Mpox (variole simienne): Prise en charge par la santé publique au Canada et des contacts qui y sont associés
23 février 2023
Remarques
23 février 2023
Une mise à jour a été apportée à la dernière version (18 octobre 2022) de ce document, dans laquelle le nom de la maladie « variole simienne » a été mis à jour pour inclure également « mpox ». Ce changement s'aligne selon la nomenclature privilégiée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la maladie. L'OMS a recommandé ce changement en novembre 2022 pour aider à réduire la stigmatisation et d'autres préoccupations associées à la terminologie précédente.
18 octobre, 2022
Des mises à jour ont été apportées à la dernière version (21 juin 2022) et les modifications ci‑après ont été effectuées :
- identifier les populations qui pourraient présenter un risque plus important d'infection pendant l'éclosion en cours tout en reconnaissant que le risque d'exposition à la mpox n'exclut aucun groupe ni milieu;
- clarifier les conseils relatifs à l'utilisation du condom après une infection à la mpox;
- souligner que les autorités de santé publique pourraient élaborer des messages ciblés pour les rassemblements et les milieux où les contacts physiques étroits, y compris des activités sexuelles, pourraient être fréquents (p. ex. fêtes, clubs, raves, festivals);
- fournir de plus amples renseignements sur les animaux qui ont été exposés à un cas humain de mpox, y compris les mesures d'atténuation des risques qui peuvent être mises en place;
- fournir de l'information sur les pratiques sexuelles plus sécuritaires dans le contexte de l'éclosion actuelle de mpox.
Sur cette page
- Introduction
- Contexte
- Prise en charge des cas par la santé publique
- Gestion des contacts en santé publique
- Ressources supplémentaires
- Notes de bas de page
- Références
Introduction
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en collaboration avec les autorités de santé publique (ASP) provinciales et territoriales et d'autres ministères fédéraux concernés, a élaboré des lignes directrices à l'intention des ASP fédérales, provinciales et territoriales (FPT) dans l'éventualité où des cas de virus de la variole simienne seraient soupçonné ou confirmé au sein de leur administration.
La stratégie décrite dans le présent document repose sur la prise en charge rapide des cas et des contacts dans le but d'endiguer l'éclosion, y compris auprès des populations prioritaires ou les populations présentant un risque plus élevé d'exposition à la mpox (variole simienne) ou à une maladie grave, et le milieu où la transmission a lieu. Pour ce faire, ces lignes directrices ont notamment pour objectif de rapidement briser les chaînes de transmission, d'empêcher que la mpox s'établisse au Canada, ainsi que de protéger la santé publique et les soins de santé au Canada. La protection des populations au Canada qui sont à risque de maladie plus grave suivant l'infection avec la mpox. (p. ex. les personnes qui sont immunodéprimées, les personnes enceintes, les jeunes enfants.)Référence 1.
De plus, étant donné que la mpox n'est pas répandue au Canada et que la situation évolue rapidement, le présent document suit le principe de précaution et adopte une approche préventive afin d'empêcher l'établissement à long terme de la mpox au Canada.
Les lignes directrices relatives aux laboratoires de diagnostic, à la manipulation et au transport d'échantillons, ainsi qu'aux soins cliniques et aux mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) dans d'autres contextes (p. ex. points d'entrée au Canada, établissements de santé, établissements de soins de longue durée) dépassent la portée du présent document.
Les présentes lignes directrices sont éclairées par les plus récentes données scientifiques, les données épidémiologiques nationales et internationales et les conseils d'experts. Elles peuvent être modifiées à mesure que de nouveaux renseignements sont communiqués et que la situation au Canada évolue.
Au moment de cette mise à jour, l'ensemble des données sur la mpox continue d'être limité, et il y a peu de données scientifiques récentes. L'ASPC continue son approche fondée sur des données probantes pour établir les lignes directrices sur la prise en charge des cas et des contacts liés à la mpox. Dès qu'elle disposera de nouvelles données scientifiques qui justifieront une modification des lignes directrices, l'ASPC adaptera le contenu du présent document en conséquence.
Ces lignes directrices doivent être lues en parallèle avec les lois, les politiques et les règlements FPT et locaux pertinents et adaptées au contexte, au besoin. Le document a été préparé en tenant compte de la situation au Canada et peut donc différer de directives élaborées dans d'autres pays.
Contexte
Mpox (variole simienne) chez les humains
Le virus de la variole simienne peut se transmettre aux humains de trois façons : d'un animal à un humain, de personne à personne, et probablement par des matières contaminéesRéférence 2Référence 3Référence 4. Pour de plus amples renseignements sur les modes de transmission, les manifestations cliniques, le diagnostic et le traitement de la variole simienne, consultez la page Web de l'ASPC intitulée La mpox (variole simienne) : Pour les professionnels de la santé. De l'information destinée au grand public sur la variole simienne est aussi publiée.
Situation actuelle
La situation entourant la mpox au Canada évolue rapidement. Pour obtenir de l'information à jour, consultez la page Web de l'ASPC intitulée La mpox (variole simienne) : mise à jour sur l'éclosion.
Au moment de la publication, la plupart des cas de mpox au Canada ont été déclarés chez les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels, particulièrement chez les hommes déclarant avoir des contacts sexuels avec d'autres hommes. Toutefois, il est important de souligner que le risque d'exposition au virus de la variole simienne n'exclut aucun groupe ni aucun milieu.
Une infection à la mpox se résorbe généralement d'elle-même. Cependant, des cas graves peuvent survenir et entraîner la mortRéférence 1. D'après les données de séquençage génomique accessibles à ce jour, les éclosions survenant au Canada sont le résultat de la transmission du clade IIb de la variole simienne, qui a par le passé présenté un taux de létalité d'environ 1 à 3 %Référence 5Référence 6Référence 7. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'épidémiologie de la mpox au Canada, veuillez consulter la page Mise à jour sur l'épidémiologie de la mpox (variole simienne) de l'ASPC.
Prise en charge des cas par la santé publique
Définitions de cas
Les définitions nationales de cas de mpox ont été établies et sont utilisées dans le contexte de ce document.
Activités de santé publique relatives à la prise en charge des cas
Les activités d'une ASP pour la prise en charge des cas peuvent comprendre :
- Veiller à l'isolement du cas, jusqu'à ce que l'ASP juge qu'il n'est plus contagieux.
- Les cas peuvent s'isoler à domicile, lorsque possible, ou dans un logement alternatif tel qu'un hôtel ou un logement autonome, selon les directives de l'ASP, si nécessaire.
- Remarque: pour le reste de ce document, le ‘domicile' sera utilisé pour exprimer le lieu désigné pour l'isolement du cas.
- Déterminer et atténuer tout obstacle à un isolement efficace au domicile, et fournir le soutien approprié selon les besoins (p. ex. devrait comprendre les services essentiels de soutien en santé physique et psychologique et le matériel requis pour pouvoir vivre adéquatement).
- Les ASP doivent tenir compte des caractéristiques uniques du cas et de ses conditions de vie (p. ex. si le cas vit dans un lieu d'habitation collective comme un refuge pour sans-abri, une résidence étudiante ou un établissement correctionnel) et adapter leurs conseils en conséquence (p. ex. recommander un isolement du cas dans un autre milieu, si aucune autre option n'est possible).
- Les cas peuvent s'isoler à domicile, lorsque possible, ou dans un logement alternatif tel qu'un hôtel ou un logement autonome, selon les directives de l'ASP, si nécessaire.
- Surveiller activement les cas de mpox (au moyen d'une communication régulière), sachant que la fréquence peut varier selon l'ASP et le contexte local.
- Les activités de surveillance peuvent permettre d'en savoir plus sur l'évolution clinique de l'infection, d'aborder les problèmes émergents et de favoriser le respect des mesures d'isolement appropriées, notamment en mettant la personne en contact avec des ressources de soutien communautaire, s'il y a lieu.
- Fournir de l'information sur les mesures de santé publique (MSP) que le cas ainsi que son soignant et les membres du ménage devraient suivre (voir la section ci-dessous)
- Fournir des conseils généraux sur les mesures à prendre en cas d'aggravation des symptômes, y compris des instructions sur les soins personnels, sur le moment où il faut contacter le fournisseur de soins de santé et sur la façon et le moment d'accéder à des soins médicaux.
- Identifier tous les contacts pendant la période de contagion du cas, y compris les personnes identifiées expressément comme contacts par la personne ou les groupes de personnes qui pourraient avoir été exposés durant un événement ou à un endroit, en fonction des activités pratiquées dans ces lieux.
Comme les circonstances individuelles varient et sont uniques, les ASPs peuvent être amenées à modifier les stratégies d'isolement utilisées. Les modifications de l'isolement doivent permettre de continuer à atteindre les objectifs des présentes lignes directrices (c.-à-d. briser rapidement les chaînes de transmission, prévenir l'établissement de la mpox au Canada, et protéger la santé publique et les soins de santé au Canada).
Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les cas soupçonnés, probables et confirmés
Lorsque des soins hospitaliers ne sont pas nécessaires, il est recommandé aux personnes atteintes de la mpox de s'isoler dès l'apparition de leurs symptômes, et ce, jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et qu'il y ait des signes d'épithélialisation. Cela prend généralement de deux à quatre semaines, mais parfois plus longtemps. L'ensemble des MSP recommandées est décrit ci après.
Recommandations générales en matière d'isolement
- Rester en isolement jusqu'à ce que l'on considère qu'il n'y a plus de risque de contagion (c.-à-d. une fois que les croûtes sont tombées, que la plaie est épithélialisée et qu'elle a un aspect rose clair ou nacré)
- Quitter uniquement le lieu d'isolement pour recevoir des soins médicaux d'urgence ou pour d'autres urgences similaires.
- Au moment d'accéder à des soins médicaux, les cas devraient, autant que possible, aviser les fournisseurs de soins de santé de leur infection avant la rencontre.
- Lorsque possible, les cas se déplaçant pour recevoir des soins médicaux ne devraient pas utiliser les transports en commun.
- Si les transports en commun sont inévitables, les cas doivent porter un masque bien ajusté, couvrir leurs lésions et se tenir loin des autres autant que possible.
- Les cas devraient, dans la mesure du possible, se faire livrer à la maison les produits de première nécessité, comme les médicaments, l'épicerie, etc.
- Reporter les rendez-vous médicaux non urgents et les interventions non urgentes (p. ex. les rendez-vous chez le dentiste et les examens sanguins non urgents).
- Ne faire aucun don de sang ou de tout autre liquide corporel (y compris le sperme) ou tissu.
- Ne pas se rendre dans d'autres villes, régions, provinces ou territoires ou dans d'autres pays pendant la période d'isolement.
- Respecter les principes d'hygiène des mains et d'étiquette respiratoire.
Recommandations relatives aux interactions avec les autres
- Éviter de toucher directement d'autres personnes, y compris par contact sexuel.
- Éviter les contacts avec les populations à risque de maladie plus grave (p. ex. personnes qui sont immunosupprimées, personnes enceintes, jeunes enfants)Référence 1 dans la mesure du possible.
- Éviter les contacts avec les autres ne faisant pas partie du ménage pendant la période d'isolement.
- Ce qui comprend éviter d'avoir des visiteurs dans la maison, à l'exception d'un fournisseur de soins de santé qui respect les mesures de PCI pertinentes pour fournir des services essentiels au patient.
- Si le cas vit avec d'autres personnes, isoler le cas dans un espace séparé (p. ex. chambre individuelle pour dormir et salle de bain distincte) dans la mesure du possible, surtout si le cas présente des symptômes respiratoires, des lésions difficiles à couvrir (p. ex. sur le visage) ou des lésions suintantes.
- S'il ne dispose pas d'une chambre individuelle pour dormir, il doit maintenir la plus grande distance possible avec les autres (p. ex. dormir dans des lits séparés).
- S'il ne dispose pas d'une salle de bain distincte, il doit nettoyer et désinfecter toutes les surfaces et tous les objets avec lesquels il a été en contact et retirer immédiatement et laver les serviettes utilisées.
- Lorsque les interactions avec d'autres sont inévitables :
- Couvrir autant que possible toutes les lésions avec des vêtements ou des bandages (y compris lorsque le cas se trouve dans des espaces communs, même s'il est seul).
- Porter un masque médical bien ajusté.
- Lorsque cela n'est pas possible, les autres membres du ménage doivent porter un masque médical en présence du cas.
- Ne pas partager les vêtements, la literie, les serviettes, les ustensiles, la brosse à dents, les rasoirs, les jouets sexuels, les aiguilles ou tout autre article pouvant être contaminés par des particules infectieuses provenant de lésions ou de liquides corporels.
- Les cas devraient consulter leur fournisseur de soins de santé s'ils doivent avoir des contacts étroits avec des bébés (p. ex. une personne prodiguant des soins à un bébé ou qui l'allaite) en raison du risque de maladie grave chez les très jeunes enfants.
Recommandations relatives aux interactions avec les animaux (animaux de compagnie, animaux d'élevage et animaux sauvages)
- Les cas doivent être avisés qu'ils peuvent transmettre la mpox aux animaux et qu'ils doivent éviter tout contact avec les animaux, y compris les animaux de compagnie, autant que possible.
- La propagation actuelle de la mpox au Canada est le résultat de la transmission entre humains du virus, mais les gens peuvent transmettre le virus aux animaux qui peuvent, à leur tour, le transmettre de nouveau aux gens.
- Plusieurs espèces animales différentes peuvent contracter la mpox, particulièrement les espèces de rongeurs (p. ex. écureuils, rats), mais l'ensemble des animaux pouvant contracter la mpox, particulièrement en Amérique du Nord, n'est pas connu pour le moment.
- Il a maintenant été déterminé que les chiens peuvent contracter la maladie, après un rapport d'août 2022 dans le cadre duquel un chien a contracté la mpox en France après avoir été en contact étroit avec des cas humains dans un ménageRéférenceRéférence 8; il est donc prudent de présumer que toutes les espèces de mammifères peuvent contracter la mpox.
- Pour prévenir la possible propagation aux animaux, y compris aux animaux de compagnie et d'élevage, les cas devraient demander à un autre membre du ménage de prendre soin de leurs animaux.
- Si ce n'est pas possible, les cas doivent :
- couvrir toutes leurs lésions au moyen de vêtements ou de bandages;
- porter un masque médical bien ajusté et des gants lorsqu'ils se trouvent près d'animaux, de leur nourriture, de l'endroit où ils dorment ou d'autres articles;
- éviter les contacts étroits (p. ex. caresser, embrasser, cajoler, partager un endroit pour dormir, partager de la nourriture);
- nettoyer et désinfecter fréquemment les surfaces souvent touchées.
- Si ce n'est pas possible, les cas doivent :
- Les cas doivent éviter de manipuler de la nourrir ou de travailler près d'animaux sauvages afin de prévenir toute propagation possible du virus (cette précaution vise à limiter le risque de créer un réservoir faunique pour ce virus au Canada).
- Ne pas permettre la visite d'animaux de compagnie chez soi.
- Les cas doivent être informés que s'ils ont des contacts étroits avec des animaux (p. ex. caresser, embrasser, cajoler, partager un endroit pour dormir, partager de la nourriture) pendant leur période de contagion, les animaux doivent faire l'objet d'une surveillance pour observer tout signe clinique pendant 21 jours après l'exposition et être gardés à l'écart des autres animaux et des autres personnes pendant cette période.
- Si un animal développe des signes cliniques de la mpox (p. ex. fièvre, dépression, cesse de manger, signes respiratoires, diarrhée, ulcères oraux, lésions cutanées) dans les 21 jours suivants le contact étroit avec un cas, il faut consulter un vétérinaire.
Recommandations relatives à l'hygiène du milieu
Il est encore difficile de caractériser le risque de transmission de la mpox par matière contaminée. En règle générale, les orthopoxvirus sont connus pour être stables dans l'environnement et pour demeurer infectieux dans les croûtes pendant de longues périodes, particulièrement dans les environnements sombres et froidsRéférence 9Référence 10Référence 11. Les matériaux contaminés par les orthopoxvirus (p. ex. vêtements, papier, poussière) peuvent demeurer contagieux pendant des mois ou des années s'ils ne sont pas désinfectésRéférence 9Référence 10Référence 11Référence 12Référence 13Référence 14.
Certaines données probantes limitées ont trouvé un ADN persistant de la variole simienneRéférence 15Référence 16Référence 17Référence 18Référence 19, et dans certains cas, un virus potentiellement infectieux, sur les surfaces ou les tissus ayant été directement touchés par les cas. Toutefois, il existe toujours plusieurs facteurs inconnus, notamment la charge virale requise pour que la transmission se produise et la stabilité du virus infectieux sur les surfaces et les tissus dans différentes conditions environnementales. Certaines petites études expérimentales ont indiqué que malgré une stabilité environnementale, les poxvirus peuvent être inactivés lorsqu'ils sont exposés à des désinfectants chimiques standards et à des températures supérieures à 50 degrés CelsiusRéférence 20Référence 21Référence 22Référence 23.
À la lumière de ce qui précède, les ASP devraient fournir des instructions aux cas et/ou aux soignants concernant les bonnes pratiques d'hygiène à la maison, y compris des recommandations au sujet de ce qui suit :
- manipulation de la lessive;
- nettoyage et désinfection des surfaces et des objets souvent touchés;
- nettoyage et passage de l'aspirateur sur les meubles et les tapis;
- manipulation et nettoyage de la vaisselle et des ustensiles;
- bonne gestion des déchets à la maison (p. ex. le matériel contaminé doit être jeté de sorte à éviter que les animaux de compagnie ou les animaux sauvages, particulièrement les rongeurs, y aient accès).
Les cas et leurs soignants peuvent obtenir des conseils détaillés au sujet de l'hygiène du milieu sur le site Web de l'ASPC.
Pratiques sexuelles sans risque après le rétablissement
- Après leur rétablissement (c.-à-d. une fois que les croûtes sont tombées et que les plaies sont épithélialisées), les cas devraient avoir des rapports sexuels protégés au moyen de méthodes barrières.
- L'utilisation de méthodes barrières (p. ex. condoms, digues dentaires) lors d'activités sexuelles peut diminuer le risque d'exposition au virus de la variole simienne pour une personne qui a des rapports sexuels avec un cas rétabli.Note de bas de page a
- De plus amples renseignements sur les méthodes barrières sont disponibles dans le Guide de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) de l'ASPC.
- Les ASP devraient fournir des renseignements supplémentaires aux cas au sujet des pratiques sexuelles sécuritaires dans le contexte de l'éclosion de la mpox.
Mesures de santé publique pour les soignants à domicile
Idéalement, une seule personne (ci-après appelée « soignant ») au domicile devrait fournir des soins directs à un cas, au besoin. Les fournisseurs de soins de santé (FSS) qui entrent dans le domicile pour fournir des soins médicaux doivent suivre les protocoles de PCI appropriés.
Le soignant ne doit pas être une personne à risque de maladie grave dû à la mpox (par ex., des personnes qui sont immunosupprimées, une personne enceinte, les jeunes enfants)Référence 1. Les soignants doivent surveiller leur état de santé pendant 21 jours à compter de leur dernière exposition au cas (voir la section sur la gestion des contacts ci-dessous pour plus de détails). Si des signes et symptômes se manifestent, les soignants doivent immédiatement en aviser l'ASP et suivre ses directives.
Les soignants devraient recevoir des instructions de l'ASP sur la façon de réduire leur risque d'infection par la mpox, notamment :
- Éviter tout contact physique étroit avec le cas
- Si un contact étroit est inévitable, le soignant doit porter un masque médical bien ajusté et couvrir toute peau qui pourrait potentiellement entrer en contact avec le cas (p. ex. porter des pantalons, des manches longues, un tablier).
- Si le contact direct avec les lésions est inévitable, le soignant doit porter des gants jetables.
- Se laver fréquemment les mains.
- Demander au cas de faire sa propre lessive et de laver ses propres ustensiles et vaisselles et de se charger du nettoyage et de la désinfection de la maison.
- Si cela n'est pas possible, le soignant ou le membre du ménage doit suivre des directives précises pour réduire le risque d'infection.
Gestion des contacts en santé publique
Recherche des contacts
La recherche des contacts vise à faire ce qui suit.
- S'assurer que les contacts sont conscients :
- de leur exposition potentielle,
- des attentes en matière de surveillance des signes et des symptômes,
- des mesures d'atténuation des risques à mettre en pratique pendant 21 jours après l'exposition, selon les circonstances (p. ex. veiller à ce que les contacts connaissent les risques associés aux activités prévues, y compris les rapports sexuels, les voyages ou la participation à des évènements sociaux ou des rassemblements) et sont en mesure de les évaluer,
- de ce qu'ils doivent faire s'ils ressentent des symptômes de la mpox (c. à d. isolement immédiat, déclaration à une ASP).
- Si la personne est admissible, fournir de l'information sur la prophylaxie post-exposition et l'aiguillage vers son fournisseur de soins de santé afin de prévenir l'apparition de la maladie et d'arrêter la transmission.
- Identifier tous les contacts symptomatiques le plus tôt possible.
- Faciliter l'évaluation clinique rapide par un fournisseur de soins de santé, les tests de diagnostic en laboratoire et le traitement si des signes ou des symptômes se manifestent.
Au Canada, les ASP locales sont responsables de la recherche des contacts. Une fois qu'un cas est identifié, les ASP évaluent la nécessité de commencer la recherche des contacts à l'aide des renseignements épidémiologiques et cliniques fournis.
Pour déterminer s'il est nécessaire d'entreprendre la recherche des contacts, il faut tenir compte des facteurs suivants :
- Les cas sont considérés comme contagieux à partir de l'apparition des symptômes jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et qu'il y ait des signes d'épithélialisation;
- Le moment de l'exposition au cas, le type d'exposition (p. ex. contact cutané direct, voie respiratoire) et la durée de l'exposition, ainsi que les mesures d'atténuation en place (p. ex. port d'un masque médical bien ajusté ou des gants pendant l'exposition).
- La priorité pour la gestion de la santé publique devrait être accordée aux contacts avec un risque d'exposition élevé.
Communication proactive avec les contacts possibles
En plus des activités traditionnelles de recherche des contacts, les ASP devraient envisager des stratégies de communication et de sensibilisation proactives et non stigmatisantes à l'intention des groupes cibles qui pourraient être plus à risque d'exposition en fonction des données épidémiologiques actuelles, en collaboration avec les intervenants et les organismes communautaires locaux. Ces stratégies pourraient aussi être mises en place en amont, c'est-à-dire avant même que des cas apparaissent dans la communauté.
Les ASP pourraient également trouver bénéfique de communiquer des messages ciblés et des conseils sur les stratégies de gestion des risques dans les milieux où des rassemblements sociaux sont susceptibles d'entraîner des contacts physiques étroits, y compris des rapports sexuels (p. ex. fêtes, clubs, raves, festivals). Les ASP pourraient également souligner que les rassemblements lors desquels des substances (p. ex. drogues et/ou alcool) sont consommées pourraient également avoir une incidence sur la capacité d'une personne à évaluer le risque et à appliquer des pratiques sexuelles sécuritaires.Référence 24.
Évaluation des risques des contacts
Il est recommandé que toutes les personnes qui sont en contact avec un cas confirmé, probable ou soupçonné soient rapidement identifiées et évaluées par les ASP afin de déterminer leur risque d'exposition et les recommandations à suivre en matière de santé publique.
Afin de faciliter la détermination des recommandations en matière de santé publique, les contacts sont classés en fonction de leur risque d'exposition, selon le tableau 1 ci-dessous. Il convient de noter que le tableau 1 fournit des directives pour classer les contacts comme présentant un risque élevé, intermédiaire ou faible, selon leur exposition, afin de déterminer les mesures recommandées. Les renseignements fournis dans le tableau 1 ne visent pas à remplacer les conseils de santé publique plus personnalisés fournis aux contacts, qui sont fondés sur le jugement clinique des ASP et les évaluations exhaustives des risques qu'elles effectuent.
Risque d'exposition | Description | Exemples |
---|---|---|
Élevé | Contacts prolongés ou intimes, y compris l'un des éléments suivants :
|
|
Intermédiaire |
|
|
Faible ou incertain |
|
|
Acronyme
|
||
Note : Le présent guide est axé sur les milieux communautaires. Pour les fournisseurs de soins de santé qui ont été exposés à la mpox, suivez les conseils en matière de santé et de sécurité au travail ou consultez les lignes directrices de l'ASPC de la prévention des infections et le contrôle des cas de la mpox dans les établissements de santé. |
Activités de santé publique pour la gestion des contacts
Pour les personnes ayant eu un risque d'exposition élevé ou intermédiaire avec un cas de la mpox, les ASP peuvent effectuer les activités suivantes pendant 21 jours à compter de la dernière exposition du contact au cas :
- Effectuer une surveillance active (ou passive, s'il y a lieu) de la santé publique pour déceler les signes et les symptômes et prodiguer des conseils
- Donner des instructions sur ce qu'il faut faire en cas de symptômes
- Demander aux contacts d'essayer d'éviter les médicaments (p. ex. acétaminophène, ibuprofène, acide acétylsalicylique), car ces médicaments pourraient masquer un symptôme précoce de la mpox; si les contacts doivent prendre ces médicaments, il faut en aviser l'ASP
- Fournir des renseignements appropriés sur les mesures de santé publique à suivre pour réduire le risque de propagation (voir la section ci-dessous)
- Fournir des renseignements sur le moment et l'endroit où accéder aux tests de diagnostic (s'il y a lieu)
- Étudier des moyens de communiquer avec les contacts à risque élevé en ce qui concerne les évènements comprenant des situations où les contacts sont inconnus (par exemple sensibilisation des collectivités, mobilisation des intervenants, campagne de sensibilisation, etc.)
- Il peut être conseillé aux contacts de communiquer avec les fournisseurs de soins de santé pour obtenir des conseils sur la prophylaxie, surtout dans les situations à risque élevé d'exposition
Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les contacts
Les recommandations figurant dans le tableau 2 ci-dessous visent la période de 21 jours suivant la dernière exposition à un cas soupçonné (à moins que la mpox ne soit exclue), probable ou connu.
Remarque : Une évaluation des risques effectuée par l'ASP peut éclairer davantage les recommandations relatives aux mesures de santé publique personnalisées, par exemple, les ASP peuvent tenir compte des éléments suivants :
- Si un contact a déjà été vacciné contre la variole
- Dans l'affirmative, les ASP devraient tenir compte du temps écoulé depuis la dernière dose de vaccin du contact
- Si le contact s'est rétabli d'une infection antérieure de la mpox
Risque d'exposition | Recommandations |
---|---|
Pour toutes les expositions |
|
Pour les contacts à risque intermédiaire et élevé |
|
Pour les contacts à risque élevé |
|
Ressources supplémentaires
- Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI): Mise à jour des directives provisoires sur l'Imvamune dans le contexte des éclosions de la mpox (variole simienne)
- Plan d'intervention fédéral-provincial-territorial en matière de santé publique pour la gestion de la mpox (variole simienne)
- Santé publique Ontario– Résumé de preuves pertinentes: Transmission de la variole du singe par les excrétion génitales
- Université McMaster – Profil de preuves vivantes: Quelles sont les meilleures preuves disponibles concernant l'épidémie de la variole simienne?
- U.S. Department of Homeland Security Science and Technology – Evidence Brief: Master Question List for Monkeypox Virus (en anglais seulement)
- Organisation mondiale de la Santé : Flambée de variole du singe 2022
- Centers for Disease Control and Prevention : Monkeypox Signs and Symptoms (en anglais seulement)
Notes de bas de page
- Note de bas de page a
-
En l'absence de données probantes précises sur l'efficacité des méthodes barrières (p. ex. condoms) pour réduire le risque de transmettre le virus de la variole simienne et en raison des données probantes émergentes quant à la détection du virus de la variole simienne dans le liquide séminal et les écouvillons oropharyngés et anorectaux des personnes atteintes de la mpoxRéférence 25Référence 26Référence 27Référence 28, l'ASPC a adopté une approche de précaution en ce qui concerne les recommandations relatives à l'utilisation de méthodes barrières.Référence 26.
Références
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