Vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur due à Escherichia coli entérotoxinogène (ECET) : Guide canadien d'immunisation

Pour les professionnels de la santé

Avis

Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) n'a pas encore délibéré sur l'utilisation de VAXCHORAMD. Le CCMTMV examinera ce vaccin et le chapitre sera mis à jour en temps voulu. Pour obtenir des renseignements concernant l'utilisation de ce vaccin dans l'intervalle, veuillez consulter la monographie du produit disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.

Dernière révision complète du chapitre (voir le tableau des mises à jour) : avril 2017

Sur cette page

Principaux renseignements (voir le texte pour plus de précisions)

Quoi

  • Le choléra :
    • est le plus souvent causé par les sérogroupes O1 et O139 de Vibrio cholerae;
    • est associé à de mauvaises conditions d'hygiène; résulte généralement de l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés;
    • en l'absence de traitement, les pertes importantes de liquides peuvent entraîner rapidement une déshydratation et un choc hypovolémique, lequel peut être mortel.
  • L'Escherichia coli entérotoxigène (ECET) :
    • représente de 25 à 50 % des cas de diarrhée du voyageur;
    • est transmis par des aliments contaminés et, moins souvent, par de l'eau contaminée;
    • la plupart des épisodes sont bénins et spontanément résolutifs.
  • L'efficacité du vaccin contre la diarrhée, toutes causes confondues, est d'environ 6 %. Il protège contre le sérogroupe O1 de Vibrio cholera, mais pas contre le choléra causé par le sérogroupe O139 de V. cholerae ou d'autres espèces de Vibrio.
  • Après la primovaccination complète, la protection contre le choléra dure 2 ans chez les personnes de 6 ans et plus; et 6 mois chez les enfants de 2 jusqu'à 6 ans. La protection contre la diarrhée du voyageur due à ECET peut durer 3 mois.
  • Les effets secondaires les plus fréquemment signalés après l'administration du vaccin sont les douleurs abdominales, la diarrhée, les nausées et les vomissements.

Qui

  • Prévention du choléra : Les voyageurs qui se rendent dans des pays où le choléra est endémique et qui sont à risque nettement accru d'exposition (p. ex., les travailleurs humanitaires ou les fournisseurs de soins de santé qui travaillent dans des pays endémiques) peuvent tirer profit d'une immunisation par le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur.
  • Prévention de la diarrhée du voyageur : Les avantages du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur sont limités; son administration n'est donc pas recommandée de façon systématique, sauf pour voyageurs considérés à haut risque.

Comment

  • Prévention du choléra
    • 6 ans et plus : 2 doses par voie orale, séparées par un intervalle de 1 à 6 semaines;
    • 2 jusqu'à 6 ans : 3 doses par voie orale, séparées par un intervalle de 1 à 6 semaines;
  • Prévention de la diarrhée du voyageur due à ECET : 2 doses par voie orale, séparées par un intervalle de 1 à 6 semaines.
  • Des rappels peuvent être administrés, s'il est indiqué. L'intervalle varie selon l'âge et l'indication.
  • Il faut éviter l'administration orale de produits médicinaux ou l'ingestion d'aliments ou de boissons une heure avant et une heure après l'administration du vaccin.
  • Il faut prévoir un intervalle d'au moins huit heures entre l'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur et celle du vaccin oral contre la typhoïde.

Pourquoi

  • La plupart des voyageurs qui s'en tiennent aux itinéraires touristiques habituels dans les pays touchés par le choléra sont exposés à un risque extrêmement faible d'infection cholérique; la diarrhée du voyageur est généralement bénigne et spontanément résolutive. Par conséquent, le vaccin n'est réservé qu'aux personnes qui présentent le risque d'infection le plus élevé.
  • Les personnes vaccinées ne bénéficieront pas toutes d'une protection complète contre le choléra ou la diarrhée du voyageur.

La mise à jour de ce chapitre a été élaborée en collaboration avec le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV). Les recommandations sont fondées sur la Déclaration sur la diarrhée du voyageur du CCMTMV.

Les révisions importantes comprises dans le présent chapitre sont mises en relief dans le tableau des mises à jour des chapitres du Guide canadien d'immunisation.

Épidémiologie

Description de la maladie

Agent infectieux

Le choléra est causé par les sérogroupes O1 et O139 de la bactérie productrice de toxines Vibrio cholerae. Le sérogroupe O1 de V. cholerae est associé à la plupart des éclosions de choléra et comporte deux biotypes, le classique et El Tor. Chaque biotype a deux sérotypes, Inaba et Ogawa. Pour en savoir plus au sujet de Vibrio cholerae, voir la Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes.

ECET est la cause la plus courante de la diarrhée du voyageur. Bon nombre de ses souches produisent une entérotoxine thermolabile semblable à la toxine cholérique. Pour obtenir de plus amples renseignements sur Escherichia coli, voir la Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes.

Réservoir

Les humains et les sources d'eau contaminées sont les principaux réservoirs de V. cholerae. L'homme est le réservoir d'ECET.

Transmission

Choléra

Le choléra est associé à de mauvaises conditions d'hygiène et résulte généralement de l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés, surtout les crustacés et poissons crus ou insuffisamment cuits. La période d'incubation va de 2 heures à 5 jours, et V. cholerae reste dans les fèces de 7 à 14 jours après l'infection. La transmission d'une personne à l'autre est rare.

Diarrhée du voyageur due à ECET

ECET est transmis par des aliments contaminés et, moins souvent, par de l'eau contaminée. La période d'incubation est généralement de 24 à 72 heures, et l'excrétion d'ECET peut être prolongée.

Facteurs de risque

Choléra

Les voyageurs exposés à un risque plus élevé d'infection par le choléra sont ceux qui ingèrent de l'eau ou des aliments contaminés, surtout des crustacés et poissons crus ou insuffisamment cuits. Le personnel chargé des secours humanitaires et les personnes visitant des zones à risque élevé ayant un accès limité à de l'eau et des aliments salubres sont également exposés à un risque accru. Le risque de choléra peut augmenter à la suite de catastrophes naturelles ou d'origine humaine, en raison de la perturbation des systèmes d'eau et d'assainissement ou du déplacement de populations dans des camps surpeuplés. Les personnes immunodéprimées, notamment les enfants souffrant de malnutrition ou les personnes infectées par le VIH, courent un plus grand risque de morbidité si elles sont infectées.

Diarrhée du voyageur

Les déterminants les plus importants du risque pour la diarrhée du voyageur sont la destination du voyage et le type de voyage (p. ex., une chambre dans un hôtel cinq étoiles ou un voyage sac au dos). Les facteurs associés à une probabilité plus élevée de contracter la diarrhée du voyageur comprennent l'hypochlorhydrie gastrique, ainsi que le manque relatif d'immunité intestinale observé chez les jeunes enfants. De plus, des groupes précis de voyageurs courent un risque accru de subir des conséquences graves de la diarrhée du voyageur :

  • les sujets immunodéprimés;
  • les sujets souffrant d'une insuffisance rénale chronique;
  • les sujets souffrant d'une insuffisance cardiaque congestive;
  • les sujets souffrant de diabète sucré insulinodépendant;
  • les sujets atteints d'une maladie intestinale inflammatoire.
Spectre de la maladie clinique

Choléra

Le choléra se présente sous la forme d'une diarrhée aqueuse abondante. En l'absence de traitement, les pertes importantes de liquides peuvent entraîner rapidement une déshydratation et occasionnellement un choc hypovolémique, lequel peut être mortel. Le taux de létalité va de 50 % ou plus sans traitement à moins de 1 % chez les patients traités de manière adéquate. Le spectre de la maladie est large; on observe plus fréquemment des cas légers et asymptomatiques que des cas graves. Le ratio entre les cas symptomatiques et les cas asymptomatiques varie d'une souche à l'autre.

Diarrhée du voyageur

La majorité des épisodes de diarrhée du voyageur sont légers et les symptômes se résorbent spontanément, même si la maladie peut être débilitante et particulièrement difficile à gérer dans des environnements lointains ou inconnus. Certains voyageurs souffrant d'une gastro-entérite inflammatoire aiguë plus grave pourraient présenter des symptômes gastro-intestinaux persistants, mais les séquelles à long terme découlant d'une gastro-entérite non inflammatoire, notamment celle causée par ECET, sont très peu courantes.

Répartition de la maladie

Incidence et prévalence

À l'échelle mondiale

Choléra

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu'environ trois à cinq millions de cas de choléra se déclarent chaque année, lesquels entraînent jusqu'à 120 000 décès. Le choléra est endémique dans de nombreux pays. Voir la carte de l'OMS des régions ayant signalé des éclosions de choléra pour en savoir plus.

Diarrhée du voyageur

On estime que jusqu'à 50 % des voyageurs issus de pays développés qui visitent des pays en développement contracteront la diarrhée des voyageurs, selon la destination. Les taux les plus élevés sont signalés en Amérique latine, en Afrique et sur le sous-continent indien, tandis que des taux modérés, de 8 à 15 %, s'observent chez les voyageurs qui se rendent en Chine, en Russie, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est.

À l'échelle nationale

Au Canada, les cas de choléra sont très peu fréquents. Entre 2008 et 2014, on a signalé 30 cas importés de choléra. Il n'existe aucune donnée canadienne sur ECET et la diarrhée du voyageur.

Éclosions récentes

Depuis le 19e siècle, des pandémies de choléra ont tué des millions de personnes sur tous les continents. Ces dernières années, il y a eu de nombreuses éclosions de choléra liées aux déplacements massifs de populations, surtout en temps de conflit, notamment au sein des camps de réfugiés dans les pays pauvres en ressources. Depuis 2010, Haïti et la République dominicaine subissent une épidémie de choléra. Depuis janvier 2016, les éclosions ont augmenté en Afrique de l'Est et du Sud. Pour en savoir plus, voir Conseils de santé aux voyageurs pour le choléra.

Préparations offertes au Canada

Vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur

  • DUKORALMD (vaccin oral inactivé contre la diarrhée du voyageur et le choléra contenant V. cholerae O1 de souche classique Inaba à germes entiers, inactivé par la chaleur; V. cholerae O1 de souche Inaba El Tor, inactivé au formol; et V. cholerae O1 de souche classique Ogawa, inactivé au formol et par la chaleur avec la sous-unité B recombinante non toxique de la toxine cholérique), Valneva Sweden AB. (Chol-Ecol-O).

Vaccin contre le choléra

  • VAXCHORAMD (vaccin oral vivant atténué contenant lyophilisée de V. cholerae CVD 103-HgR), Bavarian Nordic A/S. (Chol-O)*.

* Le CCMTMV n'a pas encore délibéré sur l'utilisation de VAXCHORAMD. Le CCMTMV examinera ce vaccin et le chapitre sera mis à jour en temps voulu. Pour obtenir des renseignements concernant l'utilisation de ce vaccin dans l'intervalle, veuillez consulter la monographie du produit disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.

Pour obtenir l'information posologique dans son intégralité, voir le dépliant du produit ou la monographie de produit accessible à partir de la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.

Voir Contenu des agents immunisants autorisées au Canada de la partie 1 pour connaître la liste des vaccins offerts au Canada ainsi que de leurs constituants.

Immunogénicité, efficacité potentielle et efficacité réelle

Immunogénicité

On n'a pas défini les corrélats immunologiques de la protection contre le choléra après la vaccination orale. La corrélation entre les réponses anticorps du sérum et la protection est faible. Les anticorps anti-IgA produits dans l'intestin jouent probablement un rôle de médiateur dans l'immunité protectrice.

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur induit une réponse IgA intestinale chez 70 à 100 % des sujets vaccinés; des anticorps sériques sont également détectés. Une dose de rappel induit une réponse anamnestique révélatrice d'une mémoire immunitaire. On estime que la durée de la mémoire immunologique est d'au moins deux ans chez les adultes.

Efficacités potentielle et réelle

On peut espérer une protection contre le choléra environ une semaine après la primovaccination. Pour le choléra, on estime que la durée de la protection est de 2 ans chez les personnes de 6 ans et plus, et de 6 mois chez les enfants de 2 jusqu'à 6 ans.

On peut espérer une protection contre ECET environ une semaine après la primovaccination, et cette protection peut durer jusqu'à trois mois.

Lorsqu'on a comparé des sujets immunisés et des sujets vaccinés avec un placebo, les résultats regroupés issus d'essais randomisés contrôlés ont indiqué qu'il y avait un risque relatif (RR) agrégatif de 0,94 et qu'il n'y avait aucun avantage accru pour ce qui est d'empêcher un épisode de diarrhée du voyageur pendant un voyage. De même, ces études n'ont révélé aucune différence entre le vaccin et le placebo, en ce qui a trait à la prévention de la diarrhée du voyageur due à ECET.

Indications

Voyageurs

Enfants (2 à 17 ans) et adultes (18 ans et plus)

Les avantages que comporte le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur sont limités; son administration n'est donc pas recommandée de façon systématique pour la plupart des voyageurs. Toutefois, les voyageurs qui présentent un risque élevé de complications ou qui risquent d'être fortement incommodés par la diarrhée du voyageur durant un séjour de courte durée pourraient trouver que les avantages potentiels du vaccin, sur la base de leurs valeurs et préférences personnelles, combinés au faible risque d'effets indésirables, peuvent l'emporter sur le fardeau de risque. Ces voyageurs comprennent :

  • les personnes chez qui une brève maladie ne peut être tolérée (c.-à-d., les athlètes de haut niveau, certaines personnes qui voyagent pour affaires ou pour des raisons politiques);
  • les personnes ayant une plus grande sensibilité à la diarrhée du voyageur (p. ex., à cause d'une achlorhydrie, d'une gastrectomie ou d'antécédents de grave diarrhée du voyageur à répétition; jeunes enfants de plus de 2 ans);
  • les personnes immunodéprimées à cause d'une infection au VIH et dont la numération des lymphocytes T-CD4 est réduite, et les personnes présentant d'autres immunodéficiences;
  • les personnes atteintes de maladies chroniques pour qui le risque de conséquences graves dues à la diarrhée du voyageur est plus élevé (p. ex., les personnes atteintes d'une insuffisance rénale, d'une insuffisance cardiaque congestive, de diabète sucré insulinodépendant ou d'une maladie inflammatoire de l'intestin).

Pour les voyageurs, la prévention du choléra ou de la diarrhée du voyageur repose principalement sur la sélection méticuleuse des aliments et de l'approvisionnement en eau, ainsi que sur le recours à de bonnes mesures d'hygiène, plutôt que sur l'immunisation. Une évaluation détaillée des risques liés au voyage doit être réalisée en vue de déterminer quels voyageurs vont le plus probablement bénéficier de la vaccination.

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur n'est pas recommandé chez les enfants de moins de 2 ans, car son efficacité n'a pas été étudiée dans ce groupe d'âge.

Les indications du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur dans la prévention de la diarrhée du voyageur sont encore plus limitées pour les raisons suivantes :

  • La protection générale assurée par le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur n'est habituellement que d'environ 6 % pour la diarrhée du voyageur.
  • La plupart des épisodes de diarrhée du voyageur sont bénins et spontanément résolutifs.
  • Des options thérapeutiques (réhydratation par voie orale, régime alimentaire, médicaments antimotilité et traitement antibiotique) sont disponibles si la prévention échoue.
  • Les voyageurs vaccinés peuvent à tort avoir un sentiment de sécurité et ne seront peut-être pas aussi stricts dans l'observation des précautions en matière d'alimentation et d'eau.
Horaire

Le Tableau 1 résume le calendrier d'immunisation par le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur due à ECET, selon l'âge.

Tableau 1 : Calendrier d'immunisation par le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur, selon l'indication et l'âge
Immunisation Choléra Diarrhée du voyageur due à ECET Directives générales
enfants de 2 jusqu'à 6 ans enfants de 6 ans et plus enfants de 2 ans et plus

Primovaccination

3 doses par voie orale, séparées par un intervalle de 1 à 6 semaines

2 doses par voie orale, séparées par un intervalle de 1 à 6 semaines

2 doses par voie orale, séparées par un intervalle de 1 à 6 semaines

  • S'il s'écoule plus de six semaines entre les doses, répéter la primovaccination
  • Administrer la dose finale au moins une semaine avant le départ

Rappel

1 dose tous les 6 mois

1 dose tous les 2 ans

1 dose tous les 3 mois

La série de vaccins primaires doit être répétée si plus de 5 ans se sont écoulés depuis la primovaccination ou la dernière dose de rappel

Voir les autres renseignements contenus dans la monographie de produit, qui est disponible dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.

Doses de rappel et revaccination

Le Tableau 1 résume le calendrier des doses de rappel contre le choléra et la diarrhée du voyageur due à ECET, selon l'âge.

Choléra

La dose optimale de rappel et l'intervalle optimal entre les doses n'ont pas été déterminés. Toutefois, en cas d'indication, selon l'évaluation continue du risque :

  • Pour les enfants de 2 jusqu'à 6 ans, on peut offrir une dose de rappel tous les 6 mois.
  • Pour les personnes de 6 ans et plus, on peut offrir une dose de rappel tous les 2 ans; on peut offrir la série primaire complète (2 doses) si la dernière dose a été administrée plus de 5 ans auparavant.
Diarrhée du voyageur due à ECET

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur peut fournir une protection de courte durée (environ 3 mois) contre la diarrhée due à ECET; c'est pourquoi, si l'on prévoit l'exposition du voyageur à un risque continu, on peut envisager des doses de rappel. La dose optimale de rappel et l'intervalle optimal entre les doses n'ont pas été déterminés. Toutefois, en cas de risque continu :

  • Pour les personnes de 2 ans et plus, on peut offrir une dose de rappel tous les 3 mois.

Vaccination de populations particulières

Grossesse et allaitement

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur n'a pas fait l'objet d'études chez les femmes enceintes ou qui allaitent. On peut envisager l'administration de ce vaccin à des femmes enceintes, mais uniquement dans des situations à risque élevé telles qu'une éclosion, et après avoir soupesé les avantages et les risques. Ce vaccin peut être administré à des femmes qui allaitent.

Voir Immunisation durant la grossesse et l'allaitement de la partie 3 pour obtenir plus de précisions sur la vaccination des femmes enceintes ou qui allaitent.

Personnes atteintes de maladies chroniques

On peut envisager le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur pour la prévention de la diarrhée du voyageur chez les personnes souffrant de maladies chroniques telles qu'une insuffisance rénale chronique, une insuffisance cardiaque congestive, le diabète sucré insulinodépendant et une maladie intestinale inflammatoire, pour lesquelles il existe un risque accru de conséquences graves causées par la diarrhée du voyageur. Cependant, les avantages du vaccin n'ont pas été étudiés dans ces groupes précis.

Pour plus de renseignements sur la vaccination des personnes atteintes de maladies chroniques, voir Immunisation des personnes atteintes de maladies chroniques de la partie 3.

Sujets immunodéprimés

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur n'a pas fait l'objet d'études chez les personnes immunodéprimées. Ces sujets, notamment les personnes infectées par le VIH, peuvent recevoir le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur; mais il faut se rappeler que la réponse anticorps pourrait être sous-optimale. Lorsqu'on envisage d'administrer un vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur à une personne immunodéprimée, une consultation auprès du médecin traitant peut être utile. Pour les cas complexes, il est recommandé de consulter un médecin spécialisé dans les domaines de l'immunisation et de l'immunodéficience.

Voir Immunisation des sujets immunodéprimés de la partie 3 pour obtenir davantage de renseignements sur la vaccination des personnes immunodéprimées.

Méthodes d'administration des vaccins

Dose

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur se compose d'une fiole renfermant une dose unique de vaccin et d'un sachet de granules effervescents (tampon) de carbonate acide de sodium.

Reconstitution du vaccin

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur et la solution tampon doivent être préparés conformément aux instructions fournies par le fabricant.

Voie d'administration

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur ne peut être administré que par voie orale. Il peut être auto-administré.

Pour plus de renseignements sur le counseling précédant et suivant la vaccination, les techniques de préparation et d'administration de vaccins, ainsi que la prévention et le contrôle des infections, voir Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1.

Administration simultanée de vaccins

Il faut prévoir un intervalle d'au moins 8 heures entre l'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur et celle du vaccin oral contre la typhoïde (capsules). Il n'y a pas d'interaction connue entre le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur et d'autres vaccins couramment utilisés chez les voyageurs, par exemple ceux contre l'hépatite A, l'hépatite B, le méningocoque et la fièvre jaune, bien que les données soient limitées.

Voir Calendrier d'administration des vaccins de la partie 1 pour obtenir de plus amples renseignements sur l'administration simultanée de vaccins.

Tests sérologiques

Les tests sérologiques ne sont recommandés ni avant ni après l'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur.

Exigences relatives à l'entreposage et la manipulation

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur doit être conservé à une température de +2 °C à +8 °C et ne doit pas être congelé. Le vaccin peut être entreposé à la température de la pièce (moins de 25 °C) jusqu'à deux semaines avant ouverture, une fois seulement. Le sachet tampon peut être conservé à température ambiante. Si le vaccin et le mélange tampon ne sont pas utilisés immédiatement, ils peuvent être entreposés à température ambiante (moins de 25 °C) pendant deux heures au maximum.

Voir Manipulation et entreposage des agents immunisants de la partie 1 pour obtenir plus de précisions ainsi que des recommandations.

Innocuité et effets secondaires

Effets secondaires courants et localisés

Dans un essai clinique, les effets secondaires les plus fréquemment signalés après l'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur étaient les suivants : douleurs abdominales (16 %), diarrhée (12 %), nausées (4 %) et vomissements (3 %). Ces manifestations sont probablement attribuables au tampon de bicarbonate utilisé avec le vaccin puisqu'elles se sont produites à une fréquence semblable lorsque le vaccin et le tampon, ou seulement le tampon, ont été administrés.

Effets secondaires moins fréquents et graves

On a déjà observé des réactions anaphylactiques après l'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur, mais seulement à de très rares occasions.

Plus de 7 millions de doses de ce vaccin ont été distribuées dans le monde. Quelques autres effets secondaires (p. ex., paresthésie, dyspnée, urticaire, prurit, œdème de Quincke, gastro-entérite, lymphadénite, syndrome pseudogrippal et hypertension) ont été signalés très rarement (moins de 1 cas pour 10 000 doses distribuées); aucun lien causal n'a été établi.

Conseils pour la déclaration des manifestations cliniques inhabituelles (MCI) à la suite d'une immunisation

Les vaccinateurs sont priés de signaler aux responsables de la santé publique locaux tout effet secondaire grave ou inattendu temporellement associé à la vaccination. Un effet secondaire suivant l'immunisation (ESSI) inattendu est un effet secondaire qui ne figure pas dans les renseignements disponibles sur le produit, mais qui peut être dû à l'immunisation, ou encore une modification de la fréquence d'un ESSI connu.

Voir le guide Déclaration de manifestations cliniques inhabituelles (MCI) à la suite d'une immunisation au Canada et Effets secondaires suivant l’immunisation de la partie 2 pour plus de précisions sur la déclaration des effets secondaires suivant l'immunisation.

Contre-indications et précautions

Le vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur est contre-indiqué chez les personnes ayant déjà présenté une réaction anaphylactique à une dose antérieure du vaccin ainsi que chez les personnes ayant une hypersensibilité immédiate ou anaphylactique établie à l'un ou l'autre des composants du vaccin ou de son contenant. Voir Contenu des agents immunisants utilisés au Canada de la partie 1 pour connaître la liste des vaccins offerts au Canada ainsi que de leurs constituants.

L'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur devrait être retardée chez les personnes atteintes d'une maladie aiguë modérée ou grave ou d'une maladie gastro-intestinale aiguë. Dans le cas d'une maladie aiguë mineure, avec ou sans fièvre, la personne peut être vaccinée.

Voir Contre-indications, précautions à prendre et préoccupations de la partie 2 pour obtenir de plus amples renseignements.

Interactions médicamenteuses et interactions entre les médicaments et les aliments

Il faut éviter l'administration orale de produits médicinaux ou l'ingestion d'aliments ou de boissons une heure avant et une heure après l'administration du vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur. La nourriture ou les boissons augmentent la production d'acide dans l'estomac et compromettent l'effet du vaccin.

Références choisies

  • Agence de la santé publique du Canada. 2014. Maladies à déclaration obligatoire en direct. Consulté en janvier 2017. Accès : http://maladies.canada.ca/declaration-obligatoire/graphiques?c=yl
  • Ahmed T, Bhuiyan TR, Zaman K, Sinclair D, Qadri F. Vaccines for preventing enterotoxigenic Escherichia coli (ETEC) diarrhoea. The Cochrane Library; 2011.
  • American Academy of Pediatrics. In: Pickering LK, Baker CJ, Kimberlin DW, et al. (dir.). Red Book: 2009 Report of the Committee on Infectious Diseases. 28e éd. Elk Grove Village, IL: American Academy of Pediatrics; 2009.
  • Centers for Disease Control and Prevention. Health Information for International Travel 2016. The Yellow Book. Consulté en janvier 2017. Accès : https://wwwnc.cdc.gov/travel/page/yellowbook-home-2014
  • Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV). Déclaration sur la diarrhée du voyageur 2015. Consulté en mars 2016. Accès : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/ccmtmv/declaration-diarrhee-voyageur.html
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  • Organisation mondiale de la Santé. Voyages internationaux et santé, 2014. Chapitre 6 - Maladies évitables par la vaccination et vaccins. Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.who.int/ith/chapters/ithchapter6FR.pdf?ua=1
  • Pitzinger B, Steffen R, Tschopp A. Incidence and clinical features of traveler's diarrhea in infants and children. Pediatr Infect Dis J 1991;10(10):719-23.
  • Scerpella EG, Sanchez JL, Mathewson III JJ, et al. Safety, immunogenicity, and protective efficacy of the whole-cell/recombinant B subunit (WC/rBS) oral cholera vaccine against travelers' diarrhea. J Travel Med 1995;2(1):22-27.
  • Steffen R. Epidemiologic studies of travelers' diarrhea, severe gastrointestinal infections, and cholera. Rev Infect Dis 1986;8 (Suppl 2):S122-30.
  • Valneva Sweden AB. Monographie de produit-DUKORALMD. Décembre 2015.

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