Boîte à outils 3 : Qu’est-ce que l’intersectionnalité?

L’objectif de la boîte à outils 3 est de présenter l’intersectionnalité comme un concept fondamental de l’analyse comparative entre les sexes Plus (l’ACS Plus).

L’ACS Plus est l’approche du gouvernement du Canada en matière d’analyse intersectionnelle. L’analyse intersectionnelle peut être utilisée comme outil d’évaluation pour aider à comprendre comment les différentes parties de l’identité des personnes, connues sous le nom de « facteurs d’identité sociale », interagissent entre elles et avec la société, les institutions et les systèmes. Ces interactions à niveaux multiples créent des circonstances uniques pour chaque personne telles que des expériences liées à des avantages et à des désavantages, à un accès ou à des contraintes d’accès aux résultats positifs ou souhaités.

L’aperçu de l’intersectionnalité fournit une représentation visuelle de l’intersectionnalité, qui est présentée comme un cadre permettant de décrire comment les individus et les communautés sont affectés par divers facteurs d’identité sociale lorsqu’ils interagissent :

Pour en savoir plus sur l’intersectionnalité, regardez la vidéo de microapprentissage sur l’intersectionnalité.

Pour comprendre les principales considérations de l’ACS Plus lors de l’analyse de l’intersectionnalité, consultez l’aperçu de l’intersectionnalité.

Intersectionnalité : Application des apprentissages

Lisez l’étude de cas sur les Rangers canadiens et la sécurité dans l’Arctique, ainsi que le scénario sur les Rangers canadiens, et faites les exercices.

Étude de cas : Les Rangers canadiens et la sécurité dans l’Arctique

L’Arctique canadien couvre 40 % du territoire canadien et abrite plus de 200 000 personnes, dont plus de la moitié sont des Inuits. Même avant l’impact grandissant du changement climatique et du dégel du pergélisol dans l’Arctique canadien, les Forces armées canadiennes (FAC) ont participé pendant des décennies à la défense et à la sécurité du territoire nordique du Canada.

C’est pendant la guerre froide que les FAC ont créé les Rangers canadiens, une petite force mobile qui fait partie de la réserve de l’armée canadienne. Ils fournissent une capacité opérationnelle locale et un soutien à la résilience des communautés dans les régions éloignées, nordiques, côtières et isolées du Canada qui ne peuvent pas être soutenues aussi efficacement par d’autres éléments des FAC et du gouvernement fédéral.

Les Rangers canadiens vivent et travaillent dans plus de 200 communautés et parlent 26 langues et dialectes différents. À partir d’août 2023 :

  • 23 % des Rangers canadiens s’identifient comme autochtones
  • 21 % sont des femmes et 79 % des hommes
  • Il existe actuellement 196 patrouilles de Rangers canadiens, qui comptent au total 5 131 membres
  • Il y a actuellement 157 patrouilles de Rangers juniors canadiens qui comptent un total de 2 993 membres

En raison de la nature de leur travail et de leur situation nordique et éloignée, les Rangers canadiens sont structurés différemment. Ils sont des membres de classe A appartenant à une sous-composante de la réserve avec 12 jours d’entraînement obligatoires. Ils peuvent participer à l’instruction militaire de base des Rangers canadiens et poursuivre avec un cours de chef de patrouille des Rangers canadiens; cependant, ils sont présumés qualifiés dès leur enrôlement. Contrairement aux pratiques traditionnelles de promotion des FAC, les Rangers canadiens élisent leurs propres chefs de patrouille, du sergent de patrouille au caporal de patrouille.

Ils ne peuvent pas non plus être déployés à l’étranger. Les Rangers canadiens constituent une force mobile légèrement équipée et autosuffisante, qui soutient les opérations nationales et l’entraînement des FAC. Les tâches assignées aux Rangers canadiens sont les suivantes :

  • Mener et soutenir des opérations de souveraineté;
  • Conduire les opérations nationales et leur fournir une assistance;
  • Maintenir la présence des FAC dans la communauté locale;
  • Instruire, encadrer et superviser les Rangers juniors canadiens;
  • Participer à des événements dans la communauté locale et les soutenir.

Leur connaissance de la géographie, de la culture et des langues du Nord est inestimable. Les Rangers canadiens jouent également un rôle essentiel dans le soutien aux communautés autochtones, y compris pendant la pandémie, en transportant et en distribuant des informations et des fournitures, en effectuant des vérifications de bien-être et en assurant la présence de personnel dans les centres d’urgence. En outre, ils fournissent une aide à l’évacuation en cas d’inondations et d’incendies dans les communautés nordiques dans le cadre de l’opération LENTUS.

  1. Examinez la roue des facteurs d’identité sociale, puis déterminez trois ou quatre facteurs d’identité sociale pertinents à partir de l’étude de cas.
    Par exemple :
    • Un facteur d’identité social est l’indigénéité
    • Il est indiqué dans l’étude de cas des Rangers canadiens que 23 % d’entre eux s’identifient comme autochtones
  2. Passez en revue l’aperçu de l’intersectionnalité, puis, en utilisant les facteurs d’identité sociale que vous avez déterminés à la question 1, déterminez les considérations liées à l’intersectionnalité pertinentes pour chaque facteur d’identité sociale, en ce qui concerne l’appartenance à un groupe, le pouvoir institutionnel et les systèmes de pouvoir.
    Par exemple, si l’on prend l’indigénéité comme facteur d’identité sociale :
    • des exemples pertinents d’appartenance à un groupe pourraient être l’appartenance à un groupe des Premières Nations, inuit ou métis.
    • des exemples pertinents de pouvoir institutionnel pourraient être les droits et privilèges associés au statut d’Indien inscrit ou non inscrit
    • des exemples pertinents de systèmes de pouvoir pourraient être le colonialisme ou le racisme envers les Autochtones

Scénario : Patrouilles des Rangers canadiens

Imaginez que vous êtes un Ranger canadien et que vous partez en patrouille pour la première fois.

  • Vous observez l’environnement local et les modes de vie.
  • Vous prenez note des normes sociales locales, c’est-à-dire des modèles de comportement, des attentes et de la dynamique du pouvoir.

L’utilisation de l’ACS Plus vous permet d’analyser ces modèles en fonction des différents facteurs d’identité sociale tels que la culture, l’âge ou le genre, et de déterminer leur impact sur le comportement, les attentes et la dynamique du pouvoir.

  1. Passez en revue la roue des facteurs d’identité sociale, puis déterminez certains facteurs d’identité sociale qu’il serait pertinent de prendre en compte lors d’une patrouille dans une communauté du Nord ou une communauté éloignée au Canada.
  2. Examinez l’aperçu de l’intersectionnalité, puis expliquez comment votre plan d’action changerait si, selon votre évaluation de la dynamique du pouvoir culturel et politique de la région, vous découvriez qu’il était culturellement plus approprié de parler à un aîné et d’apporter du tabac en cadeau lors de cette rencontre.
  3. Décrivez l’incidence qu’aurait sur votre plan d’action le fait d’apprendre, par l’entremise d’un informateur clé digne de confiance et crédible, qu’il existe une certaine méfiance entre les membres de la communauté et les acteurs gouvernementaux, en particulier les personnes en uniforme. Déterminez le genre de soutien qu’il pourrait être nécessaire d’apporter à la communauté locale.

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