Les symboles provinciaux du Manitoba

Le Manitoba fait partie des Prairies et ses régions sud et ouest sont majoritairement composées de pâturage. Le sud et le nord sont dominés par les lacs et les forêts du Bouclier canadien. On retrouve la toundra arctique dans une petite région à l’extrême nord.

Origines du nom

Le nom « Manitoba » provient vraisemblablement du mot cri « man-into-wah-paow » qui signifie « le passage du Grand Esprit », et décrit le lac Manitoba, qui se rétrécit en son centre jusqu'en un étroit goulot de 800 mètres. À cet endroit, les vagues qui viennent se briser sur l'amas de rochers de la rive nord produisent de curieux bruits, semblables à des sons de cloche plaintifs que les Premières Nations attribuent à l'esprit Manitou battant un énorme tambour. Ce nom est adopté à la suggestion du chef métis Louis Riel, au moment de la création de la province en 1870.

Population (2006) : 1 177 800

Superficie: Terre - 548 360 km2Eaux douces - 101 590 km2Total - 649 950 km2 Capitale : Winnipeg Date d'entrée dans la Confédération : le
Province du Manitoba mise en évidence sur la carte du Canada

Histoire

Les Assiniboines habitaient la région aujourd’hui connue sous le nom de Manitoba bien avant l’arrivée des explorateurs européens. Parmi les autres nations, il y avait également les Cris nomades, qui suivaient les troupeaux de bisons et de caribous dans leurs migrations saisonnières.

Au début du XVIIe siècle, en cherchant à atteindre l'Orient regorgeant d'épices par le passage du Nord-Ouest, les Européens empruntent la baie d'Hudson et aboutissent au Manitoba. Contrairement à la plupart des autres régions du Canada, c'est le nord de la province qui est colonisée en premier. En 1612, sous le commandement du capitaine Thomas Button, deux navires britanniques passent l'hiver à Port Nelson, sur la baie d'Hudson, à l'embouchure des rivières Nelson et Hayes. En 1690 et 1691, Henry Kelsey, de la Compagnie de la Baie d'Hudson, explore la région nord du Manitoba comprise entre la baie d'Hudson et la rivière Saskatchewan, près de Le Pas. Plus tard, entre 733 et 1 738, une expédition, menée par le commerçant en fourrures La Vérendrye, explore les rivières Winnipeg et Rouge au long desquelles ils construisent plusieurs avant-postes.

En 1670, le roi Charles II d'Angleterre octroie à la Compagnie de la Baie d'Hudson un vaste territoire appelé Terre de Rupert. Afin de tirer profit des richesses de la région, la compagnie y établit des postes de traite des fourrures, dont les deux plus importants sont York Factory, à l'embouchure des rivières Nelson et Hayes, et Fort Prince-de-Galles, à l'embouchure de la rivière Churchill. Ce dernier, une grande construction en pierre érigée entre 1731 et 1771, est pris et lourdement endommagé par les Français en 1782, ce qui pousse la Compagnie de la Baie d'Hudson à construire dès l'année suivante le fort Churchill ; elle y mène des opérations commerciales jusqu'en 1933.

À partir de 1740, à l'instar de La Vérendrye, des commerçants de la Nouvelle-France poussent leurs activités vers le sud de la province, mais sont bientôt supplantés par les coureurs des bois anglais et les voyageurs canadiens-français qui font régulièrement en canots rapides le parcours entre Montréal et l'Ouest pour acheter et revendre les fourrures.

Une rivalité acharnée se développe alors dans le commerce des fourrures entre la Compagnie du Nord-Ouest, de Montréal, et la Compagnie de la Baie d'Hudson. Elles construisent donc des forts un peu partout dans les plaines, et Alexander Mackenzie, employé de la Compagnie du Nord-Ouest, en fait construire jusque dans les montagnes Rocheuses et dans l'Arctique. Dans les vallées des rivières Rouge et Assiniboine, l'hostilité dégénère en de véritables conflits armés.

À la même époque, un noble d'Écosse, lord Selkirk, crée la première communauté européenne à vocation agricole lorsqu'il persuade un groupe d'Écossais des Highlands dépossédés de leurs terres de venir s'établir sur un territoire qu'il a acquis de la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1811. Il baptise la région Assiniboia.

La petite colonie se trouve rapidement mêlée à la guerre du commerce des fourrures et, en 1816, le gouverneur Robert Semple et 19 colons sont tués à Seven Oaks, au cours d'une bataille contre des Métis, que la Compagnie du Nord-Ouest avait incités à s'engager dans la guerre. La colonie survit à cette épreuve, mais les incidents violents et les complications juridiques finissent par appauvrir la colonie créée par Selkirk et causer la faillite de la compagnie.

Dans les années 1860, la Province du Canada, qui veut élargir ses frontières au nord-ouest, prie la Grande-Bretagne de racheter les terres de la Compagnie de la Baie d'Hudson comme elle l'avait fait dans le cas de la Compagnie des Indes orientales. Tout en acceptant la requête, la Grande-Bretagne insiste pour que ce soit le Canada qui finance. Le Canada offre alors à la compagnie 300 000 livres sterling. Celle-ci accepte la somme et obtient en plus un vingtième de toute la zone fertile de l'Ouest ainsi que les terres adjacentes à ses postes de traite.

Les habitants de la région ne furent pas consultés sur cette transaction. Cela, et le fait qu'ils étaient constamment menacés, au sud, par une invasion américaine, les inquiètent. Rien de bien précis n’a été prévu concernant les habitants de la région de la rivière Rouge et, durant les pourparlers qui allaient décider de leur sort, un mouvement de résistance s'organise dans la colonie. Les Métis, essentiellement francophones d'ascendance européenne et autochtone, rejettent les propositions canadiennes par la voix de leur chef, Louis Riel. En décembre 1869, celui-ci réussit à rallier les francophones et les anglophones de la colonie et à mettre sur pied un gouvernement provisoire élu par les colons.

Les négociations entre les représentants de ce gouvernement provisoire et le gouvernement fédéral produisent les stipulations de ce qui va devenir la Loi sur le Manitoba, adoptée par le Parlement canadien en 1870 et par laquelle le Manitoba entre dans la Confédération.

La nouvelle province occupe un territoire de 36 000 km2 dans la vallée de la rivière Rouge et est appelée « la province aux dimensions d'un timbre-poste » en raison de sa configuration carrée et de sa petite taille. Son territoire s'agrandit toutefois une première fois en 1881 et une seconde fois en 1912. Il couvre maintenant 650 000 km2, et sa superficie aurait été plus vaste si le Manitoba n'avait pas perdu, en 1884, un litige avec l'Ontario dont découlent les frontières actuelles entre les deux provinces.

La colonisation agricole permet à la province de prospérer au cours des premières années de son existence. Grâce au chemin de fer et à certaines lois édictées par le Parlement à la fin du XIXe siècle, les colons en provenance de l'est du Canada et d'Europe y affluent.

Carte de la province du Manitoba

Armoiries

En 1905, un décret du roi Édouard VII autorise l'écu du Manitoba. Les armoiries ont été augmentées par un décret du très honorable Ramon J. Hnatyshyn, gouverneur général, en 1992.

Au centre des armoiries, l'écu original montre la croix de Saint-Georges et un bison debout sur un rocher. L'écu est surmonté d'un heaume d'or indiquant le statut de souveraineté partagée du Manitoba dans la Confédération. Au-dessus du heaume, un castor, l'un des symboles nationaux du Canada, tient dans sa patte l'emblème floral de la province (le crocus des prairies) et porte sur son dos une couronne royale.

Les supports sont une licorne, rappel des premiers colons écossais de la province, et un cheval blanc, animal indispensable tant pour les Premières Nations que pour les Métis et les pionniers européens. Ils sont soutenus d'un mont composé d'eau, de champs de blé et de forêts. Au centre, l'emblème floral répété sept fois représente un seul peuple aux origines multiples.

Les armoiries  du Manitoba

Devise

Gloriosus et liber (Glorieux et libre)

Drapeau

Le drapeau du Manitoba est adopté en 1965 par décret de la reine Elizabeth II et ressemble beaucoup au Red Ensign canadien.

Le drapeau royal de l'Union en occupe le quart supérieur près de la hampe, tandis que les armoiries provinciales sont placées au centre du battant, la partie la plus éloignée de celle-ci. Les dimensions sont deux de longueur sur un de largeur.

Le drapeau du Manitoba

Emblème floral

Le crocus des prairies (Pulsatilla ludiviciana) est adopté en 1906.

Le Manitoba est la première province des Prairies à adopter un emblème floral, et le crocus des prairies est choisi lors d'un vote non officiel tenu auprès des écoliers de la province. Le crocus des prairies est une fleur qui perce très tôt au printemps à travers la neige qui couvre encore les Prairies. Les fleurs, dont la couleur varie du lavande pâle au pourpre bleuâtre, sont munies, sur leur face extérieure, de poils qui les protègent des variations subites de température.

L'emblème floral du Manitoba, le crocus des prairies

Autres symboles de la province

Oiseau

Le Manitoba a fait de la chouette lapone (Strix nebulosa) son oiseau officiel en 1987. La chouette lapone, avec ses ailes mesurant 1,3 m (4 pieds), est la plus grande chouette d’Amérique du Nord. On retrouve cette espèce dans toute la province à longueur d’année.

L'oiseau du Manitoba, la chouette lapone

Tartan

Le tartan du Manitoba, conçu par Hugh Kirkwood Rankine, est inscrit à la Cour du lord Lyon, roi d'armes de l'Écosse, reçoit la sanction royale le 1er mai 1962. Les carrés rouges représentent les colonies de la Rivière rouge; les carrés verts rappellent les ressources naturelles de la province; les carrés bleu azur rendent hommage à lord Selkirk, fondateur de la colonie de la rivière Rouge; les lignes vert foncé représentent les gens de cultures et de races différentes qui ont enrichi la vie de la province; enfin, les lignes dorées représentent les céréales et les autres produits agricoles du Manitoba.

Le tartan du Manitoba

Arbre

L’épinette blanche (Picea glauca) a la capacité de survivre dans pratiquement toutes les régions climatiques et environnementales du Manitoba. C’est sous forme d’arbre de Noël que cette espèce est mieux connue et elle est d’ailleurs souvent cultivée à cette fin.

L'arbre du Manitoba, l'épinette blanche

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