Rapport national sur le carbone noir et le méthane du Canada

Quatrième rapport du Canada au Conseil de l’Arctique

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(Format PDF, 3,08 Mo, 37 pages)

Résumé

La lutte contre les émissions de carbone noir et de méthane est une priorité pour le Canada. La réduction de ces polluants est un élément clé du plan d’atténuation des changements climatiques du Canada. Le Rapport spécial du GIEC sur le réchauffement de la planète de 1,5 oC montre que les mesures prises à l’égard de ces polluants sont essentielles pour maintenir les objectifs de l’Accord de Paris.

L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. Des études montrent que la réduction des émissions de carbone noir est la mesure la plus puissante pour ralentir le réchauffement à court terme dans l’Arctique. La réduction des émissions de méthane est également essentielle pour ralentir le réchauffement de l’Arctique.

Les États de l’Arctique ont convenu d’un cadre d’action pendant la présidence du Canada au Conseil de l’Arctique en 2015. Les États se sont engagés à prendre des mesures ambitieuses visant à réduire les émissions de carbone noir et de méthane. Ils ont ensuite convenu d’un objectif collectif ambitieux visant à réduire les émissions de carbone noir de 25 % à 33 % par rapport aux niveaux de 2013 d’ici 2025. Le Canada a déjà atteint sa part de l’objectif en réduisant ses émissions de 31 % en 2022.

Le présent rapport répond à un engagement en matière de rapports pris pour :

Les mesures décrites dans le présent rapport aideront le Canada à respecter son engagement de lutter contre les changements climatiques et d’améliorer la qualité de l’air.

Émissions, exemples de réussite et efforts en cours

Carbone noir

En 2022, environ 26 kilotonnes (kt) de carbone noir ont été émises au Canada. Les moteurs hors route étaient la principale source de carbone noir (37 %), suivis par la combustion de sources fixes (3 %). Les émissions totales de carbone noir étaient inférieures de 31 % aux niveaux de 2013 en 2022, en grande partie grâce à la réduction des émissions des moteurs diesel. La modélisation indique que les émissions de carbone noir du Canada continueront de diminuer. Le Canada s’attend à dépasser sa part de l’objectif collectif en atteignant 38 % sous les niveaux de 2013 d’ici 2025.

Le présent rapport met en lumière trois exemples de réussite en matière de réduction des émissions de carbone noir au Canada :

Les autres efforts en cours visant à réduire les émissions de carbone noir décrits dans le rapport, sont notamment les suivants :

Méthane

En 2022, environ 4 200 kt de méthane ont été émises au Canada. Les plus grandes sources sont :

Les émissions de méthane du Canada ont diminué de 22 % entre 2005 et 2022, principalement en raison d’une diminution des émissions fugitives du secteur pétrolier et gazier.

Le Canada a été l’un des premiers pays à signer l’Engagement mondial sur le méthane. Cet engagement vise à réduire les émissions de méthane d’origine anthropique dans l’ensemble de l’économie d’au moins 30 % par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030. Grâce aux mesures actuelles et prévues, le Canada est en voie de réduire ses émissions de plus de 35 % d’ici 2030.

Le présent rapport met en lumière trois exemples de réussite en matière de réduction des émissions de méthane au Canada :

Parmi les autres efforts en cours de réduction des émissions de méthane décrits dans le rapport, mentionnons :

1. Introduction

Le Canada est fier de présenter son quatrième Rapport national biennal sur le carbone noir et le méthane. Le rapport résume les tendances et les projections des émissions de carbone noir et de méthane, et décrit les mesures actuelles et prévues du Canada pour réduire les émissions. La présentation de ce rapport au Conseil de l’Arctique respecte un engagement biennal pris dans le Cadre d’action sur la réduction accrue des émissions de carbone noir et de méthane, adopté par les États de l’Arctique en 2015 pendant la présidence canadienne du Conseil de l’Arctique.

La lutte contre les émissions de carbone noir et de méthane dans l’ensemble de l’économie est une priorité pour le Canada. La prise de mesures pour réduire ces polluants et d’autres polluants de courte durée de vie ayant un effet sur le climat est un élément important du plan du Canada visant à atténuer les changements climatiques, à l’appui de l’objectif de l’Accord de Paris de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 2°C et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation à 1,5°C. En effet, la modélisation présentée dans le Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 oC (PDF) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique qu’il est essentiel de prendre des mesures relatives au carbone noir et au méthane pour s’assurer que l’objectif de 1,5°C demeure atteignable.

La réduction des émissions de carbone noir est la mesure la plus efficace pour ralentir le rythme du réchauffement à court terme dans l’ArctiqueNote de bas de page 1, une région qui se réchauffe déjà trois fois plus vite que la moyenne mondiale. C’est pourquoi le Canada et les autres États de l’Arctique ont convenu de réduire collectivement les émissions de carbone noir de 25 à 33 % par rapport aux niveaux de 2013 d’ici 2025. Depuis 2015, le Canada dispose d’un indicateur national pour suivre ses émissions de carbone noir par rapport à l’objectif collectif du Conseil de l’Arctique.

Le Canada est fier d’être l’un des premiers signataires de l’Engagement mondial sur le méthane. Cet engagement, qui a été lancé par les États-Unis et l’Union européenne lors de la 26e Conférence des parties (COP26) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en novembre 2021, vise à réduire les émissions anthropiques mondiales de méthane dans tous les secteurs économiques d’au moins 30 % par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030. Le Canada, ainsi que plus de 155 autres pays signataires, s’est engagé à prendre des mesures qui contribueront à cet effort collectif. En septembre 2022, le Canada a publié le document Plus vite et plus loin : la stratégie canadienne sur le méthane, un plan visant à réduire les émissions de méthane dans l’ensemble de l’économie canadienne, conformément à l’Engagement mondial sur le méthane. Les projections actuelles indiquent que les mesures prises dans le cadre de la Stratégie canadienne sur le méthane permettront de réduire les émissions de méthane de plus de 35 % par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030.

Dans le présent rapport, les estimations et projections des émissions de carbone noir sont présentées au chapitre 2, suivies des estimations et projections des émissions de méthane au chapitre 3. Le chapitre 4 présente un résumé des mesures actuellement prises par le Canada pour réduire les émissions de carbone noir et de méthane dans le cadre du Plan climatique du Canada et de la Stratégie canadienne sur le méthane. Le chapitre 5 met en évidence les réussites et les mesures en cours en matière de réduction des émissions de carbone noir et de méthane au Canada. Les annexes 1 et 2 présentent sous forme de tableaux les émissions historiques et projetées de carbone noir et de méthane. L’annexe 3 relie les mesures détaillées du Canada aux recommandations précises formulées par le Groupe d’experts sur le carbone noir et le méthane (GECNM) du Conseil de l’Arctique dans son rapport de synthèse des progrès et des recommandations de 2021 (2021 Summary of Progress and Recommendations) (en anglais seulement).

Les mesures nationales et internationales décrites dans le présent rapport aideront le gouvernement du Canada à respecter son engagement de lutter contre le changement climatique et d’améliorer la qualité de l’air.    

2. Émissions de carbone noir actuelles et projetées

Le Canada produit un inventaire de ses émissions de carbone noir qu’il présente chaque année (depuis 2015) à la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), comme il s’y est engagé en vertu des modifications apportées en 2012 au protocole de Göteborg de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance. Le Canada présente également cet inventaire au Conseil de l’Arctique, comme il s’y est engagé aux termes du Cadre d’action du Conseil de l’Arctique sur la réduction accrue des émissions de carbone noir et de méthane. L’édition 2024 du Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada présente les estimations des émissions de carbone noir à partir des sources anthropiques pour les années 2013 à 2022Note de bas de page 2. Les données sur les émissions de carbone noir sont disponibles sur le Portail de données ouvertes du Canada.

Le Canada produit également chaque année des projections des émissions de carbone noir. Ces projections sont les émissions futures calculées en fonction des politiques et mesures actuelles visant à limiter les émissions. Les plus récentes données sur les émissions projetées sont publiées dans Projections des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques – 2023 et peuvent être téléchargées à partir du Portail de données ouvertes.

Les versions précédentes du rapport national sur le carbone noir et le méthane présentaient les données d’émissions regroupées par secteur. À compter de 2024, les émissions de carbone noir doivent être déclarées au Conseil de l’Arctique suivant le modèle de rapport pour la déclaration des émissions de l’Annexe I de la CEE-ONU et les codes connexes de la Nomenclature de formalisation des résultats (NFR) généralement utilisés pour la déclaration internationale des émissions de polluants atmosphériques, dans lesquels les émissions sont regroupées par catégories de procédés et par sources de combustion. Ainsi, les catégories de procédés et sources selon le modèle de la CEE-ONU peuvent ne pas correspondre exactement aux secteurs de nom semblable figurant dans les rapports nationaux antérieurs.

2.1 Résumé des émissions de carbone noir et de leurs projections.

En 2017, environ 26 kilotonnes (kt) de carbone noir ont été émises par des sources anthropiques au Canada (figure 2‑1, tableau A1-1). Les moteurs hors routeNote de bas de page 3 constituent le secteur qui a émis le plus de carbone noir, soit 37 % des émissions (9,6 kt), suivis des autres (petites) sources de combustion fixe, avec 31 % des émissions (8,1 kt). L’industrie (3,0 kt) représente 12 % des émissions, et les transports sur route (2,8 kt) 11 %. Les autres sources comprennent les émissions fugitives du torchage dans l’industrie pétrolière et gazière en amont, avec 5 % (1,3 kt), et l’expédition, avec 3 % (0,7 kt) des émissions.

Figure 2-1 : Émissions de carbone noir du Canada en 2022 par les principaux secteurs émetteurs, d’après le Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada 2024Note de bas de page 4, Note de bas de page 5

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Émissions de carbone noir du Canada en 2022 par les principaux secteurs émetteurs, d’après le Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada 2024
Secteur Contribution en pourcentage
Hors route37 %
Autres sources de combustion fixes31 %
Industrie12 %
Transport sur route11 %
Émissions fugitives5 %
Expédition3 %
Aviation<1 %
Électricité publique<1 %

L’inventaire des émissions de carbone noir du Canada de 2024 présente les émissions annuelles estimées de carbone noir de 2013 à 2022. En 2022, les émissions étaient inférieures de 31 % (11 kt) à celles de 2013 (figure 2‑2, tableau A1-1). Cette baisse est largement due à la réduction des émissions des moteurs diesel sur et hors route, résultant de la mise en œuvre de réglementations efficaces sur les carburants et les moteurs. La réduction des émissions provenant de la combustion résidentielle de bois de chauffage a également contribué à la tendance à la baisse, en partie en raison de la réduction de l’utilisation des foyers et poêles à bois conventionnels et de leur remplacement par des foyers encastrables, chaudières à bois et poêles à bois qui émettent moins et ont un meilleur rendement de combustion. De 2013 à 2022, les émissions des sources industrielles (la catégorie « Industrie » dans la figure 2.2) ont augmenté de 0,5 kt, soit de 19 %, en grande partie en raison de l’augmentation dans le secteur minier, tandis que les émissions d’autres sources ont légèrement diminué.

Figure 2-2 : Tendances des émissions de carbone noir du Canada (2013-2022), d’après le Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada 2024Note de bas de page 6

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Tendances des émissions de carbone noir du Canada (2013-2022), d’après le Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada 2024
(kilotonnes de carbone noir par an)
Secteur/année 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Hors route15,614,314,613,714,414,012,810,710,29,6
Autres sources de combustion fixes9,19,18,78,38,48,88,78,07,68,0
Industrie2,52,52,32,22,32,32,42,62,73,0
Transport sur route7,36,75,54,33,83,73,32,93,02,8
Émissions fugitives1,41,71,51,21,21,21,21,21,31,3
Expédition0,70,60,60,60,60,60,70,50,60,7
Aviation0,20,20,20,20,20,20,20,10,20,2
Électricité publique0,20,20,20,20,20,20,20,20,20,2
Total37353431313130262626

Les émissions de carbone noir du Canada devraient continuer de diminuer jusqu’en 2035 (figure 2-3, tableau A1-2), et la baisse devrait être de 38 % (14 kt) par rapport aux émissions de 2013 en 2025 selon le dernier scénario de projection. Le Canada est donc en bonne voie de faire sa part pour atteindre l’objectif collectif des États de l’Arctique de réduire les émissions de carbone noir de 25 à 33 % par rapport aux niveaux de 2013 d’ici 2025.

Ces projections d’émissions représentent les émissions prévues de carbone noir dans le contexte des politiques et des mesures en place en août 2023. Selon ce scénario, les émissions de carbone noir devraient diminuer de 49 % (18 kt) d’ici 2035 par rapport aux émissions de 2013, pour un total de 19 kt émises en 2035. Cette baisse prévue peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’adoption généralisée de technologies plus efficaces de lutte contre la pollution et la mise en œuvre de normes d’émission strictes (qui se traduiraient par une baisse projetée des émissions des sources « hors route » et « transport sur route »). En outre, l’électrification des appareils de chauffage résidentiel devrait également jouer un rôle considérable dans la réduction des émissions de carbone noir (qui se traduirait par une baisse projetée des émissions des « autres sources de combustion fixes »).

Figure 2-3 : Projections des émissions de carbone noir du Canada (2025-2035), d’après le rapport Projections des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques – 2023, avec les émissions historiques comme référenceNote de bas de page 7, Note de bas de page 8

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Projections des émissions de carbone noir du Canada (2025-2035), d’après le rapport Projections des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques – 2023, avec les émissions historiques comme référence
(kilotonnes par an)
Secteur/année 2013 2015 2017 2019 2021 2025 2030 2035
Hors route15,714,714,513,210,99,28,18,0
Autres sources de combustion fixes9,18,78,38,77,76,55,24,3
Industrie2,32,22,22,22,21,91,71,7
Transport sur route7,35,53,83,33,02,92,92,9
Émissions fugitives1,51,61,31,21,41,41,41,4
Expédition0,70,60,60,70,60,60,60,6
Aviation0,20,20,20,20,20,20,20,3

Remarque importante sur les tendances et les projections en matière d’émissions

Le Canada produit son inventaire des estimations d’émissions de méthane annuellement. Ces estimations font l’objet d’améliorations continues au fur et à mesure que des données à jour deviennent disponibles et que les méthodes d’estimation sont améliorées. Les émissions historiques présentées ici sont tirées de l’inventaire de 2024.

Le Canada produit également chaque année des projections des émissions, en se basant sur le dernier inventaire disponible. Le présent rapport contient les dernières projections disponibles, établies à partir de l’inventaire de 2023, qui était alors le dernier inventaire disponibleNote de bas de page 9.

3. Émissions de méthane et leurs projections

Le Canada présente son inventaire national émissions anthropiques de méthane et d’autres gaz à effet de serre (GES) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) chaque année. Cette présentation comprend le Rapport d'inventaire nationale uniformisé de présentation de rapports (CUPR) publiés sur le site Web de la CNUCC. Les données sont également disponibles sur le Portail de données ouvertes du Canada.

Le Canada publie chaque année des projections des émissions de gaz à effet de serre, qui tiennent compte des politiques et des mesures existantes. Les projections des émissions de méthane les plus récentes sont publiées dans le rapport Projections des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques au Canada 2023, et les données sont disponibles sur le Portail de données ouvertes du Canada.

3.1 Résumé des émissions actuelles de méthane et de leurs projections

On estime qu’en 2022, 4 200 kt de méthane ont été émises par des sources anthropiques au Canada, ce qui représente 17 % (117 Mt d’éq. CO2) des émissions totales de gaz à effet de serre du Canada (voir la figure 3‑1 et le tableau A2-1)Note de bas de page 10. La plus importante catégorie de sources est le secteur de l’énergieNote de bas de page 11, qui a émis 2 282 kt, soit 55 % des émissions totales de méthane, dont une grande partie est constituée des émissions de ventilation et de torchage dans l’industrie pétrolière et gazière (1 397 kt, ou 33 %). Dans le secteur de l’agriculture, la fermentation entérique du bétail est une importante source d’émissions de méthane, représentant 23 % (967 kt) des émissions de méthane du Canada en 2022, tandis que la gestion du fumier en représente 4 % (155 kt). Les sites d’enfouissement sont responsables de la majeure partie des émissions de méthane du secteur des déchets (696 kt, soit 17 %). Les secteurs de l’industrie, de l’affectation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie représentaient moins de 1 % des émissions de méthane du Canada en 2022.

Figure 3-1 : Émissions de méthane du Canada en 2022 par les principaux secteurs émetteurs, d’après le Rapport d’inventaire national de 2024 Note de bas de page 12, Note de bas de page 13, Note de bas de page 14

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Le cercle intérieur représente les émissions des secteurs définis par la CNUCC, tandis que le cercle extérieur montre les principaux sous‑secteurs. 

Émissions de méthane du Canada en 2022 par les principaux secteurs émetteurs, d’après le Rapport d’inventaire national de 2024
Secteur Sous-secteur
Énergie 55 % Évacuation et torchage dans le secteur pétrolier et gazier 33 %
Émissions fugitives du secteur pétrolier et gazier 14 %
Énergie - Autres 7 %
Agriculture 27 % Fermentation entérique 23 %
Agriculture – Autres 4 %
Déchets 17 % Sites d’enfouissement 17 %
Déchets – Autres 2 %

De 2005 à 2022, les émissions estimées de méthane du Canada ont diminué de 1 200 kt, soit 22 %. Cette tendance est principalement due à la diminution des émissions du secteur pétrolier et gazier (baisse de 847 kt) et du bétail (baisse de 265 kt) (figure 3‑2, tableau A2-1). La baisse de 352 kt des émissions du secteur pétrolier et gazier de 2019 à 2020 s’est produite à la suite de l’entrée en vigueur de la réglementation fédérale visant à réduire les émissions de méthane de l’industrie pétrolière et gazière en amont est entrée en vigueur (le 1er janvier 2020), et de réglementations provinciales équivalentes en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Figure 3-2 : Tendances des émissions de méthane du Canada, 2005-2022, d’après le Rapport d’inventaire national de 2024 Note de bas de page 15, Note de bas de page 16

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Tendances des émissions de méthane du Canada, 2005-2022, d’après le Rapport d’inventaire national de 2024
(kilotonnes de methane)
Secteur/année Énergie Agriculture Déchets Total
2005315813908145362
2006325913548195432
2007319013077975294
2008316612717995236
2009298712007614948
2010307911557454979
2011313611307465011
2012324211317495122
2013325511327615146
2014332811167655209
2015318911107665065
2016287011227904782
2017290111277834811
2018287311357784786
2019274411337804658
2020237611317614268
2021236411367644263
2022228211247714177

Les projections d’émissions de méthane ont été modélisées pour refléter l’incidence attendue des politiques et des mesures en place en août 2023. Un autre cas de modélisation présenté ici (projections « Mesures supplémentaires ») tiennent compte des politiques et mesures qui ont été annoncées, mais qui ne sont pas encore complètement mises en œuvre. En tenant compte des politiques et mesures existantes en août 2023 seulement, on estime qu’en 2030 les émissions diminueront de 17 % (711 kt) par rapport aux émissions de 2019, en grande partie en raison de réductions dans le secteur pétrolier et gazier (figure 3‑3, tableau A2-2).

Le Canada est en bonne voie de faire sa part pour atteindre l’objectif collectif de l’Engagement mondial sur le méthane, qui consiste à réduire les émissions mondiales de méthane d’au moins 30 % par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030. Si l’on tient compte de toutes les politiques et mesures prévues, comme le projet de Règlement sur la réduction des rejets de méthane (secteur des déchets) publié dans la Partie I de la Gazette du Canada le 28 juin 2024 et le projet de Règlement modifiant le Règlement sur la réduction des rejets de méthane et de certains composés organiques volatils (secteur du pétrole et du gaz en amont) publié dans la Partie I de la Gazette du Canada le 16 décembre 2023, les émissions devraient diminuer de plus de 37 % (1 372 kt) d’ici 2030 par rapport aux émissions de 2020.

Figure 3-3 : Projections des émissions de méthane du Canada (2025-2035) et émissions historiques tirées du Rapport d’inventaire national de 2023Note de bas de page 17, Note de bas de page 18

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Le graphique montre les projections de référence et les projections « avec mesures supplémentaires » tenant compte des politiques supplémentaires qui ont été annoncées, mais qui ne sont pas encore complètement mises en œuvre (kilotonnes de méthane).

 

Projections des émissions de méthane du Canada (2025-2035) et émissions historiques tirées du Rapport d’inventaire national de 2023
Année/Secteur Agriculture Énergie Déchets Total
2013113225367874455
2015111025017824393
2017112722487824157
2019113321457714049
2021113517127683615
2025 (Référence)111016117393460
2025 (Mesures supplémentaires)110416066243334
2030 (Référence)108415547003338
2030 (Mesures supplémentaires)10737854172275
2035 (Référence)108515767053366

4. Stratégies et plans d’action nationaux

4.1 Plan climatique du Canada

Le Canada s’est engagé à atteindre sa cible revue à la hausse au titre de l’Accord de Paris, qui consiste à réduire les émissions de GES de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité établit un processus juridiquement contraignant visant à fixer des objectifs nationaux quinquennaux de réduction des émissions et à élaborer des plans crédibles et fondés sur des données scientifiques pour atteindre chaque objectif. En mars 2022, le Canada a publié son premier Plan de réduction des émissions pour 2030, ce qui répond à une exigence de la Loi. Les objectifs nationaux ultérieurs de réduction des émissions seront fixés pour 2035, 2040 et 2045, dix ans à l’avance. Chaque objectif devra être assorti d’un plan de réduction des émissions pour y parvenir.

Le Règlement sur les combustibles propres fixera des exigences de réduction de l’intensité en carbone des combustibles fossiles liquides (c.-à-d. l’essence et le diesel) sur la base du cycle de vie. L’effet prévu du règlement sur les émissions de carbone noir et de méthane varie selon les secteurs. Par exemple, le règlement devrait inciter l’industrie pétrolière et gazière à capter et à utiliser les émissions de dioxyde de carbone et de méthane au-delà de ce que prévoient les règlements provinciaux et fédéraux. En outre, le règlement réduira l’intensité en carbone de l’essence et du diesel en augmentant les mélanges avec des carburants à faible teneur en carbone comme l’éthanol et le biodiesel et en adoptant des technologies de pointe pour les véhicules, comme les véhicules électriques. Les autres mesures qui seraient reconnues en vertu du règlement comprennent le captage du méthane des sites d’enfouissement et sa conversion en combustible à faible intensité en carbone.

Le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone a été renouvelé à hauteur de 2,2 milliards de dollars afin de donner aux collectivités les moyens d’agir en faveur du climat. Ce financement comprend un nouveau Fonds de leadership autochtone (180 millions de dollars) et un investissement de 25 millions de dollars dans des initiatives stratégiques régionales qui favoriseront la prospérité économique et la création d’emplois durables dans une économie carboneutre. Le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone a soutenu avec succès le lancement de plusieurs projets visant à réduire les émissions de méthane.

En outre, une tarification de la pollution par le carbone à l’échelle de l’économie est en place au Canada grâce à un ensemble de systèmes de tarification du carbone fédéraux, provinciaux et territoriaux. Ces systèmes sont harmonisés avec des exigences nationales minimales communes en matière de rigueur (« modèle fédéral »), notamment un prix minimum du carbone (pour les systèmes de tarification directe) de 80 $ par tonne d’équivalent CO2 (2024), qui augmentera de 15 $ par an pour atteindre 170 $ par tonne en 2030.

4.2 Stratégie canadienne sur le méthane

Pour soutenir les engagements de réduction du méthane, y compris l’Engagement mondial sur le méthane, le Canada a publié en septembre 2022 Plus vite et plus loin : la Stratégie canadienne sur le méthane, qui vise à réduire les émissions de méthane dans l’ensemble de l’économie canadienne. Cette stratégie pangouvernementale décrit les différentes approches adoptées par le Canada pour lutter contre les émissions de méthane provenant des secteurs du pétrole et du gaz, de l’agriculture et des déchets, en s’appuyant sur les exigences réglementaires et programmes existants pour soutenir les réductions d’émissions. Grâce à des mesures nationales, le Canada peut catalyser des mesures similaires dans le monde entier pour réduire les émissions globales de méthane, tout en collaborant à divers forums internationaux pour encourager d’autres pays à prendre des mesures et à mettre en commun nos avancées en matière de technologies propres.

4.3 Stratégie de lutte contre les polluants climatiques de courte durée de vie du Canada

En 2017, Environnement et Changement climatique Canada a publié la Stratégie de lutte contre les polluants climatiques de courte durée de vie (PCCDV) (PDF). La stratégie a été élaborée pour orienter les mesures futures visant à réduire les PCCDV, notamment le carbone noir, le méthane, l’ozone troposphérique et les hydrofluorocarbures. Elle adopte une approche holistique pour traiter les PCCDV au moyen de 48 engagements pris dans le cadre de cinq piliers pour des mesures améliorées : 1) les mesures d’atténuation nationales; 2) les connaissances scientifiques et les communications; 3) la mobilisation internationale; 4) la coordination des activités d’ECCC et pangouvernementales; 5) la collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et d’autres partenaires. L’objectif de la stratégie est de réduire toutes les principales sources d’émissions de PCCDV tout en assurant une approche coordonnée à l’échelle du gouvernement du Canada pour s’attaquer aux PCCDV.

5. Faits saillants des pratiques exemplaires et des leçons tirées

5.1 Carbone noir : Réussites

5.1.1 Règlement réduisant les émissions des moteurs diesel hors route

Les normes réglementaires pour les nouveaux moteurs diesel hors route et les gros moteurs à allumage commandé sont décrites dans le Règlement sur les émissions des moteurs hors route à allumage par compression (mobiles et fixes) et des gros moteurs hors route à allumage commandé. Ce règlement établit des normes d’émissions fondées sur le rendement pour les polluants atmosphériques provenant des nouveaux moteurs diesel mobiles hors route, des moteurs diesel fixes et des gros moteurs à allumage commandé fabriqués le 4 juin 2021 ou après. Le règlement limite les émissions de particules, d’oxydes d’azote, d’hydrocarbures et de monoxyde de carbone. Les émissions de particules, dont une part importante est constituée de carbone noir, devraient diminuer de 900 tonnes au cours de la période 2021‑2035. Les projections indiquent que les émissions de carbone noir provenant du secteur hors route devraient diminuer de 25 % entre 2020 et 2035, en grande partie grâce à ce règlement.

5.1.2 Véhicules zéro émission éliminant le carbone noir sur route

Dans son Plan de réduction des émissions pour 2030, le Canada a fixé l’objectif que tous les nouveaux véhicules légers (voitures et camions à passagers) soient des véhicules zéro émission (VZE) d’ici 2035, et il offre des incitatifs à la population canadienne pour soutenir la transition vers le VZE. Le Règlement modifiant le Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des automobiles à passagers et des camions légers a été publié en décembre 2023; il exige que tous les nouveaux véhicules légers mis en vente au Canada soient des VZE d’ici 2035 et fixe des cibles provisoires de 20 % d’ici 2026 et 60 % d’ici 2030.

Le programme Incitatifs pour les véhicules zéro émission (iVZE), lancé en 2019, offre des incitatifs pouvant aller jusqu’à 5 000 $ pour l’achat ou la location de VZE admissibles. Il existe également plusieurs programmes d’incitatif lancés par les provinces et territoires canadiens. Le Canada investit également dans son industrie du camionnage commercial en accordant 199,6 millions de dollars pour l’amélioration des gros camions et 33,8 millions de dollars pour des projets de démonstration de camionnage à l’hydrogène visant à éliminer les obstacles à la commercialisation du camionnage à émissions nulles sur de longues distances. Ces mesures viennent s’ajouter aux réductions de carbone noir qui continuent d’être obtenues grâce à la réglementation stricte des émissions et aux normes sur les carburants que le gouvernement du Canada a déjà mises en place.

L’ensemble de ces mesures a contribué à transformer le parc automobile du Canada : de 2013 à 2021, le nombre d’immatriculations de nouveaux véhicules diesel a baissé de 11 %, tandis que le nombre de nouveaux véhicules électriques ou hybrides a augmenté de près de 700 %Note de bas de page 19. Au cours de la même période, les émissions nationales de carbone noir provenant du transport sur route ont baissé d’environ 59 % (soit une diminution de 4,3 kt). D’autres réductions des émissions de carbone noir sont prévues à mesure que l’électrification du parc automobile se poursuit. Par exemple, le règlement sur les VZE mentionné plus haut devrait réduire les émissions de PM2,5 (dont une partie est constituée de carbone noir) des véhicules légers de 10 % d’ici 2035 et de 36 % d’ici 2050Note de bas de page 20.

5.1.3 Réduction de la dépendance au diesel pour la production d’électricité

Le Canada compte plus de 200 collectivités et sites industriels (p. ex. mines) éloignés (ou hors réseau) qui dépendent de mini‑réseaux d’électricité produite au diesel pour répondre à leurs besoins énergétiques. On estime qu’environ 680 millions de litres de carburant diesel continuent d’être utilisés chaque année pour le chauffage et la production d’électricitéNote de bas de page 21. Canada prend des mesures pour réduire la dépendance des collectivités éloignées à l’égard du diesel en encourageant et en soutenant leur transition vers des technologies énergétiques plus durables et plus propres. Par exemple, il soutient plus de 180 projets d’énergie renouvelable et de renforcement des capacités grâce à trois programmes principaux dans le cadre de l’initiative Wah-ila-toos : le programme Énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées, l’Initiative autochtone pour réduire la dépendance au diesel et le Programme ARDEC Nord. Des progrès ont été réalisés : de 2015 à 2020, le nombre de projets d’énergie renouvelable dans les collectivités éloignées a presque doublé et la consommation de diesel a été réduite de plus de 12 millions de litres par année.

5.2 Carbone noir : Travaux en cours et aspects à approfondir

5.2.1 Prévention et atténuation des feux de forêt

Le Canada connaît des saisons des feux de forêt plus longues et plus intenses. Depuis les années 1970, la superficie brûlée chaque année par les feux de forêt a plus que doublé, et cette superficie devrait encore doubler d’ici 2100Note de bas de page 22. Les incendies de forêt libèrent de grandes quantités de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, notamment du carbone noir, qui peuvent être transportés vers les régions arctiques où ils accentuent le réchauffement et la fonte des glaces.

Comme les feux de forêt ne sont pas considérés comme des sources d’émissions anthropiques, leurs émissions de carbone noir ne sont pas ne sont pas incluses dans l’objectif collectif du Conseil de l’Arctique en matière de carbone noir, ni dans l’inventaire du Canada. Or, les mesures visant les feux de forêt sont importantes pour atténuer les impacts de la fumée qu’ils produisent sur la santé humaine et environnementale, ainsi que sur le climat.

La prévision des épisodes de fumée joue un rôle essentiel pour réduire les effets sur la santé de l’exposition à la fumée des feux de forêt au Canada. Le Canada utilise ces prévisions pour prévoir les impacts de la fumée des feux sur la qualité de l’air et publier des bulletins spéciaux sur la qualité de l’air pour alerter le public aux risques liés à la fumée. Dans le cadre de la mission GardeFeu, un nouvel instrument satellitaire dont le lancement est prévu en 2029, améliorera davantage la capacité du Canada à gérer les feux de forêt.

Le gouvernement du Canada encourage la recherche scientifique sur les feux de forêt. Le Service canadien des forêts (SCF), qui fait partie de Ressources naturelles Canada, mène des recherches sur les feux depuis des décennies et est la plus grande institution scientifique dans ce domaine. Le SCF collabore avec des partenaires dans l’ensemble pays afin d’accroître les connaissances sur les incendies de forêt et d’améliorer la capacité des autorités à prévoir et à gérer les risques et avantages. Les initiatives stratégiques visant à renforcer la gestion des feux de forêt au Canada ont contribué à modifier la manière dont le gouvernement aborde la question. Par exemple, le Plan directeur pour une science des feux de forêt au Canada (2019-2029) a identifié les priorités et les besoins en matière de science des feux de forêt. En outre, l’année dernière, le gouvernement du Canada a lancé sa Stratégie nationale d’adaptation établissant une cadre de réduction stratégique des risques liés aux changements climatiques. Une des priorités de la stratégie, l’Initiative pour un avenir résilient face aux incendies de forêt prévoit un financement de 285 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer la prévention et l’atténuation dans les collectivités, soutenir l’innovation en matière de connaissances et de recherche sur les feux de forêt et créer un centre d’excellence pour l’innovation et la résilience en matière de feux de forêt.

La prévention des feux de forêt est le moyen le plus direct d’atténuer leurs émissions de dioxyde de carbone. Le Conseil canadien des ministres des forêts (CCMF), un organisme de coopération composé de ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux, a publié la Stratégie canadienne de prévention et d’atténuation des feux de forêt le 5 juin 2024. Voici les quatre objectifs de cette stratégie : 1) améliorer la collaboration et la coordination de l’ensemble de la société, 2) renforcer les partenariats avec les Premières nations, les Métis et les Inuits, 3) accroître les connaissances et la compréhension et 4) augmenter les investissements dans la prévention et l’atténuation. Cette nouvelle approche axée sur l’ensemble de la société met l’accent sur l’importance de la prévention et de l’atténuation à tous les niveaux du gouvernement et de la société et accroîtra la résilience des collectivités et des infrastructures partout au Canada, notamment dans l’Arctique, face à la menace et à l’impact des feux de friches.

5.2.2 Réduction des émissions de la combustion résidentielle de bois de chauffage

En 2022, la combustion résidentielle de bois de chauffage a représenté 27 % des émissions de carbone noir du Canada. Les émissions de la combustion résidentielle de bois de chauffage nécessitent généralement une approche sur plusieurs fronts : fixer des limites réglementaires aux émissions des nouveaux appareils de chauffage au bois, encourager l’élimination progressive des anciens appareils plus polluants et encourager l’utilisation et l’entretien adéquats des poêles existants afin de limiter leurs émissions.

Bien qu’il n’existe actuellement aucune réglementation fédérale concernant les émissions des appareils de chauffage au bois résidentiels, cinq provinces et certaines municipalités ont adopté des règlements à cet égardNote de bas de page 23. La plupart des règlements ne s’appliquent qu’aux nouveaux poêles, et pratiquement tous les appareils de chauffage au bois modernes en vente au Canada sont conformes aux normes d’émission de l’Association canadienne de normalisationNote de bas de page 24. Des mesures incitatives sont souvent nécessaires pour encourager les propriétaires à remplacer les vieux appareils à fortes émissions par des appareils modernes plus propres. Des programmes de remplacement des vieux poêles à bois ou de remise à l’achat de certains nouveaux appareils sont offerts dans de nombreuses régions du CanadaNote de bas de page 25. La Stratégie de lutte contre les polluants climatiques de courte durée de vie propose que le gouvernement fédéral étudie d’autres façons de réduire les émissions de fumée de bois. 

5.2.3 Désignation d’une zone de contrôle des émissions dans l’Arctique canadien

Le trafic maritime dans l’Arctique canadien a augmenté d’environ 70 % de 2010 à 2019, et la consommation connexe de carburant a plus que doublé. En novembre 2023, le Canada a présenté à l’Organisation maritime internationale (OMI) une proposition visant à désigner une zone de contrôle des émissions (ZCE) dans les eaux arctiques de compétence canadienne afin de limiter les émissions des navires dans la région. Dans cette ZCE proposée, les navires seraient tenus d’utiliser des moteurs et carburants moins polluants afin de réduire les émissions d’oxydes de soufre, d’oxydes d’azote et de particules. L’utilisation de carburants plus propres permettrait également de réduire les émissions de carbone noir produites par les navires dans l’Arctique canadien.

La proposition a été approuvée par le Comité de protection du milieu marin (CPMM) de l’OMI en mars 2024 et adoptée lors de la réunion suivante du CPMM en octobre 2024. Le Canada peut maintenant commencer à élaborer des règlements pour soutenir la mise en œuvre de la ZCE.

5.3 Méthane : Réussites

5.3.1 Réductions des émissions dans le secteur pétrolier et gazier

Le secteur pétrolier et gazier est le secteur produisant le plus d’émissions de méthane au Canada, mais ses émissions présentent une tendance à la baisse. Publié en 2028 par le gouvernement fédéral, le Règlement sur la réduction des rejets de méthane et de certains composés organiques volatils (secteur du pétrole et du gaz en amont) couvre les principales sources d’émissions fugitives et d’évacuation dans le secteur du pétrole et du gaz en amont. Le règlement est entré en vigueur le 1er janvier 2020 et comprend des exigences concernant : 1) la mise en œuvre d’un programme de détection et de réparation des fuites d’émissions fugitives de gaz naturel provenant de l’équipement; 2) la mesure des émissions des compresseurs et la prise de mesures correctives lorsque les émissions dépassent la limite applicable; 3) la tolérance zéro à l’égard de l’évacuation et la conservation du gaz naturel provenant des puits utilisés pour la fracturation hydraulique. De 2019 (l’année précédant l’entrée en vigueur du règlement) à 2022, les émissions d’évacuation du secteur pétrolier et gazier ont diminué de 19 %. D’autres programmes d’investissement fédéraux comme le Fonds pour la réduction des émissions et une série de règlements provinciauxNote de bas de page 26 ont également contribué à la réduction des émissions. On s’attend aussi à ce que le récent règlement visant les émissions de COV provenant du stockage et du chargement de liquides pétroliers volatils entraine une modeste réduction des émissions de méthane. Selon l’Examen du règlement canadien sur le méthane dans le secteur du pétrole et du gaz en amont, le Canada est en bonne voie d’atteindre son objectif de réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier de 40‑45 % par rapport aux niveaux de 2012 d’ici 2025.

Figure 5-3.1 : Émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier

Voir la description détaillée ci-dessous
Description longue

Le cible du Canada, fixé en 2016, est de réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2012 d’ici 2025.

 

Émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier
Année Pourcentage de réduction par rapport à 2012
20130 %
20143 %
2015-2 %
2016-12 %
2017-11 %
2018-12 %
2019-16 %
2020-28 %
2021-28 %
2022-31 %

Lors de la COP26, dans le cadre de son annonce de soutien à l’Engagement mondial sur le méthane, le Canada s’est fixé comme nouvel objectif plus ambitieux de réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier d’au moins 75 % par rapport aux niveaux de 2012 d’ici 2030. Pour soutenir cet objectif, le Canada a publié en décembre 2023 un projet de règlement visant à élargir la portée du règlement existant sur le méthane pour le secteur du pétrole et du gaz en amont en instaurant des normes d’émissions et des pratiques de travail exemplaires.

5.3.2 Innovation en mesure et en atténuation des émissions de méthane

Comme mentionné plus haut, le Canada a été l’un des premiers pays à instaurer une réglementation nationale des émissions de méthane pour le secteur pétrolier et gazier en 2018. Cette réglementation a entrainé au Canada un essor de l’innovation et de la création d’emplois dans les domaines de la mesure et de l’atténuation des émissions. Plus de 170 entreprises canadiennes proposent aujourd’hui des solutions de gestion des émissions de méthane aux acteurs de la chaîne de production pétrolière et gazière. Les retombées économiques augmentent : selon un récent sondage auprès de ces entreprises, 80 % des répondants s’attendaient à accroître leur personnel en raison de la réglementation des émissions de méthaneNote de bas de page 27. Le Canada soutient ces innovations en finançant des projets d’atténuation du méthane comme le Fonds pour une économie à faibles émissions de carboneNote de bas de page 28, le Réseau canadien d’innovation pour la réduction des émissionsNote de bas de page 29 et le Clean Resource Innovation NetworkNote de bas de page 30.

Le Canada s’intéresse à la détection par satellite des panaches de méthane, car de plus en plus de satellites qui mesure le méthane sont orbites. Le Canada continue ainsi d’évaluer la qualité des données et les applications possibles de ces ensembles de données satellitaires. De plus, en 2021, le Canada a investi 20 millions de dollars dans GHGSat, une entreprise canadienne qui déploie des satellites de mesure des gaz à effet de serre, afin qu’elle agrandisse sa flotte de satellites de haute technologie.

Les scientifiques du gouvernement canadien et des universitaires de premier plan soutenus par le gouvernement mettent également au point des techniques de surveillance innovantes pour mieux quantifier et comprendre les émissions de méthane provenant des sites d’enfouissement et du secteur pétrolier et gazier. Ces progrès dans la surveillance du méthane sont nécessaires pour combler les écarts entre les émissions de GES mesurées et les émissions déclarées, et pour aider le Canada à suivre les progrès accomplis à l’égard des engagements climatiques. Le Canada a fait de bons progrès dans l’utilisation de mesures atmosphériques pour son inventaire des émissions, p. ex. dans le Rapport d’inventaire national de 2024, les émissions de méthane de l’industrie pétrolière et gazière en amont sont corrigées en fonction des mesures.

Pour encourager davantage l’innovation, le Canada a annoncé un investissement de 30 millions de dollars pour établir le Centre d’excellence sur le méthane afin d’améliorer la précision, la compréhension, la déclaration et l’atténuation des émissions de méthane. Le Centre a démarré en 2024 par un appel à propositions de projets de mesure et d’atténuation des émissions. Ces travaux permettront d’accélérer la mesure et l’atténuation du méthane en renforçant les recherches menées par le gouvernement, en finançant des innovateurs canadiens et en reliant les spécialistes canadiens pour qu’ils échangent leurs connaissances et leur expertise.

5.3.3 Leadership international du Canada sur le méthane

Le Canada adopte une approche multidimensionnelle de l’engagement international sur le méthane, en mettant l’accent sur le climat, la qualité de l’air et les objectifs économiques. En collaborant avec les partenaires internationaux, le gouvernement du Canada continuera à faire preuve de leadership en soutenant des réductions mondiales rentables et en encourageant l’action mondiale.

Le Canada a été l’un des premiers pays à souscrire à l’Engagement mondial sur le méthane, dont il est actuellement l’un des six champions. À ce titre, le Canada plaide en faveur d’un financement climatique ciblant les émissions de méthane et favorisant les réductions nationales de ces émissions dans les secteurs du pétrole et du gaz et des déchets, ainsi que les mesures sur le méthane pour soutenir les objectifs mondiaux en matière de qualité de l’air.

Le Canada fait également partie de l’Initiative mondiale sur le méthane (IMM) (PDF) (en anglais seulement), un partenariat international volontaire public-privé visant à réduire les obstacles à la récupération et à l’utilisation du méthane. Le Canada siège au comité directeur de l’IMM, dont il a déjà assuré la coprésidence, puis la présidence entre 2016 et 2023. Le Canada est actuellement président du sous‑comité de l’IMM sur le pétrole et le gaz et coprésident du sous‑comité de l’IMM sur les biogaz, et il participe en tant que délégué au sous-comité sur les mines de charbon. Depuis 2004, le soutien de l’IMM a permis aux pays partenaires de lancer des centaines de projets de récupération et d’utilisation du méthane et d’ainsi réduire de 650 MTM éq. CO2Note de bas de page 31  les émissions de méthane.

Le Canada a été l’un des partenaires fondateurs de la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAP), qui a été créée pour soutenir l’action collective de plus de 70 pays sur les polluants climatiques de courte durée de vie, notamment le méthane et le carbone noir. Le Canada est actuellement membre de son conseil d’administration, qu’il a coprésidé pendant plusieurs années. Depuis la création de la CCAP en 2012, le Canada a versé un total de 33 millions de dollars au fonds en fiducie de la CCAP, se classant ainsi parmi les principaux donateurs de la Coalition.

Le leadership international du Canada en matière de méthane comprend un soutien direct aux réductions mondiales de méthane par le financement de projets. Par exemple, le Canada a financé à 100 % le programme pilote « Recíclo Orgánicos » au Chili de 2017 à 2022, lequel a soutenu 22 projets de gestion des déchets et devrait permettre de réduire les émissions de 9,5 MTM éq. CO2 d’ici 2040. Fort de ce succès, le Canada a récemment annoncé l’octroi de 7,5 millions de dollars pour étendre le programme à six petits États insulaires, soit quatre dans les Caraïbes et deux dans le Pacifique. Le Canada fournit également 2 millions de dollars pour soutenir des projets d’atténuation du méthane en Côte d’Ivoire, en Équateur, en Inde, au Nigeria et en Serbie.  En outre, le Canada siège au comité de mise en œuvre de l’Observatoire international des émissions de méthane (OIEM), qui relève du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). L’OIEM fournit des données ouvertes, fiables et exploitables pour soutenir la réduction des émissions de méthane.

5.4 Méthane : Travaux en cours et aspects à approfondir

5.4.1 Soutien de la mise en œuvre du règlement sur le méthane des sites d’enfouissement

Le Canada a publié un projet de règlement visant à réduire de moitié les émissions de méthane des sites d’enfouissement d’ici 2030. Ce projet de règlement, qui devrait être finalisé en 2025, imposera des limites sur la concentration de méthane en surface et l’évacuation de méthane et exigera la destruction du méthane récupéré, une surveillance régulière et la réparation des fuites. Comme on s’attend à ce que de nombreux sites d’enfouissement dépassent les seuils de production de méthane proposés, le soutien aux technologies et procédés permettant de réduire les émissions de méthane et de détecter les fuites sera essentiel à la mise en œuvre du règlement

Le Canada offre du financement pour des projets de réduction du méthane des sites d’enfouissement et de valorisation énergétique des déchets dans le cadre du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone, du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada, de la Banque de l’infrastructure du Canada et du programme de financement de la valorisation énergétique des déchets organiques de la Fédération canadienne des municipalités. Les projets du secteur des déchets peuvent également être financés par la création de crédits compensatoires pour la récupération et la destruction de méthane des sites d’enfouissement et la production de biogaz. On s’attend à ce que la demande de crédits compensatoires augmente pour soutenir les objectifs fixés dans le Règlement sur les carburants propres et le Règlement sur l’électricité propre, ainsi que les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre du secteur pétrolier et gazier. 

5.4.2 Réduction des déchets et détournement des matières organiques des sites d’enfouissement

Les déchets alimentaires représentent le pourcentage le plus important (23 %) des déchets solides municipaux éliminés au Canada (PDF). Dans le cadre du Conseil canadien des ministres de l’environnement, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont approuvé un objectif pancanadien visant à réduire les déchets éliminés par habitant de 30 % d’ici 2030 et de 50 % d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 2014. En ce qui concerne la perte et le gaspillage d’aliments, le gouvernement du Canada s’est engagé à contribuer à l’atteinte de l’objectif de développement durable 12.3 des Nations Unies, qui vise à « réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et réduire les pertes de produits alimentaires tout au long des chaînes de production et d’approvisionnement, y compris les pertes après récolte » d’ici 2030.

En 2019, le gouvernement du Canada a lancé la Politique alimentaire pour le Canada (PDF), une approche pangouvernementale pour des systèmes alimentaires plus résilients et durables au Canada. La politique met en évidence la réduction du gaspillage alimentaire comme l’un des domaines clés nécessitant une action à court et à moyen terme. Dans le cadre de cette politique, Agriculture et Agroalimentaire Canada a mis en œuvre Défi de réduction du gaspillage alimentaire de 20 millions de dollars pour soutenir les solutions novatrices qui peuvent aider à résoudre le problème de la perte et du gaspillage d’aliments dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Grâce à des volets d’innovation ciblés, le Défi a soutenu des innovateurs pour accélérer et faire progresser le déploiement de solutions diverses et à fort impact, et s’est achevé en mars 2024 par la sélection de quatre grands gagnants. Le Canada explorera d’autres possibilités pour continuer à réduire la perte et le gaspillage d’aliments et favoriser les systèmes alimentaires circulaires.

5.4.3 Solutions dans le secteur agricoles

Les émissions de méthane d’origine agricole au Canada sont restées relativement constantes au cours de la dernière décennie. Des trois principaux secteurs émetteurs de méthane au Canada, l’agriculture reste le seul à ne pas avoir d’objectif défini de réduction des émissions de méthane.

Il existe cependant des solutions technologiques prêtes à l’emploi ou des pratiques de gestion bénéfiques qui permettent de réduire considérablement les émissions de méthane entérique. En novembre 2023, le Canada a lancé le Défi de réduction du méthane agricole de 12 millions de dollars afin de promouvoir des pratiques, technologies et procédés peu coûteux et évolutifs visant à réduire les émissions de méthane produites par le bétail.

En outre, le gouvernement du Canada offre des programmes incitatifs et soutient des programmes à frais partagés conçus et mis en œuvre par les provinces et territoires pour l’adoption de technologies et de pratiques de gestion bénéfiques du bétail et du fumier afin d’offrir aux éleveurs de bovins et aux producteurs laitiers des options économiques et durables sur le plan environnemental pour réduire les émissions de méthane liées à l’élevage. Le Canada élabore également des protocoles de compensation carbone visant à réduire des émissions de méthane entérique des bovins engraissés  et a récemment approuvé l’utilisation du 3-NOP comme additif alimentaire réduire la formation de méthane entérique.

Le Plan stratégique pour la science d’Agriculture et Agroalimentaire Canada porte notamment sur l’élaboration de stratégies de gestion efficaces et de technologies propres pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant du bétail à chaque étape du système de production. Une stratégie d’agriculture durable est également en cours d’élaboration afin de définir l’orientation commune pour une action collective visant à améliorer le rendement environnemental du secteur à long terme, tout en soutenant les moyens de subsistance des agriculteurs et la vitalité commerciale à long terme du secteur. La stratégie s’appuiera sur les réussites passées et actuelles, en reconnaissant les mesures déjà prises par les producteurs pour atteindre les objectifs environnementaux tout en augmentant la production et en soutenant le rôle du Canada en tant que fournisseur mondial de denrées alimentaires.

6. Conclusion

La réduction des émissions de carbone noir et de méthane reste une priorité pour le Canada. Des mesures sont prises aux niveaux national et régional pour s’attaquer aux principales sources de ces polluants, et des politiques générales en matière de climat et de qualité de l’air devraient apporter des avantages supplémentaires. Le Canada continuera de collaborer avec ses partenaires, tant au niveau national qu’international, pour favoriser la réduction des émissions dans le monde entier.

Le Canada est heureux de soumettre ce rapport au Conseil de l’Arctique dans le cadre de ses engagements en vertu du Cadre d’action sur la réduction accrue des émissions de carbone noir et de méthane, et se réjouit de poursuivre la coopération au sein du Conseil de l’Arctique pour continuer à réduire les émissions de carbone noir et de méthane.

7. Annexes

Annexe 1 : Tableaux des émissions de carbone noir

Tableau A1-1 : Émissions historiques de carbone noir d’après le Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada 2024
Émissions exprimées en kilotonnes
Source 2013 2015 2017 2019 2021 Dernière année d’inventaire (2022)
A_Électricité publique0,20,20,20,20,20,2
B_Industrie2,52,32,32,42,73,0
C_Autres sources de combustion fixes9,18,78,48,77,68,0
D_Émissions fugitives1,41,51,21,21,31,3
E_Solvants0,00,00,00,00,00,0
F_Transport sur route7,35,53,83,33,02,8
G_Expédition0,70,60,60,70,60,7
H_Aviation0,20,20,20,20,20,2
I_Hors route15,614,614,412,810,29,6
J_Déchets0,00,00,00,00,00,0
L_Agriculture-autres0,00,00,00,00,00,0
Total général373431302626
Tableau A1-2 : Émissions projetées de carbone noir d’après le rapport Projections des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques au Canada 2023 et émissions historiques d’après le Rapport d’inventaire de carbone noir du Canada 2023*
Émissions exprimées en kilotonnes
Source 2013 2015 2017 2019 2021 2025 2030 2035
A_Électricité publique0,210,240,210,210,190,070,040,04
B_Industrie2,32,22,22,22,21,91,71,7
C_Autres sources de combustion fixes9,18,78,38,77,76,55,24,3
D_Émissions fugitives1,51,61,31,21,41,41,41,4
E_SolvantsNote de bas de page 32--------
F_Transport sur route7,35,53,83,33,02,92,92,9
G_Expédition0,70,60,60,70,60,60,60,6
H_Aviation0,20,20,20,20,20,20,20,3
I_Hors route15,714,714,513,210,99,28,18,0
J_Déchets0,00,00,00,00,00,00,00,0
L_Agriculture-autresNote de bas de page 32--------
Total général3734313026232019

*Remarque : Il n’est pas possible de comparer directement les émissions projetées (selon l’inventaire de 2023) et les émissions historiques de l’inventaire de 2024 dans le tableau A1‑1 en raison des modifications apportées aux méthodes et données d’activité utilisées pour l’inventaire de 2024. Les émissions historiques tirées des inventaires de 2023 sont présentées dans le tableau A1‑2 afin de fournir un contexte cohérent pour les projections, mais elles peuvent différer de celles présentées dans le tableau A1‑1.

Annexe 2 : Tableaux des émissions de méthane

Tableau A2-1 : Émissions historiques de méthane d’après le Rapport d’inventaire national du Canada 2024.
Émissions exprimées en kilotonnes
Source 2013 2015 2017 2019 2021 Dernière année d’inventaire (2022)
Énergie325431892901274423642282
Procédés industriels556555
Agriculture113211101127113311351124
Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie (ATCATF)323531242322
Déchets761766783780764771
Autres000000
Total518451054848468742914204
Total (sans ATCATF)515250704817466342684182
Tableau A2-2. Émissions projetées de méthane d’après le rapport Projections des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques au Canada 2023 (« scénario de référence ») et émissions historiques d’après le Rapport d’inventaire national du Canada 2023*
Émissions exprimées en kilotonnes
Source 2013 2015 2017 2019 2021 2025 2030 2035
Énergie25362501224821451712161115541576
Procédés industriels55655678
Agriculture11321110112711331135111010841085
Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie3234312322---
  Terres forestières#2021201311121211
Déchets787782782771768739700705
Autres00000000
Total44924433419440783642347833573385
Total (sans ATCATF)44604399416340553620346633453374

*Remarque : Il n’est pas possible de comparer directement les émissions projetées (selon l’inventaire de 2023) et les émissions historiques de l’inventaire de 2024 dans le tableau A2‑1 en raison des modifications apportées aux méthodes et données d’activité utilisées pour l’inventaire de 2024. Les émissions historiques tirées des inventaires de 2023 sont présentées dans le tableau A2‑2 afin de fournir un contexte cohérent pour les projections, mais elles peuvent différer de celles présentées dans le tableau A2‑1.

#Remarque : Le sous-secteur « Terres forestières », qui fait partie du secteur « Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie », est présenté séparément ici parce que les projections pour les autres sous-secteurs n’étaient pas disponibles.

Annexe 3 : Liste des mesures

Sources mobiles et fixes à moteur diesel

État des mesures prises par le Canada en réponse au rapport de 2001 résumant les progrès et les recommandations (2021 Summary of Progress and Recommendations) (en anglais seulement) du Groupe d’experts sur le carbone noir et le méthane du Conseil de l’arctique (mesures recommandées de 2021) en ce qui concerne la réduction des émissions des moteurs diesel :

Recommandation 1a : RRéduire les émissions des nouveaux véhicules et moteurs diesel par l’adoption et la mise en œuvre de normes de classe mondiale sur les émissions de particules fines dans les gaz d’échappement, et par la garantie d’un accès généralisé à des carburants à très faible teneur en soufre.

Mesures canadiennes :

Recommandation 1b: Réduire les émissions des anciens véhicules et moteurs diesel par l’adoption de politiques et de programmes ciblés.

Mesures canadiennes :

Recommandation 1c: Réduire les émissions de carbone noir en stimulant la transition vers des véhicules et des modes de transport alternatifs, et par des mesures portant sur l’efficacité énergétique.

Mesures canadiennes :

Recommandation 1d : Accélérer les efforts d’atténuation des émissions de carbone noir produites par le transport maritime international et mettre en œuvre des mesures d’atténuation des émissions de carbone noir produites par le transport maritime canadien.

Mesures canadiennes :

Recommandation 1e : Réduire les émissions des moteurs diesel stationnaires par l’adoption de politiques et de programmes ciblés, dont la transition vers de nouvelles technologies et l’amélioration de l’efficacité des moteurs.

Mesures canadiennes :

Pétrole et gaz

État des mesures recommandées de 2021 visant à réduire les émissions de la production de pétrole et de gaz.

Recommandation 2a : Adopter et mettre en œuvre des stratégies de réduction des émissions de méthane dans le secteur du pétrole et du gaz.

Mesures canadiennes :

Recommandation 2b : Favoriser l’adoption de pratiques exemplaires en matière de réduction du torchage de routine et d’amélioration du captage des gaz.

Mesures canadiennes :

Recommandation 2c : Inciter les entreprises à participer aux activités volontaires visant la réduction des émissions de méthane et de carbone noir, tant au pays que sur la scène internationale, notamment la mise en œuvre de stratégies de gestion du méthane.

Mesures canadiennes :

Recommandation 2d : Encourager l’adoption de mesures ciblées et rentables aux sites de production pétrolière et gazière super-émetteurs et aux autres sources importantes d’émissions de méthane, le cas échéant.

Mesures canadiennes :

Combustion résidentielle

État des mesures recommandées de 2021 visant à réduire les émissions de la combustion résidentielle.

Recommandation 3a : Réduire les émissions des nouveaux appareils à combustible solide en accélérant la mise en place de sources de chauffage plus propres et plus efficaces.

Mesures canadiennes :

Recommandation 3b : Réduire les émissions des anciens appareils à combustible solide en accélérant leur remplacement par de nouvelles sources de chauffage plus propres et plus efficaces.

Mesures canadiennes :

Recommandation 3c : Réduire les émissions par la promotion d’une meilleure efficacité énergétique des habitations, réduisant ainsi les besoins en chauffage, particulièrement dans les immeubles chauffés au mazout ou avec du combustible solide.

Mesures canadiennes :

Recommandation 3d : éduire les émissions provenant des appareils en encourageant l’usage et l’entretien adéquats des appareils, notamment en ce qui a trait à l’entreposage et au traitement du combustible, et en sensibilisant le grand public à l’incidence des pratiques de combustion sur les émissions.

Mesures canadiennes :

Déchets solides

État des mesures recommandées de 2021 visant à réduire les émissions du secteur des déchets solides.

Recommandation 4a : Éviter les émissions de méthane par la prévention du gaspillage alimentaire et de l’enfouissement des déchets organiques. Améliorer l’efficience des ressources là où c’est pertinent pour le contexte arctique, notamment l’adoption de nouvelles façons de réutiliser les matières organiques grâce à un meilleur tri des déchets, le compostage et la production de biogaz.

Mesures canadiennes :

Recommandation 4b : Adopter des règlements ou offrir des incitatifs pour le captage et le contrôle des gaz d’enfouissement.

Recommandation 4c : Promouvoir les pratiques exemplaires de gestion des déchets dans les collectivités éloignées et du Nord.

Mesures canadiennes :

Agriculture et élevage

État des mesures recommandées de 2021 visant à réduire les émissions produites par l’agriculture et l’élevage.

Recommandation 5a : Promouvoir des modes d’alimentation qui utilisent les connaissances traditionnelles des Autochtones, qui exploitent les chaînes alimentaires arctiques de manière durable et efficace, qui préservent les puits de carbone, et qui réduisent au minimum les émissions de méthane au cours du cycle de vie.

Mesures canadiennes :

Recommandation 5b : Promouvoir les travaux portant sur les possibilités de réduction des émissions de méthane provenant de la fermentation entérique en contexte arctique, en collaboration avec les organisations concernées.

Mesures canadiennes :

Recommandation 5c : Élaborer des politiques et pratiques agricoles visant à réduire le brûlage à ciel ouvert des déchets agricoles. Encourager la recherche et la réalisation de projets pilotes sur des solutions novatrices qui réduisent le besoin de recourir au brûlage à ciel ouvert.

Mesures canadiennes :

Gestion des feux de forêt

État des mesures recommandées de 2021 visant à réduire les émissions produites par les feux de forêt.

Recommandation 6a : Établir et maintenir des ententes internationales d’assistance mutuelle et d’échange de ressources avec les nations de l’Arctique qui possèdent une expérience spécialisée de gestion, de suppression et de suivi des feux dans les forêts boréales.

Mesures canadiennes :

Recommandation 6b : Élaborer des campagnes d’éducation du public propres à chaque région sur la prévention et la sécurité en matière de feux de forêt.

Mesures canadiennes :

Recommandation 6c : Concevoir et mettre en œuvre des pratiques d’aménagement forestier appropriées selon la région, dans le but de réduire les risques de feux graves.

Mesures canadiennes :

Recommandation 6d : Élaborer des modèles de prévision, fondés sur les connaissances scientifiques les plus à jour, qui pourront servir à l’étude des risques d’incendie sur des échelles de temps de l’ordre d’une journée à plusieurs décennies afin d’appuyer l’élaboration de stratégies de prévention et d’intervention en cas d’urgence.

Mesures canadiennes :

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2025-09-16