Guide des verrues anogénitales : Informations importantes et ressources

Ce guide porte sur l'évaluation et la prise en charge des verrues anogénitales (VAG) externes causées par les virus du papillome humain (VPH). Les recommandations relatives à la vaccination contre le VPH et au dépistage du cancer lié au VPH dépassent la portée de ce guide.

Sur cette page

Informations importantes

Importance en santé publique

Les verrues anogénitales (VAG) sont fréquentes et entraînent des coûts importants en termes de recours aux soins de santé ainsi que des effets psychosociaux néfastes.

Les VAG sont causées par le virus du papillome humain (VPH), principalement les types 6 et 11 du VPH. Au cours des dernières années, l'incidence des VAG a nettement diminué dans les pays où des programmes de vaccination contre le VPH ont été mis en place.

Les types 6 et 11 du VPH se transmettent principalement par contact épithélial, par des personnes asymptomatiques ou symptomatiques. La transmission peut survenir lors de rapports sexuels oraux, vaginaux et anaux, ainsi que lors d'autres contacts intimes cutanés. La transmission périnatale est rare mais peut entraîner une papillomatose respiratoire récurrente chez les nourrissons et les enfants.

La majorité des VAG régressent spontanément, bien que les récidives soient fréquentes, y compris après un traitement. Un diagnostic des VAG peut avoir des conséquences psychosociales importantes.

Les VAG peuvent réapparaître, proliférer, devenir friables et moins sensibles au traitement pendant la grossesse. Le risque de développer des VAG est plus élevé chez les personnes immunodéprimées et les personnes vivant avec le VIH. Chez ces personnes, les VAG peuvent être plus nombreux et plus gros, et peuvent être plus résistants au traitement.

Bien que les VPH 6 et 11 présentent un faible risque d'oncogenèse, la co-infection par plusieurs types de VPH est fréquente. Un diagnostic de VAG est l'occasion de dépister d'autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), de revoir les vaccins contre le VPH, l'hépatite B, l'hépatite A, et mpox, le cas échéant, et de proposer un dépistage du cancer du col de l'utérus et d'autres cancers conformément aux lignes directrices provinciales et territoriales.

Les VAG ne font pas partie des maladies qui doivent être déclarées à l'échelle nationale au Canada.

Dépistage

Le dépistage des VAG n'est pas recommandé.

Remarque : ni un diagnostic des VAG ni des antécédents de vaccination contre le VPH ne modifient les recommandations relatives au dépistage du cancer du col de l'utérus. Consultez les lignes directrices provinciales et territoriales pour les recommandations relatives au dépistage du cancer du col de l'utérus. Consultez les pratiques locales ou les lignes directrices consensuelles pour les recommandations relatives au dépistage du cancer de l'anus.

Tests diagnostiques

Les VAG sont généralement diagnostiqués par une inspection visuelle. La confirmation du diagnostic par une biopsie doit être envisagée en cas de VAG atypiques ou récalcitrantes. Le test de VPH n'est pas recommandé pour les personnes atteintes de VAG, car les résultats ne modifieraient pas la gestion clinique ou le traitement.

Traitement

Les objectifs du traitement des VAG sont l'élimination des verrues et l'atténuation des symptômes. Le traitement n'éradique pas le VPH et ne prévient pas la récurrence ou la transmission.

Il existe des autotraitements et des traitements appliqués par des cliniciens pour les VAG externes. Ces traitements varient en termes d'efficacité, de coût, de profils d'effets secondaires et de thérapies. Les options de traitement comprennent : la cryothérapie, l'acide bi- ou trichloracétique (BCA ou TCA), l'imiquimod, la podophyllotoxine et les sinécatéchines.

Pour les verrues du méat urinaire, les options de traitement comprennent la cryothérapie et le retrait chirurgical. Pour les verrues vaginales, cervicales et intra-anales, les options de traitement comprennent la cryothérapie, le retrait chirurgical ou le BCA/TCA. Les VAG cervicales et intra-anales doivent être prises en charge après consultation des spécialistes compétents.

L'imiquimod et les sinécatéchines n'ont pas été étudiés et ne sont pas approuvés au Canada pour les personnes de moins de 18 ans. Il n'existe pas de données sur l'innocuité et l'efficacité de l'imiquimod et des sinécatéchines chez les personnes immunodéprimées.

Pendant la grossesse, la cryothérapie et le TCA sont les options de traitement de premier choix. Une césarienne est indiquée si les VAG causent une obstruction vaginale et/ou risquent d'entraîner des saignements excessifs pendant l'accouchement.

Pour le traitement des VAG chez les personnes vivant avec le VIH, il convient d'envisager une prise en charge partagée avec un collègue expérimenté.

Suivi

Un suivi est indiqué pour le traitement appliqué par un clinicien et pour l'autotraitement, afin de fournir un soutien continu et de surveiller la réponse à la thérapie.

L'aiguillage vers un collègue expérimenté ou un spécialiste peut être envisagé si la zone touchée par les VAG est étendue et/ou si le traitement n'est pas efficace.

Notifications des partenaires

La notification des partenaires n'est pas requise en tant que mesure de santé publique pour les VAG. Les personnes sont encouragées à discuter de leur diagnostic avec leurs partenaires sexuels afin que ces derniers puissent consulter leur fournisseur de soins de santé et discuter des tests généraux de dépistage des ITSS et de leur prévention, y compris le dépistage du cancer. Les partenaires doivent demander une évaluation, un diagnostic et un traitement s'ils remarquent des lésions lors de l'autoexamen.

Ressources

Ressources de sensibilisation

Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC)

Autres orientations

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