Mpox (variole simienne): Prise en charge par la santé publique au Canada et des contacts qui y sont associés
04 janvier 2024
Remarques
Mise à jour du 04 janvier 2024
Des mises à jour ont été apportées à la dernière version (23 février 2023) afin de :
- reconnaître le risque de transmission présymptomatique de la mpox (variole simienne)
- fournir aux autorités de santé publique des conseils sur la recherche des contacts des personnes exposées à un cas au cours de la période présymptomatique.
- inclure les dernières informations sur la vaccination contre la mpox.
Mise à jour du 23 février 2023
Une mise à jour a été apportée à la version précédente (18 octobre 2022) de ce document afin de remplacer le nom de la maladie « variole simienne » par celui de la maladie « mpox ». Ce changement s'aligne selon la nomenclature privilégiée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la maladie. L'OMS a recommandé ce changement en novembre 2022 pour aider à réduire la stigmatisation et d'autres préoccupations associées à la terminologie précédente. Lorsqu'on fait référence au virus lui-même, le terme « virus de la variole simienne » sera utilisé tout au long des présentes lignes directrices à des fins d'harmonisation avec la terminologie du Comité international de taxonomie des virus (CITV). L'ASPC continuera de surveiller les modifications apportées à la terminologie du CITV et de mettre à jour les lignes directrices au besoin.
18 octobre 2022
Des mises à jour ont été apportées à la version précédente (21 juin 2022).
Les modifications ci -après ont été effectuées :
- identifier les populations qui pourraient présenter un risque plus important d'infection pendant l'éclosion en cours tout en reconnaissant que le risque d'exposition à la mpox n'exclut aucun groupe ni milieu;
- clarifier les conseils relatifs à l'utilisation du condom après une infection à la mpox;
- souligner que les autorités de santé publique pourraient élaborer des messages ciblés pour les rassemblements et les milieux où les contacts physiques étroits, y compris des activités sexuelles, pourraient être fréquents (par exemple : fêtes, clubs, raves, festivals);
- fournir de plus amples renseignements sur les animaux qui ont été exposés à un cas humain de mpox, y compris les mesures d'atténuation des risques qui peuvent être mises en place;
- fournir de l'information sur les pratiques sexuelles plus sécuritaires dans le contexte de l'éclosion actuelle de mpox.
Sur cette page
- Introduction
- Contexte
- Prise en charge des cas par la santé publique
- Gestion des contacts en santé publique
- Ressources supplémentaires
- Notes de bas de page
- Références
Introduction
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en collaboration avec les autorités de santé publique (ASP) provinciales et territoriales et d'autres ministères fédéraux concernés, a élaboré ces lignes directrices. Ces lignes directrices fournissent des conseils aux ASP fédérales, provinciales et territoriales (FPT) dans l'éventualité où des cas de virus de la variole simienne seraient soupçonnés ou confirmés au sein de leur administration.
La stratégie décrite dans le présent document repose sur la prise en charge rapide des cas et des contacts dans le but d'endiguer l'éclosion, y compris auprès
- des populations présentant un risque plus élevé d'exposition à la mpox (variole simienne) (telles que les personnes s'identifiant comme gbHARSAH (c-à-d. gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes] en particulier ceux ayant plusieurs partenaires sexuels) et/ou les populations à risque d’une maladie grave telles que les personnes qui sont immunosupprimées, les personnes enceintes, les jeunes enfants.)Référence 1, et
- le milieu où la transmission a lieu (tel que les établissements où des relations sexuelles ont lieu sur place et habitations collectives).
Pour ce faire, ces lignes directrices ont notamment pour objectif de rapidement briser les chaînes de transmission afin de réduire la propagation de la mpox et d'en atténuer les effets au Canada. Cela contribuera en fin de compte à l'objectif global d'éliminer la transmission de personne à personne de la mpox au Canada.
Étant donné que la mpox n'est pas endémique au Canada et que la situation continue d'évoluer, le présent document suit également le principe de précaution et adopte une approche préventive afin d'empêcher l'établissement à long terme de la mpox au Canada.
Les lignes directrices relatives aux laboratoires de diagnostic, à la manipulation et au transport d'échantillons, ainsi qu'aux soins cliniques et aux mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) dans d'autres contextes (par exemple, points d'entrée au Canada, établissements de santé, établissements de soins de longue durée) dépassent la portée du présent document.
Les présentes lignes directrices sont éclairées par les plus récentes données scientifiques, les données épidémiologiques nationales et internationales et les conseils d'experts. Elles peuvent être modifiées à mesure que de nouveaux renseignements sont communiqués et que la situation évolue au Canada et à l'échelle mondiale.
Bien qu'un volume important de publications scientifiques ait été publié depuis l'introduction de la mpox au Canada, il existe encore plusieurs lacunes dans les connaissances sur la dynamique de transmission du virus de la variole simienne. L'ASPC continue son approche fondée sur des données probantes pour établir les lignes directrices sur la prise en charge des cas et des contacts liés à la mpox. Ces lignes directrices seront ajustées en conséquence à mesure que de nouvelles données scientifiques deviendront disponibles.
Ces lignes directrices doivent être lues en parallèle avec les lois, les lignes directrices, les règlements et les politiques FPT et locaux pertinents. Elles doivent être adaptées aux contextes locaux, selon les besoins.
L'ASPC a élaboré ce document en tenant compte de la situation au Canada. Par conséquent, les directives peuvent donc différer de celles élaborées par d'autres pays.
Contexte
Mpox (variole simienne) chez les humains
Le virus de la variole simienne peut se transmettre aux humains de trois façons : d'un animal à un humain, de personne à personne, et probablement par des matières contaminéesRéférence 2 Référence 3 Référence 4 Référence 5 Référence 6 Référence 7 Référence 8. Pour de plus amples renseignements sur les modes de transmission, les manifestations cliniques, le diagnostic et le traitement de la mpox (variole simienne), consultez la page Web de l'ASPC intitulée La mpox (variole simienne) : Pour les professionnels de la santé. De l'information destinée au grand public sur la mpox est aussi publiée.
Situation actuelle
L'OMS a déclaré que la mpox était une éclosion mondiale en juillet 2022. En mai 2023, elle a annoncé que l'éclosion ne constituait plus une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Elle a toutefois souligné la nécessité de disposer d'un solide plan d'intervention à long terme pour la mpox. Pour connaître le plan d'intervention actuel du Canada, consultez le Plan d'intervention fédérale-provinciale territoriale en matière de santé publique pour la gestion de la variole simienne
Bien que l'éclosion ne soit plus considérée comme une USPPI, des cas de mpox continuent d'être signalés au Canada et dans le monde. L'ASPC continue de travailler avec les PT et les partenaires étrangers pour surveiller activement la situation. Pour obtenir de l'information à jour, consultez la page Web de l'ASPC intitulée La mpox (variole simienne) : mise à jour sur l'éclosion.
Au moment de cette mise à jour, la plupart des cas de mpox au Canada sont déclarés chez les personnes s'identifiant comme gbHARSAH (c.-à-d. gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes) particulièrement ceux qui ont plusieurs partenaires sexuels. Toutefois, il est important de souligner que le risque d'exposition au virus de la variole simienne n'exclut aucun groupe ni aucun milieu.
Une infection à la mpox se résorbe généralement d'elle-même. Cependant, des cas graves peuvent survenir et entraîner la mortRéférence 1. D'après les données de séquençage génomique accessibles à ce jour, les éclosions survenant au Canada sont le résultat de la transmission du clade IIb de la variole simienne, qui a par le passé présenté un taux de létalité d'environ 1% à 3 %Référence 5Référence 6Référence 7 Référence 9 Référence 10 Référence 11. Au moment de cette mise à jour, aucun décès n'a été signalé parmi les cas de mpox au Canada. Pour des détails additionnels sur l'épidémiologie de la mpox au Canada, veuillez consulter la page Mise à jour sur l'épidémiologie de la mpox (variole simienne) de l'ASPC.
Vaccination contre la mpox
Imvamune® est un vaccin antivariolique de troisième génération homologué. Il est indiqué pour l'immunisation contre la variole, la mpox et les infections et les maladies liées aux orthopoxvirus chez les adultes de 18 ans et plus qui sont considérées comme présentant un risque élevé d'exposition.
Compte tenu de l'activité épidémiologique réduite depuis l'été 2022, les études sur l'efficacité du vaccin et sur la durée de la protection vaccinale sont limitées. Des preuves de l'efficacité vaccinale d'Imvamune®émergent et indiquent que le vaccin réduit le risque de mpox et que la série primaire de deux doses offre une meilleure protection qu'une dose unique. Cependant, les estimations varient. Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a publié une Mise à jour des directives provisoires sur l'Imvamune®dans le contexte des éclosions actuelles de variole simienne en cours au Canada. Ces directives provisoires couvrent l'utilisation du vaccin avant et après l'exposition. Un Résumé de la réponse rapide du CCNI du 23 septembre 2022 est également disponible.
Prise en charge des cas par la santé publique
Définitions de cas
Les définitions nationales de cas de mpox ont été établies et sont utilisées dans ce document.
Activités de santé publique relatives à la prise en charge des cas
Les activités d'une ASP pour la prise en charge des cas peuvent comprendre :
- veiller à l'isolement du cas, jusqu'à ce que l'ASP juge qu'il n'est plus contagieux.
- comme les circonstances individuelles varient et sont uniques, les ASP devront peut-être modifier les approches à l'isolement utilisées pour les cas. Les modifications de l'isolement doivent être conçues pour permettre de continuer d'atteindre les objectifs des présentes lignes directrices (c'est-à-dire arrêter rapidement les chaînes de transmission pour réduire la propagation de la mpox et atténuer ses effets au Canada).
- les cas peuvent s'isoler à domicile, lorsque possible, ou dans un logement alternatif tel qu'un hôtel ou un logement autonome, selon les directives de l'ASP, si nécessaire.
- Remarque: pour le reste de ce document, le 'domicile' sera utilisé pour exprimer le lieu désigné pour l'isolement du cas.
- déterminer et atténuer tout obstacle à un isolement efficace au domicile, et fournir le soutien approprié selon les besoins (par exemple, devraient comprendre les services essentiels de soutien en santé physique et psychologique et le matériel requis pour pouvoir vivre adéquatement).
- les ASP doivent tenir compte des caractéristiques uniques du cas et de ses conditions de vie (par exemple si le cas vit dans un lieu d'habitation collective comme un refuge pour sans-abri, une résidence étudiante ou un établissement correctionnel) et adapter leurs conseils en conséquence (par exemple, recommander un isolement du cas dans un autre milieu, si aucune autre option n'est possible).
- surveiller activement les cas de mpox (c.-à-d. par le biais d'une communication régulière), sachant que la fréquence peut varier selon l'ASP et le contexte local.
- Les activités de surveillance peuvent permettre d'en savoir plus sur l'évolution clinique de l'infection, d'aborder les problèmes émergents et de favoriser le respect des mesures d'isolement appropriées, notamment en mettant la personne en contact avec des ressources de soutien communautaire, s'il y a lieu.
- fournir de l'information sur les mesures de santé publique (MSP) que le cas ainsi que son soignant et les membres du ménage devraient suivre (voir la section Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les cas soupçonnés, probables et confirmés ci-dessous)
- fournir des conseils généraux sur les mesures à prendre en cas d'aggravation des symptômes, y compris des instructions sur les soins personnels, sur le moment où il faut contacter le fournisseur de soins de santé et sur la façon et le moment d'accéder à des soins médicaux.
- identifier tous les contacts pendant la période de contagion du cas, y compris les personnes identifiées expressément comme contacts par la personne ou les groupes de personnes qui pourraient avoir été exposés durant un évènement ou à un endroit, en fonction des activités pratiquées dans ces lieux.
Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les cas soupçonnés, probables et confirmés
Lorsque des soins hospitaliers ne sont pas nécessaires, il est recommandé aux personnes atteintes de la mpox de s'isoler dès l'apparition de leurs symptômes, et ce, jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et qu'il y ait des signes d'épithélialisation. Cela prend généralement de deux à quatre semaines, mais parfois plus longtemps. L'ensemble des MSP recommandées est décrit ci-après.
Recommandations générales en matière d'isolement
- Rester en isolement jusqu'à ce que l'on considère qu'il n'y a plus de risque de contagion (une fois que les croûtes sont tombées, que les plaies sont épithélialisées et qu'elle a un aspect rose clair ou nacré).
- Quitter uniquement le lieu d'isolement pour recevoir des soins médicaux d'urgence ou pour d'autres urgences similaires.
- Au moment d'accéder à des soins médicaux, les cas devraient, autant que possible, aviser les fournisseurs de soins de santé de leur infection avant la rencontre.
- Lorsque possible, les cas se déplaçant pour recevoir des soins médicaux ne devraient pas utiliser les transports en commun.
- Si les transports en commun sont inévitables, les cas doivent porter un masque bien ajusté, couvrir leurs lésions et se tenir loin des autres autant que possible.
- Dans la mesure du possible, se faire livrer à la maison les produits de première nécessité, comme les médicaments et l'épicerie.
- Reporter les rendez-vous médicaux non urgents et les interventions non urgentes (tels que les rendez-vous chez le dentiste et les examens sanguins non urgents).
- Ne faire aucun don de sang ou de tout autre liquide corporel (y compris le sperme) ou tissu.
- Ne pas se rendre dans d'autres villes, régions, provinces ou territoires ou dans d'autres pays pendant la période d'isolement.
- Respecter les principes d'hygiène des mains et d'étiquette respiratoire.
Recommandations relatives aux interactions avec les autres
- Éviter de toucher directement d'autres personnes, même si elles sont entièrement vaccinées contre la mpox.
- Inclut d'éviter tout contact sexuel
Lorsque possible, évitez tout contact avec des populations à risque de maladie plus grave ( par exemple : les personnes immunosupprimées, les personnes enceintes, les jeunes enfantsRéférence 1.
- Éviter les contacts avec les autres ne faisant pas partie du ménage pendant la période d'isolement.
- C.-à-d. éviter d'avoir des visiteurs dans la maison, à l'exception d'un fournisseur de soins de santé qui respecte les mesures de PCI pertinentes pour fournir des services essentiels au patient.
- Isoler le cas dans un espace séparé (par exemple, chambre individuelle pour dormir et salle de bain distincte) autant que possible s'il vit avec d'autres personnes, surtout si le cas présente des symptômes respiratoires (en particulier s'il a des lésions à l'intérieur de la bouche ou de la gorge), des lésions difficiles à couvrir (p. ex. sur le visage) ou des lésions suintantes.
- s'il ne dispose pas d'une chambre individuelle pour dormir, il doit maintenir la plus grande distance possible avec les autres (p. ex. dormir dans des lits séparés).
- s'il ne dispose pas d'une salle de bain distincte, il doit nettoyer et désinfecter toutes les surfaces et tous les objets avec lesquels il a été en contact et retirer immédiatement et laver les serviettes utilisées.
- Prendre les mesures suivantes lorsque les interactions avec d'autres sont inévitables :
- couvrir autant que possible toutes les lésions avec des vêtements ou des bandages (y compris lorsque le cas se trouve dans des espaces communs, même s'il est seul).
- porter un masque médical bien ajusté.
- lorsque cela n'est pas possible, les autres membres du ménage doivent porter un masque médical en présence du cas.
- Ne pas partager les vêtements, la literie, les serviettes, les ustensiles, les brosses à dents, les rasoirs, les jouets sexuels, les aiguilles ou tout autre article pouvant être contaminés par des particules infectieuses provenant de lésions ou de liquides corporels.
- Consulter leur fournisseur de soins de santé pour obtenir des conseils s'ils doivent avoir des contacts étroits avec des bébés (par exemple, prodiguer des soins à un bébé ou l'allaiter) en raison du risque de maladie grave chez les très jeunes enfants.
Recommandations relatives aux interactions avec les animaux (animaux de compagnie, animaux d'élevage et animaux sauvages)
La propagation actuelle de la mpox au Canada est le résultat de la transmission interhumaine du virus de la variole simienne. Cependant, les humains peuvent transmettre le virus aux animaux qui peuvent, à leur tour, le transmettre de nouveau aux humains.
De nombreuses espèces animales peuvent être infectées par le virus de la variole simienne, en particulier les espèces de rongeurs (telles que, les écureuils et les rats). Cependant, la gamme complète des animaux qui peuvent être infectés par le virus de la variole simienne, en particulier en Amérique du Nord, reste inconnue à l'heure actuelle. On sait maintenant que les chiens peuvent être infectés, suite au signalement en août 2022 du cas d'un chien en France qui a contracté une infection à la mpox après avoir eu un contact étroit avec des cas humains dans un foyer Référence 12. Il est prudent de supposer que n'importe quelle espèce de mammifère pourrait être infectée par le virus de la variole simienne.
Les cas doivent :
- être avisés qu'ils peuvent transmettre la mpox aux animaux et qu'ils doivent éviter tout contact avec les animaux, y compris les animaux de compagnie, autant que possible.
- prévenir la propagation possible aux animaux, y compris aux animaux de compagnie et d'élevage, en demandant à un autre membre du ménage de prendre soin de leurs animaux.
- Si ce n'est pas possible, les cas doivent :
- couvrir toutes leurs lésions au moyen de vêtements ou de bandages;
- porter un masque médical bien ajusté et des gants lorsqu'ils se trouvent près d'animaux, de leur nourriture, de l'endroit où ils dorment ou d'autres articles;
- éviter les contacts étroits (tels que caresser, embrasser, cajoler, partager un endroit pour dormir, partager de la nourriture);
- nettoyer et désinfecter fréquemment les surfaces souvent touchées.
- Si ce n'est pas possible, les cas doivent :
- éviter de manipuler des animaux sauvages, de les nourrir ou de travailler en contact étroit avec eux afin de prévenir toute propagation possible du virus (cette précaution vise à limiter le risque de créer un réservoir faunique pour ce virus au Canada).
- éviter la visite d'animaux de compagnie à l'endroit où ils s'isolent.
- être informés que s'ils ont des contacts étroits avec des animaux (par exemple, caresser, embrasser, cajoler, partager un endroit pour dormir, partager de la nourriture) pendant leur période de contagion, les animaux doivent faire l'objet d'une surveillance pour observer tout signe clinique pendant 21 jours après l'exposition et être gardés à l'écart des autres animaux et des autres personnes pendant cette période.
- consulter un vétérinaire si un animal développe des signes cliniques de la mpox (p. ex. fièvre, dépression, cesse de manger, signes respiratoires, diarrhée, ulcères oraux, lésions cutanées) dans les 21 jours suivants le contact étroit avec un cas.
Recommandations relatives à l'hygiène du milieu
Il est encore difficile de caractériser le risque de transmission de la mpox par matière contaminée. En règle générale, les orthopoxvirus sont connus pour être stables dans l'environnement et pour demeurer infectieux dans les croûtes pendant de longues périodes, particulièrement dans les environnements sombres et froidsRéférence 9Référence 10Référence 11 Référence 13 Référence 14 Référence 15. Les matériaux contaminés par les orthopoxvirus (p. ex. vêtements, papier, poussière) peuvent demeurer contagieux pendant des mois ou des années s'ils ne sont pas désinfectés Référence 13 Référence 14 Référence 15 Référence 16 Référence 17 Référence 18.
Certaines données probantes limitées ont trouvé un ADN persistant de la variole simienne Référence 19 Référence 20 Référence 21 Référence 22 Référence 23, et dans certains cas, un virus potentiellement infectieux virus Référence 21 Référence 23 Référence 24, sur les surfaces ou les tissus ayant été directement touchés par les cas. Toutefois, il existe toujours plusieurs facteurs inconnus, notamment la charge virale requise pour que la transmission se produise et la stabilité du virus infectieux sur les surfaces et les tissus dans différentes conditions environnementales. Certaines petites études expérimentales ont indiqué que malgré une stabilité environnementale, les poxvirus peuvent être inactivés lorsqu'ils sont exposés à des désinfectants chimiques standards et à des températures supérieures à 50° Celsius Référence 25 Référence 26 Référence 27 Référence 28.
À la lumière de ce qui précède, les ASP devraient fournir des instructions aux cas et/ou aux soignants concernant les bonnes pratiques d'hygiène à la maison, y compris des recommandations au sujet de ce qui suit :
- manipulation de la lessive
- nettoyage et désinfection des surfaces et des objets souvent touchés
- nettoyage et passage de l'aspirateur sur les meubles et les tapis
- manipulation et nettoyage de la vaisselle et des ustensiles
- bonne gestion des déchets à la maison
- (par exemple, le matériel contaminé doit être jeté de sorte à éviter que les animaux de compagnie ou les animaux sauvages, particulièrement les rongeurs, y aient accès).
Les cas et leurs soignants peuvent obtenir des conseils détaillés au sujet de l'hygiène du milieu sur le site Web de l'ASPC.
Réduction du risque après le rétablissement
Aux cas qui se sont rétablis (une fois que les croûtes sont tombées et que les plaies sont épithélialisées), les ASP devraient indiquer :
- que l'utilisation de méthodes barrières (p. ex. condoms, digues dentaires) peut diminuer le risque d'exposition au virus de la variole simienne par les sécrétions génitales.Note de bas de page a
- des renseignements additionnels sur les méthodes barrières sont disponibles dans le Guide de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS)de l'ASPC.
- qu'ils devraient consulter les ressources sur la prévention de la propagation de la mpox, comme Mpox (variole simienne) : Modes de transmission, prévention et risques.
Mesures de santé publique pour les soignants à domicile
Idéalement, une seule personne (ci-après appelée « soignant ») au domicile devrait fournir des soins directs à un cas, au besoin. Les fournisseurs de soins de santé (FSS) qui entrent dans le domicile pour fournir des soins médicaux doivent suivre les protocoles de PCI appropriés.
Le soignant ne doit pas être une personne à risque de maladie grave due à la mpox (par exemple, des personnes qui sont immunosupprimées, une personne enceinte, les jeunes enfants) Référence 1. Les soignants doivent surveiller leur état de santé pendant 21 jours à compter de leur dernière exposition au cas (voir la section ci-dessous sur la gestion des contacts pour plus de détails). Si des signes et symptômes se manifestent, les soignants doivent immédiatement en aviser l'ASP et suivre ses directives.
L'ASP devrait fournir aux soignants des instructions sur la façon de réduire leur risque d'infection par la mpox.
Ceux-ci peuvent inclure :
- éviter tout contact physique étroit avec le cas (même si le soignant est entièrement vacciné)
- Si un contact étroit est inévitable, le soignant doit porter un masque médical bien ajusté et couvrir toute peau qui pourrait potentiellement entrer en contact avec le cas ( porter des pantalons, des manches longues, un tablier).
- suivre les étapes appropriées pour retirer ses vêtements et manipuler de la lessive après avoir prodigué des soins.
- Si le contact direct avec les lésions est inévitable, le soignant doit porter des gants jetables.
- Si un contact étroit est inévitable, le soignant doit porter un masque médical bien ajusté et couvrir toute peau qui pourrait potentiellement entrer en contact avec le cas ( porter des pantalons, des manches longues, un tablier).
- se laver fréquemment les mains.
- demander au cas de faire sa propre lessive et de laver ses propres ustensiles et vaisselles et de se charger du nettoyage et de la désinfection de la maison.
- le soignant ou le membre du ménage doit suivre des directives précises pour réduire le risque d'infection s'il aide le cas qui n'est pas en mesure de faire sa propre lessive.
Gestion des contacts en santé publique
Recherche des contacts
La recherche des contacts vise à faire ce qui suit.
- S'assurer que les contacts sont conscients :
- de leur exposition potentielle,
- du fait qu'ils sont susceptibles de contracter une infection même s'ils sont complètement vaccinés,
- des attentes en matière de surveillance des signes et des symptômes (y compris la nécessité de surveiller les symptômes bénins qui peuvent passer inaperçus) Référence 29,
- des mesures d'atténuation des risques à mettre en pratique pendant 21 jours après l'exposition, selon les circonstances (par exemple, veiller à ce que les contacts connaissent les risques associés aux activités prévues, y compris les rapports sexuels, les voyages ou la participation à des évènements sociaux ou des rassemblements) et sont en mesure de les évaluer,
- de l'importance de pratiquer systématiquement les MSP recommandées, compte tenu du risque de transmission présymptomatique (voir la section ci-dessous pour de plus amples détails) et,
- de ce qu'ils doivent faire s'ils ressentent des symptômes de la mpox (par exemple, s'isoler immédiatement et déclarer à une ASP).
- fournir de l'information sur la prophylaxie post-exposition afin de prévenir l'apparition de la maladie et d'arrêter la transmission. L'orienter vers son fournisseur de soins de santé afin de s'informer si les antiviraux sont recommandés.
- identifier tous les contacts symptomatiques le plus tôt possible.
- faciliter l'évaluation clinique rapide par un fournisseur de soins de santé, les tests de diagnostic en laboratoire et le traitement si des signes ou des symptômes se manifestent.
Au Canada, les ASP locales sont responsables de la recherche des contacts. Une fois qu'un cas est identifié, ils évaluent la nécessité de commencer la recherche des contacts à l'aide des renseignements épidémiologiques et cliniques fournis.
Pour déterminer s'il est nécessaire d'entreprendre la recherche des contacts, les facteurs suivants doivent être pris en compte:
- Des données récentes portent à croire que certains cas peuvent être infectieux jusqu'à 4 jours avant l'apparition des symptômes.
- On ignore actuellement quelle proportion des cas de mpox transmettent le virus de manière présymptomatique et si la probabilité de transmission présymptomatique varie en fonction de la voie de transmission Référence 30 Référence 31.
- Les cas sont considérés comme contagieux jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et qu'il y ait des signes d'épithélialisation.
- Plusieurs facteurs peuvent influencer la transmission, par exemple le moment de l'exposition au cas, le type d'exposition (par exemple, contact cutané direct, voie respiratoire) et la durée de l'exposition, ainsi que les mesures d'atténuation en place pendant l'exposition (par exemple, port par le cas d'un masque médical bien ajusté ou de gants).
- La priorité pour la gestion de la santé publique devrait être accordée aux contacts avec un risque d'exposition élevé.
- Auparavant, il était recommandé aux ASP d'identifier les contacts qui avaient été exposés à un cas de mpox entre la date d'apparition des symptômes et la date à laquelle leurs croûtes tombaient (et présentaient des signes d'épithélialisation). Compte tenu des preuves actuelles de la possibilité d'une transmission présymptomatique, les ASP peuvent envisager d'étendre la recherche des contacts à certains contacts qui ont été exposés au cas jusqu'a 4 jours avant l'apparition de ses symptômes Référence 30 Référence 31 Référence 32 Référence 33 Référence 34 Référence 35 Référence 36 Référence 37 Référence 38 Référence 39 Référence 40. Cette recherche des contacts peut être effectuée sur la base d'une évaluation des risques du comportement du cas jusqu'à 4 jours avant l'apparition de ses symptômes. Lors de l'évaluation du risque, les ASP pourraient tenir compte du fait que le cas a pris part ou non à une activité qui présente un risque accru de transmission de la mpox et/ou a visité ou non un environnement ou un évènement à risque élevé au cours de cette période présymptomatique. Consultez le Tableau 1 sur la classification des contacts selon le niveau de risque d'exposition pour obtenir une description et des exemples de contacts à risque élevé d'exposition.
- La décision de rechercher les contacts exposés à un cas au cours de la période présymptomatique dépendra du fait que les ASP optent ou non pour une approche plus rigoureuse de la gestion des contacts et qu'elles disposent ou non des ressources nécessaires.
Communication proactive avec les contacts possibles
Parallèlement aux activités traditionnelles de recherche des contacts, les ASP devraient envisager des stratégies de communication et de sensibilisation proactives et non stigmatisantes pour atteindre des groupes qui pourraient être plus à risque d'exposition en fonction des données épidémiologiques actuelles. Ce travail devrait être fait en collaboration avec les intervenants et les organismes communautaires locaux. Ces stratégies pourraient aussi être mises en place en amont, c'est-à-dire avant même que des cas apparaissent dans la communauté.
En particulier, les ASP peuvent envisager d'améliorer ces types de communication pendant les périodes où l'on peut s'attendre à une augmentation de la transmission, par exemple pendant les périodes :
- d'augmentation des voyages internationaux (par exemple, la semaine de relâche au printemps, les vacances d'été, la période des fêtes en hiver, etc.), étant donné que la mpox est encore à l'origine d'éclosions actives dans divers pays;
- d'augmentation des rassemblements où la probabilité d'une activité sexuelle accrue pourrait être plus élevée (par exemple, les festivals de la Fierté et d'autres grands évènements sociaux ou culturels).
Les ASP pourraient également trouver bénéfique de communiquer des messages ciblés et des conseils sur les stratégies de gestion des risques dans les milieux où des activités sont susceptibles d'augmenter le risque de transmission de la mpox. Ces environnements comprennent les lieux où des activités sexuelles ont lieu sur place et les habitations collectives telles que les refuges et les établissements correctionnels. Les ASP pourraient également souligner que la consommation de substances (p. ex. drogues et/ou alcool) pourrait également avoir une incidence sur la capacité d'une personne à évaluer le risque et à appliquer des pratiques sexuelles sécuritaires Référence 41. De l'information à ce sujet peut être obtenue à : Mpox (variole simienne) : Comment les administrateurs de milieu communautaire peuvent réduire le risque de transmission.
Évaluation des risques des contacts
Il est recommandé que toutes les personnes qui sont en contact avec un cas confirmé, probable ou soupçonné soient rapidement identifiées et évaluées par les ASP. Une telle évaluation déterminera leur risque d'exposition et les recommandations à suivre en matière de santé publique.
Afin de faciliter la détermination des recommandations en matière de santé publique, les contacts sont classés en fonction de leur risque d'exposition, selon le tableau 1 ci-dessous. Ce tableau fournit des directives pour classer les contacts comme présentant un risque élevé, intermédiaire ou faible, selon leur exposition, afin de déterminer les mesures recommandées. Les renseignements ne visent pas à remplacer les conseils de santé publique plus personnalisés fournis aux contacts, qui sont fondés sur le jugement clinique des ASP et les évaluations exhaustives des risques qu'elles effectuent.
Selon l'approche qu'elles adoptent pour la recherche des contacts (voir la section Recherche des contacts ci-dessus), les ASP peuvent classer le risque d'exposition d'un contact à un cas symptomatique ou un cas présymptomatique.
Risque d'exposition | Description | Exemples possibles |
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Élevé |
Contacts prolongés ou intimes, y compris l'un des éléments suivants :
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Intermédiaire |
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Faible ou incertain |
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Acronyme
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||
Note : Le présent guide est axé sur les milieux communautaires. Pour les fournisseurs de soins de santé qui ont été exposés à la mpox, suivez les conseils en matière de santé et de sécurité au travail et/ou consultez les lignes directrices de l'ASPC de la prévention des infections et le contrôle des cas de la mpox dans les établissements de santé. |
Activités de santé publique pour la gestion des contacts
Pour les personnes ayant eu un risque d'exposition élevé ou intermédiaire avec un cas de la mpox, les ASP peuvent effectuer les activités suivantes au cours de la période de 21 jours suivant la dernière exposition du contact au cas :
- effectuer une surveillance active (ou passive, s'il y a lieu) de la santé publique pour déceler les signes et les symptômes et prodiguer des conseils
- Il peut s'agir d'informer le contact que des symptômes peuvent apparaître même s'il est vacciné et peuvent être légers ou passer inaperçus.
- donner des instructions sur ce qu'il faut faire en cas de symptômes
- informer les contacts que la prise de certains médicaments (tels que acétaminophène, ibuprofène, acide acétylsalicylique), pourrait masquer un symptôme précoce de la mpox;
- les contacts qui doivent prendre ces médicaments, doivent aviser l'ASP
- fournir des renseignements appropriés sur les mesures de santé publique à suivre pour réduire le risque de propagation potentielle à d'autre (voir la section ci-dessous sur les Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les contacts
- fournir des renseignements sur le moment et l'endroit où accéder aux tests de diagnostic (s'il y a lieu)
- étudier des moyens de communiquer avec les contacts à risque élevé en ce qui concerne les évènements comprenant des situations où les contacts sont inconnus (par exemple sensibilisation des collectivités, mobilisation des intervenants, campagne de sensibilisation, etc.)
- il pourrait être conseillé aux contacts de communiquer avec les fournisseurs de soins de santé pour obtenir des conseils sur la prophylaxie, surtout dans les situations à risque élevé d'exposition
Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les contacts
Les recommandations figurant dans le tableau 2 visent la période de 21 jours suivant la dernière exposition à un cas soupçonné (à moins que la mpox ne soit exclue), probable ou connu.
Remarque : En déterminant le niveau du risque d'exposition, les ASP peuvent ajuster davantage les mesures de santé publique en fonction d'une évaluation individuelle approfondie des facteurs de risque d'un contact. Par exemple, les ASP peuvent tenir compte du fait que le contact :
- a déjà été vacciné ou non contre la variole ou la mpox, et si oui, du temps écoulé depuis la dernière dose de vaccin.
- Les ASP peuvent également tenir compte du fait que la protection la plus élevée contre la maladie est assurée après l'administration de deux doses de vaccin
- Les études sur l'efficacité du vaccin et sur la durée de la protection vaccinale sont limitées pour le moment. Des preuves de l'efficacité vaccinale d'Imvamune®émergent et indiquent que le vaccin réduit le risque de mpox et que la série primaire de deux doses offre une meilleure protection qu'une dose unique ( les estimations varient).
- Les ASP peuvent également tenir compte du fait que la protection la plus élevée contre la maladie est assurée après l'administration de deux doses de vaccin
- s'est rétabli ou non d'une infection antérieure par la mpox
- présente ou non un risque accru de maladie grave, y compris dans le cas des personnes immunodéprimées (par exemple, VIH avec des taux de CD4 très faibles), des femmes enceintes ou des jeunes enfants.
Risque d'exposition | Recommandations |
---|---|
Pour toutes les expositions |
|
Pour les contacts à risque intermédiaire et élevé |
|
Pour les contacts à risque élevé |
|
Ressources supplémentaires
- Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI): Mise à jour des directives provisoires sur l'Imvamune dans le contexte des éclosions de la mpox (variole simienne)
- Plan d'intervention fédérale-provinciale territoriale en matière de santé publique pour la gestion de la mpox (variole simienne)
- Santé publique Ontario– Résumé de preuves pertinentes: Transmission de la variole du singe par les excrétions génitales
- U.S. Department of Homeland Security Science and Technology – Evidence Brief: Master Question List for Monkeypox Virus (en anglais seulement)
- Organisation mondiale de la Santé : Flambée de variole du singe 2022
Notes de bas de page
- Note de bas de page a
-
De nouvelles données probantes indiquent la présence du virus de la variole simienne dans le liquide séminal et les écouvillons oropharyngés et anorectaux des personnes atteintes de la mpox39, 40, 42, 43, 44, 45, 46, 47. La pertinence de ces résultats pour la transmission n’est pas encore connue. À l’heure actuelle, l’ASPC a adopté une approche de précaution en ce qui concerne les recommandations relatives à l’utilisation de méthodes barrières, après une infection26.
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