Les symboles provinciaux de Terre-Neuve-et-Labrador

Située dans la région de l’Atlantique, Terre-Neuve-et-Labrador est la province canadienne la plus à l’est du pays.

Origines du nom

Le roi Henri VII d'Angleterre appelait la terre découverte par Jean Cabot en 1497 la « New Found Launde » (qui signifie « terre nouvellement découverte »), ce qui explique sans doute l'origine du nom de Terre-Neuve, en anglais, « Newfoundland ».

Population (2006) : 509 700

Superficie: Terre – 371 690 km2 Eaux douces – 34 030 km2 Total – 405 720 km2 Capitale : St. John's Date d'entrée dans la Confédération : le 31 mars 1949
Province de Terre-Neuve-et-Labrador mise en évidence sur la carte du Canada

Histoire

Les habitants autochtones de Terre-Neuve-et-Labrador s'appelaient les Béothuks. Les preuves archéologiques laissent à penser que les Béothuks ont habité la province bien avant la colonisation européenne et qu'ils aient pu être les descendants de peuples encore plus anciens ayant occupé l'île durant plusieurs milliers d'années. Lors des premiers contacts avec les Européens, les Béothuks, dont le nombre ne devait probablement guère dépasser les 500 ou 1 000 individus, habitent les côtes sud et nord-est de Terre-Neuve. Au début du XIXe siècle, la nation s’éteint, victime de la maladie et des conflits avec les colons et autres visiteurs de l'île.

Il y a à l'époque, comme on en trouve aujourd'hui encore, un nombre assez important d'Inuits sur la côte nord du Labrador.

On croit que Terre-Neuve accueille ses premiers visiteurs européens, des Normands, au Xe siècle. L'île reçoit aussi la visite de Basques, de Portugais, d'Espagnols, d'Anglais et de Français, tous venus lors d'expéditions de pêche au XVIe siècle et peut-être même avant.

Le navigateur vénitien Giovanni Caboto, connu sous le nom de Jean Cabot, y accoste le 24 juin 1497, jour de la fête de Saint-Jean-Baptiste, en l'honneur duquel il donna à cette nouvelle terre le nom de « St. John's Isle ». En 1583, sir Humphrey Gilbert réaffirme les droits de l'Angleterre sur l'île de Terre-Neuve et les mers environnantes au nom de la reine Élisabeth I.

En 1610, le roi Jacques Ier permet à un groupe de marchands de fonder une colonie à l'emplacement actuel de Cupids, dans la baie de la Conception. Il s'agit de la première tentative officielle d'établir une colonie anglaise sur ce qui deviendrait le Canada.

La guerre des colonies entre la France et l'Angleterre, aux XVIIe et XVIIIe siècles, marque l'histoire de la province. Les Français, déjà bien établis sur le continent, revendiquent une partie de Terre-Neuve et y fondent, en 1662, une colonie à Plaisance, malgré les protestations des marchands et des pêcheurs britanniques. En 1713, le Traité d'Utrecht met fin aux hostilités des deux peuples et confirme la souveraineté de la Grande-Bretagne sur Terre-Neuve et les bancs de pêche.

Avec la guerre de Sept Ans (1756 à 1763), les hostilités reprennent entre l'Angleterre et la France, mais le Traité de Paris reconfirme, en 1763, la souveraineté de la Grande-Bretagne.

Les habitants de Terre-Neuve obtiennent en 1832 le droit d'élire une assemblée pour les représenter. Toutefois, les conflits entre les membres élus de l'assemblée et les membres désignés du conseil entraînent la chute de ce régime en 1841. Le gouvernement britannique décide en 1847 de revenir au modèle d'une assemblée et d'un conseil distincts, sans cependant obliger le conseil à rendre compte de ses actes à l'assemblée. Enfin, après de longs débats, Terre-Neuve se voit doter d'une administration responsable en 1855.

Terre-Neuve envoie des observateurs à la conférence sur la Confédération, tenue à Québec en 1864, mais la colonie réserve sa décision de s'unir aux autres provinces. La Confédération est le principal enjeu des élections générales de 1869 à Terre-Neuve, mais n’obtient pas l’approbation populaire.

En 1933, la crise économique frappe très durement les Terre-Neuviens et mène, avec d'autres facteurs, leur gouvernement près de la faillite. Terre-Neuve, qui a alors dans le Commonwealth le statut de dominion, demande à la Grande-Bretagne de suspendre son assemblée législative et, de 1934 à 1949, un gouverneur et une commission de gouvernement formée de 6 membres dirigent la colonie.

Après la Seconde Guerre mondiale, la question du statut de Terre-Neuve refait surface. En 1948, un référendum a lieu sur deux solutions : que Terre-Neuve continue d'être dirigée par une commission de gouvernement, ou qu'elle réintègre son statut de dominion (de 1934) au sein du Commonwealth. Un vigoureux mouvement populaire force toutefois les autorités britanniques à inclure une troisième option, celle de l'annexion de Terre-Neuve au Canada.

Après deux référendums, la confédération l'emporte avec 52 p. 100 des voix. Le 31 mars 1949, Terre-Neuve devient la dixième province du Canada. En décembre 2001, Terre-Neuve devient officiellement la province de Terre-Neuve-et-Labrador par l'adoption d'une modification de la Constitution du Canada.

Carte de Terre-Neuve-et-Labrador

Armoiries

Les armoiries de Terre-Neuve-et-Labrador sont accordées par le roi Charles Ier en 1637. Elles sont parmi les plus anciennes du Canada.

En mémoire de la découverte de l’île par Cabot le jour de la St-Jean Baptiste, une croix d'argent divise l'écu en quatre segments, évoquant celle qui ornait les armes des Chevaliers de Saint-Jean. Deux quarts montrent un léopard, et les deux autres des licornes. Ces deux animaux représentent les supports des armes royales adoptées après l'union de l'Angleterre et de l'Écosse.

Représentant les premiers habitants de l'île, deux Autochtones parés de leur costume de guerre soutiennent l'écu.

L'élan qui orne le cimier devait symboliser la faune de Terre-Neuve-et-Labrador, mais comme cet animal n'est pas originaire de la province, il se peut que l'on ait voulu illustrer un caribou.

Les armoiries de Terre-Neuve-et-Labrador

Devise

Quaerite prime regnum dei (Cherchez d'abord le royaume de Dieu)

Drapeau

Le drapeau de Terre-Neuve-et-Labrador a été conçu par l'artiste Christopher Pratt et a été adopté par une loi de la législature sanctionnée en 1980.

Le blanc symbolise la neige et la glace, le bleu la mer, le rouge le labeur des humains, et l'or la confiance en l'avenir. Le trident (représenté à la gauche du drapeau souligne la dépendance de la province à l'égard de la mer et de la pêche. Les deux triangles rouges sur la droite représentent les parties continentale et insulaire de la province, et la flèche d'or l'espoir dans l'avenir. Quand le drapeau est porté en bannière, le trident prend l'aspect d'une épée, souvenir des sacrifices consentis à la guerre. Les proportions du drapeau sont deux de longueur sur un de largeur.

Le drapeau de Terre-Neuve-et-Labrador

Emblème floral

La sarracénie pourpre (Sarracenia purpurpea L.), plante insectivore, est désignée comme emblème floral de la province en 1954. Il s’agit de la fleur officielle la plus singulière au Canada. Choisie à l'origine par la reine Victoria comme symbole de Terre-Neuve, qui souhaite la faire graver sur le premier penny de Terre-Neuve, elle figure jusqu'en 1938 sur les pièces de monnaie de l'île.

L'emblème floral de Terre-Neuve-et-Labrador, la sarracénie pourpre

Autres symboles de la province

Animaux

Le chien de Terre-Neuve et le poney de Terre-Neuve sont des symboles bien connus de Terre-Neuve-et-Labrador.

Le chien de Terre-Neuve est reconnu pour sa bravoure, son tempérament paisible et son excellente capacité à nager. Son poil rugueux et huileux s’adapte bien aux conditions difficiles et humides. Ce chien s’est souvent retrouvé à bord des bateaux de pêche en raison de son physique. Il aidait à lever les filets et allait chercher des objets et des personnes tombées à l’eau. En raison de sa grosseur et de son instinct de sauveteur, il peut facilement ramener en sécurité des personnes qui se noient. Sa capacité pulmonaire lui permet de nager de grandes distances en combattant les puissants courants marins.

Le chien de Terre-Neuve a aussi démontré son utilité sur terre. Il peut tirer de lourdes charges et par le passé, on l’attachait à des charrettes pleines de poisson, de lait ou de courrier.

Le chien de Terre-Neuve-et-Labrador, le chien de Terre-Neuve

Le poney de Terre-Neuve est probablement issu de races amenées d’Europe au début du XVIIe siècle. Bien adapté aux conditions et au climat rigoureux de la province, ce poney était utilisé pour tirer les bateaux hors de l’eau et les billots en forêt et préparer la terre en vue des semences printanières. C’est un animal calme avec un bon tempérament, bon travaillant et un excellent animal de compagnie.

L'animal  de Terre-Neuve-et-Labrador, le poney de Terre-Neuve

Oiseau

Le macareux moine (Fraterculus arctica) est un symbole bien connu de Terre-Neuve-et-Labrador. Plus de 95 p. 100 de tous les macareux de l’Amérique du Nord se reproduisent sur les côtes de la province. La plus grande colonie se trouve dans la réserve écologique de Witless Bay, au sud de St. John’s.

L'oiseau de Terre-Neuve-et-Labrador, le macareux moine

Gibier à plumes

Le lagopède (Lagopus sp) a été désigné gibier à plumes officiel de la province. On en trouve deux espèces à Terre-Neuve-et-Labrador : le lagopède des saules et le lagopède alpin.

Habitant de préférence les landes et les montagnes, le lagopède incarne les grands espaces dénudés de la province. Il s’agit d’un oiseau arctique, et on présume qu’il atteint, aux péninsules de Burin et d’Avalon, l’extrémité méridionale de son aire de distribution en Amérique du Nord.

Le gibier à plumes de Terre-Neuve-et-Labrador, le lagopède

Pierre fine

La labradorite est l’une des pierres semi-précieuses les plus belles et les plus populaires et est souvent utilisée dans la confection de bijoux et d’ornements. Tirant son nom du Labrador, on trouve cette pierre en abondance près de la collectivité de Nain et ailleurs au Labrador, de même que sur l’île de Terre-Neuve.

La labradorite est habituellement de couleur gris foncé, mais sous le bon angle de lumière on peut distinguer une palette de bleus et de verts, et parfois de jaune, de rouge et d’or. Cet effet chatoyant n’a rien à voir avec la couleur en surface. Il est attribuable à une réflexion interne et les couleurs varient selon l’angle de la lumière.

La pierre fine de Terre-Neuve-et-Labrador, la labradorite

Tartan

Le tartan de Terre-Neuve a été conçu par un homme d'affaires de St. John's, Sam Wilansky, au début des années 1960. Il regroupe l'or, le blanc, le brun et le rouge sur un fond vert. L'or représente les rayons du soleil; le vert, les collines couvertes de pins; le blanc, le manteau de neige; le brun, l'île de fer; et le rouge l'étendard royalNote de bas de page 1, symbole d'une tradition farouchement défendue.

Le tartan de Terre-Neuve-et-Labrador

Arbre

L’épinette noire (Picea mariana) est l’arbre emblématique de la province depuis novembre 1993. On l’appelle aussi épicéa noir. Bien que ses aiguilles soient d’un vert bleuâtre, on l’appelle l’épinette « noire » pour la distinguer des autres espèces d'épinettes. L’épinette noire est l’espèce d’arbre la plus abondante au Labrador et figure d’ailleurs sur le drapeau du Labrador.

L'arbre de Terre-Neuve-et-Labrador, l'épinette noire

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