Les immigrants récents des régions métropolitaines : Montréal — un profil comparatif d’après le rencensement de 2001
Partie E : Revenu
Sources et niveau de revenu
Les sources de revenu diffèrent selon le temps passé au Canada
Soixante-quatre pour cent des femmes nées au Canada et 75 % des hommes nés au Canada ont enregistré des revenus d’emploi en 2000. Une plus forte proportion de personnes nées au Canada que d’immigrants avaient des revenus d’emploi. Parmi les immigrants admis avant 1986, la proportion de ce type de revenu baisse, puisque ces personnes sont plus âgées et que bon nombre d’entre elles ont pris leur retraite. Si une proportion relativement faible d’immigrants récents ont un revenu d’emploi, c’est que leur taux d’activité est moins élevé.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Une personne peut tirer un revenu de l’une ou l’autre de ces sources, ou des trois. Pour une définition des trois sources de revenu, voir le glossaire.
La proportion de personnes ayant un revenu d’emploi était plus élevée qu’en 1995, à l’exception des immigrants antérieurs. Celle-ci a augmenté en moyenne de quatre points de pourcentage chez les natifs du Canada, et d’environ dix points de pourcentage chez les immigrants récents.
Pour les immigrants très récents, il est beaucoup plus probable de ne pas avoir de revenu que chez les personnes nées au Canada et les immigrants antérieurs. Cependant, la part des immigrants, hommes et femmes, qui se trouvent dans cette situation décroît nettement à mesure que s’allonge la durée de leur séjour au Canada, pour finir par être inférieure à celle des personnes d’origine canadienne. De plus, la proportion des immigrants très récents sans revenu a connu une baisse marquée entre 1995 et 2000, soit huit points de pourcentage chez les femmes et environ trois points de pourcentage chez les hommes.
Chez les immigrants récents, il est beaucoup moins probable de disposer d’autres revenus de source privée (revenu de placement, prestations de retraite, etc.) que chez les personnes nées au Canada et les immigrants antérieurs. Cet état de chose tient probablement au jeune âge relatif des immigrants très récents et aux sommes plus faibles qu’ils ont pu épargner en raison de la perte de revenu et des dépenses entraînées par leur émigration. Ces proportions sont très semblables à celles observées en 1995.
La proportion du revenu provenant de paiements de transfert est plus élevée chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada, et plus élevée chez les hommes que chez les femmes. La forte proportion d’immigrants antérieurs recevant des paiements de transfert du gouvernement est attribuable au fait que ce groupe compte une part élevée de personnes âgées, lesquelles touchent généralement des prestations de la Sécurité de la vieillesse ainsi que des prestations du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec. Pour les immigrants très récents, l’absence d’un emploi stable est peut-être un facteur contribuant à cette situation.
Depuis 1995, les paiements de transfert sont plus souvent versés aux femmes qu’aux hommes. Chez ces derniers, ce type de revenu a fléchi de quatorze points de pourcentage, tandis que chez les femmes il grimpait de dix points. Cette situation est attribuable à des changements administratifs.
Les immigrants qui vivent au Canada depuis plus longtemps disposent d’un revenu moyen plus élevé
Le revenu moyen des immigrants ayant déclaré un revenu pour l’année 2000 varie selon la période d’immigration, tout en étant inférieur à celui des personnes d’origine canadienne. Les personnes qui ont immigré avant 1986 avaient à peu près le même revenu que les personnes nées au Canada. Le revenu moyen des immigrants très récents équivalait à environ les trois cinquièmes de celui des personnes nées au Canada. Enfin, celui des personnes qui ont immigré entre 1986 et 1995 atteignait environ les deux tiers du revenu des personnes nées au Canada.
Par rapport à 1995, le revenu moyen des immigrants très récents a augmenté davantage que celui des autres groupes, de 40 % chez les hommes et d’environ 30 % chez les femmes. En ce qui concerne les autres groupes, la variation était de l’ordre de 20 %.
Le revenu moyen des femmes équivaut à environ les deux tiers de celui des hommes. Parmi les facteurs qui expliquent cet écart, mentionnons le taux d’activité plus faible des femmes et la proportion plus grande d’entre elles qui travaillent à temps partiel et qui occupent un emploi exigeant un niveau de compétence inférieur à celui des hommes, comme on le montre dans la partie D.
Les revenus tirés d’un emploi constituent la majeure partie du revenu de tous les groupes. Chez les immigrants récents, ce type de revenus est légèrement inférieur, dans le cas des femmes, à celui des personnes nées au Canada, et, dans le cas des hommes, il est supérieur. La proportion des autres revenus de source privée est beaucoup plus faible chez les immigrants récents que chez les personnes nées au Canada, tandis que les transferts gouvernementaux occupent une place plus importante dans le revenu des ménages des immigrants récents. Si la proportion des paiements de transfert est élevée, c’est principalement parce que le revenu total des immigrants récents est relativement faible.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
Par rapport à 1995, la proportion des personnes ayant enregistré un revenu d’emploi et d’autres revenus a très peu varié chez les personnes nées au Canada et les immigrants antérieurs. Mais les immigrants récents, et particulièrement les immigrants très récents, obtiennent une proportion beaucoup plus importante de leur revenu d’un emploi. La hausse varie de quatre points de pourcentage chez les femmes ayant immigré de six à quinze ans avant le recensement à 11 % chez les immigrants très récents de sexe masculin. La part attribuable aux transferts gouvernementaux a décliné proportionnellement.
Le revenu des immigrants récents qui travaillent principalement à temps plein est plus faible
Les salaires et traitements des immigrants récents ayant principalement travaillé à temps plein en 2000 sont bien inférieurs à la moyenne montréalaise. Comme on l’a indiqué dans la partie précédente, par rapport aux personnes nées au Canada, les immigrants récents occupent généralement des emplois exigeant un niveau de compétence moins élevé; aussi, leur taux de salaire est-il généralement inférieur. De plus, le revenu annuel d’une personne donnée varie selon qu’elle a travaillé pendant toute l’année ou non. Il est probable que les immigrants récents soient moins nombreux que les personnes nées au Canada à travailler toute l’année et à occuper des emplois stables. Le revenu moyen des immigrants antérieurs provenant d’un salaire ou d’un traitement est légèrement supérieur à celui des personnes nées au Canada.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
Le niveau relatif des salaires et des traitements des immigrants très récents, qui correspond à 66 % de la moyenne, était supérieur de douze points de pourcentage à 1995, alors que pour les autres groupes, on observe très peu de variation. Le salaire moyen des immigrants très récents était assez proche des salaires de ceux qui ont été admis pendant la période 1986-1995.
Les transferts gouvernementaux forment une part plus importante du revenu des ménages, sauf chez les personnes âgées
En 2000, la grande majorité des ménages ont reçu des transferts gouvernementaux. Les ménages d’immigrants récents étaient plus susceptibles de recevoir des prestations que les autres ménages. En moyenne, le montant des prestations reçues était plus élevé, en termes absolus et relativement à l’ensemble du revenu.
Le montant des prestations varie considérablement selon l’âge de la personne la plus âgée du ménage. C’est ce qui explique les différences entre les ménages d’immigrants récents, d’immigrants antérieurs et d’origine canadienne. Les ménages d’immigrants récents très jeunes reçoivent des montants légèrement moins élevés que les ménages d’origine canadienne et que les ménages d’immigrants antérieurs appartenant à la même tranche d’âge. En ce qui concerne les ménages d’immigrants récents composés de personnes âgées de 25 à 44 ans et de 45 à 64 ans, ils touchaient plus fréquemment des paiements de transfert, les montants reçus étant notablement plus élevés.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
Les transferts versés aux ménages où il n’y a pas de personnes âgées sont en général des prestations d’assurance-emploi, des indemnisations versées aux accidentés du travail, de l’aide sociale, de l’aide aux étudiants ou des prestations d’autres programmes. Les crédits d’impôt comme la prestation fiscale canadienne pour enfants, les crédits pour TPS et les crédits pour taxes provinciales font également partie de ces paiements de transfert. La fréquence et le montant des paiements de transfert plus élevés pour les ménages d’immigrants récents composés de personnes âgées de 25 à 64 ans peuvent être liés au plus grand nombre moyen d’enfants dans ces familles et à la différence quant au taux d’activité et de chômage déjà abordée dans la partie D. Le fait que les transferts gouvernementaux occupent une place plus importante dans le revenu des ménages des immigrants récents que dans celui des ménages d’origine canadienne et d’immigrants antérieurs est également attribuable à leur faible revenu.
Presque tous les ménages comptant des personnes de 65 ans et plus ont reçu des paiements de transferts gouvernementaux - prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec. Les ménages composés d’immigrants récents et ceux composés de personnes nées au Canada comptant des personnes âgées ont reçu en moyenne à peu près le même montant, mais les ménages constitués uniquement d’immigrants très récents en ont reçu beaucoup moins. Ces immigrants ne sont pas admissibles à la sécurité de la vieillesse et n’ont pas accumulé suffisamment de crédits ouvrant droit à pension dans le cadre du Régime de pensions du Canada ou du Régime des rentes du Québec.
La répartition du revenu
Le revenu personnel se rapproche de la parité et d’une répartition analogue avec le temps
Chez les immigrants très récents, plus de la moitié des femmes et un tiers des hommes n’ont déclaré aucun revenu ou un revenu inférieur à 10 000 $ en 2000. La proportion déclarant un revenu nul ou inférieur à 10 000 $ est beaucoup plus élevée chez les immigrants récents que chez les natifs du Canada.
Les immigrants récents sont sous-représentés à l’extrémité supérieure de l’échelle du revenu. La proportion d’immigrants récents disposant d’un revenu dépassant 50 000 $ équivaut au tiers de celle des personnes nées au Canada chez les femmes et à moins de la moitié chez les hommes.
Sans revenu |
1 $ à 9 999 $ |
10 000 $ à 29 999 $ |
30 000 $ à 49 999 $ |
50 000 $ et plus |
Total | Revenu moyen | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Femmes | |||||||
Nées au Canada | 6 % | 24 % | 41 % | 20 % | 9 % | 100 % | 22 640 $ |
Immigrantes | 7 % | 29 % | 46 % | 13 % | 6 % | 100 % | 18 610 $ |
Admises avant 1986 | 4 % | 24 % | 49 % | 15 % | 8 % | 100 % | 21 530 $ |
Admises 1986-1995 | 10 % | 35 % | 43 % | 10 % | 3 % | 100 % | 15 120 $ |
Admises 1996-1999 | 12 % | 42 % | 36 % | 7 % | 3 % | 100 % | 12 540 $ |
Hommes | |||||||
Nés au Canada | 4 % | 17 % | 30 % | 25 % | 23 % | 100 % | 35 800 $ |
Immigrants | 3 % | 20 % | 42 % | 20 % | 16 % | 100 % | 30 460 $ |
Admis avant 1986 | 0 % | 14 % | 42 % | 22 % | 21 % | 100 % | 36 350 $ |
Admis 1986-1995 | 6 % | 27 % | 41 % | 16 % | 9 % | 100 % | 22 500 $ |
Admis 1996-1999 | 6 % | 31 % | 40 % | 14 % | 9 % | 100 % | 20 850 $ |
Total | |||||||
Nés au Canada | 5 % | 21 % | 36 % | 23 % | 16 % | 100 % | 28 900 $ |
Immigrants | 5 % | 25 % | 44 % | 16 % | 11 % | 100 % | 24 420 $ |
Admis avant 1986 | 2 % | 19 % | 46 % | 19 % | 14 % | 100 % | 28 790 $ |
Admis 1986-1995 | 8 % | 31 % | 42 % | 13 % | 6 % | 100 % | 18 740 $ |
Admis 1996-1999 | 9 % | 37 % | 38 % | 11 % | 6 % | 100 % | 16 650 $ |
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
La répartition du revenu des ménages est très semblable
En 2000, les ménages d’immigrants récents gagnaient en moyenne 44 800 $, soit 82 % du revenu des ménages d’origine canadienne. Par contre, dans l’ensemble du Canada, le revenu moyen des ménages d’immigrants récents et des ménages des personnes nées au Canada est semblable. À Montréal, le revenu des ménages constitués uniquement d’immigrants très récents correspond à seulement 60 % du revenu des ménages d’origine canadienne.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Le total de » Tous les ménages » comprend les ménages de résidents non permanents ne figurant pas dans le tableau. Pour une définition de « ménages » et de concepts connexes, voir le glossaire.
Une proportion de 27 % des ménages d’immigrants récents disposent d’un revenu de 20 000 $ ou moins, comparativement à deux ménages natifs du Canada sur dix, même si les ménages d’immigrants récents tendent à compter un plus grand nombre de personnes, y compris un plus grand nombre de soutiens de famille. Comme le montrait le tableau C-7, les ménages regroupant des immigrants très récents et d’autres personnes sont plus susceptibles que les ménages d’origine canadienne de réunir des membres de la famille élargie ou d’être formés de familles multiples.
Plus d’un immigrant récent sur trois dispose d’un faible revenu
Les immigrants récents ont plus tendance que les immigrants antérieurs et que les personnes nées au Canada à vivre dans une famille dont le revenu est inférieur au revenu médian familial, ou, s’ils ne vivent pas dans une famille, à gagner un revenu inférieur au revenu médian des personnes hors famille. Ils sont également plus susceptibles d’avoir un revenu inférieur à la moitié du revenu médian ou de vivre dans une famille ayant ces types de revenu (c’est-à-dire d’avoir un faible revenu). Le pourcentage des immigrants disposant d’un revenu se situant dans les tranches inférieures de revenu décroît avec la durée du séjour au Canada.
Figure E-1 : Immigrants selon la période d’immigration et personnes nées au Canada — pourcentage de personnes dont le revenu de la famille ou dont le revenu individuel est au-dessous du revenu médian et inférieur à la moitié du revenu médian, région métropolitaine de recensement de Montréal, 2000

Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans toutes les figures de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Pour une définition de « revenu médian » et des détails sur les calculs effectués, voir le glossaire.
La proportion des immigrants très récents dont le revenu familial ou personnel est inférieur à la moitié du revenu médian est deux fois plus importante que celle des personnes nées au Canada. La proportion d’immigrants très récents ayant un revenu inférieur au revenu médian est également beaucoup plus élevée, sept immigrants très récents sur dix se trouvant dans cette situation. Même si les ménages d’immigrants antérieurs ont un revenu moyen supérieur à celui des ménages d’origine canadienne (tableau E-6), une proportion légèrement plus élevée d’immigrants antérieurs ont un revenu inférieur au revenu médian (figure E-1).
La proportion des personnes dont le revenu est inférieur à la médiane varie selon l’âge et, dans une moindre mesure, selon le sexe. Chez les personnes nées au Canada et les immigrants antérieurs, cette proportion est la plus élevée parmi les personnes âgées. Toutefois, ce n’est pas le cas des immigrants très récents, pour qui ce sont les personnes autres que les aînés qui se retrouvent le plus fréquemment dans cette situation. C’est également le cas chez les personnes ayant immigré pendant la période de 1986 à 1995, mais l’écart n’est pas aussi marqué pour cette catégorie d’immigrants.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Pour une définition de « revenu médian » et des détails sur les calculs effectués, voir le glossaire.
Dans tous les groupes d’âge, hommes et femmes indistinctement, sauf chez les personnes de 65 ans et plus, la proportion des personnes dont le revenu est inférieur à la médiane globale est beaucoup plus élevée chez les immigrants récents que chez les personnes nées au Canada. Cet écart est plus marqué chez les personnes en âge de travailler, de 25 à 64 ans. La proportion de personnes âgées est identique entre les immigrants récents et les personnes nées au Canada.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Pour une définition de « revenu médian » et des détails sur les calculs effectués, voir le glossaire.
Plus d’un immigrant admis entre 1996 et 1999 sur trois dispose d’un faible revenu ou vit dans une famille à faible revenu, une proportion équivalant au double de celle des personnes nées au Canada vivant dans la même situation.
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