Cahier de transition du ministre d’IRCC 2019 : IRCC – Le Paysage

Introduction

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) sélectionne et accueille à titre de résidents permanents et de résidents temporaires des ressortissants étrangers dont les compétences contribuent à la prospérité des Canadiens. Le Ministère réunit des membres d’une même famille et perpétue la tradition humanitaire du Canada en accueillant des réfugiés et des personnes ayant besoin de protection. En collaboration avec ses partenaires, il présélectionne les résidents permanents et temporaires potentiels afin de protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Il est également responsable de la délivrance et du contrôle des passeports canadiens et des autres documents de voyage qui facilitent les déplacements des citoyens canadiens, des résidents permanents et des personnes protégées. Le Ministère renforce le Canada en aidant tous les nouveaux arrivants à s’installer et à s’intégrer dans la société et l’économie canadiennes et en les encourageant à obtenir la citoyenneté canadienne, en accordant cette dernière et en fournissant la preuve. Finalement, IRCC cherche à promouvoir les politiques mondiales en matière de migration de façon à appuyer les objectifs du Canada en matière d’aide humanitaire et d’immigration.

Le travail du Ministère a une incidence énorme, dont des répercussions importantes sur divers portefeuilles au Cabinet, d’autres ordres de gouvernement, des intervenants clés, des collectivités et l’ensemble des Canadiens. Par exemple, en 2018, 31,3 millions de voyageurs ont visité le Canada, injectant 22 milliards de dollars dans le secteur du tourisme et créant des milliers d’emplois dans les collectivités d’un bout à l’autre du pays. Cette même année, les établissements d’enseignement canadiens ont accueilli près de 720 000 étudiants étrangers – ce qui a généré une contribution de 21 milliards de dollars à l’économie canadienne et soutenu près de 170 000 emplois au Canada – et plus de 330 000 travailleurs temporaires ont contribué à répondre aux besoins du marché du travail à l’échelle du pays.

En 2018, conformément au plan pluriannuel des niveaux d’immigration du Ministère (qui couvre actuellement la période de 2019 à 2021), le Canada a aussi accueilli plus de 320 000 nouveaux résidents permanents au sein de trois catégories d’immigration différentes – l’immigration économique (58 %), le regroupement familial (27 %) et les réfugiés (14%) – en plus des autres catégories (1%). Bon nombre de ces personnes ont été sélectionnées en vue de la résidence permanente étant donné qu’une province ou un territoire les a choisies en raison de leur capacité d’aider à répondre aux besoins économiques régionaux ou parce qu’elles possèdent des caractéristiques plus générales qui devraient les aider à réussir sur le plan économique au Canada; de nombreuses autres personnes ont été parrainées par des Canadiens ou des résidents permanents. Ensemble, ces personnes sont essentielles à la prospérité du Canada à court et à long terme, et le pays investit dans des mesures de soutien visant à faciliter leur établissement afin d’assurer leur réussite.

Plus de 200 000 personnes ont prêté le serment de citoyenneté afin de devenir citoyens en 2018‑2019, ce qui reflète, du moins en partie, la réussite du Canada en matière d’établissement et d’intégration de résidents permanents. Au cours de cette même période, IRCC a délivré quelque trois millions de passeports à des Canadiens. Les deux tiers de la population détiennent un passeport canadien valide, lequel est reconnu dans le monde entier pour son intégrité et permet aux Canadiens d’accéder en toute sécurité à plus de 180 pays sans avoir de visa.

Dans l’ensemble, le travail du Ministère est indispensable à la mission visant à bâtir un Canada plus fort – un pays sûr, caractérisé par l’attachement à une citoyenneté et à des valeurs communes; un pays fidèle à sa tradition humanitaire, qui attire de toutes les régions du monde les personnes les plus aptes à bâtir une société prospère sur les plans social, culturel et économique.

L’importance de l’immigration

Compte tenu du vieillissement de la population et du faible taux de natalité, le Canada se tourne de plus en plus vers l’immigration afin d’accroître sa main-d’œuvre et de soutenir la croissance économique. Au milieu des années 1990, l’accroissement migratoire a éclipsé l’accroissement naturel à titre de principale source de croissance démographique au Canada, ce qui a renversé une tendance de plusieurs décennies. Aujourd’hui, l’accroissement migratoire représente près de 80 % de la croissance démographique. Statistique Canada a prévu que les immigrants représenteront entre 24,5 % et 30 % de la population canadienne d’ici 2036, comparativement à 20,7 % en 2011. Lorsqu’on prend en considération les immigrants et les personnes de deuxième génération, cette proportion passe entre 44,2 % et 49,7 % de l’ensemble de la population en 2036, comparativement à 38,2 % en 2011. La proportion de la population représentée par les immigrants devrait continuer de varier largement d’une région à l’autre.

Comme il est expliqué plus en profondeur à l’onglet 2 de l’Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada – Résultats obtenus par les immigrants, les immigrants contribuent à la force des collectivités à l’échelle du pays, ainsi qu’au Canada dans l’ensemble. Sur le plan de l’économie, ces personnes aident à répondre aux besoins en matière de travailleurs qualifiés et de main‑d’œuvre temporaires et à long terme qui, s’ils n’étaient pas satisfaits, pourraient ralentir la croissance économique dans une région ou un secteur donné. Les immigrants contribuent aussi à l’économie par leurs impôts, leurs initiatives entrepreneuriales et l’établissement de liens commerciaux, ce qui contribue à soutenir le filet de sécurité sociale pour les Canadiens et à revitaliser les collectivités dans l’ensemble du pays.

Sur le plan individuel, la situation économique des immigrants est relativement bonne. Les salaires des immigrants économiques, qui sont sélectionnés essentiellement pour les compétences et l’expérience qu’ils peuvent mettre au profit du marché du travail au Canada, dépassent ceux de leurs homologues natifs peu de temps après leur arrivée. Et bien que les taux de participation et d’emploi chez les immigrants des catégories des réfugiés et du regroupement familial soient plus faibles que ceux des immigrants économiques, leur contribution économique s’accroît avec le temps. Fait important, les enfants des immigrants atteignent généralement des niveaux élevés de scolarité et d’emploi, ce qui semble indiquer que le Canada continuera de profiter des avantages économiques de l’immigration même par l’intermédiaire des générations future.

L’immigration a également des répercussions pour la prospérité sociale du Canada. Même si la majorité des immigrants au Canada provenaient autrefois d’Europe, les trois premiers pays sources de l’immigration de nos jours – la Chine, l’Inde et les Philippines – sont tous en Asie. Et, en 2016, le nombre d’immigrants au Canada en provenance d’Afrique a dépassé le nombre d’immigrants de l’Europe pour la toute première fois. Chaque vague d’immigrants contribue à la diversité ethnique, linguistique et religieuse croissante de la population canadienne. Bien que des efforts doivent être déployés afin de veiller à l’inclusion continue et à la cohésion entre les groupes, tout indique que les immigrants s’intègrent efficacement aux collectivités canadiennes. Par exemple, les résultats de l’Enquête sociale générale de 2013 (Statistique Canada) révèlent que 93 % des immigrants ont déclaré avoir un fort sentiment d’appartenance au Canada. En 2016, 32 % des immigrants ont indiqué avoir fait du bénévolat et 61 % ont déclaré être membres d’une ou plusieurs organisations sociales. Ces statistiques montrent que l’immigration, dans sa pleine diversité, procure des avantages sociaux au Canada et aux collectivités canadiennes.

La réussite du Canada dans ce secteur repose grandement sur le modèle de migration gérée et l’investissement dans les services d’établissement et d’intégration. Combinées, ces approches permettent de sélectionner les étrangers qui entrent au Canada de façon temporaire (Renseignements essentiels, Les programmes d’immigration du Canada - Immigration temporaire) ou permanente (Renseignements essentiels, Les programmes d’immigration du Canada – Immigration permanente) et d’en contrôler le volume, en plus de veiller à ce que des mesures de soutien efficaces soient en place pour aider les nouveaux arrivants à s’adapter à la vie au Canada et à leur donner un bon point de départ vers l’intégration et la citoyenneté à part entière (Renseignements essentiels, S’établir au Canada).

Le Canada investit des ressources importantes dans les services d’établissement et d’intégration – un financement d’environ 779 millions de dollars a été accordé (à l’extérieur du Québec) en 2019-2020 (Renseignements essentiels, onglet 5a – Établissement et integration). Ces services sont offerts aux immigrants par des fournisseurs de services dans les collectivités dans l’ensemble du pays. Ils comprennent des formations linguistiques, des séances d’information et d’orientation, ainsi que d’autres programmes afin d’aider les immigrants à trouver un emploi, à accéder aux services et à établir des liens avec leur collectivité. Puisque les services d’établissement sont à l’échelle des régions, les services offerts répondent donc aux besoins régionaux et varient d’une région à l’autre. Les fournisseurs de services sont concentrés dans les milieux urbains, où un nombre élevé d’immigrants s’établissent. Bien qu’il s’agisse là, d’une certaine façon, d’une réaction normale vu la demande, des efforts sont requis pour veiller à ce que tous les nouveaux arrivants disposent des mesures de soutien dont ils ont besoin afin de bien s’intégrer, peu importe où ils habitent au Canada.

Pour aider à veiller à l’établissement et à l’intégration efficaces des réfugiés pris en charge par le gouvernement et d’autres clients admissibles, le Programme d’aide à la réinstallation, un programme de financement d’IRCC qui œuvre dans toutes les provinces, sauf au Québec, procure aux clients un soutien financier direct, en plus de financer les fournisseurs de services pour qu’ils offrent des services essentiels et immédiats. Ces services incluent l’accueil à l’aéroport, un logement temporaire et de l’aide afin de trouver un logement permanent, de l’orientation sur la vie au Canada, ainsi que la recommandation d’autres services communautaires et gouvernementaux, et l’inscription à ces derniers.

Afin d’appuyer ces services d’établissement, le Programme fédéral de santé intérimaire fournit une couverture temporaire des soins de santé aux réfugiés, aux demandeurs d’asile et aux autres membres de populations vulnérables jusqu’à ce qu’ils soient admissibles à l’assurance-maladie provinciale ou territoriale. Le programme aide à protéger la santé des bénéficiaires et des Canadiens, tout en facilitant l’intégration au système de soins de santé et à la société de façon générale.

L’obtention de la citoyenneté, qui survient souvent plus tard dans le processus, représente une partie importante du parcours de l’immigrant. Elle atteste de l’efficacité de son établissement et de son intégration, tout en contribuant à un sentiment d’identité nationale commune dans le contexte d’une société multiraciale (Renseignements essentiels, onglet 5b – La citoyenneté). Dans le passé, une proportion élevée de résidents permanents admissibles sont devenus citoyens canadiens – 85,8 % selon le Recensement de 2016, ce qui est l’un des pourcentages les plus élevés parmi tous les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En partie en raison des forces de ce système – et contrairement à l’évolution des attitudes observées dans d’autres pays accueillant des immigrants – les Canadiens continuent de se prononcer largement en faveur de l’immigration. En même temps, il est important de demeurer alerte aux changements possibles relativement au sentiment du public. Par exemple, dans un sondage téléphonique mené en mars 2019, 24 % des répondants ont indiqué qu’il y a « trop » d’immigrants qui arrivent au Canada; lorsqu’on considère uniquement la catégorie des réfugiés, la proportion de répondants partageant cette opinion grimpait à 36 % (Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, onglet 3 – Recherche sur l’opinion publique concernant les attitudes des Canadiens à l’égard de l’immigration).

Promouvoir les soins aux patients à Iqaluit

« Je viens de Baguio, aux Philippines, et j’ai déménagé au Nunavut en octobre 2000… Il y a un sentiment d’appartenance à la communauté. En marchant, on peut voir les gens s’arrêter dans la rue pour se parler. Vous voyez ces gens vivre leur vie et, à un moment très précis, vous avez fait partie de leur vie. Je n’ai pas choisi la profession d’infirmière en pensant faire une différence. Mais c’est très gratifiant quand les gens nous disent : “Merci encore pour toute l’aide que vous avez apportée”, que ce soit la semaine dernière ou il y a 10 ans. C’est un moment heureux »

Rhose Harris-Galia, Infirmière gestionnaire de cas, Hôpital général de Qikigtani.

Le contexte fédéral, provincial et territorial

Puisque la responsabilité de l’immigration est partagée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux, la collaboration avec les partenaires provinciaux et territoriaux est essentielle à l’exécution efficace du mandat du Ministère (Renseignements essentiels, onglet 7 – Relations fédérales-provinciales-territoriales et internationales). IRCC collabore de façon multilatérale avec les provinces et les territoires par l’intermédiaire du Forum des ministres responsables de l’immigration, alors que la collaboration bilatérale est orientée par des accords bilatéraux juridiquement contraignants.

En travaillant en collaboration, les gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux visent à tirer profit de l’immigration afin d’assurer la croissance économique et de répondre aux besoins régionaux du marché du travail. Le gouvernement fédéral est responsable de l’immigration économique fédérale, du regroupement familial, des réfugiés, des personnes protégées et de l’évaluation de l’admissibilité de tous les cas. Les gouvernements provinciaux et territoriaux sont responsables des candidatures dans le cadre du Programme des candidats des provinces. Au Québec, les questions d’immigration sont régies par l’Accord Canada-Québec, qui précise que le Québec est responsable de l’établissement des programmes d’immigration économique, ainsi que de la sélection des immigrants au titre de ces programmes et des réfugiés réinstallés.

Tel qu’établi dans l’alinéa 3(1)(c) de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), un objectif clé de l’immigration au Canada est « de favoriser le développement économique et la prospérité du Canada et de faire en sorte que toutes les régions puissent bénéficier des avantages économiques découlant de l’immigration » (italique ajouté par l’auteur). À cet égard, les provinces et les territoires partagent l’intérêt du gouvernement fédéral pour l’accroissement de l’immigration à l’extérieur des grands centres urbains du Canada (c.-à-d. Montréal, Toronto et Vancouver). Depuis 1998, le Programme des candidats des provinces appuie les programmes d’immigration fédéraux en permettant aux provinces et aux territoires de désigner, en vue de l’obtention de la résidence permanente, des étrangers qui ont le potentiel d’aider à répondre aux besoins locaux économiques et du marché du travail. Bien que les provinces comptant de grands centres urbains, y compris l’Ontario et la Colombie-Britannique, profitent constamment des programmes d’immigration fédéraux, le Programme des candidats des provinces permet à d’autres régions d’accroître l’immigration et la rétention dans leur secteur. Par exemple, le nombre d’immigrants économiques s’étant établis à l’extérieur de l’Ontario, du Québec et de la Colombie‑Britannique est passé de 10 %, en 1997, à 40 %, en 2017.

En plus de la répartition des avantages découlant de l’immigration, les provinces et les territoires mettent l’accent sur un large éventail d’enjeux, notamment l’immigration économique et les délais de traitement, le volume des demandes d’asile et la pression exercée sur les services sociaux, de même que le financement des services d’établissement.

Une collectivité grandit grâce à l’immigration

« Le Programme des candidats des provinces s’est avéré un immense atout pour notre collectivité. Il a permis la constitution d’un bassin incroyable de travailleurs talentueux et qualifiés, en plus d’ouvrir la porte à des occasions de croissance économique sans précédent. Cette année, nous nous classerons au deuxième rang des collectivités du Manitoba ayant connu la croissance la plus rapide. Ce titre nous permet de jouir d’une certaine reconnaissance et d’une attention soutenue, dont nous avons su tirer parti afin de mettre sur pied des projets d’infrastructure. »

Brandon Burley, Maire, Ville de Morden

Le contexte mondial

Le travail du Ministère, y compris celui mené en collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, s’inscrit dans un contexte mondial élargi, où le nombre de migrants internationaux a atteint un niveau record; en 2019, 271,6 millions de personnes étaient en déplacement. La proportion de migrants internationaux par rapport à la population mondiale a également augmenté, passant de 2,8 %, en 2000, à 3,5 %, en 2019. Les facteurs moteurs de cette migration comprennent l’évolution des possibilités économiques et les avancées technologiques dans les domaines de la communication et du transport, ainsi que l’instabilité politique, les crises humanitaires et les changements climatiques. Ces facteurs moteurs diversifiés entraînent un flux d’immigrants aux caractéristiques et aux sources de motivation tout aussi diversifiées.

Un nombre important de migrants internationaux fuient les conditions dans leur ancien lieu de résidence – à la fin de 2018, on comptait plus de 25,9 millions de réfugiés dans le monde entier. Cela représente la crise mondiale des réfugiés la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Les intervenants internationaux et nationaux ont de grandes attentes envers le Canada et l’aide qu’il pourrait apporter afin de régler la crise mondiale des populations déplacées.

Bien que, par son emplacement géographique, le Canada atténue en quelque sorte les chocs migratoires qui surviennent à l’extérieur du modèle de migration gérée, le pays n’est pas à l’abri des répercussions de l’évolution des mouvements migratoires internationaux. Par exemple, en 2018, 55 000 demandes d’asile ont été reçues au Canada – un nombre record pour le pays, bien qu’il ne s’agisse que d’une fraction du nombre de demandes présentées ailleurs (p. ex., en 2018, 254 000 demandes d’asile ont été reçues aux États‑Unis; 162 000, en Allemagne; et 110 000, en France). De ces demandeurs, en 2018, près de 20 000 sont entrés de façon « irrégulière » en traversant la frontière entre les points d’entrée officiels, où l’Entente entre le Canada et les États‑Unis sur les tiers pays sûrs ne s’applique pas.

Le Canada ne peut pas imposer de limites quant au nombre de personnes qui demandent l’asile après leur arrivée au pays – que ce soit par un point d’entrée ou non – et il revient habituellement à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, onglet 1b – Vue d’ensemble : Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada) d’examiner les demandes d’asile et de déterminer les personnes qui se voient accorder le statut de personne protégée au Canada. Même si le Canada a une forte tradition humanitaire et une obligation juridique internationale d’offrir une audience équitable et une protection aux personnes qui craignent avec raison d’être persécutées (Renseignements essentiels, onglet 3e – Asile), le volume accru de ce type de demande est associé à des pressions opérationnelles et financières considérables. Il existe aussi des conséquences financières en aval pour les provinces et les municipalités dans lesquelles les demandeurs d’asile s’installent.

En plus de recevoir un nombre croissant de demandeurs d’asile, le Canada réinstalle maintenant plus de réfugiés que tout autre pays dans le monde, au moyen d’un processus qui vise à identifier des réfugiés à l’étranger et à les réinstaller au Canada (Renseignements essentiels, onglet 3d – Réinstallation de réfugiés). L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations sont des partenaires internationaux clés liés au Programme d’aide à la réinstallation du Canada; il leur est de plus en plus difficile d’obtenir les ressources nécessaires afin de remplir leur mandat et d’offrir leurs services.

Étant donné que la migration internationale gérée efficacement contribue, au bout du compte, à rendre le Canada plus sûr et prospère, l’engagement international est un élément important du mandat du Ministère (Renseignements essentiels, onglet 7 – Relations fédérales-provinciales-territoriales et internationales). IRCC favorise une mobilisation internationale multilatérale par l’intermédiaire de divers forums afin de trouver des solutions collectives aux problèmes mondiaux et de promouvoir un discours sur l’immigration équilibré et fondé sur des données probantes. IRCC s’engage aussi selon une approche multilatérale à accroître la sécurité et l’intégrité des systèmes de migration, et ce, dans le but de protéger la sécurité des Canadiens. En 2020, le Canada présidera le Groupe des cinq pour les migrations, un forum dans le cadre duquel des hauts fonctionnaires du Canada, des États-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle‑Zélande et du Royaume-Uni discutent de l’immigration et des problèmes de gestion des frontières. En 2019-2020, le Canada préside également les Consultations intergouvernementales sur les politiques concernant le droit d’asile, les réfugiés et les migrations, ainsi que les Consultations tripartites annuelles sur la réinstallation.

Le ministre d’IRCC joue un rôle crucial sur de multiples fronts dans le contexte international. Il dirige la collaboration du Canada avec l’Organisation internationale pour les migrations et codirige, avec son homologue des Affaires mondiales, la collaboration du Canada avec les Nations Unies dans les domaines de la gouvernance de la migration internationale et de la protection des réfugiés.

Le ministre d’IRCC et son homologue de la Sécurité publique représentent aussi le Canada au sein du groupe ministériel des cinq pays, qui compte également des représentants des pays susmentionnés (États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni). Ce groupe se réunit chaque année afin de discuter de questions liées à la sécurité publique et à la migration. Enfin, vu le rôle de leader du Canada dans la migration, le ministre d’IRCC est souvent invité à des activités importantes organisées par les Nations Unies, à des réunions de l’OCDE et dans le cadre de nombreuses collaborations bilatérales avec d’autres pays.

Créer des possibilités pour les ingénieurs canadiens de demain

« Je suis arrivée au Canada en 1979, pendant la révolution en Iran... Depuis mon enfance, ma mère, qui s’est mariée jeune, disait toujours qu’elle voulait vraiment que ma sœur et moi poursuivions nos études et soyons autonomes. J’ai fait un doctorat et j’ai fait tout ce que je pouvais afin de mener à bien la mission qui m’avait été confiée par ma mère. En un an, on m’a offert un emploi au sein d’une entreprise. Ensuite, je suis devenue une associée, puis l’unique propriétaire. Pendant trois ans, mon entreprise s’est vu décerner un prix parce qu’elle figurait parmi les entreprises les mieux gérées. »

Gina Cody, Montréal

Le contexte organisationnel

Plusieurs milliers de fonctionnaires travaillent à IRCC (Renseignements essentiels, onglet 1a – IRCC : Aperçu du Ministère). Ils se vouent à bâtir un Canada plus fort dans le cadre de tous les secteurs d’activité, y compris l’immigration temporaire et permanente, l’établissement et l’intégration, la citoyenneté et la délivrance de passeports. Ces fonctionnaires travaillent à l’échelle du Canada et du monde. Le Réseau national et le Réseau de l’établissement, deux directions générales opérationnelles du Ministère, procurent une vaste portée au Canada pour offrir des services, soutenir les cérémonies de citoyenneté et collaborer avec des partenaires provinciaux, territoriaux et régionaux. D’autres employés travaillent dans des bureaux à l’étranger, aidant à desservir les clients d’IRCC, à améliorer la prise de décisions et à favoriser des relations bilatérales positives. En outre, sur le plan de la présence mondiale, IRCC n’est devancé que par Affaires mondiales Canada.

En plus d’aider le ministre d’IRCC à mettre en œuvre les engagements figurant dans son mandat et à créer de nouvelles initiatives opérationnelles et stratégiques, les employés d’IRCC offrent un soutien à un éventail de fonctions, notamment les suivantes : fonctions parlementaires et au Cabinet (p. ex. notes d’information, notes pour les périodes de questions, soutien législatif); communications (p. ex. discours, communiqués, veille des médias sociaux); collaborations internationales et intergouvernementales (p. ex. réunions et voyages ministériels); gestion des cas et des litiges (p. ex. mises à jour régulières et conseils sur des cas hautement médiatisés ou urgents, soutien pour des cas renvoyés par des députés); et soutien administratif (p. ex. paye, sécurité, et hébergement pour le personnel ministériel).

Au cours des dernières années, le Ministère a fait des progrès importants visant la modernisation de son travail. Par exemple, en 2015, IRCC a lancé Entrée express, le système phare de gestion des demandes pour les programmes fédéraux visant les immigrants très qualifiés, ainsi qu’une partie du Programme des candidats des provinces. Entrée express a permis au gouvernement du Canada de contrôler le nombre de nouvelles demandes et, grâce à son Système de classement global, d’inviter les étrangers qui sont les plus susceptibles de réussir au Canada à demander la résidence permanente. Entrée express représente une amélioration importante par rapport au modèle précédent qui exigeait que le Ministère traite les demandes de résidence permanente dans l’ordre de réception. Son concept simplifié a contribué à éliminer l’arriéré des demandes et à réduire grandement les délais de traitement.

Même si le Ministère a entrepris des exercices de gestion allégée afin d’optimiser ses outils, ses techniques et ses capacités actuels dans le but de régler les problèmes dans les bureaux d’IRCC à l’échelle du monde et du Canada, il reste encore beaucoup de travail à faire pour suivre le rythme des attentes des clients et continuer d’offrir à ces derniers un excellent service dans un monde de plus en plus numérique. Ce défi est amplifié dans le contexte des volumes croissants. Par exemple, le secteur d’activités des résidents temporaires a enregistré une hausse de 79 % des demandes dans les dernières années, passant de 1,9 million, en 2013, à 3,4 millions, en 2018. Par conséquent, les délais de traitement des demandes de visa de résident temporaire ont augmenté, passant de 14 à 22 jours, ce qui représente une hausse de 50 %. Les demandes de citoyenneté en sont un autre exemple; en effet, 239 518 demandes ont été reçues en 2017-2018, comparativement à 108 635 l’année précédente – une augmentation de 120 %. Bien qu’on s’attende à ce que ce taux de croissance des demandes de citoyenneté sans précédent diminue, les volumes globaux demeureront élevés à moyen terme. Le modèle opérationnel actuel d’attribution de la citoyenneté, qui est fondé sur le traitement manuel des demandes sur papier, limite la capacité de s’adapter ou de réagir de façon à maintenir les normes de service en cas d’augmentation des volumes.

Les clients demandent des services rapides, numériques et modernes. Les collectivités et les employeurs canadiens sont à la recherche de nouveaux arrivants afin de stimuler l’économie et de contrer la baisse de population. Pour améliorer les services d’IRCC, il faudra non seulement investir dans de nouvelles technologies et de nouveaux talents, mais aussi adopter des approches novatrices quant à la façon dont le Ministère fait affaire et interagit avec ses clients. Au printemps de 2019, le Ministère a établi le Secteur de la transformation et des solutions numériques, lequel dirige IRCC dans son parcours de transformation et chapeaute les efforts de collaboration pangouvernementaux permanents visant à moderniser et à optimiser la façon de travailler du Ministère. Dans le cadre de ses premiers mandats, le Secteur de la transformation et des solutions numériques, en collaboration avec le Secteur des opérations, examine la façon dont IRCC pourrait mieux répondre au volume croissant de demandes de visa de résident temporaire susmentionné. À mesure que s’intensifiera le programme de transformation, IRCC restera concentré sur la prestation de programmes et de services d’une façon qui maximise les avantages pour les Canadiens, tout en surveillant l’intégrité de ses programmes.

IRCC poursuit aussi la transformation de la gestion de l’information et de la technologie de l’information (GI-TI). Les systèmes de TI du Ministère, y compris le Système mondial de gestion des cas, ont besoin d’une mise à niveau pour optimiser les processus et faire passer IRCC à l’ère numérique par la mise en œuvre de systèmes de gestion allégée et le développement agile de TI, une infrastructure de TI moderne et novatrice, de même que la prestation de services électroniques.

Au moyen d’un investissement important et stratégique dans la transformation, IRCC se met en position de suivre le rythme des volumes croissants de demandes et d’autres pressions, tout en assurant la prestation d’un excellent service à la clientèle, l’intégrité des programmes, la santé de l’organisation et de ses employés, ainsi que la confiance du public envers le système d’immigration du Canada.

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