Résumé : Stratégie pancanadienne intégrée en matière de modes de vie sains 2005 – La stratégie pancanadienne intégrée en matière de modes de vie sains

Maladies chroniques et obésité au Canada

Chaque année au Canada, plus des deux tiers des décès sont attribuables à quatre groupes de maladies chroniques : les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète de type 2 et les maladies respiratoires.  Ces maladies chroniques sont dues à des facteurs communs de risques évitables (le manque d’activité physique, une mauvaise alimentation et le tabagisme) ainsi qu’aux déterminants environnementaux qui sous-tendent ces pratiques personnelles d’hygiène de vie, comme le revenu, l’emploi, le niveau d’instruction, l’isolement géographique et l’exclusion sociale.  Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’apparition de plus de 90 % des diabètes de type 2  et de 80 % des coronaropathies pourrait être évitée ou retardée par une bonne alimentation, la pratique régulière de l’activité physique, l’élimination du tabagisme et la gestion efficace du stress.

  • Selon des estimations, les pathologies, les incapacités et les décès liés aux maladies chroniques coûtent au Canada plus de 80 milliards $ par année.Note de bas de page 1

Depuis vingt cinq ans, le nombre de personnes en surpoids ou obèses ne cesse de croître au Canada. Aujourd’hui, parmi les adultes canadiens de 18 ans et plus, près du quart (23,1 %), soit 5,5 millions de personnes, sont obèses et 36,1 %, soit 8,6 millions de personnes, sont en surpoids – ce qui porte le nombre total d’adultes canadiens qui sont en surpoids ou qui sont obèses à 59 %.Note de bas de page 2 Fait d’autant plus inquiétant, 26 % des enfants et des adolescents canadiens de 2 à 17 ans sont en surpoids ou obèses et 8 % sont effectivement obèses.Note de bas de page 3 Chez les enfants de 6 à 11 ans et les adolescents de 12 à 17 ans, plus ils passent du temps devant la télévision ou l’ordinateur, ou à jouer à des jeux vidéo, plus ils ont tendance à être obèses. Pour la plupart des Canadiens, le niveau d’activité physique actuel ne favorise pas l’atteinte des meilleurs résultats possibles en matière de santé. Les personnes obèses ont tendance à avoir des loisirs sédentaires et à consommer peu de fruits et de légumes.

  • Au Canada, l’inactivité physique revient au système de soins de santé au moins 2,1 milliards de dollars par an en coûts directs reliés aux soins de santéNote de bas de page 4 dont le fardeau économique annuel est estimé à 5,3 milliards de dollars.Note de bas de page 5

Les pratiques alimentaires des Canadiens sont moins connues, mais nous savons que la proportion de Canadiens signalant de mauvaises habitudes alimentaires augmente. En  2001, 21 % de Canadiens ont dit avoir des habitudes alimentaires médiocres ou mauvaises, par rapport à 17 % en 1997 et 15 % en 1994.Note de bas de page 6   Nous savons aussi que les personnes qui mangent des fruits et des légumes moins de trois fois par jour sont plus susceptibles d’être obèses que celles qui en consomment au moins cinq fois par jour.Note de bas de page 7

Nécessité d’une action concertée

Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la santé ont exprimé le besoin d’établir une démarche pancanadienne en matière de modes de vie sains en 2002, lors de leur examen d’une démarche commune et coordonnée de diminution des maladies non transmissibles par la lutte contre les facteurs communs de risques de ces maladies et les conditions sociales qui favorisent leur développement.Note de bas de page 8

Un processus de consultation à grande échelle, dont un symposium national, a été entrepris pour élaborer une Stratégie en matière de modes de vie sains. D’un commun accord, les ministres ont convenu que les premiers domaines à viser seraient l’alimentation saine, l’activité physique et leur lien avec un poids santé. D’autres domaines, comme la santé mentale et la prévention des blessures, feraient possiblement l’objet d’interventions à l’avenir.

La Stratégie mondiale sur le régime alimentaire, l’activité physique et la santé de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appuie une démarche intégrée et concertée et déclare que de nombreux acteurs du secteur public, privé et de la société civile ont la responsabilité d’intervenir sur plusieurs décennies pour modifier les habitudes alimentaires et les habitudes d’activité physique des gens.

En l’absence d’une action coordonnée en faveur de modes de vie sains,

  • les possibilités pour collaboration ne seront pas réalisées;
  • il existerait toujours des lacunes dans le développement et le partage des connaissances;
  • les messages publics risquent d’être incohérents et contradictoires;
  • la capacité des collectivités de promouvoir des modes de vie sains serait limitée;
  • les taux de maladies chroniques et d’obésité continueront probablement d’augmenter; et
  • les disparités persisteraient et empireraient.

La Stratégie en matière de modes de vie sains

La Stratégie en matière de modes de vie sains est un cadre conceptuel d’actions soutenues qui se fonde sur une approche axée sur la santé de la population.Note de bas de page 9 Sa vision préconise une nation saine dans laquelle tous les Canadiens auront des conditions de vie favorables à une bonne santé. À cette fin, les buts de la Stratégie sont les suivants :

  • améliorer les résultats de santé; et
  • réduire les inégalités en matière de santé.Note de bas de page 10

Comme approche intégrée selon laquelle de nombreux secteurs oeuvrent ensemble pour atteindre des buts communs, la Stratégie offre un moyen d’assurer une meilleure harmonisation, coordination et orientation des actions prises par les différents secteurs et se traduira par la création d’une tribune où les divers acteurs pourront unir leurs efforts pour traiter des facteurs de risque communs. Grâce à cette intégration, les acteurs seront mieux informés des actions prises ailleurs, pourront créer des synergies et mieux distinguer les possibilités d’actions intersectorielles. Comme la Stratégie en matière de modes de vie sains a une portée intersectorielle, elle établit aussi un contexte national et des points de référence en fonction desquels tous les secteurs, les administrations publiques et les organisations d’Autochtones peuvent évaluer leurs propres stratégies et interventions. 

Objectifs en matière de modes de vie sains

À la lumière des tendances actuelles en modes d’alimentation et d’activité physique et des taux accrus de surpoids et d’obésité qui s’ensuivent, des actions décisives sont à prendre par tous les partenaires et secteurs intéressés à améliorer la santé des Canadiens.

Toutes les provinces et tous les territoires au Canada, ainsi que le gouvernement fédéral se sont fixé l’objectif d’accroître la pratique régulière de l’activité physique de 10 points de pourcentage (objectif soutenu par les ministres responsables de l’activité physique, des loisirs et des sports en juin 2003) et la plupart ont déjà établi des objectifs d’amélioration de l’alimentation et d’atteinte d’un poids santé, qui sont en accord avec ceux qui sont proposés dans la Stratégie en matière de modes de vie sains. Une liste des objectifs provinciaux/territoriaux d’alimentation saine, d’activité physique et de poids santé se trouve à l’Annexe A.

Des actions ont été entreprises un peu partout dans le monde pour s’attaquer aux mêmes problèmes. Des pays comme l’Angleterre, l’Écosse, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis ont fixé des objectifs d’augmentation de l’activité physique, d’amélioration de l’alimentation et d’atteinte d’un poids santé –  objectifs qui cadrent avec ceux de la Stratégie canadienne en matière de modes de vie sains.

Les objectifs proposés de la Stratégie pancanadienne intégrée en matière de modes de vie sains visent une augmentation de 20 % de la proportion de Canadiens qui font de l’activité physique, mangent sainement et ont un poids santé.

Quoique audacieux, ces objectifs sont réalisables dans le cadre d’une action concertée  et serviront à donner de l’élan à l’objectif d’activité physique appuyés par les ministres responsables de l’activité physique, des loisirs et des sports. Bien qu’ils s’étendent sur dix ans, leur réussite nécessitera un effort soutenu durant bien plus longtemps. Pour cette raison, 2015 devrait constituer le premier jalon, avec surveillance et évaluation continues pour estimer les progrès et apporter les changements qui s’imposent.

Voici les objectifs de la Stratégie en matière de modes de vie sains :

Alimentation saine

  • D’ici 2015, augmenter de 20 % la proportion de Canadiens qui font des choix alimentaires sains, selon les données recueillies par l’ESCC, et selon les indicateurs de la santé de Statistique Canada/l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).Note de bas de page 11

Activité physique

  • D’ici 2015, augmenter de 20 % la proportion de Canadiens qui pratiquent régulièrement une activité physique modérée à vigoureuse 30 minutes par jour, selon les données recueillies par l’ESCC et les données repères sur l’activité physique / programme de surveillance.Note de bas de page 12

Poids santé

  • D’ici 2015, augmenter de 20 % la proportion de Canadiens ayant un poids « normal »,Note de bas de page 13 soit un indice de masse corporelle de 18,5 à 24,9, selon les données recueillies par l’ENSP et l’ESCC, et selon les Indicateurs de la santé de Statistique Canada/l’ICIS.Note de bas de page 14

Remarque :
Les objectifs de la Stratégie en matière de modes de vie sains devront être alignés sur les buts de santé publique (qui font l’objet de discussions à l’heure actuelle), assortis de mesures des inégalités et de la réduction des disparités, et peuvent être rectifiés dans l’avenir à des fins d’homogénéisation. Les objectifs de la Stratégie en matière de modes de vie sains devront compléter et seconder ceux plus vastes de santé publique.

Il est reconnu que des objectifs doivent toujours être établis pour des populations spécifiques (y compris les Néo-Canadiens, les communautés culturelles minoritaires et autres) de même que des indicateurs pour mesurer la réduction des inégalités parmi les Canadiens selon des caractéristiques du sexe, de la race (identité autochtone), du lieu géographique et de facteurs socio-économiques.De plus, les outils d’évaluation des progrès accomplis évolueront à mesure que d’autres données deviendront disponibles (p. ex. les données de l’ESCC, les résultats des indices de masse corporelle mesurés, les données repères sur l’activité physique / programme de surveillance). On utilisera, dans la mesure du possible, des outils d’évaluation spécifiques aux personnes âgées, aux peuples autochtones, à d’autres groupes culturels et à d’autres populations cibles.

Partenariats et collaboration intersectoriels en action

Le Comité de coordination du Réseau intersectoriel de promotion des modes de vie sains a été créé en septembre 2004 dans le but de soutenir l’élargissement intersectoriel de la Stratégie. Il compte trois présidents, qui sont issus du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux/territoriaux et du secteur non‑gouvernemental. Composé de représentants de réseaux régionaux, gouvernements, secteurs privé et bénévole et d’organismes autochtones nationaux,Note de bas de page 15le Comité de coordination pilote le programme de mesures pancanadiennes en matière de modes de vie sains.

On a créé un certain nombre de groupes de travail composés de membres du Comité de coordination et d’experts issus du Réseau. Ils sont chargés de fournir des conseils et d’aider à la mise en œuvre des sphères d’actions déterminées par la conférence des sous-ministres F‑P-T de la santé et les ministres de la santé en septembre 2003, notamment les suivants :

  • définir les priorités et objectifs en matière de modes de vie sains dans le cadre de la Stratégie;
  • préparer un programme intégré de recherche et de surveillance, qui comprend notamment les meilleures pratiques; et
  • élaborer une campagne d’information publique et un programme de marketing social.

De plus, on a poursuivi le dialogue avec les collectivités autochtones.

Possibilités d’action

Bien que les buts et les objectifs de la Stratégie en matière de modes de vie sains soient des points de référence uniformisés en fonction desquels tous les secteurs peuvent évaluer leurs propres stratégies et interventions, on ne pourra pas les atteindre, à moins de coordonner les actions dans un certain nombre de domaines. Les activités proposées ont été élaborées par le truchement de groupes de travail intersectoriels et seront envisagées dans la mise en œuvre de la Stratégie.

Politiques et programmes

Sur le plan des politiques et programmes, on a recensé les possibilités d’actions suivantes :
 

  • Améliorer les habitudes et les choix alimentaires et de l’activité physique chez les Canadiens;
  • Améliorer l’accès, à prix abordable, à des choix alimentaires sains et à des possibilités d’activités physiques;
  • Réduire les disparités de niveaux d’activité physique qui existent entre les groupes d’âge, les sexes, les niveaux d’instruction et les niveaux de revenu; et
  • Améliorer la collaboration et la planification conjointe entre le secteur de la santé et d’autres secteurs.

Recherche et surveillance

Dans un même temps, un programme intégré de recherche et de surveillance, y compris des meilleures pratiques, souligne les lacunes et décrit les recommandations précises pour accroître la capacité de développement et d’échange de connaissances. Il comprend aussi des recommandations pour accroître la recherche sur les interventions à l’échelle des populations pour comprendre et prendre en compte les déterminants de l’alimentation saine et de l’activité physique, et leurs liens avec un poids santé, ainsi que pour coordonner le système de développement et de partage de connaissances.

Information publique

On voit partout au Canada des campagnes de marketing social pour promouvoir l’alimentation saine et l’activité physique. Ces compagnes sont lancées par le secteur public, le secteur bénévole et le secteur privé. Avec l’appui du groupe de travail, on prévoit poursuivre les efforts pour tirer parti des occasions qui se présentent et pour s’assurer de la cohérence des messages qui sont diffusés.  Cette coordination a pour but de promouvoir une meilleure alimentation saine et une augmentation de l’activité physique chez les Canadiens.

Mise en œuvre de la Stratégie en matière de modes de vie sains

Une fois les objectifs et les priorités déterminées, et une fois les possibilités d’action identifiées, le comité de coordination pour le Réseau de la promotion des modes de vie sains assumera le leadership dans la mise en œuvre de la stratégie avec une optique sur les activités qui ont le plus grand potentiel d’impact positif sur la santé des Canadiens. À cette étape, il devra prioritairement définir une stratégie d’évaluation des progrès globaux accomplis vers l’atteinte des objectifs fixés, ainsi que du succès de cette stratégie intersectorielle en matière de modes de vie sains et de son impact positif pour les Canadiens.  Des rapports d’étape sur la Stratégie en matière de modes de vie sains seront présentés tous les ans à la conférence des sous-ministres F-P-T de la santé et aux ministres F-P-T de la santé.

Notes

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