Les immigrants récents des régions métropolitaines : Montréal — un profil comparatif d’après le rencensement de 2001
Partie A : Immigrants et immigrants récents
629 100 immigrants dans la région métropolitaine de Montréal
Selon le recensement de 2001, 629 100 immigrants vivaient en 2001 dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal (c’est-à-dire la région métropolitaine de Montréal ou, en abrégé, Montréal). À Montréal, la population immigrante s’est accrue considérablement au cours des 15 années précédant la date du recensement de 2001, et ce, à un rythme sensiblement plus rapide que la population née au Canada. De 1986 à 2001, Montréal a vu augmenter de 35 % sa population d’immigrants (161 300 personnes). En comparaison, sa population d’origine canadienne a augmenté de 12 % (297 000 personnes). Durant la même période, un tiers de la croissance totale de la population de Montréal est attribuable aux immigrants.
Changement | ||||||
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1986-1996 | 1996-2001 | 1986-2001 | ||||
RMR Montréal | ||||||
Immigrants | 125 850 | 27 % | 35 420 | 6 % | 161 270 | 35 % |
Nés au Canada | 237 230 | 10 % | 59 720 | 2 % | 296 950 | 12 % |
Population | 399 790 | 14 % | 93 000 | 3 % | 492 790 | 17 % |
Province de Québec | ||||||
Immigrants | 137 360 | 26 % | 42 470 | 6 % | 179 830 | 34 % |
Nés au Canada | 411 820 | 7 % | 39 240 | 1 % | 451 060 | 8 % |
Population | 590 600 | 9 % | 80 490 | 1 % | 671 090 | 10 % |
Canada | ||||||
Immigrants | 1 062 910 | 27 % | 477 430 | 10 % | 1 540 340 | 39 % |
Nés au Canada | 2 276 470 | 11 % | 601 580 | 3 % | 2 878 050 | 14 % |
Population | 3 506 120 | 14 % | 1 110 910 | 4 % | 4 617 030 | 18 % |
Remarque : Dans le tableau A-1, les totaux pour les populations en 1996 et en 2001 comprennent les résidents non permanents, les immigrants et les personnes nées au Canada. Les résidents non permanents ne sont pas inclus pour l’année 1986 dans le tableau A-1 non plus que dans les chiffres sur la population qui sont présentés ailleurs dans le rapport.
À Montréal et au Québec, les populations d’immigrants ont augmenté moins rapidement que ce n’est le cas au Canada. Par exemple, pendant la période de cinq ans la plus récente (1996-2001), elle s’est accrue de 6 % (35 400 personnes), comparativement à 10 % (477 000 personnes) dans l’ensemble du Canada.
En 2001, Montréal était le lieu de résidence de 11 à 12 % de la population canadienne et d’une proportion semblable des 5,4 millions d’immigrants et des 24 millions de personnes nées au Canada. Depuis 1986, ces proportions sont demeurées inchangées ou presque.
Par contre, la part représentée par Montréal au sein de la population du Québec a augmenté, tout comme celle de ses deux catégories; les immigrants ainsi que les personnes nées au Canada. En 2001, 47 % des Québécois habitaient Montréal, comparativement à 45 % 15 ans auparavant. La proportion d’immigrants de la province vivant à Montréal s’établissait à 88 % comparativement à 87 % en 1986, tandis que la part de Montréalais nés au Canada au sein de la population québécoise atteignait 43 %, comparativement à 41 % en 1986.
Proportion stable de la population
Figure A-1 : Nombre d’immigrants exprimé en pourcentage de la population – région métropolitaine de recensement de Montréal, province de Québec et Canada, 1986, 1996 et 2001

Depuis 1996, la proportion d’immigrants au sein de la population montréalaise est demeurée stable. Auparavant, cette proportion avait augmenté, passant de 16 % en 1986 à 18 % en 1996. L’importance des immigrants au sein des populations québécoise et canadienne s’est accrue depuis 1996. À Montréal, la proportion d’immigrants est beaucoup plus élevée qu’elle ne l’est par rapport à la population totale du Québec, tandis qu’elle est identique à l’intérieur de l’ensemble de la population du Canada.
Près de la moitié des immigrants admis après 1985
Bon nombre des immigrants de Montréal vivent au Canada depuis longtemps. Au total, 53 % des 621 900 immigrants qui habitaient Montréal en 2001 étaient arrivés au Canada plus de 15 années auparavant. Cette proportion est identique dans la population d’immigrants habitant au Québec, au sein de laquelle Montréal représente la plus grande part. Les immigrants récents représentent à peu près la même proportion au sein de la population immigrante du Canada.
Portion stable de la population immigrante
En 2001, près de un huitième des 5 millions d’immigrants du Canada habitaient Montréal. Cette proportion était à peu près semblable chez les immigrants très récents. Parmi les 963 300 personnes ayant immigré au Canada entre 1996 et 2001, 12 % vivaient à Montréal. Chez les immigrants ayant été admis avant 1961, seulement 9 % habitaient Montréal.
Figure A-2 : Immigrants selon la période d’immigration – pourcentage des immigrants du Canada et de la province de Québec résidant dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 2001

En 2001, sept immigrants québécois sur huit (88 %) habitaient Montréal. La proportion des immigrants du Québec vivant à Montréal ne varie pas beaucoup selon la période d’immigration.
293 800 immigrants récents : 9 % de la population de la RMR de Montréal
Le nombre d’immigrants récents (c’est-à-dire les immigrants admis au Canada après 1985) vivant à Montréal se chiffrait à 293 800, soit 9 % de la population. À Montréal, la proportion d’immigrants récents est élevée, si on la compare à ce qu’elle est pour l’ensemble du Québec, tandis qu’elle est semblable à la proportion d’immigrants au Canada. En 2001, les immigrants admis après 1985 représentaient 5 % de la population du Québec et 8 % de la population canadienne.
Quant aux immigrants très récents – c’est-à-dire les immigrants admis entre 1996 et 2001 –, ils totalisaient à Montréal 114 200 personnes, soit 3 % de la population totale. Dans l’ensemble du Canada, on en comptait près de 1 million, ce qui équivaut également à 3 % de la population.
Quatre-vingt-quatre pour cent des immigrants récents ont acquis la citoyenneté canadienne
En 2001, la grande majorité (84 %) des immigrants de Montréal arrivés au Canada au cours de la période allant de 1986 à 1995 avaient acquis la citoyenneté canadienne. Les immigrants récents originaires de la plupart des pays acquièrent la citoyenneté canadienne dans des proportions élevées, allant de 70 % à près de 100 %. Parmi les immigrants de Montréal ayant été admis de 1986 à 1995 et originaires des principaux pays d’origine, plus de 90 % avaient acquis la citoyenneté canadienne en 2001 chez ceux venant du Liban, de la Chine, de l’Algérie, du Maroc et de la Roumanie. Cette proportion variait de 70 à 90 % chez les natifs d’Haïti, de la France, du Viet Nam, des Philippines, d’El Salvador et du Sri Lanka (pour les dix principaux pays de naissance, voir le tableau B-1).
Une part importante des immigrants de l’Europe de l’Ouest, des États-Unis et de quelques autres pays reportent leur demande de citoyenneté à plus tard ou renoncent à l’acquérir. Les personnes originaires de ces pays qui ont immigré au cours de la période allant de 1986 à 1995 affichent un taux d’acquisition de la citoyenneté inférieur à 70 %, 47 % étant le niveau le plus bas à cet égard (Japon). Dans le cas des immigrants venant des pays de l’Europe de l’Ouest, le taux de naturalisation a connu une chute importante, puisqu’il était de plus de 80 % chez les immigrants antérieurs.
Il se peut que les immigrants originaires de ces pays veuillent conserver la possibilité de retourner dans leur pays de naissance ou le droit de s’établir et de travailler dans n’importe quel État membre de l’Union européenne. Suivant les politiques appliquées dans ces pays, les personnes qui en sont originaires peuvent s’exposer à perdre leur nationalité d’origine si elles acquièrent la citoyenneté canadienne. De plus, les enfants nés au Canada alors que leurs parents immigrants sont toujours citoyens de leur pays de naissance peuvent devenir citoyens de ce pays, ce qui est impossible si leurs parents ont acquis la citoyenneté canadienne.
Pourcentage des immigrants ayant acquis la citoyenneté canadienne (y compris ceuxpossédant une double citoyenneté) | Pourcentage des immigrants possédant une double citoyenneté | ||
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Admis avant 1986 | 92 % | Admis avant 1986 | 15 % |
Admis 1986-1995 | 84 % | Admis 1986-1995 | 21 % |
Remarque : Les pays de naissance sont classés par ordre décroissant du taux d’acquisition de la citoyenneté canadienne dans la colonne 1. Ils sont classés par ordre croissant du taux d’acquisition de la citoyenneté dans la colonne 2, et par ordre décroissant du taux de double citoyenneté dans la colonne 3. Par citoyenneté, on entend le statut juridique déclaré dans le recensement de 2001. Pour acquérir la citoyenneté canadienne, il faut au préalable avoir résidé trois ans au pays. Aussi, nombre d’immigrants arrivés au Canada entre 1996 et 2001 n’étaient pas encore admissibles à la citoyenneté canadienne au moment du recensement de 2001. On ne s’attarde donc pas à ce groupe ici, mais on examine plutôt le cas des personnes ayant immigré entre 1986 et 1995.
Aujourd’hui, les gens sont de plus en plus nombreux à résider dans plus d’un pays pendant leur vie professionnelle. Pour travailler au Canada, ils peuvent acquérir le statut d’immigrants admis, mais ils ne souhaitent pas nécessairement obtenir la citoyenneté canadienne. Ils peuvent en fait ne jamais en faire la demande.
Toutefois, de façon générale, il y a toujours autant d’immigrants récents qui deviennent citoyens du Canada. La grande majorité des immigrants qui restent au Canada continuent manifestement d’opter pour la citoyenneté canadienne. Au total, 84 % des immigrants de Montréal admis dans les six à 15 années qui ont précédé mai 2001 l’avaient déjà acquise à ce moment-là, comparativement à 85 % cinq ans plus tôt, au moment où a eu lieu le recensement de 1996.
Un immigrant sur cinq admis entre 1986 et 1995 avait acquis la citoyenneté canadienne tout en conservant la citoyenneté d’un autre pays. La double citoyenneté est plus répandue chez les immigrants récents que chez ceux qui les ont précédés. Chez les immigrants de Montréal établis au Canada avant 1986, 15 % ont déclaré une double citoyenneté en 2001.
L’incidence de la double citoyenneté chez les immigrants admis dans les six à 15 années précédant le recensement était en 2001 inférieure (21 %) à ce qu’elle était en 1996 (26 %).
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