Enquêtes criminelles à l’Agence du revenu du Canada
L’Agence du revenu du Canada est déterminée à prendre des mesures contre les personnes qui ne respectent pas les lois fiscales canadiennes de façon intentionnelle en enquêtant sur les crimes fiscaux graves.
Aperçu
Le Programme des enquêtes criminelles (PEC) de l’Agence joue un rôle essentiel dans la protection de l’assiette fiscale du Canada en enquêtant sur les cas importants d’évasion fiscale et d’autres crimes fiscaux. S'il y a lieu, le PEC renvoie des cas au Service des poursuites pénales du Canada (SPPC), pour d’éventuelles poursuites criminelles. Il mène des enquêtes sur ceux et celles qui choisissent délibérément de ne pas payer leurs impôts, et maintient ainsi la confiance du public dans le régime fiscal d’autocotisation du Canada.
L’Agence se concentre sur les enquêtes qui auront la plus grande incidence sur l’observation, notamment :
- les cas importants d’évasion fiscale comprenant un élément international;
- les promoteurs de stratagèmes fiscaux sophistiqués et organisés;
- les enquêtes conjointes avec d’autres organismes d’application de la loi, y compris les cas d’évasion fiscale mettant en cause le blanchiment d’argent;
- les cas importants d’évasion fiscale liée à l’impôt sur le revenu ou la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH), y compris l’économie clandestine;
- les infractions fiscales importantes ciblant les prestations, les crédits et les faux remboursements.
Résultats obtenus de 2019 à 2024

135
condamnations

58 contribuables condamnés à une peine d’emprisonnement, pour un total cumulatif de plus de 108 ans

25,1 millions de dollars
en amendes imposées par les tribunaux
Qui sommes-nous?
Les équipes du PEC travaillent dans sept bureaux situés partout au Canada. La Direction des enquêtes criminelles à l’Administration centrale appuie le travail des bureaux régionaux et établit les priorités, les politiques et l’orientation stratégique du programme. La direction fournit aussi d’autres services, comme de l’expertise en matière d’enquête et sur le plan juridique, ainsi que de la formation, des communications et du soutien législatif. Son personnel possède une expertise dans divers domaines, tels que les techniques d’enquête, la criminalistique numérique et l’informatique judiciaire, le renseignement criminel, la gestion des éléments de preuve et l’analyse des données.
Le PEC compte actuellement 591 employés dans les régions, auxquels s’ajoutent 127 employésNote de bas de page 1 à l’Administration centrale.

Description de l’image
Cette carte illustre le nombre d’employés du PEC par région au Canada :
- Ouest (Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Territoire du Yukon, Territoires du Nord-Ouest) : 168
- Ontario : 271
- Administration centrale (Ottawa) : 127
- Québec : 90
- Atlantique (Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick) : 62
En vedette : John, spécialiste principal des questions techniques
En 1993, dès ma première journée dans l’équipe du PEC, j’ai trouvé ce type de travail très difficile, mais aussi très intéressant et enrichissant. J’ai appris rapidement que ce n’est pas juste une question de chiffres. Il faut aussi chercher plus loin pour découvrir l’histoire derrière les chiffres, afin de bien effectuer le renvoi du cas au SPPC. Nous comptons beaucoup sur le travail d’équipe pour accomplir nos tâches, ce qui, au fil des ans, nous permet de tisser des relations étroites et significatives avec nos collègues.
J’ai aidé à mettre sur pied et à offrir des formations aux échelles régionale et nationale. Lorsque j’ai eu l’occasion de me joindre à la Section de la formation et de l’apprentissage à l’Administration centrale en tant que spécialiste principal des questions techniques, je savais que j’avais trouvé mon créneau, car j’aime beaucoup interagir avec les nouveaux enquêteurs et contribuer, d’une certaine façon, à leur perfectionnement.
Lorsque j’ai commencé à travailler à l’Agence, je me souviens que l’une des personnes donnant la formation parlait sans cesse de l’Agence comme étant une « organisation apprenante ». Je crois sincèrement que c’est encore plus pertinent aujourd’hui, compte tenu du nombre de nouveaux employés. Ces derniers devront acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir et, à terme, s’assurer que notre programme remplit son mandat pour les années à venir.
En vedette : Richard, analyste principal en informatique judiciaire
Depuis 2016, je travaille en tant qu’analyste en informatique judiciaire (AIJ) à Toronto, en Ontario. En avril 2023, je me suis joint à l’Administration centrale pour aider avec l’exécution du programme d’AIJ à l’échelle nationale.
Je voulais devenir AIJ parce que ce travail combine ma passion de la technologie avec mon besoin inné de justice et d’équité. Au fil des années, mes passions et mon cheminement de carrière se sont plutôt orientés vers la technologie. Donc, lorsque j’ai eu la chance de combiner la technologie et les enquêtes criminelles, j’ai saisi cette occasion.
La charge de travail quotidienne d’un AIJ consiste à résoudre constamment des problèmes. Étant donné que la technologie continue d’évoluer, les AIJ sont confrontés à de plus en plus de défis liés à la façon dont les appareils électroniques peuvent être saisis et analysés. Dans le cadre de notre travail, nous sommes appelés à manipuler un large éventail d’appareils, à craquer des mots de passe, à contourner le cryptage de données et à récupérer des fichiers supprimés. Les AIJ n’ont jamais le temps de s’ennuyer!
En vedette : Harmeet, enquêteur principal
J’ai commencé à travailler en tant qu’enquêteuse à l’Agenceen 2020. Au cours de mes premiers mois en poste, j’ai eu la chance de travailler sur un cas qui était à l’étape du procès. Mon travail en étroite collaboration avec le SPPC m’a permis d’acquérir de précieuses connaissances sur les complexités judiciaires liées au traitement réussi d’un cas lors d’un procès.
Le mentorat et le soutien dont j’ai bénéficié au début de ma carrière m’ont non seulement appris à mener avec rigueur une enquête de grande envergure, mais m’ont aussi inspiré mon engagement envers l’excellence. À mesure que je gagnais de l’expérience et que j’acquérais des compétences dans mon rôle d’enquêteuse principale, je les mettais à profit en aidant mes collègues dans d’autres cas et en assumant plusieurs responsabilités dans des cas complexes. Le travail au sein du PEC, contrairement aux rôles de comptabilité traditionnels, offre une combinaison unique de défis et d’enthousiasme. Il n’y a pas deux jours pareils. Le travail à rythme rapide et la flexibilité dont il faut faire preuve m’obligent à redoubler de vigilance.
Au sein du PEC, nous progressons en nous soutenant mutuellement, et je suis profondément reconnaissante de travailler pour ce programme exceptionnel.
Ce que nous faisons
Pour être en mesure de lutter efficacement contre les crimes fiscaux, le PEC a le mandat de mener des enquêtes sur ce qui suit :
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Évasion fiscale
Les enquêtes de ce genre ciblent les criminels qui, de façon intentionnelle, ne produisent pas leurs déclarations de revenus ou ne paient pas les impôts qu’ils doivent. Ces types d’enquêtes mettent en évidence les conséquences auxquelles s’exposent les Canadiens qui ne déclarent pas tous leurs revenus dans leur déclaration de revenus. Selon l’article 239 de la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR) et de l’article 327 de la Loi sur la taxe d’accise (LTA), l’évasion fiscale est une infraction. Si une personne est reconnue coupable d’évasion fiscale, les tribunaux peuvent lui imposer une amende allant de 50 % à 200 % de l’impôt éludé, ainsi qu’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans
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Infractions fiscales visant les prestations, les crédits et les demandes frauduleuses de remboursement.
Les acteurs malveillants utilisent intentionnellement des moyens criminels afin d’obtenir divers prestations, crédits et remboursements, profitant ainsi des régimes mis en place par le gouvernement du Canada pour aider ceux qui en avaient véritablement besoin. Le PEC a le pouvoir d’enquêter sur les particuliers qui produisent de fausses demandes de prestations pour voler des fonds publics. De plus, le PEC cible les criminels qui falsifient des registres et des déclarations, utilisent deux jeux d’états financiers, déclarent des dépenses personnelles comme étant des dépenses d’entreprise, et gonflent les dépenses pour réduire l’impôt à payer. Ce type de vol nuit à la confiance des contribuables à l’égard de l’intégrité du régime fiscal du Canada.
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Stratagèmes fiscaux
Les enquêtes sur les stratagèmes fiscaux visent les promoteurs fiscaux, et parfois les préparateurs de déclarations de revenus, qui aident leurs clients à enfreindre les lois fiscales du Canada. Ces stratagèmes peuvent comprendre l’évasion fiscale au pays et les stratagèmes à l’étranger. Les stratagèmes fiscaux sont souvent de nature complexe et comprennent de nombreuses transactions, faisant en sorte qu’ils sont plus difficiles à découvrir et qu’il faut plus de temps pour les démanteler. Il est important de noter que, même si une personne détient de l’argent ou des actifs à l’étranger, cela ne signifie pas automatiquement qu’elle est coupable d’un crime fiscal.
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Blanchiment d’argent
Le blanchiment d’argent, aussi appelé « recyclage des produits de la criminalité », est un processus consistant à dissimuler la source de l’argent ou des biens provenant d’activités illicites. Depuis 2010, le Canada reconnaît l’évasion fiscale comme étant une infraction désignée pour le blanchiment d’argent. L’Agence est donc autorisé à enquêter sur les cas de blanchiment d’argent découlant de crimes fiscaux. Une personne peut être reconnue coupable d’une infraction de recyclage des produits de la criminalité sans être accusée de l’infraction désignée. Toutefois, dans la plupart des cas impliquant l’Agence, la personne serait accusée d’évasion fiscale ou d’autres infractions fiscales en vertu de la LIR, de la LTA ou du Code criminel. Il est possible qu’un intermédiaire ayant manigancé le blanchiment d’argent, mais n’étant pas impliqué dans le premier crime, soit accusé uniquement d’une infraction de recyclage des produits de la criminalité.
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Autres crimes liés à l’évasion fiscale
Les autorités chargées de l’application de la loi peuvent communiquer avec l’Agence lorsqu’elles enquêtent sur des crimes graves dans lesquels elle peut avoir un intérêt, ou lorsqu’elles ont des motifs de croire que les renseignements des contribuables seraient pertinents pour leur enquête. Dans de telles situations, l’Agence et l’autorité chargée de l’application de la loi peuvent lancer une enquête conjointe.
Comme le prévoient le paragraphe 241(9.5) de la LIR et le paragraphe 295(5.04) de la LTA, l’Agence est autorisée à fournir des renseignements à une organisation policière dans des circonstances précises et seulement lorsqu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’une infraction grave a été commise.
Fonctions opérationnelles
Les enquêtes criminelles sont menées à nos bureaux régionaux. Pour assurer le bon déroulement de nos opérations, nos équipes à l’Administration centrale sont composées d’experts dans divers domaines et fournissent des conseils et de l’aide aux équipes d’enquête dans chacune des régions.
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Renseignements criminels
L’équipe de la Section du renseignement criminel (SRC) recueille et analyse les données externes et internes afin de repérer les nouveaux dossiers et d’améliorer les indices et les renvois existants en cernant les tendances et les stratagèmes d’activités criminelles. Elle appuie également les enquêtes dans les bureaux régionaux en analysant et en fournissant une combinaison de données et de renseignements de l’Agence du revenu du Canada (ARC), qui ajoutent de la valeur aux cas tant à l’étape de la charge de travail qu’à l’étape de l’enquête.
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Informatique judiciaire
La Section des services en informatique judiciaire (SSIJ) supervise les politiques, les procédures et les outils utilisés dans le cadre de la détermination, de la conservation, de l’analyse, de la rédaction de rapports et de la numérisation des éléments de preuve en format papier et numériques dans le contexte des enquêtes criminelles.
Cette équipe supervise également la détermination, la recherche, la mise à l’essai et l’approvisionnement du matériel, des logiciels et des outils qu’utilisent les analystes en informatique judiciaire au sein du Programme des enquêtes criminelles (PEC). Nos analystes en informatique judiciaire traitent les éléments de preuve numériques et participent à des activités liées aux cryptoactifs. Ils appuient les enquêteurs dans cette tâche compte tenu de l’augmentation de l’utilisation des moyens numériques dans les crimes fiscaux et de l’utilisation accrue de la monnaie numérique pour faciliter les opérations illégales. Par conséquent, les analystes en informatique judiciaire et certains experts en technologie de l’ARC mobilisent des outils qui les aideront à retracer ces opérations. Les analystes en informatique judiciaire ont une expertise en matière de technologie de l’information et de cryptoactifs, ce qui les rend à même de préserver les éléments de preuve numériques, y compris les données possiblement chiffrées, protégées par un mot de passe ou cachées par d’autres moyens électroniques.
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Services-conseils aux enquêtes
Les Services-conseils aux enquêtes fournissent des conseils techniques, comptables, juridiques et en matière de politiques ainsi qu’un soutien aux enquêtes criminelles découlant de la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR), de la Loi sur la taxe d’accise (LTA) et du Code criminel pour les régions et la haute direction à l’Administration centrale.
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Élaboration de la charge de travail et des services de liaison
La section d’Élaboration de la charge de travail et des services de liaison est responsable de la gestion des processus nationaux d’élaboration de la charge de travail et de la promotion des renvois de qualité au PEC. Elle est également responsable de l’élaboration de ses cas autogénérés en fonction des renseignements que fournissent la SRC et les partenaires externes. De plus, elle fournit un service de liaison amélioré aux bureaux régionaux et aux intervenants.
Processus d’enquêtes criminelles
Diverses sources de renseignements peuvent inciter le PEC à lancer une enquête criminelle. Des enquêtes criminelles peuvent être lancées lorsque le PEC reçoit des cas renvoyés par d’autres secteurs de programme de l’Agence ou lorsque des cas sont autogénérés dans le cadre du programme selon des indices reçus de divers partenaires externes.

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Un diagramme circulaire présentant les sources des cas d’enquêtes criminelles. Au total, 37 % des cas sont autogénérés dans le cadre du PEC, et 63 % des cas sont des renvois des programmes de l’Agence.

Description de l’image
Un graphique circulaire illustrant la source des indices reçus par le PEC. Au total, 23 % des indices sont reçus de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), et 77 % des indices proviennent d’autres organismes d’application de la loi.
Tous les renvois ou indices ne déclenchent pas une enquête criminelle. La question de savoir si un dossier est accepté par le PEC repose sur de nombreux facteurs, y compris la disponibilité des éléments de preuve et la possibilité raisonnable d’une poursuite.
En date du 31 mars 2024, le PEC a 175 enquêtes en cours.
Comme toute enquête criminelle menée par les organismes d’application de la loi, les enquêtes criminelles de l’Agence peuvent être complexes et nécessitent souvent plusieurs années. Une enquête criminelle comprend de nombreuses étapes, comme la collecte d’éléments de preuve, l’interrogation des contribuables et des témoins, l’exécution de mandats de perquisition et l’analyse des éléments de preuve.
Entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024 :

Le PEC a exécuté 59 mandats de perquisition

Au moins 115 appareils et plus de 26,5 téraoctets de données ont été saisis par les AIJ du PEC.
La durée de l’enquête dépend de la complexité de l’affaire, du nombre de personnes ou d'entreprises concernées, de la disponibilité des preuves, de la nécessité de collaborer avec des partenaires internationaux et du niveau de collaboration des témoins.
Dans le cadre d’une enquête criminelle intentée par l’Agence, un rapport fondé sur les résultats de l’enquête est établi par les enquêteurs de l’Agence et envoyé au SPPC lorsque des accusations sont justifiées. Le rôle du SPPC est de juger si des accusations criminelles doivent être portées en vertu de la LIR, de la LTA ou du Code criminel et de mener les poursuites au criminel en matière fiscale.

Du 1er avril 2019 au 31 mars 2024, il y a eu 109 dossiers où les enquêtes ont donné lieu au dépôt d’accusations en vertu de la LIR, de la LTA ou du Code criminel.
Apprenez-en plus sur le processus d’enquêtes criminelles.
Partenariats au pays et à l’étranger
Toutes les provinces au Canada, comme d’autres pays partout dans le monde, font face à une menace commune posée par des formes de criminalité fiscale de plus en plus complexes et novatrices. Par conséquent, le PEC reconnaît l’importance de renforcer ses partenariats nationaux et internationaux.
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Partenariats internationaux
Organisation de coopération et de développement économiques
L’Agence fait partie du Groupe d’action sur les délits à caractère fiscal et autres délits de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le Groupe d’action appuie les efforts des administrations pour lutter contre les délits fiscaux au moyen de la mise en œuvre du « Dialogue d’Oslo ». Cette initiative stratégique lancée en 2011 vise à promouvoir une approche « pangouvernementale » dans la lutte contre la criminalité fiscale et d’autres crimes financiers au moyen de l’établissement de normes, du partage de pratiques exemplaires et du renforcement des capacités.
Le Groupe d’action se réunit deux fois par année pour discuter des risques émergents de la criminalité fiscale, échanger des connaissances et des expériences au sein des pays membres et élaborer des outils et des produits, comme des modèles de maturité pour aider les administrations fiscales à se positionner pour l’avenir.
De plus, l’Agence prend part à l’Académie de l’OCDE pour les enquêtes en matière de délinquance fiscale (l’Académie). Le travail de l’Académie vise à appuyer les administrations en développement dans leur lutte contre la délinquance fiscale et d’autres délits à caractère financier. L’Académie a pour objectif de fournir aux autorités chargées de l’application de la loi les ressources et les connaissances nécessaires pour lutter contre la criminalité fiscale et financière. Des formateurs de l’Agence donnent des cours virtuels et en personne à l’Académie afin de contribuer au perfectionnement de la communauté de prévention de la criminalité fiscale à l’échelle internationale. En 2024, les formateurs de l’Agence ont participé avec succès à huit académies différentes de l’OCDE. Les formateurs ont élaboré le contenu des modules et ont animé les cours sur divers sujets, comme la coopération internationale, la gestion des cas importants, les sources humaines, la valeur nette et la cryptomonnaie.
Joint Chiefs of Global Tax Enforcement
L’Agence est un participant actif du Joint Chiefs of Global Tax Enforcement (J5), qui rassemble les autorités fiscales liées aux affaires criminelles de l’Australie, du Canada, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et des États-Unis. Le J5 mène la lutte contre la criminalité fiscale et le blanchiment d’argent à l’échelle internationale, y compris les menaces liées à la cryptomonnaie et les personnes qui entreprennent, permettent ou facilitent l’évasion fiscale à l’échelle mondiale.
Depuis la création du J5, les experts en science des données, les experts en technologie et les enquêteurs de premier rang de tous les pays membres du J5 se sont réunis dans le cadre d’événements appelés « Challenges » dans le but d’établir une collaboration opérationnelle. Ces événements réunissent des experts de chaque pays et ont pour mission d’optimiser l’utilisation des données acquises à partir de diverses sources ouvertes et d’enquête à la disposition de chaque pays. Ils se sont révélés très efficaces pour le J5, car ils ont généré des pistes importantes sur lesquelles les organisations ont pu enquêter. En octobre 2023, l’Agence a fièrement organisé le cinquième « Challenge » du J5.
L’une des plus grandes réussites du J5 a été la création du Partenariat international des institutions financières (PIIF). Ce partenariat public-privé (PPP) international vise à lutter contre les crimes fiscaux en rassemblant les chefs du J5 et les cadres supérieurs en matière d’observation liée à la criminalité financière des grandes banques internationales, du secteur bancaire et les dirigeants influents d’organisations plus vastes. Ce partenariat tire parti des capacités et des ressources des secteurs public et privé pour appuyer la mission du J5. Ses membres se rassemblent chaque année dans le cadre d’un sommet, durant lequel les principaux intervenants élaborent des stratégies, collaborent et échangent des idées et de l’expertise sur la façon de lutter en équipe contre la criminalité fiscale et financière. Le quatrième sommet du partenariat a eu lieu à Ottawa au Canada en octobre 2024.
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Partenariats nationaux
Partenariats public-privé nationaux
L’Agence a conclu un partenariat public-privé (PPP) à l’échelle nationale entre les principales institutions financières du Canada, l’Association des banquiers canadiens et le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada et plusieurs représentants clés de l’Agence de la sécurité, des enquêtes criminelles et des services de protection de l’identité. Ce groupe de travail se concentre sur les enjeux relatifs au Canada et rassemble les hauts dirigeants et les experts en matière de renseignement dans le domaine des crimes financiers afin de collaborer, d’échanger des renseignements stratégiques et de renforcer notre capacité commune à lutter contre les crimes fiscaux, comme l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. Au moyen de discussions virtuelles et de réunions en personne annuelles, le groupe de travail collabore également avec d’autres organismes fédéraux partenaires, y compris la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le Centre antifraude du Canada (CAFC) et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui sont invités à des réunions sur des sujets précis d’intérêt commun. Quelques-uns des principaux objectifs de ce partenariat national sont de discuter des enjeux, d’élaborer des évaluations des menaces, de rédiger des rapports sur la typologie et de partager des renseignements qui permettront d’accroître nos efforts conjoints pour lutter contre les menaces internationales, de créer des réseaux pour améliorer nos opérations et de contribuer au PIIF.
Opérations policières conjointes
Les autres partenariats nationaux comprennent, sans toutefois s’y limiter, les opérations policières conjointes avec la GRC et d’autres partenaires fédéraux, comme l’ASFC et les forces policières municipales et provinciales. Le PEC conclut des ententes d’opérations policières conjointes avec les organismes chargés de l’application de la loi afin d’enquêter plus efficacement sur des cas précis où diverses infractions sont en cause (par exemple, le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale). En plus de travailler sur des cas précis, les membres du PEC font partie de divers groupes de travail avec des partenaires nationaux, ce qui permet d’échanger des idées et de discuter des défis. En collaborant avec nos partenaires, le PEC de l’Agence est en mesure d’échanger des connaissances, de l’expertise et des pratiques exemplaires, ce qui facilite la détermination des stratagèmes fiscaux et de leurs participants. Grâce à ces partenariats, le PEC atteint également des résultats et améliore ses capacités à exercer une pression internationale sur les fraudeurs fiscaux d’une façon qu’elle ne pourrait pas faire seule.
Points saillants des affaires criminelles
Grâce aux efforts soutenus de son équipe exceptionnelle, le PEC a connu de grands succès au cours des cinq dernières années et a été responsable de condamnations importantes. En voici quelques-unes :
Blanchiment d’argent
Une enquête conjointe de l’Agence et de la GRC a mené à la condamnation de quatre contribuables impliqués dans un réseau de blanchiment d’argent. L’enquête a révélé que ces quatre personnes ont joué un rôle dans un système de recyclage de produits tirés d’activités illicites. Ces personnes ont reçu des peines sévères :
Une personne s’est vue infliger une peine d’emprisonnement de neuf ans et une amende de 928 234 $. Une autre a été condamnée à une peine d’emprisonnement de cinq ans et à une amende de 850 817 $. Ces deux personnes possédaient également des biens d’une valeur estimée à 4,6 millions de dollars, qui ont été confisqués parce qu’ils constituaient des produits de la criminalité.
Une troisième personne a reçu une peine d’emprisonnement de trois ans et une amende totale de 28 492 $.
Une quatrième personne a été condamnée à une amende de 50 000 $, à une peine d’emprisonnement de 18 mois avec sursis et à 100 heures de travaux communautaires.
Stratagèmes fiscaux
Quatre membres de la même famille ont été condamnés pour avoir participé à un stratagème fiscal. L’enquête a révélé que ces personnes ont produit de fausses déclarations de la TPS/TVH, déclarant des ventes de plus de 56 millions de dollars et demandant plus de 3,6 millions de dollars en remboursement dans le but de tromper l’Agence.
Au total, ces quatre personnes ont été condamnées à 12 ans de prison et ont reçu des amendes s’élevant à 3,7 millions de dollars.
Promoteurs fiscaux
Un contribuable a été condamné à une peine d’emprisonnement pour avoir participé à un stratagème fiscal relatif à des dons de bienfaisance. Cet individu, qui était un associé dans une entreprise de préparation de déclarations de revenus, a réclamé plus de 34 millions de dollars en faux dons de bienfaisance dans les déclarations de revenus des particuliers préparées pour plus de 30 clients.
Ce contribuable a fui le Canada avant que les autorités puissent le poursuivre. Les autorités l’ont arrêté à son retour au Canada et l’ont poursuivi en justice. Cet individu a plaidé coupable à un chef d’accusation de fraude de plus de 5 000 $ prévu par le Code criminel et a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois ans.
Pour consulter une liste complète des condamnations prononcées au cours des cinq dernières années, et pour vous tenir au courant des mesures d’exécution prises par l’Agence, allez à la page Avis de mesures d’exécution : mesures de conformité. Dans un effort de dissuasion, et pour mieux renseigner les Canadiens sur les mesures d’exécution et les mettre en garde contre les stratagèmes fiscaux possibles, l’Agence offre un service d’abonnement à des avis qui fournissent des renseignements sur les mesures d’exécution relatives à l’évasion fiscale et la d’autres crimes fiscaux. Pour vous inscrire, allez à la page Liste d’envois électroniques – Avis de mesures d’exécution.
Liens connexes
- L’évasion fiscale : comprendre les conséquences
- Processus d’enquêtes criminelles de l’Agence
- Avis de mesures d’exécution
- Collaboration internationale de l’Agence du revenu du Canada pour lutter contre l’évasion fiscale – Joint Chiefs of Global Tax Enforcement
- Comment nous luttons contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal
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