Groupe des amines aliphatiques - fiche d’information
Sur cette page
- Aperçu
- À propos de ces substances
- Exposition des humains et de l'environnement
- Effets principaux (dangers) sur la santé et l'environnement
- Résultats de l'évaluation des risques
- Mesures préventives et réduction des risques
- Renseignements connexes
Aperçu
- Le gouvernement du Canada a réalisé une évaluation scientifique appelée évaluation préalable en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999 ) (LCPE [1999]) afin de déterminer le potentiel de danger de 13 substances du groupe des amines aliphatiques pour les Canadiens et l'environnement.
- Le risque que pose une substance est déterminé par l'examen à la fois de ses propriétés dangereuses (le potentiel de causer des effets nocifs sur la santé humaine ou l'environnement) et les concentrations d'exposition des personnes et de l'environnement.
- Le potentiel de danger pour l'environnement et les expositions potentielles de quatre amines aliphatiques à courte chaîne de ce groupe ont été classés chacune selon l'Approche de classification des risques écologiques des substances organiques (CRE).
- Le gouvernement propose de conclure que les amines aliphatiques à longue chaîne, dont les neuf substances de ce groupe, pourraient être dangereuses pour l'environnement aux concentrations d'exposition examinées dans l'évaluation, dans les secteurs préoccupants répertoriés dans l'évaluation et le cadre de gestion des risques. L'amine aliphatique à longue chaîne appelée N-[3-(tridécyloxy)propyl]-1,3-diamine ramifiée (aussi désignée TDPDA) pourrait aussi être nocive pour la santé humaine aux concentrations d'exposition étudiées dans l'évaluation. Il est proposé de conclure qu'aucune des quatre amines aliphatiques à courte chaîne n'est nocive pour la santé humaine ou l'environnement.
À propos de ces substances
- L'évaluation préalable résumée ici porte sur 13 des 19 substances appelées collectivement « groupe des amines aliphatiques » dans le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC). Les 13 substances sont classées en deux sous-groupes selon la longueur de la chaîne carbonée : les amines aliphatiques à courte chaîne (chaîne alkyle < 8 atomes de carbone) et les amines aliphatiques à longue chaîne (chaîne alkyle ≥ 8 atomes de carbone).
- Les quatre amines aliphatiques à courte chaîne sont la benzyldiméthylamine, la éthylènediamine, la 2'2'-iminodi(éthylamine) et la diméthylamine.
- Les neuf amines aliphatiques à longue chaîne sont l' hexadécyldiméthylamine, l'octadécylamine, les amines alkyles de coco, les amines bis(alkyle de suif hydrogéné) (NASAS), les amines alkyles de suif hydrogéné, acétates (AAASH), les amines alkyles de suif, acétates (AAAS), les N-suif alkyltriméthylènediamines (ASPDA), le N-[3-(Tridécyloxy)propyl]propane-1,3-diamine ramifiée (TDPDA) et les N,N,N'-triméthylsuif N'-alkyltriméthylènediamines (ASTMPDA).
- Pour les amines aliphatiques à longue chaîne, le risque pour l'environnement a été évalué à l'aide d'une méthode fondée sur la classe. La méthode a permis d'examiner les neuf substances du groupe ainsi que toutes les amines aliphatiques à longue chaîne qui ont été classées dans les deux sous-groupes (monoamines et diamines) et qui font partie de la classe des amines aliphatiques à longue chaîne. Ces substances sont des surfactants cationiques présentant une réactivité et une écotoxicité semblables, et elles pourraient se trouver simultanément dans l'environnement et avoir collectivement des répercussions sur ce dernier.
- Dans l'évaluation des effets sur la santé humaine, chacune des substances du groupe des amines aliphatiques a été étudiée, car on a noté des différences dans le type d'effets critiques sur la santé observé.
- Il a été déterminé que quatre substances sur les 19 substances initiales de ce groupe étaient faiblement préoccupantes par d'autres méthodes. On peut consulter les conclusions formulées sur la substance ayant le no CAS 68955-53-3 dans le document Évaluation préalable des substances jugées comme étant peu préoccupantes au moyen de l'approche de la Classification du risque écologique des substances organiques et de l'approche fondée sur le seuil de préoccupation toxicologique (SPT) . Les conclusions pour les substances ayant le no CAS 112-90-3, 80939-62-4, et 90367-27-4 se trouvent dans le document Examen préalable rapide des substances pour lesquelles l'exposition limitée pour la population générale.
- En outre, 2 substances (no CAS 108-91-8 et 58713-21-6) sur les 19 ont été retirées du groupe des amines aliphatiques et ont été intégrées à d'autres groupes du PGPC, soit le groupe du cyclamate de sodium et des cyclohexylamines, et celui des hexaméthylènetétramines.
- D'après les données recueillies par le gouvernement, les principales utilisations industrielles des amines aliphatiques à longue chaîne sont la production de mousses de polyuréthane, la préparation de produits de nettoyage et de soins personnels, la flottation pour l'extraction de minéraux, et la préparation des émulsions de bitume. Les amines aliphatiques servent aussi dans la production d'autres substances chimiques. Cinq substances du groupe (amines alkyles de coco, NASAS, AAASH, AAAS et ASPDA) sont fabriquées au Canada.
- Au pays, les amines aliphatiques sont employées dans divers produits disponibles aux consommateurs, ainsi que dans des produits commerciaux et industriels. Les usages destinés aux consommateurs comprennent notamment l'entretien des voitures, la lutte antiparasitaire, les matériaux de construction, le nettoyage et l'entretien de mobilier, les soins personnels (cosmétiques, produits de santé naturels et médicaments), peintures et revêtements.
- La diméthylamine est naturellement présente dans les aliments. Certaines de ces substances pourraient servir de composante dans les matériaux d'emballage alimentaire ou dans les additifs indirects utilisés par les établissements de transformation alimentaire. Il a été établi que l'éthylènediamine, la diméthylamine, l'hexadécyldiméthylamine, les amines alkyles de coco, la AAASH et la ASPDA sont des produits de formulation de produits antiparasitaires homologués au Canada.
Exposition des humains et de l'environnement
- Les Canadiens peuvent être exposés aux quatre amines aliphatiques à courte chaîne en raison de l'utilisation de produits disponibles aux consommateurs, la consommation d'aliments ou leur présence dans l'environnement (par exemple, par l'air ou l'eau potable).
- L'exposition des Canadiens à certaines amines aliphatiques à longue chaîne (hexadécyldiméthylamine, octadécylamine, amines alkyles de coco et NASAS) est possible et peut être attribuable à l'utilisation de divers produits disponibles aux consommateurs, par exemple les médicaments en vente libre, les cosmétiques, les produits de santé naturels. Il est aussi possible d'être exposé dans l'environnement (par exemple, par l'air ou l'eau potable) ou par l'ingestion d'aliments.
- Les Canadiens peuvent être exposés à la TDPDA en raison de l'utilisation de certains adhésifs à l'époxy à deux composants à usage marin.
- Les risques pour la santé humaine de la AAASH, la AAAS, la ASPDA et la ASTMPDA ont été caractérisés à l'aide de l'Approche fondée sur le seuil de préoccupation toxicologique (SPT) pour certaines substances. Les estimations d'exposition obtenues pour ces amines aliphatiques à longue chaîne étaient plus faibles que les SPT qu'on leur a attribués. Par conséquent, ces substances sont jugées être faiblement préoccupantes pour la santé humaine aux concentrations d'expositions examinées dans l'évaluation.
- Selon les données de la méthode de la CRE, les quatre amines aliphatiques à courte chaîne sont associées à un faible risque d'exposition dans l'environnement.
- Les amines aliphatiques à longue chaîne peuvent être rejetées dans l'environnement au Canada à la suite de la préparation, la production ou l'utilisation par les consommateurs de produits contenant ces substances, ainsi que de l'utilisation dans divers procédés industriels. Les rejets dans les milieux aquatiques et terrestres devraient provenir à la fois de sources diffuses et de sources ponctuelles, par exemple, de stations de traitement des eaux usées ou directement de sites industriels.
Effets principaux (dangers) sur la santé et l'environnement
- L'éthylènediamine et la diméthylamine ont été examinées par d'autres pays par l'entremise du Programme d'évaluation coopérative des produits chimiques de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Ces données ont servi à éclairer la caractérisation des effets sur la santé de ces substances, le cas échéant.
- Il existe peu de données sur les effets de certaines substances de ce groupe. Par conséquent, une méthode comparative à l'aide de substances chimiques semblables, appelée lecture croisée, a été utilisée pour guider l'évaluation des effets sur la santé humaine et sur l'environnement.
- Les effets critiques relevés pour caractériser les risques pour la santé humaine induits par les substances de ce groupe sont les suivants :
- Pour la diméthylbenzylamine et la diméthylamine, une toxicité générale se manifestant par exemple par une baisse du poids corporel, une consommation réduire d'aliments et une moins grande salivation.
- Pour l'éthylènediamine, des effets sur le foie, les reins, les poumons, les glandes surrénales et la variation de paramètres biochimiques du sang.
- Des effets sur la reproduction ou le développement pour la 2,2'-iminodi(éthylamine).
- Pour les amines aliphatiques à longue chaîne, des effets sur certains ganglions lymphatiques, une toxicité générale, des effets sur le tractus gastrointestinal ou des effets inflammatoires.
- D'après les données de la méthode de la CRE, il a été établi que les quatre amines aliphatiques à courte chaîne représentent un faible potentiel de danger pour l'environnement.
- Des études ont montré que les amines aliphatiques à longue chaîne peuvent causer des effets nocifs à faible concentration chez des organismes aquatiques, ceux vivant dans les sédiments et ceux qui s'y enfouissent.
Résultats de l'évaluation des risques
Évaluation des risques pour la santé humaine
- Pour les quatre amines aliphatiques à courte chaîne, une comparaison des concentrations auxquelles les Canadiens pourraient être exposés à celles qui sont associées à des effets critiques sur la santé a révélé que le risque pour la santé humaine associé à ces substances est faible. Il a aussi été établi que le risque pour la santé humaine est faible pour les amines aliphatiques à longue chaîne suivants : hexadécyldiméthylamine, octadécylamine, amines alkyles de coco et NASAS.
- D'après une comparaison entre les concentrations de TDPDA auxquelles les Canadiens pourraient être exposés, lesquelles découlent de l'utilisation d'adhésifs à l'époxy à deux composants à usage marin, et les concentrations associées à des effets sur la santé, il a été déterminé que la TDPDA pourrait poser un risque pour la santé humaine.
- Selon l'Approche fondée sur le seuil de préoccupation toxicologique (SPT) pour certaines substances, la AAASH, la AAAS, la ASPDA et la ASTMPDA sont jugées être peu préoccupantes pour la santé humaine.
Évaluation des risques pour l'environnement
- D'après les résultats de la méthode de la CRE, il est peu probable que les quatre amines aliphatiques à courte chaîne causent des effets nocifs dans l'environnement.
- À la lumière de toutes les données présentées dans l'ébauche d'évaluation préalable, il a été déterminé qu'il pourrait exister un risque d'effets nocifs pour l'environnement associé aux amines aliphatiques à longue chaîne, notamment les neuf du groupe. Plus précisément, il se peut que l'exposition découlant de la production et du traitement des amines aliphatiques à longue chaîne, de la production de mousse de polyuréthane (mélange de polyalcools), de l'extraction du minerai de fer, de la préparation d'émulsions de bitume, de la préparation d'engrais et le rejet dans les égouts de produits nettoyants et de produits de soins personnels contenant des amines aliphatiques à longue chaîne entraîne un risque d'effets nocifs pour l'environnement.
- Le gouvernement du Canada a publié l'ébauche d'évaluation préalable du groupe des amines aliphatiques le 6 mars 2021. Le public est invité à formuler des commentaires sur l'évaluation durant la période de consultation publique de 60 jours qui se terminera le 5 mai 2021.
Conclusions de l'évaluation préalable proposées
- Le gouvernement propose de conclure que l'amine aliphatique à longue chaîne TDPDA pourrait être nocive pour la santé humaine aux concentrations d'exposition examinées dans l'évaluation. Il est proposé de conclure qu'aucune des 12 autres substances du groupe des amines aliphatiques n'est nocive pour la santé humaine.
- Le gouvernement propose aussi de conclure que les amines aliphatiques à longue chaîne, dont les neuf du groupe, pourraient pénétrer dans l'environnement à des concentrations qui sont nocives pour l'environnement. Il est aussi proposé de conclure que les quatre amines aliphatiques à courte chaîne ne sont pas nocives pour l'environnement.
- Il est proposé de conclure que les amines aliphatiques à longue chaîne avec une chaîne alkyle d'au moins 14 atomes de carbone satisfont aux critères de bioaccumulation énoncés dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en vertu de la LCPE 1999, mais pas ceux dont la chaîne alkyle contient moins de 14 atomes de carbone. Il est aussi proposé de conclure que les amines aliphatiques à longue chaîne ne satisfont pas aux critères de persistance énoncés dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en vertu de la LCPE 1999.
Mesures préventives et réduction des risques
- Le gouvernement du Canada a publié le cadre de gestion des risques associés aux amines aliphatiques à longue chaîne (dont le TDPDA, no CAS 68479-04-9) le 6 mars 2021. Le public est invité à formuler des commentaires sur ce document durant la période de consultation publique de 60 jours finissant le 5 mai 2021.
- Si l'évaluation préalable finale confirme les conclusions proposées, le gouvernement envisagera d'inscrire les amines aliphatiques à longue chaîne à l'annexe 1 de la LCPE 1999, aussi appelée Liste des substances toxiques. L'ajout d'une substance à la liste ne restreint pas son utilisation, sa fabrication ou son importation. Elle permet plutôt au gouvernement de prendre des mesures de gestion des risques en vertu de la LCPE 1999. On peut consulter une liste non exhaustive des substances qui satisfont à la définition des amines aliphatiques à longue chaîne à l'annexe B du cadre de gestion des risques.
- Le gouvernement envisagera les mesures suivantes :
- Pour atténuer les effets préoccupants de la TDPDA sur la santé humaine, le gouvernement prévoit de prendre des mesures réglementaires et non réglementaires pour réduire l'exposition des consommateurs à la TDPDA découlant de l'utilisation de certains adhésifs destinés aux consommateurs, en particulier ceux à l'époxy en deux composants à usage marin.
- Le gouvernement songe aussi à utiliser un ou des instruments réglementaires ou non réglementaires pour réduire les effets préoccupants des amines aliphatiques à longue chaîne sur l'environnement.
- Le gouvernement recueille actuellement des données pour éclairer la prise de décision en matière de gestion des risques. On trouvera les détails dans le cadre proposé de gestion des risques, notamment où envoyer les données durant la période de consultation publique qui se termine le 5 mai 2021.
- Il est possible de consulter les données sur la gestion des risques des substances examinées dans le cadre du PGPC.
Renseignements connexes
- Les substances du groupe des amines aliphatiques peuvent être présentes dans les produits disponibles pour les consommateurs. Les Canadiens doivent suivre les mises en garde et le mode d'emploi et éliminer de manière responsable ces produits.
- Veuillez consulter la page Faites-le pour une maison saine pour d'autres renseignements sur l'utilisation sûre des produits chimiques à l'intérieur et à proximité de la maison.
- L'évaluation préalable était axée sur les risques associés à l'exposition de la population générale du Canada, plutôt qu'à l'exposition professionnelle. Les dangers associés aux substances chimiques utilisées dans un milieu professionnel sont définis dans le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). Pour de plus amples renseignements sur la santé et la sécurité au travail et sur les mesures à prendre en milieu professionnel, les Canadiens doivent consulter leur employeur ou l'organisme de réglementation en matière de santé et de sécurité au travail de leur province ou territoire.
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