Document d'orientation préliminaire sur l'amélioration de la qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux : Pour les professionnels

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Introduction

Les professionnels de la qualité de l'air intérieur peuvent être des hygiénistes industriels ou du travail, des professionnels de la santé publique ou de la santé, des consultants en environnement ou d'autres professionnels qui ont une compréhension de la QAI ainsi que la formation et l'équipement nécessaires pour examiner plus en détail les problèmes de qualité de l'air, y compris ceux qui concernent les systèmes de CVC ou l'enveloppe du bâtiment. Bien que les renseignements suivants soient destinés aux professionnels de la QAI, ils peuvent permettre aux responsables d'immeubles ou aux employeurs de mieux comprendre les effets sur la santé de certains contaminants de l'air intérieur ainsi que l'échantillonnage de l'air et la surveillance de la qualité de l'air.

Contaminants particuliers

La présente section passe en revue certains contaminants liés à la QAI, y compris leurs caractéristiques, leurs effets sur la santé, les limites d'exposition applicables et les méthodes suggérées pour résoudre le problème. En ce qui concerne les contaminants de l'air intérieur, mesurer le niveau d'exposition peut être justifié, selon le problème.

Remarque : Il peut exister des limites d'exposition en milieu de travail pour certains contaminants qui sont réglementés au niveau provincial et au niveau territorial, ainsi qu'au niveau fédéral pour les travailleurs sous compétence fédérale, mais ces limites ne s'appliquent généralement pas aux immeubles où il n'y a que des bureaux (ASHRAE, 2009). Une limite d'exposition en milieu de travail correspond au niveau admissible d'exposition à un danger chimique ou physique pendant une certaine période (généralement 8 heures) qui n'est pas susceptible de compromettre la santé d'un travailleur (CCHST, 2022). Certains travailleurs (par exemple, le personnel de conciergerie et d'entretien) peuvent être amenés à travailler avec des matières dangereuses, auquel cas les limites d'exposition en milieu de travail seraient pertinentes.

Santé Canada a élaboré les limites d'exposition recommandées pour la santé humaine pour un certain nombre de polluants couramment présents dans l'air intérieur. Ces limites d'exposition sont conçues pour protéger les populations considérées comme sensibles aux effets sur la santé résultant de l'exposition aux polluants (notamment les enfants, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé préexistants).

Les lignes directrices sur la qualité de l'air intérieur résidentiel (LDQAIR) de Santé Canada pour les polluants de l'air intérieur comprennent des limites d'exposition à court ou à long terme, un résumé des effets connus sur la santé, les sources et les niveaux d'exposition dans les foyers canadiens, ainsi que des recommandations pour réduire l'exposition. Bien que les LDQAIR aient été élaborées pour les environnements résidentiels, les niveaux d'exposition peuvent être similaires à ceux que l'on trouve dans les environnements de bureau, et comme les personnes passent couramment autant de temps au bureau qu'à la maison, on peut supposer que le document d'orientation préliminaire s'appliquent également aux environnements de bureau.

Les limites d'exposition que recommandent les LDQAIR correspondent à la concentration de contaminants dans l'air intérieur en dessous de laquelle il est peu probable que des effets sur la santé se produisent, selon les données scientifiques disponibles. Ces limites d'exposition sont rapportées avec leurs temps d'échantillonnage recommandés (entre parenthèses). Le document d'orientation préliminaire comprennent :

Pour aider les professionnels de la santé publique à évaluer le risque lié à l'exposition à d'autres COV potentiellement présents dans l'air intérieur, y compris aux fins de l'élaboration des normes, Santé Canada a établi des valeurs de dépistage appelées niveaux de référence dans l'air intérieur (NRAI). Les NRAI complètent les LDQAIR de Santé Canada et représentent les concentrations qui sont associées à des niveaux de risque acceptables après une exposition à long terme (pendant une période de plusieurs mois ou années) pour certains COV couramment présents dans l'air intérieur.

L'information ci-dessous concernant les contaminants spécifiques est à jour en date de novembre 2022. Les professionnels de la qualité de l'air intérieur sont invités à consulter la page Web des ressources sur la qualité de l'air intérieur pour les professionnels de Santé Canada pour obtenir les informations les plus récentes concernant les LDQAIR ou les NRAI.

Consulter la section Employeurs pour obtenir plus de détails sur les responsabilités et les devoirs de l'employeur. Dans tous les cas, il faut consulter l'autorité responsable pour confirmer la législation qui s'applique à la situation. Idéalement, on cherchera toujours à réduire le plus possible l'exposition ou le niveau de risque (CCHST, 2022).

Monoxyde de carbone

Caractéristiques

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz insipide, inodore et incolore à température ambiante. Il se forme habituellement lorsque la combustion de matières organiques est incomplète. Du monoxyde de carbone est produit quand on brûle des combustibles comme le charbon, l'essence, le gaz naturel, le pétrole, le propane, le bois ou les granulés de bois. Il se retrouve aussi dans la fumée secondaire. Le risque augmente pendant les mois d'hiver, lorsque les bâtiments sont chauffés par :

Ces appareils peuvent libérer du CO dans un bâtiment s'ils ne sont pas installés ou entretenus correctement, ou s'ils sont défectueux (Santé Canada, 2016b; 2017b).

Effets sur la santé

L'inhalation de CO diminue la capacité du corps à acheminer l'oxygène dans le sang et peut affecter une personne avant qu'elle ne remarque la présence du gaz. L'exposition au CO peut causer une intoxication.

Même à des concentrations inférieures à celles qui déclencheraient le signal d'alarme d'un détecteur classique, l'exposition au CO peut entraîner des symptômes qui s'apparentent à ceux de la grippe, notamment :

À des concentrations élevées, ou en cas d'exposition à de faibles concentrations pendant de longues périodes, les personnes peuvent ressentir :

L'exposition à des concentrations très élevées peut provoquer :

Limites

Les LDQAIR de Santé Canada pour le CO (2016b) recommandent les limites suivantes :

Gestion du problème

Repérer les concentrations élevées de CO :

Installer des systèmes avertisseurs ou des détecteurs de CO dans tout le bâtiment, y compris dans les endroits où du CO pourrait être produit. S'assurer que les détecteurs de CO sont installés, étalonnés, testés, utilisés, entretenus et remplacés conformément aux spécifications du fabricant (Santé Canada, 2016b; 2017b).

Remarques sur les détecteurs de CO :

Pour éviter une exposition au CO :

Dioxyde de carbone

Caractéristiques

Le dioxyde de carbone (CO2) est un gaz incolore, inodore et non inflammable. À l'intérieur, le CO2 est principalement produit par la respiration des occupants, mais il peut également provenir d'autres sources, comme la fumée de cigarette et les appareils à combustion non raccordés à une conduite d'évacuation ou dont l'évacuation est insuffisante. La concentration de CO2 dans l'air intérieur varie en fonction des 3 principaux facteurs suivants : la concentration de CO 2 à l'extérieur, les sources intérieures de CO2 et le taux d'élimination ou de dilution du CO2 dans l'air intérieur grâce à l'apport d'air extérieur par la ventilation (Santé Canada, 2021g).

Comme la ventilation est le principal moyen d'éliminer le CO2 des environnements intérieurs, les bâtiments mal ventilés ou les bâtiments dotés d'appareils à combustion non raccordés ou mal raccordés peuvent présenter des concentrations élevées de CO2, surtout si le taux d'occupation est important par rapport aux dimensions de l'espace (Santé Canada, 2021g).

Effets sur la santé

Des études menées chez les humains dans des écoles ou des environnements de bureau ont révélé des liens entre l'exposition au CO2 et les effets sur les muqueuses ou les symptômes touchant les voies respiratoires inférieures, la rhinite, les symptômes neurophysiologiques, le manque de concentration, les maux de tête, les étourdissements, la sensation de tête lourde, la fatigue et la diminution des performances lors de tests ou de tâches.

Des études épidémiologiques portant sur les concentrations de CO 2 et les effets sur la santé dans les écoles ou les environnements de bureaux ont révélé que les personnes exposées à des concentrations de CO2 supérieures à 800 ppm signalaient davantage de symptômes relatifs aux muqueuses ou aux voies respiratoires (par exemple, irritation des yeux, mal de gorge ou gorge sèche, congestion ou écoulement nasal, éternuements et toux) que les personnes exposées à des concentrations de CO2 plus faibles (Santé Canada, 2021g).

Limites

Pour les environnements intérieurs, les LDQAIR de Santé Canada recommandent une limite d'exposition à long terme (24 heures) de :

Gestion du problème

Gérer les risques d'exposition au CO2 en prenant les mesures suivantes (Santé Canada, 2021g) :

Ozone

Caractéristiques

L'ozone est un gaz qui se retrouve naturellement dans la haute atmosphère et qui peut se former au niveau du sol lorsque la lumière du soleil interagit avec la pollution atmosphérique. L'ozone troposphérique est l'un des principaux composants du smog urbain. L'ozone troposphérique peut pénétrer dans les bâtiments et contaminer l'air intérieur (Santé Canada, 2021d). On recense également des sources intérieures, telles que les photocopieurs et certains appareils de purification de l'air (entre autres les dépoussiéreurs électriques, certains générateurs d'ultraviolets, purificateurs d'air portatifs et les appareils utilisés dans certains projets d'assainissement comme la réparation des dégâts causés par la fumée).

Effets sur la santé

L'exposition à l'ozone peut entraîner divers effets sur la santé :

Les personnes souffrant d'un problème respiratoire sous-jacent peuvent être plus sensibles à l'ozone.

Limites

Pour les environnements résidentiels intérieurs, Santé Canada (2016c) recommande :

Gestion du problème

Il est possible de réduire l'exposition à l'ozone en adoptant les mesures suivantes :

Particules (y compris les poussières et les fibres)

Caractéristiques

Les particules présentes à l'intérieur sont constituées d'un mélange de substances, notamment (Santé Canada, 2012; 2019a) :

Plusieurs sources intérieures sont couramment liées à la production de particules fines, soit :

À cela s'ajoutent les autres sources possibles de particules fines intérieures (PM2,5), notamment :

La dimension des particules détermine si elles peuvent atteindre les poumons. Les particules de poussière sont mesurées en microns ou micromètres (µm). Le terme « particules fines » désigne de façon générale les petites particules dont la dimension est inférieure à 2,5 µm. Les particules de 0,1 à 2,5 µm peuvent pénétrer dans les poumons et ainsi nuire à la santé. En général, les particules de plus de 10 µm restent piégées dans le nez et la gorge (Santé Canada, 2012; 2019a).

Effets sur la santé

Peu d'études ont examiné la relation entre les PM2,5 à l'intérieur des bâtiments et la santé. La grande majorité des données sur les effets sur la santé proviennent d'études portant sur l'exposition aux PM2,5 à l'extérieur (dans l'air ambiant). Certaines données montrent toutefois une relation entre, d'une part, les niveaux de PM 2,5 à l'intérieur des bâtiments et, d'autre part, un déclin de la fonction pulmonaire et une augmentation de l'oxyde nitrique exhalé, un marqueur de l'inflammation des voies respiratoires, chez les enfants asthmatiques.

Des associations entre les PM2,5 à l'intérieur et des changements subtils dans les marqueurs de maladies cardiovasculaires ont également été observées chez les adultes plus âgés (Santé Canada, 2012; 2019a).

Limites

Santé Canada (2012; 2019a) recommande de maintenir les concentrations intérieures de particules fines de 2,5 µm aussi basses que possible.

Gestion du problème

Les principales stratégies visant à réduire les niveaux de particules à l'intérieur des bâtiments sont les suivantes :

Composés organiques volatils

Caractéristiques

Les composés organiques volatils représentent un vaste groupe de substances chimiques qui sont présentes dans l'air intérieur et extérieur. L'exposition à certains COV présents dans l'air intérieur peut entraîner des effets sur la santé, selon le type de COV, les concentrations et la durée d'exposition (Santé Canada, 2021h).

En voici des exemples courants :

Effets sur la santé

Une exposition de courte durée à de fortes concentrations de certains COV peut causer :

Certaines populations sont considérées comme plus sensibles aux effets sur la santé résultant de l'exposition aux COV, notamment les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes ayant de problèmes de santé préexistants tels que l'asthme.

La plupart des personnes ne sont pas sensibles à une exposition de courte durée aux faibles concentrations de COV généralement présentes dans les maisons ou les bureaux. En ce qui concerne l'exposition à long terme à de faibles concentrations de COV, des recherches sont en cours pour mieux comprendre les éventuels effets sur la santé.

L'exposition à long terme à des niveaux élevés de certains COV peut toutefois avoir des effets sur la santé. Par exemple, chez les travailleurs industriels, l'exposition à des concentrations élevées de certains COV a été associée à une augmentation des taux de cancer. Ces COV sont :

Cependant, comme les concentrations normalement présentes dans les bureaux sont très faibles, le risque de développer un cancer lorsqu'on y est exposé est négligeable.

Limites

Voici les LDQAIR de Santé Canada pour certains COV couramment présents dans l'air intérieur :

Voici les NRAI de Santé Canada pour certains COV que l'on trouve dans l'air intérieur (Santé Canada, 2018b). Ces valeurs correspondent à des expositions chroniques et continues à long terme.

Gestion du problème

Les principales stratégies pour réduire l'exposition aux COV dans des locaux à bureaux sont les suivantes (Santé Canada, 2021h) :

Si, dans un bureau, certaines personnes sont particulièrement sensibles, elles peuvent :

Moisissures

Caractéristiques

Le mot « moisissure » est le terme couramment utilisé pour désigner les champignons microscopiques qui se forment sur les aliments et les matériaux de construction humides. Les moisissures ont souvent l'aspect d'une tache de couleur variable. Dans certains cas, les moisissures se trouvent dans des endroits hors de vue, mais une odeur de moisi peut révéler leur présence. Si elles sont présentes en quantités importantes, les moisissures peuvent contribuer à une mauvaise QAI.

Les endroits humides ou mouillés dans une maison ou un bureau, en raison de fuites d'eau, d'inondations ou d'un taux élevé d'humidité, peuvent être propices à l'apparition de moisissures. Les moisissures peuvent se développer sur le bois, le papier, les tissus, les cloisons sèches et les isolants. Elles peuvent aussi être cachées à l'intérieur des murs ou au-dessus des carreaux de plafond. Pour croître, les moisissures ont besoin d'humidité. Une prolifération des moisissures à l'intérieur d'un bâtiment peut contribuer à une mauvaise QAI et entraîner des problèmes de santé (Santé Canada, 2016d).

Effets sur la santé

Les personnes qui vivent ou qui travaillent dans des endroits où il y a de la moisissure et de l'humidité sont particulièrement sujettes aux problèmes de santé suivants :

Certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres aux effets des moisissures. On pense par exemple aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes qui présentent des problèmes de santé (comme l'asthme et les allergies graves). Certaines personnes étant plus sensibles que d'autres, on peut difficilement établir des limites « sûres » d'exposition aux moisissures dans l'air intérieur qui seraient applicables concrètement dans un bâtiment.

Certaines moisissures en suspension dans l'air peuvent causer des infections pulmonaires graves chez les personnes dont le système immunitaire est très affaibli, comme celles qui sont atteintes de la leucémie ou du sida ou qui ont reçu une transplantation (Santé Canada, 2021c).

Limites

Il n'existe pas de valeurs limites d'exposition pour les moisissures présentes dans l'air ou sur les surfaces des bâtiments.

Les moisissures font naturellement partie de l'environnement et seront toujours présentes. Ainsi, le simple fait de déceler des spores de moisissure dans une analyse de l'air n'indique pas nécessairement l'existence d'un problème (CCQAI, 2015). L'interprétation correcte des résultats d'un échantillonnage de l'air exige une grande expertise. L'échantillonnage de l'air peut révéler ou non la présence ou l'absence d'un problème, en raison des limites de l'échantillonnage et de la nature hautement variable des taux de moisissures dans l'air.

Les résultats de l'échantillonnage de l'air ne peuvent pas être interprétés en matière de risque pour la santé et leur utilité est restreinte, sinon nulle, lors de l'élaboration d'un plan d'assainissement pour remédier à un problème de moisissure dans un bâtiment. Pour cette raison, Santé Canada n'a pas fixé de limite d'exposition pour la santé humaine en ce qui a trait aux moisissures dans l'environnement intérieur (Santé Canada, 2016d).

Par conséquent, ni Santé Canada ni le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) ne recommandent la détermination des taux de moisissures ou de substances similaires dans les bureaux, les écoles ou les bâtiments non industriels (Santé Canada, 2016d; NIOSH, 2022).

Bien que l'échantillonnage puisse faire partie d'une stratégie d'assurance de la qualité avant et après l'assainissement (CCQAI, 2015), les étapes suivantes sont les plus importantes pour déterminer le succès d'un projet d'assainissement en lien avec des moisissures :

  1. Déterminer et corriger la véritable cause du problème d'humidité qui a entraîné la formation de moisissures. La contribution de spécialistes en science du bâtiment peut être requise pour cerner le problème, concevoir les mesures correctives et vérifier la bonne exécution du travail
  2. Éliminer les moisissures et tous les matériaux de construction endommagés par l'humidité, avec un confinement adéquat des zones de travail pour empêcher la dissémination des spores de moisissures (et des fragments de moisissures) dans les zones non contaminées du bâtiment
  3. Nettoyer avec soin et diligence pour éliminer toute la poussière visible. À cet égard, le test du « gant blanc » permet une vérification rapide et précise avant la réalisation de tout travail d'assainissement et à la suite du nettoyage final. La supervision et la vérification directes des travaux d'assainissement par un professionnel qualifié, qui vérifiera de manière indépendante le travail de l'entrepreneur chargé de l'assainissement, sont la meilleure façon de garantir la qualité des travaux effectués.

Gestion du problème

Santé Canada recommande de contrôler l'humidité à l'intérieur et de nettoyer les sources ou les surfaces.

Prévenir toute réapparition en examinant les conditions qui favorisent la croissance des microbes (Santé Canada, 2014a; 2016d). Pour les petits immeubles de bureaux ou les problèmes de moisissures à petite échelle, les activités de prévention suivantes peuvent être pertinentes :

Maladies causées par des bactéries, des virus et des champignons

Caractéristiques

Certaines maladies peuvent être liées à des microbes, notamment la maladie du légionnaire (résultant de l'exposition à la bactérie Legionella présente dans les systèmes d'eau de CVC) et les réactions inflammatoires faisant suite à l'exposition aux endotoxines produites par des bactéries à Gram négatif dans certains systèmes d'humidification. Parmi les autres maladies possibles, citons le syndrome pulmonaire à hantavirus (résultant d'une exposition, lors du nettoyage, à l'urine, à la salive ou aux excréments de souris sylvestres et de certains autres rongeurs sauvages infectés) et la psittacose (une maladie bactérienne contractée lors de l'inhalation de poussière contenant des excréments d'oiseaux séchés). L'histoplasmose et l'aspergillose font aussi partie des maladies qui peuvent être causées par l'exposition à des excréments d'oiseaux et de chauves-souris en aérosol dans un environnement intérieur. Pour cette raison, il est important de maintenir les unités de traitement de l'air exemptes de tels contaminants et d'empêcher les oiseaux et les chauves-souris de se percher dans les bâtiments.

Certaines maladies peuvent également provenir des occupants d'un bâtiment (par exemple, l'infection par le SRAS-CoV-2 entraînant la COVID-19 et d'autres agents pathogènes respiratoires comme la grippe). Dans la plupart des cas, la transmission d'une infection bactérienne ou virale entre personnes nécessite un contact avec une personne ou une surface infectée, la capacité de l'agent pathogène d'être transmis par des aérosols ou des gouttelettes ou la présence une quantité importante de particules chargées de virus ou de bactéries dans la zone de respiration directe de la personne. Toutefois, dans le cas du SRAS-CoV-2, on a constaté que la transmission par voie aérienne se faisait également à partir de fines particules aérosolisées, capables de rester en suspension dans l'air et de se déplacer sur de plus grandes distances, d'où l'intérêt du port de masques, d'une ventilation efficace, de l'amélioration de la filtration dans les bâtiments et de l'ajout de purificateurs d'air HEPA autonomes, le cas échéant, pour réduire le risque de transmission.

Effets sur la santé

Les effets sur la santé seront spécifiques à l'agent pathogène.

Limites

Il n'existe pas de valeurs limites d'exposition pour l'ensemble des agents microbiens présents à l'intérieur des bâtiments et susceptibles de causer des maladies puisque ceux-ci varient selon la dose infectieuse nécessaire pour causer une infection.

Gestion du problème

Bon nombre des recommandations relatives à la gestion des problèmes de moisissures (voir la section Moisissures) s'appliquent également aux bactéries, aux virus et aux champignons pathogènes. Le fonctionnement hygiénique de tout système de CVC est important pour assurer la fourniture d'air propre, l'élimination de l'air intérieur contaminé et la prévention des conditions qui permettront aux microbes de se multiplier dans les systèmes de CVC et de refroidissement du bâtiment (CCQAI, 2013d).

Le moyen le plus efficace d'empêcher la prolifération excessive de Legionella dans l'eau des tours de refroidissement à évaporation des systèmes de CVC est l'entretien adéquat et le bon fonctionnement des systèmes de refroidissement d'eau, en particulier au printemps et en été. Cela inclut des analyses régulières de l'eau des tours de refroidissement et l'utilisation de désinfectants (ASHRAE, 2020a; EDSC, 2018). Un programme de gestion de l'eau peut être mis en place pour définir, suivre et améliorer les activités d'exploitation et d'entretien (CDC, 2021). Les méthodes fondées sur la mise en culture et la réaction en chaîne par polymérase sont les plus couramment utilisées pour rechercher la présence de Legionella dans les tours de refroidissement et les condenseurs à évaporation. Certaines méthodes d'analyse peuvent être réalisées sur place par l'utilisateur ou un technicien qualifié, tandis que d'autres méthodes peuvent nécessiter de faire appel à un laboratoire commercial. Des analyses régulières peuvent servir à confirmer l'efficacité des mesures de lutte contre Legionella et à déterminer quand d'autres mesures s'imposent (par exemple, l'entretien).

L'importance d'une ventilation efficace a été citée pour réduire la transmission de virus à l'intérieur (AFPC, 2021c; CCQAI, 2021). Lorsqu'on souhaite réduire la transmission de virus, une bonne ventilation comprend :

La ventilation peut contribuer à réduire la transmission de virus dans les espaces intérieurs en empêchant l'accumulation dans l'air de particules respirables potentiellement infectieuses. Une bonne ventilation, combinée à d'autres mesures individuelles de santé publique, peut mener à une réduction accrue du risque d'infection.

Parallèlement à l'amélioration de la ventilation intérieure, il faut envisager les mesures suivantes :

Amiante

Caractéristiques

L'amiante représente un groupe de 6 types de minéraux différents. Ces minéraux ont été utilisés pour accroître la durabilité et la solidité de certains produits ou pour augmenter leur résistance au feu (Santé Canada, 2021a). Avant 1990, l'amiante était couramment employé pour l'isolation thermique et l'insonorisation des bâtiments et des résidences. Il était également utilisé pour l'ignifugation des éléments de structure en acier des bâtiments. L'industrie, le secteur commercial et celui de la construction ont utilisé de l'amiante dans les produits comme :

Il n'y a pas de risques importants pour la santé si les matériaux contenant de l'amiante dans un bâtiment restent isolés dans un endroit protégé (par exemple, scellés derrière les murs et les planchers) ou s'ils sont intégrés dans des produits en bon état (par exemple, les tuyaux en ciment ou les carreaux de sol en vinyle).

Un plan de gestion de l'amiante est un élément essentiel de la prévention de l'exposition à tout matériau contenant de l'amiante dans un bâtiment. Le plan doit inclure des exigences strictes concernant le confinement ou l'isolement de ces matériaux avant l'entrée dans les espaces où ils sont confinés. Les entrepreneurs et les occupants des bâtiments doivent être informés de ces exigences avant d'accéder à tout espace où ces matériaux sont présents, conformément à la législation applicable.

Effets sur la santé

Respirer des fibres d'amiante peut causer le cancer et d'autres maladies, dont (Santé Canada, 2021a) :

Limites

Les organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux chargés de la santé et de la sécurité au travail déterminent les limites d'exposition aux substances dangereuses en milieu de travail, ainsi que les plans de gestion de l'amiante assurant un enlèvement sécuritaire. Les paragraphes 14.1(1) et (2) de la Loi sur les produits dangereux, dont la mise en œuvre incombe à Santé Canada, interdisent la vente ou l'importation de produits dangereux qui contiennent de l'amiante et qui sont destinés à être utilisés, manutentionnés ou entreposés dans un lieu de travail au Canada, à moins de satisfaire aux exigences applicables en matière d'étiquetage et de FDS du Règlement sur les produits dangereux. La législation sur la santé et la sécurité au travail exige également que les employeurs informent leurs travailleurs sur la manipulation sécuritaire des produits dangereux et les forment à ce sujet (Santé Canada, 2021a).

Gestion du problème

Pour réduire le risque d'exposition, un professionnel doit vérifier la présence d'amiante avant que les activités suivantes ne soient entreprises :

Si le professionnel trouve de l'amiante, un spécialiste qualifié en désamiantage devra l'éliminer en toute sécurité avant le début des travaux, conformément aux réglementations en vigueur, qui exigent que l'amiante soit confiné pendant son retrait afin d'éviter la contamination d'autres secteurs. Dans certaines situations, il peut être permis d'encapsuler l'amiante ou de l'isoler pour éviter de perturber les matériaux contenant de l'amiante (Santé Canada, 2021a).

Il existe des exigences réglementaires en matière de santé et de sécurité au travail dans la plupart des administrations concernant la tenue d'un inventaire de l'amiante et la conduite d'inspections régulières des matériaux qui en contiennent. Des procédures de signalement doivent également être établies pour que les travailleurs puissent signaler tout dommage aux matériaux contenant de l'amiante en milieu de travail.

Ne pas tenter d'enlever l'amiante ou l'amiante présumé : seul un professionnel qualifié en désamiantage, qui respecte les critères de désamiantage et d'élimination des poussières d'amiante, peut le faire. Certaines administrations (par exemple, le Manitoba, l'Ontario et le Nouveau-Brunswick) réglementent étroitement les travaux portant sur l'amiante.

Radon

Caractéristiques

Le radon est un gaz radioactif qui provient de la dégradation de l'uranium présent dans le sol et la roche. Il s'agit d'un gaz invisible, inodore et sans goût. Lorsque le radon s'échappe dans l'atmosphère, il est dilué et ne pose aucun problème. Toutefois, dans les espaces clos, comme les immeubles, il peut atteindre des concentrations élevées et entraîner un risque pour la santé. Dans les régions géographiques où le radon est présent, celui-ci peut s'infiltrer dans un immeuble par toutes les ouvertures en contact avec le sol : les fissures dans les murs et les planchers de fondation, les joints de construction, les espaces autour des tuyaux de branchement, les montants de support, les cadres de fenêtre, les siphons de sol, les puisards et les cavités dans les murs (Santé Canada, 2021e).

Effets sur la santé

L'exposition au radon est la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs. On estime que 16 % des cancers du poumon sont dus à une exposition au radon, ce qui entraîne plus de 3 000 décès par cancer du poumon au Canada chaque année. Les personnes qui fument et qui sont exposées au radon ont un risque encore plus élevé de cancer du poumon.

Le radon pose un risque pour la santé à long terme, mais pas dans l'immédiat. Plus l'exposition à des concentrations élevées de radon est longue, plus le risque est élevé (Santé Canada, 2019b).

Limites

La ligne directrice d'exposition établie par Santé Canada (2020) pour le radon dans les bâtiments publics est de 200 Bq/m3.

Gestion du problème

Pour savoir si le radon est présent dans un bâtiment, il faut effectuer un test de mesure des concentrations de radon. Les concentrations de radon à l'intérieur doivent être mesurées à long terme, par l'entremise d'un échantillonnage d'au moins 3 mois, de préférence pendant les mois d'hiver. Les dispositifs de mesure du radon recommandés par Santé Canada sont à privilégier (Santé Canada, 2021e).

Santé Canada, en collaboration avec des experts dans le domaine de l'atténuation du radon, a élaboré un guide qui fournit aux entrepreneurs en construction professionnels (qualifiés) des renseignements sur les techniques permettant de réduire les concentrations de radon dans les bâtiments en contact avec le sol. Veuillez consulter le guide Réduire les concentrations de radon dans les maisons existantes : Guide canadien à l'usage des entrepreneurs professionnels (Santé Canada, 2010).

Si du radon est détecté dans le bâtiment, les milieux de travail doivent :

Échantillonnage ou surveillance des polluants dans l'air intérieur

L'échantillonnage de l'air consiste à utiliser un équipement spécialisé pour déterminer la concentration d'un contaminant dans l'air.

Dans la plupart des cas, les seuls contaminants qui doivent être échantillonnés ou surveillés de façon constante dans les immeubles de bureaux et autres environnements intérieurs sont le radon et le monoxyde de carbone.

L'échantillonnage d'autres polluants dans l'air intérieur doit être effectué par un professionnel qualifié. L'échantillonnage de l'air peut être complexe et coûteux et peut générer des résultats difficiles à interpréter. Il convient donc de bien réfléchir à la nécessité de mesurer certaines concentrations de polluants atmosphériques pour étayer une évaluation ou une enquête portant sur la QAI. Dans certains cas, l'échantillonnage peut être nécessaire pour des raisons de conformité réglementaire ou pour aider à mieux définir le problème.

Les méthodes d'échantillonnage sont définies spécifiquement par des organismes tels que le NIOSH et l'US Environmental Protection Agency. Il faut les suivre scrupuleusement pour s'assurer de la validité des résultats.

But de l'échantillonnage

Bien que l'échantillonnage soit pertinent dans certaines applications, dans la plupart des cas, l'accent doit être mis sur la détermination des sources et l'amélioration de la ventilation.

L'échantillonnage de l'air peut être utilisé pour :

Les résultats de l'échantillonnage de l'air sont interprétés et comparés aux limites d'exposition ou aux lignes directrices, lorsqu'elles sont disponibles.

Limites de l'échantillonnage et résultats d'échantillonnage

L'air intérieur dépend d'un ensemble complexe de composants et de facteurs. On ne peut établir facilement, à l'aide d'une seule mesure ou d'un seul facteur simple, si la qualité de l'air intérieur est acceptable.

La plupart des méthodes d'échantillonnage sont conçues pour détecter un contaminant particulier seulement. Il est nécessaire de connaître les contaminants susceptibles d'être présents avant de commencer les analyses afin de s'assurer que la bonne méthode est utilisée.

De nombreux contaminants de l'air intérieur sont présents à de très faibles concentrations. La méthode d'échantillonnage choisie peut ne pas être suffisamment sensible pour détecter avec précision le contaminant d'intérêt, s'il est présent à une concentration inférieure à la limite de détection. De plus, un grand nombre de contaminants peuvent faire l'objet d'un échantillonnage. Il n'est pas toujours évident de connaître les contaminants à échantillonner et, pour la plupart d'entre eux, il n'existe pas de lignes directrices ou de normes permettant d'interpréter facilement les résultats. Il est possible que l'échantillonnage ou la surveillance de l'air dans le cadre d'une enquête sur une plainte indique qu'il n'y a pas de problèmes de QAI, même si les occupants signalent des effets sur la santé qu'ils attribuent à une mauvaise QAI. L'échantillonnage et la surveillance de l'air, même lorsqu'un professionnel effectue le travail et en interprète les résultats, ne peuvent servir à confirmer ou à exclure définitivement la QAI comme cause des effets néfastes sur la santé des occupants.

Moment auquel procéder à un échantillonnage

De nombreux problèmes liés à la qualité de l'air intérieur peuvent être résolus sans qu'il soit nécessaire de recourir à un échantillonnage de l'air. Dans la plupart des cas, il peut s'avérer plus instructif, plus économique et plus rentable de déterminer les sources potentielles de contamination de l'air intérieur et de prendre des mesures pour réduire ces sources que d'analyser l'air.

Afin de déterminer l'utilité ou la nécessité d'un éventuel échantillonnage, on examinera au préalable l'information tirée des visites, des évaluations, des sondages auprès des occupants, des inspections du bâtiment et des examens de journaux d'exploitation.

Méthodes d'échantillonnage

Tous les échantillonnages de l'air doivent être effectués par des professionnels qualifiés conformément à la législation applicable et à la méthode d'échantillonnage la plus récente. L'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) (2013) propose un Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail , qui constitue une ressource utile pour déterminer la méthode d'échantillonnage la plus appropriée au contaminant. Lorsque l'on choisit d'effectuer un échantillonnage de l'air, les points suivants peuvent aider à obtenir des résultats concrets :

Un hygiéniste du travail, ou une autre personne qualifiée, élaborera une stratégie d'échantillonnage (si nécessaire) en collaboration avec l'employeur et les occupants afin de déterminer la meilleure méthode d'échantillonnage. Lorsque les ressources et les appareils appropriés sont disponibles à l'interne, ils peuvent être utilisées pour effectuer l'échantillonnage. Toutefois, il convient de faire appel à des consultants et des ressources externes, s'il y a lieu.

Il convient d'informer les occupants qui travaillent dans la zone visée par l'échantillonnage avant que celui-ci ne soit effectué. Il est important que les travailleurs coopèrent à l'échantillonnage et ne contaminent pas, intentionnellement ou non, les échantillons prélevés. La personne chargée de l'échantillonnage doit observer et surveiller l'équipement ou prévenir toute manipulation impropre pendant la période d'échantillonnage, afin de garantir son bon fonctionnement et l'absence d'altération.

Pour les techniques d'échantillonnage qui nécessitent des analyses en laboratoire externe, on devrait faire appel uniquement aux laboratoires qui suivent un programme reconnu d'accréditation des laboratoires, comme le National Voluntary Laboratory Accreditation Program (NVLAP), l'American Industrial Hygiene Association Laboratory Accreditation Programs (AIHA-LAP) ou l'Association canadienne des laboratoires d'analyse environnementale (ACLAE). Le laboratoire doit être certifié pour les différents paramètres à analyser, et des procédures appropriées de chaîne de possession doivent être suivies.

Paramètres et appareils d'échantillonnage

Il n'existe pas de méthode ou d'appareil unique permettant d'obtenir une indication de la qualité de l'air intérieur. Tous les appareils doivent être entretenus, étalonnés et réparés conformément aux instructions du fabricant.

La section suivante présente certains paramètres d'échantillonnage et les appareils de mesure disponibles. Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive de toutes les technologies d'échantillonnage de l'air destinées aux applications de QAI. Elle présente quelques techniques de mesure disponibles pour évaluer les contaminants contenus dans l'air intérieur.

Humidité

Déplacement de l'air

Divers gaz

Particules

Composés organiques volatils

Microbes

Bien qu'il existe des méthodes de mesure à cette fin, Santé Canada et le NIOSH ne recommandent pas de détecter les moisissures en suspension dans l'air. Veuillez consulter la section Moisissures pour en savoir plus.

Les résultats de l'échantillonnage des moisissures ne sont pas non plus pertinents dans la décision de résoudre un problème d'humidité et de moisissures présentes en milieu de travail, car il faut remédier à ce problème indépendamment de l'espèce ou du type de moisissure présente. Il faut procéder à une inspection approfondie du bâtiment, combinée à une intervention précoce et à des mesures correctives.

Un échantillonnage peut être nécessaire dans les situations où l'on soupçonne la présence de moisissures, lorsqu'une inspection approfondie n'a pu en révéler la source.

L'échantillonnage des moisissures permettrait de déterminer s'il y a une amplification des moisissures dans le bâtiment, ce qui serait le signe d'une source de moisissures nécessitant un travail d'assainissement. Les principes directeurs permettant de déterminer s'il y a amplification des moisissures dans un bâtiment sont décrits dans la 2e édition de la publication Recognition, Evaluation, and Control of Indoor Mold (en anglais seulement) de l'American Industrial Hygiene Association (AIHA, 2020, officieusement appelée « The Green Book »). Une interprétation juste requiert une formation adéquate et une expérience approfondie.

Si un échantillonnage est effectué pour déceler une contamination microbienne, le prélèvement d'un échantillon simultané à l'extérieur est toujours exigé, sauf en hiver lorsque le sol est recouvert de neige. Un échantillon peut également être prélevé dans une zone que l'on pense être exempte de moisissures (par exemple, à l'écart de la zone de contamination présumée), puis un autre échantillon sera prélevé dans la zone potentiellement contaminée.

Résultats d'échantillonnage

Tous les résultats d'échantillonnage doivent être conservés dans les documents et registres du milieu de travail. Les données comprennent les résultats de laboratoire, les registres d'étalonnage, les rapports de consultants et les registres des employés.

Une fois que les résultats reçus du laboratoire sont interprétés, la concentration du contaminant peut être comparée aux limites d'exposition pour la santé humaine, le cas échéant. Il convient de noter que de nombreuses limites d'exposition pour la santé humaine, en ce qui concerne les contaminants dans l'air intérieur, sont calculées sur la base d'une exposition chronique (ou à vie). Elles ne peuvent donc pas être utilisées pour comparer un seul échantillon ou plusieurs échantillons prélevés sur une courte période. En outre, les limites d'exposition pour la santé humaine ne constituent pas un seuil définitif pour déterminer la sécurité d'un environnement intérieur. Comparer les concentrations avec les limites d'exposition serait plutôt utile pour aider à déterminer l'existence d'une source importante d'un contaminant et le besoin potentiel de stratégies d'atténuation pour réduire l'exposition à ce dernier. Toutes les concentrations de contaminants doivent être maintenues aux niveaux les plus faibles qu'il soit possible d'atteindre.

Comme l'indique la section Composés organiques volatils, chaque COV a sa propre toxicité inhérente. Par conséquent, une mesure des COV totaux (souvent appelée COVT), qui n'indique pas les COV inclus dans la mesure ni leurs concentrations, ne peut pas être utilisée pour évaluer directement le risque que pose pour la santé l'exposition aux COV présents dans l'air intérieur au moment de l'échantillonnage.

L'interprétation des résultats de la surveillance pour indiquer un niveau d'exposition acceptable sera basée sur les pratiques reconnues en matière de santé au travail et le jugement professionnel. Lorsqu'il n'existe pas de lignes directrices, on fera appel à d'autres normes reconnues et au jugement professionnel pour déterminer à quel moment la mise en œuvre de mesures de contrôle des risques est nécessaire. Il est toujours possible de formuler des recommandations de mesures de contrôle pour assurer le confort des travailleurs et répondre aux exigences de diligence raisonnable.

Tous les résultats de l'échantillonnage doivent être communiqués à l'employeur, à l'équipe de résolution, au représentant du comité de santé et de sécurité, au superviseur et aux occupants.

Il convient de désigner une personne responsable du suivi et des mesures correctives.

Mesures de contrôle

Les mesures de contrôle doivent être élaborées et mises en œuvre sur la base des résultats de la surveillance et des données provenant des observations sur le terrain, des inspections, etc. Toutes les recommandations doivent tenir compte des conseils fournis dans les sections Prise de mesures et Contaminants particuliers relativement aux mesures de contrôle.

La communication avec les occupants du bâtiment est importante au moment de mettre en œuvre des mesures de contrôle. Les occupants peuvent informer l'employeur s'ils constatent que les mesures de contrôle sont défaillantes ou si un nouveau problème survient.

Évaluation

L'évaluation des mesures de contrôle peut comprendre une surveillance périodique, programmée et continue. Pour évaluer l'efficacité d'une mesure de contrôle, des évaluations supplémentaires de l'exposition peuvent être nécessaires. Cette étape peut inclure un nouvel échantillonnage ou une visite et une évaluation de suivi. Une rétroaction des occupants du bâtiment peut également être nécessaire pour déterminer si les mesures de contrôle sont efficaces ou si elles doivent être modifiées.

Il incombe au responsable de l'immeuble ou à l'employeur de s'assurer que des mesures de contrôle des risques sont en place et qu'elles sont efficaces.

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