Principes directeurs

Pour réussir la mise en œuvre de cette Stratégie d’ici 2030, le MDN et les FAC s’appuieront sur les principes suivants :

• Nous devons mettre en place les catalyseurs de données et techniques de l’IA. Le MDN et les FAC doivent mettre en œuvre la Stratégie de données du MDN et des FAC pour soutenir l’accès aux données de qualité supérieure, bien gérées, bien structurées et classifiées de manière appropriée dont l’IA dépend. Le MDN et les FAC doivent également créer l’infrastructure numérique sécurisée et interopérable nécessaire pour soutenir son application, y compris les investissements dans l’infrastructure infonuagique et la sécurité nécessaires pour faire évoluer l’IA. Cela doit être fait en tenant pleinement compte de la sécurité centrée sur les données, un aspect essentiel de la sécurité des données et de la cybersécurité. Le MDN et les FAC doivent affecter des ressources financières et humaines à la définition, à la mise en œuvre et à la gestion d’un espace sécurisé aux fins de l’élaboration d’applications d’IA.
• Nous devons accepter et gérer activement le changement. Nous devons surmonter la résistance au changement et le scepticisme institutionnel en démontrant la proposition de valeur que représente l’IA. Nous devons prendre appui sur les leçons tirées, les résultats et l’élan des initiatives existantes et tirer des enseignements des pratiques exemplaires et de notre propre expérience. Bien que l’exploitation de l’IA soit un processus plutôt qu’une fin, un processus qui comporte une expérimentation continue selon des techniques et des applications émergentes, nous devons également nous engager à financer des projets d’évolution afin de profiter pleinement de notre innovation.
• Nous devons reconnaître que l’IA est un moyen de résoudre un problème, et non pas une fin en soi. Le MDN et les FAC doivent maintenir des attentes éclairées et réalistes en ce qui concerne ce que l’IA peut offrir, en évitant une dépendance inappropriée à des systèmes décisionnels automatisés. Nous devons créer des conditions propices à la réussite en veillant à ce que les problèmes soient bien définis et à ce que les données nécessaires et les bases techniques et humaines soient présentes. Nous devons aborder l’IA avec sagesse et la choisir lorsque nous pouvons raisonnablement nous attendre à ce qu’elle donne des résultats supérieurs à ceux des méthodes existantes, en comprenant clairement les risques qu’elle comporte. Enfin, nous devons considérer l’IA comme un catalyseur d’une transformation numérique plus large et plus fondamentale des activités de défense ainsi que comme une occasion d’imaginer et de concevoir des systèmes plus transparents, équitables et justes.
• Nous devons déployer l’IA pour accroître, et non pas remplacer, l’action humaine et la prise de décisions. Quels que soient les outils, la Défense sera toujours une entreprise fondamentalement humaine. Nous devons assurer une participation humaine appropriée dans les systèmes d’IA, calibrée en fonction des risques qu’ils présentent et de leur incidence. Bien que la participation puisse être minime dans le cas des applications à faible risque, une intervention humaine doit toujours être maintenue pour les applications impliquant une force létale. Dans la mesure du possible, les décisions et les résultats doivent être explicables et transparents, selon des mécanismes de responsabilisation appropriés en place.
• Nous ne devons pas adopter l’IA sans les processus qu’elle exige. Les avancées technologiques ont fait passer les cycles d’innovation de décennies à des mois. Pour réussir en ce qui a trait à l’IA, le MDN et les FAC doivent être prêts à avancer à ce rythme. Nous devons faire évoluer nos systèmes et nos processus afin d’être en mesure d’acquérir, de développer, de mettre à l’essai et de déployer des technologies d’IA de manière sûre et à un rythme pertinent, tout en travaillant horizontalement pour atteindre nos objectifs en matière d’IA. À cette fin, nous devrons incorporer une gestion de projet agile, reconnaître les logiciels comme une capacité militaire tout autant que le matériel et intégrer la souplesse et la mise à niveau des logiciels à nos processus pour permettre l’amélioration des capacités. Nous devrons résoudre des contraintes relatives aux processus critiques et aux capacités en matière d’infrastructures et de données. Bref, nous devons être disposés à accepter une perturbation fondamentale afin de profiter de l’IA.
• Nous devons calibrer nos investissements en IA et assurer l’harmonisation avec les priorités du gouvernement. Le MDN et les FAC doivent déterminer et hiérarchiser les domaines d’investissement stratégique dans l’IA qui permettront le développement ou l’amplification de capacités clés pour les missions prioritaires, en particulier lorsque l’IA peut multiplier la force de combat. Dans la mesure du possible, ces domaines devraient prendre appui sur les forces existantes du MDN et des FAC et du Canada en matière d’IA et de défense afin de maximiser le rendement de nos investissements et d’assurer la souveraineté de nos fondements et de nos capacités en matière d’IA. Pour établir le rendement de nos investissements, nous devons toutefois tenir compte des coûts cachés de l’IA, y compris les coûts des données et de calcul et l’incidence sur les priorités et les objectifs généraux du Canada.