Préface

Lieutenant-colonel Andrew B. Godefroy, CD, Ph. D.
L’officier chargé de la formation militaire professionnelle du Collège de commandement et d’état-major de l’Armée canadienne

« Une très grande partie de l’instruction a eu lieu en plein air, et tout a été fait pour enseigner aux officiers comment étudier le terrain et la façon pratique de s’en servir à la guerre. Les soldats s’exerçaient constamment exercés à résoudre de petits problèmes tactiques aussi bien qu’à exécuter de grandes manœuvres stratégiques, à mettre en œuvre des plans d’attaque et de défense et à défendre des maisons, des villages et des boisés, des avant-postes et des avant-gardes. » [Traduction]
– Le colonel Gerald C. Kitson, rendant compte sur le premier cours d’état-major, 1898

Le major-général Sir Edward Hutton, général commandant la Milice du Canada, a institué en 1898 un nouveau cours d’état-major à l’intention d’officiers choisis, afin de produire un nombre suffisant de chefs formés qui constitueraient ensuite le noyau d’un état-major général convenable pour l’armée canadienne en devenir. Le premier cours d’état-major de quatre mois, dirigé par le colonel Gerald Kitson, s’est terminé par une série de reconstitutions d’état-major « au cours desquelles les connaissances acquises pendant le cours ont été méthodiquement mises à l’épreuve » [traduction]. Douze des quatorze premiers officiers ayant suivi le cours d’état-major ont obtenu leur diplôme. Moins d’un an plus tard, huit d’entre eux sont partis en déploiement avec la force coalisée envoyée combattre dans le Transvaal, en Afrique du Sud. La reconstitution d’état-major a continué de constituer un grand volet du programme du Cours d’état-major de l’Armée de terre, jusqu’au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ensuite, elle a été remplacée en grande partie, tout d’abord par des études de cas et, plus tard, par des exercices tactiques sans troupes (ETST), tant sur le terrain qu’en garnison, avec l’aide de modèle en toile ou de démonstrations avec boîte à sable. Peu importe la méthode adoptée, ces activités visaient à encourager une prise de conscience de l’histoire et à maintenir l’état de préparation grâce à des discussions et à des débats informés sur la doctrine et la tactique. Cela a été particulièrement important pendant l’entre-deux-guerres, quand l’armée a en général souffert d’un manque de ressources matérielles pour exécuter un entraînement et des exercices complexes sur le terrain.

Comme celles des principaux alliés du Canada, après la Seconde Guerre mondiale, l’Armée canadienne est lentement retournée aux ETST et aux reconstitutions d’état-major. Dans les années 1970, ces activités et les visites de champs de bataille ont régulièrement fait partie des cours qui ont précédé ceux offerts aujourd’hui au Collège de commandement et d’état-major de l’Armée canadienne (CCEMAC). Fait intéressant, seuls les ETST ont persisté au CCEMAC pendant les années de la guerre en Afghanistan. Il est à espérer que ce nouveau guide favorisera la reprise de cette importante méthode militaire pour aider les soldats de tous les grades dans leur étude de la doctrine et de la tactique, à tous les niveaux et à toutes les étapes des opérations.

Détails de la page

Date de modification :