Comité permanent des comptes publics (PACP) - 17 novembre 2020

Avis de convocation

43e législature, 2e session

Réunion 10

Le mardi 17 novembre 2020, 11 heures à 13 heures
Pièce 415, édifice Wellington, 197, rue Sparks
Télévisée

Rapport 3, La taxation du commerce électronique, des Rapports du printemps 2019 du vérificateur général du Canada

Témoins

Bureau du vérificateur général

Agence des services frontaliers du Canada

Agence du revenu du Canada

Ministère des Finances

Mot d’ouverture

Notes d’allocution pour M. Bob Hamilton commissaire de l’Agence du Revenu du Canada

Comité permanent des comptes publics
Rapport 3 – La taxation du commerce électronique
Faisant partie de la série de rapports présentés par le vérificateur général du Canada au printemps 2019

Ottawa, Ontario
Le 17 novembre 2020

Seul le texte prononcé fait foi.

Bonjour,

Merci, monsieur le Président, de me donner l’occasion de m’adresser à vous pour discuter du plan d’action de l’Agence du revenu du Canada sur le Rapport 3 – La taxation du commerce électronique, qui fait partie de la série de rapports présentés par le vérificateur général du Canada au printemps 2019.

Je suis accompagné de Ted Gallivan, sous-commissaire de la direction générale des programmes d’observation de l’Agence du revenu du Canada.

Dans le Rapport 3 – La taxation du commerce électronique, le vérificateur général du Canada a reconnu que l’Agence du revenu du Canada (l’Agence) avait un pouvoir législatif limité pour mettre en œuvre les pratiques exemplaires établies par d’autres compétences, comme l’inscription simplifiée ou l’obligation pour les plateformes numériques des non-résidents de s’inscrire et de percevoir la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH).

Dans ce contexte, le vérificateur général du Canada a formulé deux recommandations à l’Agence et nous les avons acceptées.

Premièrement, le vérificateur général du Canada a recommandé que, dans les limites de son autorité législative, l’Agence étende ses activités d’observation et tire profit des données disponibles de tierces parties pour accroître sa capacité à détecter et à prévenir les cas d’inobservation en ce qui a trait à la TPS/TVH dans le commerce électronique.

Et deuxièmement, le vérificateur général du Canada a appelé l’Agence à mettre en place des mécanismes pour suivre et communiquer le nombre d’activités d’observation qu’elle mène afin de contrer le risque d’inobservation dans le commerce électronique.

L’Agence a accepté les deux recommandations et a préparé et mis de l’avant un plan d’action détaillé assorti d’un échéancier. Aujourd’hui, je voudrais vous faire part de nos réalisations.

L’Agence conçoit ses activités d’observation en fonction du niveau de non-conformité et de l’argent des contribuables à risque. Par le passé, les efforts visant à lutter contre la non-conformité – qui comprennent notamment la sensibilisation des contribuables à leurs obligations en matière de TPS/TVH et la réalisation de vérifications –, permettaient à l’Agence de veiller à ce que la priorité demeure sur les dossiers présentant le risque le plus élevé, tout en favorisant un régime fiscal équitable pour tous les Canadiens.

Dans les limites de la loi, nous croyons que le niveau de nos actions de conformité dans le secteur du commerce électronique était proportionnel au niveau de risque. Cependant, il faut souligner que le commerce électronique s’est développé rapidement au cours des dernières années et a augmenté substantiellement dans certains secteurs précis pendant la pandémie en raison des ordres de fermeture des entreprises non essentielles.

L’Agence a élaboré un plan d’action pour surveiller et évaluer les risques élevés de façon continue.

En ce qui concerne la recommandation 1, l’Agence a élaboré une stratégie d’observation complète qui sera terminée d’ici à décembre 2020, comme promis au vérificateur général du Canada. Cette stratégie appuiera les efforts de l’Agence pour mieux détecter et traiter la non-conformité en matière de TPS/TVH et d’impôt sur le revenu.

Ces travaux ont également mené à la détermination de l’économie des plateformes, laquelle permet aux opérateurs de plateformes d’utiliser des technologies comme Internet pour mettre en contact les acheteurs et les consommateurs avec les vendeurs et les fournisseurs de services.

Plus précisément, quatre catégories de plateformes ont été relevées, notamment l’économie du partage, l’économie à la demande, les ventes pair-à-pair et les influenceurs sur les médias sociaux. Chaque catégorie comprend des risques uniques nécessitant des interventions d’observation adaptées aux risques cernés. Notre stratégie propose des plans détaillés pour faire face aux risques posés par ces secteurs.

L’Agence a également examiné les mesures prises par d’autres administrations fiscales pour relever les défis fiscaux dans ce secteur. Ce travail a permis de déterminer les risques en matière d’observation découlant de l’économie de plateformes et du commerce électronique.

L’Agence élargira également ses mesures d’observation en tirant mieux parti des données de tiers pour détecter et traiter les cas d’inobservation. Parmi les bons outils pour exploiter les données des tiers il y a les demandes péremptoires de renseignements visant des personnes non désignées. Ce type d'exigence est autorisé par les tribunaux et permet à l'Agence d'obtenir des renseignements d'une personne ou d'une entreprise sur des tiers.

En ce qui concerne la recommandation 2, l’Agence a déjà commencé à produire davantage d’indicateurs de rendement stratégiques, comme les estimations de l’écart fiscal.

En décembre 2019, l’Agence a achevé une analyse de sa méthodologie de suivi et de surveillance en ce qui a trait aux activités d’observation qu’elle mène pour gérer le risque d’inobservation dans le commerce électronique.

Bien que l’Agence ait mené des vérifications de dossiers de commerce électronique par le passé, ces mesures d’observation étaient inscrites aux résultats des programmes de vérification normaux et n’étaient donc pas suivies et surveillées séparément.

Grâce à cette analyse, de nouveaux mécanismes et procédures de suivi et de surveillance ont été élaborés et seront mis en œuvre au début de 2021 pour appuyer l’analyse des résultats de ces vérifications.

À la lumière de toutes ces mesures comprises dans le plan d’action, je suis heureux d’annoncer que l’Agence a déjà respecté certains de ses engagements définis dans son plan d’action en réponse au Rapport 3 – La taxation du commerce électronique du vérificateur général du Canada. Nous sommes en bonne voie de respecter les autres produits livrables.

Merci, monsieur le Président, je serai heureux de répondre à vos questions.

Documents justificatifs

Rapport du printemps 2019 du BVG – Rapport 3

Printemps 2019 — Rapports du vérificateur général du Canada au Parlement du Canada
Rapport 3 — La taxation du commerce électronique

Aperçu : Répercussions sur l’Agence (données provenant de la DGVER)

Rapports du printemps 2019 du vérificateur général du Canada
Rapport 5 – La taxation du commerce électronique

Incidence sur l’Agence du Revenu du Canada — probablement modérée

Le Bureau du vérificateur général du Canada (BVG) a conclu que l’Agence du revenu du Canada (ARC) était limitée par son autorité législative et ne pouvait pas s’assurer que le régime de la taxe de vente soit appliqué d’une manière neutre et que l’assiette de la TPS/TVH soit protégée au regard du commerce électronique transfrontalier. Le BVG a conclu que, dans les situations où l’ARC détenait l’autorité, l’Agence a effectué un nombre limité d’activités d’observation.

L’ébauche du rapport de la vérification comprend deux recommandations à l’intention de l’ARC. L’ARC souscrit aux recommandations et a soumis des réponses pour donner suite aux enjeux.

Objectif de l’audit

L’objectif de l’audit visait à déterminer si, dans le cadre de leurs rôles et responsabilités respectifs, l’Agence du revenu du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada et le ministère des Finances Canada se sont assurés que, s’agissant du commerce électronique, le régime fiscal était neutre et que l’assiette fiscale de la TPS/TVH était protégée. (Page 22)

Étendue de l’audit

Cet audit visait l’ARC, l’Agence des services frontaliers du Canada, et le ministère des Finances Canada. Pour la partie de l’audit qui visait l’ARC, le BVG a examiné si :

Le BVG n’a pas examiné les processus de perception de la TPS/TVH de l’ARC. (Page 4, paragraphe 11)

L’audit a porté sur la période allant du 1er janvier 2014 au 15 février 2019. (Page 23)

Points saillants

Observations favorables à l’endroit de l’Agence du Revenu du Canada :

Observations défavorables à l’endroit de l’Agence du Revenu du Canada :

Recommandations du bvg et réponse de l’Agence

Le rapport d’audit comprend trois recommandations. Les deux recommandations suivantes sont adressées à l’ARC :

  1. Recommandation. Dans les limites de ses pouvoirs législatifs, l’Agence du revenu du Canada devrait étendre ses activités d’observation et tirer profit des données disponibles de tierces parties pour accroître sa capacité à détecter et à prévenir les cas de non-conformité en ce qui a trait à la TPS/TVH sur le commerce électronique, y compris le partage d’hébergement. (Page 15, paragraphe 55)

    Réponse de l’Agence du revenu du Canada :
    D’accord. Selon la législation actuelle, les mesures d’observation prises à ce jour par l’Agence ont été entièrement satisfaisantes. L’ARC a déjà identifié le secteur du commerce électronique comme étant un secteur à risque. Ses efforts pour remédier aux non-conformités dans ce secteur, appuyés par l’éducation des contribuables à leurs obligations en matière de la TPS/TVH et la réalisation des vérifications de contrôle, sont commensurable de la non-conformité et les impôts en péril. Ces efforts permettent à l’ARC d’assurer que la direction soit sur les dossiers présentant le risque le plus élevé de non-conformité, tout en favorisant un système fiscal équitable pour tous les Canadiens. Le BVG a estimé que les pertes de recettes de la TPS sur les produits et les services numériques fournis de l’étranger au Canada se chiffraient à 169 millions de dollars, en 2017. Ceci représente une petite partie des plus de 4,9 milliards de dollars de l’écart estimé lié à la TPS/TVH (source : Écart fiscal : vue d’ensemble sommaire). Puisque l’Agence s’attend à ce que le commerce électronique continue à prendre de l’ampleur, l’ARC élaborera une stratégie d’observation spécifique afin de mieux détecter et régler les cas de non-conformité en matière de la TPS/TVH dans le secteur du commerce électronique, et continuera d’élargir ses mesures de conformité, notamment en exploitant mieux les données de tiers. Cette stratégie appuiera et complétera davantage les efforts de conformité entrepris par l’ARC pour remédier à la non-conformité dans le secteur.
  2. Recommandation. L’Agence du revenu du Canada devrait mettre en place des mécanismes pour suivre, surveiller et communiquer le nombre d’activités d’observation qu’elle effectue pour contrer le risque de non-conformité dans le commerce électronique. (Page 15, paragraphe 56)

    Réponse de l’Agence du revenu du Canada :
    D’accord. L’Agence analysera sa méthodologie de suivi et de surveillance en ce qui a trait aux activités d’observation qu’elle mène pour gérer le risque d’inobservation dans le commerce électronique. Étant donné que des recommandations semblables ont été formulées lors de la récente vérification de l’observation du BVG, les initiatives mises en œuvre dans le cadre de la réponse de l’Agence à ces recommandations cadreront avec la recommandation actuelle du BVG.

Plan d’action (déjà communiqué au Comité permanent des comptes publics)

Plan d’action détaillé de l’Agence du Revenu du Canada

Notes sur les questions

L’Agence du revenu du Canada est-elle d’accord avec les recommandations du Bureau du vérificateur général (BVG)?

Messages clés

Recommandation 1

Recommandation 2

L’Agence du revenu du Canada est-elle d’accord avec les constatations du Bureau du vérificateur général (BVG)?

Messages clés

Pourquoi les mesures d’observation de l’Agence ne font-elles pas l’objet d’un suivi distinct?

Messages clés

L’Agence a-t-elle les outils nécessaires pour régler les cas d’inobservation dans le commerce électronique?

Messages clés

Si l’on insiste

La Saskatchewan et le Québec appliquent la taxe de vente provinciale aux entreprises numériques étrangères. Pourquoi l’Agence ne peut-elle pas le faire?

Messages clés

Quelles sont les obligations des Canadiens en ce qui a trait aux achats numériques?

Messages clés

Combien de personnes établissent une autocotisation et paient des taxes annuellement pour Netflix?

Messages clés

Que fait l’Agence pour résoudre le problème de l’inobservation dans le secteur du partage d’hébergement?

Messages clés

Pourquoi l’Agence n’a-t-elle pas plus de ressources pour déterminer quelles entreprises « devraient » s’inscrire à la TPS/TVH afin de la percevoir et de la verser?

Messages clés

Si l’on insiste

Pourquoi l’Agence ne tire-t-elle pas parti des données de tiers pour les activités d’observation?

Messages clés

Quel est le but des « procédures de vérification »?

Messages clés

La réduction de l’écart fiscal de la TPS/TVH fait-elle partie des mesures de rendement de l’Agence?

Messages clés

Comment les efforts déployés par l’Agence pour éliminer l’inobservation dans ce secteur se comparent-ils aux efforts déployés à l’échelle internationale?

Messages clés

Quel est l’état du plan d’action détaillé pour chacune des deux recommandations du BVG?

Messages clés

Mise à jour de la recommandation 1

Mise à jour de la recommandation 2

Renseignements sur le Comité permanent des comptes publics

Profils des membres du Comité permanent des comptes publics

Président

Kelly Block (PCC)

Kelly Block

Date de naissance : 1961-11-30

Profession : Administratrice

Élu pour la première fois : 2008-10-14

Circonscription : Carlton Trail--Eagle Creek

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Vice-présidents

Lloyd Longfield (Lib.)

Lloyd Longfield

Date de naissance : 1956

Profession : Président/gestionnaire, ingénieur mécanique, consultant en gestion

Élu pour la première fois : 2015-10-19

Circonscription : Guelph

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Maxime Blanchette-Joncas (BQ)

Maxime Blanchette-Joncas

Date de naissance : 1989

Profession: Administrateur

Élu pour la première fois : 2019-10-21

Circonscription : Rimouski-Neigette--Témiscouata--Les Basques

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Q-1842 – 23 octobre 2020 – M. Blanchette-Joncas (Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques) – En ce qui concerne l’érosion de plusieurs services du gouvernement fournis dans la région administrative québécoise du Bas-St-Laurent depuis les 25 dernières années : a) quels ministères et organismes, de manière détaillée, ont vu leurs effectifs diminués ou augmentés sur le territoire régional susmentionné; b) quel est le nombre précis d’emplois de fonctionnaire touchés; c) quelles sont les études d’impacts précises réalisées pour établir le processus décisionnel ayant mené à ces réductions d’effectifs; d) quels sont les évaluations de rendement et les rapports d’analyse menés au terme de l’exercice dans chacun de ces ministères et organismes; e) de manière précise, à combien se chiffre la masse salariale globale des emplois déplacés ou abolis; f) quels ont été les frais complets de relocalisation engendrés par le gouvernement pour la relocalisation de fonctionnaires et leur famille; g) quelles sont toutes les analyses socio-économiques menées par le gouvernement préalablement aux différentes décisions de fermer ou de relocaliser ces emplois incluant la nomenclature des différentes conclusions des consultations publiques à cet égard?

La réponse est en cours de préparation par le Direction générale des finances et de l’administration (DGFA) et la Direction générale des ressources humaines (DGRH).

Correspondance :

Membres

Luc Berthold (PCC)

Luc Berthold

Date de naissance : S.O.

Profession : Journaliste, formateur, directeur des communications, attaché politique

Élu pour la première fois : 2015-10-19

Circonscription :Mégantic--L'Érable

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Kody Blois (Lib.)

Kody Blois

Date de naissance : S.O.

Profession: S.O.

Élu pour la première fois : 2019-10-21

Circonscription : Kings--Hants

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Greg Fergus (Lib) (Secrétaire parlementaire)

Greg Fergus

Date de naissance : 1969-05-31

Profession: Conseiller politique, consultant

Élu pour la première fois : 2015-10-19

Circonscription : Hull – Aylmer

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Matthew Green (NPD) (Porte-parole en matière de revenu national)

Matthew Green

Date de naissance : S.O.

Profession : Conseiller municipal, directeur exécutif

Élu pour la première fois : 2019-10-21

Circonscription : Hamilton Centre

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Philip Lawrence (PCC) (Porte-parole en matière de revenu national)

Philip Lawrence

Date de naissance : S.O.

Profession : Planificateur financier, avocat

Élu pour la première fois : 2019-10-21

Circonscription : Northumberland--Peterborough-Sud

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Q-322 – 23 septembre 2020 – M. Lawrence (Northumberland—Peterborough-Sud) – En ce qui concerne l’approche de l’Agence du revenu du Canada en matière de déductions pour les frais de bureau à domicile, compte tenu des lignes directrices qui préconisent de rester à la maison durant la pandémie de la COVID-19 : les personnes ayant dû utiliser des parties de leur domicile qui ne sont pas habituellement consacrées au travail, telles que la salle à manger ou le salon, comme bureau temporaire pendant la pandémie ont-elles droit aux déductions et, le cas échéant, comment ces personnes doivent-elles calculer les portions de leur hypothèque, de leur loyer ou de leurs autres dépenses qui sont déductibles?

Une réponse signée a été envoyée au BCP le 3 novembre 2020.

Correspondance :

Francesco Sorbara (Lib.) (Secrétaire parlementaire)

Matthew Green

Date de naissance : 1971-02-28

Profession: Analyste financier

Élu pour la première fois : 2015-10-19

Circonscription : Vaughan--Woodbridge

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Len Webber (PCC)

  Len Webber

Date de naissance : 1960-11-10

Profession: Gestionnaire, entrepreneur électricien, propriétaire d’entreprise

Élu pour la première fois : 2015-10-19

Circonscription : Calgary Confederation

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Jean Yip (Lib.)

Jean Yip

Date de naissance : 1968

Profession: Activiste communautaire, conseillère en assurance

Élu pour la première fois : 2017-12-11

Circonscription : Scarborough--Agincourt

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Membres associés

Luc Desilets (BQ) (Porte-parole en matière de revenu national)

Matthew Green

Date de naissance : S.O.

Profession: Directeur d’école

Élu pour la première fois : 2019-10-21

Circonscription : Rivière-des-Mille-Îles

Principales questions posées à la Chambre des communes :

Questions écrites :

Correspondance :

Récapitulation de la réunion du Comité (données pertinentes)

Récapitulation de l’audience du Comité permanent des comptes publics (PACP) [9 mai 2019]

La Division des affaires du Parlement a surveillé la réunion du Comité des comptes publics (PACP) de la Chambre des communes qui a eu lieu le 9 mai 2019. Le Comité a rencontré le Bureau du vérificateur général (BVG) dans le cadre de son étude des « Rapports du printemps 2019 du vérificateur général du Canada ». La réunion était axée sur tous les rapports du printemps 2019 du vérificateur général du Canada et les rapports d’examen spécial, y compris le rapport 3 (La taxation du commerce électronique).

Bien que la majorité des discussions se rapportent au rapport 1 (Les centres d’appels) et au rapport 5 (Équiper les agentes et agents de la Gendarmerie royale du Canada), il y a eu des références clés au rapport 3 et à l’Agence du revenu du Canada.

M. Pat Kelly, membre conservateur (Parti conservateur du Canada [PCC]) du PACP, se dit préoccupé par le fait que les agents de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ne s’assurent pas plus rigoureusement que les compagnies de messagerie versent les taxes requises sur les envois de faible valeur, mentionnant que le fait qu’ils semblent « fermer les yeux » sur le problème était « inquiétant ».

M. Pat Kelly (Calgary Rocky Ridge, PCC) :
J’aimerais parler du rapport sur le commerce électronique, et je vais commencer par vous poser des questions sur les taxes perçues sur les importations de faible valeur qui sont livrées par des entreprises de messagerie. Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui se cachent ici. Il y a deux problèmes. L’agence s’en remet à la bonne foi des entreprises de messagerie pour déclarer et verser les taxes de vente qu’elles perçoivent auprès des consommateurs. On dit ensuite que l’agence disposait d’indices selon lesquelles les entreprises de messagerie ne déclaraient pas le plein montant des taxes payables au gouvernement et que les agents n’ont rien fait pour régler le problème. Je pense qu’il est toujours troublant pour les Canadiens de savoir qu’un ministère ou une agence sait qu’il ne fait pas quelque chose. Il sait qu’il y a un problème, mais semble fermer les yeux pour ne pas le voir. C’est inquiétant. De plus, l’autre problème au sujet des colis de faible valeur est la confusion qui semble entourer la TPS et la TVH. J’aimerais donc que soit monsieur Richard soit monsieur Le Goff nous explique le processus de collecte de la TPS et de la TVH. Si un colis arrive en Ontario et que sa destination finale est le Manitoba, qu’il arrive tout d’abord dans une province où la TVH est différente de la taxe de vente dans une autre province, alors qu’est-ce qui est perçu et qu’est-ce qui est remis au gouvernement, le cas échéant?

M. Philippe Le Goff (directeur principal, Bureau du vérificateur général) :
Lorsqu’un colis est destiné à une personne qui habite au Manitoba, par exemple, où il y a une TVP, si le colis traverse la frontière du Manitoba, la TPS et la TVP sont perçues. Si le même colis arrive au Canada à destination du Manitoba, mais passe par l’Ontario, la TPS sera perçue, mais pas la TVP, puisqu’il y a un accord entre la province et le gouvernement fédéral que seule la TPS sera perçue. La plupart de ces accords datent de très longtemps et ont été mis en place avant que le commerce électronique gagne en popularité, soit avant que les gens commandent en ligne. Si un colis arrive dans une province qui collecte la TVH, comme l’Ontario, et qu’il est destiné à un client dans cette province, la TPS est perçue, et il existe une formule pour calculer la TVH, la part qui revient à la province. On parle du cadre de répartition des recettes. C’est très technique. Je ne vous expliquerai pas cela en détail, mais c’est essentiellement ainsi que les choses fonctionnent.

M. Pat Kelly :
Selon vos conclusions, à quel point les Canadiens peuvent-ils avoir confiance que les choses sont faites correctement? Vous avez parlé du problème comptable entre les provinces, ou entre les services frontaliers et les provinces, si j’ai bien compris.

M. Philippe Le Goff :
Si nous avons des doutes sur l’exactitude des taxes perçues, nous nous inquiétons des sommes qui sont remises aux provinces.

M. Pat Kelly :
Vous voulez dire les sommes qui sont perçues par les services frontaliers, mais qui ne sont peut-être pas acheminées aux provinces.

M. Philippe Le Goff :
Oui, nous ne savons pas si les entreprises de messagerie les conservent — nous n’avons pas de preuve à ce sujet — ou si elles ne sont tout simplement pas perçues.

M. Pat Kelly :
Je vois qu’il y a deux ou peut-être trois problèmes séparés. Premièrement, l’entreprise de messagerie perçoit-elle la taxe? Deuxièmement, l’entreprise de messagerie remet-elle la taxe à l’Agence des services frontaliers du Canada? Troisièmement, les services frontaliers remettent-ils la portion de la taxe qui revient à la province? De plus, est-ce qu’à chaque étape, le bon montant de taxe, suivant la destination finale du colis, est-il perçu?

M. Philippe Le Goff :
C’est exact.

M. Pat Kelly :
Si j’ai bien compris votre rapport, vous avez des préoccupations au sujet de ces trois éléments et si tout est fait correctement?

M. Sylvain Ricard (vérificateur général du Canada par intérim, Bureau du vérificateur général) :
M. Le Goff fait référence au rapport du vérificateur. Nous faisons allusion au fait que… nous avons constaté que l’Agence des services frontaliers du Canada ne faisait pas suffisamment de vérifications. Nous donnons quelques exemples. Je vais vous en donner un. Ils ont procédé à des vérifications dont la valeur déclarée des expéditions était de 800 000 $. Lorsqu’ils ont ouvert les colis — il s’agissait d’un échantillon —, la valeur n’était pas de 800 000 $, elle était de 13,5 millions de dollars. Si vous ne faites pas assez de surveillance, vous ne saurez pas ce qui vous file entre les doigts, et si vous ne le faites pas pour la TPS, le problème se répercute aussi sur les provinces.

M. Pat Kelly :
Eh bien, au sujet de cet exemple, selon la province — si l’exemple dont vous parliez se passait en Ontario —, il s’agirait de près de 1,7 million de dollars de taxes non perçues pour ces seules vérifications. En fait, cela équivaudrait à 1 % du manque à gagner recensé de quelque 160 millions pour ces seules vérifications. Dans quelle mesure peut-on croire que les 169 millions de dollars en pertes de recettes sont un montant exact et qu’il n’est pas beaucoup plus élevé que cela?

M. Sylvain Ricard :
Je suis conscient de me répéter, mais c’est le message que nous avons transmis à l’agence.

M. Pat Kelly :
Nous sommes ici pour faire résonner les messages, alors allez-y.

M. Sylvain Ricard :
L’agence a besoin de faire plus de travail de vérification pour s’assurer que la valeur des colis déclarée est exacte, et donc que les taxes perçues sont en accord avec la valeur réelle du colis. L’agence doit faire plus pour obtenir cette assurance pour elle-même.

René Arseneault, membre libéral du PACP, demande une explication plus détaillée des conclusions du BVG selon lesquelles l’Agence a des moyens limités pour établir et percevoir les taxes liées au commerce électronique.

M. René Arseneault :
[...] [J]e passe maintenant à un autre rapport, sur la taxation du commerce électronique. Je ne me rappelle pas qui disait cela plus tôt — M. Le Goff, peut-être — mais il paraît que l’Agence du revenu du Canada n’a pas tous les moyens législatifs nécessaires pour percevoir les taxes. Du moins est-ce ce que j’ai cru entendre. De plus, dans certains cas où elle a ces moyens, elle ne déploie pas ou ne peut pas déployer tous les efforts requis pour percevoir ces taxes. Que voulez-vous dire?

M. Sylvain Ricard :
Il s’agit essentiellement de deux choses. Nous allons commencer par les cas où l’autorité législative existe, mais où l’Agence n’effectue pas assez de travail de vérification.

M. René Arseneault :
Vous n’avez qu’une minute.

M. Sylvain Ricard :
Je vais donc abréger. Dans des cas de produits taxables pour lesquels l’Agence devrait effectuer des vérifications, nous avons noté qu’elle n’en faisait pas assez. Dans d’autres cas, l’autorité législative de percevoir les taxes n’existe tout simplement pas, y compris lorsque le produit n’est pas taxable. Nous faisons aussi référence dans le rapport à la possibilité d’encourager des organisations et des entreprises étrangères à s’enregistrer de façon simplifiée auprès de l’Agence et à lui verser les taxes volontairement, comme cela se fait déjà dans certaines provinces et dans d’autres pays. Or, ces outils et cette législation n’existent pas au Canada et l’Agence ne peut donc pas agir.

M. René Arseneault :
L’Agence n’a aucune compétence dans ces cas.

M. Sylvain Ricard :
Elle n’a pas l’autorité d’agir.

M. René Arseneault :
Si vous aviez des suggestions à faire à ce sujet, que recommanderiez-vous?

M. Sylvain Ricard :
Nous n’avons aucune suggestion à faire, car il s’agit d’une décision politique qui revient au gouvernement. Ce n’est pas à nous d’établir ces règles.

M. René Arseneault :
Hier, je regardais la télévision RDI et j’ai vu M. Le Goff sur le réseau RDI. Le gouvernement a vu lui échapper des recettes de 169 millions de dollars pour l’année 2017. Le chiffre fait peur, mais j’étais surpris qu’il ne soit pas plus élevé, étant donné l’ampleur du commerce électronique depuis cinq ou dix ans. Je sais que cela ne faisait pas partie de votre audit, mais est-il possible de comparer ce montant à celui que le gouvernement a perçu en lien avec les activités de commerce électronique d’entreprises qui sont en sol canadien?

M. Philippe Le Goff :
Je n’ai pas cette information, mais nous pourrions l’obtenir et la faire parvenir au Comité.

Pat Kelly, membre conservateur (PCC) du PACP, souligne les constatations du rapport 3 selon lesquelles seulement 524 Canadiens ont soumis des formulaires de TPS/TVH pour des achats effectués auprès de fournisseurs étrangers en 2017-2018, les comparant aux dizaines de millions d’achats probablement effectués par les Canadiens dans le commerce électronique. M. Kelly fait remarquer qu’il s’agit d’une indication claire que les Canadiens ne sont pas conscients de l’obligation de soumettre de tels formulaires (et qu’ils ne savent pas comment le faire). Les représentants du BVG conviennent que les Canadiens n’ont pas rempli les formulaires de « millions » de telles transactions, mais que les fonctionnaires de l’Agence leur ont dit qu’ils étaient « contents » qu’un plus grand nombre de ces formulaires n’étaient pas remplis parce que l’Agence « ne pouvait pas soutenir un tel volume » (M. Kelly s’est dit surpris que les fonctionnaires de l’Agence feraient une telle affirmation).

M. Pat Kelly :
Au chapitre du commerce électronique, vous avez constaté que les Canadiens n’avaient soumis que 524 formulaires de TPS/TVH concernant des achats faits auprès de fournisseurs étrangers ou canadiens. Comme il y a des millions ou des dizaines de millions de transactions — je ne saurais dire le nombre total de transactions —, 524 est un nombre vraiment bas. C’est à se demander qui sont ces 524 personnes qui savaient même qu’il faut faire ce genre de démarche. Je ne pense pas que beaucoup de Canadiens soient conscients de la mesure dans laquelle c’est à eux que revient la responsabilité de déclarer. Monsieur Le Goff, souhaiteriez-vous commenter ce constat?

M. Philippe Le Goff :
Je crois que vous avez raison. Il y a des millions de transactions, et je crois que les fonctionnaires de l’Agence du revenu du Canada sont contents que seulement 524 personnes aient pris le temps de remplir le formulaire disponible en ligne.

Vous pouvez remplir le formulaire et l’envoyer...

M. Pat Kelly :
Je vais vous interrompre. Vous pensez qu’ils sont contents que...

M. Philippe Le Goff :
L’ARC nous a informés qu’elle ne pouvait pas soutenir un tel volume.

M. Pat Kelly :
Ils sont contents que les Canadiens ne remplissent pas le formulaire, car ils ne veulent pas faire le travail...

M. Philippe Le Goff :
Ils n’ont pas la capacité pour le faire.

M. Pat Kelly :
...et ont le personnel pour... Bon, d’accord, c’est...

Le président :
C’est bon pour les consommateurs.

M. Pat Kelly :
Je me demande qui sont les 524 personnes, parmi des millions et des millions de transactions, qui ont effectivement soumis les formulaires. Les employés de l’ARC sont peut-être les seuls à savoir qu’ils sont tenus de le faire. Quelle est la solution? S’il s’agit d’appliquer la loi dans sa forme actuelle, devons-nous laisser l’ARC se faire submerger par des millions et des millions de formulaires de déclaration de la TVH ou de la TPS? Y a-t-il une autre solution?

M. Sylvain Ricard :
Réfléchissez au rapport coût-avantage. Je pense que l’exemple donné dans le rapport parle de 2 $ par mois pour une personne. Cette dernière fait un chèque de 2 $, le met dans une enveloppe et y appose un timbre. L’ARC la reçoit, l’ouvre, traite le chèque, l’enregistre et le dépose. Cela coûtera probablement beaucoup plus de 2 $, tant pour le contribuable que pour l’ARC. Encore une fois, il s’agit de leur mandat, de leur réalité. Ce n’est pas à nous de leur dire quelle est la meilleure façon d’aborder ce problème et de les juger. Comme nous l’avons mentionné, il s’agit d’une exigence.

M. Pat Kelly :
À l’évidence, la politique doit être modifiée pour que nous ne nous trouvions pas dans une situation où des dizaines de millions de transactions ne sont pas effectuées correctement.

Randeep Sarai, membre libéral du PACP, demande des précisions sur les entreprises auprès desquelles la majorité des transactions sont effectuées (grandes entreprises comme Amazon et eBay, ou de petites entreprises).

M. Randeep Sarai (Surrey-Centre, Lib.) :
Pensez-vous que ces transactions sont réalisées avec les principaux fournisseurs, comme Amazon, iTunes ou eBay, ou avec des entreprises de messagerie et d’autres entreprises en ligne de plus petite taille, grâce auxquelles vous achetez quelque chose qui vous est envoyé?

M. Philippe Le Goff :
Nous avons examiné le Programme des messageries d’expéditions de faible valeur, qui compte actuellement 14 entreprises participantes, dont FedEx, UPS et DHL. C’est tout.

M. Randeep Sarai :
Conformément à notre Loi sur l’ARC actuelle, la responsabilité de percevoir ces taxes reviendrait-elle au service de messagerie ou au vendeur? Je me pose simplement la question, pour qu’on sache où aller chercher...

M. Philippe Le Goff :
Dans le cadre du programme, il incombe au service de messagerie de percevoir la taxe.

M. Randeep Sarai :
Ce que vous dites, c’est que dans la majorité des cas, ces services de messagerie ne percevaient pas la taxe.

M. Philippe Le Goff :
Non, ce que nous disons, c’est que l’ASFC n’est pas en mesure de vérifier si le montant de la taxe qui est perçue et lui est versée est exact.

M. Randeep Sarai :
Quelles autres administrations, à l’échelle mondiale, connaissent bien la perception des taxes dans le cadre du commerce électronique? Les pays scandinaves ou les États-Unis? Quelle norme devrions-nous appliquer? Cela semble très exigeant. Je connais des gens qui, à l’origine, lorsqu’ils fabriquaient des logiciels, pensaient qu’il valait mieux le faire avec iTunes, parce que ce logiciel percevait les taxes de toutes les administrations pour eux. Quelles sont les administrations qui réussissent à percevoir et à simplifier les taxes pour éviter ce qu’a décrit M. Ricard : percevoir 2 $, acheter un timbre et envoyer un chèque? Existe-t-il une solution automatisée? Vous vous connectez, le produit va d’une province ou d’un pays à un autre, et le logiciel calcule automatiquement les montants pour vous. Y a-t-il des administrations que nous pourrions considérer comme des modèles?

M. Philippe Le Goff :
Je ne peux pas nommer de pays particulier. Je sais que l’Organisation mondiale des douanes élabore actuellement des lignes directrices. Les pays travaillent ensemble à la résolution de ce problème mondial.

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2021-03-19