Avant de commencer : concepts clés à garder à l’esprit
Avant de commencer : concepts clés à garder à l’esprit
Sur cette page
- Introduction
- Différents types de handicaps
- Facteurs culturels et intersectionnels
- Langage inclusif et la communication
- Respecter la vie privée et la confidentialité
- Éviter la « lassitude des consultations »
Introduction
La Loi canadienne sur l’accessibilité (la Loi) et le Règlement canadien sur l’accessibilité (le règlement) ne vous obligent pas à suivre une approche en particulier pour les consultations. Quelle que soit l’approche que vous choisissez, les concepts clés décrits dans ces lignes directrices vous aideront à garantir l’efficacité de vos consultations. Ils montreront également comment des consultations efficaces peuvent soutenir les efforts de votre organisme pour reconnaître, éliminer et prévenir les obstacles.
Différents types de handicap
La Loi définit un handicap comme :
« Déficience, notamment physique, intellectuelle, cognitive, mentale ou sensorielle, trouble d’apprentissage ou de la communication ou limitation fonctionnelle, de nature permanente, temporaire ou épisodique, manifeste ou non et dont l’interaction avec un obstacle nuit à la participation pleine et égale d’une personne dans la société. »
La Loi définit un obstacle comme :
« Tout élément — notamment celui qui est de nature physique ou architecturale, qui est relatif à l’information, aux communications, aux comportements ou à la technologie ou qui est le résultat d’une politique ou d’une pratique — qui nuit à la participation pleine et égale dans la société des personnes ayant des déficiences notamment physiques, intellectuelles, cognitives, mentales ou sensorielles, des troubles d’apprentissage ou de la communication ou des limitations fonctionnelles. »
Les personnes en situation de handicap se butent à différents obstacles. Ce qui est accessible à une personne peut ne pas l’être à tout le monde. Chaque personne en situation de handicap est unique.
L’Enquête canadienne sur l’incapacité, 2017 permettait de déterminer les types d’incapacité suivants :
- vision (ou la vue)
- ouïe
- mobilité
- flexibilité
- dextérité
- douleur
- apprentissage
- développement
- santé mentale
- mémoire
L’enquête permettait aussi aux personnes de décrire d’autres problèmes de santé ou conditions de longue durée qui concernaient des incapacités.
De nombreux handicaps appartiennent à une de ces catégories, tandis que d’autres touchent à plus d’une catégorie, notamment des handicaps de mobilité, de flexibilité ou de dextérité. Certaines déficiences ne s’inscrivent pas de façon claire dans ces catégories. Il pourrait s’agir de déficiences comme l’épilepsie, la maladie de Crohn ou la surdicécité.
Des personnes peuvent avoir des handicaps multiples. Par exemple, une personne ayant une incapacité de mobilité pourrait aussi avoir un trouble d’apprentissage ou un trouble d’audition. Le fait d’avoir des handicaps multiples pourrait influencer la capacité d’une personne de participer aux consultations, tout comme d’autres facteurs comme l’âge, le quartier, le genre, etc. En cas de doute sur la manière de s’adresser à quelqu’un ou de l’inclure, la meilleure chose que vous puissiez faire est de le lui demander.
Vous devez penser aux différents types d’incapacités lorsque vous planifiez vos consultations. Consultez l’annexe sur les concepts clés des incapacités pour obtenir des définitions, des ressources, des conseils et des pratiques exemplaires.
Facteurs culturels et intersectionnels
Les personnes en situation de handicap, comme toutes les personnes, présentent plusieurs facteurs identitaires intersectionnels. Il y a donc plusieurs facteurs liés à leur identité et à leur interaction avec le monde. Les facteurs identitaires intersectionnels peuvent être biologiques (comme le sexe) et socioculturels (comme le genre). Ils peuvent aussi comprendre l’âge, la race, l’ethnicité, la religion et plusieurs autres.
Bon nombre de personnes en situation de handicap s’identifient également comme appartenant à d’autres groupes traditionnellement marginalisés ou mal servis. Cela peut accroître les obstacles auxquels elles font face.
Vous devez penser à ces facteurs lorsque vous planifiez vos consultations. Envisagez la possibilité de faire participer un consultant en diversité, équité et inclusion à votre processus de planification. Vous pouvez aussi consulter l’annexe sur les facteurs culturels pour obtenir des définitions, des ressources, des conseils et des pratiques exemplaires.
Langage inclusif et communication
Chaque étape de votre processus de consultation doit respecter et défendre la dignité des personnes en situation de handicap. Cet aspect est particulièrement important pour le langage. Les mots que vous employez peuvent être très puissants, et aider ou nuire. Certains mots contribueront au sentiment perçu d’accueil, d’inclusion et de respect. D’autres mots peuvent susciter un sentiment d’exclusion, l’impression d’être ignoré ou de ne pas être respecté.
Il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte dans le choix de vos mots, comme le fait qu’ils sont sans distinction de genre et qu’ils tiennent compte des différences culturelles. Il y a aussi des choses précises à garder à l’esprit en ce qui concerne le handicap et l’accessibilité.
Souvenez-vous de ces facteurs lorsque vous planifiez vos consultations. Consultez l’annexe sur le langage inclusif pour obtenir des définitions, des ressources, des conseils et des pratiques exemplaires.
Respecter la vie privée et la confidentialité
Pendant vos consultations, les participants peuvent dire ou écrire des choses qu’ils ne voudraient pas que vous citiez ou que vous partagiez publiquement.
Il peut s’agir de renseignements personnels comme leur identité, leurs antécédents médicaux ou leurs expériences face à des obstacles ou à la discrimination. Il est important de reconnaître que de nombreux obstacles comportementaux existent encore, notamment les fausses idées et la stigmatisation entourant les handicaps. Certaines personnes peuvent hésiter, par malaise, à s’identifier publiquement comme ayant un handicap particulier ou un handicap tout simplement. Cela peut être particulièrement vrai pour les participants présentant des handicaps « cachés » ou « invisibles ».
En outre, des sujets particuliers pourraient concerner des sensibilités particulières. Par exemple, les participants à une séance de mobilisation sur l’emploi accessible pourraient faire des commentaires constructifs sur les questions d’accessibilité. Ils pourraient craindre de subir des répercussions pour ces commentaires ou pour avoir révélé qu’ils ont une incapacité.
Il est important que vous rassuriez les participants qui pourraient avoir ces inquiétudes, mais aussi que vous vous assuriez que le processus est ouvert et responsable. Dans cet esprit, nous recommandons ce qui suit :
- s’assurer que les participants peuvent apporter des commentaires de manière anonyme, s’ils préfèrent
- rassurer les participants sur le fait que vous respecterez leur vie privée, quoi qu’ils disent ou quelle que soit leur manière de contribuer
- certains participants peuvent demander à rester anonymes
- d’autres peuvent ne pas s’opposer à ce que vous leur attribuiez leurs commentaires
- prévoir la présence d’un animateur indépendant, qui n’a aucun lien avec votre organisme, pour assister à vos consultations ou les animer
- si vous préparez une synthèse des commentaires des participants, offrez-leur la possibilité d’examiner et de commenter sur la synthèse
- les noms communs de ces synthèses sont « ce que nous avons entendu » ou « ce que nous avons appris »
- lire nos lignes directrices pour obtenir des conseils sur la façon de préparer une telle synthèse.
Avant tout, assurez-vous de respecter toutes les lois pertinentes de votre administration relativement au traitement des renseignements personnels et du respect de la vie privée.
Éviter la « lassitude des consultations »
Les intervenants peuvent se sentir submergés par des activités comme les consultations. Cela peut influencer leur volonté de participer et limiter l’ampleur de la contribution qu’ils ont le temps ou l’énergie de donner. Un nom commun pour cela est la « lassitude des consultations ».
La lassitude des consultations peut se produire lorsque des événements de consultation :
- se produisent trop fréquemment;
- ne conduisent pas à des résultats concrets;
- sont désorganisés;
- ne respectent pas le temps ou les autres responsabilités des participants.
Il y a un certain nombre de choses que vous pouvez faire pour éviter de contribuer à la lassitude des consultations :
- gardez à l’esprit que de nombreux organismes et personnes peuvent partager leur expertise et leur expérience vécue en tant que service professionnel
- vous devrez peut-être utiliser des contrats ou d’autres mécanismes pour garantir leur participation
- n’oubliez pas que les organismes et les personnes en situation de handicap seront confrontés à des demandes importantes en termes de temps et d’expertise
- ces organismes et individus peuvent ne pas avoir les ressources pour répondre à toutes les demandes
- certaines personnes peuvent avoir besoin de s’absenter de leur travail ou d’autres obligations professionnelles pour participer à vos consultations
- il est important de trouver des moyens de reconnaître la valeur de ce qu’ils contribuent
- énoncez clairement le but de vos consultations et établissez des objectifs raisonnables pour les participants;
- participez avec un esprit ouvert et assurez-vous que les consultations sont des discussions ouvertes entre votre organisme et les participants;
- fournissez l’information longtemps avant les échéances, les rencontres ou les autres étapes phares de la consultation pour que les participants aient le temps nécessaire à la préparation et à la mobilisation.
- si vous effectuez des consultations en personne, assurez-vous de donner du temps aux participants pour :
- examiner la documentation;
- recueillir toute information qu’ils pourraient souhaiter apporter avec eux;
- faire des plans de déplacement.
- si vous effectuez des consultations virtuelles, en ligne ou par d’autres moyens, assurez-vous de donner du temps aux participants pour :
- examiner la documentation;
- préparer leurs réponses;
- organiser l’accès à toutes les fonctionnalités sécurisées (comme des forums ou des portails Web).
- si vous effectuez des consultations en personne, assurez-vous de donner du temps aux participants pour :
- si possible, déterminez si d’autres entités ont récemment consulté vos participants visés.
- en plus de contribuer à éviter la lassitude des consultations, cela peut être l’occasion d’apprendre des résultats d’autres consultations.
- examinez les consultations précédentes pour voir quelles approches ont été couronnées de succès dans le passé
Surtout, rappelez-vous que même les participants bénévoles partagent leur temps, leur expertise et leur expérience avec vous. Il est important de ne pas leur demander plus que ce qu’ils ont accepté de fournir.
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