Les fondements d’une reconstitution d’état-major efficace

La reconstitution d’état-major est un outil polyvalent qui, dans le cadre des EMP, permet aux chefs et aux intendants à tous les niveaux d’enrichir le perfectionnement professionnel de leurs collègues et de leurs subalternes. Elle offre une possibilité d’exposer les stagiaires aux problèmes complexes que posent campagnes, opérations et batailles. D’après les besoins du groupe, la reconstitution peut remplir un certain nombre d’objectifs. En particulier, elle peut servir à étudier l’application des principes de la guerre, l’art de mener des opérations et la planification et l’exécution des missions. La reconstitution d’état-major peut créer un contexte où l’on examine les opérations interarmes ou même l’emploi d’un seul corps d’armée ou d’une seule branche. La reconstitution d’état-major peut aussi être adaptée davantage pour mettre l’accent sur des thèmes particuliers tels que le commandement, la logistique, l’application de la doctrine, l’emploi de la tactique ou des technologies, la cohésion de l’unité, la psychologie du combat, les effets de la météo ou du terrain, ou même le rôle d’organisations et d’acteurs non militaires dans l’espace de bataille. Enfin et surtout, la reconstitution d’état-major fournit une excellente occasion d’approfondir l’intérêt des stagiaires pour l’histoire et le patrimoine de leur profession, de leur régiment, de leur corps d’armée et de l’Armée de terre en général.

Cela étant, les fondements d’une reconstitution d’état-major efficace sont les suivants :

  • Cerner clairement le problème à étudier. Toutes les campagnes, opérations et batailles et tous les événements ne fournissent pas un « laboratoire » approprié pour examiner le problème, et il ne faut pas choisir les thèmes ou les endroits uniquement en fonction de l’opportunité ou de la proximité.
  • Le chef ou le guide principal, ou les deux doivent posséder le savoir voulu sur la campagne, l’opération ou la bataille. En d’autres mots, idéalement, ce doit être un expert de la situation étudiée. À tout le moins, le chef ou le guide principal doit posséder des connaissances de base solides qu’il pourra améliorer chaque fois qu’il présidera à la reconstitution d’état-major choisie. Cela importe pour faire en sorte non seulement que l’on réponde convenablement aux questions des stagiaires, mais aussi que les erreurs d’analyse soient corrigées avant qu’elles ne mènent à des conclusions mal éclairées.
  • Les stagiaires doivent être préparés à s’impliquer pleinement dans tous les aspects de la reconstitution. La clé de la réussite consiste ici à faire en sorte que les stagiaires disposent du temps maximum possible pour faire à fond l’étude préliminaire de l’événement. Il ne faut pas permettre aux stagiaires d’amorcer une reconstitution d’état-major physique ou virtuelle, sans qu’ils aient de bonnes connaissances pratiques du thème et de la gamme des problèmes et ses paramètres, ou de se cantonner dans une observation passive pendant ou après la partie principale de l’étude. Les stagiaires ne bénéficieront pleinement de la reconstitution d’état-major qu’à la faveur d’une discussion collective, d’une analyse et d’un débat informés. Selon la taille du groupe, il conviendra peut-être de le subdiviser en équipes pour obtenir les meilleurs résultats.
  • Le chef/guide doit mener à bien la reconstitution d’état-major en intégrant l’étude préliminaire et la reconstitution physique ou virtuelle et en tirant des observations, des points de vue et des leçons. Faute de ce faire, il annulera la valeur de l’étude préliminaire et transformera simplement la reconstitution physique ou virtuelle en une visite de champ de bataille. Si l’intégration susmentionnée est bien faite, les activités ultérieures de la reconstitution d’état-major favoriseront la réflexion critique et l’analyse et elles permettront de mieux comprendre le problème étudié. Cela mènera par ailleurs à l’atteinte de plusieurs autres objectifs de la reconstitution d’état-major décrits plus haut.

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