Norovirus : Information pour les professionnels de la santé

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Ce que les professionnels de la santé doivent savoir sur le norovirus

Les norovirus (auparavant appelés virus de type Norwalk) sont un groupe de petits virus structurés à acide ribonucléique (ARN) de forme ronde appartenant à la famille des Caliciviridae. Ils sont la cause la plus courante de la gastroentérite sporadique chez les humains de tous les groupes d'âge. Bien qu'on appelle parfois la maladie « grippe intestinale », elle n'a aucun lien avec le virus de l'influenza.

Les norovirus sont à l'origine d'environ 90 % de toutes les éclosions de gastroentérite. Ils génèrent beaucoup d'éclosions d'origine alimentaire à l'échelle mondiale. La plupart des éclosions se produisent dans les :

Les éclosions se produisent tout au long de l'année, mais sont nettement plus fréquentes en hiver. Comme les norovirus survivent dans l'environnement, les éclosions peuvent durer longtemps. Certaines durent plus de trois mois. Les humains sont le seul réservoir connu des norovirus.

Symptômes cliniques

La période d'incubation dans le cas d'une infection à norovirus est de 24 à 48 heures (mais peut aller de 12 à 72 heures). Les infections sont habituellement résolutives et de gravité légère à modérée. Les symptômes apparaissent souvent subitement. Les principaux symptômes sont :

Chez les enfants, les vomissements surviennent plus souvent que la diarrhée, tandis que chez les adultes, la diarrhée prédomine habituellement. Les symptômes gastro-intestinaux durent généralement de 48 à 72 heures et le rétablissement est rapide. La déshydratation est la complication la plus courante.

Les autres symptômes peuvent inclure :

Manifestations graves

Les personnes qui courent un risque accru de maladie grave sont :

La fièvre est plus fréquente chez ces personnes et la maladie dure souvent plusieurs jours supplémentaires.

Des complications neurologiques comme une encéphalite ou des convulsions bénignes ont été observées chez des enfants.

La diarrhée chronique est la séquelle chronique la plus souvent signalée chez les personnes immunodéprimées. Elle peut durer de nombreux mois, ce qui entraîne de l'émaciation ou des retards de croissance. Des séquelles post-infectieuses peuvent également apparaître, notamment de la dyspepsie, de la constipation et du reflux.

Transmission

Les infections à norovirus sont surtout contagieuses au stade aigu de la maladie, mais les personnes infectées peuvent continuer à propager le virus de 2 à 3 semaines après la disparition des symptômes. La transmission ne nécessite qu'un petit inoculum (moins de 100 particules virales).

Les personnes asymptomatiques peuvent également propager des particules virales infectieuses jusqu'à 3 semaines après l'exposition au virus. Chez les personnes immunodéprimées, l'excrétion du virus par les selles peut continuer pendant des mois après l'infection.

La transmission secondaire des infections à norovirus dans les ménages, les garderies ou les foyers de soins infirmiers est courante.

Les norovirus peuvent se propager par voie oro-fécale, notamment par :

La transmission par voie orale à partir de vomissures peut également se produire si des particules virales sont vaporisées dans l'air et :

Les norovirus peuvent survivre à des concentrations relativement élevées de chlore et à des températures allant du point de congélation à 60 °C.

Ils sont la principale cause des éclosions de maladies d'origine alimentaire. Les éclosions de norovirus peuvent être difficiles à contenir étant donné la petite taille de l'inoculum nécessaire à la transmission et sa stabilité dans l'environnement.

Diagnostic

L'infection à norovirus est habituellement diagnostiquée en cas de suspicion clinique chez un patient qui connaît soudainement des crises aiguës de vomissements ou de diarrhée aqueuse. Le diagnostic est habituellement présumé dans une telle situation. La probabilité d'apparition de norovirus est plus élevée en cas d'éclosions ou pendant l'hiver, dans les régions tempérées.

La confirmation du diagnostic au moyen d'une analyse des selles n'est généralement pas nécessaire, mais pourrait être utile chez les patients immunodéprimés qui présentent des symptômes graves ou persistants.

Pour confirmer l'infection à norovirus, on effectue un test de transcription inverse suivie d'une réaction en chaîne de la polymérase (RT-PCR) sur des prélèvements de selles.

Lorsqu'un patient obtient un résultat positif au dépistage de norovirus, mais présente des symptômes atypiques, comme une dysenterie, une diarrhée sanglante ou des selles aqueuses en grande quantité, il faut vérifier s'il n'est pas infecté par d'autres agents pathogènes. Il pourrait avoir contracté une diarrhée d'origine bactérienne causée par le choléra, par exemple, dans les régions où cette maladie est endémique.

Dès que plus d'un cas se déclare à la suite d'une exposition commune, il y a lieu de soupçonner une éclosion de norovirus et de solliciter la participation rapide des autorités de santé publique aux tests de laboratoire et aux enquêtes épidémiologiques.

L'excrétion du norovirus par un porteur asymptomatique peut faire en sorte qu'une diarrhée soit faussement attribuée au norovirus alors qu'un autre problème est en cause. De plus, l'excrétion asymptomatique a des répercussions sur les épidémies. Par exemple, les personnes asymptomatiques qui manipulent des aliments peuvent transmettre l'infection à d'autres personnes, car les charges virales qui se trouvent sur leurs mains lors d'éclosions sont comparables à celles qui se trouvent sur les mains de personnes symptomatiques.

Traitement

La plupart des patients se rétablissent d'eux-mêmes après un ou deux jours, sans traitement particulier. Il n'existe pas de vaccin ni de médicament qui puisse prévenir une infection à norovirus. Par ailleurs, les patients qui ont déjà contracté le virus peuvent en être infectés de nouveau.

Les patients doivent boire beaucoup pour remplacer les liquides perdus lors des épisodes de vomissement et de diarrhée. Cette directive est particulièrement importante pour les :

Dans les cas graves, il peut être nécessaire d'hospitaliser les patients et de leur administrer des liquides par voie intraveineuse.

Prévention et contrôle

De bonnes mesures d'hygiène peuvent aider à prévenir la propagation des norovirus. Ces mesures sont, notamment :

L'isolement des personnes malades jusqu'à 24 à 72 heures après la disparition des symptômes peut également aider à limiter la propagation de l'infection.

Surveillance

L'Agence de la santé publique du Canada estime que, chaque année, environ 4 millions de personnes au Canada tombent malades à cause des aliments qu'ils consomment. Chaque année, le norovirus cause plus d'un million de cas de maladies d'origine alimentaire non liées aux voyages.

Les éclosions de norovirus doivent être déclarées à l'échelle nationale. Lorsqu'une éclosion correspond à la définition nationale de cas, elle doit être signalée au gouvernement fédéral.

Au Canada, on utilise divers systèmes de surveillance pour le suivi des éclosions de norovirus, comme les suivants :

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