Sixième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada

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Organisation : Santé Canada
Date publiée : 2021-12-14
Résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé cycle 6 (2018 à 2019)
Table des matières
- 1 Introduction
- 2 Objectifs
- 3 Conception de l'enquête
- 4 Travail sur le terrain
- 5 Analyses de laboratoire
- 5.1 Métaux et éléments traces
- 5.1.1 Analyses de sang
- 5.1.2 Analyses d'urine
- 5.2 Substances chimiques provenant de produits de soins personnels et de consommation
- 5.2.1 Bisphénol A
- 5.2.2 Parabènes
- 5.3 Cotinine
- 5.3.1 Analyse d'urine
- 5.3.2 Analyse de sérum
- 5.4 Acrylamide
- 5.5 Substances polyfluoroalkyliques et perfluoroalkyliques
- 5.6 Pesticides
- 5.6.1 Pesticides organophosphorés
- 5.6.2 Pyréthroïdes
- 5.6.3 Éthylène bisdithiocarbamates
- 5.6.4 ortho-Phénylphénol
- 5.7 Plastifiants
- 5.8 Créatinine
- 5.1 Métaux et éléments traces
- 6 Analyses des données statistiques
- 7 Considérations pour l'interprétation des données de biosurveillance
- 8 Sommaires et résultats liés aux métaux et aux éléments traces
- 9 Sommaires et résultats liés aux substances provenant de produits de soins personnels et de produits de consommation
- 9.1 Bisphénol A
- 9.2 Parabènes
- 10 Sommaire et résultats liés à la nicotine
- 10.1 Nicotine
- 11 Sommaire et résultats liés à l'acrylamide
- 11.1 Acrylamide
- 12 Sommaires et résultats liés aux substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques
- 13 Sommaires et résultats liés aux pesticides
- 13.1 Pesticides organophosphorés
- 13.2 Pyréthroïdes
- 13.3 Éthylène bisdithiocarbamates
- 13.4 ortho-Phénylphénol
- 14 Sommaires et résultats liés aux plastifiants
- Annexe A : Limites de détection
- Annexe B : Facteurs de conversion
- Annexe C : Créatinine
Citation suggérée :
Santé Canada (2021). Sixième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada. Ottawa (Ont.) : ministre de la Santé. Disponible à : https://www.canada.ca /fr/sante-canada/services/sante-environnement-milieu-travail/rapports-publications/contaminants-environnementaux/sixieme-rapport-biosurveillance-humaine.html
Remerciements
La rédaction de ce document a été rendue possible grâce aux efforts du personnel du Programme national de biosurveillance de Santé Canada : Annie St-Amand (chef de section), Jeff Willey (responsable du rapport), Kate Werry (coordonnatrice du rapport), Christine MacKinnon-Roy (coordonnatrice du rapport), Tyler Pollock (coordonnateur des données), Alexandre Crew, Sarah Faure, Subramanian Karthikeyan et Julie Yome. L'importante contribution des divers programmes et des employés de Santé Canada et de Statistique Canada a permis d'élaborer et de mettre en œuvre le volet biosurveillance de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Nous tenons tout particulièrement à remercier les participants à l'Enquête sans qui cette étude n'aurait pu être possible.
1 Introduction
Les tableaux qui suivent présentent des données nationales sur les concentrations de substances chimiques de l'environnement présentes au sein de la population canadienne. Ces données ont été recueillies dans le cadre de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), une enquête permanente menée à l'échelle nationale et portant sur les mesures directes de la santé. Statistique Canada, en partenariat avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, a lancé l'ECMS en 2007 pour recueillir des données sur la santé et le bien-être ainsi que des échantillons biologiques auprès d'un groupe représentatif de l'ensemble de la population canadienne. Ces échantillons ont été analysés pour obtenir des indicateurs de l'état de santé, de l'état nutritionnel et de maladies chroniques et infectieuses ainsi que pour déceler la présence de substances chimiques de l'environnement.
Le volet biosurveillance de l'ECMS mesure la concentration de nombreuses substances chimiques de l'environnement ou de leurs métabolites dans le sang et dans l'urine des participants à l'enquête. Une substance chimique de l'environnement peut être définie comme une substance chimique d'origine anthropique ou naturelle, qui est présente dans l'environnement et à laquelle l'homme peut être exposé dans différents milieux, notamment l'air, l'eau, les aliments, les sols, la poussière et les produits de consommation.
Les données des cycles précédents ont été publiées dans cinq rapports de Santé Canada, le plus récent étant le Cinquième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada paru en novembre 2019 (SC, 2019). Les données relatives aux concentrations de substances chimiques de l'environnement mesurées dans les échantillons groupés prélevés auprès de Canadiens entre 2007 et 2017 ont été publiées par Santé Canada en décembre 2020 (SC, 2020). Au cours des cinq cycles précédents, des données ont été recueillies sur la présence de près de 200 substances chimiques de l'environnement dans des échantillons individuels et de 90 autres dans des échantillons groupés de sérum.
Les données du cycle 6 ont été recueillies entre janvier 2018 et décembre 2019 auprès de quelque 5700 Canadiennes et Canadiens âgés de 3 à 79 ans, dans 16 sites répartis à travers le Canada. Ce cycle porte sur 79 substances chimiques de l'environnement déjà mesurées lors des cycles précédents.
Le Tableau 1.1 présente un résumé des substances chimiques de l'environnement mesurées dans le sang ou dans l'urine des participants des six premiers cycles de l'ECMS.
Groupe de substances chimiques | Cycle 1 (2007 à 2009) |
Cycle 2 (2009 à 2011) |
Cycle 3 (2012 à 2013) |
Cycle 4 (2014 à 2015) |
Cycle 5 (2016 à 2017) |
Cycle 6 (2018 à 2019) |
---|---|---|---|---|---|---|
Ignifugeants | Oui | Non | Non | Non | Non | Non |
Organochlorés | Oui | Non | Non | Non | Non | Non |
Diphényles polychlorés | Oui | Non | Non | Non | Non | Non |
Chlorophénols | Oui | Oui | Non | Non | Non | Non |
Substances polyfluoroalkyliques et perfluoroalkyliques | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Plastifiants | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Hydrocarbures aromatiques polycycliques | Non | Oui | Oui | Oui | Non | Non |
Acrylamide | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Composés organiques volatils | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Non |
Métaux et éléments traces | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Substances chimiques provenant de produits de soins personnels et de consommation | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Nicotine | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Pesticides | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
La collecte de données du cycle 7 de l'ECMS a été reportée à 2022 en raison de l'éclosion de COVID-19. La planification des cycles futurs est en cours.
Ce rapport présente une description générale de la conception et de la conduite de l'ECMS, avec un accent particulier sur le volet biosurveillance. Ces sections sont suivies de sommaires descriptifs pour chaque substance chimique, présentant l'identité de la substance chimique, ses utilisations courantes, sa présence dans l'environnement, les sources potentielles d'exposition pour la population humaine, sa toxicocinétique et ses effets sur la santé, et son statut réglementaire au Canada. Veuillez consulter les fiches de renseignements portant sur la biosurveillance de certaines substances chimiques disponibles sur la page Web de Ressources de biosurveillance humaine pour en savoir davantage sur les tendances des concentrations de substances chimiques mesurées dans le cadre de l'ECMS et effectuer des comparaisons avec d'autres programmes de biosurveillance.
Dans ce rapport, des tableaux de données propres à chaque substance chimique, classés par groupe d'âge et par sexe, sont présentés après le texte correspondant et donnent des statistiques descriptives sur la répartition des concentrations dans le sang ou dans l'urine de la population canadienne. Les tableaux présentent les données de tous les cycles afin d'en faciliter la comparaison. Les données sur les substances chimiques mesurées uniquement au cours des cycles précédents ou dans les échantillons groupés de sérum figurent dans les rapports antérieurs (SC, 2010; 2013; 2015; 2017; 2019; 2020). Il est possible de télécharger les tableaux au format CSV depuis le portail du Gouvernement ouvert du Canada.
Références
- SC (Santé Canada) (2010). Rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada : Résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé Cycle 1 (2007 à 2009). Ottawa (ON) : ministre de la Santé. [consulté le 1er septembre 2011].
- SC (Santé Canada) (2013). Deuxième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada : Résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé Cycle 2 (2009 à 2011). Ottawa (ON) : ministre de la Santé. [consulté le 30 mai 2013].
- SC (Santé Canada) (2015). Troisième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada : Résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé Cycle 3 (2012 à 2013). Ottawa (ON) : ministre de la Santé. [consulté le 10 juin 2016].
- SC (Santé Canada) (2017). Quatrième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada : Résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé Cycle 4 (2014 à 2015). Ottawa (ON) : ministre de la Santé. [consulté le 19 octobre 2018].
- SC (Santé Canada) (2019). Cinquième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada : Résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé cycle 5 (2016 à 2017). Ottawa (ON) : ministre de la Santé. [consulté le 14 décembre 2020].
- SC (Santé Canada) (2020). Rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au moyen d'échantillons groupés : Résultats des cycles 1 (2007 à 2009), 3 (2012 à 2013), 4 (2014 à 2015) et 5 (2016 à 2017) de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Ottawa (ON) : ministre de la Santé. [consulté le 15 janvier 2021].
2 Objectifs
Le but premier du volet biosurveillance de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est de fournir des données de biosurveillance humaine dont se serviront les scientifiques et les responsables de la santé et de l'environnement pour évaluer l'exposition de la population canadienne aux substances chimiques de l'environnement et élaborer des politiques visant à réduire l'exposition aux substances chimiques toxiques afin de protéger sa santé.
Les données de biosurveillance de l'ECMS serviront notamment à :
- déterminer les concentrations de référence des substances chimiques présentes dans la population canadienne pour pouvoir les comparer à celles de certaines sous-populations du Canada et à celles de populations d'autres pays;
- établir les concentrations de référence des substances chimiques présentes dans la population canadienne pour en suivre l'évolution dans le temps;
- recueillir des données pour établir des priorités, et adopter des mesures visant à protéger la santé de la population canadienne et à réduire son exposition aux substances chimiques de l'environnement;
- évaluer l'efficacité des mesures de gestion des risques pour la santé et l'environnement mises en place pour réduire l'exposition à certaines substances chimiques et les risques pour la santé qui en découlent;
- appuyer la recherche sur les liens possibles entre l'exposition à certaines substances chimiques et la survenue de certains effets sur la santé;
- participer aux programmes internationaux de surveillance, comme la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.
3 Conception de l'enquête
L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est une enquête transversale visant à combler les importantes lacunes et limites de l'information en matière de santé actuellement disponible au Canada. Son principal objectif est de recueillir des données de référence à l'échelle nationale sur des indicateurs clés de l'état de santé de la population canadienne, notamment ceux concernant l'exposition aux substances chimiques de l'environnement. Cette information est importante pour comprendre les facteurs de risque d'exposition, dégager les nouvelles tendances relatives aux facteurs de risque et aux expositions, et faire progresser la surveillance de la santé et la recherche dans ce domaine au Canada. La raison d'être de l'ECMS, la conception d'enquête, la stratégie d'échantillonnage, et les aspects opérationnels et logistiques du centre d'examen mobile (CEM) ont déjà été abordés en détail pour le cycle 6 (Mather, 2020; StatCan, 2021).
3.1 Population cible
Le cycle 6 de l'ECMS vise les personnes âgées de 3 à 79 ans vivant dans l'une des dix provinces. Les personnes vivant dans les trois territoires, les personnes vivant dans les réserves et tout autre peuplement autochtone des provinces, les membres à temps plein des Forces canadiennes, et les personnes vivant en établissement ou dans certaines régions éloignées sont exclus de l'enquête. En tout, ces personnes représentent environ 3 % de la population cible.
L'ECMS ne fournit pas de données représentatives de l'ensemble de la population canadienne; toutefois, des enquêtes et des projets de recherche menés en partenariat avec Santé Canada portent directement sur certaines des sous-populations exclues.
L'Initiative de biosurveillance des Premières Nations (IBPN), une enquête menée par l'Assemblée des Premières Nations (APN) et Santé Canada, vise à établir des données de biosurveillance de référence pour les membres des Premières Nations vivant dans les réserves situées au sud du 60e parallèle (APN, 2013). Entre 2009 et 2011, l'IBPN a mesuré les concentrations de 97 substances chimiques de l'environnement dans des échantillons de sang et d'urine prélevés chez 503 participants de 13 communautés des Premières Nations du Canada. Le rapport complet a été publié par l'APN.
De plus, de nombreuses études de biosurveillance ont été réalisées dans le Nord canadien dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN). Sous la gouverne de divers ministères fédéraux et d'organismes provinciaux, territoriaux et autochtones, le PLCN a été créé en 1991 pour répondre aux préoccupations concernant l'exposition humaine aux contaminants présents dans le régime alimentaire traditionnel des peuples autochtones du Nord. Le PLCN finance différentes études menées dans diverses régions du Nord, dont les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Nunavik (Nord du Québec). Les Rapports sur l'évaluation des contaminants dans l'Arctique canadien et quantité d'articles scientifiques offrent plus d'information ainsi qu'un résumé des résultats de ces études.
3.2 Taille et répartition de l'échantillon
Pour produire des estimations fiables à l'échelle nationale par groupe d'âge et par sexe, l'échantillon du cycle 6 de l'ECMS devait comprendre au moins 5700 participants sur une période de deux ans. Les participants ont été répartis selon le groupe d'âge (3 à 5 ans, 6 à 11 ans, 12 à 19 ans, 20 à 39 ans, 40 à 59 ans et 60 à 79 ans) et le sexe (à l'exception du groupe des 3 à 5 ans), pour un total de 11 groupes. L'enquête n'a pas été conçue pour fournir des estimations selon le sexe chez les 3 à 5 ans.
3.3 Stratégie d'échantillonnage
Une stratégie d'échantillonnage à plusieurs degrés a été adoptée pour satisfaire aux exigences de l'ECMS.
3.3.1 Échantillonnage des sites de collecte
Les participants à l'ECMS devaient être en mesure de se présenter à un CEM dans un délai raisonnable. Pour le cycle 6, les données géographiques du recensement ont servi à créer 425 sites de collecte dans l'ensemble du pays. La région géographique de tout site devait compter au moins 10 000 habitants et les participants ne devaient pas parcourir plus de 50 km dans les régions urbaines ou 75 km dans les régions rurales pour s'y rendre. Les régions ne répondant pas à ces critères ont été exclues.
Même si l'utilisation d'un plus grand nombre de sites de collecte comptant un petit nombre de participants aurait permis d'obtenir des estimations plus précises, il a fallu limiter ce nombre à 16 en raison des contraintes logistiques et budgétaires inhérentes aux CEM. Ces 16 sites de collecte ont été choisis à l'intérieur des cinq régions correspondant aux limites régionales types de Statistique Canada (provinces de l'Atlantique, Québec, Ontario, Prairies et Colombie-Britannique), le nombre de sites dans chaque région étant proportionnel à la taille de la population. Bien qu'il n'y en ait pas dans toutes les provinces, les sites de collecte de l'ECMS ont été choisis de manière à représenter la population canadienne dans les dix provinces, en incluant des régions plus et moins densément peuplées. Le Tableau 3.3.1.1 présente les sites de collecte sélectionnés pour le cycle 6 de l'ECMS.
Atlantique | Québec | Ontario | Prairies | Colombie-Britannique |
---|---|---|---|---|
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3.3.2 Échantillonnage des logements et des participants
Pour chacun des sites, la base de données la plus récente de l'enquête auprès des ménages de Statistique Canada ainsi que les données les plus récentes provenant d'autres sources administratives ont servi à sélectionner les logements et à déterminer la date de naissance des membres du ménage. Les logements pour lesquels la composition du ménage était connue au moment de la sélection de l'échantillon ont été stratifiés en fonction de l'âge des occupants au moment de l'enquête, les six strates d'âge correspondant aux groupes d'âge du cycle 6 de l'ECMS (3 à 5 ans, 6 à 11 ans, 12 à 19 ans, 20 à 39 ans, 40 à 59 ans et 60 à 79 ans). Un échantillon aléatoire simple de logements a été sélectionné dans chaque strate pour chacun des sites. Les occupants de ces logements ont ensuite été contactés afin d'établir la liste des membres actuels du ménage, qui a ensuite servi à sélectionner les participants à l'enquête. Selon la composition du ménage, une à deux personnes ont été sélectionnées par logement.
3.4 Sélection des substances chimiques de l'environnement
Une série de consultations officielles et non officielles ont été menées auprès d'intervenants spécialisés en biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement ou s'y intéressant pour dresser la liste des substances chimiques de l'environnement mesurées lors du cycle 6 de l'ECMS. Les participants clés comprenaient plusieurs directions et programmes internes de Santé Canada ainsi que divers groupes externes, y compris d'autres ministères fédéraux, des ministères provinciaux et territoriaux de la santé et de l'environnement, des groupes de l'industrie, des organismes non gouvernementaux œuvrant dans les domaines de la santé et de l'environnement, et des universitaires.
Les critères présentés ci-dessous ont servi à guider le choix des substances chimiques de l'environnement à prendre en compte dans l'ECMS :
- La gravité des effets connus ou présumés de la substance sur la santé.
- La nécessité d'adopter des mesures de santé publique à l'égard de la substance.
- Le degré de préoccupation du public au sujet des expositions à la substance et de ses effets possibles sur la santé.
- L'existence de données probantes sur l'exposition de la population canadienne à la substance.
- La faisabilité de la collecte d'échantillons biologiques dans le cadre d'une enquête nationale et le fardeau qui en résulte pour les participants à l'enquête.
- La disponibilité et l'efficacité des méthodes d'analyse de laboratoire.
- Les coûts d'exécution des analyses.
- L'adéquation entre les substances chimiques sélectionnées et celles visées par d'autres enquêtes et études nationales et internationales.
- Les lacunes connues dans les données.
- Les engagements pris en vertu de traités, conventions et accords nationaux et internationaux.
- L'élaboration et la mise en œuvre actuelles et prévues de politiques en matière de santé.
- Le volume des échantillons biologiques provenant de l'enquête.
Le Tableau 3.4.1 présente la liste complète des substances chimiques mesurées dans le sang ou dans l’urine des participants du cycle 6 de l'ECMS.
Substance chimique | Cycle 1 (2007 à 2009) |
Cycle 2 (2009 à 2011) |
Cycle 3 (2012 à 2013) |
Cycle 4 (2014 à 2015) |
Cycle 5 (2016 à 2017) |
Cycle 6 (2018 à 2019) |
---|---|---|---|---|---|---|
Métaux et éléments traces | ||||||
Plomb | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Bore | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Cadmium | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Chrome (VI)Note de bas de tableau 3.4.1 - a | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Sélénium | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Arsenic (différentes espèces) | ||||||
Espèces inorganiques de l'arsenic et ses dérivés | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Arsénite | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Arsénate | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Acide monométhylarsonique (MMA) | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Acide diméthylarsinique (DMA) | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Arsénocholine et arsénobétaïne | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Mercure | ||||||
Mercure (total) | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Méthylmercure | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Mercure (inorganique) | Oui | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Substances chimiques provenant de produits de soins personnels et de consommation | ||||||
Bisphénol A (BPA) | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Parabènes | ||||||
Méthylparabène | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Éthylparabène | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Propylparabène | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Butylparabène | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Nicotine | ||||||
Cotinine | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Acrylamide | ||||||
Adduit de l'acrylamide à l'hémoglobine | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Adduit de la glycidamide à l'hémoglobine | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Substances polyfluoroalkyliques et perfluoroalkyliques | ||||||
Acide perfluorobutanoïque (PFBA) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Sulfonate de perfluorobutane (PFBS) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide perfluorohexanoïque (PFHxA) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Sulfonate de perfluorohexane (PFHxS) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide perfluorooctanoïque (PFOA) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Sulfonate de perfluorooctane (PFOS) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide perfluorononanoïque (PFNA) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide perfluorodécanoïque (PFDA) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide perfluoroundécanoïque (PFUnDA) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Pesticides | ||||||
Pesticides organophosphorés | ||||||
Diméthylphosphate (DMP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Diméthylthiophosphate (DMTP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Diméthyldithiophosphate (DMDTP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Diéthylphosphate (DEP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Diéthylthiophosphate (DETP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Diéthyldithiophosphate (DEDTP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Pyréthroïdes | ||||||
Acide 3-phénoxybenzoïque (3-PBA) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide 4-fluoro-3-phénoxybenzoïque (4-F-3-PBA) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide cis-3-(2,2-dibromovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane carboxylique (cis-DBCA) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide cis-3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane carboxylique (cis-DCCA) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Acide trans-3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane carboxylique (trans-DCCA) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Éthylène bisdithiocarbamates | ||||||
Éthylène thiourée (ETU) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
ortho-Phénylphénol (OPP) | ||||||
OPP-glucuronide | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
OPP-sulfate | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Plastifiants | ||||||
Phtalates | ||||||
Phtalate de monométhyle (MMP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monoéthyle (MEP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono(3-carboxypropyle) (MCPP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono-n-butyle (MnBP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monoisobutyle (MiBP) | Non | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono-3-hydroxy-n-butyle (3OH-MBP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monocyclohexyle (MCHP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monobenzyle (MBzP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono[2-(carboxyméthyl)hexyle] (MCMHP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono(2-éthylhexyle) (MEHP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono(2-éthyle-5-carboxypentyle)hydroxy (MECPP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono(2-éthyle-5-oxohexyle) (MEOHP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono(2-éthyle-5-hydroxyhexyle) (MEHHP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono-carboxy-n-heptyle (MCHpP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono-n-octyle (MOP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de mono(carboxyisooctyle) (MCiOP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monoisononyle (MiNP) | Oui | Oui | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monocarboxyisononyle (MCiNP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monooxoisononyle (MOiNP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monohydroxyisononyle (MHiNP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monoisodécyle (MiDP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monooxoisodécyle (MOiDP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Phtalate de monohydroxyisodécyle (MHiDP) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Di(isononyle)cyclohexane-1,2-dicarboxylate (DINCH) | ||||||
Ester de 1,2-(trans-cyclohexane-dicarboxylate)-mono-4-méthyloctyle (trans-MINCH) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Ester de 1,2-(cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-oxo-4-méthyle) octyle (oxo-MINCH) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Ester de 1,2-(cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-hydroxy-4-méthyle) octyle (OH-MINCH) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Ester de 1,2-(cis-cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-carboxylate-4-méthyle) heptyle (cis-cx-MINCH) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Ester de 1,2-(trans-cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-carboxylate-4-méthyle) heptyle (trans-cx-MINCH) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Acide cis-cyclohexane-1,2-dicarboxylique (CHDA) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Diisobutyrate de 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol (TXIB) | ||||||
2,2,4-Triméthyle-1,3-pentanediol (TMPD) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Acide 2,2,4-triméthyle-3-hydroxy valérique (HTMV) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Trimellitate de tris(2-éthylhexyle) (TEHT) | ||||||
Trimellitate de 1-mono(2-éthylhexyle) (1-MEHTM) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Trimellitate de 2-mono(2-éthylhexyle) (2-MEHTM) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Trimellitate de 4-mono(2-éthylhexyle) (4-MEHTM) | Non | Non | Non | Non | Oui | Oui |
En raison du coût élevé des analyses de laboratoire, certaines substances chimiques de l'environnement n'ont pas été mesurées chez tous les participants du cycle 6 de l'ECMS. Un sous-échantillon cible d'environ 2500 participants âgés de 3 à 79 ans a été choisi pour mesurer la plupart des substances chimiques de l'environnement (voir le Tableau 3.4.2), à l'exception des substances chimiques suivantes : le plomb, le cadmium, le mercure total et le sélénium dans le sang ont été mesurés chez environ 4500 participants; le méthylmercure et le mercure inorganique ont été seulement mesurés chez les participants âgés de 3 à 19 ans; la cotinine dans l'urine a été mesurée chez les participants âgés de 6 à 79 ans; et la cotinine dans le sérum a été mesurée chez tous les participants âgés de 6 à 79 ans. Le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 6 (StatCan, 2021) et la Documentation sur l'échantillonnage de l'ECMS – cycle 6 (Mather, 2020) abordent plus en détail le sous-échantillonnage pour la mesure des substances chimiques de l'environnement.
Mesure | Matrice | Taille de l'échantillon cible | Âge (ans) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 à 5 | 6 à 11 | 12 à 19 | 20 à 39 | 40 à 59 | 60 à 79 | |||
Métaux et éléments traces | Sang | 4500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Bore et cadmium | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Chrome (VI)Note de bas de tableau 3.4.2 - a | Globules rouges | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Arsenic (différentes espèces) | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Méthylmercure et mercure inorganique | Sang | 1500 | Oui | Oui | Oui | Non | Non | Non |
Bisphénol A (BPA) | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Parabènes | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Cotinine | Urine | 2500 | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Cotinine | Sérum | 5100 | Non | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Acrylamide | Sang | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Substances polyfluoroalkyliques et perfluoroalkyliques | Plasma | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Pesticides organophosphorés | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Pyréthroïdes | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Éthylène thiourée (ETU) | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
ortho-Phénylphénol (OPP) | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Phtalates | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Di(isononyle)cyclohexane-1,2-dicarboxylate (DINCH) et trimellitate de tris(2-éthylhexyle) (TEHT) | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Diisobutyrate de 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol (TXIB) | Urine | 2500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
3.5 Considérations éthiques
Les renseignements personnels recueillis dans le cadre de l'ECMS sont protégés en vertu de la Loi sur la statistique du Canada (Canada, 1970-71-72). En vertu de cette loi, Statistique Canada doit protéger l'information que lui transmet la population du Canada. Statistique Canada a donc mis en place un ensemble exhaustif de politiques, de procédures et de pratiques — incluant des mesures d'ordre physique, organisationnel et technologique — pour protéger les renseignements confidentiels contre la perte, le vol, la divulgation, la reproduction, l'utilisation ou l'accès non autorisé. Les mesures prises par Statistique Canada pour protéger les renseignements recueillis dans le cadre de l'ECMS ont été décrites précédemment (Day et coll., 2007).
Toutes les composantes de l'ECMS ont obtenu l'approbation éthique du Comité d'éthique de la recherche de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada. Les participants âgés de 14 ans et plus ont donné leur consentement éclairé par écrit pour le volet clinique de l'ECMS. Pour les enfants plus jeunes, un parent ou un tuteur légal a formulé son consentement par écrit et les enfants âgés de 6 à 13 ans ont donné leur assentiment. La participation à l'ECMS était volontaire et les participants pouvaient en tout temps refuser de participer à n'importe quelle partie de l'enquête.
Une stratégie a été élaborée pour communiquer les résultats aux participants à l'enquête, conformément aux conseils et avis des experts du Comité consultatif des techniciens de laboratoire et du Comité consultatif des médecins de l'ECMS, de l'Institut national de santé publique du Québec (le laboratoire de référence en partie responsable des analyses des substances chimiques de l'environnement) et du Comité d'éthique de la recherche de Santé Canada (Day et coll., 2007). En ce qui a trait aux substances chimiques de l'environnement, seuls les résultats pour le cadmium, le plomb et le mercure ont été communiqués systématiquement à tous les participants qui pouvaient cependant obtenir tous leurs autres résultats d'analyse en soumettant une demande à Statistique Canada. Haines et coll. (2011) fournissent plus de renseignements sur les comptes rendus aux participants, y compris les défis éthiques rencontrés.
Références
- APN (Assemblée des Premières Nations) (2013). Initiative de biosurveillance des Premières Nations : Résultats nationaux (2011). Ottawa (ON) : Assemblée des Premières Nations. [consulté le 29 juillet 2013].
- Canada (1970-71-72). Loi sur la statistique. ch. 15, art. 1. [consulté le 7 août 2012].
- Day, B., Langlois, R., Tremblay, M., et Knoppers, B. (2007). Enquête canadienne sur les mesures de la santé : questions éthiques, juridiques et sociales. Rapports sur la santé no 18 (supplément, numéro spécial), 37–51.
- Haines, D.A., Arbuckle, T.E., Lye, E., Legrand, M., Fisher, M., Langlois, R., et Fraser, W. (2011). Reporting results of human biomonitoring of environmental chemicals to study participants: A comparison of approaches followed in two Canadian studies. Journal of Epidemiology and Community Health, 65(3), 191–198.
- Mather, A. (2020). Documentation sur l'échantillonnage de l'ECMS – cycle 6. Statistique Canada (document interne).
- StatCan (Statistique Canada) (2021). Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 6. Ottawa (ON). Disponible sur demande à l'adresse infostats@canada.ca.
4 Travail sur le terrain
Le travail sur le terrain du cycle 6 de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) s'est échelonné sur une période de deux ans, de janvier 2018 à décembre 2019. La collecte des données s'est faite de façon séquentielle dans 16 sites répartis dans l'ensemble du Canada. Les sites ont été ordonnés de façon à tenir compte de la saisonnalité de chaque région et de l'effet temporel, sous réserve des contraintes opérationnelles et logistiques.
Statistique Canada a envoyé par la poste des lettres d'introduction et des brochures aux ménages sélectionnés comme indiqué à la section 3.3.2 « Échantillonnage des logements et des participants ». Le courrier informait les participants potentiels qu'ils seraient contactés pour recueillir des données dans le cadre de l'enquête.
Les données de chaque personne consentante ont été recueillies lors d'une entrevue à domicile assistée par ordinateur ainsi qu'au cours d'une visite au centre d'examen mobile (CEM) pour les mesures physiques et la collecte d'échantillons biologiques. L'équipe sur le terrain était composée des intervieweurs et du personnel des CEM de l'ECMS, y compris de professionnels de la santé dûment formés pour réaliser les tests de mesures physiques (StatCan, 2021).
Les participants ont d'abord répondu chez eux à un questionnaire auprès des ménages. À l'aide d'une application informatique, l'intervieweur a ensuite sélectionné au hasard un ou deux participants et mené avec chacun une entrevue sur la santé de 45 à 60 minutes (StatCan, 2019; 2021). Ces entrevues avaient pour but de recueillir des données démographiques et socioéconomiques, notamment des renseignements sur le mode de vie, les antécédents médicaux, l'état de santé actuel, le tabagisme et l'utilisation de la cigarette électronique, et l'environnement du quartier. Les participants ont également été avertis que Statistique Canada ferait un lien entre les renseignements recueillis lors de l'entrevue et les données fiscales de tous les occupants. Ils disposaient de moins de deux semaines pour se rendre au CEM après la visite à domicile. Chaque CEM était constitué de trois remorques reliées par des passerelles fermées : une remorque servait de réception et contenait une aire d'administration et une salle d'examen; une seconde renfermait un laboratoire, une zone de phlébotomie (prise de sang) et des salles d'examen; et une troisième contenait des salles d'examen supplémentaires. Tous les CEM étaient ouverts pendant 5 à 6 semaines pour permettre environ 350 visites d'une durée moyenne de 2 heures chacune (StatCan, 2021). Les enfants de moins de 14 ans étaient accompagnés d'un parent ou de leur tuteur légal. Afin de maximiser les taux de réponse, les participants qui ne pouvaient ni ne souhaitaient se rendre au CEM pouvaient opter pour une visite à domicile du personnel de l'ECMS pour effectuer certaines mesures physiques et la collecte des échantillons biologiques; en tout, deux visites à domicile ont été effectuées dans le cadre du cycle 6 (StatCan, 2021).
À chaque visite au CEM, les participants devaient signer le formulaire de consentement ou d'assentiment avant le début des tests et, dans la plupart des cas, fournir immédiatement un échantillon d'urine. Pour des questions de logistique, des échantillons ponctuels d'urine ont été recueillis plutôt que des échantillons sur 24 heures. Ces échantillons ont été recueillis en début de miction, alors qu'ils avaient été recueillis en milieu de miction au cours du cycle 1. Les participants avaient reçu des directives leur demandant de s'abstenir d'uriner dans les deux heures précédant leur visite au CEM. Les échantillons d'urine ont été recueillis dans des contenants de 120 mL.
Des professionnels de la santé qualifiés ont mesuré divers paramètres physiques, notamment la taille, le poids, la tension artérielle et la condition physique. Les participants ont dû répondre à une série de questions de sélection visant à déterminer, sur la base de critères d'exclusion préétablis, s'ils étaient aptes à subir les différents tests, y compris une phlébotomie (StatCan, 2021). Des phlébotomistes agréés ont effectué les prélèvements sanguins, dont le volume maximum dépendait de l'âge du participant et de son consentement éventuel à l'entreposage des échantillons. Pour les participants ayant et n'ayant pas donné leur consentement à l'entreposage des échantillons, les volumes approximatifs prélevés étaient respectivement les suivants : 25,0 mL et 22,0 mL pour ceux âgés de 3 à 5 ans; 40,0 mL et 37,0 mL pour ceux âgés de 6 à 11 ans; 58,0 mL et 38,0 mL pour ceux âgés de 12 à 13 ans; 72,0 mL et 44,0 mL pour ceux âgés de 14 à 19 ans; et 78,0 mL et 48,0 mL pour ceux âgés de 20 à 79 ans.
Pour garantir la qualité des données et en normaliser la collecte, des procédures opératoires normalisées ont été élaborées pour le prélèvement des échantillons de sang et d'urine, leur traitement, leur aliquotage et leur expédition. Tous les échantillons de sang et d'urine prélevés aux CEM ont été traités et aliquotés sur place. Les échantillons de sang et d'urine ont été entreposés dans le réfrigérateur ou le congélateur du CEM selon l'analyse à effectuer. Tous les échantillons ont été entreposés dès la fin du traitement afin de préserver leur intégrité. Un délai maximal de 4 heures a été alloué entre la collecte des échantillons de sang et leur traitement et leur entreposage, bien que ces étapes aient généralement été réalisées en 2 heures. Un délai de 3 heures a été alloué au traitement et à l'entreposage des échantillons destinés à l'analyse du chrome (VI) dans les globules rouges en raison des exigences préanalytiques propres à ces échantillons. Une fois par semaine, les échantillons ont été expédiés sur de la glace sèche ou dans des conditions de réfrigération contrôlées au laboratoire de référence pour y être analysés. Les analyses de laboratoire devaient également respecter un ordre de priorité, au cas où le volume d'échantillons biologiques prélevé ne suffirait pas à l'analyse de toutes les substances chimiques de l'environnement ainsi qu'à celle liée aux maladies infectieuses ou chroniques et à l'état nutritionnel.
Afin de maximiser la fiabilité et la validité des données et de réduire le biais systématique, des protocoles d'assurance et de contrôle de la qualité encadraient tous les aspects du travail sur le terrain réalisé dans le cadre de l'ECMS. Les mesures d'assurance de la qualité touchant les CEM concernaient la sélection et la formation du personnel, les instructions données aux participants (directives préalables aux tests) et les questions liées à la collecte des données. Tous les membres du personnel possédaient l'éducation et la formation nécessaires à l'exercice de leur fonction. Afin de garantir l'uniformité des techniques de mesure, des manuels de procédures et des guides de formation ont été rédigés en collaboration avec des spécialistes en la matière, qui en ont également assuré la révision. Pour chaque site, les échantillons de contrôle de la qualité analysés consistaient en des blancs de terrain et des échantillons répétés envoyés à l'aveugle. Trois blancs de terrain (eau désionisée) ont été analysés par site pour tous les analytes, sauf l'acrylamide, le chrome (VI) dans les globules rouges et la cotinine dans le sang ainsi que la créatinine et la cotinine dans l'urine. Trois paires d'échantillons répétés envoyés à l'aveugle ont été analysées par site pour tous les analytes. Des échantillons témoins choisis à l'aveugle ont également été analysés lorsque les méthodes d'analyse n'avaient pas fait l'objet d'essais comparatifs interlaboratoires. Pour un site sur deux, environ six échantillons témoins choisis à l'aveugle ont été analysés pour la cotinine dans le sang ainsi que pour les parabènes, l'éthylène thiourée, l'ortho-phénylphénol, le di(isononyle)cyclohexane-1,2-dicarboxylate (DINCH), le diisobutyrate de 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol (TXIB) et les métabolites du trimellitate de tris(2-éthylhexyle) (TEHT) dans l'urine, alors qu'environ trois autres ont été analysés pour l'acrylamide dans le sang.
Les blancs de terrain ont été envoyés aux laboratoires de référence au début de chaque analyse de site et les résultats promptement renvoyés directement aux coordonnateurs des laboratoires à Statistique Canada. Les échantillons répétés envoyés à l'aveugle et les échantillons témoins choisis à l'aveugle ont été envoyés aux laboratoires de référence lors des envois réguliers des échantillons. Les résultats des échantillons de contrôle de la qualité ainsi que tous les autres résultats des participants ont été transmis au bureau central de l'ECMS de Statistique Canada. Au besoin, des commentaires ont été envoyés rapidement au laboratoire de référence concerné pour que ce dernier puisse les consulter et prendre les mesures correctives nécessaires.
Bryan et coll. (2007) ainsi que le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 6 (StatCan, 2021) ont abordé en détail les aspects opérationnels et logistiques des CEM de l'ECMS.
Références
- Bryan, S.N., St-Denis, M., et Wojitas, D. (2007). Enquête canadienne sur les mesures de la santé : aspects opérationnels et logistiques de la clinique. Rapports sur la santé no 18 (supplément, numéro spécial), 53–70.
- StatCan (Statistique Canada) (2019). Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) – Information détaillée pour janvier 2018 à décembre 2019 (Cycle 6). Ottawa (ON). [consulté le 19 mars 2021].
- StatCan (Statistique Canada) (2021). Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 6. Ottawa (ON). Disponible sur demande à l'adresse infostats@canada.ca.
5 Analyses de laboratoire
Les analyses de laboratoire des substances chimiques de l'environnement et de la créatinine ont été effectuées dans les laboratoires d'analyse de Santé Canada et de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Ces laboratoires ont établi des procédures opératoires normalisées pour chaque méthode de mesure des substances chimiques de l'environnement ou de leurs métabolites dans les échantillons biologiques. L'exactitude des analyses et la précision des mesures ont été évaluées dans chacun des laboratoires grâce à des programmes rigoureux de validation des méthodes.
Plusieurs mesures de contrôle de la qualité ont été employées dans le cadre de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) pour garantir en tout temps l'exactitude et la précision des résultats. Les blancs de terrain ont servi à confirmer que les échantillons n'avaient pas été contaminés au cours des étapes de collecte, de traitement, d'entreposage ou d'expédition. Les échantillons répétés envoyés à l'aveugle ont servi d'indicateurs de précision des analyses des échantillons, et les échantillons témoins choisis à l'aveugle d'indicateurs de l'exactitude de ces analyses. Les laboratoires ont également participé à des programmes externes de contrôle de la qualité ainsi qu'à des études de comparaison interlaboratoires comme indiqué dans les sections ci-après. Les paragraphes qui suivent décrivent les méthodes utilisées pour analyser les substances chimiques de l'environnement et la créatinine.
5.1 Métaux et éléments traces
5.1.1 Analyses de sang
5.1.1.1 Plomb, cadmium, sélénium et mercure total
Les analyses du plomb, du cadmium, du sélénium et du mercure dans le sang total ont été effectuées au Centre de toxicologie du Québec (CTQ) de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ, 2018r). Brièvement, les échantillons de sang total ont été dilués dans une solution basique contenant de l'octylphénoléthoxylate et de l'ammoniaque, puis analysés par spectrométrie de masse à plasma induit (ICP-MS) pour en déterminer la teneur en plomb, en cadmium, en sélénium et en mercure total. L'ICP-MS utilisait un appareil Elan DRC II de Perkin Elmer Sciex associé à un système d'auto-échantillonnage ESI SC-4 et un poste de travail Elan (version 3.0). L'étalonnage avec adaptation matricielle a été réalisé avec du sang prélevé auprès de sujets non exposés. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de deux différents matériaux de référence provenant du Programme d'assurance qualité externe multiélément du Québec (QMEQAS) lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le Programme de comparaisons interlaboratoires pour les métaux en milieu biologique (PCI), le QMEQAS, le German External Quality Assessment Scheme (G-EQUAS), le Lead and Multielement Proficiency Program du Centers for Disease Control and Prevention américain et le programme d'essai d'aptitude pour les éléments traces dans le sang total du New York State Department of Health.
5.1.1.2 Chrome (VI)
Les analyses du chrome (VI) dans les globules rouges ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018h). Ces analyses correspondaient à une mesure indirecte du chrome (VI) et partaient du principe que le chrome (VI) est la seule forme de chrome inorganique à pénétrer de façon importante dans les cellules. La présence de chrome dans les globules rouges ne peut donc être attribuée qu'à une exposition au chrome (VI) (Devoy et coll., 2016).
Brièvement, les globules rouges ont été purifiés par lavage dans une solution saline peu après leur collecte. Les globules rouges ainsi purifiés ont été soumis à une digestion dans une solution concentrée d'acide nitrique et de peroxyde d'hydrogène, puis dilués dans de l'eau pour en réduire la viscosité et la concentration d'acide nitrique. Les échantillons ont ensuite été analysés par spectrométrie de masse en tandem à plasma induit (ICP-MS-MS). L'ICP-MS-MS utilisait un appareil 8800 ICP-QQQ d'Agilent Technologies associé à un système d'auto-échantillonnage CETAC ASX-500 et un poste de travail MassHunter 4.2 (version C.01.02). Le terbium a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.1.1.3 Méthylmercure et mercure inorganique
Les analyses du méthylmercure et du mercure inorganique dans le sang total ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018m). Brièvement, les échantillons de sang total ont été soumis à une digestion dans une solution d'hydroxyde de tétraméthylammonium et les espèces de mercure à une dérivatisation avec du tétra-n-propylborate de sodium pour produire des composés volatils. Le mercure en phase gazeuse a été extrait sur une fibre revêtue de polydiméthylsiloxane/divinylbenzène par microextraction en phase solide. Les espèces de mercure ont ensuite été analysées par dilution isotopique associée à une chromatographie en phase gazeuse couplée à une spectrométrie de masse à plasma induit (ID-GC-ICP-MS). L'ID-GC-ICP-MS utilisait un chromatographe en phase gazeuse Clarus 580 de Perkin Elmer associé à une colonne Zebron ZB-5 de Phenomenex et à un système d'auto-échantillonnage CombiPAL de CTC Analytics, et un poste de travail pour chromatographe Empower (version 3) ainsi qu'un système d'ICP-MS NexION 350s et un poste de travail Syngistix (version 1.1) de Perkin Elmer. La quantification a été établie par la méthode de dilution isotopique. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.1.2 Analyses d'urine
5.1.2.1 Arsenic
Les analyses des différentes espèces d’arsenic dans l’urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018l). Ces analyses mesuraient la teneur en arsénite (III), arsénate (V), acide méthylarsonique, acide diméthylarsinique et arsénobétaïne plus arsénocholine. Brièvement, les échantillons d'urine ont été dilués 10 fois dans une solution de carbonate d'ammonium (solvant de dilution) compatible avec l'éluant initial, puis analysés par chromatographie en phase liquide à haute performance en mode haute pression couplée à une spectrométrie de masse à plasma induit (HPLC-ICP-MS). L'HPLC-ICP-MS utilisait un système ACQUITY HPLC et un poste de travail pour chromatographe Empower (version 3) de Waters ainsi qu'un système d'ICP-MS NexION 350s et un poste de travail Syngistix (version 1.1) de Perkin Elmer. La méthylsélénocystéine a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois matériaux de référence internes non homologués lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le G-EQUAS.
5.1.2.2 Bore
Les analyses du bore dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018g). Brièvement, les échantillons d'urine ont été dilués dans une solution d'acide nitrique à 0,5 %, puis analysés par ICP-MS-MS pour en déterminer la teneur en bore. L'ICP-MS-MS utilisait un appareil 8800 ICP-QQQ d'Agilent Technologies associé à un système d'auto-échantillonnage CETAC ASX-500 et un poste de travail MassHunter 4.2 (version C.01.02). Le béryllium a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.1.2.3 Cadmium
Les analyses du cadmium dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018s). Brièvement, les échantillons d'urine ont été dilués dans une solution d'acide nitrique à 0,5 %, puis analysés par ICP-MS pour en déterminer la teneur en cadmium. L'ICP-MS utilisait un appareil Elan DRC II de Perkin Elmer Sciex associé à un système d'auto-échantillonnage ESI SC-4 et un poste de travail Elan (version 3.0). L'étalonnage avec adaptation matricielle a été réalisé avec de l'urine prélevée auprès de sujets non exposés. La correction de l'influence du molybdène sur les concentrations de cadmium a été effectuée à l'aide d'équations mathématiques dérivées après l'ajout de molybdène aux échantillons d'urine. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence provenant du QMEQAS lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le PCI, le QMEQAS, le G-EQUAS et le programme d'essai d'aptitude pour les éléments traces dans l'urine du New York State Department of Health.
5.2 Substances chimiques provenant de produits de soins personnels et de consommation
5.2.1 Bisphénol A
Les analyses du bisphénol A dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018f). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß-glucuronidase, puis soumis à une dérivatisation avec du bromure de pentafluorobenzyle. Les dérivés ont ensuite été extraits avec un mélange de dichlorométhane et d'hexane. Les extraits ont été évaporés et dissous à nouveau; la teneur en bisphénol A (formes libres et conjuguées) a été mesurée par chromatographie en phase gazeuse couplée à une spectrométrie de masse en tandem (GC-MS-MS). La GC-MS-MS utilisait un chromatographe en phase gazeuse 6890 muni d'un injecteur et d'un échantillonneur automatiques 7683 d'Agilent Technologies associé à un spectromètre de masse à quadripôles en tandem Quattro Micro-GC, et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode suivi de réactions multiples (MRM) avec ionisation chimique en mode négatif. Des analogues du bisphénol A marqués au carbone 13 ont servi d'étalons internes. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le G-EQUAS.
5.2.2 Parabènes
Les analyses des parabènes dans l'urine ont été effectuées au Laboratoire de la région de l'Ouest du Programme des aliments de Santé Canada (SC, 2017), en Colombie-Britannique, à l'aide d'une méthode adaptée de celle des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis (CDC, 2011). Dans ces analyses, les formes libres et conjuguées du butylparabène, de l'éthylparabène, du méthylparabène et du propylparabène ont fait l'objet d'une mesure commune. Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß-glucuronidase et la sulfatase (type H1 de Helix Pomatia), acidifiés avec de l'acide formique, puis préconcentrés par extraction en phase solide (tubes Oasis HLB de Waters pour la SPE). Les formes libres et conjuguées des parabènes ont été détectées et quantifiées par chromatographie en phase liquide à ultra performance couplée à une spectrométrie de masse en tandem (UPLC-MS-MS). L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Quattro Premier XE de Waters. Les données ont été recueillies en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode négatif. Les parabènes deutérés (D4-méthylparabène, D4-éthylparabène, D4-propylparabène et D4-butylparabène) ont servi d'étalons internes. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de deux différents mélanges internes (concentrations faible et forte) par lot d'analyses.
5.3 Cotinine
5.3.1 Analyse d'urine
Les analyses de la cotinine libre dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ. Une méthode a été utilisée pour les participants âgés de 6 à 11 ans (INSPQ, 2018c) et une autre pour ceux âgés de 12 à 79 ans (INSPQ, 2018e). Les données issues de ces deux méthodes ont été regroupées et présentées séparément pour les fumeurs âgés de 12 à 79 ans et les non-fumeurs âgés de 6 à 79 ans du cycle 6. Brièvement pour ces deux méthodes, la cotinine libre a été extraite des échantillons d'urine par extraction en phase solide sur une cartouche à échange cationique et en phase inverse dans un système automatisé de manipulation des liquides JANUS de Perkin Elmer. Les extraits ont été dissous à nouveau dans la phase mobile, puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S ou Quattro Premier XE de Waters, et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode positif. Lors de chaque séquence d'analyse, les échantillons provenant des participants âgés de 12 à 79 ans non-fumeurs ont été analysés avant ceux des fumeurs pour éviter toute contamination entre les échantillons. La cotinine deutérée a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le G-EQUAS.
5.3.2 Analyse de sérum
Les analyses de la cotinine libre dans le sérum ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ. Une méthode a été utilisée pour les fumeurs (INSPQ, 2018a) et une autre pour les non-fumeurs (INSPQ, 2018b). Les données issues de ces deux méthodes ont été regroupées et présentées séparément pour les fumeurs et les non-fumeurs. Brièvement pour ces deux méthodes, la cotinine libre a été extraite des échantillons de sérum par extraction en phase solide sur une cartouche à échange cationique et en phase inverse dans un système automatisé de manipulation des liquides JANUS de Perkin Elmer. Les extraits ont été dissous à nouveau dans la phase mobile, puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S micro et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode positif. Lors de chaque séquence d'analyse, les échantillons provenant des non-fumeurs ont été analysés avant ceux des fumeurs pour éviter toute contamination entre les échantillons. La cotinine deutérée a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.4 Acrylamide
Les analyses des adduits de l'acrylamide et du glycidamide à l'hémoglobine dans le sang total ont été effectuées au Laboratoire d'analyse des aliments de la région de l'Ontario de Santé Canada (SC, 2014), en Ontario. Brièvement, les échantillons de sang total ont été traités par le réactif d'Edman modifié (isothiocyanate de pentafluorophényle), puis purifiés à l'aide d'un procédé d'extraction en phase solide sur une colonne de sorbant ISOLUTE HM-N avec un mélange éluant d'éther diisopropylique/acétate d'éthyle/toluène (50/40/10 v/v/v). Les extraits ont été évaporés, reconstitués, puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Quattro Premier de Waters et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation chimique à pression atmosphérique en mode positif. Un octapeptide d'acrylamide marqué au carbone 13 a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de deux différents matériaux de référence internes (concentrations faible et forte) lors de chaque séquence d'analyse. La mesure du taux d'hémoglobine dans le sang total à l'aide d'un analyseur HemoCue a servi à corriger les concentrations des adduits de l'acrylamide et de la glycidamide à l'hémoglobine.
5.5 Substances polyfluoroalkyliques et perfluoroalkyliques
Les analyses des substances perfluoroalkyliques dans le plasma, soit l'acide perfluorobutanoïque (PFBA), le sulfonate de perfluorobutane (PFBS), l'acide perfluorohexanoïque (PFHxA), le sulfonate de perfluorohexane (PFHxS), le sulfonate de perfluorooctane (PFOS), l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), l'acide perfluorononanoïque (PFNA), l'acide perfluorodécanoïque (PFDA) et l'acide perfluoroundécanoïque (PFUnDA), ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018k). Brièvement, les échantillons de plasma ont été soumis à une extraction en phase solide sur un support WAX dans un système automatisé de manipulation des liquides JANUS de Perkin Elmer. Les extraits ont été dissous à nouveau dans la phase mobile, puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode négatif. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de quatre différents matériaux de référence, trois internes (concentrations faible, moyenne et forte) et un commercial, lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le Artic Monitoring and Assessment Program Ring Test du CTQ pour les polluants organiques persistants dans le sérum humain (le PFHxA, le PFHxS, le PFNA, le PFOA, le PFOS, le PFDA et le PFUnDA) et le G-EQUAS (le PFOS et le PFOA).
5.6 Pesticides
5.6.1 Pesticides organophosphorés
Les analyses des métabolites dialkylphosphates dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018j). Ces analyses ont mesuré le diméthylphosphate (DMP), le diméthylthiophosphate (DMTP), le diméthyldithiophosphate (DMDTP), le diéthylphosphate (DEP), le diéthylthiophosphate (DETP) et le diéthyldithiophosphate (DEDTP). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß-glucuronidase, puis soumis à une dérivatisation avec du bromure de pentafluorobenzyle. Les dérivés ont ensuite été extraits avec un mélange de dichlorométhane et d'hexane. Les extraits ont été dissous à nouveau, puis analysés par GC-MS-MS. La GC-MS-MS utilisait un chromatographe en phase gazeuse 6890 muni d'un injecteur et d'un échantillonneur automatiques 7683 d'Agilent Technologies associé à un spectromètre de masse à quadripôles en tandem Quattro Micro-GC de Waters, et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation chimique en mode négatif. Des analogues isotopiquement marqués des métabolites dialkylphosphates ont servi d'étalons internes. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de quatre différents matériaux de référence, trois internes (concentrations faible, moyenne et forte) et un commercial, lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le G-EQUAS.
5.6.2 Pyréthroïdes
Les analyses des pyréthroïdes dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018o). Ces analyses ont mesuré l'acide 3-phénoxybenzoïque (3-PBA), l'acide 4-fluoro-3-phénoxybenzoïque (4-F-3-PBA), l'acide cis-3-(2,2-dibromovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane carboxylique (cis-DBCA), l'acide cis-3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane carboxylique (cis-DCCA) et l'acide trans-3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-diméthylcyclopropane carboxylique (trans-DCCA). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß-glucuronidase, acidifés, puis soumis à une extraction avec de l'hexane. Les extraits ont été soumis à une dérivatisation avec un mélange d'hexafluoropropan-2-ol (HFIP) et dediisopropylcarbodiimide (DIC) avant de subir une nouvelle extraction avec de l'hexane. Ces extraits ont ensuite été analysés par GC-MS. La GC-MS utilisait un chromatographe en phase gazeuse en réseau 6890 muni d'un injecteur et d'un échantillonneur automatiques 7683B d'Agilent Technologies associé à un spectromètre de masse 5975 d'Agilent Technologies, et un poste de travail équipé des logiciels MassHunter (version B.07.01 build 7.1.524.0) de Waters et ChemStation G1701EA (version E02.01.1177) d'Agilent Technologies. Les mesures ont été réalisées en mode de détection d'ions sélectionnés après ionisation chimique en mode négatif. Des analogues marqués au carbone 13 du trans-DCCA, du 4-F-3-PBA et du 3-PBA ont servi d'étalons internes. L'analogue isotopiquement marqué du trans-DCCA a servi d'étalon interne pour le cis-DCCA, le trans-DCCA et le cis-DCBA. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de quatre différents matériaux de référence, trois internes (concentrations faible, moyenne et forte) et un commercial, lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le G-EQUAS pour le cis-DBCA, le cis-DCCA, le trans-DCCA et le 3-PBA.
5.6.3 Éthylène bisdithiocarbamates
Les analyses d'éthylène thiourée (ETU) totale dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018i). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés, puis soumis à une dérivatisation avec du bromure de 2,3,4,5,6-pentafluorobenzyle. Les dérivés ont ensuite été extraits à l'aide d'hexane. Les extraits ont été analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode positif. L'ETU deutérée a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de quatre différents matériaux de référence, trois internes (concentrations faible, moyenne et forte) et un commercial, lors de chaque séquence d'analyse.
5.6.4 ortho-Phénylphénol
Les analyses d'ortho-phénylphénol dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018t). Ces analyses ont mesuré les formes conjuguées de l'ortho-phénylphénol (glucuronide et sulfate). Brièvement, les échantillons d'urine ont été soumis à une extraction sur cartouche échangeuse d'ions, à une élution, puis à une évaporation à sec. Les extraits ont été dissous à nouveau dans un mélange de méthanol et d'eau déminéralisée (25:75), puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode négatif. L'ortho-phénylphénol marqué au carbone 13 a servi d'étalon interne. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.7 Plastifiants
5.7.1 Phtalates
Les analyses des métabolites des phtalates dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018n). Ces analyses ont mesuré 23 métabolites des phtalates (consulter le Tableau 3.4.1 pour la liste complète des analytes). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß glucuronidase et les analytes isolés par extraction liquide-liquide au moyen d'une solution d'hexane et d'acétate d'éthyle (50:50) dans un système automatisé de manipulation des liquides JANUS de Perkin Elmer. Les extraits ont été analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode négatif. Le phtalate de monoisobutyle (MiBP) deutéré et des analogues marqués au carbone 13 du phtalate de monobenzyle (MBzP), du phtalate de monocyclohexyle (MCHP), du phtalate de monoisononyle (MiNP), du phtalate de monoéthyle (MEP), du phtalate de monométhyle (MMP), du phtalate de mono-n-butyle (MnBP), du phtalate de mono-n-octyle (MOP), du phtalate de mono(2-éthylhexyle) (MEHP), du phtalate de mono(2-éthyle-5-hydroxyhexyle) (MEHHP), du phtalate de mono(2-éthyle-5-oxohexyle) (MEOHP), du phtalate de mono(3-carboxypropyle) (MCPP) et du phtalate de mono(2-éthyle-5-carboxypentyle)hydroxy (MECPP) ainsi que le phtalate de mono[2-(carboxyméthyl)hexyle] (MCMHP), le phtalate de monoisodécyle (MiDP) et le phtalate de mono-3-hydroxy-n-butyle (3OH-MBP) deutérés ont servi d'étalons internes. En plus du MEHHP, le MEHHP isotopiquement marqué a servi d'étalon interne pour le phtalate de mono-carboxy-n-heptyle (MCHpP), le phtalate de monocarboxyisononyle (MCiNP), le phtalate de mono(carboxyisooctyle) (MCiOP), le phtalate de monohydroxyisodécyle (MHiDP), le phtalate de monohydroxyisononyle (MHiNP), le phtalate de monooxoisodécyle (MOiDP) et le phtalate de monooxoisononyle (MOiNP). Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentration faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le G-EQUAS pour le MEHHP, le MEOHP, le MECPP, le MEHP, le MnBP, le MiBP et le MBzP. En raison de problèmes survenus au cours du processus d'intégration des pics, les résultats liés aux MCiOP, MiNP et MCiNP sont semi-quantitatifs. Pour tous les autres analytes, les résultats sont exprimés sous forme quantitative.
5.7.2 Di(isononyle)cyclohexane-1,2-dicarboxylate (DINCH) et trimellitate de tris(2-éthylhexyle) (TEHT)
Les analyses des métabolites du di(isononyle)cyclohexane-1,2-dicarboxylate (DINCH) et du trimellitate de tris(2-éthylhexyle) (TEHT) dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018p). Ces analyses ont mesuré les métabolites suivants du DINCH : ester de 1,2-(trans-cyclohexane-dicarboxylate)-mono-4-méthyloctyle (trans-MINCH), ester de 1,2-(cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-oxo-4-méthyle) octyle (oxo-MINCH), ester de 1,2-(cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-hydroxy-4-méthyle) octyle (OH-MINCH), ester de 1,2-(cis-cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-carboxylate-4-méthyle) heptyle (cis-cx-MINCH) et ester de 1,2-(trans-cyclohexane-dicarboxylate)-mono-(7-carboxylate-4-méthyle) heptyle (trans-cx-MINCH). Les analyses ont également mesuré les métabolites suivants du TEHT : trimellitate de 1-mono(2-éthylhexyle) (1-MEHTM), trimellitate de 2-mono(2-éthylhexyle) (2-MEHTM) et trimellitate de 4-mono(2-éthylhexyle) (4-MEHTM). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß-glucuronidase et les analytes isolés par extraction liquide-liquide au moyen d'une solution d'hexane et d'acétate d'éthyle (50:50) dans un système automatisé de manipulation des liquides JANUS de Perkin Elmer. Les extraits ont été repris dans un mélange d'acétonitrile et d'eau déminéralisée, puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode négatif. Le trans-cx-MINCH deutéré a servi d'étalon interne pour le trans-cx-MINCH, le cis-cx-MINCH, l'oxo-MINCH, le 1-MEHTM, le 2-MEHTM et le 4-MEHTM. Le trans-OH-MINCH deutéré a servi d'étalon interne pour l'OH-MINCH, et le trans-MINCH deutéré d'étalon interne pour le trans-MINCH. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.7.3 Diisobutyrate de 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol (TXIB) et acide cis-cyclohexane-1,2-dicarboxylique (CHDA)
Les analyses de l'acide cis-cyclohexane-1,2-dicarboxylique (CHDA) et des métabolites du diisobutyrate de 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol (TXIB) dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018q). Ces analyses ont mesuré le CHDA qui est un métabolite du DINCH et deux métabolites du TXIB, soit le 2,2,4-triméthyle-1,3-pentanediol (TMPD) et l'acide 2,2,4-triméthyle-3-hydroxy valérique (HTMV). Brièvement, les échantillons d'urine ont été hydrolysés par la ß-glucuronidase et l'arylsulfatase, acidifiés, puis soumis à une extraction avec de l'acétate d'éthyle dans un système automatisé de manipulation des liquides JANUS de Perkin Elmer. Les extraits ont été repris dans un mélange de méthanol et d'eau, puis analysés par UPLC-MS-MS. L'UPLC-MS-MS utilisait un système ACQUITY UPLC couplé à un spectromètre de masse en tandem Xevo TQ-S et un poste de travail équipé du logiciel MassLynx (version 4.1) de Waters. Les mesures ont été réalisées en mode MRM avec ionisation par électronébulisation en mode négatif pour l'HTMV et le CHDA et en mode positif pour le TMPD. Le méthyl-2 propyl-2 propanediol-1,3 deutéré a servi d'étalon interne pour le TMPD. Les analogues deutérés de l'HTMV et du CHDA ont servi respectivement d'étalons internes pour le HTMV et le CHDA. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de trois différents matériaux de référence internes (concentrations faible, moyenne et forte) lors de chaque séquence d'analyse.
5.8 Créatinine
Les analyses de la créatinine dans l'urine ont été effectuées au CTQ de l'INSPQ (INSPQ, 2018d) au moyen de la méthode colorimétrique de Jaffé. Brièvement, les échantillons d'urine ont été traités dans une solution alcaline de picrate de sodium pour former un complexe Janovski de couleur rouge. Ce complexe a ensuite été analysé par spectrophotométrie à 510 nm. Cette méthode utilisait un analyseur automatique Indiko Plus et un poste de travail équipé du logiciel Indiko (version 5.3) de Thermo Fischer Scientific. Les mesures ont été réalisées en mode cinétique. Le contrôle interne de la qualité a été assuré par l'analyse de deux différents matériaux de référence commerciaux lors de chaque séquence d'analyse. Le contrôle externe de la qualité et de l'exactitude de la méthode analytique a été assuré par la participation à des programmes de comparaison interlaboratoires, notamment le Forensic Urine Drug Testing (Confirmatory) Survey du College of American Pathologists.
Références
- CDC (Centers for Disease Control and Prevention) (2011). Bisphenol A and other environmental phenols and Parabens in urine NHANES 2009-2010. Method No. 6301.01. National Center for Environmental Health, Centers for Disease Control and Prevention. [consulté le 22 janvier 2019].
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- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018e). Méthode d'analyse pour doser la nicotine et ses métabolites et l'anabasine dans l'urine par UPLC-MS-MS (C-569-E), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018f). Méthode d'analyse pour doser le bisphénol A (BPA) et le triclosan dans l'urine par GC-MS-MS (E-475-04), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018g). Méthode d'analyse pour doser le bore urinaire par spectrométrie de masse en tandem à plasma d'argon induit (ICP-MS-MS), Agilent 8800 (M-611-02), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018h). Méthode d'analyse pour doser le chrome hexavalent dans les globules rouges par spectrométrie de masse en tandem à plasma d'argon induit (ICP-MS-MS), Agilent 8800 (M-610-A), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018i). Méthode d'analyse pour doser le ETU total dans l'urine par UPLC-MS-MS (E-499-02), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018j). Méthode d'analyse pour doser les alkylphosphates dans l'urine par GC-MS-MS (E-495-04), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018k). Méthode d'analyse pour doser les composés perfluorés (PFC) dans le sérum / plasma par UPLC-MS-MS (E-501-03), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018l). Méthode d'analyse pour doser les espèces d'arsenic dans l'urine par chromatographie liquide haute pression Waters Acquity en tandem avec la spectrométrie de masse à plasma d'argon induit NexION 350s (HPLC-ICP-MS) (M-612-03), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018m). Méthode d'analyse pour doser les espèces de mercure dans le sang par dilution isotopique en chromatographie gazeuse en tandem avec la spectrométrie de masse à plasma d'argon induit NexION 350s (ID-GC-ICP-MS) (M-613-01), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018n). Méthode d'analyse pour doser les métabolites des phtalates dans l'urine par UPLC-MS-MS (E-490-05), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018o). Méthode d'analyse pour doser les métabolites des pyréthroïdes dans l'urine par GC-MS (E-491-04), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018p). Méthode d'analyse pour doser les métabolites du DINCH et du TOTM dans l'urine par UPLC-MS-MS (E-496-02), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018q). Méthode d'analyse pour doser les métabolites du TXIB et le CHDA dans l'urine par UPLC-MS-MS (E-497-02), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018r). Méthode d'analyse pour doser les métaux et autres éléments dans le sang par spectrométrie de masse à plasma d'argon induit (ICP-MS), DRC II (M-572-10), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018s). Méthode d'analyse pour doser les métaux et autres éléments dans l'urine par spectrométrie de masse à plasma d'argon induit (ICP-MS), DRC II (M-571-09), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) (2018t). Méthode d'analyse pour doser l'ortho-phénylphénol-glucuronide et l'ortho-phénylphénol-sulfate dans l'urine par UPLC-MS-MS (E-503-A), format condensé pour ECMS. Laboratoire de toxicologie, Québec (QC).
- SC (Santé Canada) (2014). Determination of N-terminal hemoglobin adducts of acrylamide and glycidamide in whole blood by LC/MS/MS. Laboratoire des aliments de l'Ontario, Direction générale des opérations réglementaires et des régions. Toronto (ON) : Santé Canada.
- SC (Santé Canada) (2017). Analysis of parabens in human urine by UPLC MS MS. Laboratoire des aliments de la Colombie-Britannique, Direction générale des opérations réglementaires et des régions. Vancouver (BC.) : Santé Canada.
6 Analyses des données statistiques
Les statistiques descriptives sur les concentrations des diverses substances chimiques de l'environnement dans le sang et dans l'urine de la population canadienne ont été produites à l'aide du logiciel Statistical Analysis System (SAS Institute Inc., version 9.4, 2014) et du progiciel statistique SUDAAN® (version 11.0.3, 2018).
L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est une enquête sur échantillon, c'est-à-dire que les participants représentent de nombreux citoyens canadiens ne participant pas à l'enquête. Pour que les résultats de l'enquête soient représentatifs de l'ensemble de la population, Statistique Canada a calculé le poids des échantillons et l'a intégré aux estimations présentées dans les tableaux de données. Grâce à cette pondération, l'enquête a pu prendre en compte la probabilité inégale de sélection ainsi que la non-réponse. En outre, pour tenir compte de la complexité de la conception de l'ECMS, la série de poids bootstrap inclus avec les données a servi à estimer l'intervalle de confiance (IC) à 95 % des moyennes, des percentiles et des fréquences de détection (Rao et coll., 1992; Rust et Rao, 1996). Le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 6 (StatCan, 2021) fournit de plus amples précisions sur les poids d'échantillonnage.
Des tableaux de données sont présentés pour chaque substance chimique mesurée dans le cadre du cycle 6. Ils y incluent également les données des cycles précédents lorsqu'elles sont disponibles. Tous les résultats du premier Rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada sont exprimés au centième près. Le protocole a changé pour les cycles suivants de l'ECMS, et les résultats sont désormais exprimés avec deux chiffres significatifs. Par souci d'uniformité, les données du cycle 1 ont été réécrites avec deux chiffres significatifs avant de produire les statistiques descriptives, de sorte que les données de tous les cycles sont maintenant exprimées avec deux chiffres significatifs. Les statistiques descriptives se rapportant au cycle 1 peuvent donc différer de celles qui figurent dans le premier rapport. Les différences ne sont toutefois pas significatives et les valeurs figurant dans le premier rapport restent correctes.
Les tableaux de données comprennent les éléments suivants : la taille de l'échantillon (n); le pourcentage de la population pour qui les concentrations sont supérieures ou égales à la limite de détection (LD), appelé fréquence de détection; la moyenne géométrique (MG); et les 10e, 50e, 90e et 95e percentiles ainsi que les IC à 95 % correspondants. Pour chaque substance chimique, les résultats sont présentés pour l'ensemble de la population ainsi que par groupe d'âge et par sexe. Une valeur égale à la moitié de la LD a été attribuée aux mesures inférieures à la LD de la méthode d'analyse utilisée. Aucune MG n'a été calculée lorsque plus de 40 % des résultats étaient inférieurs à la LD. Les percentiles estimés inférieurs à la LD sont désignés par la mention « < LD ». Les LD des substances chimiques accompagnent leurs tableaux de données respectifs et apparaissent aussi à l'annexe A. L'annexe B présente les facteurs de conversion qui faciliteront la comparaison avec les données issues d'autres études qui seraient exprimées dans des unités différentes.
Les concentrations des substances chimiques mesurées dans le sang total, le plasma ou le sérum sont exprimées en poids de la substance chimique par volume de matrice sanguine donnée (µg de substance chimique/L de sang, de plasma ou de sérum). Les données des adduits à l'hémoglobine sont exprimées en quantité de l'adduit à l'hémoglobine par poids de l'hémoglobine (pmol de l'adduit/g d'hémoglobine). Le chrome (VI) mesuré dans les globules rouges est exprimé en poids de chrome par volume de globules rouges (µg/L de globules rouges).
Les concentrations des substances chimiques mesurées dans l'urine sont exprimées en poids de la substance chimique par volume d'urine (µg de substance chimique/L d'urine) et corrigées en fonction de la créatinine urinaire (µg de substance chimique/g de créatinine). La créatinine urinaire est un sous-produit du métabolisme musculaire; elle est fréquemment utilisée pour corriger la concentration (ou dilution) urinaire dans les échantillons ponctuels d'urine, car sa production et son excrétion demeurent relativement constantes sur une période de 24 heures sous l'effet de l'homéostasie (Barr et coll., 2005; Boeniger et coll., 1993; Pearson et coll., 2009). Une substance chimique qui se comporte de manière similaire à la créatinine dans les reins aura le même taux de filtration que la créatinine; exprimer une substance chimique par gramme de créatinine permet ainsi de tenir compte des effets de la dilution urinaire ainsi que de certaines différences dans la fonction rénale et la masse maigre (Barr et coll., 2005; CDC, 2009; Pearson et coll., 2009). Cependant, étant donné que l'excrétion de la créatinine se fait essentiellement par filtration glomérulaire, les composés principalement éliminés par sécrétion tubulaire dans le rein ne devraient pas être corrigés en fonction de la créatinine (Barr et coll., 2005; Teass et coll., 2003). De plus, comme l'excrétion de la créatinine peut varier selon l'âge, le sexe et l'ethnicité, il n'est peut-être pas indiqué de comparer les concentrations corrigées en fonction de la créatinine des différents groupes démographiques (p. ex., les enfants vs les adultes) (Barr et coll., 2005). En l'absence de concentration de créatinine urinaire ou lorsque cette concentration était inférieure à la LD, l'estimation de la concentration de la substance chimique corrigée en fonction de la créatinine n'a pas été calculée pour le participant visé, mais plutôt indiquée comme manquante.
Les statistiques descriptives de la créatinine (mg/dL) incluent n, la fréquence de détection, la MG, les 10e, 50e, 90e et 95e percentiles et les IC à 95 % correspondants pour l'ensemble de la population ainsi que par groupe d'âge et par sexe (annexe C). Une valeur égale à la moitié de la LD a été attribuée aux mesures qui étaient inférieures à la LD de la méthode d'analyse utilisée.
La densité relative a également été mesurée dans tous les échantillons d'urine immédiatement après le prélèvement effectué au centre d'examen mobile. La densité relative de l'urine, qui correspond au rapport des densités de l'urine et de l'eau pure, permet d'apporter des corrections en fonction du volume urinaire similaires à celles effectuées en fonction de la créatinine. Aucune correction en fonction de la densité relative de l'urine n'a été présentée pour les substances chimiques, mais les chercheurs qui souhaitent apporter cette correction pour leurs propres analyses peuvent s'adresser à Statistique Canada à l'adresse infostats@canada.ca pour obtenir des données sur la densité relative.
En vertu de la Loi sur la statistique, Statistique Canada doit assurer la confidentialité des participants. Les estimations fondées sur un petit nombre de participants sont donc supprimées. Conformément aux règles de suppression établies pour l'ECMS, toute estimation fondée sur moins de 10 participants est supprimée des tableaux de données. Pour éviter de supprimer des données, les estimations du 95e percentile requièrent au moins 100 participants, celles des 10e et 90e percentiles au moins 50 participants, celles du 50e percentile au moins 10 participants, et les estimations de la MG au moins 5 participants.
Les estimations tirées d'une enquête sur échantillon comportent inévitablement des erreurs d'échantillonnage. L'ampleur des éventuelles erreurs d'échantillonnage est déterminée à partir de l'erreur type des estimations provenant des résultats de l'enquête. Pour avoir une meilleure idée de la taille de l'erreur type, il est souvent plus utile d'exprimer l'erreur type en fonction de l'estimation mesurée. La mesure ainsi obtenue, appelée coefficient de variation (CV), est calculée en divisant l'erreur type de l'estimation par l'estimation elle-même et s'exprime en pourcentage de l'estimation. Le présent rapport utilise le symbole de qualité des données E adapté des lignes directrices de Statistique Canada concernant la diffusion d'estimations d'après leur CV. Lorsque le CV est supérieur à 16,6 %, l'estimation est identifiée par la lettre E mise en exposant et met en garde les utilisateurs sur la variabilité d'échantillonnage élevée liée à l'estimation.
Auparavant, les données n'étaient pas publiées lorsque le CV d'une estimation était supérieur à 33,3 %. Pour mieux faire comprendre les données de biosurveillance et maximiser leur utilisation, les estimations ne sont plus supprimées en fonction de leur CV. Les utilisateurs sont plutôt encouragés à considérer l'intervalle de confiance qui accompagne chaque estimation comme un indicateur de la fiabilité de cette estimation. Un intervalle de confiance étroit, plus proche de l'estimation, indique une plus faible variabilité de l'échantillonnage et une plus grande fiabilité de l'estimation. À l'inverse, un intervalle de confiance plus large qui s'éloigne de l'estimation indique une plus grande variabilité de l'échantillonnage et une moindre fiabilité de l'estimation. Il est recommandé de se servir à la fois des intervalles de confiance et des estimations lors de l'utilisation ou de la diffusion des données du présent rapport.
6.1 Modification et corrections des données
Certaines données du présent rapport diffèrent de celles apparaissant dans les précédents rapports de biosurveillance de l'ECMS; la modification et les corrections des données sont les suivantes :
- diffusion des données supprimées et remplacées par la lettre F dans les rapports précédents;
- correction des données du cycle 5 pour le plomb, le cadmium, le mercure et le sélénium mesurés dans le sang;
- correction des données du cycle 5 pour le phtalate de monohydroxyisononyle (MHiNP);
- correction des LD du cycle 1 pour les métabolites des pesticides organophosphorés (voir l'annexe A).
Références
- Barr, D.B., Wilder, L.C., Caudill, S.P., Gonzalez, A.J., Needham, L.L., et Pirkle, J.L. (2005). Urinary creatinine concentrations in the U.S. population: Implications for urinary biologic monitoring measurements. Environmental Health Perspectives, 113(2), 192–200.
- Boeniger, M.F., Lowry, L.K., et Rosenberg, J. (1993). Interpretation of urine results used to assess chemical exposure with emphasis on creatinine adjustments: A review. American Industrial Hygiene Association Journal, 54(10), 615–627.
- CDC (Centers for Disease Control and Prevention) (2009). Fourth National Report on Human Exposure to Environmental Chemicals. Department of Health and Human Services, Atlanta, GA. [consulté le 28 juin 2019].
- Pearson, M., Lu, C., Schmotzer, B., Waller, L., et Riederer, A. (2009). Evaluation of physiological measures for correcting variation in urinary output: Implications for assessing environmental chemical exposure in children. Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology, 19(3), 336–342.
- Rao, J., Wu, C., et Yue, K. (1992). Some recent work on resampling methods for complex surveys. Survey Methodology, 18(2), 209–217.
- Rust, K.F., et Rao, J.N.K. (1996). Variance estimation for complex surveys using replication techniques. Statistical Methods in Medical Research, 5(3), 283–310.
- StatCan (Statistique Canada) (2021). Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 6. Ottawa (ON). Disponible sur demande à l'adresse infostats@canada.ca.
- Teass, A., Biagini, R., DeBord, G., et DeLon Hull, R. (2003). Application of biological monitoring methods. NIOSH Manual of Analytical Methods, NIOSH Publication Number 2003–154(3).
7 Considérations pour l'interprétation des données de biosurveillance
L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) permet d'estimer les concentrations de substances chimiques de l'environnement présentes dans le sang ou dans l'urine de la population canadienne. Le premier cycle de l'enquête couvrait environ 96 % de la population canadienne âgée de 6 à 79 ans. Les enfants âgés de 3 ans et plus ont été inclus dans les cycles suivants qui couvraient environ 96 à 97 % de la population canadienne âgée de 3 à 79 ans. Même si l'ECMS ne permet pas de subdiviser les données par région, par province ou par site de collecte, il est possible de faire certaines analyses en combinant les données de plusieurs cycles (se reporter aux Instructions pour la combinaison de multiples cycles de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé [ECMS] [StatCan, 2015]). De plus, comme la conception de l'ECMS ne porte pas sur des scénarios d'exposition particuliers, aucun participant n'a été sélectionné ni exclu en fonction de son risque d'exposition faible ou élevée aux substances chimiques de l'environnement.
La biosurveillance permet d'évaluer la quantité d'une substance chimique présente chez une personne, sans toutefois déterminer les effets sur la santé, le cas échéant, découlant d'une telle exposition. Les progrès réalisés ces dernières années permettent de mesurer de très faibles concentrations d'une substance chimique. Cependant, la seule présence d'une substance chimique dans l'organisme n'entraîne pas nécessairement d'effets sur la santé. La dose, la toxicité de la substance chimique, et la durée et le moment de l'exposition sont d'importants facteurs à prendre en compte pour établir le risque d'effets nocifs. Les études menées sur certaines substances chimiques comme le plomb et le mercure ont permis de bien comprendre les risques pour la santé de différentes concentrations de ces substances dans le sang. Les recherches doivent cependant se poursuivre pour déterminer les effets potentiels sur la santé associés à différentes concentrations sanguines ou urinaires de plusieurs autres substances chimiques. Par ailleurs, la présence en petite quantité dans l'organisme de certaines substances chimiques comme le sélénium est essentielle au maintien d'une bonne santé. En outre, comme l'action d'une substance chimique dans l'organisme varie d'une personne à l'autre, elle ne peut être prévue avec certitude. Certaines populations (les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou les personnes immunodéprimées) peuvent être plus sensibles aux effets d'une exposition.
L'absence d'une substance chimique dans l'organisme ne signifie pas nécessairement qu'une personne n'y a pas été exposée. Il est possible que la technologie soit incapable d'en détecter une aussi faible quantité, ou que l'exposition soit trop ancienne et que la substance chimique ait été éliminée de l'organisme avant de pouvoir la mesurer.
La biosurveillance ne nous indique ni la source ni la voie d'exposition. La quantité de substance chimique mesurée représente la quantité totale qui a pénétré dans l'organisme, toutes voies d'exposition (ingestion, inhalation et contact cutané) et toutes sources (air, eau, sols, aliments et produits de consommation) confondues. La détection d'une substance chimique peut découler d'une exposition à une ou plusieurs sources. La biosurveillance ne permet pas non plus de distinguer les sources d'origine naturelle des sources anthropiques. De nombreuses substances chimiques (plomb, mercure, cadmium et arsenic) sont naturellement présentes dans l'environnement ainsi que dans des produits d'origine anthropique.
Alors que la majorité des métaux sont mesurés sous forme de composés d'origine, de nombreuses autres substances chimiques sont mesurées sous forme de métabolites. Pour bon nombre de substances chimiques, les composés d'origine peuvent être transformés (c.-à-d. métabolisés) dans l'organisme en un ou plusieurs métabolites. Certains composés d'origine ont des métabolites qui leur sont propres, alors que d'autres ont des métabolites en commun. Plusieurs métabolites urinaires se forment également dans l'environnement (p. ex., les métabolites des dialkylphosphates) en raison d'autres procédés. Leur présence dans l'urine ne signifie pas nécessairement qu'une exposition au composé d'origine a eu lieu, mais plutôt qu'il y a pu y avoir exposition au métabolite lui-même dans les aliments, l'eau ou l'air.
Des facteurs comme la quantité de substance chimique qui pénètre dans l'organisme par les différentes voies d'exposition, les taux d'absorption, la répartition dans les divers tissus de l'organisme, le métabolisme et l'élimination de la substance chimique ou de ses métabolites de l'organisme influencent la concentration de substance chimique mesurée dans le sang ou dans l'urine. Ces processus, aussi appelés toxicocinétique, dépendent à la fois des caractéristiques de la substance chimique — y compris sa liposolubilité (ou lipophilie), son pH et la taille de ses particules — et de celles du sujet exposé — notamment son âge, son alimentation, son état de santé et son ethnicité. Ce sont pour toutes ces raisons que l'action d'une substance chimique dans l'organisme varie d'une personne à l'autre et ne peut être prévue avec certitude.
Les données de biosurveillance de l'ECMS actuellement disponibles comprennent des données temporelles pour les substances mesurées chez les participants dans le cadre du cycle 1 (2007 à 2009), du cycle 2 (2009 à 2011), du cycle 3 (2012 à 2013), du cycle 4 (2014 à 2015), du cycle 5 (2016 à 2017) et du cycle 6 (2018 à 2019) ainsi que pour celles dans les mélanges sériques des cycles 1, 3, 4 et 5 (2007 à 2017). Les résultats de plusieurs cycles peuvent être comparés pour examiner les tendances d'exposition de la population canadienne à certaines substances chimiques de l'environnement. Il est important de noter que les modifications apportées aux méthodes d'échantillonnage et d'analyse d'un cycle à l'autre peuvent être à l'origine de certaines variations dans les résultats relatifs aux substances mesurées dans le cadre de plusieurs cycles. Les limites de détection de certaines méthodes d'analyse ont changé de cycle en cycle (annexe A). Bien que ces changements ne soient pas très importants, cette variation devrait être prise en compte lors de la comparaison des données de plusieurs cycles. Par ailleurs, le protocole et les lignes directrices en matière de prélèvement d'urine ont été modifiés au cours du cycle 2, ce qui pourrait avoir entraîné des modifications au niveau des taux de créatinine dont il faudrait tenir compte lorsque les données du cycle 1 sont comparées à celles des cycles suivants. Ces modifications pourraient à leur tour avoir des répercussions sur les concentrations de certaines substances chimiques corrigées en fonction de la créatinine. Veuillez consulter les fiches de renseignements portant sur la biosurveillance de certaines substances chimiques disponibles sur la page Web de Ressources de biosurveillance humaine pour en savoir davantage sur les tendances des concentrations de substances chimiques mesurées dans le cadre de l'ECMS.
Comme elles peuvent également être influencées par des variables telles que l'âge, le sexe et l'ethnicité, les concentrations de créatinine urinaire peuvent varier d'un groupe démographique à l'autre au cours d'un même cycle (Mage et coll., 2004). Notamment, l'excrétion de créatinine par unité de poids corporel augmente considérablement à mesure que les enfants grandissent (Aylward et coll., 2011; Remer et coll., 2002). Par conséquent, seules les concentrations corrigées en fonction de la créatinine de groupes démographiques similaires peuvent être comparées (p. ex., les enfants avec les enfants, les adultes avec les adultes et les hommes avec les hommes et non les enfants avec les adultes ni les hommes avec les femmes) (Barr et coll., 2005).
Des chercheurs ont publié dans la littérature scientifique des analyses statistiques plus approfondies des données de biosurveillance de l'ECMS, qui comprennent notamment des tendances temporelles, une étude des liens entre les substances chimiques de l'environnement, d'autres mesures physiques et des données autodéclarées. Il est possible d'obtenir la bibliographie des publications qui utilisent les données de l'ECMS. Les scientifiques peuvent accéder aux données de l'ECMS par l'entremise du Programme des Centres de données de recherche de Statistique Canada. De plus amples renseignements sur l'ECMS peuvent être obtenus auprès de Statistique Canada à l'adresse infostats@canada.ca.
Références
- Aylward, L.L., Lorber, M., et Hays, S.M. (2011). Urinary DEHP metabolites and fasting time in NHANES. Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology, 21(6), 615–624.
- Barr, D.B., Wilder, L.C., Caudill, S.P., Gonzalez, A.J., Needham, L.L., et Pirkle, J.L. (2005). Urinary creatinine concentrations in the U.S. population: Implications for urinary biologic monitoring measurements. Environmental Health Perspectives, 113(2), 192–200.
- Mage, D.T., Allen, R.H., Gondy, G., Smith, W., Barr, D.B., et Needham, L.L. (2004). Estimating pesticide dose from urinary pesticide concentration data by creatinine correction in the Third National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES-III). Journal of Exposure Analysis and Environmental Epidemiology, 14(6), 457–465.
- Remer, T., Neubert, A., et Maser-Gluth, C. (2002). Anthropometry-based reference values for 24-h urinary creatinine excretion during growth and their use in endocrine and nutritional research. American Journal of Clinical Nutrition, 75(3), 561–569.
- StatCan (Statistique Canada) (2015). Instructions pour la Combinaison de Multiples Cycles de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS). Ottawa (ON). Disponible sur demande à l'adresse infostats@canada.ca.
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