Communication efficace concernant l'immunisation : Guide canadien d'immunisation

Pour les professionnels de la santé

Mis à jour : août 2016

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Introduction

L'immunisation est l'une des interventions sanitaires les plus sécuritaires et les plus efficaces pour prévenir la maladie, la morbidité et le décès prématuré; toutefois, certaines personnes ont des préoccupations au sujet des vaccins et hésitent à se faire vacciner ou à faire vacciner leurs enfants. Les enfants non immunisés courent un risque beaucoup plus grand de contracter une maladie évitable par la vaccination comparativement aux enfants immunisés. En outre, des taux de vaccination plus faibles réduisent le niveau de protection contre une maladie évitable par la vaccination à l'échelle de la population (à savoir, l'immunité collective ou de groupe), et ils peuvent entraîner la réémergence de maladies évitables par la vaccination et de complications connexes.

En communiquant de façon efficace, les fournisseurs de soins de santé influencent fortement la décision des personnes de procéder ou non à l'immunisation. Les questions cherchant à comprendre pourquoi certaines personnes refusent de se faire vacciner et de quelle manière il est possible de répondre à leurs préoccupations ont suscité beaucoup d'intérêt. Les réponses à ces questions favoriseront la participation au programme d'immunisation.

Le présent chapitre passe en revue les faits connus à propos de la réticence face à la vaccination, en plus de décrire les principes de base d'une communication efficace et de fournir des exemples de faits relatifs à l'immunisation.

Réticence face à la vaccination

L'expression « réticence face à la vaccination » est utilisée pour décrire un refus de vaccination ou un retard par rapport au calendrier de vaccination en raison de préoccupations quant à l'immunisation. Les préoccupations liées aux vaccins diffèrent de celles associées aux autres interventions sanitaires, parce que les vaccins sont généralement offerts à des personnes qui sont en bonne santé, contrairement aux autres interventions sanitaires qui sont surtout destinées à des personnes malades. La réticence face à la vaccination est une question complexe comportant de nombreux déterminants, dont les plus importants sont :

  • l'incompréhension à l'égard du vaccin administré et de l'immunisation en général;
  • les renseignements contradictoires provenant de diverses sources (p. ex. praticiens dans le domaine de la médecine alternative, sites Web contre la vaccination);
  • la méfiance envers la source d'information (p. ex. perceptions de motivations économiques et financières de l'industrie des vaccins);
  • les préoccupations concernant les injections et le risque perçu d'événements indésirables graves (p. ex. douleur et anxiété associées à la vaccination; événements indésirables de nature accidentelle plutôt que causale, mais qui sont perçus comme étant liés au vaccin);
  • la méconnaissance de la gravité et de la prévalence des maladies évitables par la vaccination;
  • les croyances socioculturelles (p. ex. croyances religieuses).

La perte de la confiance du public relativement à l'immunisation peut réduire le nombre de personnes qui sont vaccinées et entraîner la réémergence de maladies évitables par la vaccination et de complications connexes. Les données probantes concernant les effets de la désinformation, des rumeurs et des groupes anti-vaccins sur la couverture vaccinale et les éclosions de maladie qui en résultent dans de nombreux pays sont bien documentées.

La décision de procéder à l'immunisation découle de perceptions personnelles à l'égard de renseignements complexes sur la vaccination et la maladie, ainsi que de la confiance investie dans les personnes et les établissements qui produisent, imposent par voie législative et administrent des vaccins. Les recherches réalisées ont désigné un certain nombre de facteurs qui influencent la confiance accordée à une personne, à savoir les perceptions à l'égard des connaissances et de l'expertise, de l'ouverture et de l'honnêteté, de l'empathie et de la compassion de cette personne. Les fournisseurs de soins de santé habituels, tels que les vaccinateurs, sont perçus comme des personnes de confiance. Ils jouent un rôle vital pour assurer la réussite continue des programmes d'immunisation et pour maintenir la confiance du public dans l'efficacité et l'innocuité des vaccins. En plus de démontrer leurs compétences et leur expertise à l'égard des principes et des pratiques d'immunisation, les vaccinateurs doivent savoir comment conseiller efficacement les sujets devant être vaccinés ou les parents et les aider à évaluer de façon éclairée les avantages et les risques de l'immunisation, ainsi que les risques associés à l'absence de vaccination.

Principes d'une communication efficace

La majorité de la population canadienne croit posséder tous les renseignements nécessaires pour prendre des décisions éclairées au sujet de l'immunisation. Toutefois, certaines personnes demeurent préoccupées par les effets secondaires possibles de l'immunisation et ont besoin de davantage de renseignements pour prendre des décisions fondées sur des données probantes. Les vaccinateurs doivent exploiter au maximum chacune des occasions d'encourager les personnes à poser des questions, de rectifier la désinformation et de fournir des messages et des ressources valides et appropriés, y compris des sites Web offrant des renseignements fiables. Les vaccinateurs peuvent faire appel aux principes suivants pour communiquer efficacement les faits relatifs à l'immunisation (veuillez consulter la section Faits relatifs à l'immunisation) à des sujets devant être vaccinés ou à des parents :

  • Adopter une approche centrée sur la personne devant être vaccinée.

    Les sujets devant être vaccinés et les parents doivent avoir leur mot à dire dans la décision d'immuniser. Le processus le plus efficace de prise de décisions est le partenariat entre le fournisseur de vaccin et le sujet vacciné ou le parent. L'établissement d'un tel partenariat demande du temps et, idéalement, il devrait déjà exister avant le rendez-vous de vaccination. Les vaccinateurs doivent faire preuve de transparence quant au processus décisionnel, ainsi que d'honnêteté et d'ouverture à l'égard des incertitudes et des risques.

    Ledialogue représente la meilleure façon d'engager et de motiver les sujets devant être vaccinés et les parents. L'entrevue motivationnelle est une méthode semi-directive qui vise à modifier le comportement. Des renseignements supplémentaires sur l'entrevue motivationnelle sont disponibles auprès de l'Agence de la santé publique du Canada - Entrevue motivationnelle - Techniques efficaces d'enclencher et de maintenir le changement.

  • Respecter les divergences d'opinions concernant l'immunisation

    Les mouvements de démocratisation et l'arrivée d'Internet ont changé les données de la communication sur l'immunisation : la communication de haut en bas, soit de l'expert au consommateur, a évolué vers une communication non hiérarchique, qui repose sur le dialogue. Le public remet de plus en plus en question les recommandations des experts et des établissements publics sur la base de ses propres recherches, souvent effectuées sur le Web. Les vaccinateurs doivent donc s'attendre à ce que les personnes mettent en doute la nécessité ou l'innocuité de l'immunisation. La plupart de ces personnes ne sont pas contre l'immunisation; elles cherchent plutôt des réponses à des questions sur l'innocuité des vaccins, les calendriers d'immunisation, le changement de politiques et la pertinence de certains vaccins.

    En général, les événements inconnus, qui mettent en jeu un procédé d'origine humaine, qui entraînent une perte de contrôle, qui sont obligatoires ou qui nécessitent de décider de faire quelque chose plutôt que d'éviter quelque chose, sont perçus comme étant hasardeux. Par conséquent, certaines personnes perçoivent l'immunisation comme une source d'inquiétude potentielle, particulièrement lorsqu'il s'agit d'immuniser des enfants.

    Les vaccinateurs doivent déterminer les origines de la réticence face à la vaccination et prendre le temps d'écouter. Ils doivent demander aux sujets devant être vaccinés ou aux parents quelles sont leurs perceptions de l'immunisation et discuter des avantages de l'intervention en adoptant une attitude non conflictuelle et dénuée de jugement. Ils doivent également expliquer les origines d'une croyance particulière à propos d'un vaccin, surtout si celle-ci est fondée sur de faux renseignements ou des malentendus. La patience et le respect permettent d'établir une confiance et de rallier le soutien des personnes pour procéder à l'immunisation. Il est également important de reconnaître que, malgré tous les efforts déployés, certaines personnes ne pourront pas être convaincues d'accepter les vaccins.

  • Représenter les risques et les avantages des vaccins de façon juste et franche

    La communication franche de renseignements sur l'innocuité et les rapports avantages-risques des vaccins est essentielle. Pour la plupart des personnes, l'innocuité des vaccins est une préoccupation majeure et rares sont celles à savoir que le Canada possède un système robuste de surveillance de l'innocuité des vaccins ou que les normes d'innocuité sont plus strictes pour les vaccins que pour les médicaments. Ce processus de surveillance comprend des examens exhaustifs des données sur l'efficacité et l'innocuité du vaccin avant son approbation, une surveillance des bonnes pratiques de fabrication et de la qualité avant la sortie d'un produit, un examen par des experts des recommandations concernant les vaccins, une surveillance post-commercialisation et une intervention rapide face aux inquiétudes concernant le rendement d'un vaccin, ainsi qu'une collaboration internationale. Les vaccinateurs doivent décrire le travail qui est effectué sur le plan de l'évaluation de l'innocuité du vaccin au cours du développement et de l'examen réglementaire du produit, puis de façon continue à la suite de l'administration d'un vaccin. Veuillez consulter la section Effets secondaires suivant l’immunisation de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.

    En employant un dialogue direct et un langage approprié et clair pour le patient ou le parent en question, les vaccinateurs doivent comparer les risques connus et théoriques des vaccins avec les risques connus associés aux maladies évitables par la vaccination. Les risques potentiels de tout vaccin ne doivent pas être considérés de façon isolée : ils doivent être comparés avec les risques qui pèsent sur les personnes et les collectivités si une personne demeure non immunisée.

    Les vaccinateurs ont un intérêt direct dans la santé des sujets devant être vaccinés. En plus de fournir des renseignements, les vaccinateurs doivent fournir des recommandations en matière d'immunisation en tenant compte de l'intérêt véritable des patients, et mentionner notamment les préoccupations au sujet des risques associés aux maladies évitables par la vaccination, dans l'éventualité où la personne demeure non immunisée. Il est également important de souligner que, si de telles maladies faisaient leur apparition, il pourrait ne pas y avoir de solution aux complications connexes, même en prodiguant les meilleurs soins médicaux. Veuillez consulter la section sur les avantages de l'immunisation de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements.

  • Communiquer clairement les données les plus récentes en utilisant une méthode fondée sur des données probantes

    Les vaccinateurs doivent effectuer les tâches suivantes :

    • Évaluer le niveau et le type d'information qu'une personne désire recevoir et adapter l'information fournie en conséquence. Par exemple, certaines personnes apprécieront des preuves scientifiques, tandis que d'autres préféreront des renseignements anecdotiques et des récits d'expérience personnelle.
    • Présenter les données probantes de façon compréhensible. Par exemple, il est possible qu'un grand nombre de sujets devant être vaccinés ou de parents ne comprennent pas facilement des concepts comme la probabilité de survenue ou le risque relatif d'un événement isolé. Le jargon scientifique et les acronymes sont donc à éviter.
    • Présenter l'immunisation en termes de gains positifs. Par exemple, il est plus efficace de dire « un vaccin est sûr à 99 % » que « la probabilité d'effets secondaires est de 1 % ». De même, il est plus efficace de dire « si vous décidez de ne pas vous faire vacciner, vous augmentez vos chances de contracter une maladie » que « si vous décidez de vous faire vacciner, vous diminuez vos chances de contracter ou de transmettre une maladie ».
    • Se servir et disposer de supports d'information variés (visuels, audios, imprimés, sur le Web) adaptés à tout un éventail de groupes socioculturels (c'est-à-dire qui tiennent compte du niveau d'instruction, de la langue et des origines ethniques et culturelles de l'interlocuteur). On estime que 60 % des adultes et 88 % des personnes âgées au Canada n'ont pas les compétences nécessaires pour utiliser l'information sur la santé couramment disponible et ont des difficultés à le faire. D'autres renseignements et ressources sont disponibles auprès de l'Agence de la santé publique du Canada et de l'Association canadienne de santé publique.
    • Informer les sujets devant être vaccinés et les parents des façons de rendre l'immunisation moins stressante (p. ex. en utilisant des vaccins combinés et des stratégies de gestion de la douleur appropriées); la douleur et l'anxiété liées à l'immunisation sont des facteurs importants de réticence face à la vaccination. Veuillez consulter la section Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements sur des stratégies efficaces pour réduire l'inconfort et l'anxiété.

Veuillez consulter les sites Web d'Immunisation Canada et d'Immunization Action Coalition pour des capsules et des récits personnels concernant l'immunisation.

Faits relatifs à l'immunisation

La vaccination est le moyen le plus efficace de se protéger contre les maladies évitables par la vaccination

  • Les vaccins sont hautement efficaces; des maladies graves peuvent se produire si une personne, son enfant et sa famille ne sont pas immunisés.
  • La vaccination est l'une des mesures les plus efficaces de promotion de la santé.
  • Au cours des 50 dernières années au Canada, la vaccination a permis de sauver plus de vies que toute autre intervention sanitaire.
  • La vaccination protège aussi bien les personnes qui reçoivent le vaccin que celles avec lesquelles elles sont en contact, particulièrement les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées ou qui ne le sont que partiellement en raison de problèmes médicaux ou de leur âge.
  • L'Organisation mondiale de la Santé estime que l'immunisation permet d'éviter plus de deux millions de décès à l'échelle mondiale chaque année.
  • L'immunisation est source d'économies pour les personnes et la société.
  • Veuillez consulter la section sur les avantages de l'immunisation de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements.

Les vaccins stimulent et renforcent le système immunitaire. Ils apprennent au système immunitaire à se défendre rapidement contre les infections évitables par la vaccination avant l'apparition de la maladie

  • Le système immunitaire humain est continuellement mis à l'épreuve et sa capacité de réagir aux antigènes est remarquable. Les cellules immunitaires des nourrissons peuvent réagir à environ 10 000 antigènes différents à un moment donné. À titre de comparaison, le nombre d'antigènes contenus dans les vaccins est nettement inférieur.
  • De façon naturelle, les enfants sont systématiquement exposés à une multitude d'antigènes et ils répondent bien à ces expositions continues sans effet indésirable pour leur système immunitaire.
  • L'immunisation n'augmente pas de façon appréciable l'exposition quotidienne du sujet vacciné aux antigènes.
  • Veuillez consulter le chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2, et le chapitre Immunologie et vaccinologie de base de la partie 1 pour obtenir davantage de renseignements.

Les vaccins sont sécuritaires

  • Les vaccins utilisés au Canada sont extrêmement sécuritaires et figurent parmi les produits médicaux les plus sûrs sur le marché. Les effets secondaires graves, comme les réactions allergiques graves, sont très rares.
  • Avant que leur utilisation ne soit autorisée au Canada, les vaccins sont soumis à des tests rigoureux et le fabricant doit présenter des preuves scientifiques et cliniques démontrant leur innocuité et leur efficacité.
  • Santé Canada supervise tous les aspects de la production de vaccins afin de veiller à leur innocuité, à leur efficacité et à leur qualité. L'innocuité des vaccins continue à faire l'objet d'une surveillance et d'une évaluation rigoureuses après la mise en marché des produits.
  • Même après l'autorisation de la commercialisation d'un vaccin au Canada, chaque lot de vaccins est soumis à des tests en laboratoire pour en vérifier l'innocuité et la qualité.
  • Le système de surveillance complet du Canada en matière d'innocuité des vaccins aide à prévenir les autorités de santé publique des tendances concernant des effets indésirables signalés après l'immunisation ou de tout effet indésirable inhabituel qui n'a pas encore été signalé. Une fois qu'un vaccin est administré, les experts en innocuité des vaccins effectuent une surveillance continue de la qualité et de l'innocuité, en plus de procéder à l'examen et à la prise en charge des cas d'effets indésirables graves signalés après l'immunisation. Ce système permet de déceler les éventuels problèmes d'innocuité associés à un vaccin, afin que des mesures appropriées puissent être prises.
  • Veuillez consulter la section Effets secondaires suivant l’immunisation de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.

Les risques associés aux maladies évitables par la vaccination sont beaucoup plus grands que les risques de survenue d'un effet indésirable grave d'un vaccin

  • Les effets indésirables graves associés à la vaccination sont rares. Les dangers des maladies évitables par la vaccination sont largement supérieurs aux risques de survenue d'un effet indésirable grave attribuable à un vaccin.
  • Des maladies comme la poliomyélite, la diphtérie, la rougeole et la coqueluche peuvent causer une paralysie, une méningite, une pneumonie, l'étouffement, des lésions cérébrales, des problèmes cardiaques, voire la mort. Même si ces maladies sont rares de nos jours au Canada, le déclin ou l'arrêt des programmes d'immunisation pourrait entraîner la réapparition d'épidémies provoquant des maladies et des décès.
  • Il n'existe aucun traitement efficace pour bon nombre de maladies évitables par la vaccination.
  • Dans la plupart des cas, il est impossible de savoir à l'avance si une personne non vaccinée éprouvera des complications bénignes ou graves d'une maladie évitable par la vaccination.
  • La plupart des effets indésirables qui surviennent après l'immunisation sont mineurs et disparaissent rapidement.
  • Les effets indésirables graves attribuables à un vaccin sont très rares; il est souvent très difficile de déterminer si un effet est directement lié à un vaccin ou s'il s'agit d'un effet isolé survenu en toute coïncidence après l'administration du vaccin.
  • Le dépistage avant la vaccination permet de mettre en évidence les contre-indications individuelles relatives à l'administration d'un vaccin et de réduire le risque d'effets indésirables graves attribuables à un vaccin.
  • Après leur vaccination, les personnes vaccinées sont suivies de près pour déceler tout signe ou symptôme d'effets indésirables associés au vaccin. Les vaccinateurs connaissent bien les signes et les symptômes des réactions allergiques immédiates graves aux vaccins; ils sont prêts à commencer la prise en charge d'une réaction allergique et à administrer les médicaments appropriés.
  • Veuillez consulter la section sur les avantages de l'immunisation de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements.

Il n'existe aucun lien entre les vaccins et les maladies chroniques comme l'autisme, la sclérose en plaques, l'asthme ou le syndrome de mort subite du nourrisson

  • Les recherches réalisées à l'aide de méthodes scientifiques rigoureuses ont réfuté de nombreux mythes sur l'immunisation :

    • Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) ne provoque pas l'autisme.
    • Les vaccins contenant du thimérosal ne provoquent pas l'autisme.
    • Le vaccin contre l'hépatite B ne provoque ni la sclérose en plaques ni des rechutes de la maladie.
    • Le vaccin contre la coqueluche ne provoque pas de lésions cérébrales.
    • Les vaccins ne provoquent pas le syndrome de mort subite du nourrisson.
    • Les vaccins administrés aux enfants n'augmentent pas les risques d'asthme.
  • Rien n'indique qu'un vaccin soit à l'origine de maladies chroniques, de cas d'autisme ou de syndrome de mort subite du nourrisson. Ces liens supposés — par exemple, entre le vaccin contre l'hépatite B et la sclérose en plaques — ont été réfutés par des études scientifiques rigoureuses.

Les injections multiples sont un moyen efficace de s'assurer que la vaccination est à jour

  • Les injections multiples de vaccins ne surchargent pas le système immunitaire.
  • La réponse immunitaire des nourrissons et des enfants est généralement semblable que les vaccins soient donnés en même temps ou lors de visites différentes.
  • L'administration systématique de vaccins au cours d'une même visite plutôt que durant des visites différentes n'accroît pas les taux des effets indésirables.
  • L'administration de plusieurs vaccins au cours d'une seule visite permet au vaccinateur de vérifier que les personnes ont bien reçu tous les vaccins requis en fonction de leur âge et de leurs facteurs de risque.
  • Le fait de retarder la vaccination peut rendre un enfant ou un adulte vulnérable à des maladies évitables par la vaccination.
  • Des données probantes révèlent que des injections multiples au cours d'une même visite entraînent moins de douleur que des injections espacées de quelques jours.
  • L'administration simultanée de plusieurs vaccins est essentielle au moment de la préparation d'un voyage international ou si l'on doute qu'une personne revienne pour recevoir les doses subséquentes du vaccin.
  • Veuillez consulter le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 et le chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.

Les maladies évitables par la vaccination peuvent survenir en tout temps, parce que les bactéries et les virus qui en sont responsables n'ont pas été éradiqués

  • Les bactéries et les virus qui provoquent la pneumonie, la méningite, la diphtérie, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle et l'hépatite A et B sont présents au Canada ou dans d'autres régions du monde.
  • Même si une maladie est rare au Canada, les voyageurs provenant d'autres pays peuvent l'importer au Canada. Par exemple, des cas importés de rougeole ont été à l'origine d'éclosions de rougeole au Canada.
  • Sauf si une maladie contagieuse a complètement disparu dans le monde entier, il y a toujours un risque que l'éclosion de quelques cas déclenche une épidémie si la majorité de la population n'est pas protégée.
  • Dans le cas de certaines maladies évitables par la vaccination, telles que la rougeole, un cas dans une collectivité est préoccupant, parce que la maladie est extrêmement contagieuse et qu'elle se propage facilement et très rapidement parmi les personnes qui ne sont pas immunisées.
  • La bactérie Clostridium tetani (tétanos) est largement présente dans le sol et ne sera jamais éliminée; par conséquent, toutes les personnes qui ne sont pas immunisées courent en permanence le risque de contracter le tétanos.
  • Les bactéries Haemophilus influenzae de type b (Hib), Streptococcus pneumoniae (infection à pneumocoque) et Neisseria meningitidis (méningococcie) sont transportées dans le nez et la gorge de certaines personnes en bonne santé; ces maladies continuent donc à être une menace pour les personnes qui ne sont pas immunisées.

Les personnes non vaccinées courent beaucoup plus de risques de contracter une maladie évitable par la vaccination que les personnes vaccinées, même dans les pays où les taux d'immunisation sont élevés

  • Il n'est parfois pas possible d'empêcher une exposition à des maladies évitables par la vaccination. Par exemple, une personne non vaccinée peut contracter la rougeole en respirant l'air d'une pièce où une personne infectée par ce virus se trouvait quelques heures auparavant.
  • Lorsqu'une maladie se propage dans une collectivité, un faible pourcentage des personnes vaccinées risquent de la contracter, car aucun vaccin n'est efficace à 100 %. Toutefois, un pourcentage beaucoup plus élevé de personnes non immunisées exposées à la maladie tomberont malades. Au Canada, en 2011, les cas importés de la rougeole ont mené à une éclosion d'envergure, avec plus de 700 cas signalés, principalement au Québec. Environ 80 % des personnes ayant contracté le virus de la rougeole et dont les antécédents vaccinaux étaient connus n'étaient pas bien immunisées pour leur âge.
  • En cas d'infection, l'immunisation peut réduire le risque de maladie grave.
  • Veuillez consulter la section Avantages de l'immunisation de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements.

Les maladies évitables par la vaccination réapparaissent rapidement lorsque la couverture vaccinale diminue

  • Au Japon, la couverture vaccinale contre la coqueluche est passée de 90 % à moins de 40 % en raison des craintes de la population à la suite du décès de deux nourrissons après leur vaccination (on a appris par la suite que ces décès n'étaient PAS attribuables au vaccin). Avant cette baisse du taux d'immunisation, on dénombrait entre 200 et 400 cas de coqueluche chaque année. À la suite de la chute du taux d'immunisation, des données de surveillance recueillies sur une période de trois ans ont révélé une augmentation aussi bien du nombre de cas de coqueluche (environ 13 000 par année) que du nombre de décès associés (plus de 100 par année).
  • En Irlande, la couverture vaccinale contre la rougeole est tombée à 76 % après de fausses allégations concernant un lien entre la vaccination contre la rougeole et l'autisme. Le nombre de cas de rougeole est passé de 148 à 1 200 en 2000, et plusieurs enfants sont morts des suites de complications de la maladie.
  • Le risque de retour en force de la diphtérie, si les taux d'immunisation devaient décliner, a été mis en évidence au cours des années 1990 dans la Communauté des États indépendants (ancienne Union soviétique), où plus de 140 000 cas et 4 000 décès ont été signalés.

Les vaccins peuvent contenir d'autres substances pour assurer leur efficacité et leur innocuité — ces substances sont sans danger

  • Les vaccins sont principalement constitués de bactéries ou de virus entiers ou fragmentés, tués ou atténués. Ces substances, appelées antigènes, apprennent au système immunitaire à reconnaître et à prévenir des maladies.
  • D'autres substances peuvent être nécessaires pour assurer l'efficacité et l'innocuité d'un vaccin :

    • De très faibles quantités d'agents de conservation (p. ex. phénol, 2-phénoxyéthanol ou thimérosal) peuvent être ajoutées à un vaccin pour empêcher que d'autres microbes causant des maladies se développent dans le vaccin au cours de son utilisation.

      • Le thimérosal contient une quantité infime d'une forme de mercure qui ne s'accumule pas dans l'organisme, contrairement à d'autres formes de mercure. La plupart des vaccins qui sont systématiquement administrés aux enfants au Canada ne contiennent pas de thimérosal (à l'exception de certains vaccins contre la grippe et l'hépatite B).
      • Les vaccins ne contiennent pas d'antigel, malgré les allégations de certaines personnes qui s'opposent à l'immunisation.
    • Des adjuvants, tels que des sels d'aluminium et du squalène, peuvent être ajoutés pour renforcer la réponse immunitaire au vaccin. Sans adjuvant, les personnes auraient peut-être besoin se faire vacciner plus fréquemment ou de recevoir des doses plus élevées de vaccins.

      • L'aluminium est présent dans l'air, dans les aliments et dans l'eau. On le trouve également dans le lait maternel et les préparations pour nourrissons en quantité semblable à celle contenue dans les vaccins. Des centaines de millions de personnes ont été vaccinées en toute sécurité avec des vaccins contenant de l'aluminium.
      • Le squalène est une substance naturelle que l'on trouve souvent dans les plantes, les animaux et les humains, ainsi que dans les aliments et les cosmétiques. Ce composé produit par le foie est présent dans la circulation sanguine.
    • Des composés, tels que la gélatine, la sérum-albumine humaine ou des réactifs d'origine bovine, sont ajoutés aux vaccins pour les aider à conserver leur efficacité pendant leur entreposage.

      • La gélatine contenue dans les vaccins ne cause que très rarement de graves réactions d'hypersensibilité (environ un événement pour deux millions de doses administrées). Veuillez consulter le chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.
      • Sérum-albumine humaine : Il existe un risque théorique extrêmement faible que des agents infectieux soient présents dans les produits fabriqués à partir de sang humain. Toutefois, des étapes dans le processus de fabrication de l'albumine et des vaccins qui contiennent de l'albumine éliminent le risque de transmission de ces agents. Aucun cas documenté de transmission d'agents infectieux par de l'albumine sérique humaine n'a encore été signalé en lien avec un vaccin.
      • Au Canada, les réactifs d'origine bovine qui sont ajoutés aux vaccins inclus dans le calendrier vaccinal systématique proviennent d'animaux que l'on sait exempts d'encéphalopathie spongiforme bovine (indemnes). Le risque de transmettre la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob par des vaccins contenant du matériel d'origine bovine demeure théorique et est estimé tout au plus à 1 pour 40 milliards.
    • Des substances, telles que du formaldéhyde, des antibiotiques ou des protéines d'œuf ou de levure, peuvent être nécessaires au processus de fabrication d'un vaccin.

      • Le formaldéhyde peut servir à tuer ou à affaiblir le virus ou la bactérie utilisé pour fabriquer le vaccin et il est retiré pendant la fabrication. Toute quantité négligeable qui resterait dans le vaccin ne présente aucun danger. Le formaldéhyde, qui est produit naturellement dans le corps, stimule le métabolisme. À tout instant, le corps d'un nourrisson contient une quantité de formaldéhyde environ dix fois supérieure à celle contenue dans un vaccin.
      • Des antibiotiques sont utilisés dans certains vaccins pour prévenir la contamination bactérienne pendant la fabrication. Les types d'antibiotiques qui sont les plus susceptibles d'entraîner des réactions d'hypersensibilité immédiates (comme la pénicilline) ne sont pas présents dans les vaccins.
      • Des protéines d'œuf peuvent être utilisées pour la croissance des virus de certains vaccins. La plupart de ces protéines sont retirées au cours de la fabrication, mais de très petites quantités peuvent demeurer dans le produit final. Le lecteur est prié de se reporter au chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2 pour de plus amples renseignements.
      • Des protéines de levure sont utilisées dans la fabrication de certains vaccins. Veuillez consulter le chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.
      • Les vaccins ne contiennent pas de cellules de fœtus avortés ou d'autres cellules humaines.
      • Des lignées de cellules humaines sont utilisées dans les premières étapes de production de certains vaccins; toutefois, toutes les cellules sont éliminées au cours de la purification du vaccin.
    • Veuillez consulter le chapitre Contenu des agents immunisants autorisés au Canada de la partie 1 pour obtenir les listes des agents immunisants autorisés au Canada.

Références choisies

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