ARCHIVÉE - Contexte sur la Mélamine

Contexte

La mélamine (numéro du registre CAS 108-78-1) est le nom usuel de la 1,3,5-triazine-2,4,6-triamine. La mélamine est une substance chimique de synthèse utilisée à diverses fins industrielles et commerciales, notamment pour la production de résines, de mousses, de laminés, de colles, de produits de nettoyage, d'ignifugeants et d'engrais. Elle peut aussi être produite à titre de sous-produit lorsque des substances telles que certains pesticides à base de triazine sont utilisés (p. ex., la cyromazine).

La mélamine n'est pas d'origine naturelle, son utilisation dans les aliments n'est acceptée ni approuvée d'aucune façon au Canada, et il y est interdit d'en ajouter dans les aliments. Toutefois, en raison de ses nombreuses utilisations commerciales et industrielles, de faibles concentrations de mélamine peuvent être présentes dans l'environnement. Par conséquent, certaines denrées alimentaires peuvent en contenir des quantités traces. La présence de faibles concentrations de fond (dans la plage de parties par milliard [ppb]) de mélamine dans les aliments ne constitue pas un risque pour la santé des consommateurs. On présume qu'une concentration élevée de mélamine dans tout produit alimentaire est due à une contamination intentionnelle dans le but d'augmenter artificiellement la teneur en protéines détectée dans le produit.

Les effets pour la santé découlant de l'exposition à la mélamine varient en fonction de la concentration et de la durée de l'exposition. Des recherches scientifiques démontrent que des effets sur la vessie et sur les reins, tels que les calculs vésicaux, de même qu'une inflammation chronique des reins, peuvent se manifester dans le cas d'une exposition à des concentrations suffisamment élevées de mélamine. Des effets plus graves comme l'insuffisance rénale et, dans de rares cas, le décès ont aussi été observés. L'exposition à de faibles quantités de mélamine, même de façon prolongée, ne comporte pas de risques importants pour la santé.
En 2008, plusieurs pays ont fait état de la possibilité d'une contamination par la mélamine à titre de substance chimique de divers produits alimentaires provenant de la Chine, principalement de préparations pour nourrissons et de produits contenant du lait et des ingrédients dérivés du lait.

Jusqu'à présent, au Canada, on n'a fait état d'aucune maladie associée à la consommation de mélamine et aucune préparation pour nourrissons contaminée par la mélamine n'a été découverte au pays. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) est intervenue de plusieurs façons, y compris en réalisant l'échantillonnage, l'analyse et les rappels de produits qui auraient pu être contaminés par la mélamine. L'ACIA travaille aussi avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour veiller à ce que les restrictions frontalières demeurent en vigueur et qu'elles soient mises à jour au fur et à mesure de la publication de nouveaux renseignements. Pour prendre connaissance de l'information la plus récente, consultez le  site Web de l'ACIA.

Pour plus de renseignements sur la mélamine, consultez la pageQuestions et réponses - Mélamine

Évaluation des risques que comporte la présence de mélamine dans les aliments contenant du lait et des ingrédients dérivés du lait et normes provisoires afférentes

Santé Canada et l'ACIA travaillent de concert pour contribuer à la protection de l'approvisionnement alimentaire au Canada. Santé Canada est responsable de l'établissement de normes et de règlements, et l'ACIA est garante de leur application.

Pour déterminer la quantité de mélamine qu'une personne peut consommer sans risquer de subir des effets nocifs pour la santé, les scientifiques de Santé Canada ont réexaminé toutes les données disponibles au sujet des effets de l'ingestion de mélamine sur la santé. Par la suite, Santé Canada a publié son Évaluation des risques liés à la mélamine présente dans les aliments contenant du lait et des ingrédients dérivés du lait et a établi les normes provisoires régissant la présence de mélamine dans ces produits afin de veiller à ce que tous les groupes d'âge et tous les segments de la population soient protégés. Qui plus est, ces normes ont été établies dans le but de distinguer les concentrations de fond normales de mélamine de la contamination ou de l'adultération intentionnelles par son ajout aux produits qui contiennent du lait et des ingrédients dérivés du lait. Elles ont été élaborées en ayant recours à une démarche harmonisée avec celles qui ont été adoptées par d'autres organismes de réglementation des aliments en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis:

Puisque la mélamine et les substances qui peuvent se dégrader pour former de la mélamine sont utilisées à diverses fins industrielles, une faible concentration de mélamine peut être présente dans l'environnement et des quantités traces peuvent se trouver dans certaines denrées alimentaires. La présence de telles concentrations négligeables ne comporte pas de risques pour la santé. Néanmoins, afin de distinguer la présence de faibles concentrations de fond de mélamine dans les aliments d'une situation d'adultération intentionnelle, Santé Canada a établi les normes provisoires suivantes au chapitre de la présence de mélamine dans les produits qui contiennent du lait et des ingrédients dérivés du lait :

  • Les préparations pour nourrissons et les produits alimentaires qui constituent la seule source nutritive, dont les substituts de repas :
    • Maximum de 0,5 partie par million (ppm*)
  • Autres produits alimentaires qui contiennent du lait et des ingrédients dérivés du lait :
    • Maximum de 2,5 ppm*.

Santé Canada adhère toujours à sa politique selon laquelle le taux de contaminants potentiels dans les préparations pour nourrissons devraient être maintenu à la concentration la plus faible qu'il soit raisonnablement possible d'atteindre.

Alors qu'ils ont fondé leur évaluation des risques sur les preuves scientifiques les plus récentes, les scientifiques de Santé Canada continueront à étudier les effets sur la santé de la mélamine et des substances chimiques qui y sont apparentées par leur structure telles que l'acide cyanurique au fur et à mesure que de nouveaux renseignements seront publiés. Cette évaluation et les normes provisoires afférentes régissant la mélamine seront mises à jour en conséquence.

Qui plus est, si de nouveaux résultats d'analyse révélaient des teneurs en mélamine supérieures aux normes provisoires canadiennes, une évaluation des risques pour la santé sera entreprise afin de déterminer l'intervention ou les interventions de gestion des risques qui devraient être mises en oeuvre par l'ACIA. De telles interventions peuvent comprendre une enquête sur la source de contamination au cours du processus de fabrication, le retrait des produits des établissements de vente au détail ou la mise en oeuvre d'un rappel assorti d'un avis public dans le cas d'un produit qui présente un risque plus important.

De plus, les scientifiques de Santé Canada continueront à travailler en consultation étroite avec un réseau de scientifiques d'autres instances internationales telles que la Food and Drug Administration des É.-U. (FDA des É.-U.), l'Autorité européenne de sécurité des aliments, la Commission européenne, la Food Standards Australia New-Zealand, la Food Standards Agency du R.-U., l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et la Commission japonaise pour la salubrité des aliments.

Pour obtenir plus de renseignements

Ressources connexes

*Ces normes provisoires s'appliqueront à une concentration combinée de mélamine et d'acide cyanurique (une substance chimique analogue que l'on trouve généralement en présence de mélamine).

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