement de 2001. Cette proportion ne se limite pas cependant aux immigrants ayant obtenu le statut de résident permanent pendant la période visée. Les immigrants admis après 1980 représentent en effet 9,8 % de la population canadienne selon le Recensement de 2001.

13  Voir la figure A1 de l’annexe pour la répartition des immigrants par catégorie dans la BDIM.

14  Voir la figure A2 de l’annexe pour la répartition des non-immigrants selon l’âge.

15  Voir les figures A3 et A4 de l’annexe pour la répartition des populations immigrantes et non immigrantes selon la province.

16  D’après le Recensement de 2001, la répartition des immigrants entre les différentes provinces est très semblable : 55 % des immigrants admis après 1980 habitent l’Ontario, 20 %, la Colombie-Britannique et 14 %, le Québec. Chez les non-immigrants, les proportions sont de 35 % pour l’Ontario, de 11 % pour la Colombie-Britannique et de 26 % pour le Québec.

17  En ce qui concerne la répartition des immigrants selon l’âge et la province de résidence, la DAL et la BDIM concordent.

18  Voir la figure A5 de l’annexe pour la composition de la population non immigrante selon le type de famille.

19  Voir la figure A6 de l’annexe pour la composition de la population non immigrante selon le nombre d’enfan

20  Voir les figures A7 et A8 de l’annexe pour la composition des populations immigrantes et non immigrantes selon l’âge de l’enfant le plus jeune de la famille.

21  On a créé la variable « enfant adulte » en se fondant sur l’âge de l’enfant le plus jeune. Si celui-ci a plus de 25 ans, on dit que la famille comporte un enfant d’âge adulte. On a créé cette variable pour cerner les cas où une personne de 50 ans vit avec ses parents âgés, tout en évitant de faire entrer un étudiant de 25 ans dans la catégorie des adultes, puisqu’il dépend encore beaucoup de ses parents.

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