Choix des reconstitutions d’état-major

Une des décisions primordiales que le chef d’une reconstitution d’état-major doit prendre concerne le choix d’une campagne, d’une opération ou d’une bataille appropriée, ou encore d’un événement pertinent. Les reconstitutions peuvent avoir lieu à tout endroit où une action importante s’est produite, mais tous les thèmes ne s’y prêtent pas nécessairement. Le chef d’une reconstitution doit chercher à répondre aux questions suivantes afin de choisir judicieusement un thème approprié :

• Quel est le principal objectif d’apprentissage de la reconstitution d’état-major? Par exemple, si vous voulez que vos stagiaires comprennent les courbes d’apprentissage au combat, vous pourriez choisir le premier engagement d’une guerre ou d’une unité, ou encore une bataille particulièrement difficile qui s’est soldée par un échec. De même, vous pourriez opter pour un problème d’un genre particulier. Si vous examinez des opérations défensives, songez à choisir un problème s’étant posé dans le cadre d’une campagne, par exemple la défense de la côte ouest du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Vous pourriez aussi vous intéresser à un problème tactique tel que la défense d’un ensemble de terrains et de hauteurs clés pendant la bataille de Kapyong au cours de la guerre de Corée.
• Quels niveaux du commandement, du renseignement, des manœuvres, de la protection des forces ou de la logistique voulez-vous examiner? Les petits engagements ou les escarmouches offrent sans doute d’excellents contextes pour l’étude du commandement ou des manœuvres, mais les grandes opérations et campagnes se prêtent sans doute mieux aux études sur le renseignement ou la logistique. Assurez-vous que le thème choisi offre à vos stagiaires une substance suffisante qui leur permettra d’atteindre l’objectif d’apprentissage voulu.
• Sur quel type de terrain, de formation ou d’unité faites-vous porter votre examen? Si vous essayez d’intéresser vos stagiaires aux problèmes tactiques liés aux opérations d’un groupement tactique en Europe centrale, par exemple, vous n’étudierez pas une escarmouche ayant fait intervenir des compagnies dans le désert. De même, si vous souhaitez examiner les problèmes propres à la coopération des forces terrestres et aériennes au cours d’opérations, les batailles des XVIIIe et XIXe siècles n’offriront pas une substance suffisante.
• Avez-vous accès aux ressources nécessaires pour exécuter la reconstitution d’état-major? Plus précisément, existe-t-il assez d’ouvrages historiques approfondis dont les stagiaires pourraient se servir au cours de leur étude préliminaire? Si vous comptez faire une reconstitution physique, les lieux historiques sont-ils encore assez intacts pour en permettre l’examen? Disposez-vous d’un soutien administratif et financier suffisant pour payer les frais de transport, de logement, de repas, etc.?
• Disposez-vous d’assez de temps pour atteindre vos objectifs d’apprentissage? Avez-vous inscrit les trois étapes sur votre calendrier? Les reconstitutions d’état-major exigent du temps, et certains thèmes risquent tout simplement d’être hors de la portée de votre formation ou unité. Une reconstitution virtuelle constitue une solution de rechange, mais il se peut qu’elle exige aussi du temps supplémentaire pour en favoriser une préparation convenable.