Résumé de la présidence : réunion des ministres de l’Énergie et de l’Environnement du G7

Déclaration

31 octobre 2025            Toronto (Ontario)

Les ministres de l’Énergie et de l’Environnement du Groupe des sept (G7) se sont réunis à Toronto (Ontario) les 30 et 31 octobre 2025. Parmi les sujets abordés et les solutions proposées figurent le renforcement de la sécurité énergétique et de l’abordabilité de l’énergie, la promotion de l’innovation énergétique, y compris en ce qui concerne l’IA, la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, dans le but de soutenir des communautés et des économies compétitives, prospères, durables et résilientes.

Cinq décennies après la création du G7 en 1975, les ministres ont discuté du rôle stratégique pour assurer le leadership continu du G7 dans la poursuite d’objectifs au chapitre de l’énergie et de l’environnement, par l’intermédiaire de mesures et d’investissements nationaux et mondiaux.

Les ministres ont discuté des répercussions des changements économiques et géopolitiques mondiaux, des changements climatiques et des avancées technologiques sur la sécurité énergétique et la compétitivité économique. Leur dialogue a mis l’accent sur la présentation de solutions concrètes pour tenir compte des risques et opportunités actuels et émergents. Ils ont condamné l’utilisation de l’énergie comme outil de coercition et ont pris un engagement clair à travailler ensemble pour rétablir la sécurité énergétique de l’Ukraine.

Une attention particulière a été portée sur les mesures visant à garantir des chaînes d’approvisionnement résilientes, fiables et transparentes, en particulier pour les minéraux critiques et les technologies et composants énergétiques clés pour les systèmes énergétiques. En tant que membres de l’Alliance sur la production de minéraux critiques, ils ont discuté de la manière dont les outils stratégiques nationaux seront mobilisés pour mettre en œuvre des projets qui tiendront compte de la concentration, des perturbations et des vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques au niveau mondial. Ils ont identifié des mesures collectives pour mettre en production des projets de minéraux critiques selon des normes élevées, et ont convenu que la coordination est essentielle pour stimuler la croissance économique et renforcer les chaînes d’approvisionnement.

Les ministres se sont entendus sur la nécessité urgente de réaliser des investissements stratégiques pour construire et moderniser les réseaux électriques et les infrastructures de transmission afin d’alimenter l’économie du XXIe siècle, de plus en plus numérisée. Les discussions ont également porté sur les efforts déployés pour renforcer la sécurité des carburants de transition. Pour répondre à la demande croissante en énergie propre, les ministres ont échangé sur le déploiement sûr et responsable des technologies de l’énergie nucléaire.

Les ministres ont unanimement condamné la guerre de la Russie contre l’Ukraine et ses attaques directes contre le système énergétique ukrainien, et ont discuté de la manière dont le G7 continuera à soutenir le rétablissement du secteur énergétique ukrainien au moyen d’une aide financière directe, d’une assistance, de politiques et d’une harmonisation des ressources.

Les ministres ont largement reconnu les répercussions et les coûts croissants des changements climatiques, de la perte de biodiversité, de la pollution et d’autres crises environnementales. Ils ont notamment mis l’accent sur le rôle des changements climatiques comme facteur alimentant les phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les feux de forêt, la perte de biodiversité, la dégradation des écosystèmes et l’insécurité de l’eau, entre autres répercussions mondiales. Les participants ont discuté de la nécessité de prendre des mesures urgentes allant de pair avec la science afin d’accélérer les efforts de lutte contre les changements climatiques et de parvenir à la carboneutralité d’ici 2050. Ils ont grandement reconnu les avantages, notamment les avantages économiques considérables, d’une lutte collective contre le problème mondial que sont les changements climatiques.

En particulier, un certain nombre de ministres ont souligné l’importance de freiner et d’inverser la perte de biodiversité au niveau mondial et ont insisté sur leur engagement continu à mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal (CMBKM). Ils se sont félicités de l’entrée en vigueur prochaine de l’Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (BBNJ). À la lumière des négociations en cours sur un traité mondial sur les plastiques, les ministres ont également réaffirmé leur engagement constructif en faveur d’un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution par les plastiques, qui adopte une approche exhaustive portant sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques.

Les ministres ont examiné l’occasion économique d’agir dans le domaine de l’énergie et de l’environnement, et la manière dont la transition énergétique pourrait favoriser la compétitivité et la croissance économiques, stimuler la prospérité et créer des emplois, en plus de garantir la résilience et la santé des communautés. À cet égard, les ministres ont discuté des possibilités économiques qu’offre la mise à l’échelle de l’énergie propre et renouvelable et de certaines technologies, comme l’intelligence artificielle, le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC) et l’élimination du dioxyde de carbone (EDC). De nombreux ministres ont souligné la contribution de l’efficacité énergétique quand vient le temps d’atteindre les objectifs de sécurité énergétique et de transition énergétique, ainsi que les possibilités de faire avancer l’efficacité énergétique au sein des économies.

Les ministres ont également réfléchi aux possibilités de tirer parti des solutions fondées sur la nature, de l’économie circulaire et de la gestion durable de l’eau, du milieu marin et côtier et d’autres éléments du capital naturel pour stimuler la croissance, créer des emplois et renforcer la prospérité, tout en garantissant la prise en compte des objectifs nationaux et internationaux en matière d’océans et de conservation élargis. Dans ce contexte, les ministres ont discuté de la manière dont ils peuvent déployer stratégiquement les ressources publiques de la manière la plus efficace possible afin de mobiliser du financement privé pour des solutions climatiques et environnementales visant à soutenir les personnes les plus touchées à l’étranger, tout en créant des retombées économiques, des emplois de qualité et une croissance durable au pays.

Il a été reconnu que le respect des priorités communes nécessiterait de tirer parti des partenariats, notamment avec d’autres gouvernements, les Autochtones, le secteur privé et la société civile. Les ministres ont tenu à saluer le rôle continu de l’Agence internationale de l'énergie (AIE) pour avoir alimente les travaux du G7 en matière de données et d’analyse sur les systèmes énergétiques, l’intelligence artificielle (IA), et les minéraux critiques.

À cet égard, les ministres ont convenu de poursuivre les efforts du G7 pour renforcer la coopération et la collaboration, entre eux et avec leurs partenaires, sur des domaines clés liés à l’énergie et à l’environnement. Parmi leurs engagements, mentionnons les suivants :

  • Renforcer la collaboration en matière de prévisions, de préparation et d’intervention en cas de phénomènes météorologiques extrêmes, en tirant parti de nouvelles technologies, comme l’IA et l’observation de la Terre par satellite, ainsi que d’approches intégrées et adaptatives, comme les solutions fondées sur la nature et l’infrastructure résiliente, en s’appuyant sur la Charte de Kananaskis sur les feux de forêt.
  • Favoriser et intensifier les travaux communs sur l’eau douce par l’intermédiaire de la coalition du G7 sur l’eau, dans le but d’harmoniser les efforts déployés dans le cadre des processus mondiaux liés à l’eau afin de traduire le dialogue en mesures utiles.
  • Faire avancer les mesures continues du G7 au moyen de la Feuille de route de Toronto sur l’économie circulaire et l’efficacité des ressources, en mettant particulièrement l’accent sur les secteurs très percutants que sont les minéraux critiques et les matières premières, le textile et la mode, ainsi que les plastiques.
  • Présenter la Feuille de route pour promouvoir les marchés fondés sur des normes pour les minéraux critiques, qui renforcera les mesures collectives visant à garantir des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques résilientes, fiables et transparentes. Elle constituera une première mesure de mise en œuvre du Plan d’action sur les minéraux critiques adopté par les dirigeants lors du Sommet des dirigeants, à Kananaskis.
  • Faire avancer l’Alliance sur la production de minéraux critiques, dirigée par le Canada et annoncée par les dirigeants du G7, afin de résoudre les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement en prenant des mesures décisives avec des partenaires clés et l’industrie à l’aide d’investissements stratégiques et d’arrangements en matière d’exploitation dans le cadre de projets de minéraux critiques nécessaires à l’approvisionnement de la défense et de l’industrie de pointe.
  • Collaborer avec des partenaires internationaux et de l’industrie pour mettre en œuvre le Plan de travail sur l’énergie et l’IA, comme l’ont demandé les dirigeants dans le cadre de la Déclaration du G7 sur l’IA pour la prospérité. Le Plan de travail est conçu pour favoriser l’adoption de l’IA et des technologies numériques dans les systèmes énergétiques, stimuler l’innovation et perfectionner les compétences et la main-d’œuvre nécessaires pour assurer une croissance responsable.
  • Prendre des mesures pour renforcer la sécurité énergétique collective au moyen de l’Appel à l’action du G7 pour accroître la sécurité énergétique, et réaffirmer le soutien à la sécurité énergétique de l’Ukraine et le soutien continu à la reconstruction d’une filière énergétique ukrainienne moderne, fiable, résiliente et efficace.
  • Saisir les possibilités qu’offrent l’énergie nucléaire et l’énergie de fusion, soutenir le déploiement de technologies nucléaires novatrices, comme les petits réacteurs modulaires et les réacteurs avancés, et assurer une gestion responsable des déchets.

Les discussions ont été alimentées et enrichies par des événements tenus en parallèle avec l’industrie, la société civile et d’autres partenaires et intervenants, comme le Forum de l’innovation énergétique, organisé conjointement avec l’AIE, le sommet de l’Atlantic Council sur l’avenir de la sécurité énergétique et la table ronde générale sur la mobilisation du financement privé international pour le climat et l’environnement, organisée conjointement avec l’Institut mondial des ressources (WRI).

Le G7 s’est félicité de la participation à la réunion ministérielle de représentants de l’Australie, du Mexique, de la République de Corée, de l’Ukraine, de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de l’AIE et du Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Les ministres se sont réjouis de voir la France se charger de la présidence du G7 en 2026.

Parmi les déclarations conjointes des ministres de l’Énergie et de l’Environnement du G7 figurant en annexe, il y a les suivantes :

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2025-11-01