Évaluation des activités de l'Agence de la santé publique du Canada liées à la prévention et au contrôle des infections acquises dans la collectivité
Préparé par :
La Direction de l'évaluation
Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada
Février 2013
Table des matières
- Sommaire
- 1. Introduction
- 2. Contexte
- 3. Constatations
- 4. Conclusions et recommandations
- Annexe A : Modèle logique et organigramme
- Annexe B : Produits de connaissances
- Annexe C : Profil des visiteurs
- Annexe D : Comparaison entre les rapports de surveillance nationale canadiens et ceux d'autres pays et de certaines provinces canadiennes
- Annexe E : Historique de la collaboration avec le Réseau de santé publique
- Annexe F : Dépenses engagées pour le Programme sur l'hépatite C
- Annexe G : PACS, Programme sur l'hépatite C Résultats
- Bibliographie
Table des figures
- Figure 1 : Constatations, conclusions et recommandations
- Figure 2 : Entrevues auprès d'informateurs clés
- Figure 3 : Limites
- Figure 4 : Activités et extrants de la Division de la surveillance et de l'épidémiologie
- Figure 5 : Activités et extrants de la Division des lignes directrices professionnelles et des pratiques de santé publique
- Figure 6 : Activités et extrants de la Division des programmes et des partenariats
- Figure 7 : Activités et extrants de la Division des enjeux stratégiques et de la gestion intégrée
- Figure 8 : Extrants entraînant des résultats immédiats et intermédiaires
- Figure 9 : Données de surveillance nationales concernant la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, les hépatites B et C et la tuberculose.
- Figure 10 : Les dix pages Web traitant de maladies transmissibles les plus consultées durant la période du 1er avril 2010 au 31 mars 2011
- Figure 11 : Populations ciblées par les projets liés à l'hépatite C
- Figure 12 : Nombre de personnes touchées et nombre de personnes ayant déclaré avoir une connaissance accrue de la transmission de l'hépatite C et des risques connexes.
- Figure 13 : Preuve d'« utilisation de connaissances » tirées de documents donnés de l'Agence de la santé publique
- Figure 14 : Comment les répondants au sondage et les informateurs clés décrivent l'utilisation des produits de l'Agence de la santé publique dans le cadre de leur travail
- Figure 15 : Accès amélioré aux services de santé
- Figure 16 : Changement des politiques
- Figure 17 : Intention de modifier son comportement
- Figure 18 : Sommaire des principaux partenaires et des mécanismes de partenariat du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections
- Figure 19 : Partenariats, par secteur, dans le cadre de projets liés à l'hépatite C
- Figure 20 : Partenariats, par discipline, dans le cadre de projets liés à l'hépatite C
Sommaire
Le présent rapport comprend les conclusions tirées d'une évaluation des activités de prévention et de contrôle des infections acquises dans la collectivité menées à l'Agence de la santé publique du Canada.
But de l'évaluation
Cette évaluation a été réalisée en vue d'appuyer la planification de programmes et la prise de décisions. L'information tirée de l'évaluation était également nécessaire pour évaluer le financement reçu afin de lutter contre l'hépatite C au Canada. L'évaluation porte sur les activités entreprises entre 2008 et 2012.
L'évaluation ne tient pas compte des activités liées au Laboratoire national de microbiologie, à l'Initiative canadienne de vaccin contre le VIH, l'Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida, au Programme de mise en quarantaine et au Programme La santé des voyageurs. Elle exclut également les activités liées aux infections acquises en milieux de soins qui pourraient être réalisées par le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections, à l'Agence de la santé publique. Ces activités seront évaluées dans le cadre d'évaluations à venir.
Description des activités
L'Agence de la santé publique définit les « infections acquises dans la collectivité » comme étant des maladies transmises d'une personne à une autre dans la collectivité en général (plutôt qu'en milieu de soins de santé). Ce peut être l'hépatite B ou C, des infections transmissibles sexuellement, comme la syphilis, la gonorrhée, la chlamydia ou le sida (VIH), ou la tuberculose. Comme cela a été indiqué précédemment, les activités menées par l'Agence de la santé publique dans le cadre de l'Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida seront couvertes dans le cadre d'une autre évaluation.
Il y a de nombreux acteurs qui s'intéressent aux infections acquises dans la collectivité au Canada, soit les provinces et les territoires, d'autres ministères, des groupes communautaires locaux, de même que des universitaires et des chercheurs. Ils ont tous des rôles clés à jouer relativement à la prévention et au contrôle de ces types d'infections.
Au sein de l'Agence de la santé publique, le travail réalisé en vue de prévenir et de contrôler les « infections acquises dans la collectivité » est dirigé par le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections. Le mandat du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections consiste à créer de nouvelles connaissances crédibles et à les transmettre ainsi qu'à favoriser la prise de mesures nationales cohérentes qui contribuent à la prévention et au contrôle de maladies transmissibles précises, et ce, en mettant l'accent sur les principales populations à risque.
La présente évaluation examine le rôle et les activités du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections de l'Agence de la santé publique relativement aux infections acquises dans la collectivité. L'Agence a affecté environ 12.1 millions $ à ces activités en 2012‑13.
Constatations, conclusions et recommandations de l'évaluation
Des conclusions concernant à la fois la pertinence et le rendement sont issues de la synthèse et de l'analyse des résultats de cette évaluation. Cela a mené à l'élaboration de trois recommandations à l'intention des cadres supérieurs de l'Agence de la santé publique.
Constatations et conclusions
Pertinence
Il demeure essentiel de prévenir et de contrôler les infections acquises dans la collectivité (c'est‑à‑dire hépatites B et C, infections transmissibles sexuellement et tuberculose). On peut réaliser des économies et améliorer la qualité de vie en axant les activités de prévention et de contrôle sur des populations, des facteurs de risque et des problèmes sociaux communs à chaque maladie. Le travail relatif à une maladie en particulier est utile à de nombreux égards, notamment lorsqu'il y a des groupes cibles distincts ainsi que dans des domaines comme la pratique de la santé publique, la surveillance (sans nier l'importance des systèmes de surveillance intégrés qui permettent de régler les problèmes de co‑infection), la mise au point de vaccins et la recherche biomédicale.
La prévention et le contrôle des maladies infectieuses font partie intégrante du rôle et du mandat de l'Agence de la santé publique. À l'exception de quelques domaines, comme le contrôle des infections à la frontière canadienne, la majeure partie de ce mandat est complémentaire et partagée avec les administrations provinciales/territoriales et d'autres intervenants en santé publique au Canada. Ainsi, le rôle de l'Agence de la santé publique doit fournir une valeur ajoutée à un système composé de nombreux acteurs. Ce rôle consiste principalement à brosser un portrait national des maladies infectieuses au Canada, à harmoniser et coordonner les efforts nationaux en fonction des orientations et des priorités provinciales et territoriales, ainsi qu'à combler d'importantes lacunes en matière de recherches, de connaissances ainsi que d'orientations liées aux programmes ou aux politiques qui, autrement, ne le seraient pas.
Le contrôle des infections est une priorité pour l'Agence de la santé publique et est compris dans ses trois orientations stratégiques pour les cinq prochaines années, et ce, conformément aux documents stratégiques de l'ASPC : leadership relativement à la promotion de la santé, prévention des maladies et protection de la santé; renforcement de la capacité en santé publique et du leadership sur le plan scientifique; amélioration des mesures et des interventions d'urgence. Dans le cadre de ces orientations stratégiques, la tuberculose et les infections transmissibles sexuellement (y compris la résistance aux antimicrobiens) ont été définies comme étant prioritaires par la plupart des informateurs clés internes ainsi que des partenaires provinciaux et territoriaux.
Rendement
Parmi les résultats escomptés des activités liées aux infections acquises dans la collectivité menées au Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections, mentionnons l'atteinte d'un niveau approprié de collaboration entre les provinces, les territoires et les intervenants. Une connaissance accrue de l'état, de l'incidence et des tendances des maladies transmissibles ainsi que des pratiques précises de la santé publique à l'égard des maladies transmissibles au Canada, de même que l'utilisation et l'application accrues des données probantes, des connaissances et des pratiques exemplaires sont également des objectifs clés.
L'évaluation a permis de déterminer que l'Agence de la santé publique collabore aux activités de prévention et de contrôle des infections acquises dans la collectivité des provinces et des territoires et de certains intervenants. Des mécanismes sont en place pour échanger l'information, collaborer dans le cadre de groupes de travail, examiner les lignes directrices et contribuer. Les experts dans le domaine sont occupés à élaborer des guides en ce sens.
L'Agence a également favorisé la création de partenariats par le financement de projets communautaires visant à lutter contre l'hépatite C au Canada. Les partenariats se sont révélés utiles puisqu'ils ont permis d'aider les bénéficiaires du financement à atteindre les objectifs liés à leur projet de façon plus efficiente (c'est‑à‑dire en utilisant moins de ressources) et plus efficace (c'est‑à‑dire en ayant un impact plus important).
Il y a également des signes que les produits de l'Agence de la santé publique permettent d'accroître les connaissances liées au domaine des infections acquises dans la collectivité et qu'ils sont utilisés par des partenaires et des intervenants. Les évaluations de certains produits liés à la tuberculose, aux infections transmissibles sexuellement, à la santé sexuelle et à l'hépatite C démontrent qu'il y a une connaissance accrue après l'utilisation. Toutefois, il y a également des signes qui indiquent que, dans le cadre de certains projets communautaires, les connaissances accrues pourraient avoir atteint un seuil.
Il y a des preuves documentées de l'utilisation des produits de l'Agence. Par exemple, lorsque les modules en ligne sur la tuberculose ont été évalués, les médecins ont répondu à des questions portant sur la façon dont ils modifieront leur pratique. Plusieurs groupes ont indiqué qu'ils seraient plus vigilants au moment du dépistage et qu'ils connaissent mieux les groupes à risque. Les facultés de médecine ont utilisé les lignes directrices/modules en ligne sur les infections transmissibles sexuellement à des fins d'enseignement. Les informateurs clés ont également mentionné que les produits de l'Agence de la santé publique ont été utilisés à des fins d'enseignement, pour l'élaboration de lignes directrices dans d'autres pays et en vue d'améliorer la pratique dans le domaine de la santé publique.
Toutefois, il y a toujours place à l'amélioration. L'Agence de la santé publique aurait pu élargir son réseau de collaboration afin d'inclure certains intervenants et fournir de l'information à l'échelle nationale en temps opportun, ce qui aurait pu avoir une incidence sur l'utilité de certains de ses produits. De plus, peu de mécanismes de mesure du rendement sont en place pour aider le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections à effectuer le suivi des progrès et à prendre des décisions en matière de programmes.
Recommandations
Collaboration
L'Agence de la santé publique partage la responsabilité de la santé publique et de la promotion de la santé avec de nombreux intervenants. Chaque acteur joue un rôle différent et apporte une contribution unique à l'effort global canadien. Grâce à la collaboration, l'Agence de la santé publique peut réduire le dédoublement des efforts et maximiser de la complémentarité des programmes.
Les principaux partenaires du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections dans le cadre de la prévention et du contrôle des infections acquises dans la collectivité sont les suivants : les autres ministères fédéraux, les administrations provinciales et territoriales, les organisations non gouvernementales, les chercheurs et les universitaires, ainsi que les organismes internationaux. La collaboration avec les provinces et les territoires ainsi qu'avec les principaux partenaires internes a tendance à bien fonctionner, ce qui est important pendant une flambée épidémique. Toutefois, la collaboration avec d'autres partenaires pourrait être davantage soutenue. Même s'il y avait des signes de l'existence d'activités positives menées avec d'autres ministères, certains répondants au sondage, y compris des provinces et des territoires, ont indiqué que l'Agence pourrait être plus efficace et favoriser un engagement accru de la part d'autres ministères. Des intervenants d'organisations non gouvernementales, des partenaires internationaux et des universitaires ont exprimé des sentiments semblables.
Le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections, qui reconnaît qu'il y a de nombreuses façons potentielles d'atteindre les résultats liés à la lutte contre les infections acquises dans la collectivité, devra se concentrer sur des activités de collaboration qui permettent de faire avancer les priorités actuelles de l'Agence de la santé publique.
RECOMMANDATION 1
Revoir les activités de collaboration de l'Agence de la santé publique relatives aux infections acquises dans la collectivité. Lorsque des lacunes liées à l'atteinte des objectifs de l'Agence de la santé publique sont recensées, élaborer une intervention appropriée en vue d'accroître la cohérence des activités de prévention et de contrôle.
Application des connaissances
Les activités et les extrants liés aux infections acquises dans la collectivité visent à permettre une connaissance accrue de l'état, des tendances et des pratiques de la santé publique en matière de prévention et de contrôle relativement aux maladies transmissibles au Canada. Les résultats directs des activités de l'Agence de la santé publique incluent, sans s'y limiter, ce qui suit : les lignes directrices destinées aux professionnels de la santé et aux décideurs, les guides de référence professionnels, les rapports de surveillance, les brochures et les autres produits de sensibilisation du public, le matériel et les outils de formation, les publications et les résultats des recherches.
Au cours des cinq dernières années, le travail de prévention du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections dans le domaine des infections transmissibles sexuellement a principalement porté sur l'acquisition, l'application et l'échange des connaissances. Il semblerait que les produits de connaissances créés par le Centre sont appropriés. Ils semblent répondre aux besoins actuels et aux nouveaux besoins, comme la résistance aux antimicrobiens. Les répondants au sondage et les informateurs clés n'ont pas indiqué que l'Agence de la santé publique ne créait pas de produits en réponse à leurs besoins.
Cependant, certains partenaires et intervenants ont fait valoir que le fait qu'ils ne puissent utiliser les produits de l'Agence de la santé publique en temps opportun constituait un obstacle majeur. L'évaluation a révélé que l'opportunité des produits avait une incidence sur la capacité de l'Agence de la santé publique de jouer de manière adéquate son rôle lié aux infections acquises dans la collectivité.
Même si le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections a pris des mesures afin de s'assurer que certains produits sont disponibles pour les intervenants en temps plus opportun, il faudrait élaborer des normes, des protocoles ou des procédures afin de s'assurer que les produits sont, de manière générale, disponibles lorsqu'on en a besoin.
RECOMMANDATION 2
Revoir les processus internes afin d'améliorer l'opportunité de la distribution des produits sur les infections acquises dans la collectivité. Si besoin est, élaborer et mettre en œuvre des normes afin de combler les lacunes relevées.
Mesure du rendement
La première étape d'une étude sur la mesure du rendement consiste à déterminer si le programme a été mis en œuvre conformément à sa théorie du changement proposée (habituellement représentée par le modèle logique du programme ou de l'activité). La mesure et l'évaluation du progrès du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections vers l'atteinte de ses résultats escomptés semblent être non uniformes et non systématiques. Ainsi, le Centre peut évoquer plusieurs études de résultats faisant état de réussites et de possibilités d'amélioration, mais ne peut inscrire son travail dans un historique exhaustif de ce qu'il a réalisé.
Il y a eu un suivi systématique des extrants et des résultats découlant des travaux du projet financé par l'intermédiaire du programme de subventions et de contributions pour l'hépatite C. Toutefois, malgré la mise en œuvre de cet outil à l'échelle nationale pendant trois exercices complets, les données n'ont jamais été colligées dans un rapport national, et rien n'indique que l'information a été utilisée en vue d'éclairer les décisions en matière de programmes et de politiques à l'échelon national. Il y a de nombreux facteurs qui ont contribué à cette situation. Néanmoins, même si l'information a été recueillie et est disponible, elle n'a jamais été utilisée pour mesurer, évaluer et adapter le rendement du programme sur l'hépatite C dans son ensemble.
Il y a, actuellement, des activités prometteuses en cours d'élaboration qui laissent entrevoir la création d'une culture de mesure du rendement plus exhaustive au sein du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections. Ce dernier commence à élaborer des outils et des méthodes en vue de mesurer et d'évaluer le rendement. Même si ces projets, qui en sont à leurs premiers stades, sont des signes positifs d'une fonction de mesure du rendement plus efficace au sein du Centre, le travail à venir doit être réalisé de manière plus exhaustive en ce qui a trait à son approche (consigner les extrants et les résultats des activités directes et des activités découlant des subventions et des contributions), fondé sur une théorie du changement claire, intégré systématiquement dans les opérations, puis utilisé activement dans les pratiques de gestion en vue de l'évaluation et du rajustement du rendement.
RECOMMANDATION 3
Concevoir un système de mesure du rendement complet et réalisable afin de soutenir les processus de décision en matière de programmes.
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