Annexe : Considérations intersectionnelles et culturelles
Annexe : Considérations intersectionnelles et culturelles
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- Introduction
- Langage
- Facteurs intersectés
- Prise en compte de facteurs identitaires dans la planification des consultations
- Prise en compte de facteurs culturels dans la planification des consultations
Introduction
Chacun est différent. Pour chacun d’entre nous, l’identité est définie par des facteurs multiples et diversifiés.
Ces facteurs identitaires peuvent comprendre, entre autres, le sexe, le genre, la race, l’origine ethnique, la religion, l’âge, le handicap, l’emplacement géographique, la culture, le revenu, l’orientation sexuelle et la scolarité.
Ces facteurs influent sur notre compréhension et notre expérience du monde. Certains facteurs peuvent être intersectionnels, se combinant pour influencer différemment notre compréhension et notre expérience. Une discrimination a également été pratiquée, tant historiquement que récemment, à l’égard de certains facteurs.
Voici quelques éléments dont vous devez tenir compte lorsque vous planifiez vos consultations. Ces listes ne sont pas exhaustives; certains exemples pourraient s’appliquer à certaines personnes en situation de handicap, mais pas à d’autres. Prenez-les comme point de départ pour réfléchir à la mesure dans laquelle différents facteurs culturels et d’identité et les handicaps peuvent se recouper et contribuer aux obstacles.
Langage
Parce que chacun est différent, n’oubliez pas que différentes personnes pourraient aussi préférer que vous utilisiez différents mots ou différentes expressions pour s’adresser à elles ou pour les décrire. La langue et l’usage évoluent aussi constamment, et différents mots pourraient devenir plus ou moins acceptés avec le temps.
Ces lignes directrices utilisent une terminologie qui correspond aux autres publications du gouvernement du Canada. Néanmoins, il est toujours préférable de suivre la voie énoncée par les personnes que vous rencontrez et que vous consultez. Si elles préfèrent un certain vocabulaire, il pourrait s’avérer judicieux pour vous d’utiliser ces termes aussi.
Lisez l’annexe sur le langage inclusif lié à l’accessibilité et aux handicaps. N’oubliez pas aussi d’utiliser des expressions respectueuses et adaptées aux différences culturelles lorsque vous parlez de différentes personnes, de différents groupes et de différentes communautés. Par exemple :
- les personnes en situation de handicap ou ayant des habiletés différentes;
- les peuples ou les personnes autochtones, y compris les Premières Nations, les Inuits et les Métis;
- les personnes réfugiées, les nouveaux arrivants ou les migrants;
- les groupes en quête d’équité;
- les populations prioritaires;
- LGBTQ2+ ou 2SLGBTQ+;
- personnes, peuples ou communautés racisés;
- les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Facteurs intersectés
Voici quelques exemples de la façon dont la discrimination fondée sur l’identité peut influer sur les obstacles auxquels font face les personnes en situation de handicap.
- Une personne autochtone en situation de handicap peut se heurter à des obstacles différents ou plus importants que ceux d’un allochtone ayant le même handicap.
- Les obstacles découlant du handicap peuvent être aggravés par la discrimination fondée sur d’autres facteurs.
- Selon leur lieu de résidence, les Autochtones en situation de handicap peuvent éprouver d’autres difficultés à accéder aux services dont ils ont besoin en raison de questions de compétence.
- Il peut s’agir d’un manque de services pour les personnes en situation de handicap dans les réserves ou de l’impossibilité d’accéder aux services hors des réserves.
- Les personnes en situation de handicap peuvent également être victimes de discrimination fondée sur l’âge.
- Il se peut qu’une personne en situation de handicap soit plus touchée par la pauvreté et la discrimination sociale pendant toute sa vie ou presque, surtout à mesure qu’elle vieillit.
- Les utilisateurs du transport en commun peuvent ne pas reconnaître ou accepter qu’un jeune ayant un handicap invisible puisse avoir besoin d’un siège prioritaire.
- Les personnes ayant des handicaps cachés ou non visibles peuvent se heurter aux mêmes obstacles relativement aux espaces de stationnement, aux toilettes, aux zones d’attente ou à leur utilisation des soutiens et des services accessibles.
- Les personnes handicapées qui sont aussi membres de groupes en quête d’équité (article en anglais) sont plus susceptibles d’être sans emploi ou sous-employées.
- Dans le même ordre d’idées, les personnes en situation de handicap qui font partie de groupes en quête d’équité ou de communautés de langue officielle en situation minoritaire pourraient être victimes de racisme et de discrimination lorsqu’elles accèdent à des services.
- Les femmes en situation de handicap peuvent faire face à des obstacles supplémentaires.
- Il est moins probable qu’une femme en situation de handicap soit embauchée pour le même emploi qu’un homme en situation de handicap.
- Les femmes en situation de handicap qui sont racisées ou membres de groupes en quête d’équité ont déclaré qu’elles sont parfois moins prises au sérieux lorsqu’elles essaient d’obtenir des soins médicaux.
- De plus, les parents en situation de handicap ont souvent plus de difficultés à obtenir des berceaux accessibles, et des services de garde accessibles et abordables ainsi que d’autres services.
- Les personnes en situation de handicap des communautés LGBTQ2+ (article en anglais) doivent surmonter des obstacles et des formes de discrimination multiples.
- Une personne LGBTQ2+ est plus susceptible de subir de la discrimination en milieu de travail si elle a un handicap.
- Une personne transgenre ou non binaire ayant un handicap peut éprouver des difficultés lorsqu’elle veut utiliser des toilettes accessibles (article en anglais) sans distinction de genre.
Ressources supplémentaires :
- Le cours sur l’analyse comparative entre les sexes plus[NMW2] de Femmes et Égalité des genres Canada est un bon point de départ pour réfléchir à l’intersectionnalité de certains de ces facteurs.
- Femmes et Égalité des genres Canada fournit aussi un glossaire et acronymes fréquents sur la terminologie LGBTQ2+[NMW3] .
- L’École de la fonction publique du Canada (EFPC) offre des cours sur fournir un service à la clientèle inclusif[NMW4] (inscription obligatoire).
- L’EFPC offre aussi un guide gratuit sur les préjugés inconscients dans le cadre de l’animation de réunions et d’événements[NMW5] .
- Construire une fondation pour le changement : la stratégie canadienne de lutte contre le racisme 2019 à 2022[NMW6] fournit des renseignements supplémentaires et des liens vers les ressources.
Prise en compte de facteurs identitaires dans la planification des consultations
Il faut garder à l’esprit la façon dont les personnes en situation de handicap peuvent être touchées par des facteurs identitaires au moment de planifier des consultations. Ces facteurs pourraient affecter la façon dont les invités participent aux consultations, par exemple, ou créer des obstacles à l’accessibilité pour certains autres.
Voici quelques éléments dont vous devez tenir compte lorsque vous planifiez vos consultations :
- identifier les attitudes négatives, les mythes ou les stéréotypes qui peuvent survenir pendant les consultations;
- Dans la mesure du possible, dresser des plans pour les prévenir en établissant dès le début du processus de consultation des règles de base relatives à la communication et à la confidentialité.
- Élaborer des plans pour intervenir si des attitudes négatives, des mythes ou des stéréotypes se présentent.
- Veiller à ce que les animateurs des événements en personne encouragent un dialogue respectueux et qu’ils soient prêts à résoudre les conflits de façon constructive.
- Voir à ce que les modérateurs des consultations virtuelles ou numériques encouragent un dialogue respectueux et qu’ils connaissent les outils logiciels disponibles dans une plateforme particulière pour prévenir ou éliminer toute perturbation.
- être conscient des croyances, des attitudes et des normes qui pourraient limiter la gamme d’options d’accessibilité à prendre en compte dans la planification des consultations;
- Ces croyances, attitudes et normes pourraient être :
- les vôtres;
- celles de votre organisme;
- celles des institutions et de la société;
- générationnelles ou culturelles;
- Ces croyances, attitudes et normes pourraient être :
- au moment de préparer les consultations, déterminer si l’approche proposée peut créer des obstacles pour certains participants et non pour d’autres. Par exemple :
- une consultation comportant uniquement des activités en personne pourrait ne pas être accessible aux personnes à mobilité réduite ou vivant dans les collectivités rurales ou éloignées;
- une consultation menée principalement au moyen de sondages téléphoniques ou d’entrevues pourrait ne pas être accessible aux personnes ayant une déficience auditive;
- solliciter la participation de personnes en situation de handicap de différentes communautés et de différents groupes démographiques;
- Les consultations bénéficieront de points de vue variés, y compris ceux d’Autochtones, d’adultes plus âgés, de femmes, de Canadiens noirs, de personnes d’autres communautés racisées, de nouveaux arrivants, de personnes LGBTQ2, de résidents de collectivités rurales ou éloignées, de membres de communautés de langue officielle en situation minoritaire et de nombreuses autres personnes en situation de handicap.
- tenir compte du fait que certaines personnes en situation de handicap peuvent considérer leur handicap comme un facteur de leur identité culturelle ou personnelle, de sorte qu’elles pourraient nécessiter des considérations supplémentaires. Par exemple :
- certaines personnes sourdes peuvent avoir une langue des signes comme première langue. Voici les langues des signes les plus couramment utilisées au Canada :
- American Sign Language (ASL);
- langue des signes québécoise (LSQ);
- langues des signes autochtones, comme la langue des signes des Plaines ou la langue des signes inuite;
- pour en apprendre plus sur ces langues des signes, consulter la liste des ressources sur l'ASL, la LSQ et les langues des signes autochtones du Portail linguistique du Canada;
- certaines personnes aveugles ou ayant une vision partielle peuvent utiliser ou non des documents en braille;
- certaines personnes qui utilisent un fauteuil roulant, des prothèses ou d’autres aides à la mobilité ou à la dextérité peuvent considérer ces appareils comme des extensions de leur corps, tandis que d’autres peuvent les considérer comme des outils ou des objets.
- certaines personnes sourdes peuvent avoir une langue des signes comme première langue. Voici les langues des signes les plus couramment utilisées au Canada :
Prise en compte de facteurs culturels dans la planification des consultations
Voici quelques autres facteurs culturels à considérer au moment de planifier vos consultations :
- commencer chaque événement, en personne ou virtuel, en reconnaissant que vous êtes sur le territoire traditionnel d’une Nation ou de Nations autochtone(s);
- Pour en savoir plus sur la reconnaissance du territoire, consulter « l’apprentissage sur le pouce » de l’École de la fonction publique du Canada (EFPC) sur la reconnaissance du territoire[NMW8] .
- Pour obtenir des conseils sur le repérage des territoires traditionnels des communautés autochtones, consulter le Système d’information sur les droits ancestraux et issus de traités[NMW9] (SIDAIT).
- reconnaître et souligner la diversité des peuples autochtones (y compris les Premières Nations, les Inuits et les Métis) ainsi que la diversité au sein de chaque groupe;
- tenir compte du fait que différentes cultures et communautés peuvent avoir des attitudes et une compréhension divergentes concernant le handicap;
- être conscient des croyances religieuses ou des points de vue philosophiques des participants. Par exemple :
- planifier les activités de consultation et les échéances pour éviter qu’elles coïncident avec des jours fériés, des jours de repos ou de jeûne ou d’autres obligations;
- être ouvert aux commentaires de participants qui font savoir que leurs croyances religieuses ou points de vue philosophiques peuvent exacerber les obstacles auxquels ils font face;
- permettre aux participants de préciser des exigences alimentaires religieuses ou culturelles ainsi que celles qui sont liées aux allergies ou à d’autres facteurs médicaux.
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