Variole simienne : Prise en charge par la santé publique au Canada et des contacts qui y sont associés
Le 21 juin 2022
Sur cette page
- Introduction
- Contexte
- Prise en charge des cas par la santé publique
- Gestion des contacts en santé publique
- Annexe 1 : Recommandations relatives à l'hygiène des mains et à l'étiquette respiratoire
- Annexe 2 : Recommandations relatives à l'hygiène du milieu
- Ressources supplémentaires
Introduction
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en collaboration avec les autorités de santé publique (ASP) provinciales et territoriales et d'autres ministères fédéraux concernés, a élaboré ces lignes directrices à l'intention des ASP fédérales, provinciales et territoriales (FPT) dans l'éventualité où un cas de variole simienne serait soupçonné ou confirmé au sein de leur administration.
La stratégie décrite dans le présent document repose sur la prise en charge rapide des cas et des contacts dans le but d'endiguer l'éclosion. Pour ce faire, ces lignes directrices ont notamment pour objectif de rapidement briser les chaînes de transmission, d'empêcher que la variole simienne devienne endémique au Canada, ainsi que de protéger la santé publique et les soins de santé au Canada. La protection des populations vulnérables au Canada (p. ex. les femmes enceintes, les enfants de moins de 12 ans, les personnes immunodéprimées)Note de bas de page 1 est le principe éthique sur lequel se fondent les recommandations formulées dans le présent document.
De plus, étant donné que la variole simienne n'est pas endémique au Canada et que la situation évolue rapidement, le présent document suit le principe de précaution et adopte une approche préventive afin d'empêcher que la variole simienne ne devienne endémique au Canada.
Les lignes directrices relatives aux laboratoires de diagnostic, à la manipulation et au transport d'échantillons, ainsi qu'aux soins cliniques et aux mesures de prévention et de contrôle des infections dans d'autres contextes (p. ex. points d'entrée au Canada, établissements de santé, établissements de soins de longue durée) dépassent la portée du présent document.
Les présentes lignes directrices sont éclairées par les plus récentes données scientifiques, les données épidémiologiques nationales et internationales et les conseils d'experts. Elles peuvent être modifiées à mesure que de nouveaux renseignements sont communiqués et que la situation au Canada évolue.
Au moment de la publication, l'ensemble des données sur la variole simienne est limité, et il y a peu de données scientifiques récentes disponibles. L'ASPC adopte une approche fondée sur des données probantes pour établir les lignes directrices sur la prise en charge des cas et des contacts liés à la variole simienne. Dès qu'elle disposera de nouvelles données scientifiques qui justifieront une modification des lignes directrices, l'ASPC adaptera le contenu du présent document en conséquence.
Ces lignes directrices doivent être lues en parallèle avec les lois, les politiques et les règlements FPT et locaux pertinents et adaptées au contexte, au besoin. Le document a été préparé en fonction du contexte canadien et son contenu peut donc différer des lignes directrices d'autres pays.
Contexte
Variole simienne chez les humains
La variole simienne peut se transmettre aux humains de trois façons : d'un animal à un humain, de personne à personne, et probablement par des matières contaminéesNote de bas de page 2,Note de bas de page 3,Note de bas de page 4. Pour de plus amples renseignements sur les modes de transmission, les manifestations cliniques, le diagnostic et le traitement de la variole simienne, consultez la page Web de l'ASPC intitulée Variole simienne : Pour les professionnels de la santé. De l'information destinée au grand public sur la variole simienne est aussi publiée.
Situation actuelle
La situation entourant la variole simienne au Canada évolue rapidement. Pour obtenir de l'information à jour, consultez la page Web de l'ASPC intitulée Variole simienne : mise à jour sur l'éclosion.
Prise en charge des cas par la santé publique
Définitions de cas
Les définitions nationales de cas de variole simienne ont été établies et sont utilisées dans le contexte de ce document.
Activités de santé publique relatives à la prise en charge des cas
Les activités d'une ASP pour la prise en charge des cas peuvent comprendre :
- Veiller à l'isolement du cas, jusqu'à ce que l'ASP juge qu'il n'est plus contagieux
- Les cas peuvent s'isoler à domicile, lorsque possible, ou dans un logement alternatif tel qu'un hôtel ou un logement autonome, selon les directives de l'ASP, si nécessaire.
- Remarque: pour le reste de ce document, le ‘domicile' sera utilisé pour exprimer le lieu désigné pour l'isolement du cas.
- Déterminer et atténuer tout obstacle à un isolement efficace au domicile, et fournir le soutien approprié selon les besoins
- Les ASP doivent tenir compte des caractéristiques uniques du cas et de ses conditions de vie (p. ex. s'il vit dans un refuge pour sans-abri) et adapter leurs conseils en conséquence (p. ex. recommander un isolement dans un autre milieu, si possible)
- Les cas peuvent s'isoler à domicile, lorsque possible, ou dans un logement alternatif tel qu'un hôtel ou un logement autonome, selon les directives de l'ASP, si nécessaire.
- Surveiller activement les cas de variole simienne (au moyen d'une communication régulière), sachant que la fréquence peut varier selon l'ASP et le contexte local
- Les activités de surveillance peuvent permettre d'en savoir plus sur l'évolution clinique de l'infection, d'aborder les problèmes émergents et de favoriser le respect des mesures d'isolement appropriées, notamment en mettant la personne en contact avec des ressources de soutien communautaire, s'il y a lieu
- Fournir de l'information sur les mesures de santé publique (MSP) que le cas ainsi que son soignant et les membres du ménage devraient suivre (voir la section ci-dessous)
- Fournir des conseils généraux sur les mesures à prendre en cas d'aggravation des symptômes, y compris des instructions sur les soins personnels, sur le moment où il faut contacter le fournisseur de soins de santé et sur la façon et le moment d'accéder à des soins médicaux
- Identifier tous les contacts pendant la période de contagion du cas, y compris les personnes identifiées expressément comme contacts par la personne ou les groupes de personnes qui pourraient avoir été exposés durant un événement ou à un endroit, en fonction des activités pratiquées dans ces lieux
Comme les circonstances individuelles varient et sont uniques, l'ASP peut être amenée à modifier les stratégies d'isolement utilisées. Les modifications de l'isolement doivent permettre de continuer à atteindre les objectifs des présentes lignes directrices (c.-à-d. briser rapidement les chaînes de transmission, prévenir l'endémicité, protéger la santé publique et les soins de santé au Canada).
Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les cas soupçonnés, probables et confirmés
Chez les cas symptomatiques, la variole simienne évolue généralement vers la guérison d'elle-même. Toutefois, des cas graves peuvent survenir et entraîner la mortNote de bas de page 1. D'après les données de séquençage génomique accessibles à ce jour, les éclosions survenant au Canada sont le résultat de la transmission du clade génétique de l'Afrique de l'Ouest de la variole simienne, qui a par le passé présenté un taux de létalité d'environ 1 à 3 %, bien que des études récentes de cas aux États-Unis et au Royaume-Uni fassent état de taux de létalité de 0 %Note de bas de page 5,Note de bas de page 6,Note de bas de page 7.
Lorsque des soins hospitaliers ne sont pas nécessaires, il est recommandé aux personnes atteintes de variole simienne de mettre en pratique les mesures décrites ci-dessous. Ces protocoles doivent être suivis jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et qu'il y ait des signes d'épithélialisation. Cela prend généralement de deux à quatre semaines, mais parfois plus longtemps.
Recommandations relatives aux interactions avec les autres à domicile
- Rester en isolement jusqu'à ce que l'on considère qu'il n'y a plus de risque de contagion (c.-à-d. une fois que les croûtes sont tombées, que la plaie est épithélialisée et qu'elle a un aspect rose clair ou nacré)
- Éviter les contacts avec les populations vulnérables (p. ex. les enfants de moins de 12 ans, les personnes immunosupprimées, les femmes enceintes)Note de bas de page 1, si possible
- Éviter de toucher directement d'autres personnes, y compris par contact sexuel
- Après avoir été considérés comme n'étant plus contagieux, les cas doivent porter un préservatif lors de toute activité sexuelle pendant 12 semaines
- Couvrir autant que possible toutes les lésions avec des vêtements ou des bandages
- Ne pas partager les vêtements, la literie, les serviettes, les ustensiles, la brosse à dents, les rasoirs, les jouets sexuels, les aiguilles ou tout autre article pouvant être contaminés par des particules infectieuses provenant de lésions ou de liquides corporels
- Isoler le cas dans un espace séparé (p. ex. chambre individuelle pour dormir et salle de bain distincte) dans la mesure du possible, surtout si le cas présente des symptômes respiratoires, des lésions difficiles à couvrir (p. ex. sur le visage) ou des lésions suintantes
- S'il ne dispose pas d'une chambre individuelle pour dormir, il doit maintenir la plus grande distance possible avec les autres (par ex., dormir dans des lits séparés)
- S'il ne dispose pas d'une salle de bain distincte, il doit nettoyer et désinfecter toutes les surfaces et tous les objets avec lesquels il a été en contact et retirer immédiatement et laver les serviettes utilisées
- Porter un masque médical bien ajusté en présence d'autres personnes, à tout moment
- Lorsque cela n'est pas possible, les autres membres de la famille doivent porter un masque médical en présence du cas
- Respecter l'hygiène des mains et l'étiquette respiratoire (voir l'annexe 1 pour plus de détails)
- Le cas devrait consulter son fournisseur de soins de santé pour obtenir des conseils en cas d'allaitement
- Éviter, dans la mesure du possible, de toucher des animaux, y compris les animaux de compagnie
- La propagation actuelle de la variole simienne au Canada est le résultat de la transmission interhumaine du virus; le risque que les personnes transmettent le virus aux animaux est inconnu à l'heure actuelle et est un domaine qui nécessite une étude plus approfondie
- Un certain nombre d'espèces animales sont sensibles à la variole simienne, en particulier les espèces de rongeurs, mais la gamme complète d'animaux sensibles à celle-ci en Amérique du Nord reste inconnue pour l'instant.
- Pour éviter une éventuelle propagation aux animaux, y compris les animaux de compagnie et le bétail, les cas doivent demander à un autre membre de leur ménage de s'occuper de leurs animaux.
- Si cela n'est pas possible, les cas doivent couvrir toutes les lésions avec des vêtements ou des bandages, porter des gants et un masque médical bien ajusté lorsqu'à proximité des animaux et nettoyer et désinfecter fréquemment les surfaces fréquemment touchées.
- Par mesure de précaution et jusqu'à ce qu'on en sache plus, un cas devrait éviter de manipuler, de nourrir ou de travailler à proximité d'animaux sauvages pour prévenir toute propagation possible du virus – ceci afin de limiter le risque de créer un réservoir faunique pour ce virus au Canada
Recommandations relatives aux interactions avec les autres ailleurs qu'à domicile
- Ne sortir de l'isolement que pour obtenir des soins médicaux urgents ou en cas d'urgence d'un autre type
- Dans la mesure du possible, avertir les fournisseurs de soins de santé de son infection avant la rencontre
- Limiter les contacts avec des personnes de l'extérieur du ménage pendant la période d'isolement
- Ne recevoir aucun visiteur à l'intérieur du domicile à l'exception d'un fournisseur de soins de santé qui suit les mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) pertinentes pour fournir les services de soins nécessaires
- Faire livrer, dans la mesure du possible, les produits de première nécessité au domicile, comme les médicaments, l'épicerie, etc.
- Reporter les rendez-vous médicaux non urgents et les interventions non urgentes (p. ex. les rendez-vous chez le dentiste et les examens sanguins non urgents)
- Ne faire aucun don de sang ou de tout autre liquide corporel (y compris le sperme) ou tissu
- Ne pas se rendre dans d'autres villes, régions, provinces ou territoires ou dans d'autres pays pendant la période d'isolement
Recommandations relatives à l'hygiène du milieu
- Éviter les endroits couramment utilisés par d'autres personnes du ménage, si possible
- Les surfaces et les objets des espaces communs auxquels le cas peut avoir accès doivent être correctement nettoyés et désinfectés (voir l'annexe 2 pour plus de détails)
- Sauf s'il n'est pas en mesure de le faire, le cas doit être responsable de la manipulation et du lavage de ses vêtements, de sa literie, de ses serviettes, etc. (voir l'annexe 2 pour plus de détails)
- Sauf s'il n'est pas en mesure de le faire, le cas doit être responsable de la manipulation des ustensiles et de la vaisselle utilisés (voir l'annexe 2 pour plus de détails)
Mesures de santé publique pour les soignants à domicile
Idéalement, une seule personne (ci-après appelée « soignant ») au domicile devrait fournir des soins directs à un cas, au besoin. Les fournisseurs de soins de santé (FSS) qui entrent dans le domicile pour fournir des soins médicaux doivent suivre les protocoles de PCI appropriés.
Le soignant ne doit pas être une personne vulnérable à la variole simienne (par ex., une femme enceinte, un enfant de moins de 12 ans, des personnes immunodéprimés)Note de bas de page 1. Les soignants doivent surveiller leur état de santé pendant 21 jours à compter de leur dernière exposition au cas (voir la section sur la gestion des contacts ci-dessous pour plus de détails). Si des signes et symptômes se manifestent, les soignants doivent immédiatement en aviser l'ASP et suivre ses directives.
Les soignants devraient recevoir des instructions de l'ASP sur la façon de réduire leur risque d'infection par la variole simienne, notamment :
- Éviter tout contact physique étroit avec le cas
- Si un contact étroit est inévitable, le soignant doit porter un masque médical bien ajusté
- Si le contact direct avec les lésions est inévitable, le soignant doit également porter des gants jetables (voir l'annexe 1 pour plus de détails sur l'utilisation des gants) et doit couvrir toute peau qui pourrait potentiellement entrer en contact avec le cas (par ex., considérez porter des pantalons longs, des manches longues, un tablier, etc.)
- Éviter le contact avec les vêtements, les serviettes ou la literie utilisés par le cas; ce dernier devrait être responsable de la manipulation et du lavage de ces articles.
- Si cela est inévitable, le soignant ou le membre du ménage qui manipule ces articles doit suivre les recommandations énoncées à l'annexe 2
- Éviter de partager des objets personnels avec le cas (p. ex. brosses à dents, rasoirs, jouets sexuels, aiguilles, ustensiles contaminés, etc.)
- Éviter de manipuler les ustensiles et la vaisselle qui ont été utilisés par le cas; ce dernier devrait être responsable de la manipulation et du nettoyage de ces articles
- Si cela n'est pas possible, le soignant ou le membre du ménage qui manipule ces articles doit suivre les instructions décrites à l'annexe 2
- Nettoyer et désinfecter fréquemment les surfaces et les objets souvent touchés se trouvant dans le domicile , en particulier ceux avec lesquels le cas peut avoir été en contact (voir l'annexe 2 pour plus de détails)
- Se laver fréquemment les mains (voir l'annexe 1 pour plus de détails)
Gestion des contacts en santé publique
Recherche des contacts
La recherche des contacts vise à faire ce qui suit.
- S'assurer que les contacts sont conscients :
- de leur exposition potentielle
- des attentes en matière de surveillance des signes et des symptômes
- des mesures d'atténuation des risques à mettre en pratique
- de ce qu'il faut faire s'ils présentent des symptômes de la variole simienne (c.-à-d. isolement immédiat, aviser les ASP)
- Si la personne est admissible, fournir de l'information sur la prophylaxie postexposition et l'aiguillage vers son fournisseur de soins de santé afin de prévenir l'apparition de la maladie et d'arrêter la transmission
- Identifier tous les contacts symptomatiques le plus tôt possible
- Faciliter l'évaluation clinique rapide par un fournisseur de soins de santé, les tests de diagnostic en laboratoire et le traitement si des signes ou des symptômes se manifestent
Au Canada, les ASP locales sont responsables de la recherche des contacts. Une fois qu'un cas est identifié, les ASP évaluent la nécessité de commencer la recherche des contacts à l'aide des renseignements épidémiologiques et cliniques fournis.
Pour déterminer s'il est nécessaire d'entreprendre la recherche des contacts, il faut tenir compte des facteurs suivants :
- Les cas sont considérés comme contagieux à partir de l'apparition des symptômes jusqu'à ce que les croûtes soient tombées et qu'il y ait des signes d'épithélialisation
- Le moment de l'exposition au cas, le type d'exposition (p. ex. contact cutané direct, voie respiratoire) et la durée de l'exposition
- La priorité pour la gestion de la santé publique devrait être accordée aux contacts avec un risque d'exposition élevé
En plus des activités traditionnelles de recherche des contacts, les ASP devraient envisager des stratégies de communication et de sensibilisation proactives et non stigmatisantes à l'intention des groupes cibles qui pourraient être plus à risque d'exposition, en collaboration avec les intervenants et les organismes communautaires locaux. Ces stratégies pourraient aussi être mises en place en amont, c'est-à-dire avant même que des cas apparaissent dans la communauté.
Évaluation des risques des contacts
Il est recommandé que toutes les personnes qui sont en contact avec un cas confirmé, probable ou soupçonné soient rapidement identifiées et évaluées par les ASP afin de déterminer leur risque d'exposition et les recommandations à suivre en matière de santé publique.
Afin de faciliter la détermination des recommandations en matière de santé publique, les contacts sont classés en fonction de leur risque d'exposition, selon le tableau 1 ci-dessous. Il convient de noter que le tableau 1 fournit des directives pour classer les contacts comme présentant un risque élevé, intermédiaire ou faible, selon leur exposition, afin de déterminer les mesures recommandées. Les renseignements fournis dans le tableau 1 ne visent pas à remplacer les conseils de santé publique plus personnalisés fournis aux contacts, qui sont fondés sur le jugement clinique des ASP et les évaluations exhaustives des risques qu'elles effectuent.
Risque d'exposition | Description | Exemples |
---|---|---|
Élevé | Contacts prolongés ou intimes, y compris l’un des éléments suivants :
|
|
Intermédiaire |
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|
Faible ou incertain |
|
|
Sigles et acronymes :
|
||
Note : Le présent guide est axé sur les milieux communautaires. Pour les fournisseurs de soins de santé qui ont été exposés à la variole simienne, suivez les conseils en matière de santé et de sécurité au travail ou consultez les lignes directrices de l'ASPC de la prévention des infections et le contrôle des cas de variole simienne dans les établissements de santé. |
Activités de santé publique pour la gestion des contacts
Pour les personnes ayant eu un risque d'exposition élevé ou intermédiaire avec un cas de la variole simienne, les ASP peuvent effectuer les activités suivantes pendant 21 jours à compter de la dernière exposition du contact au cas :
- Effectuer une surveillance active (ou passive, s'il y a lieu) de la santé publique pour déceler les signes et les symptômes et prodiguer des conseils
- Donner des instructions sur ce qu'il faut faire en cas de symptômes
- Demander aux contacts d'essayer d'éviter les médicaments connus pour réduire la fièvre (p. ex. acétaminophène, ibuprofène, acide acétylsalicylique), car ces médicaments pourraient masquer un symptôme précoce de la variole simienne; si ces médicaments doivent être pris, il faut en aviser l'ASP
- Fournir des renseignements appropriés sur les mesures de santé publique à suivre pour réduire le risque de propagation (voir la section ci-dessous)
- Fournir des renseignements sur le moment et l'endroit où accéder aux tests de diagnostic (s'il y a lieu)
- Étudier des moyens de communiquer avec les contacts à risque élevé en ce qui concerne les événements comprenant des situations où les contacts sont inconnus (par ex., sensibilisation des collectivités, mobilisation des intervenants, campagne de sensibilisation, etc.)
- Il peut être conseiller aux contacts de communiquer avec les fournisseurs de soins de santé pour obtenir des conseils sur la prophylaxie, surtout dans les situations à risque élevé d'exposition
Recommandations relatives aux mesures de santé publique pour les contacts
Les recommandations figurant dans le tableau 2 ci-dessous visent la période de 21 jours suivant la dernière exposition à un cas soupçonné (à moins que la variole simienne ne soit exclue), probable ou connu.
Remarque : Une évaluation des risques effectuée par l'ASP peut éclairer davantage les recommandations relatives aux mesures de santé publique personnalisées, par exemple, les ASP peuvent tenir compte des éléments suivants :
- Si un contact a déjà été vacciné contre la variole
- Dans l'affirmative, les ASP devraient tenir compte du temps écoulé depuis la dernière dose de vaccin du contact
- Si le contact s'est rétabli d'une infection antérieure de la variole simienne
Risque d'exposition | Recommandations |
---|---|
Pour toutes les expositions |
|
Pour les contacts à risque intermédiaire et élevé |
|
Pour les contacts à risque élevé |
|
|
Annexe 1 : Recommandations relatives à l'hygiène des mains et à l'étiquette respiratoire
Hygiène des mains
Une bonne hygiène des mains consiste à se laver les mains régulièrement avec du savon et de l'eau pendant au moins 20 secondes ou à utiliser du désinfectant pour les mains contenant au moins 60 % d'alcoolNote de bas de page 8,Note de bas de page 9. Quand les mains sont visiblement sales, le lavage au savon et à l'eau est la méthode à privilégier.
L'hygiène des mains devrait toujours se faire avant et après tout contact avec un cas de la variole simienne ou après avoir touché des surfaces ou des objets dans le milieu où vie le cas, particulièrement les surfaces et les objets qui ont été en contact avec le cas (c.-à-d. touchés avec les mains, sur lesquels elle s'est assise ou couchée, qui ont été en contact avec la peau ou la bouche, etc.)Note de bas de page 10,Note de bas de page 11. Il est important que les personnes de l'entourage d'un cas de variole simienne (p. ex. soignants, membres du ménage) évitent de se toucher les yeux, le nez ou la bouche sans s'être d'abord lavé les mains.
Si des gants sont utilisés (p. ex. un soignant qui prodigue des soins directs à un cas ou qui manipule ses ustensiles), il faut les jeter dans un contenant à déchets ouvert doublé d'un sac, puis le sac doit être fermé et jeté. L'hygiène des mains devrait se faire immédiatement après avoir retiré et jeté les gants.
Étiquette respiratoire
Lorsqu'une personne tousse ou éternue, l'étiquette respiratoire signifie qu'elle doit :
- tousser ou éternuer dans un mouchoir ou dans le creux du coude, et non dans sa main
- jeter les mouchoirs souillés dans un contenant à déchets doublé d'un sac de plastique, dès que possible
- procéder au lavage des mains immédiatement après
Annexe 2 : Recommandations relatives à l'hygiène du milieu
Il faut faire la lessive avant de laver et désinfecter les surfaces et les objets afin de diminuer les possibilités de contamination croiséeNote de bas de page 10,Note de bas de page 11.
Manipulation du linge
Le cas devrait être responsable de manipuler son linge (p. ex. vêtements, serviettes, literie, etc.).
Le linge contaminé doit être nettoyé à l'eau chaude (c.-à-d. 70 °C) dans une machine à laver standard avec du détergent, et elle doit être entièrement séchée à la sécheuse. Si le cas n'a pas accès à une machine à laver et à une sécheuse, l'ASP peut aider à trouver du soutien pour veiller à ce que les articles contaminés soient lavés de façon appropriée.
Si le cas n'est pas en mesure de laver ses propres articles et qu'un soignant doit les manipuler, celui-ci doit :
- Porter un masque médical bien ajusté et des gants jetablesNote de bas de page 10
- Le masque et les gants doivent être jetés de façon appropriée après avoir été utilisés
- Le soignant doit s'assurer que le linge contaminé n'entre pas en contact avec sa peau ou ses vêtements
- Le soignant doit couvrir toute partie de peau qui pourrait entrer en contact avec le linge contaminé (par ex., considérez porter des pantalons longs, des manches longues, un tablier, etc.)
- Tout vêtement du soignant qui pourrait avoir été en contact avec le linge contaminé doit être enlevé et nettoyé de la même façon que le linge contaminé
- Le soignant peut envisager de transporter le linge contaminé dans un sac étanche ou dans un sac à ordures
- Le sac à ordures utilisé pour transporter le linge doit ensuite être jeté en le plaçant dans un autre sac à ordures qui est ensuite fermé puis immédiatement jeté
- Le soignant doit éviter de secouer ou de manipuler le linge contaminé d'une façon qui pourrait disséminer les particules infectieuses dans l'air ou sur les surfaces et objets environnants
- Les surfaces doivent être nettoyées et désinfectées après leur utilisation
Nettoyage et désinfection des surfaces et des objets
Il est recommandé de nettoyer et de désinfecter fréquemment les surfaces et les objets avec lesquels le cas peut entrer en contact, en portant une attention particulière aux surfaces et objets fréquemment touchés (c.-à-d. les tables, comptoirs, toilettes, poignées de porte, interrupteurs, claviers d'ordinateur, etc.).
Si une surface ou un objet est visiblement souillé, il faut le nettoyer à l'aide de produits de nettoyage réguliers, puis le désinfecter à l'aide d'un désinfectant domestique normal. Il faut suivre les instructions du fabricant lorsqu'on utilise ces produits. Si on utilise une solution domestique d'eau de Javel pour désinfecter (c.‑à‑d. une solution d'hypochlorite de sodium à 0,1 %), il faut suivre les instructions sur la façon de diluer l'eau de Javel qui se trouvent à la page suivante : Utilisation sécuritaire des produits chimiques ménagers – Canada.ca
On recommande d'utiliser du matériel de nettoyage jetable à usage unique (c.‑à‑d. serviettes jetables). Si on ne peut pas utiliser de matériel de nettoyage jetable, le matériel de nettoyage (linge, éponge, etc.) doit être lavé (p. ex. avec des chiffons) ou placé dans une solution désinfectante efficace contre les virus, ou une solution d'hypochlorite de sodium à 0,1 %. Si aucune de ces options n'est possible, le matériel de nettoyage doit être jeté.
Nettoyage des meubles et des tapis
Passer l'aspirateur sur les meubles rembourrés et les moquettes au moyen d'un aspirateur muni d'un filtre absolu (HEPA). Ne pas passer l'aspirateur sur les meubles et les moquettes avec un aspirateur qui n'est pas muni d'un filtre HEPA, car cela pourrait propager les particules infectieuses. Nettoyer les meubles rembourrés et les moquettes qui nécessitent l'élimination de la saleté visible au moyen de produits de nettoyage commerciaux ou d'un nettoyage à la vapeur professionnel. Les personnes doivent consulter leur direction de santé publique s'ils ont des meubles fortement souillésNote de bas de page 12.
Nettoyage de la vaisselle et des ustensiles
Doit porter des gants jetables lorsqu'il ramasse ces articles (consulter l'annexe 1 ci-dessus pour de plus amples détails). Si le soignant lave la vaisselle et les ustensiles à la main, il doit porter des gants en caoutchoucNote de bas de page 13.
Ressources supplémentaires
- Comité consulatif national de l'immunisation (CNNI) : Orientations provisoires sur l'utilisation d'ImvamuneMD dans le contexte des éclosions de variole simienne au Canada
- Organisation mondiale de la Santé : principaux repères sur la variole simienne
- Organisation mondiale de la Santé : Trousse d'outils sur l'éclosion de variole simienne (en anglais seulement)
- Organisation mondiale de la Santé : Module de formation en ligne. Variole simienne : Cours d'introduction
- Organisation mondiale de la Santé : Module de formation en ligne. Variole simienne : Épidémiologie, préparation et réponse
- Organisation mondiale de la Santé : Bulletin d'information sur les flambées épidémiques
- Organisation mondiale de la Santé : Relevé épidémiologique hebdomadaire
- Centre de contrôle des maladies du Nigéria : Variole simienne (en anglais seulement)
- Centre de contrôle des maladies du Nigéria : Mise à jour sur l'éclosion de variole simienne au Nigéria (en anglais seulement)
- Centres pour le contrôle et la prévention des maladies : Variole simienne aux États-Unis (en anglais seulement)
Référence
- Note de bas de page 1
-
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- Note de bas de page 2
-
M. G. Reynolds, et al., «Clinical Manifestations of Human Monkeypox Influenced by Route of Infection,» The Journal of Infectious Diseases, vol. 194, n° 16, pp. 773-780, 2006.
- Note de bas de page 3
-
R. H. Doshi, et al., «Epidemiologic and Ecologic Investigations of Monkeypox, Likouala Department, Republic of the Congo, 2017,» Emerging Infectious Diseases, vol. 25, n° 12, pp. 273-281, 2019.
- Note de bas de page 4
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A. Vaughan,et al., «Human-to-Human Transmission of Monkeypox Virus, United Kingdom, October 2018,» Emerging Infectious Diseases, vol. 26, n° 14, pp. 782-785, 2018.
- Note de bas de page 5
-
E. M. Bunge, et al., «The Changing Epidemiology of Human Monkeypox—A Potential Threat? A Systematic Review,» PLOS Neglected Tropical Diseases, vol. 16, n° 12, p. e0010141, 2022.
- Note de bas de page 6
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H. Adler, et al., «Clinical Features and Management of Human Monkeypox: A Retrospective Observational Study in the UK,» The Lancet Infectious Diseases, 2022.
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- Note de bas de page 8
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T. Tabie et V. Curtis, «Handwashing and risk of respiratory infections: a quantitative systematic review,» Tropical Medicine & International Health, vol. 11, n° 13, pp. 258-267, 2006.
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Agence de la santé publique du Canada, «Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins,» 2016. [En ligne]. Available: https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/documents/services/publications/diseases-conditions/routine-practices-precautions-healthcare-associated-infections/pratiques-de-base-precautions-infections-aux-soins-de-sante-2016-FINAL-fra.pdf. [Accès le 3 June 2022].
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U.S. Centre for Disease Control and Prevention, «Interim Guidance for Household Disinfection of Monkeypox Virus,» 27 May 2022. [En ligne]. Available: https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/pdf/Monkeypox-Interim-Guidance-for-Household-Disinfection-508.pdf. [Accès le 3 June 2022].
- Note de bas de page 13
-
U.S. Centre for Disease Control and Prevention, «Infection Control: Proper hand hygiene and cleaning products,» May 27 2022. [En ligne]. Available: https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/clinicians/infection-control-home.html#:~:text=Hand%20hygiene%20(i.e.%2C%20hand%20washing,had%20contact%20with%20lesion%20material.. [Accès le 8 June 2022].
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