Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2014 : bilan de l'année

Bilan de l'année - 2014

La température a été un thème récurrent dans les principaux événements météorologiques survenus au Canada en 2014 mais, à la différence des dernières années, ce sont les longues périodes de froid intense ayant fait geler le sol et formé des couches de glace épaisse et d’importantes accumulations de neige qui ont attiré notre attention. Presque tout le monde s’est senti concerné par le principal événement météorologique de cette année - le long et froid hiver canadien - mais, pour la vaste majorité d’entre nous, le froid s’est incrusté sans qu’aucune saison n’apporte de températures supérieures à la normale. Un froid que même le printemps et l’été n’ont pas pu faire reculer. La température du Canada a été de 0,1 °C au-dessus de la normale, l'année la plus froide depuis 1996. Cette donnée n’est certainement pas en phase avec le reste de la planète, pour qui l’année était en voie de devenir la plus chaude depuis que la tenue des registres modernes a commencé en 1880. En conséquence de ce froid qui faisait un pied de nez aux tendances, 92 % de la superficie des Grands Lacs a été couverte de glaces pour la première fois en 35 ans, de la glace encore présente en juin. Sur la côte Est, la glace de mer est revenue et, dans le golfe du Saint-Laurent, elle était plus épaisse en mars que ce qu’elle a été en plus de 25 ans et de 10 % supérieure à la moyenne. Des mois sans vrai dégel ont amené la plupart des Canadiens à supplier le printemps de se montrer le bout du nez. Mais, si avril est le mois le plus cruel, le printemps a peut-être été cette année la saison la plus difficile qui ait jamais été enregistrée. Les Canadiens désespérés disaient avoir oublié ce que c’est qu’une journée chaude et attendaient avec impatience leur première journée de smog ou de moustiques, deux indices infaillibles de l’arrivée de la chaleur, mais qui ne se sont pas matérialisées. Le printemps décevant de près des deux tiers de nos concitoyens vivant dans le centre du Canada a été suivi par un été de second ordre. L’air frais, l’eau glaciale et le trop grand nombre de jours de pluie ont caractérisé cette saison qui n’a pas répondu aux attentes.

Les habitants de l’ouest des Territoires du Nord-Ouest et de la Colombie-Britannique ont été beaucoup plus chanceux. Sur la côte de la Colombie-Britannique, ce fut l’été des étés : le troisième été le plus chaud en 67 ans de tenue de registres et l’un des dix plus secs. Le seul inconvénient, c’est qu’on a souvent perdu la maîtrise des feux de forêt dans la partie ouest des Territoires du Nord-Ouest, et que sept fois la superficie habituelle a été la proie des flammes, un record pour la région. Les feux étaient si intenses que la fumée s’est élevée en spirale très au-dessus de Yellowknife et a parcouru tout le chemin jusqu’au Portugal, alors que les flammes donnaient naissance à des tourbillons et à des tornades de feu. En Colombie-Britannique, la perte de bois d’œuvre causée par les incendies est la troisième en importance dans la province en 60 ans de tenue de registres et les coûts de la lutte contre les incendies ont dépassé quatre fois le budget prévu.

Les crues menaçantes ont été un autre thème récurrent ces dernières années. En 2014, les crues se sont encore une fois retrouvées dans la liste des événements marquants, des déluges de proportions bibliques se produisant dans l’est des Prairies par suite de la pluie abondante qui est tombée pendant trois jours à la mi-juin et qui a entraîné une des rares catastrophes à engendrer des pertes se chiffrant en milliards de dollars au Canada. Également dans la catégorie des phénomènes météorologiques coûteux, se trouve une tempête ayant eu lieu tout juste avant Noël 2013 qui s’est prolongée longtemps en 2014 parce qu’on constatait encore ses impacts un an plus tard. Les réclamations d’assurance ont atteint le quart de milliard de dollars après que la neige, le grésil, la pluie et la pluie verglaçante ont plongé des parties du centre et de l’Est du Canada dans le froid et la noirceur pendant des jours. Le gouvernement de l’Ontario à lui seul a versé plus de 200 millions de dollars (et ce n’est pas terminé); le nettoyage des branches et des débris s’est poursuivi tout au long de l’année.

Il n’est jamais possible de compter le nombre exact de tornades dans l’ensemble du Canada, mais 45 tornades possibles et confirmées ont été signalées en 2014, c’est-à-dire moins que la normale. Aucune n’a eu beaucoup de force et toutes ont été brèves, sauf une à Angus, en Ontario, qui a entraîné des demandes d’indemnisation de 30 millions de dollars. Si on se fie aux cinq dernières années, aucune liste des phénomènes météorologiques importants au Canada ne peut être complète si Calgary n’est pas mentionnée. En 2014, Calgary a de nouveau sa place dans la liste, pas une fois, mais deux. Le 8 août, une averse de grêle d’un demi-milliard de dollars s’est abattue sur la plus grande partie d’Airdrie (Alberta) et des régions au sud de Calgary. Un mois plus tard, la ville était frappée par une surprenante tempête de neige estivale qui a fauché des milliers d’arbres.

Le Canada atlantique, une région qui a l’habitude des tempêtes, a eu droit à plus que sa part de dangereux ouragans, de nordets et de grosses bourrasques cette année. La mauvaise température n’a pas laissé de répit, puisqu’il s’est produit au moins un gros phénomène météorologique à chacune des saisons : en hiver, il y a eu les tempêtes paralysantes du début de janvier, le début du printemps a amené, en guise de poisson d’avril, une vilaine tempête qui a mis fin aux espoirs de réchauffement, la saison des ouragans a commencé en été lorsqu’Arthur et ses compères, les tempêtes « baptisées », se sont invités, et les deux derniers mois de l’année ont apporté de violentes tempêtes automnales, y compris deux puissantes venant du nord-est. L’impact sur Énergie Nouveau-Brunswick montre bien les répercussions généralisées sur la région de quatre saisons de tempêtes violentes. L’année 2014 a été l’une des plus perturbatrices et des plus coûteuses jamais vues pour les services provinciaux d’électricité, sept tempêtes importantes en moins d’un an privant d’électricité des centaines de milliers de ménages et d’entreprises et coûtant plus de 40 millions de dollars.

Parmi les autres faits météorologiques saillants en 2014, mentionnons que les agriculteurs des Prairies et de l’Ontario ont été confrontés pendant les saisons de la croissance et des récoltes à des conditions difficiles, y inclus des inondations, de fortes pluies inopportunes, des sols gelés, des températures froides, du gel avant les récoltes et même de la neige estivale en Alberta. Dans certaines parties du Nord, l’année a été la plus froide en 17 ans. En conséquence de quoi, la glace de mer en septembre s’étendait sur 1,6 million de kilomètres carrés de plus que le record minimum d’il y a deux ans. Plus au sud, l’année a de nouveau été humide dans la région des Grands Lacs - dont le niveau était de près de 10 % supérieur à la normale -, ce qui signifie que la remarquable remontée du niveau des eaux des Grands Lacs s’est poursuivie en 2013 et en 2014.

Durant la même semaine de mi-décembre, des pluies torrentielles et des vents violents, causés par de fortes tempêtes, ont fouetté les deux côtes du Canada. Des inondations, des emportements par les eaux et des pannes de courant se sont produits le long de la côte de la Colombie-Britannique à la suite d’une série de tempêtes survenues à quelques heures d’intervalle, alors que c’est une seule tempête arrivant lentement du nord-est qui a infligé d’importants dégâts dans les Maritimes et jusqu’au Québec et en Ontario. Ironiquement, au même moment, les habitants des Prairies jouissaient de records de chaleur, un répit très apprécié, compte tenu de la température habituelle en décembre dans cette région.

Les événements météorologiques marquants de 2014 mentionnés ci-dessous sont cotés de un à dix selon leurs incidences sur le Canada et les Canadiens, leurs répercussions économiques et la durée de la période pendant laquelle ils ont fait les manchettes.

Les dix évènements météorologiques les plus marquants

  1. Un hiver canadien long et froid
  2. Inondations estivales dans l’est des Prairies
  3. Feux de forêt dans l’Ouest et le Nord-Ouest
  4. Le cauchemar avant, pendant et après Noël (2013)
  5. Un été chaud sur les côtes, frais au centre
  6. Ouragan Arthur et autres
  7. Tempête de grêle d’Airdrie à Calgary
  8. Début janvier, une tempête paralyse le Canada atlantique
  9. Tornade à Angus
  10. Neige estivale à Calgary

Finalistes des événements marquants de 2014

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