1. Introduction

Le principe de l’épanouissement des communautés des minorités de langue officielle est inscrit dans la Loi sur les langues officielles et dans la Charte canadienne des droits et libertés. La partie VII de la Loi sur les langues officielles adoptée en 1988 prévoit l’engagement du gouvernement fédéral en vue de « favoriser l’épanouissement des minorités francophones et anglophones du Canada et d’appuyer leur développement »Note de bas de page 1. Comme l’a souligné le Commissariat aux langues officielles, le concept d’épanouissement, ou de vitalité, peut se définir de différentes façons : « La vitalité est en effet un état, c’est à dire un ensemble de situations qui peut faire l’objet d’une évaluation à un moment donné dans le temps […] Mais la vitalité est aussi un processus de développement composé d’actions de changement posées à travers le temps, qui contribuent à sa force variable »Note de bas de page 2. En juin 2008, le gouvernement du Canada a publié son deuxième plan d’action quinquennal pour les langues officielles, intitulé Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne 2008-2013. La feuille de route décrit les politiques et les programmes visant à favoriser l’utilisation et l’épanouissement des langues officielles dans l’ensemble du Canada à l’aide d’initiatives publiques ciblées dans un certain nombre de domaines, y compris la valorisation de la dualité linguistique auprès de tous les Canadiens et l’amélioration de l’accès aux services pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Elle prévoit des investissements dans cinq domaines clés qui contribuent tous à la vitalité des communautés : la santé, la justice, les arts et la culture, le développement économique et l’immigrationNote de bas de page 3. La dualité linguistique est une des caractéristiques fondamentales de l’identité et de la culture canadienne; elle est au cœur des valeurs sur lesquelles le Canada est édifié et qui en font un pays fort, uni et ouvert sur le monde.

La présente étude porte sur les personnes qui sont, d’une part, immigrantes et membres des minorités ethnoculturelles et, d’autre part, membres d’une communauté de langue officielle en situation minoritaire. Elle se concentre en particulier sur les immigrants anglophones vivant au Québec. Le document Portrait statistique de la population immigrante de langue française à l’extérieur du Québec (1991 à 2006) de Statistique Canada, préparé par René Houle et Jean-Pierre CorbeilNote de bas de page 4, fait le portrait de la minorité francophone à l’extérieur du Québec. Dans le même esprit, la présente étude dresse un portrait des immigrants anglophones au Québec en se basant sur la première langue officielle parlée (PLOP) comme variable. À partir des données du Recensement de 2006, le projet analyse et compare la situation socioéconomique des immigrants appartenant aux trois catégories de PLOP (immigrants dont la PLOP est le français [PLOP français], immigrants dont la PLOP est l’anglais [PLOP anglais] et immigrants dont la PLOP est à la fois l’anglais et le français [PLOP anglais-français]) selon leurs caractéristiques démographiques, à l’échelle du Québec et de ses régions économiques (RE). Les résultats présentés dans le texte, les figures et les cartes s’appuient sur des tableaux de données qui sont inclus en annexe à titre de référenceNote de bas de page 5.

L’immigration est une source importante de capital humain, qui fait croître l’économie québécoise et renforce les collectivités de la province. Elle a aussi des conséquences directes sur la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Les concepts de dualité linguistique et de diversité culturelle vont de pair. Par conséquent, pour comprendre la composition des communautés d’immigrants anglophones au Québec, il faut aussi connaître la composition démographique et ethnoculturelle et le niveau de bien être socioéconomique des immigrants, qui représentent un élément important des communautés linguistiques en général.

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