Vers la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments Document de réflexion

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Organisation : Santé Canada

Publiée : 2018-06-20

Message de la ministre de la Santé et du ministre des Finances

Les Canadiens sont fiers de leur système de santé public, qui est axé sur les besoins et non sur la capacité de payer. Toutefois, les médicaments d’ordonnance ne sont pas couverts de façon uniforme dans l’ensemble du pays, et un trop grand nombre de Canadiens n’ont pas les moyens de se procurer les médicaments dont ils ont besoin.

Dans le cadre du budget de 2018, le gouvernement a créé un Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments (le Conseil), dirigé par le Dr Eric Hoskins, pour donner des conseils indépendants quant à la meilleure façon de mettre en place un régime national d’assurance-médicaments qui serait abordable pour les Canadiens et leur famille, leur employeur et les gouvernements.

Le Conseil procédera à une évaluation financière, économique et sociale des modèles nationaux et internationaux en matière de régime d’assurance-médicaments. Il consultera les Canadiens, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les peuples autochtones, des spécialistes, les patients, le secteur privé et d’autres intervenants du secteur de l’assurance-médicaments. Le Conseil soumettra son rapport dans un délai d’un an.

Le présent document de réflexion constitue le point de départ du dialogue du Conseil avec les Canadiens relativement à la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments au Canada. Ce document présente un survol du système actuel et des défis connexes ainsi que les principaux objectifs et questions qui serviront à encadrer les travaux du Conseil et à favoriser une discussion ciblée.

Le Conseil devra considérer le rôle crucial des provinces et des territoires relativement au système canadien de soins de santé et relativement à la prestation d’assurances-médicaments aux Canadiens.

Nous nous réjouissons à la perspective de consulter le rapport final du Conseil qui contiendra des options et des recommandations sur les mesures que devrait prendre le gouvernement fédéral.

Tables des matières

Qu’est-ce qu’un régime d’assurance-médicaments?

Un régime d’assurance-médicaments est un système d’assurance-maladie donnant accès à des médicaments d’ordonnance essentiels. Cela peut se faire de différentes façons.

Dans la plupart des pays industrialisés, l’assurance-médicaments fait partie d’un système de soins de santé universel. Les médicaments d’ordonnance font partie de l’ensemble des services de santé couverts, au même titre que les soins hospitaliers, les soins médicaux et une gamme d’autres services de santé.

La plupart des Canadiens possèdent une assurance-médicaments sous une forme ou une autre, mais les modalités de la couverture varient considérablement, ce qui laisse plusieurs ménages confrontés à des obstacles financiers lorsque vient le moment de remplir leurs ordonnances.

Au moment où le Canada considère l’adoption d’une approche nationale à ce chapitre, il dispose de plusieurs options. Aucune décision n’a encore été prise à l’égard d’un choix de modèle ou d’approche en particulier. Comprendre ce qui fonctionnera le mieux pour les Canadiens est crucial pour permettre au gouvernement de prendre une décision éclairée. Pour ce faire, le gouvernement demande au Conseil de collaborer avec les Canadiens et un large éventail d’intervenants pour mieux comprendre les modalités pratiques et des compromis possibles pour mettre en place ces options.

Le bien-fondé d’un régime national d’assurance-médicaments: un aperçu

Les médicaments d’ordonnance sont un élément essentiel des soins de santé qui aide les patients à gérer et à guérir les maladies. Cependant, contrairement à d’autres piliers du régime d’assurance-maladie, comme les médecins et les hôpitaux, les médicaments d’ordonnance ne sont pas compris dans l’assurance-maladie de base. À cet égard, le Canada est un cas unique parmi tous les autres pays industrialisés qui possèdent des systèmes de soins de santé publics universels.

La logique entourant un régime d’assurance-médicaments national est réellement convaincante. Depuis le début du régime d’assurance-maladie dans les années 1960, il a toujours été prévu d’ajouter, tôt ou tard, une couverture pour les médicaments d’ordonnance à l’ensemble des services assurés par l’État. Toutefois, le Canada n’est jamais allé de l’avant en raison de l’évolution de la situation économique et fiscale, des priorités changeantes en matière de politique publique et d’une dynamique fédérale-provinciale qui ont empêché l’atteinte du consensus nécessaire pour faire progresser le dossier.

Toutes les études importantes sur le système de soins de santé canadien au cours des 50 dernières années ont conclu que l’absence de régime d’assurance pour les médicaments d’ordonnance constitue un problème majeur. C’est le cas de la Commission royale d’enquête sur les services de santé (E. Hall, 1964), du Forum national sur la santé (1997), de la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada (R. Romanow, 2002) et du rapport du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie sur l’état du système de soins de santé au Canada (M. Kirby, 2002).

Plus récemment, le 18 avril 2018, le Comité permanent de la santé (HESA) a déposé un rapport qui recommandait que le Canada établisse un régime public universel d’assurance-médicaments à payeur unique en élargissant la portée de la Loi canadienne sur la santé (LCS) pour inclure les médicaments d’ordonnance fournis à l’extérieur des hôpitaux. Le rapport contient 18 recommandations au total visant à établir le cadre qui régira la prestation du régime d’assurance-médicaments pour tous les Canadiens. Le Conseil examinera soigneusement ces recommandations dans le but de tirer profit du travail exhaustif d’HESA.

Problème d’accès : La mosaïque actuelle des régimes d’assurance-médicaments du Canada laisse trop de personnes pour compte

Aujourd’hui, la couverture des médicaments sur ordonnance au Canada est assurée par plus de 100 régimes d’assurance publics et 100 000 régimes d’assurance privés. Seuls les médicaments sur ordonnance administrés dans les hôpitaux sont couverts par le régime d’assurance-médicaments de base. La couverture pour les médicaments prescrits à l’extérieur des hôpitaux, par un médecin de famille ou un spécialiste par exemple, varie d’une personne et d’une province à l’autre :

La structure actuelle de la couverture des médicaments au Canada a de profondes conséquences pour les patients. Une étude récente indique que 95 % des Canadiens (plus de 34 millions) sont admissibles à une forme ou à une autre d’assurance pour les médicaments d’ordonnance (Conference Board of Canada, 2017). Toutefois, même les personnes disposant d’un régime d’assurance-médicaments sont parfois confrontées à des franchises, des quotes-parts et des maximums annuels qui compliquent l’acquisition de médicaments. Malgré la multitude de régimes d’assurance-médicaments, beaucoup trop de Canadiens doivent faire des choix difficiles, se passant d’autres nécessités de la vie afin de couvrir le coût des médicaments ou laissant des ordonnances non exécutées parce qu’ils ne peuvent pas se permettre ces médicaments. Une étude récente a conclu que presque un million de Canadiens ont réduit leurs dépenses alimentaires et de chauffage pour être en mesure de payer leurs médicaments (Law, 2018). Près de deux millions de Canadiens ont affirmé ne pas avoir été en mesure de payer au moins un médicament au cours de la dernière année, ce qui a entraîné des visites additionnelles chez le médecin ainsi que des admissions à l’hôpital (Law, 2018). Un autre rapport récent a estimé que des centaines de décès prématurés se produisent chaque année chez les Canadiens en âge de travailler qui n’ont pas les moyens d’acheter leurs médicaments d’ordonnance (Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, 2018).

L’accès à un régime d’assurance-médicaments public varie considérablement entre les provinces et les territoires. Certaines provinces offrent une couverture selon le groupe d’âge, par exemple, une couverture pour les personnes âgées. D’autres offrent une couverture selon la classe de revenu en se concentrant sur les personnes à faible revenu. Plusieurs provinces combinent les deux approches. Par exemple, ils couvrent les personnes âgées dont le revenu est inférieur à un certain seuil. Quelques provinces offrent une couverture à tous leurs résidents dont le niveau dépend du revenu de la personne et du coût des médicaments. Le Québec est la seule province qui exige que tous les résidents possèdent une couverture pour les médicaments sur ordonnance, que ce soit par l’entremise d’un régime privé ou du régime d’assurance-médicaments provincial. Par conséquent, deux patients qui ont les mêmes besoins, mais qui vivent dans différentes parties du pays, bénéficieront d’un accès très différent à une couverture pour les médicaments d’ordonnance et devront assumer de leur poche des frais très inégaux.

Problème de coût : Les dépenses du Canada liées aux médicaments sur ordonnance sont insoutenables

En moyenne, les Canadiens dépensent 926 $ par personne chaque année pour leurs médicaments sur ordonnance, dont les frais sont couverts par des régimes publics et privés ainsi que par les patients eux-mêmes (Institut canadien d’information sur la santé, 2017). Les dépenses totales en médicaments au Canada ont augmenté considérablement au cours des dernières décennies, passant de 2,6 milliards de dollars en 1985 à 33,8 milliards de dollars en 2017, et les dépenses en médicaments exprimées en pourcentage du PIB ont plus que triplé, passant de 0,5 % à 1,6 % pendant cette période.

Le Canada est à la traîne derrière plusieurs de ses pairs internationaux sur le plan des coûts et des résultats sur la santé obtenus par le système de régimes d’assurance-médicaments publics et privés disparates et le faible contrôle des prix. Les Canadiens paient des prix parmi les plus élevés et dépensent plus pour des médicaments sur ordonnance que les citoyens de presque tous les autres pays au monde. Parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), seuls les États-Unis et la Suisse dépensent plus chaque année par personne pour des médicaments sur ordonnance et paient des prix plus élevés pour des médicaments brevetés que le Canada. En 2016, les prix médians de l’OCDE pour les médicaments brevetés (communément appelés des médicaments de marque ou des médicaments novateurs) étaient en moyenne 20 % plus bas que ceux au Canada (Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés, 2017).  

Le gouvernement prend des mesures pour baisser les prix des médicaments afin de les rendre plus abordables. Par l’intermédiaire du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), le gouvernement fédéral réglemente le prix maximum autorisé pour les médicaments brevetés. Pour la première fois en plus de 20 ans, le gouvernement met à jour le Règlement sur les médicaments brevetés qui, avec la Loi sur les brevets, donne au CEPMB les outils nécessaires pour protéger les consommateurs des prix excessifs de médicaments brevetés. On estime que ces changements pourraient entraîner des économies d’environ 13,2 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Le gouvernement fédéral travaille aussi de concert avec les provinces et les territoires en tant que membre actif de l’Alliance pharmaceutique pancanadienne (APP) pour négocier une réduction des prix des médicaments de marque pour les régimes publics et pour réduire le prix des médicaments génériques. En date du 31 mars 2017, il a été estimé que l’APP a réussi à sauver environ 1,28 milliard de dollars en coûts annuels.

Améliorer l’accessibilité aux médicaments d’ordonnance devient de plus en plus urgent étant donné que le coût des médicaments ne cesse d’augmenter et que de nouvelles avancées comme la médecine de précision et les thérapies biologiques promettent de nouvelles cures, mais aussi des prix beaucoup plus élevés. En 2006, on comptait 44 médicaments sur le marché canadien dont le coût moyen annuel par patient était supérieur ou égal à 10 000 $. En 2016, ce nombre avait triplé pour atteindre 135 (CEPMB, 2016). Bien que ces produits ne constituent qu’une fraction des quelque 12 000 médicaments offerts sur le marché canadien, ils représentent plus du quart des coûts remboursés par les régimes d’assurance-médicaments publics et privés, même s’ils ne permettent de traiter que 2 % des bénéficiaires.

Non seulement les nombreuses couvertures disparates qui se sont imposées au Canada sont-elles devenues inadéquates pour beaucoup trop de Canadiens, elles ne sont pas conçues aussi pour gérer les médicaments de plus en plus dispendieux découlant du processus d’innovation. La flambée des coûts impose un fardeau financier à tous les Canadiens ainsi qu’à leur famille, aux employeurs et aux gouvernements. Ce sont les Canadiens qui paient pour l’augmentation du coût de ces médicaments, soit directement de leur poche ou indirectement lorsque leur employeur leur refile la facture ou dans les taxes et impôts qu’ils paient. 

Les régimes d’assurance financés par les employeurs doivent faire des compromis difficiles à mesure que le coût des médicaments pour la population active augmente. Certains employeurs choisissent d’assumer les coûts supplémentaires en payant des primes d’assurance plus élevées. D’autres décident d’augmenter la contribution de leurs employés en augmentant les franchises, les quotes-parts ou les maximums annuels ou à vie, ou encore en limitant les salaires et les prestations de maladie. Par exemple, l’utilisation de maximums annuels ou à vie pour les prestations de maladie dans les régimes d’assurance-médicaments privés a augmenté dans les dernières décennies et bon nombre d’entreprises ont réduit les prestations de santé à la retraite. Ces tendances indiquent que chaque personne devra participer davantage au coût de ses médicaments. 

À mesure que le coût des médicaments augmentera, les régimes privés deviendront de moins en moins abordables et avec le vieillissement de la population du Canada et la plus grande fréquence des maladies chroniques, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux connaîtront aussi une augmentation des coûts, en particulier parce que les régimes publics couvrent généralement les personnes âgées. Cette situation exercera une pression sur les régimes publics afin qu’ils réduisent aussi le remboursement des médicaments ou d’autres services sanitaires et sociaux essentiels puisque les sommes dépensées pour couvrir les médicaments ne peuvent être utilisées ailleurs. 

Une approche plus uniforme serait non seulement plus équitable pour les Canadiens qui peinent à payer leurs factures, mais elle aiderait aussi tous les citoyens à obtenir un meilleur prix pour des produits essentiels de plus en plus coûteux.

Le défi : atteindre un consensus concernant les façons de faire progresser le dossier

Le temps est venu de trouver comment faire avancer ce dossier important. Un vaste regroupement d’intervenants et de spécialistes se sont mobilisés pour recueillir des éléments de preuve et créer une dynamique. Les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont amorcé des travaux conjoints. Les parlementaires fédéraux ont minutieusement étudié le problème et ont demandé que des mesures soient prises. Les gouvernements ont aussi travaillé à la mise en place des principales composantes de base d’un régime national d’assurance-médicaments, par exemple, avec des mesures pour réduire le prix des médicaments.

Un système plus cohérent d’assurance-médicaments comporterait de nombreux avantages. Il favoriserait l’équité en donnant accès aux médicaments dont ils ont besoin à tous les Canadiens et offrirait ainsi aux citoyens une couverture plus uniforme qui va de pair avec le concept de régime d’assurance-maladie. Il diminuerait aussi le coût des médicaments en misant sur le pouvoir d’achat collectif des Canadiens. Il engendrerait également un système plus rationnel et efficace en veillant à ce que la décision à savoir si des médicaments doivent être couverts ou non repose sur des données probantes de l’efficacité clinique et la rentabilité.

Le Canada pourrait tirer des leçons utiles de l’expérience d’autres pays. Certains pays, comme le Royaume-Uni et l’Australie, couvrent les médicaments par le biais d’un programme national financé grâce aux taxes et impôts. D’autres, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas, possèdent des régimes d’assurance privés (souvent sans but lucratif) réglementés par le gouvernement national. Pour certains de ces systèmes, les employeurs jouent un rôle important dans la couverture des médicaments, puisqu’ils doivent offrir une assurance à leurs employés et leurs personnes à charge. D’autres pays offrent les médicaments sur ordonnance à peu de frais aux patients, mais exigent que ceux-ci déboursent un petit montant pour chaque ordonnance. Tous ces modèles possèdent des avantages et des inconvénients et l’expérience des autres pays montre qu’aucun système n’est parfait.

Il sera difficile de choisir le modèle idéal pour le Canada et les obstacles à sa mise en œuvre sont nombreux. Les avantages d’un régime d’assurance-médicaments, bien qu’importants, exigent que de nombreuses parties dont les intérêts diffèrent fassent des compromis et s’adaptent. Les prochaines sections du document de réflexion examineront ces problèmes de façon plus approfondie et cibleront les questions qui guideront le Conseil dans son élaboration des options pour mettre en œuvre un régime national d’assurance-médicaments.

Les principales questions à examiner au sujet d’un régime national d’assurance-médicaments

Il faut prendre en compte de nombreux enjeux et points de vue pour décider de la meilleure voie à suivre pour les Canadiens. Les questions les plus fondamentales sont peut-être les plus importantes : qui sera couvert et dans quelles circonstances, quels médicaments seront couverts et qui va payer? Pour répondre à ces questions, il faut comprendre pourquoi ces enjeux sont importants, comment fonctionne le système actuel et quelles sont les solutions possibles pour le Canada.

1. Qui sera couvert et dans quelles circonstances?

Questions pour discussion :

1. Qui devrait être couvert par l’assurance-médicaments nationale?

  1. Tous les Canadiens selon des modalités similaires, peu importe leur capacité de payer (c.-à-d. une couverture universelle)
  2. Les Canadiens dont les dépenses pour des médicaments dépassent un certain pourcentage de leur revenu (c.-à-d. couverture en fonction du revenu)
  3. Une autre approche : veuillez décrire qui, à votre avis, devrait être couvert et pour quelles dépenses en médicaments :
     

2. Comment le régime d’assurance-médicaments national devrait-il être dispensé?

  1. Principalement par un régime public, comme la couverture pour les services médicaux et hospitaliers
  2. Par l’intermédiaire d’une combinaison de régimes publics et privés, comme les régimes d’assurance-médicaments actuels et certains autres services de santé (par exemple, une assurance dentaire)
  3. Une autre approche : veuillez décrire vos suggestions pour une approche appropriée de mettre en œuvre un régime national d’assurance-médicaments

2. Quels seront les médicaments couverts?

Questions pour discussion :

3. Quels médicaments devraient être remboursés dans le cadre d’un régime d’assurance-médicaments national?

  1. Seulement les médicaments sur ordonnance sécuritaires et efficaces dont le bon rapport qualité-prix a été prouvé par de nombreuses données (le régime serait ainsi moins coûteux, mais offrirait moins d’options à certains patients).
  2. Les médicaments ci-dessus et des médicaments sur ordonnance sécuritaires et efficaces pour lesquels il existe moins de données qui prouvent leur bon rapport qualité-prix (le régime serait donc plus coûteux, mais certains patients disposeraient de plus d’options).
  3. Une autre approche : veuillez décrire quels médicaments devraient être couverts à votre avis

4. Quel devrait être le degré de variabilité entre les différents régimes d’assurance-médicaments ou entre les provinces et les territoires quant à la liste des médicaments remboursés par le régime national d’assurance-médicaments?

  1. Il faudrait établir une liste nationale commune ne permettant aucune variation entre les différents régimes d’assurance-médicaments ou entre les provinces et les territoires.
  2. Il faudrait adopter une approche commune autorisant un certain degré de variabilité en fonction de chaque employeur ou du contexte provincial ou territorial.
  3. Une autre approche : veuillez décrire quel serait le degré de variabilité approprié à votre avis quant à la liste des médicaments assurés entre les différents régimes d’assurance-médicaments ou entre les provinces et les territoires

3. Déterminer qui doit payer

Questions pour discussion :

5. Les patients devraient-ils assumer une partie des coûts associés aux médicaments sur ordonnance à la pharmacie (par exemple, quotes-parts ou franchises)?

6. Les employeurs, qui jouent actuellement un rôle important dans le financement de la couverture des médicaments pour leurs employés, devraient-ils continuer de le faire (que ce soit par le biais de contributions à un régime privé ou d’un régime public)?

Principaux points de vue à prendre en compte dans la discussion sur le régime d’assurance-médicaments national

Il sera difficile d’atteindre un consensus relativement à un modèle de régime national d’assurance-médicaments et la meilleure méthode afin de mettre le nouveau modèle en œuvre. Lorsque le Conseil entamera la discussion avec les Canadiens sur la mise en œuvre du régime national, il devra tenir compte de l’importance du rôle, de la contribution et des intérêts des principaux acteurs en la matière.

Les citoyens canadiens

Les patients doivent être au centre des conversations concernant la réforme des soins de santé. Pour mener à bien son mandat, le Conseil communiquera avec des groupes de patients et des citoyens canadiens qui connaissent bien le système de soins de santé pour mieux comprendre leurs préoccupations et leurs idées relativement à la mise en œuvre d’un régime d’assurance-médicaments national. Les Canadiens qui ne sont pas admissibles actuellement à un régime public ou privé pour couvrir leurs dépenses courantes associées aux médicaments seront probablement favorables à une couverture élargie, alors que ceux qui ont présentement accès à un régime financé par l’employeur pourraient éprouver des inquiétudes concernant les changements possibles.

En outre, le sexe influence nos risques de développer certaines maladies, notre réponse aux médicaments et notre accès aux services de soins de santé. Comme l’expérience des femmes, des hommes et des personnes de diverses identités de genre peut être différente en ce qui a trait aux politiques, aux programmes et aux initiatives, il sera important de prendre en compte le sexe et d’autres facteurs de diversité dans la conception, le coût et l’efficacité du régime national d’assurance-médicaments.

Provinces et territoires

Conformément à leur rôle en matière de soins de santé, les provinces et les territoires possèdent une très vaste expérience et expertise dans la prestation d’assurances-médicaments à leur population par le biais des régimes publics d’assurance existants. Tout au long du processus, le Conseil consultera de façon étroite les responsables provinciaux et territoriaux de la Santé et des Finances, reconnaissant que chaque région abordera la discussion d’un point de vue qui lui est propre.

Comme mentionné précédemment, les provinces et les territoires ont adopté des approches fondamentalement différentes pour structurer leur assurance-médicaments (par exemple, un régime fondé sur l’âge, sur la maladie, sur le revenu). Au fur et à mesure que sera conduite l’évaluation des différents modèles et options, il sera important de comprendre les implications de chacun sur la facilité de mise en œuvre dans les provinces et les territoires et la meilleure manière de soutenir la coordination et collaboration pancanadiennes.

Gouvernements autochtones et organismes qui les représentent

Plus de 830 000 membres des clients inuits et des Premières Nations, peu importe où ils vivent au Canada ou leur niveau de revenu, reçoivent une assurance-médicaments par le biais du Programme des services de santé non assurés (SSNA) du gouvernement fédéral. En ce moment, l’état de santé des autochtones du Canada est beaucoup moins bon que celui des Canadiens non autochtones. Toutefois, dans le contexte d’une relation renouvelée avec le gouvernement du Canada - qui est fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et les partenariats - les peuples autochtones prennent plus en plus en charge la gouvernance, la conception, la prestation et le contrôle de leurs propres services de santé. Le Conseil devra en tenir compte et examiner comment il sera possible de mettre en œuvre un régime d’assurance-médicaments national tout en favorisant l’autodétermination et de meilleurs résultats pour la santé des peuples autochtones.

Fournisseurs de soins de santé

Les établissements de santé et les cliniciens sont des intervenants essentiels dans la prescription et la distribution des médicaments. Les médecins, les infirmiers, les dentistes et les pharmaciens ainsi que les autres cliniciens sont au premier plan du système de soins de santé et leurs connaissances ainsi que leur expérience seront indispensables pour les travaux du Conseil. Beaucoup de fournisseurs de soins de santé seront probablement favorables à des approches permettant d’améliorer l’accès aux médicaments pour leurs patients, mais ils pourraient résister aux changements s’ils ont l’impression qu’ils limitent l’autonomie ou les choix des prescripteurs.

Assureurs privés

Les assureurs privés conçoivent et gèrent plus de 100 000 régimes assurance-médicaments en vertu de contrats conclus avec des employeurs et des groupes comme des syndicats ou des associations professionnelles, en plus d’offrir des régimes individuels. Devant l’augmentation du coût des médicaments, les assureurs encouragent les mesures visant à améliorer l’abordabilité des médicaments. Une question essentielle que le Conseil devra examiner est le rôle que joueront les régimes d’assurance privés dans les différents modèles de régime d’assurance-médicaments national. Toutes les transitions dans le rôle des assureurs privés devront prendre en considération les effets sur les entreprises et les employés dans cette industrie.

Les entreprises

Bon nombre de grandes entreprises offrent une assurance pour les médicaments sur ordonnance à leurs employés à titre d’avantage lié à l’emploi, mais ce n’est pas toujours le cas pour les petites entreprises pour qui ces coûts peuvent être exorbitants. Il sera important pour le Conseil d’écouter le point de vue des entreprises concernant le financement du régime d’assurance-médicaments national et la manière dont il pourrait aider les entreprises canadiennes à être plus concurrentielles.

Les syndicats

Les groupes syndicaux défendent vivement un régime d’assurance-médicaments universel et demandent une amélioration de l’assurance pour les non assurés. Le mouvement syndical a également un rôle important à jouer dans les régimes d’assurance-médicaments financés par l’employeur. Le Conseil engagera le dialogue avec des experts du monde du travail et des organisations syndicales pour prendre leurs opinions en considération.

Industrie pharmaceutique

Les ventes de produits pharmaceutiques sur le marché canadien représentent 2 % des ventes mondiales, ce qui fait du Canada le 10e marché pharmaceutique en importance à l’échelle mondiale. La mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments pourrait accroître l’importance de ce marché, mais il serait probablement nécessaire d’apporter des changements à la réglementation de la couverture des médicaments sur ordonnance et de leur remboursement. L’avis des fabricants et des distributeurs de produits pharmaceutiques sur ces enjeux contribuera grandement aux discussions du Conseil.

Principaux outils à l’échelle nationale

Le Conseil devra aussi prendre en compte le rôle de plusieurs organismes à l’échelle nationale qui assurent des fonctions de réglementation et soutiennent les activités des régimes d’assurance-médicaments publics.

Des efforts sont déjà déployés pour mieux coordonner le travail de ces intervenants nationaux afin d’aider à améliorer l’abordabilité, l’accessibilité et l’utilisation appropriée des médicaments sur ordonnance.

Mobilisation des Canadiens

En ce moment où le Canada examine les meilleures façons de mettre en place un régime d’assurance-médicaments, il est important que les Canadiens puissent donner leur avis pour participer à sa conception. Pour partager votre avis concernant l’une ou l’autre des questions posées dans le présent document de réflexion, veuillez vous rendre à l’adresse canada.ca/pharmacare.

En plus de recueillir les commentaires des Canadiens, les membres du Conseil rencontreront les dirigeants provinciaux, territoriaux et autochtones au cours des prochains mois pour obtenir leurs points de vue et, espérons-le, atteindre un consensus sur la voie à suivre.

Tous ces éléments serviront de base au rapport du Conseil à l’intention des ministres fédéraux de la Santé et des Finances d’ici un an.

Références

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