La méningococcie invasive

Professionnels de la santé

La méningococcie invasive (MI) est une maladie transmissible aiguë et grave causée par la bactérie Neisseria meningitidis, qui provoque la méningite, la septicémie (méningococcémie) ou les deux. Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande l'immunisation systématique contre la maladie à méningocoque et le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) recommande de se faire vacciner avant de se rendre dans une région où le risque de méningococcie est élevé.

Agent infectieux

La méningococcie invasive (MI) est causée par la bactérie gram négatif Neisseria meningitidis (méningocoque). Les méningocoques peuvent se classer selon la réactivité immunologique de sa capsule polysaccharides, en 12 sérogroupes distincts, dont cinq (A, B, C, W-135 et Y) sont le plus souvent associés à la MI au Canada et partout au monde, d'où l'incidence varie selon le sérogroupe.

Réservoir

Êtres humains.

Spectre de la maladie clinique

La forme la plus courante d'infection à méningocoques est l'état de porteur, où la colonisation survient dans jusqu'à 10 % des sujets en santé. Un sujet peut demeurer porteur de la maladie pendant jusqu'à six mois, sans manifester de symptômes.

Chez une petite proportion des porteurs, la bactérie envahit la circulation sanguine ou les méninges, ce qui conduit à une infection à méningocoques invasive. Les symptômes se manifestent après deux à dix jours (habituellement en trois ou quatre jours) après l'exposition.

Les symptômes incluent :

  • fièvre soudaine;
  • somnolence;
  • irritabilité ou agitation;
  • céphalée intense;
  • nausées;
  • vomissements;
  • raideurs au cou;
  • photophobie.

Le plus souvent, la maladie invasive entraîne une méningite ou une septicémie, en plus des éruptions cutanées caractéristiques sous forme de pétéchies ou de purpura sans blancheur à la pression.

Les cas les plus graves peuvent dégénérer en délire et en coma, et, à défaut d'être traités, en choc toxique, puis au décès. En général, le taux de mortalité est d'environ 10 %, et jusqu'à un tiers des survivants subissent des séquelles à long terme, dont la perte de l'ouïe, des troubles neurologiques et des amputations de phalanges ou de membres.

Photos de signes cliniques d'une MI

Nourrisson de quatre mois atteint de gangrène des mains et des membres inférieurs en raison de la méningococcémie

4 month old infant with gangrene of hands and lower extremities due to meningococcemia

Source: Centers for Disease Control and Prevention ©

Membres inférieurs atteints de la méningococcémie

Lower extremities showing meningococcemia

Source: American Academy of Pediatrics ©, 2011 Note de bas de page *

Adolescente atteinte de purpura au pied gauche

Adolescent female with marked purpura of the left foot

Source: American Academy of Pediatrics ©, 2011 Note de bas de page *

 

 

Transmission

La maladie à méningocoques est caractérisée par une courte période d'incubation (de deux à dix jours, normalement trois à quatre jours). Elle est transmise par une personne infectée (y compris les porteurs) à une autre personne par contact étroit et direct, comme embrasser ou par le contact avec des gouttelettes de toux ou d'éternuement. La transmission peut aussi se faire par la salive dans le partage d'objets comme des cigarettes, un rouge à lèvres et des aliments et boissons, par exemple.

Un traitement antibactérien adéquat éradique la présence bactérienne des cavités nasales et buccales, normalement en 24 heures.

Répartition de la maladie (à l'échelle mondiale)

La maladie à méningocoques est répartie un peu partout au monde et dans des foyers d'épidémie. Pour connaître la répartition mondiale de la maladie, veuillez consulter le site Fiche de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Des renseignements à jour sur les éclosions d'infections à méningocoques sont accessibles dans le site Web de l'OMS Alerte et action au niveau mondial (GAR) - méningite à méningocoques.

Facteurs de risque

Au nombre des facteurs de risque de la MI figurent les suivants :

  • insuffisance du complément, de la properdine ou du facteur D;
  • asplénie fonctionnelle ou anatomique (y compris l'anémie falciforme);
  • certains facteurs de risque génétiques;
  • exposition à domicile à une personne infectée;
  • infection des voies respiratoires conjuguée;
  • infection récente à l'influenza;
  • milieu de vie très densément peuplé;
  • tabagisme actif et passif.

Les personnes infectées par le VIH peuvent être à plus haut risque de développer une infection à méningocoques, surtout si le VIH est congénital.

Prévention et contrôle

Les infections à méningocoques invasives liées aux sérogroupes A, B, C, W-135 et Y peuvent être évitées grâce à la vaccination.

L'usage consacré du vaccin monovalent contre le méningocoque du sérogroupe C est recommandé par le CCNI, pour tous les bébés, dans le cadre du calendrier normal de vaccination.

Une dose de rappel du vaccin monovalent contre le sérogroupe C ou d'un vaccin quadrivalent (pour protéger contre les sérogroupes A, C, W-135 et Y) est recommandée environ à l'âge de 12 ans. De plus, un vaccin quadrivalent est recommandé pour certaines personnes qui courent un risque accru de contracter l'infection.

Pour obtenir des recommandations précises sur les vaccins contre le méningocoque et leur utilisation, veuillez consulter la version la plus récente du Guide canadien d'immunisation et des Déclarations du CCNI sur la méningococcie invasive.

Pour en savoir davantage sur les mesures de prévention et de contrôle, veuillez consulter les Lignes directrices de prévention et de contrôle de la méningococcie invasive.

Épidémiologie des infections à méningocoques invasives au Canada

La méningococcie invasive est endémique au Canada. Le taux d'incidence varie considérablement selon le sérogroupe, les groupes d'âge, l'emplacement géographique et l'année.

La mise en place de programmes de vaccination a commencé en 2002, avec l'avènement du vaccin conjugué contre le méningocoque de type C, et varie selon la province et le territoire.

Comme le montre la Figure 1, de 1985 à 2011 l'incidence de la MI dans son ensemble varie de 0,4 à 1,6 cas par 100 000 personnes, et affiche des périodes d'activité accrue tous les 10 à 15 ans environ, sans tendance récurrente.

Entre 2006 et 2011, en moyenne 196 cas de MI par année ont été signalés au Canada, ce qui porte l'incidence moyenne à 0,58 cas par tranche de 100 000 personnes. Pendant cette période, les taux d'incidence étaient les plus élevés chez les bébés de moins deun an (en moyenne 7,35 cas par tranche de 100 000 personnes), suivis des enfants âgés de un à quatre ans (1,89), puis des adolescents de 15 à 19 ans (1,17). Bien que la MI demeure rare, des cas sont rapportés tout au long de l'année, et le pic est observé l'hiver.

Au Canada, les sérogroupes B, C, W-135 et Y sont les plus souvent signalés. Entre 2006 et 2011, le sérogroupe B fut l'isolat à méningocoques à afficher le taux d'incidence le plus élevé (0,33 cas par tranche de 100 000 personnes).

Avec la mise en place de programmes de vaccination contre le méningocoque de type C, l'incidence du sérogroupe C a grandement diminué, passant de 0,13 en 2006 à 0,01 en 2011.

Alors que l'incidence du sérogroupe B demeure prédominante, les maladies du sérogroupe W-135 et Y se sont stabilisées à des taux d'incidence relativement inférieures, à 0,03 (intervalle : de 0,02 à 0,04) et à 0,10 (intervalle : de 0,08 à 0,11), respectivement.

La MI causée par le sérogroupe B a tendance à toucher les sujets à un jeune âge (l'âge moyen est 16 ans), tandis que les sérogroupes C, W-135 et Y ont tendance à toucher les sujets appartenant à des groupes d'âge supérieur (âge moyen de 43, 38 et 47 ans, respectivement).

Le rapport de létalité (RL) de la MI était de 8,1 % entre 2006 et 2011. Les RL différaient selon le sérogroupe; où le sérogroupe C qui affichait le RL le plus élevé, à 14,5 % et le sérogroupe B qui avait le plus faible à 5,5 %.

Des renseignements plus détaillés sur l'épidémiologie actuelle de la MI au Canada se trouvent dans le Relevé des maladies transmissibles au Canada.

Figure 1. Nombre de cas de MI signalés et taux d'incidence globaux au Canada, 1985-2011*

Figure 1
Équivalent textuel - Figure 1

Méningococcie invasive

Figure 1 – Équivalent sous forme de texte - Nombre de cas de MI signalés et taux d'incidence globaux au Canada, 1985-2011*

Nombre de cas de MI signalés et taux d'incidence globaux au Canada, 1985-2011*Au Canada, le nombre annuel de cas de méningococcie invasive est passé de 111 à 447 cas entre 1985 et 1990. Le nombre de cas a ensuite diminué à 264 en 1996, pour augmenter de nouveau vers un pic de 366 en 2001. Depuis 2002, le nombre de cas s'est stabilisé à un intervalle relativement faible, soit entre 154 et 234.

Au Canada, le taux annuel d'incidence de la méningococcie invasive a diminué de 0,43 à 1,61 cas par tranche de 100 000 personnes entre 1985 et 1990. Il a ensuite diminué à 0,89 cas par tranche de 100 000 personnes en 1996, et a également connu un pic de 1,18 cas par tranche de 100 000 personnes en 2011. Depuis 2002, l'incidence s'est stabilisée à un taux relativement faible, soit entre 0,45 et 0,75 cas par tranche de 100 000 personnes.

*Données sur les cas tirées du Système national de surveillance améliorée de la méningococcie invasive. Données sur les populations tirées de Statistique Canada, estimations annuelles du 1er juillet.

Figure 2. Taux d'incidence de la MI par sérogroupe au Canada, 2006-2011.

Figure 2

Données sur les cas tirées du Système national de surveillance améliorée de la méningococcie invasive . Données sur les populations tirées de Statistique Canada, estimations annuelles du 1er juillet.

Équivalent textuel - Figure 2

Méningococcie invasive

Figure 2 – Équivalent sous forme de texte - Nombre de cas de MI signalés et taux d'incidence globaux au Canada, 1985-2011*

Taux d'incidence de la MI par sérogroupe au Canada, 2006-2011*

Au Canada, les sérogroupes B, C, W-135 et Y sont les types les plus souvent signalés. Entre 2006 et 2011, les taux d'incidence les plus élevés étaient ceux du groupe B (0,33 cas par tranche de 100 000 personnes) de tous les sérogroupes. Avec l'avènement de programmes de vaccination des enfants contre le méningocoque de type C en 2002, il n'est guère surprenant de constater que l'incidence du sérogroupe C a diminué considérablement, soit de 0,13 en 2006 à 0,01 en 2011. Alors que l'incidence du sérogroupe B demeure prédominante, les maladies du sérogroupe W-135 et Y se sont stabilisées à des taux d'incidence relativement inférieures, à 0,03 (intervalle : de 0,02 à 0,04) et à 0,10 (intervalle : de 0,08 à 0,11), respectivement. * Données sur les cas tirées du Système national de surveillance améliorée de la méningococcie invasive . Données sur les populations tirées de Statistique Canada, estimations annuelles du 1er juillet.

Surveillance de la méningococcie invasive au Canada

Les professionnels de la santé au Canada jouent un rôle essentiel dans l'identification et le signalement des cas de la méningococcie invasive. Consultez l'onglet de la surveillance pour obtenir de plus amples renseignements sur la surveillance de la méningococcie invasive au Canada.

Ressources sur de la méningococcie invasive

Publications

Lignes directrices deprévention et de contrôle

Orientation etrecommandations relatives aux vaccins

Les déclarations, les mises à jours et les examens de documentation duComité consultatif national de l'immunisation (CCNI) sont disponibles sur lapage de renvoi du CCNI et des conseils sur la vaccination se trouvent sur lapage d'accueil du site Web du CCMTMV.

Pour en savoir plus

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