Déclaration du Bureau de la traduction de Services publics et Approvisionnement Canada concernant les services d’interprétation
Déclaration
Le 30 avril 2024
Le Bureau de la traduction de Services publics et Approvisionnement Canada a le mandat d’offrir des services linguistiques de qualité au Parlement ainsi qu’aux ministères et organismes fédéraux, dont les services d’interprétation. En collaboration avec ses partenaires, y compris les organisateurs des rencontres (qui sont responsables des aspects techniques liés à l’interprétation), le Bureau de la traduction continue à innover et à s’inspirer des avis de spécialistes et des pratiques exemplaires au Canada et à l’étranger afin d’offrir un service optimal à sa clientèle, et une protection optimale à ses interprètes.
Santé et sécurité des interprètes
La santé et la sécurité au travail sont la priorité du Bureau de la traduction.
Il y a plus de dix ans, alors que l’utilisation de la téléconférence et de la vidéoconférence augmentait au gouvernement du Canada, les interprètes ont commencé à faire état de symptômes liés à l’interprétation simultanée de ces rencontres à distance. Dès 2015, le Bureau de la traduction a créé un groupe de travail afin d’encadrer cette activité, et en avril 2019, il instaurait des exigences concernant la participation à distance aux rencontres interprétées. Ces exigences stipulaient que l’interprétation simultanée ne devait pas se faire à partir du son transmis par les lignes téléphoniques, étant donné que celui-ci ne respectait pas la norme ISO pour l’interprétation simultanée et causait des enjeux de santé et sécurité.
À cette époque, le Bureau de la traduction lançait déjà ses démarches soutenues avec des spécialistes du son et de l’ouïe pour mieux comprendre et prévenir les risques pour les interprètes. Ainsi, lorsque le Comité permanent de la procédure et des affaires s’est penché sur la mise en place du Parlement virtuel au printemps 2020, le Bureau de la traduction était déjà bien placé pour faire des recommandations concrètes afin de protéger les interprètes.
Depuis, en collaboration avec ses partenaires, y compris le Parlement et les associations représentant les interprètes, et en s’inspirant des nombreux rapports d’études qu’il a obtenus ainsi que de ce qu’il a appris de ses consultations à l’étranger, le Bureau de la traduction ne cesse d’agir et d’innover pour assurer la santé et la sécurité des interprètes. Les nombreuses mesures qui ont été mises en place ont réduit considérablement le nombre et la gravité des incidents acoustiques. Entre autres :
- des consoles d’interprétation conçues pour protéger l’ouïe sont utilisées;
- un technicien est affecté à chaque rencontre avec interprétation simultanée;
- toute personne qui prend la parole virtuellement durant une rencontre avec interprétation simultanée doit utiliser un microphone conforme à la norme ISO sur l’interprétation simultanée, à défaut de quoi ses interventions ne sont pas interprétées;
- un poste de directeur des Affaires parlementaires et du Bien-être des interprètes a été pourvu afin de veiller à l’efficacité et au respect des mesures de protection, et de collaborer avec les partenaires à l’élaboration et au lancement de nouvelles initiatives;
- des spécialistes indépendants et des laboratoires spécialisés réalisent des tests et colligent des données à propos du son transmis aux interprètes pour éclairer la prise des décisions;
- en tout temps, les interprètes ont la directive d’interrompre le service si la qualité du son est insuffisante ou si un incident acoustique survient.
Néanmoins, le Bureau de la traduction demeure très préoccupé par les incidents qui continuent à se produire. Il est déterminé à poursuivre ses efforts afin de mieux comprendre et prévenir les risques liés au son pour les interprètes. Il s’est doté d’un plan d’amélioration continue, qu’il bonifie au fur et à mesure que ses connaissances, la technologie et la situation sur le terrain évoluent. Ce plan inclut en 2024 :
- une étude de l’Université Western sur la qualité perçue du son à la Chambre des communes;
- une étude de l’Université Laval sur la quantité de son (dosimétrie) reçue par les interprètes;
- la conclusion d’une évaluation par l’Université d’Ottawa de l’évolution de la santé auditive des interprètes sur deux ans.
Comme toujours, le Bureau de la traduction agira selon les recommandations formulées par les spécialistes dans ces rapports.
Instructions du Programme du travail
En février 2023, le Programme du travail d’Emploi et Développement social Canada a donné au Bureau de la traduction deux instructions lui ordonnant de rendre obligatoire l’utilisation de microphones conformes à la norme ISO et d’effectuer des tests du système audiovisuel des salles de comité. Grâce aux efforts qu’il avait déjà commencé à déployer avant même de recevoir ces instructions, le Bureau de la traduction a pu y donner suite efficacement, et le 25 août 2023, le Programme du travail a clos le dossier.
Le 25 avril 2024, à la suite d’un cas d’effet Larsen (sifflement aigu et soudain) ayant touché des interprètes, le Programme du travail a donné au Bureau de la traduction une nouvelle instruction, lui ordonnant de protéger les interprètes de l’exposition aux effets Larsen.
Dans un environnement de travail où un matériel audio complexe et diversifié est utilisé, il existe toujours une possibilité d’effet Larsen, et le Bureau de la traduction prend cette possibilité et ses conséquences pour les interprètes très au sérieux.
Les cas d’effet Larsen sont surtout le fait d’erreurs humaines dans la manipulation du matériel, et le Bureau de la traduction travaillait déjà avec ses partenaires parlementaires à prévenir ces erreurs. Ainsi, des mesures additionnelles ont pu être mises en place rapidement pour répondre à l’instruction du Programme du travail. Entre autres :
- les oreillettes utilisées pour entendre l’interprétation ont été remplacées par des modèles qui offrent une meilleure protection contre les effets Larsen à proximité d’un microphone ouvert;
- la distance entre les microphones en salle de comité a été augmentée, selon les propriétés de la salle, pour éviter les boucles de son entre le matériel audio d’une personne et celui de la personne voisine;
- les instructions données aux personnes en présentiel sur les précautions à prendre pour éviter de créer un effet Larsen ont été améliorées.
Le 26 avril 2024, le Programme du travail a accepté les mesures mises en place.
Capacité d’interprétation
Les incidents de santé et sécurité au travail, la pénurie mondiale d’interprètes et la hausse de la demande au cours des dernières années perturbent la capacité d’interprétation du Bureau de la traduction. Soucieux d’augmenter sa capacité, le Bureau de la traduction :
- collabore avec les intervenants du secteur langagier canadien afin de faire la promotion de la profession d’interprète de conférence;
- a conclu une entente de partenariat avec les deux seules universités qui offrent la maîtrise en interprétation de conférence au Canada (Université d’Ottawa et Université York) afin d’appuyer l’enseignement de l’interprétation;
- offre généralement un emploi aux nouveaux interprètes en langues officielles diplômés par ces universités;
- mène des discussions avec d’autres universités afin d’augmenter l’offre de programmes en interprétation;
- tient deux fois par année son examen d’accréditation des interprètes en langues officielles;
- offre généralement un emploi ou un contrat de pige aux interprètes qui réussissent son examen d’accréditation;
- réalise un appel d’offres tous les deux ans afin de renouveler son bassin d’interprètes titulaires d’un contrat ouvert;
- met à l’essai avec l’Administration de la Chambre des communes la prestation de l’interprétation par des interprètes situés hors des installations parlementaires, ce qui lui permet d’avoir recours à des pigistes se trouvant à l’extérieur de la région de la capitale nationale pour répondre aux besoins du Parlement.
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